Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 13 août 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Afghanistan
Le Secrétaire général a prévu aujourd’hui de faire une déclaration à la presse sur la situation actuelle en Afghanistan.
Dans un tweet aujourd’hui, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et de consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, se dit profondément préoccupée par la situation et note qu’une nouvelle fois, ce sont les civils qui portent le fardeau de la violence. Elle souligne une chose claire compte tenu de l’histoire récente du pays: les armes n’apporteront ni paix durable ni développement.
Pour comprendre ce qu’endurent les civils, il faut se tourner vers les chiffres donnés par les agences humanitaires. En raison du conflit qui embrase tout le pays, les gens arrivent en grand nombre à Kaboul et dans d’autres villes pour se mettre à l’abri, eux et leurs familles. La communauté humanitaire a comptabilisé 10 350 déplacés à Kaboul, entre le 1er juillet et le 12 août, soit hier.
La plupart des déplacés sont soit locataires soit hébergés par des amis ou la famille mais malheureusement, un nombre croissant vit à l’air libre.
Une vingtaine d’équipes d’évaluation interinstitutions se sont déployées à Kaboul. Hier, l’ONU et ses partenaires ont fourni de la nourriture, des soins de santé, des articles ménagers, de l’eau et une aide à l’assainissement à quelque 6 900 hommes, femmes et enfants déplacés à Kaboul.
Dans la province de Kunar, dans l’est du pays, des dizaines de milliers de personnes ont fui l’escalade du conflit, depuis le 25 juillet. À ce jour, quelque 14 000 déplacés ont été identifiés pour recevoir de l’aide.
L’ONU et ses partenaires ont fourni de la nourriture à près de 4 000 personnes, alors que 3 900 ont reçu des abris de secours et autres articles comme des kits de cuisine. Les équipes mobiles fournissent des soins primaires et des services de nutrition.
Pour sa part, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit particulièrement inquiet de l’impact du conflit sur les femmes et les filles. Les femmes et les enfants représentent quelque 80% des près de 250 000 Afghans qui ont été forcés de fuir, depuis le mois de mai.
Sahel
Les lourdes pluies et les inondations dans certaines parties de la région, ces dernières semaines, ont fait des dizaines de morts au Tchad et au Niger, affectant plus de 100 000 personnes.
Avec ses partenaires humanitaires, l’ONU travaille avec les Gouvernements tchadien et nigérien pour contribuer à la fourniture de soins de santé, de nourriture, d’abris, d’eau, de produits d’hygiène et d’aide à l’assainissement. Par exemple au Tchad, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué de la nourriture à 2 600 ménages.
Les agences humanitaires indiquent que la pluie a détruit des habitations dans les deux pays qui doivent déjà faire face aux inondations ainsi qu’au conflit, à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition et aux problèmes de santé, sans oublier naturellement la pandémie de COVID-19.
Les populations de la région du Sahel sont prises dans le cercle vicieux des inondations et des sécheresses, compte tenu des caprices de la météo aggravés par les changements climatiques. Deux personnes sur trois dans la région tirent leurs moyens de subsistance de l’agriculture et de l’élevage, des secteurs lourdement affectés par les catastrophes naturelles.
République démocratique du Congo (RDC)
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit aujourd’hui gravement préoccupé par les incidents liés à une violence sexuelle généralisée et systématique contre les femmes et les filles, du fait des groupes armés, dans la province du Tanganyika. Ces deux dernières semaines seulement, les partenaires humanitaires dans les zones de santé de Kongolo et de Mbulula, ont répertorié 243 cas de viol, dont 48 sur des mineurs, et ce, dans 12 villages, soit une moyenne de 17 cas par jour. Les chiffres réels doivent être encore plus élevés puisque la violence fondée sur le sexe reste un sujet tabou dans beaucoup de communautés.
Le HCR souligne qu’il lui faut 205 millions de dollars pour ses opérations en RDC. Or il n’a reçu à ce jour que 36% de cette somme.
Fidji / COVID-19
L’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Sanaka Samarasinha, continue à appuyer la riposte contre la COVID-19 en faisant tout pour assurer suffisamment de produits et de matériels pour le dépistage, le traitement, la communication et la vaccination.
Les Fidji ont reçu plus de 250 000 doses de vaccin par le biais du Mécanisme COVAX et attend d’autres livraisons, y compris des dons de certains pays.
Plus de 500 000 adultes, soit 90% de la population cible, ont reçu la première dose de vaccin alors que plus de 30% de cette population est complètement vaccinée.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont fourni plusieurs articles dont des concentrateurs d’oxygène, de l’eau, des kits d’assainissement et des masques.
Contribution financière
À ce jour, 121 États Membres ont payé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2021, le dernier en date étant la République centrafricaine.