L’Assemblée générale adopte ses cinq résolutions annuelles sur la situation en Palestine et au Moyen-Orient et deux résolutions sur la culture de paix
L’Assemblée générale a adopté, aujourd’hui, ses cinq résolutions annuelles sur la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient, un processus qui, comme dans le passé, a été critiqué par Israël qui a estimé que ces textes, qui ont tous été mis aux voix, ne font pas la promotion de la paix. L’Assemblée a aussi adopté deux résolutions sur la culture de paix.
Par la résolution sur le « règlement pacifique de la question de Palestine », adoptée par 147 voix pour, 7 voix contre (Autriche, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 9 abstentions (Brésil, Cameroun, Guatemala, Honduras, Madagascar, Malawi, Palaos, Rwanda et Soudan du Sud), l’Assemblée générale souligne notamment qu’il est urgent de déployer collectivement des efforts pour engager des négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final dans le processus de paix au Moyen-Orient sur la base des mandats de longue date et de paramètres clairs et selon le calendrier énoncé par le Quatuor dans sa déclaration du 21 septembre 2010. Le texte demande une fois de plus aux parties de redoubler d’efforts, y compris par le biais de négociations constructives, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de parvenir à un règlement juste, durable et global.
En ce qui concerne « le Golan syrien », résolution adoptée par 88 voix pour, 9 voix contre (Australie, Brésil, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 62 abstentions, l’Assemblée générale demande par ailleurs à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.
Selon les termes d’un autre texte, adopté par 91 voix pour, 17 voix contre et 54 abstentions, l’Assemblée générale prie le « Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien » de continuer de tout mettre en œuvre pour promouvoir l’exercice effectif des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination, de contribuer à mettre sans tarder un terme à l’occupation israélienne qui dure depuis 1967, à concrétiser la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967, et à parvenir à un règlement juste de toutes les questions relatives au statut final.
Elle prie également, par 82 voix pour, 25 voix contre et 53 abstentions, la « Division des droits des Palestiniens du Secrétariat » de continuer de suivre les événements ayant un rapport avec la question de Palestine, et d’organiser des réunions et des activités au niveau international en vue d’appuyer le mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
De même, l’Assemblée générale prie, par 172 voix pour, 8 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Hongrie, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 11 abstentions, le Département de la communication globale de continuer à exécuter son Programme d’information spécial sur la question de Palestine pour 2021-2023, avec la souplesse voulue pour tenir compte des événements qui pourraient avoir une incidence sur la question de Palestine.
Israël a estimé qu’au lieu de promouvoir la paix, ces résolutions renforcent des idées fausses au sujet du conflit ainsi que la position sans compromis des Palestiniens. Ces textes pressent également Israël à renoncer à sa souveraineté sur « nos sites les plus saints », s’est indignée la délégation. Les États-Unis ont regretté que l’Assemblée générale ait adopté un nombre disproportionné de résolutions « déséquilibrées » renforçant ainsi le « parti pris institutionnel » contre Israël.
L’État de Palestine a toutefois estimé que « sans action, sans responsabilisation et sans conséquence réelle », Israël continuera de violer les droits du peuple palestinien et les résolutions de l’ONU et ses engagements internationaux. Il faut utiliser tous les moyens disponibles, a exhorté la délégation, car c’est comme cela que toutes les formes de colonialisme ont été vaincues. La Palestine ne fait pas exception, a-t-elle insisté.
L’Assemblée générale a ensuite adopté sans mise aux voix la résolution sur la « suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix » et, par 90 voix pour, zéro voix contre et 52 abstentions, un texte consacré à la « promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » qui engage notamment les États Membres à promouvoir l’inclusion et l’unité dans les mesures prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Par cette résolution, elle salue également l’initiative engagée en vue d’ouvrir le corridor de Kartarpur Sahib.
Avant la mise aux voix, l’Inde a demandé la suppression du paragraphe faisant référence audit corridor, citant l’altération de son caractère sikh et l’inquiétude de la communauté sikhe à ce sujet.
La délégation a également déploré que l’Assemblée « échoue encore » à reconnaître la montée de la haine et de la violence à l’égard du bouddhisme, de l’hindouisme et du sikhisme. « La culture de la paix ne peut pas concerner que les religions abrahamiques », a fait valoir l’Inde selon laquelle le Pakistan aurait arbitrairement transféré le mois dernier la gestion du temple sikh sacré de Kartarpur Sahib Gurudwara à une autorité administrative non sikhe.
Le Pakistan a assuré avoir ouvert le corridor de Kartarpur Sahib à toutes les communautés sikhes du monde entier. « C’est une initiative pacifique », a insisté la délégation qui, dans le cadre d’un droit de réponse, a accusé le « régime fasciste indien » d’avoir adopté une stratégie pour éradiquer certaines minorités religieuses notamment musulmanes et sikhes.
L’Assemblée générale, qui a décidé de proroger ses travaux ainsi que ceux de la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires jusqu’au 21 décembre 2020, se réunira demain jeudi 3 décembre, à partir de 9 heures, au cours d’une session extraordinaire consacrée à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19).
QUESTION DE PALESTINE (A/75/35, A/75/195, A/75/310)
M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a déploré qu’en dépit de l’adoption, ces sept dernières décennies par l’Assemblée générale, de nombreuses résolutions et décisions affirmant le droit des Palestiniens à être libres, « rien n’a changé » et on cherche à nier les droits historique et juridique du peuple palestinien.
Il a brossé la situation qui prévaut sur le terrain y compris les tentatives « constantes » d’obliger le peuple palestinien à accepter le statu quo en lui infligeant souffrance et humiliation. Le moment est venu de choisir le camp de la justice et de respecter les droits historiques et juridiques du peuple palestinien, a affirmé M. Bozkir qui a souligné que la paix et la stabilité internationales ne se réaliseront pas sans la paix et la stabilité entre la Palestine et Israël.
Il a exhorté l’ONU à ne pas rester les bras croisés et à maintenir son attention sur la nécessité urgente de résoudre le conflit israélo-palestinien. De manière collective, a-t-il indiqué, nous devons faire respecter le droit international, protéger les paramètres établis pour une paix durable et mettre en œuvre toutes les résolutions de l’ONU sur la question palestinienne. Nous devons en outre soutenir les Palestiniens et Israël pour résoudre le conflit sur la base de la solution des deux États. Pour cela, la communauté internationale doit s’armer de courage et de résilience, a encore encouragé le Président de l’Assemblée générale.
M. Bozkir s’est ensuite déclaré profondément préoccupé par l’acuité des problèmes financiers de l’UNRWA alors que les besoins des 5,6 millions de réfugiés palestiniens ne cessent d’augmenter en raison de la pandémie de COVID-19. Il a prié les bailleurs de fonds de lui fournir un financement fiable et suffisant.
Intervenant en sa capacité de Vice-Présidente du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Namibie a déclaré que l’année 2020 avait infligé des difficultés sans précédent aux Palestiniens, aggravant notamment une situation économique déjà très grave. Elle s’est également préoccupée du fait que le plan d’annexion d’Israël ait été suspendu et pas annulé. Nous sommes à la croisée des chemins. Il faut une mobilisation urgente et cohérente et des solutions pour sauver la solution des deux États, a-t-elle affirmé. La délégation a ensuite présenté les projets de résolution A/75/L.32, A/75/L.33, A/75/L.34 et A/75/L.35, précisant qu’il s’agissait de prorogations techniques et qu’aucune modification de fonds n’avait été apportée aux textes.
L’Afghanistan, prenant la parole en tant que Rapporteur du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a présenté le dernier rapport du Comité (A/75/35), précisant notamment que celui-ci exhorte en particulier le Conseil de sécurité à mettre en œuvre ses résolutions pertinentes et à prendre des mesures contre les personnes et entités qui les violent, y compris par le moyen de sanctions.
Le Comité rappelle également et conformément aux résolutions 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité que toute décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de transfert d’ambassades dans cette ville est « nulle et non avenue ». Tous les États qui ont entrepris ces démarches sont appelés à y revenir, a souligné la délégation.
Le Comité souligne par ailleurs l’obligation des États et des entreprises à ne pas violer les droits du peuple palestinien, y compris dans les territoires palestiniens occupés. Il est en outre préoccupé par la propagation de la COVID-19 dans les territoires palestiniens occupés et salue les mesures prises par les autorités palestiniennes pour contenir l’épidémie. Le Comité appelle par ailleurs toutes les parties prenantes à soutenir et participer au financement de l’UNRWA.
L’État de Palestine a rappelé que 73 ans se sont écoulés depuis la décision de l’ONU de partition de la Palestine, qui continue d’avoir des effets incalculables sur les Palestiniens du fait du déni des droits élémentaires d’une population tout entière. La délégation a appelé à réaliser la paix et la sécurité, qui sont essentielles pour la région également, en appuyant, sans équivoque, le droit des Palestiniens à vivre dans l’indépendance dans leur foyer, un droit inaliénable. Elle s’est cependant dite fortement rassurée par les messages d’appui de tous les peuples et les nations du monde à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. La paix finira par l’emporter, a-t-elle appuyé, tout en ajoutant que « les déclarations ne suffisent plus ».
La délégation a lancé un appel urgent à l’action. Il est plus que temps que les États respectent leurs décisions prises au niveau international pour que l’on puisse enfin entrer dans une ère de paix faute de quoi, il est évident qu’Israël continuera à détruire les possibilités d’une paix durable. La Palestine ne peut être l’exception, car les Palestiniens tiennent debout et n’accepteront jamais moins que leurs droits légitimes et leur liberté. Le droit international est au centre du consensus international sur la Palestine, a-t-elle justifié.
La délégation a ajouté que sans action, sans responsabilisation et sans conséquence réelle, Israël continuera de violer les droits du peuple palestinien et les résolutions de l’ONU et ses engagements internationaux. Il faut utiliser tous les moyens disponibles, a exhorté la délégation, car c’est comme cela que toutes les formes de colonialisme ont été vaincues. La Palestine ne fait pas exception, a-t-elle insisté. La solution des deux États a été conçue par la communauté internationale et les dirigeants palestiniens ont eu le courage de l’accepter, a poursuivi la délégation, dénonçant qu’Israël, la Puissance occupante, continue à fouler au pied toutes les résolutions.
Elle a exigé que cessent l’occupation illicite et les plans d’annexion israéliens. Chaque jour qui passe, les colonies de peuplement s’élargissent et prospèrent sur les terres palestiniennes, a-t-elle décrié. Israël persiste à construire un mur, à confisquer des terres, à violer les sites sacrés et le statu quo du Haram Al Sharif. Et pendant ce temps, les Palestiniens sont transférés dans des camps ou des zones sans futur. Les écoles et les maisons palestiniennes sont détruites tandis que des enfants, des hommes et des femmes continuent d’être tués, arrêtés, de subir des détentions administratives et de croupir dans des geôles israéliennes. Israël impose ainsi un régime d’apartheid raciste, avec des contrôles de routine aux points de passage, ce qui fragmente le territoire palestinien en bantoustans.
Cela ressemble à de la purification ethnique, a accusé la délégation qui a constaté que les colons israéliens sont épaulés par l’armée israélienne dans leurs comportements agressifs contre les Palestiniens. La délégation s’est également inquiétée de la situation dans la bande de Gaza, devenue une prison à ciel ouvert où deux millions de personnes sont obligées de dépendre de l’UNRWA. Notant que l’Office connaît une crise financière sans précédent, la délégation a demandé la fin du blocus et de l’aide pour l’UNRWA pour qu’il puisse poursuivre son aide aux réfugiés.
Poursuivant, la délégation a souligné que l’aide et les « belles déclarations » ne suffiront jamais à résoudre le conflit, la seule solution étant de mettre fin à une situation « intenable », ce qui ne peut se faire que si la communauté internationale « rompt le cercle d’apaisement » autour des pratiques et exactions israéliennes, en mettant fin au « deux poids, deux mesures ». L’absence de conséquences des violations du droit international commises par Israël ne fait qu’encourager plus de violations, a estimé la délégation qui a réclamé la cessation du traitement d’exception réservé à Israël « séance tenante ». Il n’y a pas d’autres choix si nous voulons mettre fin à cette situation. La lutte contre l’impunité est aussi une obligation juridique, a insisté la délégation. Les résolutions de l’Assemblée générale sur le règlement pacifique de la question de Palestine, ainsi que la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, constituent un cadre du consensus international, qui ne s’est pas fissuré, en dépit des mesures punitives que continue d’infliger Israël, de même que l’administration Trump.
La délégation a exhorté à réactiver les perspectives de paix, notamment en appliquant la proposition du Président Abbas de convoquer une nouvelle conférence internationale. Le Quatuor et toutes les parties prenantes aux niveaux régional et international peuvent jouer un rôle déterminant. Elle a aussi demandé une assistance humanitaire continue des réfugiés palestiniens jusqu’à ce que soit appliqué leur droit au retour. Les mécanismes juridiques internationaux, en particulier la Cour pénale internationale et la Cour internationale de Justice, peuvent également être saisis pour faire justice aux Palestiniens pour toutes les activités illégales depuis tant de décennies.
Elle a également exigé l’interdiction du transport, de l’acheminement et de la vente des produits et marchandises produits dans les territoires occupés. Ce sera le signe d’un début de reddition de compte, la route vers une solution juste, a estimé la délégation. Pour mettre fin au conflit israélo-arabe, la paix est la seule voie à suivre, à travers des négociations, n’excluant pas d’autres mesures garantissant une solution juste et globale. La délégation a engagé tous les États à rejoindre les Palestiniens dans cette voie, celle du consensus international propice au dialogue. Elle a rejeté dans ce contexte les critiques à l’endroit du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Nous voici encore une fois à débattre de la question de Palestine, a constaté la Libye qui a reproché au Conseil de sécurité de ne pas avoir réussi à faire cesser les violations des droits fondamentaux des Palestiniens. Rappelant la résolution 2334 (2016) du Conseil qui demande à Israël de mettre fin à son occupation, la délégation a noté qu’Israël vient de publier un plan de construction de 5 000 logements supplémentaires, ce qui revient à empêcher la création d’un État palestinien viable. De plus, les colons rendent la vie des Palestiniens impossible, tandis que toute la bande de Gaza subit un siège qui fait d’elle « une prison à ciel ouvert ». La Libye a appelé à documenter toutes les exactions israéliennes, conformément au mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. La Puissance occupante utilise même la conjoncture dramatique de la pandémie de COVID-19 pour exercer davantage de pressions sur les Palestiniens et leurs représentants légitimes, a déploré la Libye, en appelant l’ONU à faire entendre raison à Israël. Passant à l’occupation du Golan syrien, la délégation a appelé à refuser toute remise en question des droits de la Syrie sur ce territoire occupé par Israël. Il est indispensable que l’ONU envisage des mesures pratiques pour la protection des civils, car les Israéliens abusent leurs droits de manière systématique et méthodique, a ajouté la Libye, assurant qu’en dépit de sa propre crise, elle restera solidaire des Palestiniens.
La Jordanie a réitéré son attachement au multilatéralisme et à la coopération internationale dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des crises qui en découlent. La délégation a souligné que le travail du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien permet à la question de Palestine de rester au cœur des préoccupations de la communauté internationale jusqu’à l’établissement d’un État palestinien indépendant, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Citant le Roi de Jordanie à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la délégation a évoqué deux choix possibles: soit la reconnaissance de l’État de Palestine, soit la poursuite de l’occupation israélienne, avec la violence et l’instabilité qu’elle engendre. La paix et la sécurité au Moyen-Orient sont « au bord du précipice » si Israël poursuit son occupation et ses pratiques illégales, notamment les colonies de peuplement illégales, les confiscations de terres, l’expulsion des Palestiniens de leur logement ou encore l’exploitation illégale de leurs ressources naturelles, a-t-il prévenu. La délégation a renvoyé à la déclaration conjointe jordano-palestinienne du 29 novembre à Al Aqaba qui a réaffirmé la responsabilité jordanienne sur la ville de Jérusalem et ses lieux saints. Aujourd’hui, l’UNRWA est confrontée à une crise aggravée par la COVID-19, a ajouté la délégation, en espérant que la conférence internationale de l’année prochaine sous son égide et celle de la Suède favorisera la poursuite de son mandat.
La Malaisie a continué de plaider en faveur d’une résolution de la question de Palestine fondée sur les paramètres établis et convenus au niveau international, en accord avec le droit international, la Charte des Nations Unies et les résolutions pertinentes. « Nous continuerons à soutenir la quête légitime des droits inaliénables du peuple palestinien sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. » La Malaisie reste également engagée à soutenir l’UNRWA, a poursuivi la délégation, appelant tous les États Membres à contribuer d’urgence à l’Office pour répondre aux besoins humanitaires et de développement de 5,7 millions de réfugiés palestiniens dans la région, en particulier pour lutter contre la pandémie. Par ailleurs, la Malaisie a appelé Israël à mettre fin à son occupation des terres palestiniennes et retirer ses troupes du territoire palestinien occupé et des États arabes environnants. « Israël doit cesser toutes ses activités de colonisation illégales, comme l’exige la résolution 2334 du Conseil de sécurité », a martelé la délégation. À cet égard, le délégation a pressé Israël de rétablir sa crédibilité et de revenir à la table des négociations avec la Palestine. La seule voie viable, à ses yeux, est une solution négociée à deux États. Dans ce contexte, la Malaisie soutient l’appel lancé par la communauté internationale, notamment par le Secrétaire général, pour que le Quatuor pour le Moyen-Orient trouve une voie mutuellement acceptable permettant aux parties de renouer avec un règlement pacifique négocié.
L’Inde a rappelé que le négociateur palestinien, Saeb Erekat, était attaché à la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien. La délégation a noté que l’ONU a été fondée il y a 75 ans et que le conflit palestinien est presque aussi ancien. Pourtant, les aspirations du peuple palestinien à un État indépendant restent inaccomplies. Les négociations de paix sont enlisées depuis 2014 et l’évolution de la situation sur le terrain n’est pas propice à leur reprise. Toutefois, l’Inde a salué le retour des négociations entre Palestiniens et Israéliens et souhaité que cela puisse déboucher sur une solution à deux États. L’Inde a appelé les parties à s’abstenir de mesures qui nuiraient à la reprise des négociations. Ayant toujours soutenu la juste cause du peuple palestinien, le pays a, au fil des ans, investi dans le renforcement des capacités en ressources humaines des Palestiniens. L’Inde fournit chaque année 250 bourses à des étudiants palestiniens et œuvre à solidifier les institutions, un investissement essentiel pour favoriser la création d’un État palestinien souverain. Reconnaissant la grave crise de l’UNRWA, l’Inde a affirmé avoir multiplié par quatre, son appui ces dernières années et promis 10 millions de dollars dans les deux ans qui viennent. Ce partenariat avec l’UNRWA est un investissement dans la paix et la stabilité dans la région, a-t-elle souligné.
Le Koweït a réitéré son attachement sans faille à la juste cause des Palestiniens visant l’autodétermination et la jouissance de tous leurs droits fondamentaux. La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’aggraver les souffrances des populations du Moyen-Orient, déjà aux prises avec des crises multiples au centre desquelles la question de Palestine, qui demeure vitale pour les nations arabes et musulmanes. Le Koweït a déploré que le peuple palestinien subisse à la fois une occupation étrangère et les répercussions de la pandémie dans tous les secteurs de la vie. Alors même que l’Autorité palestinienne s’efforce de prévenir la propagation du virus, tout en faisant face à un blocus et à une réduction de ses ressources financières, Israël en profite et persiste dans ses pratiques illégales, notamment en construisant de nouveaux logements dans les colonies de peuplement sur les terres palestiniennes occupées en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. La délégation a déploré la violence perpétrée par des colons israéliens à l’encontre de Palestiniens, la confiscation des biens de nombreuses familles palestiniennes, qui n’ont nulle part où aller, le tout sans aucun établissement des responsabilités. Il faut redoubler d’efforts pour mettre fin à ces souffrances inutiles avec la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Pour ce faire, a estimé le Koweït, il est indispensable de reprendre les pourparlers sur la base d’un calendrier clair en vue d’un règlement juste et global de la question.
Du point de vue des Émirats arabes unis, la communauté internationale doit trouver de « nouveaux moyens » de résoudre ce conflit, en réexaminant ceux du passé. Les Émirats restent attachés à la cause palestinienne, qui fait partie de ses priorités internationales. Pour cette raison, ils n’ont pas hésité à se rapprocher des initiatives « justes » qui permettent de défendre les droits du peuple palestinien. À titre d’exemple, les Émirats ont obtenu le gel des colonies dans les territoires palestiniens occupés, par le biais de la signature d’un accord de paix avec Israël. Cet accord permet de répondre aux objectifs de la communauté internationale. Par ailleurs, la position des Émirats arabes unis reste celle du Groupe arabe, à savoir une condamnation de l’extension des colonies israéliennes au-delà des frontières de 1967.
La Chine a déclaré que la communauté internationale n’a cessé de promouvoir une solution durable à la question palestinienne. Elle a appuyé la juste cause des Palestiniens et regretté « l’enlisement » du processus de paix, ainsi que la recrudescence des tensions entre Palestiniens et Israéliens. La délégation a plaidé pour la solution des deux États et appelé à sa mise en œuvre. Les parties doivent s’engager dans des pourparlers de paix et s’abstenir de toute mesure susceptible d’alimenter le conflit. La délégation a demandé que la question palestinienne ne soit pas marginalisée. Elle doit être la priorité de la communauté internationale, a déclaré la Chine. La délégation a ensuite appuyé l’initiative du Président Abbas visant à convoquer une conférence internationale l’année prochaine, avant de demander un soutien accru à l’UNRWA. « Nous devons aider la Palestine à lutter contre la pandémie », a déclaré la délégation, en ajoutant que la Chine a fourni des équipements de protection personnelle. Enfin, préoccupée par la recrudescence des tensions dans la région du Golfe, la délégation chinoise a appelé les pays concernés à œuvrer à leur apaisement.
Année après année, le débat au sein de cette instance ne parvient à aucune solution réaliste ni à aucun changement utile de la situation au Moyen-Orient, a amèrement constaté la délégation d’Israël. Et si la solution définitive « nous échappe », c’est parce que tout simplement, selon elle, les débats ignorent la réalité sur le terrain. « Tous les ans, les États Membres répètent les mêmes mots d’ordre et votent en faveur de résolutions contre-productives », a-t-elle déploré, critiquant une « position d’opposition » loin de toute recherche de règlement du conflit et voyant dans la multiplication de résolutions autant d’exemples de la manière dont le discours dans cette enceinte est « coupé de tout ce qui se produit hors de ces murs ».
Israël a rappelé à cet égard, les négociations initiées en juillet 2000 sous l’administration Clinton pour parvenir à la paix entre les parties. Des négociations balayées, selon la délégation, d’« un revers de la main » par le Président Yasser Arafat. Bien plus, a-t-elle regretté, elles aient donné lieu à l’Intifada. Et toutes les nouvelles tentatives visant à attirer les Palestiniens vers la cause de la paix ont échoué et attisé le terrorisme qui a propagé la terreur dans les collectivités israéliennes. Il s’agit purement et simplement du rejet de la paix, a-t-elle dénoncé.
Elle a critiqué les diverses résolutions qui ne sont pas réalistes et n’ont pour but que d’accuser Israël et de prétendre que la « soi-disant question de la Palestine est le cœur même du conflit au Moyen-Orient ». Elle a rappelé qu’en septembre dernier, Israël a signé avec les Émirats arabes unis et Bahreïn des accords de paix historique, suivi d’un accord de même nature avec le Soudan, déplorant que la résolution de cette année omette de les mentionner. Cela prouve que l’ONU ne tient aucun compte des événements historiques qui changent le cours des choses et qui ont lieu dans la région. Au lieu d’encourager les Palestiniens à voir comment ces accords sont porteurs de transformation dans la région et peuvent produire une paix avec Israël, la présente institution a voté pour des résolutions partiales, ce qui gâche l’occasion de relancer les négociations. « Il est temps que cette institution reconnaisse que la démarche suivie jusqu’à présent pour le règlement de ce conflit a échoué », a martelé la délégation.
L’Égypte a observé que le rapport du Secrétaire général fait état d’une détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés en raison des pratiques israéliennes, aujourd’hui aggravées par les répercussions de la pandémie de COVID-19. Dénonçant la poursuite des destructions de biens palestiniens, de l’implantation de colonies en Cisjordanie occupée, des détentions de femmes et d’enfants et du siège de la bande de Gaza, la délégation a estimé que ces agissements entravent tout règlement de la question de Palestine. Cette situation contredit le droit international et profite aux mouvements extrémistes qui sèment la violence et les idéologies dévastatrices, ce qui risque de prolonger le conflit durant des décennies. L’Égypte a toujours considéré que la question de Palestine constitue le « point d’ancrage » de la stabilité au Moyen-Orient. Son règlement doit, selon elle, passer par la création d’un État palestinien indépendant, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale. Dans ce contexte, la délégation s’est félicitée des efforts du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien visant à sensibiliser l’opinion publique internationale à la justesse de cette cause. Nous entendons poursuivre nos efforts à l’échelle internationale en faveur de la question de Palestine, notamment en appuyant les principes de la Charte des Nations Unies, en particulier le droit du peuple à disposer de lui-même, a-t-elle affirmé, se disant favorable à l’ensemble des projets de résolution présentés.
La Norvège a rendu hommage à Saeb Erekat, décédé en novembre dernier. Elle a plaidé pour la solution des deux États, la seule viable afin de parvenir à une paix durable. Elle a salué la reprise de la coopération entre Palestiniens et Israéliens et appelé à faire fond sur ce nouvel élan. Les parties doivent reprendre leur dialogue en vue de régler les questions en suspens, a déclaré la Norvège, en leur apportant son aide. La délégation a aussi salué le processus de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Elle a ensuite souligné la situation budgétaire critique de l’Autorité palestinienne et l’augmentation alarmante des cas de COVID-19 à Gaza. L’UNRWA fait face à la plus grave situation budgétaire de son histoire mais continue néanmoins d’apporter une aide à des millions de Palestiniens, a déclaré la délégation, en appelant les donateurs à tenir leurs promesses. Enfin, la Norvège s’est dite inquiète devant l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, y voyant un obstacle de taille à la solution des deux États.
La Turquie a déclaré que les souffrances du peuple palestinien ne font que s’aggraver chaque année, tandis que les pratiques israéliennes sapent tous les efforts de paix. Dans ce contexte, il est « injuste » de demander aux Palestiniens de faire des concessions et d’accepter l’idée que les paramètres de base pour la création de l’État de Palestine ne sont plus d’actualité. La solution des deux États est la seule manière de parvenir à une paix entre Israéliens et Palestiniens, a fait valoir la délégation, ajoutant que la reconnaissance de l’État de Palestine est un moyen d’y parvenir. La Turquie s’est également alarmée de la situation à Gaza, où plus de la moitié de la population est sans emploi, soit le plus haut taux de chômage au monde. Pour cette raison, la délégation a appelé à un soutien à l’UNRWA. Elle a plaidé aussi pour une redynamisation des efforts de paix, en appuyant notamment la proposition du Président palestinien Abbas de convoquer une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient.
Le Qatar a estimé que les déclarations précédentes reflétaient l’appui massif à la cause palestinienne. Le peuple palestinien a toujours bénéficié de ce soutien, mais la communauté internationale n’est jamais parvenue à le faire fructifier par une solution à deux États avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi qu’à mettre fin à l’occupation et à résoudre la question des réfugiés. En faveur des résolutions adoptées annuellement, car elles se fondent sur le droit international, les coutumes du droit international et les droits humains, le Qatar a dénoncé les tentatives par Israël d’annexer les territoires palestiniens et de changer la composition démographique de Jérusalem, contrevenant au droit international. Préoccupé par la dégradation économique dans la bande de Gaza, le Qatar poursuit son appui politique et humanitaire aux Palestiniens, via notamment des dons cumulés de 1 milliard de dollars au fonds pour le développement et au Comité pour la reconstruction de Gaza, accompagnés d’efforts financiers dirigés vers la scolarisation des enfants de Gaza. Le Qatar a jugé le rôle de l’UNWRA « fondamental » et « incontestable ».
La délégation de Cuba a réitéré son opposition au « pacte du siècle », élaboré par l’Administration américaine actuelle, qui n’envisage pas la création d’un État palestinien et ignore la solution des deux États historiquement soutenue par l’ONU, le Mouvement des pays non alignés, la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique (OIC) et d’autres acteurs internationaux. Poursuivant, Cuba a condamné la décision des États-Unis de reconnaître le Golan syrien occupé comme territoire israélien, ce qui constitue une violation grave et flagrante de la Charte des Nations Unies, du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 (1981). « Nous continuerons à soutenir la demande du Gouvernement de la République arabe syrienne de reconquérir le plateau du Golan », a affirmé la délégation cubaine, appelant, une fois de plus, à un retrait total et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés. Il y a tout juste 24 heures, nous avons célébré la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, a-t-elle rappelé, avant de plaider pour le soutien du peuple palestinien par des « actes plutôt que par des paroles ». Soutenons sans réserve les actions qui permettront de lancer un processus politique de négociations dans lequel, a-t-elle conclu, les droits inaliénables du peuple palestinien seront garantis et une paix juste et durable sera réalisée pour tous les peuples de la région.
Le Maroc a critiqué les mesures unilatérales entreprises par Israël dans le territoire palestinien qui sapent la paix et exacerbent les tensions dans la région. Il a appelé à préserver le statut particulier de Jérusalem en tant que ville de paix. « C’est une des questions de la solution définitive », a-t-il insisté avant de rappeler que le Roi Mohamed VI a signé en 2019 avec le pape François une déclaration sur le rôle de Jérusalem en tant que centre de dialogue entre les trois grandes religions monothéistes. La délégation du Maroc a estimé que cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien doit être l’occasion pour la communauté internationale de renforcer chaque année les efforts en vue de trouver une solution pacifique à la préservation des droits légitimes du peuple palestinien. Le Maroc a redit qu’il appuie l’avènement d’un État de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale.
Les Maldives ont indiqué que la détérioration de la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé souligne le rôle vital joué par l’UNRWA et appelé les États Membres à continuer d’appuyer cette agence. Israël continue de priver les Palestiniens de toute dignité par le biais d’arrestations arbitraires, de discriminations ou encore de détentions administratives, y compris d’enfants. Les Maldives appellent la communauté internationale à protéger et promouvoir les droits des plus vulnérables en Palestine, conformément au droit international. La délégation a rappelé que plus de 140 pays ont reconnu l’État de Palestine, ajoutant que « la volonté de la communauté internationale est des plus claires ». Le plan d’annexion d’Israël est la démonstration éclatante de son mépris pour la volonté de paix de la communauté internationale, ont déclaré les Maldives. La délégation a estimé qu’Israël continue de défier le Conseil de sécurité, en ne se conformant pas à ses résolutions. L’impunité avec laquelle les forces israéliennes agissent dans le Territoire palestinien occupé est une menace à un ordre international régi par des règles. La délégation a estimé qu’il ne pourra y avoir de paix tant que le peuple palestinien sera opprimé. « Nous ne pouvons en conséquence accepter une reconnaissance d’Israël qui ne s’accompagnerait pas de la restauration et de la reconnaissance universelles des droits du peuple palestinien, par la communauté internationale et par Israël. »
Le Japon a adressé ses condoléances à l’Autorité palestinienne à la suite du décès du négociateur Saeb Erekat le 10 novembre dernier. Il a renouvelé son soutien aux aspirations du peuple palestinien à se doter d’un État et a encouragé les mesures visant à instaurer la confiance entre les parties. Le Japon a également réitéré son soutien à la solution des deux États, dans lesquels Israéliens et Palestiniens vivraient côte à côte dans la paix et la sécurité. Appelant les parties à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution négociée, la délégation a estimé que les mesures unilatérales qui peuvent préjuger du statut final ne sont pas acceptables. Il y a quatre ans, a-t-elle rappelé, le Japon a voté en faveur de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité et, depuis lors, la situation n’a cessé de se détériorer.
La délégation a réaffirmé que les activités de peuplement, y compris à Jérusalem-Est, constituent une violation du droit international et a déploré profondément la poursuite de ces agissements ainsi que les démolitions de structures palestiniennes. Tout en exhortant, à nouveau, Israël à cesser ces activités, elle a souligné que la violence reste également un risque majeur pour la paix et compromet tout règlement pacifique du conflit. Dans ce contexte, elle a salué la décision de l’Autorité palestinienne de relancer la coopération avec Israël, y voyant un moyen de rétablir la confiance en vue de négociations futures. Depuis des décennies, a-t-elle ajouté, le Japon s’emploie à aider les Palestiniens à parvenir au développement économique. Il continuera à le faire, notamment par le biais de l’opération, « Couloirs pour la paix et la prospérité », qu’il a lancée, en 2006, et qui permet aux entreprises palestiniennes d’exporter leurs produits via la Jordanie. La Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie orientale, lancée en 2013, continue également, selon elle, d’être essentielle pour le développement de la Palestine.
Le Japon s’est par ailleurs dit préoccupé par la nette augmentation des cas de COVID-19 dans la bande de Gaza. Il a assuré qu’il continuera à apporter des contributions volontaires à l’UNRWA afin d’atténuer les souffrances des réfugiés palestiniens. Il lui a versé 13 millions de dollars cette année et a fourni, parallèlement, une aide bilatérale à l’Autorité palestinienne pour la construction d’écoles et l’appui aux camps de réfugiés.
La Tunisie a réaffirmé la nécessité d’un engagement de la communauté internationale en faveur de la cause palestinienne, notant dans les rapports du Secrétaire général une détérioration de la situation économique, sociale et humanitaire dans les territoires palestiniens y compris Jérusalem-Est. De plus, la poursuite de la politique expansionniste israélienne accroît la souffrance du peuple palestinien dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Louant les efforts des organisations internationales et du Comité des droits inaliénables du peuple palestinien pour aider les Palestiniens à recouvrer leurs droits sur leur territoire, la Tunisie a rappelé que la paix au Moyen-Orient passe par un retrait d’Israël des territoires occupés y compris du Golan, et a rappelé l’engagement du Président tunisien pour ces droits « imprescriptibles ». La délégation a par ailleurs appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités vis-à-vis des Palestiniens et des occupations illégales de territoire, prévenant que négliger cette cause et la souffrance des Palestiniens contribuerait à une « grave déstabilisation de la région ». « La paix doit être un choix stratégique, qui implique de mettre un terme à des siècles d’injustice », a dit sa délégation. Elle a appelé à une conférence internationale regroupant toutes les parties prenantes et plaidé pour la protection des civils par les organisations internationales, la fin du « siège » des territoires palestiniens et une aide accrue en période de pandémie. Soulignant le rôle vital de l’UNRWA, la Tunisie a demandé à la communauté internationale d’augmenter son aide humanitaire et a salué les récentes manifestations d’unité intrapalestinienne.
La délégation de Bahreïn a assuré de son attachement à la « cause palestinienne » et à la paix au Moyen-Orient, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Le Royaume de Bahreïn a, dans ce contexte, normalisé ses relations avec Israël dans l’intérêt de la région et celui du peuple frère de Palestine, a déclaré la délégation, appelant les Nations Unies à renforcer la dynamique de la paix, dans l’intérêt des peuples et de la cohabitation pacifique.
Le Bangladesh a déclaré que, le mois dernier, le Gouvernement israélien a approuvé la construction de milliers de nouveaux logements dans les territoires palestiniens occupés, occasionnant ainsi des démolitions et expulsions supplémentaires et créant une concurrence pour l’accès aux ressources. La communauté internationale doit tenir ses promesses et ne pas laisser des laissés-pour-compte, a souligné délégation, avant de faire part de son attachement à la cause palestinienne et à la souveraineté de la Syrie sur le Golan syrien occupé.
L’Afrique du Sud a rappelé son soutien indéfectible au respect des droits inaliénables du peuple palestinien, notamment l’autodétermination et l’indépendance, et à l’avènement d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale. Elle a demandé l’organisation d’une conférence de paix internationale visant à aider les parties sur toutes les questions en souffrance et à offrir les garanties attendues. La délégation a fustigé la poursuite des colonies de peuplement par Israël avant de condamner la démolition récente d’un village dans la vallée du Jourdain. Elle a appelé Israël à cesser toutes les démolitions dans le contexte de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) .
Le Pakistan a déploré les décennies d’humiliation du peuple palestinien et la persistance d’une situation humanitaire difficile exacerbée par la pandémie de COVID-19. « La tragédie palestinienne est celle de l’échec commun de la communauté internationale », a insisté la délégation avant d’appeler à cesser de saper la solution à deux États. Elle s’est particulièrement inquiétée des difficultés financières de l’UNRWA qui apporte un soutien quotidien à cinq millions de réfugiés palestiniens. Le seul règlement pacifique acceptable est celui qui réponde aux aspirations des Palestiniens dont l’établissement d’un État indépendant viable avec Jérusalem-Est comme capitale, a insisté la délégation.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (A/75/195, A/75/297)
La République arabe syrienne a appelé à exiger d’Israël, Puissance occupante, qu’elle se retire du Golan syrien occupé. L’Assemblée générale doit rappeler que toutes mesures prises par Israël pour faire appliquer son droit et ses lois sur le Golan sont nulles et non avenues et sans effet juridique, a-t-elle affirmé.
Soulignant que le Golan syrien occupé et son annexion de facto sont un obstacle à une paix juste, durable et définitive dans la région, la Syrie a notamment dénoncé l’incapacité à faire appliquer les résolutions visant à mettre fin à l’occupation, alertant que cela ne fait qu’exacerber les obstacles à la paix dans la région. La délégation a également décrié la reconnaissance par le Gouvernement américain de Jérusalem comme capitale d’Israël, « la Puissance occupante ». « Cela revient à appuyer l’élargissement des colonies et à les considérer comme un fait accompli », a-t-elle déploré. Il s’agit de décisions unilatérales sans fondement politique, juridique ou moral pour dicter les destinées des peuples et décider du sort de territoires qui ne lui appartiennent pas: ce sont des territoires qui font partie de la Syrie ou de la Palestine.
Il est honteux, a poursuivi la délégation, que 100 ans après le crime de la déclaration de Balfour que les États-Unis reproduisent à présent ce crime à Jérusalem-Est et dans le Golan, au lieu de faire progresser une paix juste au Moyen-Orient. Elle a regretté que l’actuelle Administration américaine, « qui vit ses derniers jours », ait renié ses engagements passés avant d’exiger que l’ONU prenne des mesures immédiates pour mettre fin à l’occupation israéliennes des territoires arabes occupés. La Syrie a le droit souverain sur le territoire du Golan dans les limites de 1947, et cela n’est pas sujet à discussion, ni à négociation! s’est-elle exclamée.
QUESTION DE PALESTINE
Explications de vote avant le vote
L’Argentine a dit qu’elle était préoccupée par les activités de colonisation israéliennes qui doivent cesser car elles vont à l’encontre du droit international, entravent la paix et affaiblissent les perspectives de la solution des deux États tout en provoquant un statu quo insoutenable. Elle a ajouté que les dirigeants palestiniens doivent répondre sérieusement aux préoccupations sécuritaires d’Israël. Le statut final de Jérusalem devrait être déterminé par les parties lors des négociations bilatérales, a estimé l’Argentine qui a terminé en soutenant des négociations le plus tôt possible visant à mettre fin à l’occupation du Golan syrien par Israël.
Israël a estimé que ces résolutions ne font pas la promotion de la paix mais renforcent au contraire des idées fausses au sujet du conflit ainsi que la position sans compromis des Palestiniens. Ces textes les convainquent qu’il n’est pas nécessaire de négocier parce que l’ONU se battra pour eux. C’est également contraindre Israël à renoncer à sa souveraineté sur « nos sites les plus saints ». De telles mesures vont à l’encontre de notre État et de sa juridiction et cela, « nous ne pouvons jamais l’accepter ».
Les États-Unis ont affirmé vouloir continuer de prendre des mesures actives pour la paix et la stabilité au Proche-Orient. Comme le démontre le soutien américain apporté aux Accords d’Abraham, conclus par Israël avec les Émirats arabes unis d’une part, avec Bahreïn d’autre part, nous voulons garantir la prospérité dans la région, a indiqué la délégation. Elle s’est toutefois déclarée « déçue mais pas surprise » que l’Assemblée générale ait adopté un nombre disproportionné de résolutions « déséquilibrées » renforçant le parti pris institutionnel contre Israël. Cela sape la confiance et ne permet pas de créer un contexte international propice à la paix, a-t-elle souligné, jugeant que ces textes recyclent des discours anciens et hypothèquent l’impartialité des Nations Unies. Il est troublant, selon elle, que l’ONU et les institutions internationales soient utilisées contre Israël de manière injuste. De plus, ces projets de résolution ne disent rien sur les attaques terroristes perpétrées par le Hamas contre Israël. C’est pourquoi la délégation votera contre ces projets de texte partiaux qui nous éloignent de véritables progrès et encourage les autres États Membres à faire de même.
Adoption des résolutions L.32 à L.35
Selon les termes de la résolution « Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien » (A/75/L.32), adopté par 91 voix pour, 17 voix contre et 54 abstentions, l’Assemblée générale prie ledit Comité de continuer de tout mettre en œuvre pour promouvoir l’exercice effectif des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination, de contribuer à mettre sans tarder un terme à l’occupation israélienne qui dure depuis 1967, à concrétiser la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967, et à parvenir à un règlement juste de toutes les questions relatives au statut final, et de mobiliser l’aide et le soutien de la communauté internationale en faveur du peuple palestinien.
Elle prie en outre le Comité de continuer d’apporter son concours et son soutien aux organisations de la société civile palestinienne et de faire participer d’autres organisations de ce type et des parlementaires à ses travaux. Elle invite tous les gouvernements et toutes les organisations à apporter leur concours et leur soutien au Comité dans l’exécution de ses tâches.
Selon les termes de la résolution « Division des droits des Palestiniens du Secrétariat » (A/75/L.33), adopté par 82 voix pour, 25 voix contre et 53 abstentions, l’Assemblée générale prie la Division de continuer de suivre les événements ayant un rapport avec la question de Palestine, et d’organiser des réunions et des activités au niveau international en vue d’appuyer le mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Elle prie également la Division de continuer à organiser tous les ans, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, une exposition sur les droits des Palestiniens ou une manifestation culturelle, sous la direction du Comité et en coopération avec la Mission permanente d’observation de l’État de Palestine.
Par la résolution « Règlement pacifique de la question de Palestine » (A/75/L.34), adopté par 147 voix pour, 7 voix contre (Autriche, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 9 abstentions (Brésil, Cameroun, Guatemala, Honduras, Madagascar, Malawi, Palaos, Rwanda et Soudan du Sud), l’Assemblée générale souligne qu’il est urgent de déployer collectivement des efforts pour engager des négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final dans le processus de paix au Moyen-Orient sur la base des mandats de longue date et de paramètres clairs et selon le calendrier énoncé par le Quatuor dans sa déclaration du 21 septembre 2010. Le texte demande une fois de plus aux parties de redoubler d’efforts, y compris par le biais de négociations constructives, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de parvenir à un règlement juste, durable et global.
Par ce texte, l’Assemblée générale demande qu’une conférence internationale soit organisée à Moscou en temps voulu, comme l’a envisagé le Conseil de sécurité dans sa résolution 1850 (2008), en vue de promouvoir et d’accélérer la conclusion d’un règlement de paix juste, durable et global.
Elle demande aux deux parties d’agir de façon responsable dans le respect du droit international et de leurs précédents accords et obligations, tant dans leurs politiques que dans leur action, afin d’inverser d’urgence, avec l’appui du Quatuor et d’autres parties intéressées, les tendances négatives, y compris toutes les mesures prises sur le terrain qui contreviennent au droit international, et de mettre en place les conditions nécessaires à la création d’un horizon politique crédible et à la promotion des efforts de paix.
Le texte demande notamment à Israël, Puissance occupante, de s’acquitter rigoureusement des obligations qui lui incombent en vertu du droit international et de rapporter toutes les mesures contraires au droit international, y compris toutes les activités unilatérales menées dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, qui visent à modifier la nature, le statut et la composition démographique du Territoire et qui préjugent de l’issue finale des négociations de paix.
Le texte souligne qu’il importe, en particulier, de mettre immédiatement fin à toutes les activités d’implantation de colonies de peuplement, à la confiscation de terres et aux démolitions de maisons, de rechercher des mesures visant à assurer la responsabilité, de libérer les prisonniers et de mettre fin aux arrestations et aux détentions arbitraires. Il souligne également qu’il faut respecter et préserver l’unité, la continuité et l’intégrité de tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.
Par ce texte, l’Assemblée générale demande qu’Israël se retire du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est; que les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels viennent le droit à l’autodétermination et le droit de créer un État indépendant, soient réalisés; et que soit apportée une solution juste au problème des réfugiés de Palestine conformément à sa résolution 194 (III) du 11 décembre 1948.
Par la résolution « Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de la communication globale du Secrétariat » (A/75/L.35), adopté par 172 voix pour, 8 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Hongrie, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 11 abstentions, l’Assemblée générale prie le Département, agissant en coopération et coordination étroites avec le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de continuer à exécuter son programme d’information spécial pour 2021-2023, avec la souplesse voulue pour tenir compte des événements qui pourraient avoir une incidence sur la question de Palestine.
Explications de vote après le vote
La Hongrie a indiqué être en faveur d’une approche constructive quant à ses relations avec Israël. Elle a ainsi été le premier pays européen à saluer la normalisation historique entre Israël et plusieurs États arabes. Ce processus bénéficie à tous et nous en sommes ravis, a-t-elle affirmé, souhaitant que cette même approche soit adoptée dans les efforts déployés sur le plan multilatéral. La Hongrie est prête à prendre sa part dans ces efforts mais elle fait part de ses réserves lorsqu’elle constate que l’approche choisie est déséquilibrée. Pour la délégation, les efforts internationaux devraient se concentrer sur la coopération avec le Moyen-Orient et les pays d’Afrique du Nord plutôt que de favoriser une approche unilatérale et partiale qui sape nos travaux à l’ONU. À cette aune, la Hongrie appuie les résolutions sur le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, sur la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat et sur le Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de la communication globale du Secrétariat.
L’Union européenne, par la voix de l’Allemagne, a précisé que le terme « gouvernement palestinien » inscrit dans les résolutions fait référence à l’Autorité palestinienne. Elle a ajouté que les termes utilisés dans les résolutions peuvent être interprétés comme une reconnaissance de l’État de Palestine sans préjudice des positions individuelles des États Membres et de l’adhésion de ces États aux traités mentionnés dans les résolutions.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Adoption de la résolution L.29
Par la résolution sur « Le Golan syrien » (A/75/L.29) présenté par l’Égypte et adopté par 88 voix pour, 9 contre (Australie, Brésil, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 62 abstentions, l’Assemblée générale déclare que la décision du 14 décembre 1981, par laquelle Israël a imposé ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé, est nulle et non avenue et sans validité aucune, comme le Conseil de sécurité l’a confirmé dans sa résolution 497(1981), et demande à Israël de la rapporter.
Elle demande à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et de respecter les garanties et engagements précédemment souscrits. Elle exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.
Explications de vote après le vote
L’Argentine a dit qu’elle était préoccupée par les activités de colonisation israéliennes qui doivent cesser car elles vont à l’encontre du droit international, entravent la paix et affaiblissent les perspectives de la solution des deux États tout en provoquant un statu quo insoutenable. Elle a ajouté que les dirigeants palestiniens doivent répondre sérieusement aux préoccupations sécuritaires d’Israël. Le statut final de Jérusalem devrait être déterminé par les parties lors des négociations bilatérales, a estimé la délégation qui a ensuite appelé à la reprise des négociations le plus tôt possible pour mettre fin à l’occupation du Golan syrien par Israël.
La République de Moldova a pris la parole pour dire s’être abstenue au cours du vote.
Pour la République islamique d’Iran, les États Membres ont exprimé leur soutien à la cause du peuple palestinien, demandant au « régime occupant » de répondre des crimes qu’il commet à l’encontre des femmes et des enfants palestiniens en particulier. La question palestinienne reste la crise la plus longue à laquelle nous sommes confrontés et après plus de 70 ans, ce régime continue de violer la dignité et les droits fondamentaux du peuple palestinien et d’autres arabes vivant sous occupation.
La délégation iranienne a également pointé Israël pour dénoncer le récent assassinat « lâche » d’un scientifique iranien, le qualifiant de terrorisme d’État. Un tel acte doit être rejeté et condamné par la communauté internationale, a-t-elle affirmé, soulignant que l’Iran se réserve le droit de défendre sa population et ses intérêts.
L’État de Palestine a remercié les délégations pour leur soutien, soulignant que l’élément central de tous les textes adoptés ce jour est la recherche d’un règlement pacifique à la question palestinienne et la cessation de l’occupation israélienne. La délégation a expliqué qu’il existe toujours un consensus fort sur les axes d’une solution à la question palestinienne. Elle a ensuite entendu répondre aux « remarques offensantes » faites par Israël qui a parlé de la « soi-disant » question palestinienne, alors que celle-ci est à l’ordre du jour de la communauté internationale depuis des décennies. Elle a accusé Israël de vouloir détruire le peuple palestinien et de fouler aux pieds le droit international. Il est temps qu’Israël rende des comptes, a-t-elle dit. Enfin, la délégation a affirmé qu’aucune partie n’a fait montre d’une plus grande volonté de compromis que la Palestine et réclamé une action résolue pour mettre fin à ce conflit une bonne fois pour toutes.
CULTURE DE PAIX (A/75/233)
Le Maroc s’est dit convaincu que le renforcement du multilatéralisme est l’outil indispensable pour renforcer la culture de la paix. La délégation a dit que le Maroc avait une forte tradition de rencontre et de brassage de différentes cultures et religions. Illustrant son propos, elle a indiqué que les lieux de pèlerinage judaïques sont légions dans toutes les parties du Maroc. Elle a également estimé que la visite historique du pape François au Maroc les 30 et 31 mars 2019 à l’invitation du Roi du Maroc était une démonstration éloquente du rôle que joue le Maroc dans la compréhension interculturelle.
Elle a salué les initiatives de l’UNESCO dans la promotion du dialogue interculturel et la contribution qu’elle apporte au dialogue interreligieux, ainsi que les activités qu’elle mène en faveur d’une culture de paix et de non-violence. Elle a aussi salué la contribution de l’Alliance des civilisations dans ces domaines. La délégation a ensuite parlé des efforts déployés par le Maroc pour promouvoir l’histoire et la culture juive du Maroc dans les cours des écoles primaires. Le Maroc a également initié de nombreux plans visant à promouvoir une culture de la paix, notamment le Plan d’action de Rabat sur l’interdiction de l’appel à la haine nationale, raciale ou religieuse et celui de Fès visant à lutter contre les incitations à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence.
L’Inde a assuré que son pays a toujours cherché à renforcer la culture de compréhension, de tolérance et de respect des religions, des cultures et des droits de l'homme, héritée du Mahatma Gandhi. De plus, l’Inde n’est pas seulement le pays de naissance de l’hindouisme, du bouddhisme, du jaïnisme et du sikhisme, mais aussi une terre d’enseignement de l’islam, du christianisme, du judaïsme et du zoroastrisme. Sur ces terres, la tradition du soufisme a également pris racine, a expliqué la délégation. Aujourd’hui, toute personne pratiquant une de ces religions majeures peut trouver sa place en Inde, qui, depuis des millénaires, est une terre d’accueil pour toutes les personnes persécutées. L’Inde a appuyé le projet de résolution présenté par le Bangladesh. Elle a réaffirmé la ferme condamnation de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de l’antichristianisme. Toutefois, a déploré la délégation, l’Assemblée échoue encore à reconnaître la montée de la haine et de la violence à l’égard du bouddhisme, de l’hindouisme et du sikhisme. « Pourquoi une telle sélectivité », s’est-il interrogé, faisant référence à la destruction des bouddhas de Bamyan, de temples hindouistes et bouddhistes et au « nettoyage » visant ces minorités religieuses dans certains pays. Or, l’hindouisme compte 1,2 milliard d’adeptes, contre 535 millions pour le bouddhisme et 30 millions de sikhs. Il est temps que les attaques contre ces religions soient ajoutées à la liste sur laquelle figure les trois religions abrahamiques dans la résolution. « La culture de la paix ne peut pas concerner que les religions abrahamiques », a fait valoir la délégation. L’Inde a ensuite accusé le Pakistan d’avoir violé la résolution sur la culture de la paix adoptée l’an dernier par l’Assemblée générale. Selon elle, le Pakistan a arbitrairement transféré le mois dernier la gestion du temple sikh sacré de Kartarpur Sahib Gurudwara à une autorité administrative non sikhe, allant ainsi à l’encontre de la religion Sikh.
L’Azerbaïdjan s’est félicité que l’Assemblée générale ait adopté un nombre croissant de résolutions au titre du point relatif à la « culture de paix » avec la majorité écrasante des États Membres, ce qui témoigne, selon lui, de la primauté et de l’urgence accordées par la communauté internationale à ce sujet.
De l’avis de la délégation, il est essentiel que l’ONU continue de mobiliser le monde contre la haine, notamment en mettant en œuvre les engagements contenus dans la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies contre les discours de haine. Il importe aussi de lutter contre les attaques délibérées contre les biens culturels pendant les conflits, ainsi que contre la destruction et la profanation de patrimoines culturels et de sites religieux en tant que méthode de guerre et moyen de colonisation. Des mesures plus résolues et ciblées sont nécessaires pour mettre fin à l’impunité pour de telles infractions, qui peuvent être constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a-t-elle plaidé, estimant que le Plan d’action des Nations Unies pour la sauvegarde des sites religieux offre une approche multidimensionnelle pour prévenir ces agressions et y répondre.
La délégation a fait remarquer que, parmi les initiatives proposées et mises en œuvre par son pays, le processus de Bakou s’est révélé être l’une des principales plateformes internationales pour favoriser le dialogue et la diversité culturelle. Elle s’est également réjouie de la reconnaissance internationale croissante du Forum mondial sur le dialogue interculturel, dont le rôle est également souligné dans le Plan d’action des Nations Unies pour la sauvegarde des sites religieux. Le dialogue interculturel et interreligieux aux niveaux national et international a été et doit rester l’une des voies importantes dans le cadre des objectifs plus larges de maintien de la paix, de consolidation de la paix, de réconciliation, de reconstruction et de réintégration, a ajouté l’Azerbaïdjan, appelant à cette fin à une coopération renforcée avec toutes les parties prenantes.
En temps de crise, la condition humaine et les valeurs communes doivent être une source d’unité et non de division, a affirmé le Guatemala qui accorde une grande importance à la culture de la paix, en tant que bien le plus précieux de l’humanité. La crise de la COVID-19 a mis en évidence l’interdépendance entre les pays et la nécessité de renforcer la coopération pour faire face au fléau auquel nous sommes tous confrontés. La délégation a indiqué appuyer le rôle des Nations Unies dans la prévention des conflits et les investissements consentis dans le domaine de développement durable. C’est la raison pour laquelle, elle a appelé à redoubler d’efforts pour renforcer les structures de consolidation de la paix et le concept de paix durable.
El Salvador a déclaré que la recherche de la paix est un processus constant qui connaît aujourd’hui des écueils dus, entre autres, à la pandémie de COVID- 19. D’où l’importance pour la communauté internationale de respecter les engagements pris depuis plus de 20 ans dans le cadre de la promotion par l’ONU d’une culture mondiale de la paix. La délégation s’est félicitée du soutien consenti au fil des ans à ces résolutions appelant à un rejet de la violence et à un dialogue entre les cultures pour le bien des générations futures. El Salvador a souligné les efforts internes de son pays destinés à promouvoir le rôle des jeunes dans la préservation de la paix en accroissant leur éducation et leur participation à la société, par les arts et les sports aussi. Malgré ces initiatives, la pandémie a exacerbé les inégalités existantes et eu des conséquences sociales et économiques profondes qui risquent d’intensifier la violence. En conclusion, El Salvador a lancé un appel à tous les pays pour la mise en œuvre du programme 2030.
Face à la gravité et à la complexité des enjeux actuels, a déclaré l’Égypte, la communauté internationale doit faire front, d’autant plus que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les menaces. Ainsi, la radicalisation dans certaines couches de la société, la haine religieuse et les stéréotypes religieux doivent être combattus, a dit la délégation. « Parfois l’on favorise la haine de certaines religions sous couvert de liberté d’expression, de même que l’on prend prétexte de la lutte contre le terrorisme pour stigmatiser certaines religions », a fait remarquer la délégation. Face à ces logiques, l’Égypte a plaidé pour une approche globale favorisant l’acceptation des autres et le dialogue. Pour ces raisons, la délégation a salué les initiatives déployées par l’ONU visant à favoriser la paix et le dialogue interreligieux.
L’Arabie saoudite a souligné que la doctrine de tolérance, de promotion de la paix et de dialogue entre les cultures est profondément inscrite dans l’Islam, qui comprend que la diversité est une caractéristique inhérente aux sociétés. Elle a ajouté que le point à l’ordre du jour convoque à lui seul tous les principes de la Charte des Nations Unis auxquels l’Arabie saoudite souscrit par son attention au pluralisme et à la diplomatie. Le pays fait aussi preuve de respect dans ses relations avec les autres États, sans ingérence dans leurs affaires intérieures, ainsi qu’en adhérant aux trois piliers: développement durable; paix et sécurité; droits de l’homme. La délégation a décrit les initiatives saoudiennes comme le Centre international pour le dialogue interculturel établi à Vienne pour promouvoir l’entente entre les religions, ou le Centre contre les idéologies extrémistes créé avec d’autres organisations qui marque la volonté de l’Arabie saoudite de s’ériger en pilier de la tolérance et de la modération. Elle a aussi mentionné son centre antiterroriste et appelé la communauté internationale à promouvoir des politiques intégrées contre l’extrémisme par l’éducation et les médias afin de prévenir les conflits, accroître le bien-être des populations et l’émancipation des femmes. L’Arabie saoudite a annoncé de surcroît le dépôt d’un prochain projet de résolution conjoint avec le Pakistan et l’Égypte pour la promotion de la paix et la protection des lieux saints et de leur caractère identitaire.
L’Algérie a réaffirmé son attachement à la culture de paix, pilier des Nations Unies consacré dans la Charte de l’Organisation. Elle a estimé que la Déclaration et le Programme d’action pour une culture de paix sont des jalons fondamentaux, car ils supposent de consentir des efforts en faveur de la coopération internationale, de la compréhension et du dialogue, des principes d’autant plus importants lorsque le monde fait face à une crise telle que celle engendrée par la COVID-19. Pour la délégation, cette pandémie a montré l’importance de mobiliser la communauté internationale pour garantir la coexistence pacifique et avancer dans la réalisation des objectifs de développement durable. En effet, a-t-elle fait valoir, il ne saurait y avoir de développement durable sans paix et de paix sans développement durable. Une action concrète doit être engagée pour faire de la culture de paix une réalité en luttant contre la colonisation, l’extrémisme violente et la pauvreté et en faveur de l’éducation, de l’état de droit et de la bonne gouvernance. L’Algérie, qui a toujours été une défenseure acharnée de cette notion, s’emploie à promouvoir le vivre-ensemble et à renforcer le respect mutuel sans discriminations sur des bases linguistiques, sexuelles ou religieuses. Au niveau national, a-t-elle précisé, le Gouvernement algérien a mis en place une politique de réconciliation et travaille de concert avec la société civile pour créer une société ouverte et tolérante. Le pays a également adopté une loi contre les discours de haine, contraires aux principes de l’islam, et prévoit de lancer une stratégie nationale de prévention de ces manifestations haineuses par le biais de l’éducation, de la sensibilisation et de la promotion d’une culture des droits de l’homme.
Adoption de la résolution L.28
L’Assemblée générale a adopté sans mise aux voix la résolution sur la « Suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix » (A/75/L.28), par laquelle elle invite les États Membres à continuer de privilégier et de multiplier les activités visant à promouvoir une culture de paix aux échelons national, régional et international, et à veiller à ce que la paix et la non-violence soient encouragées à tous les niveaux.
Elle encourage les États Membres, les entités des Nations Unies, les organisations régionales et sous-régionales et les acteurs intéressés à envisager de créer des dispositifs permettant d’amener les jeunes à devenir des artisans d’une culture de paix, de tolérance et de dialogue interculturel et interreligieux et à faire comprendre, selon qu’il convient, les notions de respect de la dignité humaine, de pluralisme et de diversité.
De même, elle exhorte les autorités compétentes à dispenser aux enfants, dans les écoles, une éducation adaptée à chaque âge qui favorise une culture de paix et de non‑violence en accordant notamment une place à la compréhension de l’autre, au respect, à la tolérance, à la citoyenneté mondiale active et aux droits de l’homme.
Par ailleurs, l’Assemblée générale prie à nouveau sa présidence d’envisager d’organiser un forum de haut niveau sur la mise en œuvre du Programme d’action, lequel se tiendrait à l’occasion de l’anniversaire de son adoption, le ou vers le 13 septembre.
Explications de vote avant le vote
L’Inde a indiqué que sa relation bilatérale avec le Pakistan n’a fait que se détériorer récemment. Elle a demandé la suppression du paragraphe 10 du dispositif de la résolution L.36/Rev.1 et la référence faite au corridor de Kartarpur Sahib, citant l’altération du caractère sikh dudit corridor et l’inquiétude de la communauté sikhe à ce sujet. Le Pakistan a violé la résolution adoptée l’an dernier sur ce sujet, a déclaré la délégation, en demandant une nouvelle fois la suppression de ce paragraphe. Elle a également mis en garde contre une instrumentalisation des résolutions de l’Assemblée générale sur des sujets qui relèvent de questions bilatérales. Si notre proposition n’est pas acceptée, alors nous n’aurons pas d’autre choix que de nous abstenir, a conclu l’Inde.
Le Brésil a déclaré que le dialogue interculturel fait partie de l’identité de la nation brésilienne, qui est un creuset de cultures et de civilisations très diverses. Toute initiative visant à promouvoir ce dialogue aura le soutien du Brésil, a déclaré la délégation. Elle a néanmoins jugé problématique toute restriction apportée à la liberté d’expression, avant d’affirmer que les victimes ne peuvent être tenues responsables de leurs propres souffrances. Enfin, la délégation a invité l’Assemblée à promouvoir le dialogue interculturel sur la base de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des autres textes fondamentaux.
L’Union européenne (UE), par la voix de l’Allemagne, a émis des inquiétudes concernant les dispositions de fond du texte, regrettant que, par de nombreux endroits, il s’efforce de dénaturer les dispositions de deux autres projets de résolution d’ores et déjà adoptés au sein de la Troisième Commission et qui seront bientôt examinés par l’Assemblée générale. Il s’agit des textes sur la liberté de religion et de croyance et sur la tolérance, la stigmatisation, les stéréotypes, la discrimination, et l’incitation à la violence. Pour l’UE qui compte s’abstenir lors du vote, il n’est pas nécessaire d’aborder certaines questions dans ce projet de résolution. Certaines mentions peuvent en effet prêter à confusion a poursuivi l’Allemagne, citant à titre d’exemple la liberté d’expression concernant la religion. De plus, l’UE a regretté que le processus ayant abouti à ce projet de résolution ait été mené « tambour battant » et le manque de volonté de prendre en considération les inquiétudes émises par la délégation.
La Pologne a indiqué ne pas être en mesure d’appuyer le texte, et a espéré arriver à un consensus l’année prochaine.
Adoption de la résolution L.36/Rev.1
Selon les termes de la résolution « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » (A/75/L.36/Rev.1 ), présenté par le Pakistan et adopté par 90 voix pour, zéro contre et 52 abstentions, l’Assemblée générale engage les États Membres et toutes les parties prenantes, y compris les dirigeants politiques et les chefs religieux, à promouvoir l’inclusion et l’unité dans les mesures prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et à combattre, dénoncer et combattre vigoureusement le racisme, la xénophobie, le discours de haine, la violence, la discrimination, y compris celle fondée sur l’âge, et la stigmatisation.
Elle salue l’initiative engagée en vue d’ouvrir le corridor de Kartarpur Sahib et prend note avec satisfaction de l’acte historique en matière de coopération entre les religions et les cultures au service de la paix que constitue l’accord que les Gouvernements indien et pakistanais ont conclu pour exempter de visa les pèlerins de toutes confessions, en particulier les Nanak Naam Levas et les sikhs du monde entier.
Par ce texte, elle souligne en outre l’importance de la modération, valeur que les sociétés doivent mettre au service de la lutte contre l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales, et de la promotion du dialogue, de la tolérance, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures, et encourage les efforts faits, selon qu’il convient, pour permettre aux voix de la modération de s’unir afin de bâtir un monde plus sûr, plus inclusif et plus pacifique.
Explications de vote après le vote
Concernant la résolution L.28, les États-Unis, qui se sont joints au consensus, ont rappelé qu’ils se sont retirés de l’UNESCO et ont renvoyé également à leur position s’agissant du Programme de développement durable à l’horizon 2030. S’agissant de la résolution L.36/Rev.1, la délégation a indiqué « s’être abstenue ». Elle a regretté les changements d’approche dans les négociations de la résolution. Elle a aussi émis des réserves sur le paragraphe 13 du dispositif. Plutôt que de restreindre la liberté d’expression, nous en faisons la promotion auprès d’autres États Membres, a-t-elle assuré. Elle a également estimé que le paragraphe 12 du dispositif risque de faire l’objet d’abus.
L’Argentine a indiqué avoir voté pour la résolution L.36/Rev.1. Elle a affirmé privilégier une attitude qui va « au-delà de la tolérance », y compris à l’égard des personnes athées. Elle a souligné que le droit international des droits de l’homme oblige les États à adopter une approche modérée sur la liberté d’expression, de religion ou de conviction, à condition que cela ne se transforme pas en une apologie de la discrimination ou de l’intolérance religieuse. La délégation a ensuite mis en garde contre une interprétation erronée du paragraphe 23 du préambule.
L’Azerbaïdjan a voté en faveur du texte déplorant que, pour la première fois depuis 2004, l’Assemblée « ait été empêchée » de l’adopter par consensus, comme ce fut le cas depuis cette date. Il a pleinement souscrit aux buts et principes contenus dans la résolution.
L’Ukraine a indiqué qu’elle était opposée à l’idée d’inclure dans le texte une mention de la conférence sur le dialogue interreligieux et interculturel qui se tiendra en Fédération de Russie car ce pays organise des événements internationaux pour « blanchir les actions illégales » qu’il commet, notamment en Ukraine. Les pressions et la violence de la Fédération de Russie sont monnaie courante dans les territoires ukrainiens occupés, notamment les raids et les exactions contre la population et les groupes ethniques. De surcroît, la pandémie de COVID-19 peut aussi influer sur une conférence prévue dans deux ans et dont les préparatifs n’ont pas encore commencé.
L’Arménie, qui s’est présentée comme un carrefour de civilisations et de religions, a déclaré se dissocier du paragraphe 36 du préambule, qui fait référence du Forum mondial sur le dialogue interculturel, organisé tous les deux ans par l’Azerbaïdjan. En effet, a-t-elle argué, Bakou mène des actions de ce type pour détourner l’attention de la communauté internationale quant à la situation déplorable dans le pays. Selon la délégation, l’événement en question n’est mentionné qu’à des fins de propagande. Il conviendrait, selon elle, de tenir compte de la situation du pays hôte de cette manifestation, notamment en matière de respect des droits humains.
Le Mexique a dit avoir voté en faveur de cette résolution, en témoignage de son esprit de tolérance. Il s’est toutefois déclaré choqué de la manière abrupte avec laquelle les consultations sur ce texte ont été suspendues. Selon lui, ces questions méritent un examen plus approfondi, ce qui aurait vraisemblablement permis de parvenir à une adoption consensuelle.
À son tour, la République de Corée a regretté que l’on ne soit pas parvenu à un consensus sur cette résolution qui, d’ordinaire, était adoptée de manière consensuelle. Pour la délégation, il est important que la tolérance et le respect des droits de l’homme soient promus, mais le droit à la liberté d’expression est aussi un droit fondamental qui ne saurait être compromis. Cela étant, le pays continuera à œuvrer avec la communauté internationale pour que cette liberté soit respectée.
Droits de réponse
Le Pakistan a dit catégoriquement rejeter la « propagande » véhiculée par l’Inde concernant le corridor de Kartarpur Sahib, critiquant la volonté belliqueuse de son voisin oriental. Il a dit ne pas être, au demeurant, étonné de cette réaction, car « comprendre l’harmonie » dépasse les capacités du « régime indien ». Le Pakistan a ouvert ce site à toutes les communautés sikhes du monde entier. « C’est une initiative pacifique », a insisté la délégation qui a accusé le « régime fasciste indien » d’avoir adopté une stratégie pour éradiquer certaines minorités religieuses notamment musulmanes et sikhes.
Prenant la parole à son tour, l’Azerbaïdjan a réagi aux « observations iniques habituelles » de l’Arménie, au demeurant « rien de surprenant » venant d’un pays pour qui les notions de culture de la paix et du dialogue sont étrangères. La délégation arménienne a « poussé le ridicule » jusqu’à donner des leçons s’agissant de principes et valeurs méprisés par son propre gouvernement. Il s’agit, en fait, a poursuivi l’Azerbaïdjan, de camoufler ses politiques racistes et ses crimes de haine.
Les propos de l’Azerbaïdjan sont une « incitation à la haine », a rétorqué l’Arménie. Un tel discours de promotion du dialogue et de l’entente est douteux venant d’un pays qui « annihile toute trace de civilisation arménienne sur les territoires sur lesquels il a juridiction », a-t-elle affirmé.