9107e séance – après-midi
CS/14994

Palestine: quelques heures après le cessez-le-feu, le Conseil de sécurité fait le point sur les développements des trois derniers jours à Gaza et en Israël

Réuni à la demande de la Chine, des Émirats arabes unis, de la France, de l’Irlande et de la Norvège pour discuter des développements récents concernant la bande de Gaza, quelques heures après l’instauration d’un cessez-le-feu, le Conseil de sécurité a entendu cet après-midi un état des lieux dressé par le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland.

Ces derniers jours ont été témoins d’une « escalade profondément inquiétante » dans la bande de Gaza entre les forces armées israéliennes et des groupes armés palestiniens, principalement le Jihad islamique palestinien, a-t-il relaté.  En effet, selon les chiffres préliminaires, « qui doivent encore être confirmés », dès le 5 août, les forces de sécurité israéliennes auraient lancé 147 frappes aériennes contre des cibles à Gaza alors que des militants palestiniens auraient rétorqué par environ 1 100 tirs de roquettes et de mortiers vers Israël.  Il a donné les chiffres concernant les Palestiniens (46 tués et 360 blessés) et les Israéliens (70 blessés), en soulignant les centaines de résidences et d’infrastructures civiles palestiniennes endommagées ou détruites et en citant les dommages infligés également aux structures résidentielles et civiles israéliennes. 

Hier soir, le Jihad islamique palestinien et le Cabinet du Premier Ministre israélien ont annoncé, dans des déclarations séparées, qu’un cessez-le-feu avait été convenu et entrerait en vigueur à 23 h 30 heure locale le 7 août, a relaté M. Wennesland, ce que tous les membres du Conseil de sécurité ont salué en encourageant les parties à le respecter et à mettre un terme à cette spirale de violence.

Face à ce lourd bilan, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a reproché à Israël de revendiquer pour son peuple le droit à la protection alors même qu’il bafoue ce même droit en toute impunité lorsqu’il s’agit des Palestiniens.  Selon lui, ce sont les prochaines élections législatives israéliennes et le souhait d’apaiser les extrémistes israéliens qui sont la raison de cette escalade des tensions.  « Quelle est la valeur d’une vie palestinienne par rapport à une vie israélienne », s’est-il indigné en constatant que ni le droit international, ni le droit humanitaire, ni la Charte des Nations Unies ne s’appliquent à Israël.  L’Observateur a exigé à nouveau que la communauté internationale veille à la protection des Palestiniens. 

Israël a retorqué que « les faits sont pourtant clairs dès lors que l’on prend la mesure de ce que le Jihad islamique palestinien a fait en moins de trois jours »: tirer 1 100 roquettes contre les villes et villages d’Israël.  Il a affirmé que 200 de ces roquettes sont retombées dans la bande de Gaza, précisant qu’elles auraient fait des victimes parmi les civils palestiniens, notamment les enfants.  « La mort tragique d’enfants est le résultat de tirs de roquettes des Palestiniens », a-t-il accusé, ajoutant se tenir à disposition des membres du Conseil qui souhaiteraient consulter le dossier de « preuves irréfutables » que détient sa délégation.  En attendant, il ne fait aucun doute pour Israël que le Jihad islamique palestinien n’a qu’un seul objectif: remplacer Israël par un État islamique, et ce, en utilisant des Gazaouis comme boucliers humains, selon le délégué israélien qui y a vu « un double crime de guerre ».  Il a assuré que, de son côté, son pays choisit la voie de la bonne volonté et pas celle de la guerre.  « Mais quand nous sommes menacés, nous nous devons de réagir. »

Compte tenu de ces récits discordants, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Gabon, entre autres, ont demandé une enquête indépendante pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé ces derniers jours. 

En attendant, le cessez-le-feu reste en place, comme l’a constaté le Coordonnateur spécial qui s’est dit reconnaissant à l’Égypte pour le rôle crucial qu’elle a joué dans son obtention, aux côtés des Nations Unies et avec le soutien du Qatar, des États-Unis, de la Jordanie, de l’Autorité palestinienne et d’autres, pour désamorcer la situation.  Il a fait remarquer que tous ces efforts ont permis d’éviter « le déclenchement d’une guerre à grande échelle » et ont permis de livrer une aide humanitaire indispensable à la population de la bande de Gaza, à partir d’aujourd’hui.  Il a assuré que l’ONU reste en contact étroit avec toutes les parties pour consolider ce cessez-le-feu et veiller à ce que les progrès significatifs accomplis en termes d’assouplissement des restrictions, que l’on observe depuis la fin de l’escalade en mai dernier, soient préservés et même élargis. 

Lui faisant écho, l’Égypte a argué que la levée du siège de la bande de Gaza contribuerait à améliorer les conditions sur le terrain et à rétablir la confiance entre les deux parties.  Elle a appelé à œuvrer de toute urgence pour faciliter l’acheminement des biens et la fourniture de services à Gaza, à mobiliser le financement nécessaire à la reconstruction de la bande afin de permettre une vie décente pour les Gazaouis, et à garantir une protection internationale au peuple palestinien. 

La France a mis en garde que les tensions de ces derniers jours sont malheureusement appelées à se reproduire si un horizon politique n’est pas restauré en vue d’une paix juste et durable.  Le Coordonnateur spécial n’a pas dit autre chose en prévenant que « ces cycles de violence ne cesseront que lorsque nous parviendrons à un règlement politique du conflit », qui mette fin à l’occupation et permette la réalisation d’une solution à deux États sur la base des lignes de 1967.  La communauté internationale doit donc activement s’impliquer, notamment par le biais du Quatuor pour le Moyen-Orient, a recommandé l’Égypte.  L’Albanie a, elle aussi, plaidé pour des efforts diplomatiques en vue de la reprise de négociations constructives vers une solution viable à deux États car « Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre dans la paix et la dignité, à l’abri de la peur ». 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a fait le point de la situation pendant ces derniers jours, qui ont été témoins d’une « escalade profondément inquiétante » dans la bande de Gaza entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens, principalement le Jihad islamique palestinien.  Selon les chiffres préliminaires, « qui doivent encore être confirmés », dès le 5 août, les forces de sécurité israéliennes auraient lancé 147 frappes aériennes contre des cibles à Gaza alors que des militants palestiniens auraient tirés environ 1 100 roquettes et mortiers vers Israël.  M. Wennesland a ajouté que 46 Palestiniens ont ainsi été tués et 360 blessés, et que des centaines de logements ont été endommagés ou détruits, ainsi que d’autres infrastructures civiles, pendant que 70 Israéliens ont été blessés, et que des dommages ont été infligés aux logements et à d’autres structures civiles israéliennes. 

Hier soir, a-t-il relaté, le Jihad islamique palestinien et le Cabinet du Premier Ministre israélien ont annoncé, dans des déclarations séparées, qu’un cessez-le-feu avait été convenu et entrerait en vigueur à 23 h 30 le 7 août.  Ce cessez-le-feu reste en place, a constaté le Coordonnateur spécial qui s’est dit reconnaissant à l’Égypte pour le rôle crucial qu’elle a joué dans son obtention, aux côtés des Nations Unies et avec le soutien du Qatar, des États-Unis, de la Jordanie, de l’Autorité palestinienne et d’autres, pour désamorcer la situation.  Ensemble, tous ces efforts ont permis d’éviter le déclenchement d’une guerre à grande échelle et de livrer une aide humanitaire indispensable à la population de Gaza, à partir d’aujourd’hui, a-t-il indiqué.  Le Coordonnateur spécial a ajouté que l’ONU reste en contact étroit avec toutes les parties pour consolider le cessez-le-feu et veiller à ce que les progrès significatifs accomplis vers l’assouplissement des restrictions, en place depuis la fin de l’escalade en mai dernier, puisse être préservés et finalement élargis. 

Cette dernière escalade a ses racines dans des tensions plus profondes, qui augmentent depuis des mois dans tout le territoire palestinien occupé, a expliqué M. Wennesland en évoquant notamment les quatre attentats terroristes qui ont eu lieu à l’intérieur d’Israël en mars et en avril.  À la suite de ces attaques, les autorités israéliennes ont intensifié leurs opérations militaires à l’intérieur de la Cisjordanie occupée, un nombre important de ces opérations se déroulant à Jenine et ciblant des groupes militaires palestiniens opérant dans la région.

Continuant son récit, M. Wennesland a indiqué que, le 1er août, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté Bassem al-Saadi, un haut dirigeant du Jihad islamique palestinien en Cisjordanie occupée, ainsi que son gendre, opération au cours de laquelle un Palestinien de 17 ans a été tué.  Le Jihad islamique palestinien a immédiatement déclaré un « état d’alerte » et a élevé le niveau de préparation de ses militants, a-t-il dit, ce qui a déclenché une fermeture par Israël des points de passage vers la bande de Gaza le 2 août et la mise en place de mesures restreignant les mouvements de civils dans la soi-disant « enveloppe de Gaza ».  Le Coordonnateur spécial a décrit la montée des tensions qui a suivi, dans un contexte de rhétorique hautement incendiaire des groupes militants palestiniens.  L’ONU, l’Égypte et d’autres ont entamé des efforts de médiation intensifs pour éviter une escalade, a-t-il rappelé. 

Poursuivant, il a dit que, le 5 août, les forces israéliennes ont mené une série de frappes aériennes contre des cibles militaires, notamment contre un haut commandant du Jihad islamique palestinien à Gaza, qui a été tué dans l’attaque.  Quelques heures plus tard, le Jihad islamique palestinien et d’autres factions militantes ont lancé plus de 100 roquettes et d’autres projectiles depuis des quartiers civils de la bande de Gaza vers des centres de population civile en Israël, y compris Tel-Aviv, a dit le Coordonnateur spécial en condamnant ces actions.  Il a raconté qu’au cours des jours suivants, les frappes aériennes et d’artillerie israéliennes contre des cibles militantes à Gaza et les tirs de roquettes par des militants palestiniens sur Israël se sont poursuivis de manière intensive.  Cette escalade a fait des ravages parmi la population civile, s’est alarmé M. Wennesland.  Tout en reconnaissant pleinement les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, il a réitéré que le droit international exige un recours proportionné à la force et de prendre toutes les mesures possibles pour éviter les pertes civiles.  Le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, a publié une déclaration condamnant les frappes israéliennes et réitéré son appel à la communauté internationale pour protéger les Palestiniens, a indiqué M. Wennesland.

Outre les morts, les blessés et la destruction de biens, le haut fonctionnaire a prévenu que la fermeture totale des points de passage d’Erez et de Kerem Shalom pendant six jours a eu de graves conséquences humanitaires pour les Palestiniens de la bande.  « Gaza était au bord de l’effondrement humanitaire hier soir lorsque le cessez-le-feu est entré en vigueur. »  La nourriture de base, les fournitures médicales et le carburant n’ont pas pu entrer et, depuis le 6 août, la seule centrale électrique de Gaza est fermée, provoquant des coupures de courant de plus de 20 heures par jour et affectant gravement la fourniture des services de base et le fonctionnement des hôpitaux et cliniques, des écoles, du dessalement et de la distribution de l’eau ainsi que le traitement des eaux usées. 

Depuis l’annonce du cessez-le-feu hier soir, les mouvements de marchandises essentielles et de personnes à l’intérieur et à l’extérieur de Gaza, y compris l’acheminement de l’aide humanitaire et du carburant pour la centrale électrique de Gaza, ont repris, a indiqué M. Wennesland en saluant la réouverture en temps voulu par les autorités israéliennes des points de passage d’Erez et de Kerem Shalom.  Son adjointe et Coordonnatrice humanitaire de l’ONU a pu se rendre à Gaza ce matin, a-t-il dit en précisant qu’elle a passé la journée à rencontrer des membres des agences onusiennes et humanitaires, des familles touchées par l’escalade et des groupes de la société civile, et à évaluer les dégâts et les besoins.  « Le coût sera lourd. »

Faisant écho au Secrétaire général qui s’est félicité hier de l’annonce du cessez-le-feu et qui a appelé toutes les parties à respecter cet accord, M. Wennesland a tenu à rappeler aux membres du Conseil que le cessez-le-feu est fragile et que toute reprise des hostilités aurait des conséquences dévastatrices pour les Palestiniens et les Israéliens, et rendrait tout progrès politique difficile.  Les facteurs sous-jacents de cette escalade et des précédentes sont toujours là, a-t-il fait remarquer en prédisant que « ces cycles de violence ne cesseront que lorsque nous parviendrons à un règlement politique du conflit » qui mettra fin à l’occupation et à la réalisation d’une solution à deux États sur la base des lignes de 1967, conformément aux résolutions de l’ONU, au droit international et aux accords antérieurs.  Le Coordonnateur spécial a conclu en réitérant son appel aux dirigeants israéliens et palestiniens, ainsi qu’à la communauté internationale, pour qu’ils renforcent les efforts diplomatiques en vue de la reprise de négociations constructives vers une solution viable à deux États.

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a salué la convocation de cette réunion d’urgence pour examiner « la flagrante violation de la Charte des Nations Unies et du droit international par Israël ».  Il a déploré qu’Israël « revendique tout ce dont il nous prive » et ne cesse d’attaquer le peuple palestinien, priant le Conseil de sécurité d’abroger « le droit à la sécurité d’Israël que ce pays utilise pour tuer les Palestiniens ».  Il a accusé Israël de réécrire partout les règles internationales à sa mesure pour saper le droit international.  « Le Conseil est-il prêt à dire à Israël que cela suffit?  Combien d’années durera le blocage de deux millions de Gazaouites, dont la moitié sont des enfants? »  La politique israélienne, c’est bombarder Gaza et poursuivre la colonisation, a-t-il affirmé.  « C’est aussi violer le statu quo historique de Jérusalem-Est. »  Selon lui, la raison de ce regain de tension, ce sont les prochaines élections législatives israéliennes et la volonté d’apaiser les extrémistes israéliens. 

« Israël tue les Palestiniens parce qu’il peut le faire », a-t-il remarqué, demandant à nouveau « quand le monde dira-t-il à Israël qu’il ne peut plus agir comme cela? »  S’interrogeant aussi sur la valeur d’une vie palestinienne par rapport à une vie israélienne, il a déploré que ni le droit international, ni le droit humanitaire, ni la Charte des Nations Unies ne s’appliquent à Israël, qui, de ce fait, « jouit d’une impunité totale pour ses crimes ».  « Nous avons besoin d’une protection.  Les Palestiniens ont besoin de protection. »  Selon M. Mansour, un enfant palestinien de 5 ans a déjà connu trois guerres.  Il a demandé aux membres du Conseil de se mettre dans la peau des parents palestiniens et de faire l’expérience d’êtres impuissants et incapables de protéger leurs enfants.  La vie d’un enfant et d’un parent palestiniens se résume à survivre à une guerre et attendre le prochain massacre, a-t-il décrit.  Il a demandé à Israël d’expliquer comment il entend répondre à ces appels à la protection. 

« Israël tue des Palestiniens car il l’a toujours fait. »  L’Observateur a martelé que ce pays tue le peuple palestinien, occupe les territoires palestiniens et assiège ses villes, en rejetant la faute sur les Palestiniens.  « Israël dit vouloir la paix mais occupe notre territoire et continue d’élargir la colonisation. »  L’Observateur a encore donné l’exemple d’un adolescent palestinien de 15 ans qui a vécu toute sa vie sous le blocus israélien et a connu six guerres.  Cette situation n’est pas tenable, a-t-il estimé en faisant remarquer qu’il est pourtant possible de changer la situation.  Il a ainsi prié la communauté internationale et le Conseil de sécurité d’appliquer les résolutions des Nations Unies pour changer les choses, rappelant que 15 enfants palestiniens ont été tués en quelques jours seulement. 

Il a cité le Président Joseph Biden, qui a dit que les Palestiniens et les Israéliens ont le même droit à la liberté et à la prospérité, et dans la même mesure.  Gaza n’a pas vocation d’aller de ruine en ruine, a-t-il décrété en expliquant que la destinée de la Palestine est de vivre dans la paix.  Il a donc appelé à sortir de l’impasse actuelle en passant des discours aux actes, sans attendre les prochaines élections israéliennes.  Il a appelé le Conseil à utiliser toutes ses prérogatives à cette fin, pour sauver la paix quel qu’en soit le prix.  « Le Conseil doit traîner les deux parties à la table des négociations sans attendre. »

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël) a affirmé que le débat pouvait prendre deux directions, « soit rallier le Conseil de sécurité contre les forces qui cherchent notre destruction, soit entacher son histoire ».  Selon lui, les faits sont clairs dès lors qu’on prend la mesure de ce que le Jihad islamique palestinien a fait en moins de trois jours: tirer 1 100 roquettes contre les villes et villages d’Israël.  Il a expliqué que 200 d’entre elles étaient retombées dans la bande de Gaza, faisant des victimes parmi les civils palestiniens, notamment des enfants.  La mort tragique d’enfants est le résultat de tirs de roquettes des Palestiniens, s’est-il exclamé, ajoutant se tenir à disposition des membres du Conseil qui souhaiteraient consulter le dossier de preuves irréfutables que détient sa délégation.

Le représentant a indiqué que le Jihad islamique palestinien se préparait à une attaque imminente à la frontière de Gaza avec Israël.  Vendredi, peu avant cette attaque, Israël a dû agir pour défendre son peuple et son pays contre les agissements d’une organisation armée, financée et entraînée par l’Iran, a-t-il poursuivi, notant que le dirigeant de cette organisation se trouvait au début des bombardements en Iran, « auprès de ses maîtres, les ayatollahs, pour y recevoir ses ordres ».  Le délégué a déclaré que l’opération menée par les forces israéliennes l’avait été avec une précision remarquable: « aucun théâtre de conflit ne se déroule avec autant de précautions prises en amont, la preuve étant qu’ont été enregistrés des taux de dommages collatéraux qui ne peuvent pas être plus bas ».  Il a par ailleurs martelé que le Jihad islamique palestinien n’a qu’un objectif, remplacer Israël par un État islamique, cela en utilisant des Gazaouis comme boucliers humains, « ce qui constitue un double crime de guerre ».

Comment la Norvège réagirait-elle si des bombes pleuvaient sur Oslo? a ensuite demandé le représentant, qui s’est ému du fait que si les responsables de l’ONU saluent l’élimination du chef d’Al-Qaida, ils s’inquiètent, « aux dépens des faits », de ce qui se passe à Gaza.  Le deux poids, deux mesures et les accusations mensongères ne sauraient changer la réalité des faits, a-t-il réagi.  Il a conclu son intervention en déclarant que les actes montrent qu’Israël choisit la voie de la bonne volonté et pas celle de la guerre.  « Mais quand nous sommes menacés, nous nous devons de réagir », a-t-il enfin dit. 

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a rappelé que ces derniers jours, la bande de Gaza a été témoin d’une escalade soudaine de la violence entre Israël et des factions palestiniennes, ce qui a causé la mort d’environ 43 martyrs, dont des femmes et des enfants, et fait 311 blessés.  Cette dernière escalade est survenue à un moment où Gaza n’a pas encore géré les répercussions de celle, destructrices, de l’escalade de l’an dernier.  Dans le même temps, a-t-il relevé, Israël a autorisé un certain nombre de colons, sous la protection de la police, à prendre d’assaut les cours du Haram el-Charif, ce qui constituant une violation du statut historique et juridique des Lieux saints de Jérusalem-Est et une provocation contre les musulmans.  Le délégué a dit qu’une fois de plus, l’Égypte a pris l’initiative d’opérer une médiation entre Israël et les factions palestiniennes de la bande de Gaza, dans le but de faire immédiatement cesser la violence et d’assurer la protection des civils dans la bande de Gaza, ce qui a été couronné de succès avec l’instauration d’un cessez-le-feu dès la soirée du 7 août.

Le représentant a souligné que la dernière escalade est intervenue dans le contexte de la poursuite de la politique de siège israélien imposé à la bande de Gaza et la poursuite des violations israéliennes en Cisjordanie à travers la politique d’arrestations, d’expansion des colonies et de démolition de maisons et d’installations palestiniennes.  Il a appelé à la fin de toutes les pratiques israéliennes, en particulier l’expansion des colonies qui représente une violation des droits les plus importants du peuple palestinien.  De même, la levée du siège de la bande de Gaza devrait contribuer à améliorer les conditions sur le terrain et rétablir la confiance entre les deux parties.  Ensuite, le délégué a appelé à œuvrer de toute urgence à faciliter l’accès des biens et services à Gaza et à mobiliser le financement nécessaire à la reconstruction.  Il a également appelé au respect de la situation juridique et historique des Lieux saints de Jérusalem-Est qui restent sous la tutelle du Royaume hachémite de Jordanie.  Enfin, le délégué a appelé à une protection internationale du peuple palestinien, avant d’affirmer que ce cycle de violences successives prouve l’importance pour la communauté internationale d’agir, notamment par le biais du Quatuor, qui doit relancer le processus de paix au Moyen-Orient.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a réitéré la préoccupation de son pays face aux récentes violences dans la bande de Gaza qui ont coûté la vie à des dizaines de civils, dont 15 enfants.  Il a souligné la nécessité pour toutes les parties de respecter leurs responsabilités en vertu du droit international et du droit international humanitaire, en particulier en ce qui concerne la protection des civils et des infrastructures civiles.  La détérioration de la situation humanitaire à Gaza ne peut supporter davantage de chocs, a tranché le représentant, avant de saluer l’entrée en vigueur de la trêve dimanche soir, grâce à la médiation égyptienne.

Il importe que les parties au conflit souhaitent réellement satisfaire le désir de paix des deux peuples, a estimé le représentant, en souhaitant à cet égard que les progrès réalisés vers l’ouverture progressive des points de passage de Gaza soient maintenus.  Ces mesures ont le potentiel de contribuer à la relance de l’économie locale et de répondre aux besoins humanitaires de la population, y compris le rétablissement des secteurs de la santé et des services, a-t-il fait valoir.  Il n’est pas possible de parler de paix durable dans la région sans un règlement de la question palestinienne, a tranché le délégué.  Par conséquent, il est nécessaire de reprendre les efforts internationaux pour trouver une solution juste, globale et pacifique conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.  De ce point de vue, il a mis en garde contre le fait que la situation restera potentiellement explosive en l’absence d’une réelle volonté politique de la part des parties de reprendre les négociations et de sortir de l’impasse du processus de paix.

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a déploré une escalade ayant fait de nombreuses victimes civiles palestiniennes, rappelant ensuite les obligations de protection des civils et de respect du droit international humanitaire incombant à toutes les parties.  Nous condamnons également les tirs de roquettes sur le territoire israélien et réitérons notre attachement indéfectible à la sécurité d’Israël, a poursuivi la représentante.  Elle a salué l’instauration du cessez-le-feu conclu hier à l’initiative de l’Égypte, tout en insistant sur la nécessité que tout soit mis en œuvre pour éviter une nouvelle escalade dont les populations civiles seraient de nouveau les premières victimes, « ce qui n’est pas acceptable ».  La France rappelle qu’il n’y aura pas de stabilité durable à Gaza sans le retour de l’Autorité palestinienne dans l’enclave et sans une levée du blocus assortie de garanties de sécurité crédibles pour Israël, a ensuite dit Mme Broadhurst Estival.  Elle a également rappelé que les Israéliens comme les Palestiniens ont le droit de vivre dans la paix, la dignité et la sécurité et que sans la restauration d’un horizon politique en vue d’une paix juste et durable, « ces tensions sont malheureusement appelées à se reproduire ».  Après avoir indiqué que la France appelle toutes les parties à respecter le cessez-le-feu entré en vigueur le 7 août et à mettre un terme à cette spirale de violence qui n’est dans l’intérêt de personne, la représentante a assuré le Conseil que son pays ne ménagera aucun effort, avec ses partenaires européens et régionaux, pour promouvoir la reprise des négociations politiques en vue d’un règlement du conflit dans le cadre du droit international.

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a salué l’annonce du cessez-le-feu entre Israël et le Jihad islamique palestinien, la réouverture des points de passage frontaliers vers Gaza et le redémarrage de la centrale électrique de Gaza.  Il a souligné la fragilité de la situation humanitaire dans la bande de Gaza qui était déjà désastreuse avant même cette dernière escalade.  Le représentant a estimé que les violences de ces derniers jours risquent de saborder les efforts de développement de la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à tout faire pour que cela n’empire pas.  Les améliorations apportées au cours de l’année écoulée à Gaza, comme l’augmentation des permis de travail, l’élargissement des zones de pêche et l’assouplissement des restrictions commerciales doivent être préservées, a commenté le délégué.  Il a appelé Israël à juguler les facteurs du conflit découlant de l’occupation, soulignant également la nécessité d’éviter des tensions croissantes à Jérusalem.  Les éléments radicaux ne doivent pas être autorisés à aggraver la situation autour des Lieux saints, et le statu quo historique doit être maintenu, a-t-il recommandé.  Selon lui, l’incapacité à faire face aux tensions risque de mener à de nouvelles violences.  Le représentant norvégien a exhorté les parties à revenir à la négociation pour mettre fin à ce conflit.

Mme CÁIT MORAN (Irlande) a salué le cessez-le-feu annoncé dans la soirée du 7 août et appelé toutes les parties à veiller à ce qu’il reste en vigueur.  Profondément inquiète face à la violence de ces derniers jours, elle a déclaré que l’impact des frappes israéliennes sur les civils dans la bande de Gaza est inacceptable.  Elle a déploré que 45 Palestiniens aient perdu la vie, dont 14 enfants, avant de souligner la situation humanitaire qui était déjà difficile sur place.  Après avoir également condamné le lancement de roquettes depuis Gaza vers Israël, elle a martelé que la protection de tous les civils, à travers le territoire palestinien occupé (à Gaza et en Cisjordanie) et en Israël, est d’une importance capitale et une obligation en droit international.  Israël, en tant que Puissance occupante, a le devoir d’assurer un accès sans entrave à l’aide humanitaire à Gaza. »  La représentante a souligné l’urgence de l’approvisionnement en carburant, en électricité et en fournitures médicales, demandant aussi que les patients puissent quitter Gaza pour recevoir des soins médicaux.  « Il incombe à toutes les parties, y compris celles de ce Conseil, de redonner espoir à un processus de paix véritable qui réponde aux besoins de tous les Palestiniens et Israéliens, y compris ceux des femmes. »  Mme Moran a souhaité que le cessez-le-feu actuel ne soit pas seulement une pause entre deux cycles de violence.  Ce qu’il faut, ce sont de véritables efforts pour relancer un engagement politique entre les parties, a-t-elle estimé rappelant qu’il ne peut y avoir de solution militaire à un conflit politique.  Avant de conclure, la représentante a réitéré que l’Irlande est prête à soutenir tous les efforts visant à contribuer à la reprise de négociations crédibles visant à parvenir à une solution juste et durable à deux États, fondée sur le droit international, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et les paramètres convenus.

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a jugé impératif que le cessez-le-feu soit pleinement mis en œuvre et respecté par toutes les parties.  Il a ajouté qu’il doit absolument s’accompagner d’un apaisement des tensions dans l’ensemble des territoires palestiniens et en Israël.  Toutes les provocations et incitations à la haine et à la violence doivent cesser, a insisté le représentant, qui a condamné toutes les attaques visant des civils.  Il a estimé que sans perspective politique ni respect du droit international, « les mêmes causes produiront les mêmes effets, les cycles de violence continueront à se succéder et la population civile continuera d’être la principale victime ».  Le représentant a rappelé au Conseil de sécurité sa « lourde responsabilité » d’être à la hauteur de son mandat et des attentes des personnes touchées par ce conflit comme les autres.  À cet égard, il a assuré que le Brésil poursuivra ses efforts pour contribuer à l’action du Conseil visant à soutenir la relance du processus politique et à répondre aux questions urgentes, comme celle des détenus.

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a plaidé pour des enquêtes rapides sur les pertes en vies civiles dans le cadre du conflit israélo-palestinien, appelant à ne pas tirer de conclusions hâtives, mais à s’appuyer sur des faits.  Elle a aussi plaidé pour l’approvisionnement en carburant de Gaza alors que les températures sont au plus haut.  Israéliens et Palestiniens méritent de vivre dans la sécurité et les États-Unis y travaillent, a assuré la représentante.  Elle a réaffirmé la position américaine au sujet du droit d’Israël à défendre sa population, y compris contre des tirs de roquettes, avant de souligner que le Jihad islamique palestinien est une organisation terroriste connue comme telle par les États-Unis et d’autres pays.  Et, a-t-elle assuré, c’est un pantin de l’Iran, et ses dirigeants se trouvent d’ailleurs en ce moment même à Téhéran, alors que ceux qu’ils sont censés protéger souffrent.  La déléguée a appelé tous les pays à condamner les actes de ce groupe terroriste.

Toutes les familles, quelle que soit leur religion, doivent avoir des nouvelles de leurs proches, a relevé Mme Thomas-Greenfield, en rappelant que deux civils israéliens demeurent détenus à Gaza, tout comme les dépouilles de deux militaires israéliens n’ont pas encore été remises aux familles.  Elle a indiqué que les États-Unis restent engagés en faveur de la solution des deux États, invitant les parties à éviter des actes de provocation de nature à modifier le statu quo historique des sites religieux à Jérusalem.   

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÍREZ (Mexique) a notamment réitéré l’attachement de son pays à la solution des deux États indépendants « comme seule et unique alternative viable au conflit ».  Cette solution répond aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité et permet la consolidation d’un État palestinien souverain, politiquement et économiquement fiable, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, a-t-il fait valoir.  Pour le représentant, il n’est plus permis d’attendre, la seule urgence étant de mettre fin, par le biais de processus politiques, aux cycles de confrontation militaire et de destruction à Gaza et ailleurs dans le territoire palestinien occupé.  Il a affirmé que le Conseil de sécurité se trouve plus que jamais dans l’obligation de faire en sorte que les pourparlers reprennent sans délai.

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a constaté que cela fait plus de 70 ans que le Conseil examine la question de Palestine et que malgré cela il n’a pas été en mesure de proposer une solution juste et équitable qui donne aux populations israélienne et palestinienne la possibilité de vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité.  Attristé par les cycles perpétuels de violence, il a salué le cessez-le-feu en cours, prenant note des violations sporadiques et de sa restauration.  « Tant qu’Israël et la Palestine ne comprendront pas que leur discours n’est qu’un aperçu incomplet de la réalité, ce sempiternel conflit risque de persister. »  Le délégué a formé le vœu de voir converger la position des deux parties de manière pacifique, en passant par la table de négociations.  Il a rejeté l’utilisation de la force de manière préventive quelles qu’en soient les circonstances.  Tout en reconnaissant le droit d’Israël à la sécurité, il a condamné les attaques violentes qui ont entraîné la mort de plus de 40 Palestiniens et blessé de nombreux Gazaouites.  Il a aussi condamné les tirs de roquettes par le Jihad islamique palestinien vers Israël, qui ont contribué à l’escalade des tensions.  Il a dit soutenir l’appel du Secrétaire général pour le plein respect des accords concernant la cessation des activités de colonisation.

Préoccupé également par la grave situation humanitaire causée par la fermeture des points de passage en Cisjordanie et par le blocus de 15 ans imposé à Gaza et ses répercussions sur les femmes et enfants, il a appelé Israël à offrir des garanties sûres de passage et d’accès pour les convois humanitaires et les travailleurs humanitaires.  Il a dénié toute justification morale et juridique des attaques aveugles contre les civils et les non-combattants, en particulier les enfants et les femmes.  Il a demandé des enquêtes et la reddition de la justice pour ces attaques meurtrières.  Le Conseil a le devoir de ne pas fermer les yeux sur la souffrance et les difficultés que continuent de connaître les civils palestiniens à Gaza et en Cisjordanie ou sur le danger lié aux tirs de roquettes en Israël, a-t-il lancé en conclusion.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a constaté la dégradation rapide de la situation dans la bande de Gaza, qui s’est soldée par un affrontement armé et de nombreuses victimes à la suite des frappes israéliennes du 5 août, auxquelles des groupes palestiniens ont riposté par des bombardements massifs et aveugles dans le territoire israélien.  Selon les informations reçues, au moins 44 Palestiniens ont été tués, dont 15 enfants, et plus de 300 autres blessés.  Il a appelé toutes les parties concernées à faire preuve d’un maximum de retenue, à respecter le droit international humanitaire et à éviter une nouvelle escalade des hostilités.  Pour sa part, dès le début, la Fédération de Russie s’est vigoureusement engagée en vue de mettre fin aux hostilités, maintenant des contacts avec des partenaires régionaux clefs, a indiqué le représentant en saluant les efforts de médiation de l’Égypte et du Qatar, qui ont finalement permis de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu, ainsi que de la contribution de l’ONU grâce aux efforts de son Coordonnateur spécial, M. Wennesland.  L’aggravation de la situation est causée par une combinaison de facteurs, dont le principal est l’absence d’un processus de négociation directe entre les Palestiniens et les Israéliens, a estimé le délégué.  La stagnation du processus de paix, superposée à des mesures unilatérales provocatrices, risque de « faire exploser » la situation sur le terrain à tout moment, a-t-il mis en garde.  La Fédération de Russie réaffirme son engagement de principe et constant en faveur d’un règlement global et à long terme du conflit palestino-israélien conformément au principe des deux États, a dit son représentant.  Le résultat de ce processus devrait être la réalisation des droits nationaux légitimes du peuple palestinien à établir un État indépendant à l’intérieur des frontières de 1967, a-t-il précisé en conclusion.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a condamné tous les attentats terroristes contre Israël et sa population dans les termes les plus forts, ces actes ne pouvant qu’alimenter le cycle de la violence et faire empirer la situation.  Mais Israël a l’obligation de protéger les civils quand elle se défend, a-t-il ajouté, déplorant la mort de civils innocents, notamment des enfants palestiniens.  Toutes les parties au conflit doivent respecter le cessez-le-feu instauré hier à l’initiative de l’Égypte, et s’efforcer de reprendre le dialogue sur la solution des deux États, a poursuivi le représentant, qui a demandé que les couloirs humanitaires restent ouverts dans l’intérêt premier des civils de Gaza, « où la situation en la matière est toujours désastreuse ».  Il a conclu son intervention en rappelant qu’Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre dans la paix et la dignité « à l’abri de la peur ».

Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a dit soutenir les efforts diplomatiques de l’ONU et de la communauté internationale, notamment les pays de la région, dont l’Égypte, pour parvenir à un cessez-le-feu.  La délivrance de l’aide aux populations de la bande de Gaza doit rester une priorité, a—t-elle exigé, tout en rappelant que l’absence de pourparlers directs entre les parties ne fait qu’accentuer la méfiance.  Elle a plaidé en faveur de la solution des deux États, tout en précisant que le processus pour y parvenir doit tenir compte des légitimes préoccupations d’Israël en termes de sécurité.  Les Nations Unies et la communauté internationale doivent considérer comme prioritaire la reprise des négociations directes entre les parties, a-t-elle conclu.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a relevé que l’incident du camp des réfugiés situé au nord de Gaza, qui a fait neuf morts dont quatre enfants, est révélateur de l’intensité des hostilités.  Très attaché au règlement pacifique du conflit israélo-palestinien, il a salué l’accord de cessez-le-feu signé à Gaza entre Israël et le Jihad islamique palestinien, sous l’impulsion de l’Égypte, qui a pris effet le 7 août.  Il a salué la réouverture des points de passage entre Israël et la bande de Gaza, ce qui a permis le redémarrage de l’unique centrale électrique de l’enclave.  Il a appelé à la reddition des comptes pour les responsables des violences des deux côtés, avant de réaffirmer l’attachement du Gabon à la solution des deux États vivant côte à côte sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.  Ce Conseil se doit de faire respecter le droit international visant à protéger les droits du peuple palestinien, tout en garantissant la sécurité d’Israël, a conclu M. Biang en appelant les parties à relancer les négociations en vue de la résolution de la crise israélo-palestinienne pour une paix réelle et durable, fondée sur le respect des principes convenus par les parties et sur l’application des règles du droit international.  

M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) s’est joint aux autres membres du Conseil pour saluer le cessez-le-feu à Gaza annoncé hier soir et exprimer ses remerciements à l’Égypte, au Qatar et au Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies, M. Tor Wennesland, pour leurs efforts de médiation.  Il a exhorté les parties à faire tout leur possible pour que ce cessez-le-feu soit durable et éviter de nouvelles violences.  « Ces derniers jours, nous avons une fois de plus assisté à des scènes tragiques en Israël et dans les territoires palestiniens occupés », a-t-il déclaré en déplorant la mort de civils innocents, israéliens et palestiniens.  Il a assuré que le Royaume-Uni soutient Israël et son droit de se défendre face au terrorisme et la violence, avant de présenter ses plus sincères condoléances aux familles des civils palestiniens innocents tués au cours des trois derniers jours.  Le Royaume-Uni soutient une enquête opportune et approfondie sur ce qui s’est passé, a fait savoir le délégué en estimant que le conflit israélo-palestinien et le cycle de la violence ont coûté trop de vies.  Profondément préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, y compris le manque de mouvement et d’accès, les dommages aux infrastructures civiles et les manques de fournitures essentielles, telles que le carburant pour permettre aux centrales de produire de l’électricité, notamment pour les hôpitaux, y compris pour les hôpitaux, il a salué l’annonce faite par Israël d’autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza.  En conclusion, il a estimé que cette escalade est un nouveau rappel de la nécessité urgente de progresser vers une solution à deux États.

M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a fait part de sa profonde préoccupation face à l’escalade des actes de violence ces derniers jours à Gaza et dans ses environs.  Ces incidents tragiques qui ont entraîné la perte de vies civiles, y compris d’enfants, sont particulièrement déplorables, a-t-il commenté.  Le représentant a condamné tous les actes de violence commis par les parties, en particulier les tirs de roquettes de Gaza sur le territoire israélien par les militants du Jihad islamique palestinien et l’usage disproportionné de la force par Israël, qui a entraîné la mort de civils, y compris d’enfants, ainsi que la destruction d’infrastructures civiles.  Il a dit être préoccupé par le fait que les hostilités aggravent une situation humanitaire déjà désastreuse.  Si cette situation n’est pas maîtrisée d’urgence, elle effacera, au-delà du coût humain déjà élevé, tout progrès vers l’objectif d’une paix permanente et sûre, a-t-il craint.  Le représentant a exhorté les parties concernées à permettre d’urgence l’accès sans entrave à Gaza du personnel humanitaire et des biens essentiels.  Saluant l’annonce d’un cessez-le-feu, il a encouragé les parties à le respecter, à faire preuve de retenue et à s’abstenir de tout acte de provocation, pour empêcher ainsi toute nouvelle perte de vie ou destruction de biens.

M. ZHANG JUN (Chine) a salué la mise en place, hier, de l’accord de cessez-le-feu, cela grâce aux efforts de médiation, en particulier de l’Égypte.  Le Conseil de sécurité a l’obligation de prévenir toute escalade supplémentaire, a-t-il dit, exhortant les parties au conflit à faire preuve de retenue pour assurer sans délais un retour au calme à Gaza.  Le représentant a condamné les pertes en vies de victimes civiles israéliennes et palestiniennes, tout en rappelant que la sécurité d’Israël comme celle de la Palestine doivent être garanties de manière commune et dans le respect du droit international.  Il a appelé à son tour à la levée du blocus de Gaza et à la fin du « châtiment collectif dont est victime la population gazaouie ».  Pour éviter que le conflit à Gaza devienne un conflit d’ampleur régionale, il faut revenir aux fondements consensuels de la situation, politique et complète, des deux États, a estimé le représentant.

S’exprimant au nom du Groupe des États arabes, M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a salué le cessez-le-feu entre les Israéliens et le Jihad islamique palestinien.  Le Groupe a salué le rôle de gardien des Lieux saints de Jérusalem que joue la Jordanie.  Pour le Groupe, la solution des deux États est la seule manière de mettre fin au conflit.  Le représentant a appelé la communauté internationale à protéger le peuple palestinien afin de mettre fin au « mépris du droit international manifesté par Israël ».  Il a souligné que la vie des « 44 Palestiniens tués » pendant cette escalade importe et que leur mort n’est pas la conséquence de ce que l’on appelle « faire usage de la force proportionnée ».  Le délégué a appelé à l’avènement d’un État palestinien indépendant, sur les frontières de 1967, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  Il a condamné les violations par Israël de la mosquée Al-Aqsa, qui est exclusivement un lieu de culte.  Le Groupe des États arabes rappelle l’importance de la question palestinienne pour tous les pays arabes et insiste sur le droit des Palestiniens sur tous les territoires occupés, y compris les territoires marins, a conclu le représentant. 

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