RDC: « Des progrès notables » dans le processus électoral mais il reste des « défis majeurs » à relever avec l’appui de la MONUSCO
L’appui de la communauté internationale sera essentiel à la bonne tenue des élections du 23 décembre en République démocratique du Congo (RDC), qui sont elles-mêmes le premier pas sur le long chemin du pays vers une paix durable, ont estimé aujourd’hui plusieurs des membres du Conseil de sécurité, lequel est appelé à se prononcer prochainement sur la prorogation de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), dont le mandat arrive à échéance le 31 mars. Si la nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Leila Zerrougui, a pu faire état de « progrès notables » dans le processus électoral, elle a aussi rappelé que des « défis majeurs » restaient à relever sur cette question.
En outre, de nombreux membres du Conseil se sont alarmés de la dégradation des conditions de sécurité dans le pays, qui gagne de nouvelles régions comme l’Ituri et qui contribue à aggraver encore la situation humanitaire, jugée « catastrophique », et qui doit faire l’objet d’une réunion séparée du Conseil de sécurité, le 19 mars. Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la RDC, M. Léonard She Okitundu, a d’ailleurs souhaité que les termes de référence du nouveau mandat de la Mission intègrent l’impératif « d’éradication des groupes armés ».
Mme Zerrougui, dont c’était la première intervention depuis sa prise de fonctions, s’est félicitée de la fin du processus d’enregistrement des électeurs à travers le pays, de la promulgation de la loi électorale révisée et de l’adoption du budget électoral. Rappelant que plus de 46 millions d’électeurs potentiels se sont inscrits pour les scrutins présidentiel et législatifs de décembre, elle a rendu hommage à la détermination du peuple congolais à participer au processus politique et à forger l’avenir de son pays « malgré les nombreux défis » auxquels il est confronté.
Énumérant ces défis, la Représentante spéciale a cité en premier, comme l’ont également souligné de nombreux membres du Conseil, le rétablissement de la confiance entre les différents signataires de « l’accord de la Saint-Sylvestre » -l’accord du 31 décembre 2016– aussi bien dans le processus politique dans son ensemble que vis-à-vis de l’organisation des élections.
Le Secrétaire général l’écrit dans son dernier rapport en date sur la situation en RDC: « Résoudre la crise politique qui sévit en République démocratique du Congo demeure une gageure. » Et « l’usage disproportionné de la force » par les services de sécurité lors des récentes manifestations pacifiques, qui ont fait au moins 18 tués depuis le 31 décembre, a été jugé préoccupant non seulement par la Représentante spéciale, mais aussi par plusieurs délégations. Or, a mis en garde Mme Zerrougui, tout échec à établir la confiance dans une pleine mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre ne peut qu’attiser les tensions et risque d’entraîner de nouvelles violences.
C’est pourquoi plusieurs membres du Conseil ont, à l’image de la France, plaidé pour un « retour à l’esprit de consensus » dans la mise en œuvre pleine et entière dudit accord, et en particulier des mesures de « décrispation politique » telles que la libération des prisonniers politiques et la fin des poursuites contre les opposants. Mais M. Okitundu a dénoncé un « usage abusif » du concept de décrispation politique, dans un contexte politique dominé selon lui par une « logique insurrectionnelle » visant le renversement de l’ordre légal établi. La décrispation ne peut être une exigence unilatérale à charge du Gouvernement; elle doit concerner tous les acteurs, a-t-il affirmé.
Dans ce contexte, la MONUSCO est appelée à jouer un rôle clef dans le processus électoral, par exemple pour protéger la population civile, ont rappelé plusieurs délégations, qui ont appuyé la demande du Secrétaire général en vue d’un renouvèlement du mandat de la Mission pour une année supplémentaire. Plusieurs ont toutefois averti que cette dernière devait être dotée des équipements et des moyens financiers nécessaires à son action. La Chine a ainsi noté que, lors d’une réunion privée du Conseil, hier, avec les pays fournisseurs de contingents, certains de ceux-ci s’étaient plaint de manque d’équipement de leur personnel.
Certaines délégations se sont en outre interrogées sur les résultats qu’avait obtenus la Mission, présentée par les États-Unis comme « extrêmement complexe et très coûteuse pour les Nations Unies ». Pour ces derniers, la Mission doit assister le processus électoral mais sa vocation est avant tout de protéger le peuple congolais. Elle n’a pas pour mandat de renforcer un statu quo mais d’aider le peuple congolais à aller de l’avant, et de faire rapport au Conseil quand les conditions d’élections libres, pacifiques, inclusives et honnêtes sont menacées.
L’efficacité de la Mission face à son autre priorité –la protection des civils- a aussi été mise en cause. Le Royaume-Uni a ainsi souhaité que les forces de la Mission soient plus mobiles, et donc que les réformes engagées –y compris le nouveau concept de « protection par la projection » présenté en septembre dernier dans le rapport spécial du Secrétaire général suite à l’examen stratégique de la Mission- soient menées à leur terme le plus rapidement possible.
Mais si les Pays-Bas ont insisté dans le même sens, la Fédération de Russie a critiqué le début de mise en œuvre de ce concept, estimant qu’il n’avait pas encore été validé par le Conseil. Quant au Vice-Premier Ministre congolais, il a plaidé pour un « redimensionnement qualitatif » de la force de la Mission, avec moins de troupes mais une plus grande spécialisation dans la traque de groupes armés et une capacité à faire face aux menaces asymétriques. Il a souhaité que ces troupes soient appelées à travailler en étroite collaboration avec les Forces armées de la RDC.
LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016 (S/2018/128)
Rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (S/2018/174)
Déclarations
Mme LEILA ZERROUGUI, Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), dont c’était la première intervention depuis sa prise de fonctions, a souligné d’entrée des « progrès notables » accomplis ces dernières semaines dans les préparatifs des élections présidentielle et législatives désormais fixées au 23 décembre prochain. Elle a notamment cité la fin du processus d’enregistrement des électeurs à travers le pays, la promulgation de la loi électorale révisée et l’adoption du budget électoral. À ce jour, plus de 46 millions d’électeurs potentiels -dont 47% de femmes- se sont enregistrés, a-t-elle précisé, avant de rendre hommage à la détermination du peuple congolais à participer au processus politique et à forger l’avenir de son pays, et ce, « malgré les nombreux défis auxquels ils sont confrontés ». À la veille de la célébration de la Journée internationale de la femme, Mme Zerrougui a voulu rendre un « hommage particulier à toutes les femmes congolaises pour leur courage et leur détermination en faveur de la paix, la stabilité et la consolidation du processus démocratique dans leur pays ».
La Représentante spéciale a ensuite décrit les « défis majeurs » qui restent à relever, citant en premier lieu la nécessité de rétablir la confiance des signataires de « l’accord de la Saint-Sylvestre » -l’accord du 31 décembre 2016– aussi bien dans le processus politique dans son ensemble que vis-à-vis de l’organisation des élections. La mise en œuvre effective des « mesures de décrispation » et le respect des échéances électorales sont à cet égard essentiels, a-t-elle ajouté, en rappelant que, si un nombre important de prisonniers politiques avaient été libérés, « beaucoup d’autres » restaient détenus. Elle a aussi appelé à l’ouverture de l’espace politique.
La Représentante spéciale a ensuite exprimé sa préoccupation face à « l’usage disproportionné de la force » par les services de sécurité lors des manifestations pacifiques des 31 décembre, 21 janvier et 27 février, qui a entraîné la mort de 18 personnes au moins, fait plus d’une centaine de blessés et abouti à quelque 200 arrestations. Elle a appelé le Gouvernement à enquêter sérieusement sur ces incidents et à prendre les sanctions appropriées.
Revenant sur le processus électoral, Mme Zerrougui a rappelé que plusieurs questions clefs restaient à résoudre: la répartition des sièges, les ressources financières nécessaires pour organiser les élections dans les délais impartis et les divergences portant sur certaines modalités des élections, y compris l’utilisation possible de machines à voter.
La Représentante spéciale a ensuite rappelé que la sécurité avait continué de se dégrader en RDC, augmentant les risques d’instabilité dans de nombreuses parties du pays et menaçant sérieusement la population. Elle a cité en particulier la situation dans l’est du pays, avec les activités des Forces démocratiques alliées (ADF) et de différents groupes Maï-Maï dans les Kivu, lesquels restent en mesure d’attaquer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) comme les forces de la MONUSCO. La situation reste fragile également dans les Kasaï, tandis qu’elle se dégrade rapidement dans la province de l’Ituri, où une soixantaine de civils ont été tués depuis le début de l’année, provoquant le déplacement de près de 200 000 personnes. Mme Zerrougui a condamné les différentes attaques et actions des groupes armés, comme le recrutement d’enfants soldats, les viols ou encore l’incendie d’écoles et la profanation de lieux sacrés.
Dans ce contexte, la RDC continue de connaître une des crises humanitaires les plus graves de la planète, a poursuivi la Représentante spéciale, qui l’a qualifiée de « choquante », en signalant que 4,5 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire, le nombre le plus élevé sur le continent.
En prévision du renouvèlement avant la fin du mois du mandat de la MONUSCO, Mme Zerrougui a invité les membres du Conseil à continuer de se concentrer sur les moyens d’appuyer au mieux le processus politique et électoral en conformité avec l’accord du 31 décembre 2016, le calendrier électoral et la Constitution congolaise, ainsi que sur les moyens nécessaires pour stabiliser la situation de la sécurité et protéger la population civile. Tout échec à établir la confiance dans une pleine mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre ne peut qu’attiser les tensions et risque d’entraîner de nouvelles violences, a averti la Représentante spéciale, pour qui il est essentiel que tous les acteurs agissent de manière à assurer un déroulement paisible et crédible des élections prévues à la fin de l’année.
Dans un tel contexte de tension, la MONUSCO reste engagée à soutenir les efforts des autorités congolaises pour protéger les plus vulnérables et les plus affectés par les violences, a insisté Mme Zerrougui, qui a également rendu hommage à tous ceux qui ont perdu la vie en œuvrant à la paix, y compris 27 membres de la Commission électorale nationale indépendante et les Casques bleus tanzaniens et pakistanais tués récemment.
M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a constaté que l’instabilité actuelle en RDC découlait largement des retards et des incertitudes dans le processus électoral. Il a insisté sur la confiance que doivent avoir tous les Congolais dans la bonne préparation pour l’organisation technique des élections et dans le respect du calendrier fixé. Il a noté que de nombreuses incertitudes demeuraient quant à la consolidation des listes électorales, la procédure et le calendrier de l’enregistrement des Congolais de l’étranger, l’utilisation potentielle de la machine à voter et les garanties de transparence du processus à apporter ainsi que sur les conditions de distribution du matériel électoral sur l’ensemble du territoire. Toutes ces questions doivent être discutées par l’ensemble des parties prenantes, a-t-il recommandé en soulignant le rôle crucial de la Commission électorale nationale indépendante à cet égard. Il l’a encouragée à travailler dans un esprit de transparence et d’ouverture pour permettre de bâtir le consensus sur l’organisation technique des élections.
Le représentant a ensuite plaidé pour un retour à l’esprit de consensus dans la mise en œuvre pleine et entière de « l’accord de la Saint-Sylvestre », soulignant que pour faire accepter par tous les résultats des élections, celles-ci devaient se tenir dans un climat ouvert et apaisé. Outre un appel au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, M. Delattre a rappelé la nécessité de la mise en œuvre complète de l’accord du 31 décembre 2016, s’agissant notamment des mesures de « décrispation » politique telles que la libération des prisonniers politiques et la fin des poursuites contre les opposants. Il a aussi souligné le rôle clef que doit jouer la MONUSCO dans le soutien au processus électoral et pour contribuer au bon déroulement des élections, ainsi que pour protéger les populations civiles, ce qui exige un soutien de la part du Conseil de sécurité qui doit donner à la Mission les moyens d’accomplir ces tâches, notamment en préservant son plafond de troupes.
Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) s’est dite préoccupée par la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire en RDC, avant de saluer les progrès accomplis dans les préparatifs des élections, y compris l’achèvement de l’enregistrement des électeurs dans les 26 provinces. La libération de l’ancien Chef de cabinet du leader d’opposition M. Moïse Katumbi est un pas dans la bonne direction, même si beaucoup reste encore à faire pour restaurer la confiance, cruciale pour une bonne tenue des élections, a-t-elle poursuivi. La déléguée a exhorté toutes les parties congolaises à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute déclaration incendiaire.
L’appui de la communauté internationale sera crucial pour la bonne tenue des élections, a ajouté Mme Guadey, avant de souhaiter une coordination accrue entre l’ONU, l’Union africaine et la Communauté de développement de l’Afrique australe notamment. Elle a souligné l’importance de la pleine mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, avant d’appeler à des efforts redoublés à cette fin. Enfin, la déléguée a appuyé le renouvellement du mandat de la MONUSCO pour une année supplémentaire, avant de prendre note des mesures prises par la Mission pour protéger ses bases et assurer la sécurité des Casques bleus. La Mission a besoin d’être suffisamment équipée et financée, a-t-elle conclu.
M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a rappelé que les parties à l’accord du 31 décembre 2016 devaient en respecter les termes et mettre en œuvre les mesures de confiance qui y figurent. La Bolivie apprécie les bons offices de la Représentante spéciale à cet égard. Elle salue également les progrès réalisés dans le processus électoral et le travail accompli par les diverses organisations régionales, ainsi que ce que font l’Envoyé spécial du Secrétaire général et l’équipe de pays dans le chapitre « désarmement, démobilisation et réintégration ». Le représentant a considéré le déploiement de la Brigade d’intervention comme fondamental dans la perspective des élections.
Il a jugé assez sombre le tableau de l’état de la sécurité présenté par le Secrétaire général dans son rapport. Alors qu’il y aura bientôt 20 ans qu’existe, en RDC, une opération de maintien de la paix des Nations Unies, M. Zambrana Torrelio a jugé important de réfléchir aux besoins actuels des Congolais. Il a aussi invité à se demander s’il existe réellement une stratégie conjointe avec le Gouvernement du pays et si les causes profondes du conflit ont vraiment été abordées, citant à cet égard l’exploitation illégale des ressources naturelles du pays. Il est important de respecter et d’appuyer les décisions de la RDC, a estimé le représentant en insistant sur le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
M. STEPHEN HICKEY (Royaume-Uni) s’est dit très inquiet de la poursuite de la violence en RDC. Comme c’est souvent le cas, les conséquences sont désastreuses pour la population, a-t-il dit, précisant que 13 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. Il a déploré le fait que les civils ne puissent protester contre la situation dans le pays sans risquer leur vie. La tenue d’élections crédibles est cruciale pour mettre fin à la crise, a-t-il affirmé, en saluant les progrès accomplis dans le cadre des préparatifs desdites élections. Mais nous devons éviter toute suffisance, a-t-il dit, en souhaitant le respect du calendrier fixé.
Le délégué a exhorté le Gouvernement à mettre en œuvre l’accord du 31 décembre 2016 et à autoriser les manifestations pacifiques. Mon pays est extrêmement préoccupé par les violations des droits politiques en RDC, a-t-il indiqué. L’opposition doit aussi montrer sa crédibilité et sa capacité à gouverner, a-t-il poursuivi. Enfin, il a souhaité que la MONUSCO soit plus efficace et que ses forces soient davantage mobiles. Les réformes engagées s’agissant de la Mission doivent être menées à leur terme le plus rapidement possible, a conclu le représentant.
M. CARL ORRENIUS SKAU (Suède) a jugé inacceptables les attaques contre ceux qui travaillent en faveur de la paix en RDC, avant de rappeler que la détérioration de la situation était tragique pour la population congolaise soumise à une crise humanitaire aiguë. Il a condamné les violations et abus des droits de l’homme, notamment dans le contexte électoral, s’inquiétant des violences des forces de sécurité contre des manifestants pacifiques. Pour le représentant, le chemin d’une paix durable en RDC sera long et parfois décourageant. La première étape sera, a-t-il estimé, la tenue, le 23 décembre prochain, d’élections crédibles, transparentes, inclusives et pacifiques. Chacun doit appuyer le processus, y compris les acteurs régionaux, a ajouté le délégué en précisant que la coordination était essentielle. Pour que les élections soient crédibles, il est essentiel que les droits de l’homme soient respectés, que des mesures de confiance soient prises et que la participation effective des femmes soit encouragée, a-t-il recommandé avant d’appeler à protéger davantage la population, à renforcer les mesures d’alerte et à prendre des mesures proactives, y compris par le biais des bons offices et de la résolution des conflits. Il a aussi souhaité que la Brigade d’intervention de la force regagne sa crédibilité et que la Mission ait les moyens d’appuyer le processus électoral.
M. Orrenius Skau a également rappelé l’assassinat, en mars dernier, de deux membres du Groupe d’experts des Nations Unies qui enquêtaient sur la violation des sanctions imposées par le Conseil de sécurité et a rappelé que les auteurs de ces crimes devaient être jugés. En même temps, la Mission doit appuyer le mandat du Groupe d’experts, a-t-il souligné. Sur le long terme, il faudra traiter des causes profondes des violences en RDC, a ajouté le représentant. C’est la RDC elle-même qui est responsable des progrès à réaliser dans les domaines de la bonne gouvernance, des droits de l’homme, du développement économique et de l’éradication de la pauvreté, avec le soutien de la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales, a rappelé le délégué, qui a aussi mis en avant la nécessité pour les Nations Unies de disposer d’un plan intégré pour une approche globale de l’ensemble de ces questions.
M. FRANCISCO TENYA (Pérou) s’est dit préoccupé par la présence de groupes armés dans la province du Kasaï et par la vulnérabilité de la population civile. Le délégué péruvien a ensuite condamné les violations des droits de l’homme commises constamment en RDC, ainsi que plusieurs attaques perpétrées contre les Casques bleus. Il a rejeté les actes d’intimidation visant la mission onusienne émanant des forces de sécurité de la RDC, avant d’appeler à la bonne tenue des élections législatives et présidentielle. Il a souhaité que la Mission fournisse un appui logistique à ces élections, dont il a espéré qu’elles voient une participation massive et se déroulent dans un climat apaisé. Il a en particulier souligné la nécessité d’une pleine participation des femmes, avant de demander une réponse robuste face à la situation humanitaire dans le pays. La MONUSCO doit continuer de jouer son rôle –crucial– pour protéger les civils et restaurer une paix durable dans le pays, a conclu le représentant.
Mme ELAINE MARIE FRENCH (États-Unis) a rendu hommage aux deux experts des Nations Unies assassinés en mars dernier et demandé que les responsables soient jugés. Estimant que la RDC était enfin à la veille de décider librement d’un transfert démocratique du pouvoir, la représentante a ajouté qu’en s’inscrivant massivement sur les listes électorales, les Congolais avaient exprimé leur volonté de prendre en mains leur destin.
La représentante s’est ensuite interrogée sur la MONUSCO, une mission qu’elle a présentée comme « extrêmement complexe et très coûteuse pour les Nations Unies ». La question est donc de savoir ce qui a été obtenu par la Mission, a-t-elle estimé. L’élection de Joseph Kabila avait marqué la première élection libre depuis longtemps dans le pays, a-t-elle rappelé en soulignant que les États-Unis y avaient contribué. Aujourd’hui, l’enjeu est différent mais les élections représenteront « bien plus que l’exercice du droit démocratique le plus élémentaire », a estimé la déléguée, pour qui il s’agit d’élections décisives et cruciales pour le Gouvernement. Et d’ajouter qu’il restait « encore beaucoup à faire sur ce chemin ». Le Président Kabila est resté au pouvoir déjà plus longtemps que la limite constitutionnelle ne l’y autorisait, a notamment rappelé Mme French, qui a estimé que les déclarations vagues du Président sur ses intentions étaient inacceptables.
« Pour l’instant », le Gouvernement « satisfait aux conditions techniques de la tenue d’élections », a fait observer la représentante, avant de répéter que le peuple congolais était prêt à voter. Si la MONUSCO doit apporter son assistance dans ce processus, sa vocation est avant tout de protéger le peuple congolais, a-t-elle estimé. Pour les États-Unis, la MONUSCO n’a pas pour mandat de renforcer un statut quo mais d’aider le peuple congolais à aller de l’avant. La représentante a d’ailleurs appelé à utiliser des « mécanismes de vote qui ont fait leur preuve ». Enfin, la Mission doit faire rapport au Conseil de sécurité quand les conditions de telles élections sont menacées, afin que le Conseil puisse partager ce qui sera « l’héritage de Joseph Kabila », à savoir d’avoir permis un transfert démocratique du pouvoir en RDC, a-t-elle conclu.
M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale), qui a souhaité la pacification de la RDC, a appelé à la bonne tenue des élections présidentielle et législatives prévues le 23 décembre 2018. Il a exhorté tous les acteurs politiques à prendre les mesures nécessaires pour garantir un processus politique juste et transparent, conformément à la Constitution du pays et à l’accord politique du 31 décembre 2016. En ce qui concerne la communauté internationale, il l’a appelée à respecter la souveraineté de la RDC. Il a aussi salué l’engagement du Gouvernement congolais pour assurer la bonne tenue des élections. Le délégué a insisté sur la crise humanitaire catastrophique dans le pays, avant d’appeler à des efforts internationaux accrus pour y remédier. Un dialogue franc entre les Congolais est la seule manière de ramener la paix en RDC, a-t-il conclu, en réitérant le soutien de son pays à la MONUSCO.
M. BERNARD TANOH-BOUTCHOUÉ (Côte d’Ivoire) a salué les progrès accomplis dans le processus électoral, en particulier le travail de la Commission électorale nationale indépendante, et a incité toute la classe politique congolaise à s’inscrire dans cette dynamique en créant les conditions propices à la tenue d’élections apaisée. Il a aussi appelé l’opposition à s’inscrire dans ce processus politique. Le représentant s’est toutefois dit préoccupé par les retards pris dans l’application effective de l’accord du 31 décembre 2016 et a incité le Gouvernement de la RDC à créer les conditions politiques et sociales favorables à l’expression des libertés fondamentales individuelles et collectives. La Côte d’Ivoire salue le soutien logistique apporté par les Nations Unies au processus électoral en cours, a-t-il ajouté.
Le représentant s’est ensuite inquiété des conditions de sécurité dans plusieurs régions de la RDC et des attaques qui sont la cause d’un exode massif de la population. Il a salué l’engagement de la MONUSCO et annoncé soutenir le renouvèlement de son mandat. En même temps, la Côte d’Ivoire espère que l’ajustement du dispositif de la Mission lui permettra de mieux prendre en compte ses priorités stratégiques, qu’il s’agisse du soutien au processus électoral ou de la protection de la population civile. M. Tanoh-Boutchoué a conclu en appelant la communauté internationale et les organisations régionales à fournir toute l’assistance nécessaire à la RDC en vue des élections.
Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a appelé le Gouvernement de la RDC à prendre les mesures nécessaires à la restauration de la confiance en prévision des élections présidentielle et législatives, dont la libération des opposants politiques. Les autorités doivent protéger les libertés fondamentales garanties par la Constitution congolaise, a-t-elle appelé, leur suggérant aussi de cesser de harceler les opposants. La déléguée a demandé la pleine mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016, qui est la seule sortie de crise possible à ses yeux: « Il n’y a pas d’alternative. » Puis la représentante de la Pologne a appelé les bailleurs de fonds internationaux à apporter un appui suffisant pour la tenue des élections, avant de déplorer l’augmentation du nombre de personnes déplacées dans le pays. Enfin, elle a appelé de ses vœux une visite sur le terrain des membres du Conseil de sécurité dans les mois à venir.
M. BADER ABDULLAH N. M. ALMUNAYEKH (Koweït) a mis l’accent sur le fait que la RDC se trouve dans une « phase cruciale » de son histoire, se félicitant des efforts du Gouvernement pour organiser les élections prévues le 23 décembre 2018. Il a insisté sur les conditions à respecter pour que ces dernières soient crédibles, ainsi que sur la nécessité de les tenir à la date prévue. Le Koweït appuie la prolongation d’un an du mandat de la MONUSCO, a-t-il ajouté en précisant que c’est à ses yeux « une des missions les plus importantes des Nations Unies », qui « travaille dans des conditions extrêmement difficiles ».
Le représentant a également rappelé la situation humanitaire « catastrophique » du pays et sa situation économique préoccupante, avant de prédire que la bonne tenue des élections, « planche de salut des Congolais », contribuerait à l’amélioration de cette situation. Il a également remercié toutes les organisations qui appuient la RDC. Le représentant a tenu à rappeler qu’on ne connaissait toujours pas les auteurs de l’assassinat en mars dernier de deux membres du Groupe d’experts des Nations Unies au Kasaï, avant de rendre hommage aux Casques bleus tanzaniens et pakistanais tués récemment dans le pays.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a souhaité que la nouvelle Représentante spéciale instaure un dialogue plus constructif avec le Gouvernement congolais et contribue à renforcer l’efficacité de la MONUSCO. Il a en outre souhaité que les élections permettent d’apaiser les tensions, avant d’exhorter l’opposition à coopérer davantage avec la Commission électorale nationale indépendante. La Mission doit se borner à fournir un appui technique et logistique en prévision de ces élections, a-t-il dit. Le délégué russe a déploré la présence de groupes armés dans l’est du pays, avant de se dire préoccupé par l’intensification des heurts ethniques dans la province de l’Ituri.
Le représentant a ensuite exprimé des doutes sur l’exactitude des informations relatives à l’examen stratégique de la MONUSCO. La Mission ne doit pas se détourner de sa mission essentielle de protection de la population, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne comprenait pas la position du Secrétaire général s’agissant de la coopération avec Kinshasa dans ce domaine. Il s’est également interrogé sur la pertinence de la décision du Secrétariat en ce qui concerne le redéploiement de la Brigade d’intervention et déploré le défaut d’action conjointe contre les groupes armés. Il a par ailleurs prévenu qu’on ne pouvait encore utiliser le concept de « protection par la projection » qui n’a pas encore été approuvé par le Conseil. Enfin, le représentant s’est dit insatisfait, « comme nombre de mes collègues », des informations contenues dans le rapport s’agissant des faits survenus à Semuliki.
M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a déploré le fossé qui s’élargit entre la majorité au pouvoir et les forces de l’opposition, s’agissant de la mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016. « Des mesures de restauration de la confiance sont essentielles pour garantir la tenue d’élections libres et crédibles », a-t-il plaidé. Pour la délégation, la raison principale de l’agitation dans le pays est le rétrécissement de l’espace politique dévolu aux forces d’opposition. Le représentant a donc salué l’introduction par la MONUSCO d’un code de conduite afin de garantir que les manifestations se déroulent de manière pacifique. Il a par ailleurs souhaité l’opérationnalisation rapide de l’équipe d’experts internationaux en prévision des élections. La MONUSCO doit recevoir l’appui logistique nécessaire, a-t-il enfin demandé, en souhaitant également un renforcement de la posture de la Mission face au risque d’attaques asymétriques.
M. ZHANG DIANBIN (Chine) a jugé que le processus politique était essentiel pour faire baisser les tensions, ajoutant que la communauté internationale devait respecter le rôle central des parties congolaises, fournir les ressources nécessaires au succès du processus et continuer d’appuyer les organisations régionales et sous-régionales concernées. La communauté internationale doit aussi aider la RDC à renforcer ses forces de sécurité de manière à ce que le pays puisse assurer la protection de la population, ce qui relève de sa responsabilité. La Chine est favorable à la prorogation du mandat de la MONUSCO, tout en souhaitant qu’on en améliore les capacités, a dit le représentant en rappelant à cet égard que, lors de la réunion de la veille avec les pays fournisseurs de contingents, certains de ces derniers avaient mis l’accent sur le manque de matériel. Enfin, le représentant a insisté sur la nécessité de remédier aux causes profondes du conflit et à la reconstruction du pays, en rappelant la contribution en ce sens qu’apporte la Chine depuis de nombreuses années.
M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a souligné que le peuple congolais espérait participer à la fin de l’année au premier transfert pacifique de pouvoir de l’histoire du pays, par le biais d’élections libres, équitables et crédibles. Condamnant les violences commises lors des dernières manifestations ainsi que le harcèlement de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme et d’autres membres de la société civile, il a appelé toutes les parties à réaffirmer leur attachement à l’« accord de la Saint-Sylvestre » afin de gagner la confiance du peuple. Dans ce contexte, la MONUSCO a un rôle crucial à jouer, a estimé le représentant en citant le soutien logistique, l’appui à la mise en œuvre dudit accord et le suivi du processus électoral. Il a jugé indispensable un « soutien sans équivoque » à la MONUSCO et à la Représentante spéciale, ce qui oblige le Conseil à donner à la Mission les moyens de son action.
Enfin, M. van Oosterom a rappelé que la protection des civils devait rester une priorité pour la MONUSCO, se disant très inquiet de la flambée de violence en Ituri ces dernières semaines, tout en constatant que ce n’était pas la seule région où les violences augmentaient. Il a estimé que la Mission devait pouvoir s’adapter aux circonstances en utilisant le concept de « protection par la projection », ajoutant qu’il appartenait au Conseil de sécurité, au Secrétariat de l’ONU, aux pays fournisseurs de contingents et au Gouvernement congolais de veiller à ce que les conditions soient réunies pour garantir le succès de tous les efforts. « Nous devons avoir cela à l’esprit à l’occasion du renouvellement du mandat », a-t-il déclaré.
M. LÉONARD SHE OKITUNDU, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo, a indiqué qu’après la clôture, le 31 janvier 2018, des opérations de révision du fichier électoral, la Commission électorale nationale indépendante allait s’atteler, dans les mois qui viennent, à l’identification et à l’enrôlement des Congolais de l’étranger. Entre-temps, dans le but de renforcer la confiance, la Commission électorale nationale indépendante a entrepris une campagne de sensibilisation et d’éducation autour des questions technico-opérationnelles des élections, notamment pour la machine à voter. Elle a aussi, depuis le 1er février, entrepris le nettoyage du fichier électoral qui, a expliqué le Vice-Premier Ministre, permettra au Parlement d’adopter la loi sur la répartition des sièges à sa session du mois de mars en cours. Cette étape sera la dernière contrainte institutionnelle à être levée pour la tenue des échéances électorales, a-t-il ajouté.
Le Vice-Premier Ministre s’est ensuite préoccupé de l’usage abusif du concept de « décrispation politique », dans un contexte politique dominé, selon lui, par une « logique insurrectionnelle » visant le renversement de l’ordre légal établi porté par des forces politiques d’opposition. La décrispation politique ne doit pas être considérée comme une exigence unilatérale à charge du Gouvernement, a-t-il estimé, mais doit concerner tous les acteurs, tant de la majorité que de l’opposition et de la société civile, dont l’Église catholique, ainsi que les partenaires internationaux.
M. Okitundu a ensuite parlé des évènements du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018, précisant que le Gouvernement avait mis sur pied, le 1er février 2018, une commission d’enquête mixte qui a pour mission d’évaluer les pertes en vies humaines. Celle-ci est aussi chargée d’enquêter sur les événements du 25 février 2018, a-t-il ajouté, avant de souligner que, pour ce cas particulier, les auteurs présumés d’homicides à Mbandaka et à Kinshasa avaient été mis aux arrêts. Le Vice-Premier Ministre a ensuite parlé du procès sur l’affaire du meurtre de deux experts des Nations Unies, qui se tient depuis le 5 juin 2017, et a indiqué que le nommé Tshidima Constantin Bula, dénoncé comme l’un des commanditaires de ce meurtre, subissait actuellement un interrogatoire à l’auditorat général en vue de le mettre à la disposition du tribunal compétent. Il a ensuite affirmé que contrairement à ce que véhicule une « certaine opinion », c’est pour coopérer pleinement avec le mécanisme de suivi sur la RDC, négocié entre la RDC et le Secrétaire général, que le procès en cours a connu un ralentissement, dans l’attente d’éléments nouveaux que produiraient éventuellement les enquêteurs de l’équipe du Procureur spécial.
Sur le plan sécuritaire, le Vice-Premier Ministre a indiqué que les ADF constituent une grande source d’inquiétude et que depuis le 13 janvier 2018, les FARDC ont lancé une vaste offensive militaire pour neutraliser cette force négative, qui « malheureusement se fait sans la MONUSCO ». Il a indiqué que cette opération avait résulté en la mort, le 22 févier, d’un des leaders « senior » des ADF, Mohamed Kayira. Quant aux FLDR, les FARDC continuent à mener les opérations commencées dans le cadre de l’opération Sukola 2. Sur ce point, M. Okitundu a réclamé l’implication du Conseil de sécurité pour le rapatriement sans conditions dans leurs pays d’origine, au plus tard le 20 octobre 2018, des ex-combattants désarmés des FDLR qui se trouvent encore dans les camps de transit de Kisanganir, dans la province de la Tshopo, et de Kanyabayonga et Walungu, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Ce rapatriement sans conditions concerne également les ex-combattants de l’ex-M23, a-t-il ajouté.
M. Okitundu a par ailleurs estimé qu’il existait une grande disparité entre les statistiques présentées par « certains partenaires extérieurs » et celles des services publics congolais en charge des questions humanitaires. Il a jugé nécessaire de renforcer la collaboration dans l’action humanitaire afin de lever toute équivoque sur le nombre de personnes en besoin d’assistance. Il a évoqué la mise en place, par le Gouvernement, d’un « fonds national de solidarité humanitaire », pour ensuite parler des « énormes progrès » réalisés dans la lutte contre les violences sexuelles. Il a réclamé le « délistage effectif des FARDC et de la Police nationale congolaise de la liste des forces de sécurité des pays indexés pour viols ». Le Vice-Premier Ministre a par ailleurs estimé que pour éviter les contradictions dans les statistiques publiées par différentes agences onusiennes, il était nécessaire que ces dernières et la MONUSCO interagissent par l’entremise du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
M. Okitundu a ensuite plaidé pour un « redimensionnement qualitatif » de la force de la MONUSCO, avec moins de troupes mais plus spécialisées dans la traque de groupes armés et capables de faire face aux menaces asymétriques. Il a estimé que pour le nouveau mandat de la Mission, ces troupes devaient travailler en étroite collaboration avec les FARDC, jouir d’une plus grande agilité et mobilité et être dotées d’un équipement adapté pour plus d’efficacité. S’agissant de la Brigade d’intervention, la RDC regrette notamment de n’avoir pas été consultée sur des questions aussi importantes que le retrait de l’artillerie tanzanienne et de l’aviation sud-africaine, ainsi que le déplacement du commandement de la Brigade du théâtre des opérations à une base fixe à Goma, « entraînant ainsi son inefficacité ».
Le Vice-Premier Ministre a par ailleurs jugé souhaitable que le programme de DDRR (désarmement, démobilisation, rapatriement et réintégration) figure parmi les priorités dans le nouveau mandat de la MONUSCO. Il a également estimé important de tracer « ensemble » la stratégie de sortie négociée de la MONUSCO dans un délai raisonnable. Pour la RDC, la Brigade d’intervention, les services civils et différents bureaux d’appui à la consolidation démocratique seront les derniers à quitter le pays. Le Vice-Premier Ministre a aussi souhaité que les termes de référence du nouveau mandat de la MONUSCO intègrent l’impératif d’éradication des groupes armés.