En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 août 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Climat

Ce matin, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son dernier rapport qui, selon le Secrétaire général, un « signal d’alarme pour l’humanité », compte tenu des preuves irréfutables que les émissions de combustibles fossiles étouffent notre planète et mettent des milliards de personnes en danger.

Il a prévenu du risque imminent d’atteindre 1,5 degré dans un avenir proche, expliquant que le seul moyen d’éviter de dépasser ce seuil est d’intensifier nos efforts de toute urgence et de suivre une voie plus ambitieuse.

« Nous le devons à la famille humaine tout entière, en particulier aux communautés et aux nations les plus pauvres et les plus vulnérables qui sont les plus durement touchées alors qu’elles sont les moins responsables de l’urgence climatique d’aujourd’hui », a déclaré le Secrétaire général.

Il a ajouté que le rapport doit sonner le glas du charbon et des combustibles fossiles avant qu’ils ne détruisent notre planète.  Si les gouvernements, le secteur privé et la société civile unissent leurs forces maintenant, il est encore temps d’éviter une catastrophe climatique, mais, a noté le Secrétaire général, il n’y a pas de temps à perdre et pas de place pour les excuses.

Soudans du Sud

Le Coordonnateur humanitaire par intérim au Soudan du Sud, M. Arafat Jamal, a fait savoir que les travailleurs humanitaires et le Gouvernement sud-soudanais aident les personnes touchées par les premières inondations de la saison.

Il a déclaré que les changements climatiques perturbent les conditions météorologiques normales et intensifient l’impact des inondations.

Quelque 90 000 personnes auraient été touchées par les fortes pluies qui ont inondé habitations et champs agricoles.

Le Coordonnateur humanitaire s’est rendu à Jongleï, où plus de 70 000 personnes ont été touchées par les inondations, dont un grand nombre pour la deuxième fois depuis le mois de mai.  Les leaders communautaires et les représentants des groupes de femmes lui ont fait part du besoin urgent de nourriture, d’abris, d’ustensiles de cuisine, de médicaments et, bien sûr, d’accès à l’eau potable.

Sécurité maritime

Ce matin, la Cheffe de cabinet, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, s’est adressée aux membres du Conseil de sécurité lors du débat public de haut niveau sur le thème « Renforcer la sécurité maritime: un argumentaire en faveur de la coopération internationale. »

Elle a déclaré que la sécurité maritime est compromise à des niveaux alarmants – qu’il s’agisse des défis liés à des frontières contestées, de l’épuisement des ressources naturelles ou encore des attaques armées en mer.

Ces menaces ont un impact sur les populations de tous les pays du monde, qu’ils soient côtiers ou enclavés, a-t-elle déclaré, et cela nécessite une réponse véritablement mondiale et intégrée qui s’attaque aux causes profondes des défis auxquels nous sommes confrontés.  Cela inclut la pauvreté, le manque de moyens de subsistance alternatifs, l’insécurité et la faiblesse des infrastructures de gouvernance.

Mme Viotti a appelé les pays à s’engager à pleinement et efficacement mettre en œuvre la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS).  Elle a souligné le travail de l’ONU avec les communautés côtières appauvries pour développer de nouvelles opportunités de travail décent et durable.

Afghanistan

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a exprimé aujourd’hui son extrême préoccupation face à la détérioration de la situation en Afghanistan.  Plus de 1 000 personnes ont été tuées ou blessées lors des attaques aveugles contre des civils dans les provinces de Helmand, Kandahar et Hérat au cours du seul mois de juillet.

Dans une déclaration, M. Griffith se fait l’écho des appels du Secrétaire général et des membres du Conseil de sécurité, en condamnant fermement les attaques contre les civils et en appelant à un cessez-le-feu.  Il rappelle à toutes les parties au conflit leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, y compris leur responsabilité de protéger les civils et de garantir l’accès des organisations humanitaires aux personnes dans le besoin.

M. Griffith souligne que les combats dans le pays, qui ont coûté la vie à plus de 40 000 personnes depuis 2009, date à laquelle l’ONU a commencé le décompte, doivent cesser.  Les gens ont assez souffert, martèle-t-il.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré aujourd’hui qu’au cours des dernières 72 heures, 20 enfants ont été tués et 130 blessés dans la seule province de Kandahar, ce qui illustre la nature brutale et l’ampleur des violences en cours.

L’UNICEF s’est dit choqué par l’escalade rapide des violations graves des droits de l’enfant en Afghanistan alors que les atrocités s’aggravent de jour en jour.

Mali

La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a condamné dans les termes les plus fermes les attaques barbares contre des civils qui ont eu lieu hier près de la ville de Ouatagouna et dans d’autres localités voisines - dans la région du Mali qui est également frontalière du Niger et du Burkina Faso.

Selon le personnel de l’ONU sur place, des membres d’un groupe armé non identifié ont commis ces attaques.  Les sources locales disent à la Mission que le bilan provisoire pourrait être de plus de 50 morts et plusieurs blessés.

Ces attaques délibérées contre les populations civiles constituent de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Des dispositions sont en cours pour le déploiement par la MINUSMA d’une mission sur place pour sécuriser les lieux et intensifier les patrouilles dans les zones touchées, en coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes.  La Mission de l’ONU contribuera également à l’ouverture d’une enquête sur les droits de l’homme afin de déterminer les circonstances dans lesquelles ces atrocités ont été commises et établir les responsabilités pour aider les autorités maliennes à traduire leurs auteurs en justice.

Éthiopie

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré aujourd’hui que, malgré de nombreuses difficultés, il a acheminé des vivres pour plus d’un million de personnes dans le nord-ouest et certaines parties du sud du Tigré, en juin et juillet, lors d’une deuxième série de distributions.  Toutefois, les graves pénuries de nourriture, d’argent liquide, de carburant et d’équipements de télécommunications opérationnels signifient que le PAM n’a atteint que la moitié des personnes qu’il prévoyait d’aider, y compris les communautés au bord de la famine.  

Plus de 175 camions sont arrivés dans la région du Tigré, via le couloir d’Abala, au cours de la première semaine d’août.  Quatre-vingt-dix autres camions devraient arriver dans les prochains jours dans la région.  Mais dans une région où 5,2 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire, soit environ 90% de la population totale du Tigré, le PAM et ses partenaires ont besoin d’au moins 100 camions par jour.

Par ailleurs, la Directrice générale de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a déclaré dans un communiqué que le Fonds est extrêmement préoccupé par le meurtre de plus de 200 personnes, dont plus de 100 enfants, lors d’attaques perpétrées le 5 août dernier, contre des déplacées qui ont trouvé refuge dans un établissement de santé et une école dans la région Afar.  Elle avertit que l’intensification des combats dans la région et d’autres zones voisines du Tigré est désastreuse pour les enfants.  Mme Fore note que l’UNICEF prévoit que le nombre d’enfants qui souffriront d’une malnutrition potentiellement mortelle dans le Tigré sera multiplié par 10, ces 12 prochains mois.

Myanmar

L’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Myanmar, Mme Christine Schraner Burgener, donnera une conférence de presse demain à 10 heures.

Selon une nouvelle étude que vient de publier le Bureau des services d’appui aux projets (UNOPS), le travail forcé reste un nouveau défi.  Dans la première grande étude sur la prévalence du travail forcé au Myanmar depuis 2015, l’étude révèle qu’un travailleur peu qualifié sur six se trouve dans une situation de travail forcé.  En dépit des progrès réalisés dans la promotion des droits des travailleurs, 91% des travailleurs interrogés n’avaient pas de contrat et 93% n’avaient pas accès à la sécurité sociale.

Secrétaire général/Nagasaki

Ce matin, au Mémorial pour la paix de Nagasaki, le Secrétaire général a, dans un message lu par la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, dit qu’il continue d’être marqué par l’action désintéressée des hibakusha, dont le courage face à l’immense tragédie humaine est une lueur d’espoir pour l’humanité.  Les hikbakusha ont survécu aux attaques atomiques sur Nagasaki et Hiroshima.

Dans son message, le Secrétaire général souligne que les efforts des hibakusha ont contribué à la mobilisation d’un puissant mouvement mondial contre les armes nucléaires.

M. Guterres réaffirme le plein appui des Nations Unies pour que leur voix soit entendue par les peuples du monde, en particulier les jeunes générations.  Il note que, pendant plus de 75 ans après la destruction de Nagasaki, le monde est toujours à l’ombre du champignon atomique.  Le Secrétaire général se félicite de deux événements récents: l’engagement pris par les États-Unis et la Fédération de Russie d’entamer un dialogue sur la maîtrise des armements et l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Ensemble, ajoute-t-il, nous devons empêcher la tragédie du 9 août à Nagasaki de se reproduire.

Chine/COVID-19

L’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Siddharth Chatterjee, contribue à la riposte des autorités chinoise à la pandémie.  Depuis le début de ladite pandémie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fourni un soutien technique et a soutenu la mise au point et le déploiement des vaccins.  L’OMS continue de soutenir les travaux de préqualification sur les vaccins et collabore avec les autorités sanitaires à la communication sur ces vaccins.

L’équipe de pays travaille également à la communication sur la prévention de la COVID-19.  Les autorités chinoises viennent de promettre 100 millions de dollars au Mécanisme COVAX et, au cours des quatre prochains mois, elles auront fait don de plus de 100 millions de doses de vaccin pour assurer l’équité vaccinale, en faveur des pays à faible revenu.

Journée internationale des peuples autochtones

La Journée internationale des peuples autochtones est commémorée aujourd’hui.  Dans son message, le Secrétaire général note que partout dans le monde, les peuples autochtones continuent de se heurter à une marginalisation, une discrimination et une exclusion accablantes. 

Ces derniers mois, dit le Secrétaire général, le monde a de nouveau été témoin de certaines des horreurs infligées aux populations autochtones par les colonisateurs.  Certaines nations ont commencé à s’attaquer à cet héritage odieux en présentant des excuses, et en menant des activités visant à promouvoir la vérité et la réconciliation ainsi que des réformes législatives et constitutionnelles.  Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire.

Le Secrétaire général estime que nous avons besoin d’un nouveau contrat social: un contrat qui rétablisse et honore les droits, la dignité et les libertés de celles et ceux qui ont été privés de tant de choses pendant si longtemps.  Rien ne justifie, martèle-t-il, qu’on empêche les 476 millions d’autochtones dans le monde d’exercer leur droit à l’autodétermination et de participer effectivement à toutes les prises de décision.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.