Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 avril 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Note d’orientation du Secrétaire général sur l’impact de la COVID-19 sur les enfants
Le Secrétaire général a lancé, cet après-midi à 13 heures, une note d’orientation qui examine les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les enfants et qui met en exergue les risques auxquels ces derniers font face. Le rapport examine des questions liées, entre autres, à l’éducation et à la sécurité alimentaire.
La note d’orientation aborde également des questions liées à la sécurité, notamment la violence domestique, les abus et les risques croissants auxquels font face les enfants alors qu’ils passent davantage de temps en ligne.
Yémen
Intervenant virtuellement devant le Conseil de sécurité depuis la Jordanie, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a déclaré ce matin qu’une occasion se présente pour apporter la paix au Yémen alors que la pandémie menace d’infliger des souffrances encore plus vives et répandues au peuple yéménite. Il a indiqué qu’il n’existe pas de moment plus opportun pour les deux parties de s’engager à faire taire leurs armes et mettre un terme au conflit par l’intermédiaire d’une solution pacifique et politique.
À la suite de l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu, M. Griffith a présenté des propositions aux deux parties, la première portant sur un accord de cessez-le-feu à l’échelle nationale et la seconde sur des mesures clefs dans les domaines humanitaires et économiques. Au cours des deux dernières semaines, a-t-il dit, il a été en négociations constantes avec les parties sur les textes de ces accords et s’attend à ce qu’elles les acceptent et les adoptent officiellement dans un avenir immédiat. M. Griffiths a ajouté que le Yémen ne peut pas faire face à deux fronts en même temps: une guerre et une pandémie.
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, est également intervenu devant le Conseil de sécurité. Il a signalé que plus de cinq années de conflit avaient gravement dégradé l’infrastructure sanitaire du Yémen, épuisé le système immunitaire des populations et accru les vulnérabilités aiguës. En conséquence, a-t-il dit, les épidémiologistes avertissent qu’au Yémen, la COVID-19 pourrait se propager plus rapidement et plus largement et avoir des conséquences plus meurtrières que dans de nombreux autres pays.
M. Lowcock a déclaré que l’ONU travaille avec toutes les parties prenantes pour prendre des précautions afin de réduire les risques que présente le virus, tout en maintenant une aide vitale. Il a averti que le financement des opérations de secours s’épuisait. Sur les 41 programmes d’envergure de l’ONU, 31 commenceront à fermer au cours des prochaines semaines, faute de fonds supplémentaires.
COVID-19 / Réponse de l’ONU
Ce matin, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, sont intervenus auprès des coordonnateurs résidents de l’ONU qui dirigent le travail de l’ONU dans 162 pays et territoires pour aider les gouvernements à combattre la propagation du virus.
M. Tedros a souligné que la coordination au niveau des pays est dorénavant la composante la plus importante du travail de l’ONU. Il a ajouté qu’il était fier que l’ensemble du système de l’ONU se rassemble pour appuyer les pays et ne laisse personne de côté.
Pour sa part, Mme Mlambo-Ngcuka a insisté sur l’importance de répondre aux besoins des femmes qui sont touchées de manière disproportionnée par la pandémie. Elle a noté que 70% des femmes des pays en développement se trouvent dans le secteur informel et que les femmes qui travaillent dans les hôpitaux connaissent des taux d’infection plus élevés que les hommes.
Elle a également réitéré que la pandémie pourrait inverser les progrès limités qui ont été réalisés en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes, notamment en raison de l’augmentation des taux de violence contre les femmes.
Tourisme
Un rapport publié hier par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) indique qu’à compter du 6 avril, 96% de l’ensemble des destinations mondiales avaient adopté des restrictions de voyage pour faire face à la pandémie.
Le Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili, a indiqué que la pandémie avait eu des répercussions sur les voyages et le tourisme qu’aucun autre événement de l’histoire ne pouvait égaler. Il a ajouté qu’avec l’arrêt du tourisme, les avantages qu’apporte le secteur sont menacés et des millions d’emplois pourraient être perdus.
Barbade / États des Caraïbes orientales
Les équipes de l’ONU dans 10 pays, y compris la Barbade et d’autres pays de l’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO), ont élaboré un plan de préparation et d’intervention pour les nations des Caraïbes orientales.
L’ensemble de ces pays ont des cas confirmés du virus et ce nouveau plan répond aux besoins de santé immédiats et aux répercussions plus large de la pandémie sur le plan social et économique. Nombre de ces économies sont petites, vulnérables et fortement dépendantes du tourisme.
Le système de l’ONU a mis sur pied une équipe spéciale interinstitutions, composée de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de l’UNICEF et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), qui est placée sous l’égide des coordonnateurs résidents de l’ONU. Elle permettra de renforcer l’efficacité de l’ONU en ce qui concerne l’achat de produits de qualité à de meilleurs prix, notamment les équipements de protection individuelle, les kits de dépistage et les ventilateurs.
Nigéria
Le personnel de l’ONU au Nigéria indique avoir reçu une livraison de fournitures pour combattre la pandémie.
Ces fournitures, qui ont été envoyées sur un vol financé par la société APM Terminals, comprennent 10 000 kits de dépistage, 15 concentrateurs d’oxygène, des équipements de protection individuelle et des vaccins.
Des fournitures supplémentaires devraient être livrées au Nigéria par un vol de l’ONU dans les prochains jours.
République démocratique du Congo
Alors que plus de 260 cas de COVID-19 ont à présent été confirmés en République démocratique du Congo (RDC), le Coordonnateur de l’action humanitaire, M. David McLachlan-Karr, a alloué 10 millions de dollars du Fonds humanitaire pour la RDC pour appuyer des activités conjointes de préparation et de réponse.
Ces fonds seront utilisés pour sensibiliser les communautés vulnérables au sujet de la pandémie. Ils appuieront également les efforts visant à promouvoir la participation communautaire et aux activités de prévention, ainsi que pour faciliter l’accès aux infrastructures d’assainissement dans les zones touchées par la maladie.
Les activités liées à la santé, l’eau, l’hygiène, l’assainissement ainsi qu’à la protection, entre autres, seront principalement ciblées par ce nouveau financement.
Burkina Faso
Au Burkina Faso, la fragilité du système de santé national et des déplacements à large échelle sont en train d’augmenter les risques de propagation du virus. Pratiquement un centre de soins sur quatre, c’est à dire 24%, est soit fermé ou ne fonctionne pas dans les zones où les besoins humanitaires sont liés au conflit ou à d’autres facteurs.
Près de 800 000 personnes sont actuellement déplacées au Burkina Faso, ce qui représente un défi pour les mesures de lutte et de riposte aux épidémies.
L’équipe de pays de l’ONU pour l’action humanitaire intervient auprès du Gouvernement pour assurer la sécurité et la continuité de l’action humanitaire.
Le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)a alloué 4,1 millions de dollars au pays. Ces fonds ont été prélevés des 75 millions de dollars alloués par le CERF à la lutte mondiale contre la COVID-19, tel qu’annoncé le 25 mars.
Le Burkina Faso est le pays d’Afrique de l’Ouest qui est le plus touché par la pandémie qui a affecté huit des 13 régions du pays. À ce jour, 542 cas ont été confirmés et 32 décès ont été enregistrés.
Rohingya
Sur requête du Gouvernement du Bangladesh, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires fournissent actuellement un abri et une aide à près de 400 réfugiés rohingya survivants qui ont débarqué d’un bateau dans le golfe du Bengale ce matin.
Le HCR indique avoir appris des personnes à bord du navire que 30 autres réfugiés auraient péri en mer, les stocks de vivres, d’eau et de carburant s’étant épuisés pendant un voyage de près de deux mois en mer.
Les survivants, parmi lesquels un nombre important de femmes et d’enfants, sont tous en mauvaise condition physique. Beaucoup d’entre eux sont déshydratés et mal nourris et ont besoin de soins médicaux immédiats.
Malgré certains rapports circulant dans les médias qui affirment que le groupe pourrait être infecté par le virus de la COVID-19, il n’y a actuellement aucune preuve pour étayer ces affirmations.
Abyei
La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) a fermement condamné l’attaque perpétrée le 13 avril par un groupe armé organisé misseriya contre le village de Mabok dans le sud d’Abyei. Quatre membres de la population ngok dinka ont été tués et deux enfants enlevés, tandis qu’une cinquantaine de maisons ont été incendiées.
La FISNUA est attristée du fait que la récente attaque s’est produite malgré ses efforts pour promouvoir la coexistence pacifique entre les communautés. La FISNUA avait récemment facilité, les 16 mars et 9 avril, deux réunions entre les chefs traditionnels ngok dinka et misseriya pour désamorcer les tensions entre les deux groupes.
Ce qui est plus inquiétant, selon la FISNUA, c’est que cette attaque s’est produite à un moment où le monde est uni pour lutter contre le virus et qu’elle pourrait anéantir les progrès réalisés ces dernières années dans le processus de paix à Abyei.
Contributions financières
À ce jour, 81 États Membres ont versé la totalité de leur contribution pour 2020 au budget ordinaire de l’ONU, le dernier en date étant le Brunéi Darussalam qui a payé 695 334 dollars.
Ann Charles
Le Porte-parole a partagé la nouvelle du décès de la journaliste Ann Charles qui était correspondante à l’ONU de Baltic Review. Elle était membre du service de presse de l’ONU depuis 1988 et mettait l’accent, dans son travail, sur les droits de l’homme, la liberté de la presse, le traitement des minorités et d’autres questions d’intérêt pour les pays baltes. Elle s’était vu décerner, en 2018, la médaille d’argent du mérite de l’université Vytautas Magnus, en Lituanie.