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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 décembre 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Conseil de sécurité 

Le Secrétaire général est de retour au bureau après avoir été testé négatif hier. 

Ce matin, il fait une déclaration à la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la maintien de la paix et de la sécurité dans le contexte du terrorisme et des changements climatiques. 

Le Secrétaire général a souligné que personne n’est à l’abri des effets destructeurs des troubles climatiques.  Toutefois, les régions les plus vulnérables sont aussi celles qui souffrent de l’insécurité, de la pauvreté, d’une faible gouvernance et du fléau du terrorisme. 

Il a ajouté que si les changements climatiques ne sont pas la source de tous les maux, ils ont néanmoins un effet multiplicateur et sont un facteur aggravant de l’instabilité, des conflits et du terrorisme.  Nous devons, a dit le Secrétaire général, relever ces défis de manière intégrée et créer un cercle vertueux de paix, de résilience et de développement durable.

Le Secrétaire général a identifié cinq domaines pour lesquels une action collective est nécessaire: prévenir et traiter des causes sous-jacentes de l’insécurité; augmenter les investissements dans l’adaptation et la résilience; améliorer les systèmes d’alerte précoce; développer les partenariats et les initiatives, en liant les approches locales, régionales et nationales; et veiller à la disponibilité des fonds pour la lutte contre le terrorisme et les conflits.  

Mali

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) indique que les trois Casques bleus togolais blessés hier, lors d’une attaque, sont traités dans un hôpital de l’ONU à Mopti.  Ils seraient dans une condition stable alors que deux d’entre eux doivent être évacués très bientôt à Dakar pour d’autres soins.  L’ONU leur souhaite un prompt rétablissement. 

La Force de réaction rapide de la Mission a été déployée hier, après l’attaque, pour sécuriser la zone et retrouver le véhicule blindé de transport de troupes endommagé.  La Force contribue aussi à l’enquête sur l’attaque et aide l’équipe de neutralisation des explosifs. 

République démocratique du Congo

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général condamne l’attaque au cours de laquelle des gens suspectés d’appartenir aux Maï-Maï s’en sont pris à des membres du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu.  Ils étaient escortés par une patrouille de Casques bleus. 

Conférence ministérielle sur le maintien de la paix 

Lors de la Conférence ministérielle sur le maintien de la paix, qui s’est achevée hier à Séoul, 62 États ont fait des promesses de contributions pour aider à l’amélioration des performances et de l’impact des opérations de paix, conformément à l’initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix ». 

Quelque 36 États ont promis de nouvelles capacités militaires et de police, dont certaines pour un déploiement rapide.  Hôte de la manifestation, la République de Corée s’est engagée à donner 16 hélicoptères aux opérations de paix des Nations Unies. 

Quelque 45 pays ont promis une formation ou annoncé des partenariats pour le renforcement des capacités avec d’autres pays.

Ces promesses comprennent aussi des efforts pour renforcer les capacités technologiques et médicales des missions.  Les États Membres ont par ailleurs exprimé leur engagement à renforcer le rôle des femmes dans le maintien de la paix et à améliorer l’empreinte écologique de l’ONU. 

Les trois Sous-Secrétaires généraux qui représentaient l’ONU à Séoul, à savoir Mme Catherine Pollard et MM. Jean-Pierre Lacroix et Atul Khare, ont salué le fort appui politique des États Membres qui, selon eux, contribuera à améliorer l’exécution des mandats et l’appui aux Casques bleus. 

Afghanistan 

Une note a été publiée aujourd’hui pour annoncer que la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a achevé aujourd’hui sa visite en Afghanistan où elle s’est entretenue avec un large éventail de représentants taliban, de personnalités politiques, de femmes leaders, et de membres de la société civile et de la communauté diplomatique.  Elle a confirmé que l’ONU restera travailler dans le pays où les tensions politiques ont contribué à la situation humanitaire difficile. 

Pendant ses discussions avec les leaders taliban, MM. Mawlavi Abdul Kabir et Amir Khan Muttaqi, la Secrétaire générale adjointe a souligné l’importance capitale de veiller à ce que tous les Afghans, hommes, femmes, jeunes, groupes et même minorités ethniques et religieuses, puissent prendre part à la gouvernance et à la vie publique du pays. 

Mme DiCarlo a exprimé la préoccupation grave et compréhensible face à la situation des femmes et des filles. 

Elle a également parlé de la situation humanitaire qui s’est considérablement détériorée depuis l’année dernière. 

L’ONU est d’ailleurs heureuse d’annoncer quelques autres fournitures d’aide en Afghanistan.  Les agences disent qu’entre les mois de septembre et de novembre, les partenaires humanitaires ont distribué à huit millions d’Afghans une aide alimentaire, à 150 000, des articles de secours et organisé pour 130 000 enfants dans les communautés des activités éducatives. 

Pendant la même période, plus de 1,1 million de personnes ont reçu des soins de santé primaires et secondaires alors que plus de 200 000 enfants ont été soignés pour malnutrition aiguë.  En outre, 45 000 personnes ont reçu une aide en matière de protection, dont de l’argent liquide, et 488 000, de l’eau et des produits d’assainissement et d’hygiène. 

Grâce à l’engagement toujours réel des donateurs, l’Appel éclair pour l’Afghanistan est financé à plus de 100% et le Plan de réponse humanitaire à 84%, à ce jour. 

Avec l’aggravation de la situation dans le pays, les besoins humanitaires devraient tripler en 2022 et l’ONU compte sur l’engagement continu des donateurs pour répondre à ces besoins croissants. 

Les agences humanitaires traitent aussi de la crise financière urgente en Afghanistan, dont le manque de liquidités, laquelle crise demeure une priorité critique.  Il est également essentiel que les opérations humanitaires soient à l’abri des régimes de sanctions pour pouvoir s’intensifier. 

Éthiopie

Dans le nord du pays, les agences indiquent que beaucoup de personnes fuient toujours le conflit à Amhara, à Afar et dans l’ouest du Tigré. 

Des dizaines de milliers de personnes ont fui de la ville de Shewa Robit dans la zone du Nord-Shewa à Amhara vers d’autres zones de la région voisine d’Afar.  Plusieurs milliers de personnes ont fui Woldiya et Lalibela, à Amhara, alors que des dizaines de milliers d’autres auraient fui l’ouest du Tigré pour la zone nord-ouest.

Entre le 1er et le 7 décembre, 44 camions chargés de nourriture, de produits nutritionnels, d’eau et de produits d’assainissement sont arrivés Mekelle par le couloir d’Afar, contre 157 camions la semaine dernière, ce qui est toujours bien loin des 100 camions nécessaires par jour pour couvrir les besoins au Tigré. 

Le carburant n’y arrive toujours pas par la route d’Afar et ce, depuis le 2 août.  De plus, les médicaments et les équipements médicaux ont été interdits d’entrée dans le Tigré, à quelques exceptions près. 

Au Tigré même, malgré des capacités réduites, les partenaires humanitaires continuent de fournir une aide vitale et des services critiques.  Entre le 25 novembre et le 1er décembre, quelque 43 000 personnes ont reçu une aide alimentaire, dont plus de 10 000 nouveaux déplacés. 

Insécurité et autres problèmes ont rendu l’acheminement de l’aide difficile à Amhara.  Une évaluation récente dans les villes Dessie et de Kombolcha parle de pillage des services publics, dont des infrastructures de santé.  Comme cela a été dit hier, des pillages massifs de biens alimentaires ont été signalés à Kombolcha. 

Les partenaires continuent à intensifier leurs opérations dans les parties d’Amhara et d’Afar auxquelles ils ont accès. 

À Amhara, plus de 947 000 personnes ont reçu de la nourriture depuis le début du mois de novembre, dont plus de 370 000, la semaine dernière.  Les partenaires ont repris leur appui à trois hôpitaux et 19 centres de santé à Amhara, en plus des 26 équipes de santé et de nutrition mobiles qui opèrent dans la région. 

À Afar, au cours de la semaine dernière, 16 000 personnes ont reçu une aide alimentaire et plus de 26 000 déplacés, de l’eau et une aide à l’assainissement, alors que 30 équipes de santé et de nutrition mobiles opèrent dans la région.

Réfugiés vénézuéliens

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé un plan régional de 1,79 milliard de dollars pour répondre aux besoins des réfugiés et des migrants vénézuéliens et de leurs communautés d’accueil dans 17 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Le nombre de ces réfugiés et migrants dans le monde est estimé à six millions. 

COVID-19

Deux lots de vaccins sont arrivés en Amérique latine et dans les Caraïbes, cette semaine. 

Plus de 1,3 million de doses sont arrivées en Équateur alors que le Guyana en a reçu plus de 42 000. 

L’Organisation panaméricaine de la santé indique que plus de 72 millions de doses ont été fournies jusqu’ici à 33 pays d’Amérique latine et des Caraïbes. 

À Cabo Verde, en Afrique, la Coordonnatrice résidente, Mme Ana Patricia Graça, dit que plus de 65 000 doses sont arrivées dans le pays hier et que près 140 000 autres devraient arriver à la fin du mois, ce qui permettra aux jeunes âgés de 12 ans et plus d’être vaccinés. 

L’équipe de pays aide les autorités depuis le début de la pandémie, dans un certain nombre de secteurs.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) travaille au renforcement des capacités des laboratoires pour améliorer le séquençage génomique et aider le pays à détecter rapidement les nouveaux variants comme Omicron.  Avec l’appui de l’équipe de pays et de ses partenaires, Cabo Verde a atteint le taux de 65% de vaccinés parmi sa population adulte, soit les plus de 18 ans. 

Ressources en terre et en eau

Aujourd’hui, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un rapport qui jette la lumière sur la détérioration de l’état des sols et des ressources en terre et en eau ainsi que sur les problèmes pour l’alimentation de la population mondiale, qui devrait atteindre près de 10 milliards d’ici à 2050.  Selon le rapport, si l’on maintient la trajectoire actuelle, la production des 50% de nourriture qu’il faudra en plus voudra dire que l’eau nécessaire à l’agriculture devrait augmenter de 35%. 

Le rapport souligne les risques de catastrophes écologiques, d’une concurrence plus grande pour les ressources et de nouveaux problèmes sociaux. 

Crime de génocide

La Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime est commémorée aujourd’hui. 

Dans son message préenregistré, le Secrétaire général dit que la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide nous offre une meilleure compréhension des signes précoces et des facteurs de risque.  Pourtant, ajoute-t—il, le génocide demeure aujourd’hui une véritable menace.  La communauté internationale n’a cessé d’échouer à répondre collectivement et elle n’a pas non plus agi rapidement et avec détermination pour prévenir le génocide et les atrocités criminelles associées.  Nous savons ce qu’il faut, dit le Secrétaire général.  Nous devons éliminer la discrimination fondée sur l’identité et reconnaître la diversité comme une force. 

Les États ont la responsabilité première de prévenir le génocide mais ils ne peuvent l’assumer sans la participation de la société tout entière. 

Journée internationale de la lutte contre la corruption

La Journée est commémorée aujourd’hui et dans un tweet, le Secrétaire général dit que la corruption trahit les gens, draine les ressources et affaiblit les démocraties.  Il note que la Journée internationale souligne la nécessité de se lever pour l’intégrité, de promouvoir la justice et de réclamer la redevabilité. 

À l’occasion de la Journée, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a lancé son tout premier Rapport mondial sur la corruption dans le sport, lequel montre qu’une somme estimée à 1 700 milliards de dollars est dépensée, chaque année, sur les marchés illicites des paris.

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