Moyen-Orient: peu de progrès dans l’application de la résolution 2334, selon le Coordonnateur spécial, mais une trêve en perspective pour les fêtes religieuses
Alors que la résolution 2334, adoptée en 2016, appelait Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », aucune mesure de ce genre n’a été prise, a dit ce matin devant le Conseil de sécurité le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient en faisant le point de la situation entre le 10 décembre 2021 et le 18 mars 2022.
Constatant peu de progrès dans la mise en œuvre de la résolution 2334, M. Tor Wennesland a rappelé que, dans un peu plus d’une semaine, alors que le Ramadan commence, des milliers de musulmans viendront prier sur les lieux saints musulmans de Jérusalem, suivis peu après par les fidèles juifs et chrétiens pour marquer Pessa’h et Pâques en avril. Cela devrait être un moment de réflexion pacifique, de prière et de célébration pour toutes les religions, a-t-il espéré alors que les tensions ont marqué ces derniers mois.
À l’approche des fêtes religieuses, les parties doivent faire montre de la plus grande retenue, ont aussi déclaré les États-Unis avant de réclamer le respect du statu quo s’agissant des lieux saints. Les Émirats arabes unis ont abondé en soulignant que ces moments sacrés pour les trois religions abrahamiques sont l’occasion de promouvoir les valeurs de coexistence pacifique entre les différentes religions. D’autres délégations ont mentionné l’importance de préserver le statu quo de Jérusalem, tandis que, pour la plupart, l’objectif ultime et pressant doit rester la solution des deux États. La situation sécuritaire actuelle en Europe ne doit d’ailleurs pas occulter la question israélo-palestinienne, a mis en garde la Chine.
Dans son exposé, le Coordonnateur spécial s’est inquiété du risque toujours présent de recours excessif à la force par les forces de sécurité israéliennes. Il a rappelé que les enfants ne doivent jamais être la cible de violences ou mis en danger, avant d’exhorter les autorités israéliennes à mener des enquêtes approfondies, rapides, efficaces et transparentes sur les meurtres et les blessés occasionnés par les forces israéliennes. Au total, 24 Palestiniens ont ainsi été tués et 2966 blessés, a-t-il dénombré en y ajoutant les 47 Palestiniens blessés par des colons israéliens ou d’autres civils. Il a aussi compté les victimes civiles causées par des actions palestiniennes: un civil israélien a été tué et 100 Israéliens blessés.
L’autre principal sujet de préoccupation exprimé par M. Wennesland est l’avancée continue des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. Une situation qui continue d’alimenter la violence dans le Territoire palestinien occupé et de saper le droit du peuple palestinien à un État indépendant. Il a rappelé que les colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie occupée n’ont aucune valeur juridique et constituent une violation flagrante des résolutions de l’ONU et du droit international. Elles constituent en outre un sérieux obstacle à la paix. Il a exhorté le Gouvernement israélien à cesser immédiatement toute activité de peuplement, toute démolition de biens appartenant à des Palestiniens ainsi que leur déplacement forcé ou leur expulsion.
Un signe d’apaisement est venu à ce sujet de la décision qu’aurait prise Israël de geler la plupart des démolitions à Jérusalem-Est avant et pendant le mois de Ramadan. Un autre développement en ce sens a été souligné, tant par le Coordonnateur spécial que par des membres du Conseil: la Cour suprême d’Israël a décidé le 1er mars de suspendre l’expulsion de quatre familles palestiniennes résidant dans le quartier de Cheik Jarrah (Jérusalem-Est), jusqu’à ce que l’affaire soit tranchée sur le fond par la justice. M. Wennesland a exhorté les parties à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la situation dans le Territoire palestinien occupé et a appelé tous les dirigeants politiques, religieux et communautaires à aider à réduire les tensions, en particulier à Jérusalem.
Concrètement, la France a plaidé pour la mise en œuvre de mesures de confiance, au bénéfice des populations, par le biais d’une coopération accrue entre Israël et l’Autorité palestinienne. « Il faut en parallèle œuvrer à recréer un horizon politique pour redonner espoir aux populations et éviter que le choix de la violence ne s’impose à défaut d’alternatives », a estimé la délégation. À cet égard, la Fédération de Russie a souhaité voir s’intensifier les efforts multilatéraux, y compris ceux du Quatuor, en vue de créer les conditions propices à la reprise rapide des négociations directes. La délégation russe a espéré voir se tenir une réunion ministérielle ainsi que des consultations dans un format élargi avec la participation des États de la région.
La période du rapport a aussi été marquée par certains progrès dans les mesures civiles et économiques, avec des exemples d’engagement officiel de haut niveau et une rencontre entre le Président israélien et le Président turc.
Les autorités israéliennes ont, notamment, autorisé la délivrance de permis à 12 000 marchands et commerçants palestiniens, a relaté M. Wennesland qui a aussi salué le retour du ciment blanc à Gaza. En outre, le 28 décembre, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé le début d’une allocation d’aide en espèces de 8,2 millions de dollars aux familles dont les maisons ont été endommagées lors de l’escalade de mai 2021. Mais l’Office sera confronté à des problèmes de trésorerie critiques au cours des trois prochains mois, a prévenu M. Wennesland.
Il faut permettre à l’économie de prospérer, a souhaité la Norvège pour qui de nombreuses mesures à cette fin peuvent être prises, même en l’absence d’un processus politique. La déléguée norvégienne a aussi dit appuyer la Commission électorale centrale, dont M. Wennesland a souligné les efforts en faisant le point sur les élections des conseils locaux: le premier tour a eu lieu le 11 décembre pour la Cisjordanie, mais les élections concernant Gaza ont été reportées. Des appels des membres du Conseil ont été entendus pour que le second tour se tienne au plus vite et, de manière générale, pour que se concrétise la réconciliation intrapalestinienne.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE
Déclarations
M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a présenté le vingt et unième rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, pour la période allant du 10 décembre 2021 au 18 mars 2022. Il a rappelé que ladite résolution appelle Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » et à « respecter pleinement toutes ses obligations juridiques à cet égard ».
Aucune mesure de ce genre n’a été prise, a—t-il noté en énumérant les faits tels que des appels d’offres pour 300 logements dans les colonies du quartier de Talpiyot et des projets de construction de 800 et 400 logements dans la colonie de Gilo, à Jérusalem-Est. Un projet de construction de 1 200 logements près de Ramat Rachel dans le sud de Jérusalem aussi été mentionné par M. Wennesland qui a parlé ensuite des démolitions et saisies de structures appartenant à des Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée. En outre, 216 structures ont été démolies ou saisies faute de permis de construire alors que ces documents sont presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens. Cela a conduit au déplacement de 299 personnes, a constaté le Coordonnateur spécial, avant de préciser que 37 des structures démolies ou saisies avaient été financées par des donateurs.
Le Coordonnateur spécial a toutefois annoncé qu’afin de réduire les tensions, les autorités israéliennes ont décidé de geler la plupart des démolitions à Jérusalem-Est, avant et pendant le mois de Ramadan. Il a aussi indiqué que, après des semaines d’altercations violentes, de manifestations et de dégâts matériels, l’atmosphère s’est quelque peu apaisée dans le quartier de Cheik Jarrah, après la décision du 22 février d’un tribunal de première instance israélien qui a suspendu l’expulsion d’une famille palestinienne, dans l’attente de l’examen d’un appel. Comme autre développement qui a contribué à réduire les tensions, il a cité la décision de la Cour suprême d’Israël, en date du 1er mars, de ne pas expulser quatre autres familles du quartier en les reconnaissant comme des « locataires protégés » jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur leurs revendications de propriété. Le 3 mars, les familles ont tenu une conférence de presse soulignant l'importance de la décision de la Cour suprême et s’engageant à continuer à faire valoir leurs droits à la propriété.
M. Wennesland a ensuite fait le décompte des victimes palestiniennes du fait des actions des forces de sécurité israéliennes: 24 morts, dont 4 enfants, et 2966 blessés, dont 5 femmes et 537 enfants. Il y a ajouté les 487 blessés palestiniens du fait des 144 attaques par des colons israéliens ou d’autres civils. Il a aussi indiqué qu’un civil israélien a été tué et 100 Israéliens blessés, dont 5 femmes et 1 enfant, par des Palestiniens lors d’affrontements, de jets de pierre et de cocktails Molotov, d’attaques et d’autres incidents. Au total, les Palestiniens ont perpétré 277 attaques contre des civils israéliens, faisant des blessés et/ou des dégâts.
Il a ensuite déploré des actes de provocation de certains responsables palestiniens et israéliens. Ainsi, dans « un geste hautement provocateur » à Cheik Jarrah (Jérusalem-Est), au plus fort des tensions autour d’une éventuelle expulsion, un membre d’extrême droite de la Knesset israélienne a installé un bureau de fortune dans le quartier. Dans des déclarations séparées, le même membre de la Knesset a exprimé l’espoir que les grévistes de la faim palestiniens mourraient et que tout Palestinien qui jette une pierre « reçoive une balle dans la tête ». De même, à la suite du meurtre de trois Palestiniens par les forces de sécurité israéliennes à Naplouse, les pages des médias sociaux du Fatah ont encouragé les Palestiniens à accroître la « confrontation » avec Israël. Le Hamas a également appelé à des affrontements accrus avec les forces israéliennes dans toute la Cisjordanie occupée, tandis que certains responsables de l’Autorité palestinienne ont nié le lien juif avec la région et les lieux saints de Jérusalem.
La période du rapport a été marquée par certains progrès dans les mesures civiles et économiques, a poursuivi M. Wennesland. Le 27 décembre, le Qatar a annoncé qu’il avait signé un accord avec l’Autorité palestinienne et la « Gaza Electricity Distribution Corporation » pour faire avancer la construction d’un gazoduc entre Israël et Gaza qui augmenterait la production à la centrale électrique de Gaza. De plus, à Gaza, les autorités israéliennes ont autorisé la délivrance de permis à 12 000 marchands et commerçants palestiniens, ce qui s’est noté par l’augmentation des mouvements quotidiens des travailleurs, des commerçants et des hommes d’affaires à travers le point de passage d’Erez. En février, des réunions trilatérales de niveau technique sur le mécanisme de reconstruction de Gaza entre l’Autorité palestinienne, le Gouvernement israélien et l’ONU ont repris, ce qui a permis d’identifier des mesures pour améliorer le mécanisme. M. Wennesland a également salué le retour du ciment blanc à Gaza, longtemps considéré comme un matériau à double usage. Il y a eu une augmentation marquée du mouvement de marchandises hors de Gaza ces derniers mois, culminant en janvier avec plus de 900 camions passant par le point de passage de Kerem Shalom vers la Cisjordanie, Israël et d’autres pays, a constaté M. Wennesland qui a dit qu’il s’agit du chiffre mensuel le plus élevé depuis 2007. De plus, le 28 décembre, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé le début d’une allocation d’aide en espèces de 8,2 millions de dollars aux familles dont les maisons ont été endommagées lors de l’escalade de mai 2021.
Le Coordonnateur spécial a également parlé des élections des conseils locaux dans plusieurs centaines de petites communautés de Cisjordanie, dont la première phase a enregistré une participation de 66% d’électeurs inscrits et qui devraient se poursuivre le 26 mars. Il a toutefois signalé que l’élection des conseils locaux à Gaza avait été reportée. Du 6 au 9 février, le Conseil central palestinien s’est réuni pour la première fois depuis 2018 afin d’élire une nouvelle direction pour le Conseil national palestinien et de nouveaux membres pour les postes vacants au sein du Comité exécutif de l’OLP, a-t-il également indiqué en notant que, dans sa déclaration finale, le Conseil central a appelé à l’arrêt de la coordination de la sécurité et la suspension de la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce que ce dernier reconnaisse un État palestinien basé sur les lignes de juin 1967 et arrête les activités de colonisation. Une annonce qui réitère les décisions de la précédente réunion du Conseil central palestinien, a commenté M. Wennesland.
Revenant sur les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, le Coordonnateur spécial a regretté que leur avancée continue d’alimenter la violence dans le Territoire palestinien occupé, enracinant davantage l’occupation, sapant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à un État indépendant, et érodant la possibilité d’établir un État palestinien contigu et viable. Il a dénombré 670 000 Israéliens qui résident actuellement dans plus de 130 colonies illégales et plus de 100 avant-postes en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, rappelant que ces colonies n’ont aucune valeur juridique et constituent une violation flagrante des résolutions de l’ONU et du droit international de même qu’un « sérieux obstacle à la paix ». Il a donc exhorté le Gouvernement israélien à cesser immédiatement toute activité de peuplement, à mettre fin à la démolition de biens appartenant à des Palestiniens et au déplacement forcé et à l’expulsion de Palestiniens, conformément à ses obligations en droit international humanitaire et droit international des droits de l’homme.
Le Coordonnateur spécial a mis en garde contre le recours excessif à la force par les forces de sécurité israéliennes, en particulier l’utilisation de balles réelles, rappelant que les enfants ne doivent jamais être la cible de violences ou mis en danger. Il a exhorté les autorités israéliennes à mener des enquêtes approfondies, rapides, efficaces et transparentes sur ces meurtres et ces blessés. Il s’est également dit alarmé par le nombre élevé de Palestiniens arrêtés, dont des enfants, et a exhorté les parties à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver encore la situation dans le Territoire palestinien occupé. Aux dirigeants politiques, religieux et communautaires, il a demandé d’aider à réduire les tensions, en particulier à Jérusalem.
Pour s’attaquer aux causes profondes de la crise budgétaire récurrente, il a appelé à des réformes internes de l’Autorité palestinienne et à des améliorations de ses relations économiques avec Israël, parallèlement au soutien des donateurs. Il a remercié au passage les donateurs qui continuent de soutenir le travail crucial de l’UNRWA, tout en prévenant que l’Office sera confronté à des problèmes de trésorerie critiques au cours des trois prochains mois. Alors que les musulmans de la région commencent le mois sacré du Ramadan, il a appelé tous les donateurs, autant que possible, à décaisser les montants des promesses confirmées. Il a également jugé vital de continuer à œuvrer pour faire progresser l’unité intrapalestinienne, qui est essentielle à l’avancement d’une solution à deux États.
En conclusion, le Coordonnateur spécial a constaté peu de progrès dans la mise en œuvre de la résolution 2334 depuis son adoption en décembre 2016 et, au contraire, l’absence d’un processus de paix significatif qui alimente une détérioration dangereuse déstabilisant la situation dans le Territoire palestinien occupé. Dans un peu plus d’une semaine, alors que le Ramadan commence, des milliers de musulmans viendront prier sur les lieux saints musulmans de Jérusalem, suivis peu après par les fidèles juifs et chrétiens pour marquer Pessa'h et Pâques en avril. Cela devrait être un moment de réflexion pacifique, de prière et de célébration pour toutes les religions, a espéré M. Wennesland en appelant à éviter les provocations. « Les dirigeants de tous bords ont un rôle essentiel à jouer pour assurer le calme. Il a enfin rappelé la vision de la fin de l’occupation et de deux États (Israël et un État palestinien indépendant, démocratique, contigu, viable et souverain) vivant côté-à-côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d’avant 1967, et avec Jérusalem comme capitale commune des deux États.
Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a dit son attachement à un élargissement des relations entre Israël et ses voisins. Elle a salué la récente rencontre entre le Président israélien et le Président turc. Elle a estimé que la normalisation de ces relations peut renforcer la coopération régionale mais ne peut remplacer un dialogue sérieux entre Israéliens et Palestiniens. Ce dialogue est de la plus haute importance, a-t-elle dit, en soulignant l’importance d’une amélioration des conditions de vie des Palestiniens. Elle a indiqué que son pays œuvre à une amélioration sur le long terme de la situation, avant de se dire vivement préoccupée par les tensions à Jérusalem. Les actes de violence doivent cesser, a-t-elle exigé. À l’approche des fêtes religieuses, les parties doivent faire montre de la plus grande retenue, a déclaré la déléguée, en réclamant le respect du statu quo s’agissant des lieux saints. Enfin, elle a appelé les États Membres à apporter une assistance humanitaire aux Palestiniens de Gaza, par le biais notamment de l’UNRWA.
Mme MONA JUUL (Norvège), préoccupée par les tensions à Jérusalem-Est et dans le reste de la Cisjordanie, a jugé indispensable d’éviter une nouvelle escalade de la violence alors que le Ramadan, la Pâque juive et la fête de Pâques chrétienne coïncident en avril. L’intégrité des lieux saints et le statu quo historique à Jérusalem doivent être maintenus et pleinement respectés, a-t-elle exhorté, de même que le droit de manifester pacifiquement des Palestiniens. Déplorant que des enfants soient victimes de violences et de menaces, et même arrêtés, Mme Juul a dénoncé les principaux moteurs du conflit comme la colonisation, les démolitions de maisons et les expulsions. « Toutes les expulsions à Jérusalem-Est doivent être arrêtées indéfiniment. » Attirant l’attention sur la situation à Masafer Yatta, où les autorités israéliennes prévoient de démolir plusieurs villages palestiniens pour établir une zone de tir pour l’entraînement militaire, un plan qui déplacerait environ 1 300 personnes, la déléguée a exhorté Israël à s’abstenir de mettre en œuvre ce plan. Toutes les mesures visant à modifier la composition démographique des zones occupées sont contraires au droit international humanitaire, a-t-elle rappelé en soulignant que l’établissement de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés y compris à Jérusalem-Est, constitue une violation flagrante du droit international.
En ce qui concerne Gaza, le but ultime doit être la levée totale du blocus, a poursuivi la représentante qui s’est dite également « impatiente » en vue du second tour des élections locales prévues le 26 mars en Cisjordanie.
La Norvège continuera d’appuyer la Commission électorale centrale. Mme Juul a aussi plaidé pour que l’Autorité palestinienne soit renforcée et sa gouvernance étendue à toute la Palestine. Il faut permettre à l’économie de prospérer, a conseillé la représentante estimant que de nombreuses mesures à cette fin peuvent être prises même en l’absence d’un processus politique, les deux parties devant contribuer à l’avancement de plusieurs de ces mesures. L’augmentation des recettes fiscales de l’Autorité palestinienne, l’amélioration de l’accès des Palestiniens à la zone C et les réformes de l’Autorité palestinienne produiraient des résultats positifs immédiats pour la population sur le terrain, a encore pronostiqué Mme Juul qui a réitéré l’attachement de sa délégation à un horizon politique et à une solution négociée de deux États.
M. MARTIN GALLAGHER (Irlande) s’est déclaré préoccupé face aux informations persistantes faisant état d’un usage excessif et parfois létal de la force par les forces de sécurité israéliennes, « qui doivent répondre de leurs actes ». Il a également exhorté l’Autorité palestinienne à protéger et à faire respecter les droits humains des Palestiniens sous son contrôle et à renforcer ses efforts pour prévenir le terrorisme. Pour cela, celle-ci a besoin de toute urgence d’un soutien international à cet égard, a-t-il souligné. Le délégué s’est ensuite félicité de la récente visite du Ministre israélien des affaires étrangères, M. Yaïr Lapid, à Amman. Il a réitéré l’appel de l’Irlande au maintien du statu quo sur les lieux saints de Jérusalem, en gardant à l’esprit le rôle spécial et historique de la Jordanie en tant que gardienne des lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem.
Il a en outre réitéré son appel à Israël pour qu’il mette fin à toute activité de colonisation dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et dans la zone C de la Cisjordanie. De nouveaux plans d’expansion des colonies, tels que ceux de E1, Giv’at Hamatos et Atarot, compromettraient gravement la possibilité d’établir un État palestinien viable et contigu, a mis en garde le représentant. De son côté, ce Conseil doit redoubler d’efforts pour s’attaquer aux causes profondes du conflit israélo-palestinien et réaffirmer l’impératif d’une solution des deux États, conformément à la résolution 2334 (2016), comme seul moyen de garantir une paix stable et durable entre Israéliens et Palestiniens, a insisté en conclusion le délégué.
M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) s’est inquiété de la montée des tensions avant le début du Ramadan, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem. Toutes les parties doivent de toute urgence se concentrer sur la désescalade, a-t-il plaidé en leur rappelant leurs obligations en droit international et en particulier en droit international humanitaire. Il a rappelé que des civils ne doivent jamais être la cible délibérée d’attaques, et que les enfants, qui sont particulièrement vulnérables dans un conflit, doivent toujours être mis hors de danger.
Selon le délégué, la réconciliation intrapalestinienne est essentielle pour la paix et la résolution de la crise économique et budgétaire actuelle qui aggrave les perspectives d’unité politique et de stabilité. M. Almeida Filho a appelé à l’organisation d’élections générales libres, équitables et transparentes, dès que possible, afin de renouveler la légitimité démocratique des institutions palestiniennes. Il a misé sur le renforcement de la coopération internationale pour améliorer les infrastructures de base et l’autonomisation économique de la population palestinienne, qui peut également faciliter la réconciliation. Il a expliqué que la pauvreté et la politique de l’instabilité constituent un terreau pour les forces extrémistes. En attendant, a-t-il plaidé, l’aide humanitaire doit continuer d’affluer de manière prévisible, responsable et régulière afin de couvrir les besoins de base des réfugiés qui continuent de dépendre fortement de l’UNRWA. Enfin, le délégué a promis que le Brésil soutiendra tout véritable effort pour relancer le processus de paix, avant d’appeler le Conseil de sécurité à réfléchir au rôle qu’il devrait jouer pour redynamiser le processus de paix dans la région, notamment en ouvrant la voie à de nouvelles négociations directes.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) s’est dit très préoccupé par les fortes tensions à l’œuvre dans les territoires palestiniens occupés. « L’approche des fêtes religieuses fait craindre une détérioration brutale de la situation et une escalade similaire à celle de mai dernier », a-t-il dit, en appelant à la retenue. Il a demandé que les mesures d’apaisement prises par Israël soient considérablement étendues pour enrayer un nouveau cycle de violence. « Cela passe par un arrêt permanent des démolitions et des évictions, en particulier à Jérusalem-Est, par le strict respect du statu quo des lieux saints et par l’utilisation proportionnée de la force par les forces israéliennes et, enfin, par la fin de l’expansion des colonies. »
Le délégué a appelé à une coopération accrue entre Israël et l’Autorité palestinienne qui permette la mise en œuvre de mesures de confiance, au bénéfice des populations. « Il faut en parallèle œuvrer à recréer un horizon politique pour redonner espoir aux populations et éviter que le choix de la violence ne s’impose à défaut d’alternatives. » La solution des deux États, ayant tous deux Jérusalem pour capitale, est en effet la seule qui permettra une paix juste et durable dans la région, en répondant aux aspirations légitimes des peuples israélien et palestinien, a conclu le délégué.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a dit être préoccupé par la stagnation du processus de règlement au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, et de voir la violence se poursuivre sans relâche en faisant des victimes des deux côtés. Il a craint que la situation ne dégénère en escalade militaire à grande échelle. Selon lui, la situation est exacerbée par les actions unilatérales illégales d’Israël, comme la confiscation des terres palestiniennes et les expulsions forcées, la démolition de biens, la construction illégale de colonies, les tentatives de changer le statu quo historique des lieux saints. L’expansion de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et l’intention de doubler le nombre d’Israéliens vivant dans la vallée du Jourdain, ainsi que sur les hauteurs du Golan syrien, d’ici à 2026, peuvent être considérées comme une annexion de facto de la majeure partie du Territoire palestinien occupé, a prévenu le représentant.
Il a plaidé pour une stabilisation durable de la situation, en demandant de s’abstenir de provocations et de mesures unilatérales et de recréer un nouvel élan politique pour relancer le processus de paix. Il a encouragé Palestiniens et Israéliens à mener des négociations directes. En outre, les efforts multilatéraux, y compris le Quatuor pour le Moyen-Orient, doivent être intensifiés afin de créer les conditions propices à la reprise rapide des négociations directes israélo-palestiniennes, a encore recommandé le représentant. Il a par ailleurs souligné l’importance de fournir une aide humanitaire à ceux qui en ont besoin en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi qu’aux réfugiés palestiniens dans les pays arabes voisins, appelant à cet égard à aider l’UNRWA. La Fédération de Russie poursuivra ses efforts afin de consolider le consensus international et coordonner des actions communes en faveur d’une solution à la question palestinienne, a assuré le délégué russe en conclusion, envisageant une réunion ministérielle ainsi que des consultations dans un format élargi avec la participation des États de la région.
M. T. S. TIRUMURTI (Inde) s’est dit profondément préoccupé par les attaques violentes et les meurtres de civils, demandant instamment à toutes les parties au conflit de prendre des mesures immédiates pour un arrêt complet de la violence. Il a noté que les tensions restent élevées dans le quartier de Cheik Jarrah malgré la décision de la Cour suprême israélienne qui s’est prononcée contre une expulsion immédiate. Il a jugé regrettable que les actions et déclarations provocatrices des dirigeants communautaires et des personnalités publiques se soient poursuivies, alors que ces personnalités devraient plutôt viser à réduire les tensions. Le représentant a appelé au maintien du calme et à la plus grande retenue.
« Nous devons de toute urgence nous appuyer sur les récents développements positifs et ne pas reculer.» Le délégué a recommandé de s’attacher à relever les défis urgents en matière de sécurité et d’économie, notamment en gérant la situation financière précaire de l’Autorité palestinienne, et de tracer une voie concrète pour discuter des questions politiques essentielles. Un retour rapide sur la voie politique par des négociations directes crédibles sur toutes les questions relatives au statut final est une exigence immédiate, a-t-il dit en prévenant que l’absence de pourparlers directs entre les parties sur ces questions n’est pas propice à l’instauration d’une paix à long terme.
M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÍREZ (Mexique) a déploré qu’un peu plus de cinq ans après l’adoption de la résolution 2334 (2016), la construction et l’expansion des colonies se poursuivent. En décembre 2016, lorsque ladite résolution a été approuvée, a-t-il rappelé, environ 618 000 colons vivaient dans des colonies israéliennes sur le territoire palestinien. Depuis, la population des colons a augmenté de 12% et, au cours des 18 derniers mois, ils ont construit 25 nouveaux avant-postes et colonies satellites, a-t-il fait remarquer en relevant parallèlement que 1 007 structures ont été démolies en 2021 et 2022, tandis que des incidents violents perpétrés par les colons se sont poursuivis. Ces colonies israéliennes minent la solution des deux États, entravent les perspectives de paix et affectent les droits humains de la population palestinienne, a déploré le délégué. Il a donc appelé à la fin de toutes les activités liées à la colonisation, telles que les confiscations, les expulsions et les démolitions des structures palestiniennes. Il a pris note de l’annonce par les autorités israéliennes de mettre en place une « trêve » dans les démolitions pendant le Ramadan et la suspension des expulsions de familles à Cheik Jarrah.
M. de la Fuente Ramírez a dit qu’il est de la responsabilité des autorités de sanctionner tous ceux qui commentent des actes de violence, ainsi que de protéger les droits humains de la population. Il a souligné que tant que le blocus n’est pas définitivement levé, les initiatives économiques en faveur des Palestiniens seront limitées et leur dépendance à l’égard de l’aide humanitaire continuera. À cet égard, il a déploré la situation financière précaire de l’UNRWA, notamment avec l’émergence de nouvelles demandes humanitaires à la suite de conflits dans d’autres parties du monde. Il a aussi souligné l’importance pour l’Autorité palestinienne de convoquer des élections dès que possible. Le représentant a conclu que la réconciliation intrapalestinienne est aujourd’hui plus urgente que jamais.
M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a déploré le manque de progrès sur le plan politique, avant de souligner l’importance de la pleine mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) pour la préservation d’une solution des deux États. Il a demandé la cessation immédiate de tous les actes de violence contre les civils israéliens et palestiniens, arguant notamment qu’aucune cause ne peut justifier de s’en prendre à des civils. Le délégué a demandé que les pistes concrètes pour une pleine application de la résolution précitée soient explorées. Il a ensuite pris note de la décision de la Cour suprême israélienne stoppant les expulsions dans le quartier de Cheik Jarrah à Jérusalem Est. Il s’agit d’une désescalade bienvenue, a-t-il déclaré, en rappelant combien l’escalade avait été rapide en mai dernier. Enfin, M. Kiboino a exhorté les parties à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs louables de la résolution précitée.
M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a dit qu’en dépit des derniers développements, la situation inspire toujours l’inquiétude. Il a attiré l’attention du Conseil sur la situation humanitaire grave dans les territoires palestiniens occupés, y compris Gaza et Jérusalem-Est, et souligné la nécessité d’une aide humanitaire d’urgence et d’une assistance économique au peuple palestinien. Il a appelé à l’assouplissement de l’accès humanitaire afin de permettre aux habitants des territoires palestiniens occupés d’avoir accès aux fournitures de base et à une vie digne. La paix et la stabilité durables au Moyen-Orient passent par la solution des deux États, a martelé M. Adlai Agyeman.
Le délégué a exhorté les deux parties à résoudre tous les différends par le dialogue et les négociations d’une manière globale et mutuellement acceptable. Il a appelé à la mise en œuvre des dispositions et des résultats de la Conférence de Madrid de 1991 ainsi que de la Déclaration de principes de 1993, et de toutes les résolutions de l’ONU concernant la question de Palestine. En conclusion, le représentant a souligné la nécessité d’une coopération et d’une action unifiée au sein de ce Conseil, qui est essentielle pour les peuples israélien et palestinien, mais aussi pour le monde entier.
Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a dit partager les préoccupations concernant l’escalade des tensions en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Elle s’est cependant félicitée de l’annonce par le Chef de la de police civile israélienne d’une pause dans les démolitions à Jérusalem-Est pendant le Ramadan. Lorsqu’il y a des accusations d’usage excessif de la force, elle a dit préconiser des enquêtes rapides et transparentes. Reconnaissant qu’Israël a un droit légitime à l’autodéfense, elle a jugé vital que, dans l’exercice de ce droit, toutes les actions soient proportionnées. La représentante s’est par ailleurs félicitée du démantèlement des avant-postes de Cisjordanie par les autorités israéliennes, notamment ceux de Moaz Esther, Givat Habaladim et Battir, mais a déploré la violence des colons à l’encontre des forces israéliennes pendant ces opérations. Les avant-postes sont illégaux au regard du droit international et du droit israélien et constituent un obstacle à la paix, a-t-elle rappelé.
Le Royaume-Uni, a poursuivi la représentante, reste attentif aux activités visant à améliorer la situation économique en Cisjordanie et à Gaza. Elle a salué le lancement du projet pilote de gestion électronique de la TVA ainsi que des travaux en cours entre les parties en vue d’un système fiscal plus efficace. Elle a encouragé les deux parties à continuer à progresser sur d’autres questions fiscales prioritaires et à reconvoquer le Comité économique mixte palestino-israélien, bloqué depuis longtemps, afin d’améliorer le dialogue sur les questions économiques.
M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a relevé que les violences de ces dernières semaines, notamment dans les territoires palestiniens occupés et dans la vieille ville de Jérusalem, font redouter un risque d’escalade meurtrière dans la crise israélo palestinienne. Ainsi, le climat de tension, exacerbé par les brutalités, l’usage disproportionné de la force contre des civils, l’expansion des colonies est de nature à déconstruire toute perspective de paix et alimenter le cycle de l’instabilité, a-t-il regretté. Il a encouragé les autorités israéliennes et palestiniennes à faire preuve de retenue et à s’investir dans la coexistence pacifique tout en donnant une plus grande chance à la paix. À cet égard, la décision de la Cour suprême israélienne de suspendre les évictions de quatre familles palestiniennes dans le quartier sensible de Cheik Jarrah, à Jérusalem-Est, donne le ton de l’apaisement, a-t-il noté.
Selon le représentant, au-delà de la situation sécuritaire préoccupante, se greffe une situation humanitaire et économique dans les territoires palestiniens qui demeure alarmante en raison de la crise financière sans précédent à laquelle est confrontée l’Autorité palestinienne. Sans un soutien financier d’envergure, les populations civiles courent le risque de connaître une « extrême vulnérabilité », qui produira un effet de domino sur la détérioration du climat sécuritaire avec, pour corollaire, la perte de l’accès aux services de soins de santé, à l’éducation et à l’alimentation, a-t-il prédit. Il a prôné le dialogue entre les parties, se félicitant de la récente rencontre entre le Ministre des affaires étrangères israélien et une délégation de hauts responsables de l’Autorité palestinienne, la deuxième réunion publique de ce type en moins de deux mois. Il a plaidé pour la relance rapide des négociations pour une paix réelle et durable, fondée sur le respect des principes convenus par les parties, et sur l’application des règles du droit international. M. Biang a précisé qu’il est question d’une solution fondée également sur la légitime aspiration du peuple palestinien et sur la prise en compte des préoccupations sécuritaires d’Israël. Il a terminé en appelant à la solution des deux États.
M. FERIT HOXHA (Albanie) s’est dit préoccupé par les violations de la résolution 2334 (2016), alors que sa pleine mise en œuvre est fondamentale. Il a salué la décision de la Cour suprême israélienne stoppant les expulsions dans le quartier de Cheik Jarrah à Jérusalem Est. Les provocations et actes de violence sont inacceptables, a-t-il martelé. Le délégué a aussi condamné le lancement de roquettes depuis Gaza, avant de dénoncer l’expansion des colonies de peuplement israéliennes. Il a estimé que la société civile a un rôle clef à jouer dans le règlement du conflit et déploré le rétrécissement de l’espace civique à Gaza et en Cisjordanie. À l’approche de fêtes religieuses importantes, le délégué de l’Albanie a, enfin, demandé le strict respect du statu quo des lieux saints.
M. JUN ZHANG (Chine) a dit être « très attristé » par les blessés et décès causés de part et d'autre notamment parmi les enfants palestiniens. Ceux qui s’attaquent aux enfants doivent répondre de leurs actes, a exigé le représentant demandant la cessation des violences en vue notamment des fêtes juive et musulmane en avril. Il faut en outre respecter le statu quo sur la situation des sites sacrés à Jérusalem pour éviter toute escalade, a-t-il demandé. Le représentant a relevé aussi avec inquiétude que les activités de construction et de colonisation israéliennes réduisent l'espace de vie des Palestiniens et la possibilité d'un État palestinien contigu, nuisant également à la solution des deux États. Il a demandé de cesser ces constructions de colonies et les démolitions des maisons palestiniennes et de créer les conditions favorables au développement de communautés palestiniennes. Il a aussi demandé à l’Autorité palestinienne de régler la crise budgétaire tout en demandant à Israël de lever le blocus de la bande de Gaza.
Le délégué de la Chine a dit être également préoccupé par le bien-être de la population à laquelle son pays a fourni 500 000 doses de vaccin pour la population de la bande de Gaza et 200 000 doses pour des réfugiés palestiniens. Il a insisté sur l’importance de trouver une issue durable sur la base de la solution des deux États et demandé aux Israéliens et Palestiniens de maintenir les contacts de haut niveau pour favoriser la confiance et le dialogue sur un pied d’égalité. Il a prié la communauté internationale de promouvoir le processus de paix et demandé au Conseil d’assumer sa responsabilité de façon effective et de prendre des mesures pour une règlement juste et durable de la question israélo-palestinienne. La situation sécuritaire actuelle en Europe ne doit pas occulter la question israélo-palestinienne, a mis en garde le représentant.
M. LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a rappelé que cette séance se tient à l’approche du mois du Ramadan et d’autres occasions sacrées pour les trois religions abrahamiques, une opportunité de promouvoir les valeurs de coexistence pacifique entre les différentes religions. Il a dit soutenir l’appel lancé aux parties concernées pour qu’elles s’efforcent de réduire les tensions, en particulier dans la ville de Jérusalem, et qu’elles s’abstiennent de prendre toute mesure susceptible d'accroître les tensions et l'escalade.
Il a recommandé aux parties de prendre des mesures proactives et coordonnées pour consolider et préserver les bases de la récente trêve. À cet égard, il a dit apprécier les efforts déployés par la Jordanie sous la direction du Roi Abdullah II pour parvenir à un accord qui garantisse le calme et la paix au cours de la période à venir.
En ce qui concerne l’application de la résolution 2334, il a noté les informations qui confirment une recrudescence des activités de colonisation et s’est inquiété que celles-ci affectent considérablement la vie de la population palestinienne, en violation du droit international. « La poursuite de la violence des colons dans le Territoire palestinien occupé est particulièrement préoccupante, de même que la persistance des déplacements forcés de Palestiniens et la démolition et la confiscation de leurs maisons et propriétés. » Il a dit soutenir l’appel du Coordonnateur spécial à mettre fin à toutes ces pratiques et à préserver la perspective d’une solution à deux États, dans laquelle Israël doit assumer ses responsabilités, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies. En conclusion, le représentant a réaffirmé l’engagement historique de son pays à soutenir un État de Palestine indépendant et souverain, fondé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux termes de référence de Madrid, à l'Initiative de paix arabe et à d'autres références internationales convenues.