Conseil de sécurité: l’attaque contre la prison d’Hassaké envoie un message clair sur l’importance de s’unir pour résoudre le conflit syrien, affirme l’Envoyé spécial
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie a de nouveau insisté, cet après-midi devant le Conseil de sécurité, sur son approche « pas-à-pas » pour un règlement du conflit syrien dans un contexte marqué par l’attaque lancée par Daech contre un centre pénitencier à Hassaké qui, selon M. Geir Pedersen, envoie un message clair sur l’importance de s’unir pour résoudre ce conflit dans le contexte duquel le terrorisme prospère.
Face à un pays qui reste de facto divisé et une société profondément fracturée, M. Pedersen a appelé à nouveau à des discussions diplomatiques sérieuses sur une série d’étapes capables d’avoir un impact sur la dynamique du conflit, d’instaurer un climat de confiance entre et parmi les Syriens et les acteurs internationaux, et de progresser « pas à pas », dans le cadre de la résolution 2254 (2015).
L’Envoyé spécial a dit s’employer activement à convoquer à nouveau la Commission constitutionnelle, précisant que le défi actuel consiste à faire en sorte que les délégations déposent des textes constitutionnels et soient prêtes à les réviser à la lumière des discussions et à trouver un terrain d’entente, « ou le moins de divergences possibles ».
La France a dit soutenir les efforts déployés par l’Envoyé spécial pour assurer la tenue de la septième réunion de la Commission constitutionnelle, soulignant qu’en l’absence de solution politique solidement enclenchée, « il n’y a absolument pas lieu de normaliser les relations avec le régime syrien ». « Sans solution politique, nos positions sur la levée des sanctions et la reconstruction demeureront inchangées », a affirmé la délégation.
Les États-Unis ont fait part de leurs frustrations face à l’absence de progrès de la Commission constitutionnelle et regretté les observations « peu constructives » de certains États au sujet des efforts de l’Envoyé spécial, fustigeant notamment les propos du Ministre des affaires étrangères « du régime » qui aurait qualifié d’inacceptable le modèle « pas à pas » préconisé pour résoudre la crise syrienne.
« Toute discussion de la situation syrienne est un gâchis tant que certains pays occidentaux essayent de détourner l’attention de ce qui se passe sur le terrain et des conséquences que cela entraîne pour la population syrienne », a déclaré pour sa part la République arabe syrienne qui a rejeté toute interférence étrangère dans les travaux de la Commission constitutionnelle tout en assurant que le Gouvernement est impliqué de manière positive dans les travaux de celle-ci.
La délégation syrienne a par ailleurs reproché au « régime turc » de jouer un rôle d’obstacle dans le processus politique et aux États-Unis de vouloir « recycler le mouvement terroriste de l’EILL », y trouvant un prétexte pour justifier leur présence en Syrie. La Fédération de Russie a appelé à déployer des efforts politiques pour faire face aux nombreux problèmes qui subsistent dans les territoires syriens non contrôlés par le Gouvernement, notamment ceux sous contrôle turc, tandis que le Royaume-Uni a souhaité une discussion détaillée sur la réponse à apporter à la menace posée par Daech.
Au cours de cette séance, le Conseil de sécurité a également entendu la Directrice de l’organisation « Release Me », Mme Thuraya Hijazi, dénoncer les conséquences de ce « conflit armé patriarcal » et appeler de ses vœux un processus politique qui permette de parvenir à une solution complète et viable avec la participation des femmes. Cet appel a notamment été appuyé par la Norvège.
L’Irlande et le Mexique ont par ailleurs salué le verdict rendu le 13 janvier dernier par un tribunal de Coblence, en Allemagne, contre un responsable de la prison de Khatib, à Damas, qui a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (SYRIE)
Déclarations
M. GEIR OTTO PEDERSEN, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, a déclaré que les Syriens continuent de souffrir profondément et que la violence persiste dans le pays. Il a évoqué une série d’évènements qui ont eu lieu ce dernier mois, notamment des frappes aériennes qui auraient tué des civils et endommagé des infrastructures civiles à Edleb; une recrudescence des hostilités dans le nord-est; des attaques aux engins explosifs improvisés dans le nord; des frappes aériennes attribuées à Israël qui ont endommagé le port de Lattaquié; la poursuite des violences dans le Sud; et un nombre croissant d’incidents de sécurité liés au trafic de drogue, entre autres.
En plus, ces derniers jours, a-t-il relevé, nous avons assisté à une tentative sans précédent d’évasion par des milliers de détenus soupçonnés d’être affiliés à Daech à Hassaké, déclenchant des affrontements avec des frappes aériennes de la coalition mondiale dirigée par les États-Unis en appui aux Forces démocratiques syriennes (FDS) qui, elles intervenaient au sol. Selon les informations récentes, les FDS auraient repris le contrôle, et tous ou la plupart des combattants de Daech se seraient rendus. L’Envoyé spécial a dit voir dans cet évènement un message clair sur l’importance de s’unir pour combattre la menace de groupes terroristes internationaux et de résoudre ce conflit dans le contexte duquel le terrorisme prospère inévitablement.
Après avoir touché mot de la situation humanitaire en Syrie, M. Pedersen a indiqué que le pays reste de facto divisé et la société profondément fracturée, notant que les Syriens ne voient aucun progrès concret vers une solution politique. En effet, malgré la violence et les souffrances persistantes, il est clair qu’une impasse stratégique existe, a-t-il déploré. Il n’y a eu aucun changement dans les lignes de front depuis près de deux ans, et il n’existe aucun acteur ou groupe d’acteurs capable de déterminer la trajectoire ou l’issue du conflit, a témoigné l’Envoyé spécial qui a estimé qu’une solution militaire reste une illusion.
M. Pedersen a appelé à nouveau à des discussions diplomatiques sérieuses sur une série d’étapes qui pourraient commencer à avoir un impact sur la dynamique du conflit, instaurer un climat de confiance entre et parmi les Syriens et les acteurs internationaux, et progresser « pas à pas », dans le cadre de la résolution 2254 (2015). Il a indiqué qu’à la suite de consultations bilatérales avec la Fédération de Russie, l’Union européenne, la Turquie et le Qatar en décembre, il a participé à des échanges avec la Ligue des États arabes, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis en janvier à Genève. Il a expliqué être prêt à accueillir de nouvelles idées pour faire progresser des problèmes tels que: la question des détenus, des personnes enlevées et des personnes portées disparues; l’aide humanitaire et le relèvement rapide; les conditions d’un retour sûr, digne et volontaire des réfugiés; le rétablissement des conditions socioéconomiques; la « consolidation du calme » dans toute la Syrie et la coopération dans la lutte contre le terrorisme, entre autres.
L’Envoyé spécial a indiqué que son objectif reste de créer un environnement sûr, calme et neutre où un processus constitutionnel pourrait se dérouler, et propice à la tenue des élections sous la supervision de l’ONU, comme envisagé dans la résolution 2254 (2015). Tout cela dans le cadre du respect et la restauration de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriales de la Syrie, a-t-il ajouté, soulignant que c’est aux Syriens de déterminer leur propre avenir. Dans ce cadre, il a dit s’employer activement à chercher à convoquer à nouveau la Commission constitutionnelle dirigée par les Syriens et facilitée par l’ONU. Selon lui, le défi actuel consiste à faire en sorte que les délégations déposent des textes constitutionnels et soient prêts à les réviser à la lumière des discussions, et à trouver un terrain d’entente, ou le moins de divergences possibles. Il s’est dit prêt à convoquer une septième session de la Commission constitutionnelle à Genève dès que des accords seront conclus. L’Envoyé spécial a par ailleurs évoqué un prochain voyage à Oslo afin de rencontrer le Comité consultatif des femmes syriennes.
Mme THURAYA HIJAZI, Directrice de l’organisation « Release Me » du nord de la Syrie a constaté avec regret que le régime syrien, avec l’aide de la Fédération de Russie et d’autres alliés de la région, continue à opérer dans le silence de la communauté internationale. Elle a fait état de 4 centres d’emprisonnement pour les dissidents, de 5,6 millions de personnes qui dépendent d’une aide humanitaire alors que 4 millions d’enfants syriens ne vont pas à l’école. Malgré tous les efforts, notamment ceux de l’Envoyé spécial, le Conseil de sécurité n’a toujours pas été en mesure de parvenir à une solution politique inclusive à la crise syrienne, a-t-elle déploré. Elle a reproché à certains pays d’agir pour garantir l’immunité en cas de violations du droit international, pointant notamment les efforts déployés par la Russie pour légitimer le régime syrien.
Passant à la situation des femmes, Mme Hijazi a indiqué que les problèmes qu’affrontent les Syriennes ne se limitent pas aux violations de leurs droits et aux violences, mais découlent aussi de leur exclusion des processus de prise de décision et de l’absence de plan d’action pour y remédier. Le « régime syrien » et ses alliés internationaux ont augmenté la fragilité des femmes en les privant d’éducation, a-t-elle dénoncé, avant de mettre en garde contre le risque de voir le trafic de stupéfiant augmenter en Syrie.
Face à ce « conflit armé patriarcal », Mme Hijazi a demandé au Conseil de sécurité de faire pression sur le régime syrien pour libérer les personnes détenues, de mettre en place des « mécanismes pour éviter la normalisation » et d’exiger des enquêtes et la reddition de comptes. Elle a appelé de ses vœux un processus politique qui permet de parvenir à une solution complète et viable avec la participation des femmes. Il faut une solution qui garantisse les droits des femmes et la possibilité du retour en toute sécurité des réfugiés syriens à l’étranger, a insisté la militante pour qui les politiques familiales doivent occuper une place centrale dans le cadre des négociations sous les auspices du Conseil de sécurité. Des centaines de milliers de femmes syriennes sont prêtes à agir et à occuper tous les postes de prise de décision, a-t-elle clamé en guise de conclusion.
M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis) a déclaré que son gouvernement continue de se mobiliser pour trouver une solution pacifique et durable au conflit syrien. Il a indiqué que le premier objectif est de contrer la résurgence de l’EIIL, notant que la situation dans le centre de détention de Hassaké n’est qu’un rappel de la menace que continue de représenter l’EIIL. Le deuxième objectif, a poursuivi le représentant, c’est de maintenir le cessez-le-feu partout dans le pays afin d’éviter une reprise des violences en Syrie. Troisièmement, a-t-il continué, les États-Unis exigent un accès sans entrave à l’aide humanitaire partout en Syrie. À ce sujet, le représentant a demandé au Conseil non seulement d’autoriser de nouveau le point de passage de Bab el-Haoua mais également de rouvrir les points de passage pour l’aide humanitaire transfrontière de Yaroubiyé et de Bab el-Salam. Quatrièmement, les États-Unis demandent que des comptes soient rendus pour les violations liées à l’utilisation d’armes chimiques, les crimes de guerre et les violations des droits humains, a insisté le représentant qui a fait part de son appui à un processus politique dirigé par le peuple syrien, conformément à la résolution 2585 (2021).
Poursuivant, M. Mills, Jr. a regretté les observations peu constructives de certains États au sujet des efforts de l’Envoyé spécial, fustigeant notamment les propos du Ministre des affaires étrangères « du régime » qui a qualifié d’inacceptable le modèle « pas à pas » préconisé pour résoudre la crise syrienne. Après avoir encouragé les parties prenantes à faciliter une résolution politique à la crise en Syrie, le représentant a fait part de ses frustrations face à l’absence de progrès de la Commission constitutionnelle. La prochaine réunion de l’organe restreint doit se fonder sur un accord entre les parties sur les modalités d’examen des projets de textes et de leurs révisions, a-t-il souhaité, avant de déplorer la réticence des représentants du régime d’Assad à faire des progrès à cette fin.
Le délégué a encouragé l’Envoyé spécial à promouvoir la libération sans condition des personnes détenues arbitrairement ou disparues. Il faut faire tout ce qui est possible pour pousser le régime d’Assad à fournir des informations aux familles concernant le sort de leurs êtres chers. Il a dénoncé les attaques contre les centres médicaux et les travailleurs de santé, insistant sur l’importance de la reddition de comptes. Le représentant a par ailleurs condamné les attaques qui auraient été perpétrées par des militaires russes à Edleb, notamment les bombardements du 2 janvier qui ont endommagé une station de pompage d’eau.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a appuyé la poursuite des négociations intersyriennes à Genève, soulignant qu’il n’y a pas d’autres solutions. Il a dit la volonté du Gouvernement syrien de discuter de manière constructive à la septième session de la Commission constitutionnelle à Genève, jugeant contreproductive toute tentative de détourner l’attention vers d’autres initiatives. Le représentant a appelé à déployer des efforts politiques pour faire face aux nombreux problèmes qui subsistent dans les territoires syriens non contrôlés par le Gouvernement, et notamment ceux sous contrôle turc. Il a jugé urgent de rétablir la souveraineté de la Syrie sur l’ensemble de son territoire avant de s’inquiéter des nouvelles attaques menées par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) pour libérer des djihadistes dangereux dans le nord-est. Par ailleurs, le représentant russe s’est étonné que le Conseil débatte de la Syrie deux jours de suite, fustigeant une utilisation « irrationnelle des ressources du Conseil de sécurité » et une approche en contradiction avec le bon sens, avant d’inviter les délégations occidentales à privilégier la qualité à la quantité.
M. ENRIQUE JAVIER OCHOA MARTÍNEZ (Mexique) a regretté l’absence de progrès en Syrie et s’est préoccupé de la détérioration de la situation sécuritaire marquée notamment par des attaques dans la province d’Edleb où des infrastructures civiles ont été endommagées. Il a aussi évoqué les attaques contre le port de Lattaquié et le centre de détention dans le nord-est du pays, alertant que ces incidents démontrent que l’EIIL reprend des forces. Il a aussi déclaré être très préoccupé par le bien-être et la sécurité de centaines d’enfants qui sont dans cette prison et a appelé les États de nationalité de ces mineurs à les rapatrier d’urgence.
Face à l’incapacité du Conseil du sécurité de référer le dossier syrien à la Cour pénale internationale, le représentant s’est réjoui du verdict rendu le 13 janvier dernier par un tribunal de Coblence, en Allemagne, contre un responsable de la prison de Khatib, à Damas, qui a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité. Cette décision de justice ainsi que celle qui avait été rendue au mois de février dernier par la même instance donne un sentiment de justice aux victimes et marque un progrès dans le cadre du principe de responsabilité. M. Ochoa Martínez a par ailleurs condamné la violation de l’intégrité territoriale de la Syrie et a demandé l’annulation des projets de construction de colonies israéliennes dans le Golan syrien.
M. JUN ZHANG (Chine) a dit soutenir un processus politique géré par les Syriens eux-mêmes, conformément à la résolution 2254 (2015). Il a invité la communauté internationale à adopter une approche globale afin de créer un environnement stable dans le pays, avant d’appeler au respect de la souveraineté de la Syrie. Aucune troupe étrangère ne devrait y être déployée, y compris dans la Golan, sans l’aval du Gouvernement syrien, a-t-il réclamé, expliquant que ces interventions sapent les efforts en faveur d’une solution politique.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il a dit sa préoccupation devant la fuite probable de terroristes après l’attaque de la prison où ils étaient détenus. Il a appelé la communauté internationale à respecter le leadership du Gouvernement syrien dans la lutte contre le terrorisme, en évitant le « deux poids, deux mesures ». M. Zhang a fait remarquer que la situation en Syrie a un impact dans toute la région. Il a salué le renforcement des relations de la Syrie avec ses voisins et l’examen d’un possible retour du pays au sein de la Ligue des États arabes. En conclusion, il a exprimé l’avis que l’examen de la situation en Syrie trois fois par mois n’arrange en rien la situation. Selon lui, cela pousse au gaspillage des ressources du Conseil de sécurité, alors qu’il serait possible de tenir une seule séance au cours de laquelle une série de mesures serait examinée pour une sortie de crise.
M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a déclaré que seul un processus politique dirigé et emmené par les Syriens sous les auspices de l’ONU permettra d’instaurer une paix durable et d’alléger les souffrances des Syriens. Il a salué les efforts de l’Envoyé spécial visant à remobiliser les principaux acteurs afin de sortir de l’impasse actuelle. Nous suivons attentivement l’idée d’étapes progressives, réalistes et vérifiables, de nature à la fois politique et économique, en vue d’instaurer la confiance et de faire avancer le processus, a dit le représentant. Il a exhorté les membres de la Commission constitutionnelle à surmonter leurs divergences et à s’engager sérieusement en faveur de la rédaction d’une nouvelle constitution promouvant la paix, la stabilité et la réconciliation.
Vivement préoccupé par la présence de groupes terroristes en Syrie, le délégué a souhaité en savoir davantage sur les tentatives d’évasion à la prison d’Al-Ghwaryan, notamment sur la situation des 850 enfants détenus. Il a appuyé les opérations humanitaires transfrontalières de l’ONU qui permettent d’apporter une aide vitale aux personnes les plus vulnérables et a, en conclusion, souhaité que les exemptions aux sanctions pour motifs humanitaires soient bien appliquées afin de ne pas entraver l’accès à l’aide, en particulier pendant cet hiver des plus rigoureux.
M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a déclaré qu’une solution politique est la principale voie vers la paix en Syrie. « Elle passe par l’instauration d’un cessez-le-feu, la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire syrien et un dialogue auxquels toutes les parties prendraient part de bonne foi. » Après six sessions de discussions à Genève, les différentes parties en négociation tardent à s’accorder sur les contours de la constitution nationale correspondant aux aspirations du peuple syrien, a relevé M. Biang. Il a estimé que la fragmentation de la classe politique syrienne et la crise de confiance entre les différents protagonistes annihilent toutes chances de donner corps à ce dialogue. L’absence de délais au cycle de négociations inhérent au processus politique en Syrie ne doit pas être considéré comme un « chèque en blanc » en faveur de l’immobilisme, a insisté le délégué.
M. Biang a estimé que les femmes ont un rôle important à jouer dans la sédimentation du climat politique en Syrie. Il a noté leur implication dans le processus de paix notamment, dans le cadre des échanges avec le Conseil consultatif des femmes. Au-delà de ces différentes « pesanteurs et impasses », il a jugé fondamental que l’ensemble des protagonistes œuvrent à la recherche d’une issue viable à la crise politique syrienne, gardent à l’esprit le cap assigné par le premier paragraphe de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité relatif à la préservation de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la Syrie.
M. FERIT HOXHA (Albanie) a déclaré que le Conseil de sécurité a la responsabilité de « sauver la Syrie de l’enfer » en faisant de la protection de civils une priorité. Il a ajouté que la résolution 2254 (2015) doit servir de base pour permettre une véritable transition politique avec la participation des femmes. La mise en œuvre de cette résolution doit être une priorité absolue du Conseil de sécurité, a-t-il estimé, tout en regrettant le manque de progrès en raison de l’absence d’un engagement véritable du « régime syrien ».
Le représentant a également déploré l’absence du moindre progrès avant la septième session de la Commission constitutionnelle à Genève et appelé à soutenir les efforts de l’Envoyé spécial. L’absence de calendrier et de date butoir pour les travaux de la Commission risque de transformer le processus en écran de fumée, a-t-il mis en garde. Par ailleurs, le délégué a estimé que la coopération de la Syrie avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et l’aide à la reconstruction représentent des fondations sur lesquelles il faut bâtir. Abordant la question de la justice transitionnelle, le représentant a souligné qu’il ne saurait y avoir de paix durable sans justice face aux crimes odieux commis. « Ce qui est arrivé en Syrie ne doit plus se reproduire ni en Syrie ni ailleurs », a-t-il insisté.
M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a accusé le « régime syrien » d’avoir commis d’odieuses violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme au cours des 12 dernières années. « Le Royaume-Uni soutient avec force les efforts visant à un établissement des responsabilités. » Il a ensuite condamné les destructions d’infrastructures civiles dans le nord-ouest de la Syrie. Les développements de la semaine dernière dans le nord-est montrent que Daech, même sans détenir de territoire, continue de poser une menace pour la Syrie, l’Iraq et le monde, a poursuivi le délégué. Il a salué l’information de ce jour selon laquelle les forces démocratiques syriennes ont repris le contrôle de la prison d’Al-Ghwaryan à Hassaké. Le délégué a souhaité une discussion détaillée au sein de ce Conseil sur la réponse à apporter à la menace posée par Daech.
Le représentant a ensuite salué les efforts de l’Envoyé spécial visant à nourrir les discussions selon une approche étape par étape. Dans la résolution 2254 (2015), le Conseil a agréé le fait que seul un processus politique emmené par l’ONU peut mettre un terme au conflit en Syrie, a-t-il rappelé. Tout processus étape par étape doit pleinement respecter cette résolution, bénéficier au peuple syrien et être accompagné d’un processus clair de vérification, a conclu le représentant du Royaume-Uni.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a déclaré que la guerre en Syrie n’est pas terminée, en prenant pour preuve la reprise à la fin décembre des bombardements par le « régime », appuyé par l’aviation russe, dans la localité d’Edleb. Ces bombardements ont ciblé des infrastructures civiles dont deux fermes agricoles et une station d’eau qui approvisionne 300 000 personnes, a-t-il relevé en condamnant ces bombardements, ainsi que l’attaque menée le 20 janvier par Daech contre un centre de détention de Hassaké. Il a salué l’action des Forces démocratiques syriennes et de la Coalition internationale en réaction à ces événements, avant de réitérer l’appel de la France à une cessation immédiate des hostilités à l’échelle nationale. Le représentant a ensuite plaidé pour la protection des civils, y compris des personnels humanitaires et médicaux, conformément au droit international, qui doit rester une priorité absolue.
Plaidant aussi pour un règlement politique du conflit, seul moyen pour qu’il soit durable, il a rappelé la résolution 2254 (2015) adoptée à l’unanimité, qui demeure la feuille de route commune aux membres du Conseil pour y parvenir. Tant que ce texte ne sera pas pleinement mis en œuvre, il n’y aura pas de paix durable possible en Syrie, a-t-il insisté. Il a souligné que des consultations bilatérales entre la France et l’Envoyé spécial se sont déroulées le 12 janvier à Genève, dans le cadre de l’approche « step for step ». M. de Rivière a dit soutenir les efforts déployés par l’Envoyé spécial pour assurer la tenue de la septième réunion de la Commission constitutionnelle et a regretté l’obstruction du régime s’agissant des travaux de la sixième réunion. Pour le délégué, en l’absence de solution politique solidement enclenchée, il n’y a absolument pas lieu de normaliser les relations avec le « régime syrien ». « Sans solution politique, nos positions sur la levée des sanctions et la reconstruction demeureront inchangées », a-t-il affirmé, précisant que c’est également la position de l’Union européenne (UE) et de ses 27 membres. Il a rappelé que l’UE a consacré 25 milliards d’euros à la réponse à la crise syrienne depuis 2011.
Par ailleurs, les violations systématiques par le régime des droits des personnes rentrées en Syrie témoignent que les conditions d’un retour volontaire, sûr et digne des réfugiés ne sont pas remplies, a relevé le représentant. Enfin, a-t-il dit, la France continuera son combat sans relâche contre l’impunité des auteurs de crimes commis en Syrie. Les responsables de ces crimes doivent répondre de leurs actes, a-t-il conclu.
M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) est revenu sur les violents affrontements qui se sont déroulés la semaine écoulée dans la ville de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, suite aux attaques menées contre la prison de Ghwayran par l’État islamique en Irak et du Levant (EIIL), tuant plus de 100 personnes et faisant quelque 450 000 déplacés. Le terrorisme en Syrie continue de contrecarrer le processus déjà difficile d’un règlement pacifique par le dialogue et le consensus, s’est-il inquiété avant de demander à la communauté internationale de se montrer implacable dans la lutte contre le terrorisme. Favorable à une solution politique au conflit en cours, le représentant a demandé aux membres du Conseil d’appuyer collectivement un cessez-le-feu à l’échelle nationale et le réengagement de toutes les parties en faveur du processus politique dans le cadre des paramètres de la résolution 2254 (2015).
Malgré les progrès modestes réalisés par la Commission constitutionnelle au cours des six dernières sessions, ses travaux restent un aspect important du processus de transition qui ne doit pas être entravé sous prétexte de contestations procédurales, a fait valoir le représentant. Le vrai problème étant selon lui le manque de confiance, il a appelé à renforcer les mesures de confiance afin de pouvoir réaliser des progrès substantiels lors des sessions ultérieures. À cet égard, le représentant a dit attendre la convocation rapide de la septième session avec une stratégie claire et mutuellement convenue pour la phase de rédaction, au moins sur les points communs identifiés lors des sessions précédentes. Il a aussi appuyé la participation des femmes syriennes au processus politique. Avant de conclure, le délégué a appelé à mettre fin aux violations et abus persistants des droits humains en Syrie en faisant notamment référence aux disparitions forcées et aux détentions arbitraires de personnes, y compris d’enfants.
Pour Mme JAYNE JEPKORIR TOROITICH (Kenya), la paix en Syrie ne pourra être réalisée que par un dialogue politique dirigé et contrôlé par les Syriens eux-mêmes avec le soutien de la communauté internationale. Mais, il faut des progrès, s’est impatientée la représentante, jugeant qu’à cet égard, le Comité constitutionnel est l’une des clefs pour ouvrir la voie à une solution politique. Elle a regretté que les travaux dudit Comité bloquent sur la question de la méthodologie du septième cycle des réunions. Prenant note de l’approche de la diplomatie transactionnelle de l’Envoyé spécial, elle a insisté sur l’importance qu’il y a à renforcer la confiance dans le processus politique pour aller de l’avant, conformément à la résolution 2254 (2015). La représentante a en outre attiré l’attention sur les attaques contre les civils, en particulier dans le nord-est de la Syrie. Il est essentiel, a-t-elle asséné, que les crimes et les violations contre les civils innocents ne restent pas impunis. Une action concertée et vigoureuse du Conseil contre les groupes terroristes est nécessaire, a exhorté la représentante qui a aussi voulu que l’on mette au cœur de tous les efforts la protection de la population civile.
M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a espéré que les efforts de l’Envoyé spécial aboutiront à la septième session de la Commission constitutionnelle et que les progrès se poursuivront vers la mise en œuvre de la résolution 2254 (2015). Le représentant a souligné l’importance d’établir une confiance mutuelle entre toutes les parties, y compris les acteurs externes, se félicitant notamment de la décision des Émirats arabes unis et de Bahreïn de normaliser leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades à Damas. Il a également salué le fait que les membres de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) aient désigné la capitale syrienne pour accueillir la Conférence arabe sur l’énergie en 2024.
Opposé à l’imposition de solutions extérieures pour résoudre le conflit, le représentant a souligné que ce sont aux Syriens de déterminer et de décider ce qui est le mieux pour la Syrie et pour leur propre avenir. En ce qui concerne les mesures de confiance, il a salué les efforts des autorités syriennes qui ont donné la priorité au retour des déplacés dans leur région d’origine respective. Il s’est inquiété des incidents croissants de violations du cessez-le-feu dans le nord-ouest de la Syrie, pour ensuite appeler l’ensemble des parties à s’abstenir de toute action, y compris les provocations militaires, susceptible de conduire à la violence. De plus, l’influence croissante de groupes terroristes dans les camps de déplacés, notamment ceux de Roukban et de Hol, doit être traitée de toute urgence. Il s’est aussi inquiété de la résurgence de certains groupes terroristes en Syrie, évoquant notamment l’attaque menée par Daech contre la prison de Hassaké la semaine dernière.
Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a condamné la récente attaque lancée par Daech dans la ville de Hassaké avant d’exhorter la communauté internationale à rester déterminée à assurer la défaite durable du groupe. Elle s’est dite gravement préoccupée par la recrudescence des incidents violents dans le nord-ouest de la Syrie et des victimes civiles qui en résulte, rappelant que les attaques intentionnelles contre des civils sont des crimes de guerre. Elle a ensuite appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme et à prendre des mesures définitives pour protéger les enfants.
Poursuivant, la représentante a salué la conclusion des poursuites engagées contre un ancien officier du renseignement syrien devant un tribunal de Coblence qui l’a reconnu coupable de crimes contre l’humanité et l’a condamné à la réclusion à perpétuité. Elle a félicité l’Allemagne et les autres États qui ont pris des mesures nationales pour poursuivre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en Syrie, tout en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire pour aider le peuple syrien à obtenir justice. Alors que des dizaines de milliers de personnes ont été détenues illégalement et ont fait l’objet d’une disparition forcée en Syrie, Mme Byrne Nason a exhorté l’ensemble des parties, en particulier le Gouvernement syrien, à libérer unilatéralement les personnes détenues illégalement et à clarifier le sort et le lieu où se trouvent les personnes disparues. Enfin, elle a demandé au Conseil de redoubler d’efforts pour soutenir l’Envoyé spécial dans son travail visant à assurer des progrès substantiels et significatifs vers une solution politique inclusive en Syrie.
M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a déclaré qu’après plus d’une décennie de conflit, la communauté internationale doit élaborer une nouvelle approche pour faire face à la crise syrienne et y mettre fin de manière pacifique et durable. Il a préconisé d’ouvrir des voies de communication, y voyant le moyen le plus efficace de résoudre les crises prolongées d’une manière qui soulage la souffrance et conduit à la stabilité. Ainsi, la récente visite à Damas du Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale des Émirats arabes unis s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés par le pays pour jeter des ponts dans la région. Le représentant a également jugé important de renforcer le « rôle arabe » d’une manière qui soutienne et accompagne les efforts diplomatiques de l’Envoyé spécial. M. Abushahab a dit partager l’accent placé par ce dernier sur la création d’opportunités pour des démarches graduelles et concrètes, ce qui nécessite un effort collectif pour accompagner et redynamiser la Commission constitutionnelle. Pour ce faire, les parties devront faire des concessions de bonne foi et renforcer les mesures de confiance, conformément à la résolution 2254 (2015). Le délégué a également souligné qu’un environnement propice à la paix et à la stabilité en Syrie exige de mettre fin à l’ingérence étrangère dans les affaires syriennes. Il a aussi insisté sur l’importance de la lutte contre le terrorisme en Syrie.
Mme MONA JUUL (Norvège) a appelé les parties syriennes et la communauté internationale à faire plus pour dépasser le statu quo actuel. Il faut prendre des mesures concrètes, a-t-elle dit, en appuyant l’approche graduelle prônée par l’Envoyé spécial. Elle a souligné la nécessité d’identifier des mesures concrètes permettant de faire avancer le processus. Il est crucial que les femmes participent pleinement audit processus, a poursuivi la déléguée, en soulignant l’importance du rôle du Conseil consultatif des femmes. L’attaque perpétrée contre la prison d’Al-Ghwaryan à Hassaké montre que Daech reste actif et continue de poser une menace sérieuse, a affirmé la déléguée, en rappelant que des enfants ont été tués lors des combats entre Daech et les forces démocratiques syriennes. La libération des détenus, le retour des réfugiés et la lutte contre le terrorisme doivent faire partie d’une stratégie à long terme visant à ramener la paix en Syrie, a-t-elle conclu.
M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a ironisé sur le fait qu’il y ait deux séances consécutives sur la Syrie au Conseil de sécurité, en plus de la séance récente sur le Moyen-Orient et de celle sur les armes chimiques syriennes. Il s’est demandé si le Conseil de sécurité discute véritablement durant ces séances ou s’agit-il simplement d’une plateforme pour permettre à certains pays de répéter leurs accusations et rhétoriques et prendre la Syrie pour cible. Quelle est la signification de toutes ces séances, a-t-il demandé, alors qu’aucune séance d’urgence n’a été convoquée pour dénoncer les violations répétées et constantes du territoire syrien par Israël. Cela ne mérite-t-il pas une séance du Conseil de sécurité, tout comme l’attaque terroriste de l’EILL à Hassaké? a fustigé le représentant mettant en cause la neutralité du Conseil de sécurité.
Certains gouvernements étrangers persistent à refuser de rapatrier leurs ressortissants qui se trouvent dans des camps en Syrie, a poursuivi le représentant, leur rappelant leurs obligations à cet égard. À ses yeux, toute discussion de la situation syrienne est un gâchis tant que certains pays occidentaux essayent de détourner l’attention de ce qui se passe sur le terrain et des conséquences que cela entraîne pour la population syrienne.
La Syrie s’engage en faveur d’une solution politique à condition qu’elle soit gérée et contrôlée par les Syriens, a fait savoir le représentant, ajoutant qu’une telle solution doit garantir l’intégrité territoriale et la souveraineté du pays. Il a reproché au « régime turc » de jouer un rôle d’obstacle dans le processus politique et a demandé à l’Envoyé spécial de jouer son rôle de facilitateur du processus et de travailler de manière neutre. Le représentant syrien a également fait savoir que le Gouvernement syrien rejette toute interférence étrangère dans les travaux de la Commission constitutionnelle, tout en assurant que le Gouvernement est impliqué de manière positive dans les travaux de celle-ci et attend sa septième session.
Le représentant a ensuite dénoncé les mesures imposées à la Syrie qui sont à ses yeux contraires aux intérêts de la population syrienne. Il a pointé du doigt les activités de colonisation et les attaques israéliennes dans le Golan syrien occupé, ainsi que l’occupation turque dans le nord de la Syrie, exigeant de la communauté internationale qu’elle y mette un terme. Il a aussi demandé de mettre fin à la présence des forces américaines sur le territoire syrien ainsi qu’à celles de groupes terroristes comme Daech. Le représentant syrien a reproché notamment aux États-Unis de vouloir « recycler le mouvement terroriste de l’EILL » y trouvant un prétexte pour justifier leur présence en Syrie. En guise de conclusion, le représentant a appelé au respect de l’ensemble des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme et à soutenir les efforts menés en ce sens par son gouvernement.
M. ÖNCÜ KEÇELI (Turquie) a estimé que la cause profonde du conflit syrien est « toujours là », à savoir la restriction des droits et libertés fondamentaux par le « régime d’Assad ». Alors que certains souhaitent normaliser les relations avec ce « régime », le représentant a plaidé pour une normalisation de la mise en œuvre des droits humains universels accordés au peuple syrien. La seule façon d’y parvenir est de faire avancer le processus politique par le biais de la Commission constitutionnelle, a-t-il dit, assurant que son pays continuera de soutenir une désescalade sur le terrain, afin de créer un environnement propice à une solution politique. Dans cette optique, il a indiqué que son pays a organisé la dix-septième réunion internationale sur la Syrie du format Astana. Affirmant appuyer les efforts de l’Envoyé spécial dans ce cadre, il a dit n’avoir pour l’instant constaté « aucune bonne volonté de la part du régime ». Selon lui, ce dernier a clairement l’intention de bloquer le processus jusqu’à ce que l’opposition soit éliminée.
Le représentant a par ailleurs déploré que certains acteurs de la région aient lié « à tort » leurs espoirs d’éradication de Daech à une « autre organisation terroriste », le Parti des travailleurs du Kurdistan/Unité du peuple (PKK/YPG). Il a également indiqué que, l’année dernière, les attentats terroristes perpétrés par le PKK/YPG) ont coûté la vie à plus de 350 civils. Les atrocités commises par ces terroristes sont bien documentées dans les rapports des organisations internationales et des ONG, a-t-il déclaré, assurant que le PKK/YPG en paiera le prix et ne trouvera pas refuge le long des frontières turques. Afin d’établir une solution politique durable en Syrie, il ne devrait y avoir aucun soutien de la communauté internationale au « régime », ni aux organisations terroristes, a ajouté le délégué, avant d’implorer les membres du Conseil de « sauver le peuple syrien et son avenir ».
M. MAJID TAKHT RAVANCHI (Iran) a demandé que toutes les forces d’occupation et non invitées quittent le territoire syrien. Il a appelé le Conseil de sécurité à condamner le fait qu’Israël ait tenu un Conseil des ministres dans le Golan syrien occupé et les nouveaux projets de construction. Au regard du droit international, a-t-il rappelé, toute initiative visant à changer le statut juridique du Golan syrien occupé est nulle et non avenue. Le représentant a aussi rappelé que les participants à la dernière réunion du format d’Astana ont dûment condamné les récentes attaques d’Israël contre le territoire syrien. Sur le plan politique, il a appuyé les efforts de l’Envoyé spécial visant à organiser la septième session de la Commission constitutionnelle. Ces négociations, a-t-il réclamé, doivent se tenir sans ingérence extérieure et sans calendrier artificiel. Nous sommes devant un effort syrien géré par les Syriens eux-mêmes. Le représentant a invité toutes les parties à faciliter la libération des détenus et rejeté toute activité séparatiste illégitime. La crise syrienne, a-t-il conclu, doit être réglée dans le plein respect du principe de souveraineté nationale. Le représentant n’a pas manqué de saluer les efforts du Gouvernement syrien pour restaurer l’intégrité et l’unité de son territoire.