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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 19 mai 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Grand barrage de la renaissance

Le Secrétaire général continue de suivre de près l’évolution de la situation liée au Grand barrage de la renaissance en Éthiopie (GERD).  Il note des progrès satisfaisants dans les négociations entre la République arabe d’Égypte, la République fédérale démocratique d’Éthiopie et la République du Soudan et encourage les trois parties à persévérer dans leurs efforts pour régler pacifiquement toute question en suspens et parvenir à un accord mutuellement bénéfique. 

Le Secrétaire général souligne l’importance de la Déclaration de principes de 2015 sur le barrage, lequel met l’accent sur une coopération fondée sur la compréhension commune, le bénéfice mutuel, la bonne foi, l’approche gagnant-gagnant et les principes du droit international. 

Le Secrétaire général encourage les progrès vers un accord à l’amiable conformément à l’esprit de ces principes. 

Assemblée générale

Dans une lettre au Président de l’Assemblée générale sur la prochaine session de l’Assemblée, le Secrétaire général a présenté aux États Membres des options qu’ils examineront afin d’assurer la tenue, en septembre, du débat général.  La décision sur le format du débat revient aux États Membres.  Le Secrétariat soutiendra la décision qu’ils prendront.

Note de synthèse pour l’Afrique

Cette semaine, le Secrétaire général se focalise sur l’impact de la COVID-19 sur le continent africain.  Mercredi, une minute après minuit, il lancera une note de synthèse qui porte sur les domaines de préoccupation.  La note mettra en évidence les points forts de la réponse africaine et présentera une série de recommandations.

Le document sera distribué ainsi que le message vidéo qui l’accompagne.

Cycle de conférences sur l’Afrique

Le Cycle de conférences sur l’Afrique débutera demain avec le thème « COVID-19 et faire taire les armes en Afrique: enjeux et opportunités ». 

Le Secrétaire général fera une déclaration durant une manifestation en ligne organisée par le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique en collaboration avec l’Union africaine et d’autres partenaires du système des Nations Unies. 

La manifestation sera diffusée sur webtv.un.org et le message du Secrétaire général sera distribué aux médias.

Conseil économique et social

Le Secrétaire général a fait, ce matin, une déclaration durant une visioconférence sur les activités opérationnelles annuelles du Conseil économique et sociale (ECOSOC). 

M. António Guterres a déclaré que la COVID-19 a révélé les fragilités du monde et que les plus vulnérables en souffrent le plus.  Il a ajouté que la tâche d’éradiquer la pauvreté et d’atteindre les objectifs de développement durable n’a jamais été aussi difficile, aussi urgente et aussi nécessaire.  Nous faisons aujourd’hui face à trois priorités: premièrement, répondre d’urgence pour aider les pays à endiguer l’impact de la pandémie et à supprimer la transmission du virus.  Deuxièmement, aider les gouvernements et leur population à préserver les gains de développement, à atténuer les impacts socioéconomiques de la pandémie et à protéger des vies dans les situations d’urgence.  Troisièmement, travailler avec les partenaires pour veiller à ce que les efforts nationaux, régionaux et mondiaux de relance respectent le Programme 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Libye

La Représentante spéciale par intérim pour la Libye, Mme Stephanie Williams, a informé, ce matin, le Conseil de sécurité par visioconférence, de la situation dans ce pays.  Elle a précisé qu’il n’y avait pas eu d’accalmie dans les combats en Libye.  Au contraire, les combats se sont intensifiés avec une augmentation sans précédent des tirs indirects dans les quartiers résidentiels et une vague croissante de souffrances pour les civils. 

Mme Williams a déclaré que des millions de Libyens, notamment les deux millions d’habitants de Tripoli, vivent dans des conditions anormales et terrifiantes, sous un bombardement presque constant, avec de fréquentes coupures d’eau et d’électricité.  Tout cela est aggravé par les restrictions de circulation résultant des mesures de prévention de la pandémie de COVID-19.

Elle a ajouté que la pandémie aggrave l’insécurité existante et fait empirer les vulnérabilités.  Le système des Nations Unies travaille d’arrache-pied, a-t-elle déclaré, pour aider les autorités nationales, notamment par la fourniture d’approvisionnements, d’équipements et de formations.  Il existe maintenant cinq laboratoires opérationnels dans le pays, soit deux de plus, mais il en faut beaucoup plus et il faut un personnel qualifié pour les faire fonctionner.

Elle a prévenu le Conseil qu’étant donné les afflux massifs d’armes, d’équipements et de mercenaires des deux côtés, la seule conclusion que nous pouvons tirer est que cette guerre va s’intensifier, s’étendre et s’aggraver avec des conséquences dévastatrices pour le peuple libyen.

Dans l’après-midi, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, fera un exposé devant le Conseil de sécurité sur la situation en Syrie. 

Missions de maintien de la paix

Les missions de maintien de la paix continuent de soutenir les gouvernements et les communautés locales dans la réponse à la COVID-19.

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abyei (FISNUA) et des associations de femmes ont mené une campagne de sensibilisation sur la COVID-19 visant à promouvoir les rôles et les voix des dirigeantes féminines au sein de leurs communautés.  En appui à l’appel au cessez-le-feu mondial du Secrétaire général, l’Association des femmes d’Abyei qui représente la communauté ngok dinka, a appelé tous les éléments armés à Abyei à cesser le feu et à concentrer leurs efforts à combattre le virus.  De plus, la FISNUA distribuera des radios alimentées par l’énergie solaire, en donnant la priorité aux ménages dirigés par des femmes, afin d’améliorer l’accès à l’information.

L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) travaille avec les autorités locales et les dirigeants communautaires, y compris les chefs des communautés nomades et agricoles.  Elle a distribué des matériels d’hygiène dans les camps des déplacés à pour aider à combattre la pandémie. 

Rapport OMS

Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les comportements sanitaires des jeunes de 11 à 15 ans en Europe indique que la santé mentale et le bien-être des adolescents ont baissé dans de nombreux pays entre 2014 et 2018.

Cette étude rassemble des données abondantes sur la santé physique, les relations sociales et la santé mentale des écoliers de 45 pays.  Le rapport indique qu’un adolescent sur quatre dit se sentir nerveux, irritable ou avoir des difficultés à s’endormir au moins une fois par semaine.

De plus, un adolescent sur 10 indique avoir été victime de harcèlement en ligne au moins une fois au cours des deux derniers mois.  L’OMS dit que ce rapport établit une base à partir de laquelle des études à venir pourront mesurer l’impact de la pandémie sur la vie des jeunes gens.

Cabo Verde

À Cabo Verde, où plus de 300 cas de COVID-19 ont été confirmés, la Coordonnatrice résidente, Mme Ana Patricia Graça, et le Gouvernement dirigent une plateforme de coordination de l’intervention et du relèvement.  Cet effort rassemble les ministères du gouvernement, les organisations de la société civile, le secteur privé et des partenaires internationaux.

Dans le cadre de leur appel à la solidarité, les membres du personnel de l’ONU à Cabo Verde ont fait don d’une partie de leur salaire pour appuyer les efforts déployés par le Gouvernement pour répondre à l’impact de la pandémie sur la population locale.

De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fournit des équipements médicaux et une assistance technique aux agents sanitaires, aux hôpitaux et aux laboratoires.  L’UNICEF et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) fournissent des tests et veillent à la continuité des services de santé maternelle et néonatale.

L’équipe de l’ONU renforce également la création d’emplois en mettant l’accent sur les jeunes et les femmes.  Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ONU-Habitat appuient également les autorités locales dans la création d’emplois temporaires dans des domaines comme la réhabilitation des marchés, des rues et des travaux publics.

L’équipe de l’ONU donne aussi un coup d’élan aux solutions novatrices et reposant sur la technologie grâces aux Accelerator Labs du PNUD, et encourage les start-ups et les plateformes de financement communautaire.

Cameroun

L’ONU et ses partenaires humanitaires fournissent un appui en matière de santé, d’eau et d’assainissement et d’hygiène, y compris des cliniques mobiles, le dépistage et la sensibilisation au virus, aux personnes déplacées dans les régions nord-ouest et sud-ouest du pays.  La crise dans ces deux régions entre à présent dans sa quatrième année et a provoqué le déplacement de plus de 450 000 personnes.

Afin de contenir la propagation du virus, plus de 6 000 écoles et 4 200 centres d’enseignement communautaires ont été fermés depuis le mois de mars dans le nord-ouest et le sud-ouest.  Le Gouvernement et les partenaires humanitaires fournissent un enseignement à distance à la moitié des enfants qui ont été touchés par la fermeture des écoles, grâce à la radio, la télévision et des documents imprimés.

Bangladesh

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que l’ONU et le Gouvernement effectuent des préparatifs alors que le super cyclone Amphan s’apprête à toucher terre demain au Bangladesh.  Plus de 14 millions de personnes pourraient être touchées par le cyclone dans le pays.

L’équipe spéciale de coordination humanitaire, codirigée par l’ONU et le Gouvernement du Bangladesh, travaille sur la préparation et des activités de relèvement.

La Société du Croissant-Rouge du Bangladesh a également activé ses protocoles d’action précoce en cas de cyclone.

Les prévisions n’indiquent pas si le cyclone s’abattra près de Cox’s Bazar, mais les mécanismes d’alerte sont activés et l’ONU travaille de près avec le Gouvernement sur la situation qui y prévaut.

Afghanistan

La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a alerté, aujourd’hui, que l’augmentation du nombre de victimes civiles en Afghanistan souligne la nécessité urgente pour les parties de cesser les combats et de se recentrer sur le lancement de négociations de paix intra-afghanes.

Les derniers chiffres préliminaires de la MANUA font état d’une augmentation du nombre de victimes civiles au mois d’avril en raison des opérations menées aussi bien par les Taliban que par les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes.  Il existe également de graves préoccupations au sujet des niveaux de violence enregistrés pendant la première quinzaine du mois de mai.  Depuis avril, outre l’attaque non revendiquée contre un hôpital de Kaboul la semaine dernière, la MANUA a documenté l’enlèvement de 15 agents sanitaires par les Taliban, ainsi que des menaces proférées à l’encontre des travailleurs de la santé et la confiscation d’équipements médicaux par les forces de sécurité.

La MANUA souligne que le personnel et les centres médicaux doivent jouir d’une protection spéciale.  Tout incident touchant les personnes, les lieux ou les fournitures nécessaires à l’octroi de soins peut avoir de vastes et graves conséquences, notamment pendant la pandémie.

Pacte mondial

Le Pacte mondial des Nations Unies, ainsi que l’initiative Science Based Targets et la coalition We Mean Business, ont publié aujourd’hui une déclaration dans laquelle plus de 150 sociétés internationales exhortent les dirigeants du monde à œuvrer en faveur d’un rétablissement à énergie zéro face à la pandémie.

Ces 155 sociétés, qui ont une capitalisation boursière combinée supérieure à 2 400 milliards de dollars et représentent plus de 5 millions d’employés, réclament des politiques capables de bâtir la résilience contre des chocs à venir en appuyant les efforts visant à maintenir la hausse mondiale des températures à moins de 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, afin d’atteindre la neutralité carbone bien avant 2050.

Le Secrétaire général a salué cette déclaration et a affirmé que de nombreuses entreprises nous montrent qu’il est effectivement possible et profitable d’adopter des plans durables de réduction des émissions de gaz à effet de serre même en des périodes aussi difficiles que l’époque actuelle.  Cette déclaration a été publiée alors que les gouvernements du monde préparent des plans de relance pour aider les économies à se remettre des impacts de la pandémie et s’apprêtent à soumettre leurs plans nationaux renforcés pour le climat dans le cadre de l’Accord de Paris.

La liste de l’ensemble des signataires est disponible sur le site Internet du Pacte mondial

Amérique latine

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a averti, aujourd’hui, que de nombreuses communautés autochtones en Amérique latine sont dangereusement exposées et risquent de contracter le coronavirus à l’origine de la COVID-19.

Comme le virus touche de manière drastique l’Amazonie et que le Brésil est devenu l’épicentre de la pandémie, le Haut-Commissariat est préoccupé par le fait que de nombreux groupes autochtones devront y faire face sans avoir les moyens médicaux et sanitaires adéquats.  Une grande majorité des autochtones vivent dans des régions isolées ou lointaines sans accès aux soins de santé, à l’eau et au savon.  D’autres habitent dans des abris exigus ou dans des bidonvilles sans accès aux équipements de protection.

Au Brésil, le HCR soutient les efforts pour assurer des abris décents aux autochtones warao arrivés du Venezuela.  Le Haut-Commissariat a aussi aidé à les loger et à donner des moustiquaires, des trousses d’hygiène, des lampes solaires ou encore à faciliter le transport.  Il continue les sessions de formation en matière d’hygiène dans les langues warao et enepa pour les réfugiés autochtones. 

En Colombie, le HCR et ses partenaires appuient les distributions de vivres et offrent des trousses d’hygiène aux plus vulnérables chez les populations yukpa et wayuu.  Des unités mobiles de santé ont été organisées ainsi que des campagnes d’information et de promotion de l’hygiène adaptées aux communautés autochtones. 

En vue d’une conférence internationale des donateurs pour les réfugiés et les migrants du Venezuela en Amérique latine, organisée par l’Union européenne et l’Espagne, mardi prochain, le HCR a appelé les pays à soutenir le plan régional de réponse actuellement financé à hauteur de 4%.

El Salvador

Concernant la situation à El Salvador, le Secrétaire général a exhorté les gouvernements depuis le début de la pandémie à mettre en œuvre des mesures d’urgence qui soient légales, équilibrées, nécessaires et non discriminatoires, et qui aient un objectif et une durée spécifiques.  Il les a aussi priés d’adopter l’approche la moins intrusive possible pour protéger la santé publique.  Politiser le travail des agences techniques de l’ONU ne ferait que saper les efforts nationaux pour lutter contre la pandémie. 

Le Secrétaire général a exhorté tous les acteurs politiques à agir de manière responsable, dans le plein respect des droits de l’homme, des institutions démocratiques et de l’état de droit.  L’ONU est prête à soutenir les Salvadoriens dans leurs efforts pour construire un pays pacifique, démocratique et prospère, comme ils l’ont fait depuis la signature des Accords de paix en 1992. 

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