Dbf210312

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 mars 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Yémen

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que la situation humanitaire s’aggrave dans la province de Mareb, au Yémen, où les combats se poursuivent le long de plusieurs lignes de front.

La violence a contraint jusqu’à 15 000 personnes à fuir depuis le début du mois de février.  Environ 60% d’entre elles résideraient dans des établissements informels et des sites surpeuplés où les services sont surchargés.

Les organisations humanitaires fournissent une assistance, notamment un soutien aux personnes nouvellement déplacées et aux personnes vulnérables déjà déplacées qui se trouvent dans des établissements similaires à des camps.

À travers le Yémen, plus de 20 millions de personnes -20,7 millions pour être exact- ont besoin d’une aide humanitaire, dont beaucoup sont au bord de la famine.  Ce sont elles qui paient le plus lourd tribut à cette guerre.  L’ONU continue d’appeler à la fin immédiate des hostilités et à un cessez-le-feu à l’échelle nationale.

S’agissant des pénuries de carburant au Yémen, le porte-parole a indiqué que le mois dernier, aucune importation commerciale de carburant n’a été autorisée via le port de Hodeïda.  Ces dernières années, plus de la moitié des importations commerciales de carburants étaient arrivées par Hodeïda.  C’est la première fois depuis l’escalade du conflit en 2015 que le niveau tombe à zéro.

Cela provoque des pénuries et une augmentation des prix.  Le prix du carburant a doublé, voire triplé dans certaines régions.  Ceci contribue ensuite à faire grimper le prix des vivres, de l’eau et d’autres biens, ce qui complique les besoins humanitaires.

L’ONU appelle les parties à trouver d’urgence une solution durable qui permettra aux importations commerciales de carburant de reprendre dans tous les ports.

Éthiopie

La situation au Tigré demeure extrêmement préoccupante.  Le conflit continue de provoquer des déplacements de population et des informations indiquent que certains villages seraient complètement vidés.  Au cours de la semaine dernière, un afflux important de personnes déplacées a atteint Shire en provenance du Tigré occidental.

Suite à l’annonce, par le Cabinet du Premier Ministre, que les agences humanitaires obtiendront l’accès pour opérer au Tigré sur la base de notifications au Ministère de la paix, les partenaires humanitaires ont commencé à utiliser le nouveau système de notification par courrier électronique pour déployer du personnel international au Tigré.  Cela représente un changement par rapport au système que l’ONU avait l’habitude d’utiliser et qui nécessitait d’obtenir une permission.

Malgré certains progrès dans les zones accessibles, en particulier dans la zone orientale, de nombreuses personnes ayant besoin d’assistance se trouvent dans des zones difficiles d’accès en raison de l’insécurité, des obstacles logistiques, des obstacles administratifs et des capacités et ressources limitées.

Les perturbations dans les services de base continuent de poser de sérieux défis aux efforts humanitaires, tout en exposant les personnes à des risques supplémentaires.  L’accès à la santé, à l’eau, à l’éducation, à l’alimentation, à l’agriculture et aux moyens de subsistance est gravement compromis dans toute la région.

Les partenaires étant en mesure d’atteindre des centaines de milliers de personnes au Tigré, il est essentiel que des fonds supplémentaires soient immédiatement débloqués pour permettre aux humanitaires d’augmenter l’ampleur et la portée de la réponse.

République centrafricaine/Élections

La République centrafricaine organise, ce week-end, le deuxième tour des élections législatives, auxquelles la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) fournit un appui.

La Représentante spéciale adjointe de la MINUSCA, Mme Denise Brown, s’est entretenue avec le Président de l’Autorité nationale des élections pour encourager l’adoption de mesures visant à faciliter les opérations électorales.

Entre temps, il a été signalé que 96% des agents électoraux avaient terminé leur formation, avec l’appui de la MINUSCA; 23% d’entre eux sont des femmes.

La campagne électorale devrait se terminer aujourd’hui.  La MINUSCA appelle également les personnes impliquées à garantir des élections pacifiques, à s’abstenir de toute violence et à résoudre tout différend par des moyens pacifiques.

République centrafricaine/Enfants

L’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) indiquent que la récente flambée de violence a de graves conséquences sur la santé des enfants.  Au moins 24 000 enfants de moins de 5 ans dans 14 des 35 districts sanitaires du pays encourent un risque de malnutrition aiguë sévère.

Les agences demandent à toutes les parties au conflit de permettre un accès sûr aux enfants.  Malgré une insécurité croissante, l’UNICEF et le PAM indiquent que leurs équipes sur le terrain intensifient leurs efforts pour atteindre les enfants et les mères les plus vulnérables.  Elles prépositionnent des approvisionnements alimentaires pour éviter toute perturbation dans l’acheminement de l’aide.  Elles déploient également des cliniques mobiles pour apporter un soutien en matière de santé et de nutrition aux communautés éloignées et déplacées.  Six districts n’ont actuellement aucune ressource ou capacité pour répondre aux besoins des enfants.

Les programmes des deux agences sont malheureusement gravement sous-financés.  Les deux agences demandent un soutien supplémentaire.

Nigéria

Le Secrétaire général condamne dans les termes les plus forts l’enlèvement présumé d’un autre groupe d’étudiants du Federal College of Forestry Mechanization à Kaduna, au Nigéria.  Il a appris que certains des étudiants auraient été secourus par les Forces de sécurité nigérianes.  Le Secrétaire général appelle à la libération immédiate et sans condition des étudiants qui demeurent captifs.  

Il exhorte les autorités à protéger les écoles et à garantir le droit à l’éducation dans un environnement sûr.

Les attaques contre les écoles et autres infrastructures éducatives constituent une grave violation des droits humains de l’enfant et des droits de l’homme en général.  Le Secrétaire général souligne que les écoles doivent rester des espaces sûrs pour que les enfants puissent étudier sans crainte de violence, d’enlèvement ou d’autres attaques contre eux.

Myanmar

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, exprime sa profonde préoccupation face à la violence ciblée et disproportionnée à l’égard des femmes au Myanmar depuis le début des violences.  

Elle a indiqué que cette répression avait déjà causé la mort de 6 femmes et entraîné l’arrestation de près de 600 autres, dont des jeunes femmes, des militantes LGBTIQ+ et des membres de la société civile.  En outre, les personnes détenues seraient également victimes de harcèlement et de violences sexuels.  

L’UNICEF au Myanmar a condamné, aujourd’hui, dans les termes les plus forts possibles l’usage de la force contre les enfants, y compris les tirs à balles réelles, et la détention arbitraire d’enfants.  Le Fonds continue d’appeler les forces de sécurité à s’abstenir immédiatement de toute violence.  

L’UNICEF indique qu’au moins 9 enfants auraient été tués et au moins 8 grièvement blessés à compter d’hier, tandis que plus de 700 enfants seraient arbitrairement détenus.  Bon nombre des personnes arrêtées ou détenues sont détenues au secret, sans avoir accès à un avocat, ce qui constitue une violation de leurs droits humains.

Somalie

Trente-quatre districts de Somalie souffrent de graves pénuries d’eau à la suite de mauvaises pluies saisonnières en 2020.  Plus de 83 000 personnes ont été déplacées par les pénuries d’eau depuis novembre 2020.

Les besoins humanitaires devraient également augmenter avec les conditions météorologiques de la Niña prévues en début d’année, en plus des conflits, de l’insécurité et d’autres facteurs de crise.  

Selon les agences humanitaires, 1,6 million de Somaliens sont actuellement confrontés à une insécurité alimentaire aiguë.  Sans une aide humanitaire soutenue, ce nombre pourrait passer à 2,7 millions d’ici à la fin du mois de juin.  Les pénuries d’eau peuvent également aggraver le risque d’épidémies.  

Malgré les difficultés de financement et d’accès liées à la sécurité, les partenaires humanitaires fournissent de l’eau à plus de 300 000 personnes dans les zones touchées.  En 2021, 5,9 millions de Somaliens ont besoin d’aide humanitaire, contre 5,2 millions en 2020.  Les partenaires humanitaires ont besoin de 1,09 milliard de dollars pour aider 4 millions des plus vulnérables.  À ce jour, 2,5% du financement a été reçu.

COVAX/Cabo Verde

L’équipe des Nations Unies à Cabo Verde indique que le pays vient de recevoir 24 000 doses de vaccins contre la COVID-19 via le Mécanisme COVAX.

Il s’agit d’un premier lot de 100 000 doses qui arrivera jusqu'en mai de cette année.

La Coordonnatrice résidente des Nations Unies, Mme Ana Patricia Graça, y a vu une période d’espoir renouvelé et un témoignage de la solidarité dont le monde a besoin pour répondre aux défis mondiaux.

L’équipe de l’ONU aidera les autorités à démarrer le programme de vaccination le 18 mars.  Les professionnels de la santé, les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées et les enseignants seront prioritaires.

Rwanda

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a salué la vaccination opérée par le Gouvernement rwandais de plus de 400 réfugiés contre la COVID-19.  Le Rwanda est un des premiers pays africains à vacciner des réfugiés.

C’est un bel exemple et l’ONU espère que d’autres pays le suivront.

Mozambique/Cyclone Idai

Le dimanche 14 mars marquera le deuxième anniversaire du passage du cyclone tropical Idai au Mozambique, qui avait été suivi du cyclone Kenneth en avril 2019.  Dans un message, le Secrétaire général rappelle que le peuple mozambicain a un besoin urgent de notre aide pour faire face à la triple menace liée aux conflits, à la crise climatique et à la COVID-19.

Commission de la condition de la femme

La soixante-cinquième session de la Commission de la condition de la femme s’ouvre lundi.  À la lumière de l'évolution de la situation pandémique et compte tenu des dernières orientations du Secrétaire général et de l’OMS, la réunion se déroulera dans un format hybride, avec des réunions principalement virtuelles.

Le thème prioritaire de la réunion est la participation pleine et effective des femmes et la prise de décisions dans la vie publique, ainsi que l’élimination de la violence pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles.

Le Secrétaire général prendra la parole lors de l’ouverture lundi, avant de participer mardi à une réunion publique avec des membres de la société civile.  Ces séances seront retransmises sur télévision en ligne des Nations Unies.

Point de presse/Invités

Le point de presse de ce jour avait pour invités M. Elliott Harris, Économiste en chef de l’ONU; Mme Anne Nuorgam, Présidente de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones; et Mme Rosemary Lane, responsable de la Division du développement des peuples autochtones pour le développement social inclusif au Département des affaires économiques et sociales (DESA).  Ils se sont entretenus virtuellement avec les journalistes du lancement du 5e rapport sur l’état des peuples autochtones dans le monde (State of the World’s Indigenous Peoples, Volume V).

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.