Les États-Unis sous le feu des critiques au Conseil de sécurité pour leur reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël
« Irresponsable », « extrêmement regrettable », « atteinte sérieuse aux efforts de paix », le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, et nombre d’États Membres n’ont pas ménagé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, réuni en urgence, leurs critiques contre la récente décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer leur ambassade.
La délégation d’Israël y a vu, elle, « une mesure courageuse » et un pas « critique et décisif » vers la paix. « La paix reste possible », a assuré, elle, la représentante des États-Unis.
M. Mladenov a rappelé que, parmi toutes les questions du statut final dans le conflit israélo-palestinien, celle de Jérusalem était probablement la plus difficile, en raison de sa dimension émotionnelle. « Jérusalem est l’un des endroits les plus sensibles au monde », a estimé le Coordonnateur spécial, une ville « saturée de signification spirituelle et symbolique », a estimé, comme lui, le représentant de la France.
Le Coordonnateur spécial a rappelé que le statut particulier de cette ville avait été reconnu par les résolutions 252 (1968), 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité et la résolution 181 de l’Assemblée générale.
Toute décision unilatérale qui chercherait à changer le caractère et le statut de Jérusalem pourrait sérieusement saper les efforts de paix et avoir des répercussions graves pour la région, a rappelé M. Mladenov. « La position de l’ONU est claire: Jérusalem fait partie des questions du statut final pour lesquelles une solution globale, juste et durable doit être trouvée à travers des négociations. »
M. Mladenov a alerté sur le risque d’escalade de la violence, en voulant pour preuve les nombreuses manifestations et affrontements violents qui ont eu lieu, depuis l’annonce américaine, entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza, ainsi que les protestations dans le monde arabo-musulman.
« Il est plus important que jamais que nous préservions une possibilité de paix », a plaidé M. Mladenov, en défendant la solution des deux États, à laquelle, a-t-il rappelé, à l’instar de la plupart des délégations, il n’existe aucune alternative.
« Nous sommes en désaccord avec la décision unilatérale des États-Unis », a affirmé le représentant du Royaume-Uni, l’un des huit pays à avoir demandé cette réunion d’urgence avec l’Égypte, la Bolivie, la France, l’Italie, le Sénégal, la Suède et l’Uruguay. « Le statut de Jérusalem doit être déterminé par les Israéliens et les Palestiniens eux-mêmes », a-t-il tranché.
Son homologue égyptien a, lui, estimé que cette décision -« un précédent dangereux » et « une épreuve pour l’ONU »- n’aurait néanmoins aucune conséquence juridique sur le statut de Jérusalem qui est une ville occupée.
Même son de cloche du côté de la déléguée de la Jordanie, qui a indiqué que la décision de Washington n’avait « aucune valeur en droit ». La représentante a mentionné la tenue, demain, au Caire, d’un sommet d’urgence de la Ligue des États arabes pour convenir d’un « mécanisme d’action commun » en vue d’atténuer les conséquences de ladite décision. De son côté, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a salué le rejet « retentissant » de la « provocation » américaine par les dirigeants politiques du monde entier.
« La décision des États-Unis de récompenser l’impunité des Israéliens cette semaine remet en cause, voire disqualifie, son leadership en faveur de la paix dans la région », a-t-il dit. Appuyée par son homologue israélien, la déléguée américaine a rejeté ces critiques en rétorquant que le Président des États-Unis, M. Donald Trump, s’était borné à rappeler une évidence: « Jérusalem est bien la capitale d’Israël ».
L’annonce américaine pourrait servir de « rappel à la réalité » pour les pays du monde, afin qu’ils voient cet instant pour ce qu’il est, « une chance pour la paix », a déclaré le délégué israélien, en soulignant l’engagement d’Israël de préserver tous les Lieux saints.
« Avec cette annonce, les États-Unis ne préjugent en rien des décisions qui seront prises pour régler le statut final de Jérusalem », a poursuivi la représentante de ce pays. Elle a en outre déclaré que les États-Unis étaient en faveur de la solution des deux États, pour autant que celle-ci soit agréée par les deux parties. « Si un accord de paix devait intervenir entre Palestiniens et Israéliens, il y a de bonnes chances qu’il soit signé à la Maison Blanche, parce que mon pays est un acteur crédible », a-t-elle affirmé.
Enfin, la représentante a déclaré que la communauté internationale était peut-être plus proche de l’objectif de la paix qu’elle ne l’avait jamais été.
« Il revient désormais aux États-Unis de préciser la compatibilité de cette annonce avec ce socle juridique commun, sur lequel sont bâtis tous les efforts de paix », a, de son côté, déclaré le délégué de la France.
Il a fait le vœu que la disposition affichée par le Président Trump de soutenir la solution des deux États « ouvre la voie à un retour des États-Unis dans le cadre du consensus de la communauté internationale ».
« Nous attendons maintenant la proposition annoncée de longue date par les États-Unis pour faire avancer le processus de paix », a conclu le représentant de la Fédération de Russie.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE
Déclarations
Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. NICKOLAY MLADENOV, qui intervenait par visioconférence depuis Jérusalem, a rappelé d’emblée que, parmi toutes les questions du statut final dans le conflit israélo-palestinien, celle de Jérusalem est probablement la plus difficile, ayant une forte connotation émotionnelle. Cette ville est, et restera, une partie intégrale de l’identité nationale à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens, alors que pour des milliards de personnes dans le monde, Jérusalem reste le symbole et la pierre angulaire des fois juive, chrétienne et musulmane. « C’est la raison pour laquelle Jérusalem est l’un des endroits les plus sensibles au monde », a poursuivi le Coordonnateur spécial avant de rappeler qu’au cours des dernières décennies, il y avait un accord entre États Membres des Nations Unies sur le statut particulier de cette ville, un statut reconnu par les résolutions 252 (1968), 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité et la résolution 181 de l’Assemblée générale.
Les Nations Unies ont également soutenu à maintes reprises que toute décision unilatérale qui chercherait à changer le caractère et le statut de Jérusalem pourrait sérieusement saper les efforts de paix et avoir des répercussions graves pour la région, a rappelé M. Mladenov. En effet, a-t-il martelé, la position de l’ONU est claire: Jérusalem fait partie des questions du statut final pour lesquelles une solution globale, juste et durable doit être trouvée à travers les négociations entre les deux parties concernées, et sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies ainsi que des accords mutuels.
L’annonce faite le 6 décembre par le Président américain, Donald Trump, que son pays reconnaît Jérusalem comme la capitale d’Israël et qu’il se prépare à installer l’ambassade américaine sur place, a été largement saluée en Israël alors qu’elle a provoqué la colère des Palestiniens et l’anxiété à travers le Moyen-Orient, a noté M. Mladenov. Il a rappelé que le Président Trump avait aussi déclaré que les questions relatives au statut final, y compris celle des frontières de la souveraineté israélienne, restaient à régler par les parties et qu’il fallait maintenir le statu quo des sites sacrés.
Le Président Abbas a condamné cette décision et en a déduit que les États-Unis s’étaient ainsi retirés de leur rôle de médiateur dans le processus de paix du Moyen-Orient. De plus, le Hamas, qui y voit une attaque contre le peuple palestinien, a demandé à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de revenir sur sa reconnaissance de l’État d’Israël. De son côté, le Premier Ministre israélien a remercié M. Trump pour sa décision et s’est engagé à maintenir le statu quo des sites sacrés.
M. Mladenov a alerté sur le risque d’escalade de la violence, en voulant pour preuve les nombreuses manifestations et affrontements violents qui ont eu lieu depuis l’annonce entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza, ainsi que les protestations manifestées ailleurs dans le monde arabe, en Malaisie et au Bangladesh, une situation qu’il suit de très près. Il a exhorté toutes les parties, politiques et religieuses, ainsi que les leaders communautaires, à faire preuve de retenue et à ne pas inciter à des actes de provocation ou à des discours qui pourraient contribuer à l’escalade des tensions. Il les a exhortés à s’engager dans un dialogue. « Il est plus important que jamais que nous préservions une possibilité de paix », a plaidé M. Mladenov qui redoute que des citoyens ordinaires, israéliens et palestiniens, aient à payer le prix fort de ces violences.
Les Nations Unies restent fermement engagées à soutenir tout effort tendant vers la solution négociée des deux États, en partant du principe qu’il s’agit là de la seule voie possible pour répondre aux aspirations nationales des Israéliens et des Palestiniens. Les responsables palestiniens et israéliens, ainsi que la communauté internationale, ont la lourde responsabilité de faire avancer le processus en ce sens, a averti M. Mladenov pour lequel il n’existe pas de « plan B ». Pour lui, Jérusalem doit être la capitale d’Israël et de la Palestine dans le cadre de la solution des deux États.
M. OLOF SKOOG (Suède), qui, avec sept autres membres du Conseil de sécurité a demandé la tenue de cette réunion d’urgence, a déclaré « clairement » ne pas être « d’accord » avec la reconnaissance, par les États-Unis, de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël, ni avec le projet de déplacement de l’ambassade américaine dans cette ville. Et cela pour trois raisons: d’abord parce que cette décision va à l’encontre du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité. Il y est dit que le statut final de Jérusalem ne peut être décidé que par un accord accepté par les parties, a expliqué le représentant. Il a rappelé qu’en 1980 déjà, lorsqu’Israël avait tenté de proclamer Jérusalem comme sa capitale, le Conseil de sécurité avait affirmé, dans sa résolution 478, que cette tentative était contraire au droit international et que toute tentative de changer le caractère et le statut de cette ville était « nulle et non avenue ». Ce texte avait également appelé tous les États à retirer leurs missions diplomatiques de cette ville, une décision suivie d’effet, puisqu’aucun pays n’a d’ambassade à Jérusalem. Pour la Suède donc, la décision des États-Unis n’affecte en rien la position de son pays, qui n’a jamais reconnu l’annexion de Jérusalem-Est par Israël.
Une autre raison pour laquelle la Suède rejette la décision des États-Unis est qu’elle nourrit les tensions et accroît l’instabilité dans une région déjà très volatile. La question de Jérusalem a un impact au-delà même du Moyen-Orient, comme le montrent les réactions à travers le monde et les émeutes qui ont causé, hier et aujourd’hui, une centaine de blessés. Le conflit israélo-palestinien ne doit pas devenir un conflit religieux, a prévenu le représentant, insistant sur le caractère saint de Jérusalem pour les trois religions abrahamiques. Il ne faut par ailleurs pas oublier les liens des Israéliens et des Palestiniens à cette ville. Près de 40% de ses habitants sont Palestiniens, a chiffré M. Skoog.
Enfin, la Suède n’est pas « d’accord » avec la décision du Président des États-Unis, car, en réalité elle risque de contrarier les négociations sur le statut final de la ville, et de menacer les perspectives du processus de paix, malgré les déclarations contradictoires. C’est ce qu’a expliqué son représentant en rappelant que la Suède, il y a 70 ans, avait voté en faveur de la résolution reconnaissant l’État d’Israël avant de reconnaître, en 2014, l’État de Palestine. Pour la Suède, il n’y a pas de « plan B », pas plus que d’alternatives à la solution des deux États, a dit le représentant, reprenant les mots du Secrétaire général prononcés avant-hier. Il a également appelé les États-Unis, acteur majeur dans le processus de paix dans la région, à passer à l’action pour réaliser l’objectif des deux États vivant côte à côte et en paix.
M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a rappelé que la majorité des membres du Conseil avaient demandé la convocation de cette réunion d’urgence. L’annonce américaine constitue un précédent dangereux, a-t-il dit, en soulignant la « peur » qui a saisi la communauté internationale depuis. Le délégué a souligné les graves répercussions de cette mesure unilatérale, qui constitue une « épreuve » pour l’ONU.
Le représentant égyptien a rappelé la nécessité de respecter les paramètres juridiques établis pour régler le statut final de la ville. La communauté internationale rejette l’occupation israélienne, a-t-il rappelé. M. Aboulatta a mis en garde contre tout changement apporté aux paramètres précités, avant de rappeler la teneur de la résolution 2334 (2016).
Tous les États Membres doivent mettre en œuvre les résolutions du Conseil, a-t-il dit. Il a de nouveau dénoncé la décision unilatérale des États-Unis, qui constitue une violation de la licéité internationale. Cette décision n’aura néanmoins aucune conséquence juridique sur le statut de Jérusalem qui est une ville occupée, a-t-il tranché.
M. Aboulatta a mentionné la conséquence très négative de cette décision pour le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que la violence qu’elle pourrait susciter dans le monde arabo-musulman.
En conclusion, le représentant a exhorté l’ONU à tout faire pour protéger les droits inaliénables des Palestiniens.
M. MATTHEW JOHN RYCROFT (Royaume-Uni) a clairement exprimé la « position » de son gouvernement: à savoir que le statut de Jérusalem doit être déterminé par les Israéliens et les Palestiniens eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle « nous sommes en désaccord » avec la décision unilatérale des États-Unis de proclamer Jérusalem capitale d’Israël et de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte.
Pour sa part, le Royaume-Uni reste attaché à un règlement politique du conflit israélo-palestinien dans le respect des frontières d’avant 1967, et avec Jérusalem comme capitale partagée. Cette ville revêt en effet une importance particulière aux yeux des trois communautés qui la considèrent comme sainte en vertu de leurs confessions respectives.
Le représentant s’est ensuite déclaré préoccupé par l’évolution de la situation sur le terrain, soulignant en particulier l’expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie. Il a donné l’assurance que son pays continuerait de faire pression sur les parties pour qu’elles s’abstiennent de toute mesure de nature à remettre en cause la recherche d’une solution à deux États.
« Nous ferons de notre mieux pour appuyer la vision d’une paix pérenne », a ajouté M. Rycroft, en insistant pour que le processus de paix se déroule dans une « atmosphère calme ».
M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a expliqué que comme le statut de Jérusalem avait fait l’objet de résolutions spécifiques du Conseil de sécurité et, à ce titre, concernait l’ensemble de la communauté internationale, son pays avait pris l’initiative de demander cette réunion du Conseil.
La France regrette les décisions annoncées par le Président des États-Unis, mercredi dernier, de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme la capitale d’Israël et de préparer le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Ces décisions ne modifient en rien les paramètres du règlement du conflit israélo-palestinien, tels qu’ils sont fixés par le droit international, a affirmé le représentant français, soulignant que le statut de Jérusalem devra être déterminé par les parties dans le cadre d’un accord de paix.
En l’absence d’accord, et conformément au consensus qui prévaut depuis 70 ans au sein de la communauté internationale, la France ne reconnaît aucune souveraineté sur Jérusalem. Elle ne reconnaît pas non plus l’annexion de Jérusalem-Est, qui, au regard du droit international, fait partie des territoires occupés.
M. Delattre a ensuite rappelé les principes des résolutions 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité, à savoir que toute mesure visant à altérer le statut de Jérusalem, ainsi que les caractéristiques géographiques, démographiques et historiques de la ville, est considérée comme nulle et sans effet, et doit être abandonnée.
Ces textes prévoient aussi que tous les États Membres des Nations Unies qui ont établi des missions diplomatiques à Jérusalem doivent les retirer de la ville. « C’est d’ailleurs ce qui s’est passé après l’adoption de la résolution 478 (1980), sans aucune exception », a-t-il noté.
Enfin, il y a à peine un an, le Conseil de sécurité est venu rappeler, par sa résolution 2334 (2016), qu’aucune modification des frontières de 1967 autre que celles agréées par les parties ne serait reconnue par la communauté internationale, y compris à Jérusalem.
« Il revient désormais aux États-Unis de préciser la compatibilité de l’annonce faite le 6 décembre par le Président américain Donald Trump avec ce socle juridique commun, sur lequel sont bâtis tous les efforts de paix », a dit M. Delattre, pour lequel il appartient à la communauté internationale de réaffirmer son attachement collectif au droit international, notamment aux résolutions du Conseil de sécurité, sur une question essentielle, celle du statut de Jérusalem, qui est déterminante pour toute perspective de paix car pour la France, sans accord sur Jérusalem, il n’y aura pas d’accord de paix.
La France, et ses partenaires de l’Union européenne considèrent que Jérusalem a vocation à devenir la capitale des deux États, Israël et Palestine, selon les modalités qu’il appartiendra aux Palestiniens et aux Israéliens de définir par la négociation.
« Soyons clairs: il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États, et pas de solution des deux États sans accord entre les parties sur Jérusalem », a martelé M. Delattre qui, à ce titre, a « relevé » la disposition affichée par le Président Trump de soutenir la solution des deux États. « Nous formons le vœu qu’elle ouvre la voie à un retour des États-Unis dans le cadre du consensus de la communauté internationale. »
Dans l’immédiat, il s’est dit très préoccupé par les risques d’escalade sur le terrain, et a appelé chacun à la retenue et à déployer tous les efforts nécessaires en vue d’un retour au calme. Au-delà, il convient d’éviter les répercussions négatives dans l’ensemble de la région, ce qui a amené le représentant de demander aux acteurs régionaux à ne pas alimenter les tensions et à contribuer à un apaisement.
Il est essentiel pour la France de réaffirmer l’attachement collectif de la communauté internationale à la préservation du consensus international sur le statut spécifique de Jérusalem. « Il en va du respect du droit international et des droits légitimes de chacune des parties; de la légitimité du Conseil de sécurité et de la préservation de la solution des deux États », a -t-il conclu.
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a dit son opposition à la décision unilatérale américaine, qui est « irresponsable », « extrêmement nocive » et contraire au droit international. Cette décision ne pourra que faire le jeu des éléments les plus radicaux, a-t-il déclaré. Il a appuyé les efforts pour un règlement pacifique du conflit. La solution des deux États est la seule option possible pour atteindre cet objectif, a-t-il affirmé.
S’il y a deux parties à ce conflit, celles-ci ne sont pas sur un pied d’égalité, a-t-il poursuivi, en rappelant qu’Israël était la Puissance occupante et la Palestine un territoire occupé. Le délégué a souligné la nécessité de corriger « l’inégalité historique » entre les deux parties, avant de dénoncer l’accélération exponentielle de la colonisation israélienne. « Comment cette situation est-elle encore possible au XXIe siècle? »
En conclusion, le représentant a exhorté le Conseil à prendre les décisions nécessaires, sous peine de montrer une « inutilité » patente et de devenir, à son tour, « un territoire occupé ».
M. ELBIO OSCAR ROSSELLI FRIERI (Uruguay) a déclaré qu’hier, son gouvernement avait publié un communiqué officiel, dans lequel il rappelle son appui à la résolution 181 (1947), qui désigne Jérusalem comme corpus separatum, et son désaccord avec la décision des États-Unis, qui « ne contribue » pas à un climat de paix au Moyen-Orient et à la recherche d’une solution « juste, complète et durable » au conflit israélo-palestinien.
Le statut final de Jérusalem « reste en suspens », et par conséquent la souveraineté sur les limites de la ville doit faire l’objet de négociations bilatérales entre les parties, a ajouté le représentant.
M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a indiqué que la position de son pays sur Jérusalem n’avait pas changé depuis l’annonce des États-Unis. « Nous pensons que le statut final de Jérusalem en tant capitale de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité doit être réglé au moyen des négociations », a-t-il rappelé.
Le délégué a indiqué que l’Italie maintiendrait son ambassade à Tel-Aviv. Comme l’a dit le Secrétaire général, il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États, a conclu M. Cardi.
M. FODÉ SECK (Sénégal) a invité la communauté internationale à adopter un « esprit constructif » et à poser des actions qui soient orientées vers « l’impératif de préserver le statut juridique et historique de Jérusalem ». L’objectif est que cette ville puisse garder son identité plurielle, ainsi que son esprit de tolérance, d’ouverture et de partage. Pour le Sénégal, les violences que la ville a connues en juillet dernier rappellent l’extrême volatilité de la situation sécuritaire à Jérusalem. Il a estimé que ces violences devaient inciter les acteurs à agir prudemment et surtout, à préserver le statut international actuel de la ville, en attendant l’issue des négociations que le Sénégal appelle de tous ses vœux.
Le Sénégal salue la Jordanie pour son rôle de garant des Lieux saints musulmans et chrétiens, y compris Al-Haram Al-Sharif. Le Sénégal en appelle au Gouvernement israélien pour qu’il œuvre au respect du statu quo dans les Lieux saints de Jérusalem, comme il s’y était engagé notamment à la suite des récentes violences. De même que pour les autres questions en suspens dans le cadre du conflit israélo-palestinien, le Sénégal estime qu’une solution définitive au statut de Jérusalem passe nécessairement par des négociations entre les parties, en tenant compte de leurs aspirations et sur la base du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ces résolutions prévoient que cette ville sera la future capitale des États israélien et palestinien, a rappelé le représentant.
Pour le Sénégal, l’unilatéralisme, qui n’est pas la bonne solution, ne peut prospérer dans la durée. C’est pourquoi le pays renouvelle son appel à la communauté internationale, en particulier au Quatuor et aux pays influents de la région, à intensifier les efforts, au nom de la paix, en vue de la concrétisation, par les moyens diplomatiques et légaux, par le dialogue et la concertation, de la solution des deux États, sur la base des frontières internationalement reconnues et garanties, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine.
« Le peuple juif est un peuple patient », a déclaré Mme NIKKI R. HALEY (États-Unis), en rappelant que Jérusalem était son foyer spirituel depuis trois millénaires. « Le peuple américain est moins patient. » Elle a déclaré que les États-Unis avaient été le premier pays, en 1948, à reconnaître Israël, avant de mentionner la loi américaine de 1995 demandant le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Les présidents américains, « y compris le Président Obama », étaient d’accord avec cette loi mais n’ont pas accédé à cette demande. Pendant 22 ans, le peuple américain a attendu, avant que le Président Trump décide de ne plus attendre, a-t-elle affirmé.
Le Président a simplement rappelé une évidence, Jérusalem est bien la capitale d’Israël, a-t-elle dit. Cette décision, ainsi que les préparatifs pour une relocalisation de l’ambassade américaine à Jérusalem, ne veulent pas dire que les États-Unis ont d’ores et déjà pris une décision sur les contours de la souveraineté israélienne à Jérusalem, a-t-elle poursuivi.
Mme Haley a rappelé que le Président Trump avait bien demandé le maintien du statu quo à Jérusalem. Avec cette annonce, les États-Unis ne préjugent en rien des décisions qui seront prises pour régler le statut final de Jérusalem, a-t-elle dit. Mme Haley a déclaré que les États-Unis étaient en faveur de la solution des deux États, pour autant que celle-ci soit agréée par les deux parties.
La représentante a déclaré que les États avaient le droit de choisir leur capitale. Il est de bon sens pour un pays d’avoir son ambassade dans la capitale du pays hôte, a-t-elle affirmé, avant de comprendre les « préoccupations » suscitées par la décision américaine.
Mme Haley a néanmoins noté que des discussions franches étaient un élément indispensable pour aboutir à des avancées. Tout changement est difficile mais nous ne devons pas douter du pouvoir de la vérité, a-t-elle dit, rappelant que le Président Trump restait engagé dans le processus de paix. À ceux qui n’agissent pas de bonne foi et veulent se servir de la décision des États-Unis comme un alibi à la violence, la déléguée a eu ces mots: « Vous n’êtes pas des partenaires pour la paix. »
Mme Haley a déclaré que l’ONU, en étant un foyer d’hostilité à Israël, avait davantage sapé le processus de paix qu’elle ne l’avait encouragé. Les États-Unis n’accepteront plus de subir les sermons de ceux qui n’ont aucune crédibilité, a-t-elle tranché.
La déléguée a rappelé que l’accord de paix entre la Jordanie et Israël et l’accord de paix entre l’Égypte et Israël avaient tous deux été signés à la Maison Blanche. Si un accord de paix devait intervenir entre Palestiniens et Israéliens, il y a de bonne chance qu’il soit signé à la Maison Blanche, parce que mon pays est un acteur crédible, a-t-elle affirmé. Israël ne peut se voir contraint à signer un accord, a poursuivi la déléguée.
À « ses frères et sœurs » palestiniens, Mme Haley a tenu à rappeler le soutien diplomatique et financier de son pays. « Nous continuerons de vous tendre la main », a-t-elle dit. « Nous sommes peut-être plus proches de l’objectif de la paix que nous ne l’avons jamais été auparavant », a—t-elle déclaré.
Enfin, Mme Haley a exhorté tous les acteurs à faire preuve de retenue tant dans leurs déclarations que dans leurs actes. « La paix reste possible. »
M. WU HAITAO (Chine) s’est dit profondément préoccupé par la décision unilatérale prise cette semaine de déclarer Jérusalem capitale d’Israël, soulignant que toute mesure de cet ordre est de nature à porter atteinte au processus de paix au Moyen-Orient. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine a assuré qu’elle s’efforcerait de contribuer à la recherche d’un règlement politique juste, durable et complet au conflit israélo-palestinien. Pour parvenir à se remettre sur « la voie d’un accord sur la solution de deux États », la délégation a rappelé les priorités qu’elle s’est fixées: promouvoir l’idée de sécurité commune entre les deux parties; accroître les synergies en faveur de la paix; mobiliser la communauté internationale; et lancer des projets de développement.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) s’est déclaré préoccupé par les mesures unilatérales prises récemment au sujet de Jérusalem, qui sont à son avis de nature à semer le chaos et qui peuvent porter tort aux espoirs de paix au Moyen-Orient. La solution des deux États reste la seule viable pour permettre aux peuples israélien et palestinien de vivre et de coexister en paix et en sécurité, a-t-il affirmé. Selon lui, les annonces faites cette semaine ne permettront pas de contribuer à la recherche d’une telle solution. Le représentant a prévenu, en conclusion, des risques qui se posent lorsque ceux qui souhaitent faire des propositions modérées n’ont plus l’espace nécessaire pour s’exprimer. Le risque notamment de voir « l’extrémisme » prévaloir.
M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a déclaré que le statut définitif de la ville de Jérusalem doit être résolu dans le cadre d’une solution négociée. Le délégué a exhorté l’ONU et le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient à intensifier leurs efforts pour parvenir à la paix.
M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a déclaré que cette réunion d’urgence demandée par huit membres du Conseil montrait bien « l’alarme » que tire le Conseil devant toute décision unilatérale relative à Jérusalem. Il faut maintenir le statu quo historique relatif à Jérusalem, conformément aux accords internationaux, a-t-il demandé, avant de se dire en faveur de la solution des deux États. « Il n’y a pas d’autre solution que la solution des deux États », a-t-il affirmé. Enfin, le représentant a mis en garde contre les « conséquences imprévisibles » pour la paix de tout changement apporté au statu quo actuel concernant Jérusalem.
M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) s’est dit préoccupé par les conséquences déjà perceptibles de la décision unilatérale de Washington au sujet de Jérusalem, qui risque de compliquer davantage les relations israélo-palestiniennes et d’une manière générale la situation au Moyen-Orient. « La position de la Russie reste inchangée » sur ce point, a-t-il dit. Elle prévoit d’appuyer un règlement politique du conflit dans la reconnaissance internationale des frontières et de « Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine et de Jérusalem-Ouest comme celle d’Israël ».
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité et membre du Quatuor pour le Moyen-Orient, la Russie, a assuré son représentant, continuera de promouvoir la réalisation de la solution des deux États. M. Nebenzia s’est ensuite félicité des mesures prises récemment par les factions palestiniennes de présenter un front uni.
« Nous attendons maintenant », a-t-il ajouté, la « proposition annoncée de longue date » par les États-Unis pour faire avancer le processus de paix. Il a également indiqué que son gouvernement avait demandé aux autorités américaines d’expliquer quelles seraient les conséquences de leur décision et ce qu’elles comptent faire pour répondre aux préoccupations des États arabes.
M. KORO BESSHO (Japon) a réitéré la position du Japon dans le conflit israélo-palestinien, à savoir le soutien à la solution des deux États et aux négociations sur le statut final de Jérusalem sur la base des paramètres fixés par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, les principes de Madrid, la feuille de route du Quatuor et l’Initiative de paix arabe. Il a relevé l’attachement du Président américain Donald Trump à une solution des deux États lors de sa déclaration il y a deux jours, de même qu’au fait que les frontières souveraines dans la ville doivent faire l’objet de négociations entre les parties.
Après avoir encouragé les États-Unis à poursuivre leur rôle important pour faire avancer la cause de la paix, le représentant a fait part des préoccupations de sa délégation face aux risques de dégradation de l’environnement du processus de paix au Moyen-Orient suite à l’annonce américaine.
S’alignant sur la position du Secrétaire général de l’ONU et du Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, le Japon s’est opposé aux décisions unilatérales qui pourraient mettre en cause les perspectives de paix sur le terrain, y compris les colonies de peuplement.
Inquiet par l’escalade des tensions sur le terrain, et le risque de voir les violences se transformer en une crise plus large, le représentant japonais a insisté sur le fait que la violence ne facilite pas la paix. Il a lancé un appel à la retenue et au calme aux parties et a également encouragé les Israéliens et les Palestiniens à s’engager dans les initiatives lancées pour les ramener à la table des négociations.
M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a dit que sa délégation s’était rendue au Conseil de sécurité dans un contexte d’urgence et d’inquiétude. « Nous exhortons ce Conseil à agir rapidement pour qu’il assume ses responsabilités en vertu de la Charte des Nations Unies, à la lumière des violations et des provocations vis-à-vis du statut juridique, politique et historique de Jérusalem et des droits et des aspirations légitimes du peuple palestinien », a ajouté l’observateur.
Il a dénoncé l’annonce « extrêmement regrettable » faite le 6 décembre dernier par le Président des États-Unis, M. Donald Trump, qui a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël et décidé de réinstaller l’ambassade américaine dans la ville, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et du consensus international de longue date sur Jérusalem, qui pourrait s’avérer lourdes de conséquences.
« Au lieu de respecter les appels répétés du Conseil à cesser leurs violations dans le territoire palestinien occupé, le Premier Ministre israélien et son gouvernement ont persisté dans leurs crimes et leur lobbying incessant auprès des dirigeants du monde entier pour obtenir d’eux qu’ils approuvent leurs politiques et pratiques illégales à Jérusalem et même contribuent aux tentatives de détruire la solution des deux États sur la base du retour aux frontières d’avant 1967 », a accusé M. Mansour.
La décision des États-Unis de récompenser l’impunité des Israéliens cette semaine remet en cause, voire « disqualifie », son leadership en faveur de la paix dans la région, a tranché l’observateur. Le rejet « retentissant » de cette « provocation » par les dirigeants politiques du monde entier est révélateur de celui des politiques et mesures illégales et des préoccupations au sujet des implications d’une telle décision, a-t-il poursuivi.
Pour lui, le consensus est clair: « le statut de Jérusalem ne peut être unilatéralement modifié ou déterminé par un quelconque État », et « cette décision des États-Unis doit être reconsidérée et annulée ». La signification de Jérusalem pour le peuple palestinien, « musulmans et chrétiens », et pour tous les arabes et musulmans du monde entier ne saurait être sous-estimée, a rappelé M. Mansour. « Nous reconnaissons, a-t-il dit, le rôle spécial de la Jordanie en tant que garante des lieux saints de la ville. » L’observateur a également invoqué la résolution 181 (II) de 1947 de l’Assemblée générale, laquelle désigne Jérusalem comme corpus separatum, ainsi que les résolutions 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil.
Celui-ci doit maintenant réaffirmer sa position claire sur le statut de Jérusalem et exprimer son rejet de toutes les violations de son statut et restaurer la confiance du peuple palestinien dans le droit international, a martelé M. Mansour. « Il doit aussi agir pour prévenir les risques d’une exacerbation supplémentaire des sensibilités religieuses, qui menacent de transformer ce conflit politico-territorial en une guerre de religions sans fin », a-t-il prévenu.
Le représentant a donc appelé le Conseil à dénoncer la décision des États-Unis et à réaffirmer son autorité dans les efforts pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Il a également appelé Washington à annuler sa décision et à « rectifier » son erreur.
Pour leur part, l’Autorité palestinienne et le Président Mahmoud Abbas continueront leurs consultations à tous les niveaux pour répondre à cette « situation critique » et déterminer la « meilleure voie à suivre ».
« La déclaration de mercredi est un tournant pour Israël, le monde et la paix », a déclaré M. DANNY BEN YOSEF DANON (Israël), en louant le courage et le leadership des États-Unis pour avoir « officiellement dit ce qui a toujours été bien connu ». « Jérusalem a toujours été et sera toujours la capitale d’Israël. »
Il a rappelé la nation ancienne que forme le peuple juif. Il y a trois millénaires, le roi David déclarait que Jérusalem était la capitale du peuple juif, a poursuivi M. Danon. « Jérusalem est au cœur de notre si riche histoire. » Il a ensuite brandi la réplique d’une pièce de monnaie trouvée au mont du Temple à Jérusalem, datant de l’année 67 après Jésus-Christ, sur laquelle est écrit « Jérusalem la Sainte ».
M. Danon a ensuite cité une déclaration de l’ancien Premier Ministre David Ben Gourion, selon laquelle « Jérusalem est une partie inséparable d’Israël et sa capitale éternelle » et « aucun vote de l’ONU ne peut altérer ce fait historique ».
Le délégué a ensuite dénoncé la « honteuse » résolution 2334 (2016) adoptée à la fin de l’année dernière, par laquelle le Conseil avait eu l’audace de dire que la présence d’Israël au mur occidental à Jérusalem n’avait « aucune base juridique » et constituait une violation flagrante du droit international. Le délégué a également dénoncé une résolution de l’UNESCO déniant tout droit d’Israël à Jérusalem.
C’est au regard de ces « offenses historiques » que la décision des États-Unis est importante, a-t-il poursuivi, en louant le « courage », le « jugement moral » de ce pays en vue de corriger ces offenses. M. Danon a indiqué que les capitales du Moyen-Orient ne sont pas connues pour leur tolérance et leur promotion de la liberté religieuse. Cela n’est pas le cas à Israël, a-t-il dit. « Jérusalem placée sous la souveraineté d’Israël est plus libre et ouverte aux peuples de toute religion qu’elle ne l’a jamais été de son histoire. »
Il a insisté sur l’engagement de son pays, consacré dans la Constitution israélienne, de préserver les lieux saints de toutes les religions. « Nous avons toujours su que Jérusalem était une ville sainte pour d’autres que nous », a-t-il poursuivi, en rappelant qu’Israël est une démocratie qui respecte les traditions de tous les peuples. « Cela n’a jamais changé. Cela ne changera ni demain, ni à aucun autre moment. »
M. Danon a déclaré que l’annonce du Président américain avait révélé « la triste vérité » de ceux qui ont menacé de déclencher une vague de violence contre Israël et les juifs partout dans le monde. « C’est pourquoi, aujourd’hui, chaque membre de ce Conseil doit envoyer un message clair. Il ne peut y avoir de justification à la violence. »
Le délégué a rappelé qu’en 1948 le Président Truman avait été mis en garde par certains de ne pas reconnaître Israël en raison de la terrible vague de violence qu’une telle annonce aurait pu provoquer. Mais le Président Truman leur a tenu tête, comme l’a fait le Président Trump, a-t-il dit.
Le délégué a affirmé que les Palestiniens devaient désormais choisir entre recourir à la violence, « comme ils l’ont toujours fait », ou y renoncer. « Ils peuvent nous rejoindre à la table des négociations. Ils peuvent venir nous parler, à Ramallah, à Jérusalem ou partout dans le monde », a-t-il déclaré, en espérant que les Palestiniens prendront la bonne décision.
M. Danon a déclaré que l’annonce américaine pouvait servir de « rappel à la réalité » pour les pays du monde. « Ils peuvent voir cet instant pour ce qu’il est, une chance pour la paix. Ils peuvent réaliser ce qui a toujours été la vérité, que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël est un pas critique et nécessaire vers la paix. »
En conclusion, M. Danon a appelé tous les pays « qui ont soif de paix » à emboîter le pas de ses « amis américains », à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et à y transférer leur ambassade.
Mme SIMA SAMI I. BAHOUS (Jordanie) a confirmé que la décision prise par les États-Unis le 6 décembre reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël et d’y transférer son ambassade constitue une violation des résolutions pertinentes des Nations Unies. Toute mesure unilatérale visant à imposer de nouvelles réalités sur le terrain est nulle et non avenue, a-t-elle tranché.
Il n’y aura ni sécurité dans la région en l’absence d’une solution au conflit israélo-palestinien, a assuré la représentante. Elle a souligné que la question du statut final doit être résolue dans le cadre d’un règlement global du conflit prévoyant le retour aux frontières d’avant 1967 et Jérusalem-Est comme capitale. « La décision de Washington n’a aucune valeur en droit », a insisté Mme Bahous.
Elle a souligné que les États-Unis doivent maintenant assumer leur rôle de médiateur en faveur de la solution des deux États. Pour sa part, la Jordanie prendra toutes les mesures possibles pour aider le peuple palestinien à réaliser ses aspirations légitimes.
Demain samedi, au Caire, se tiendra un sommet d’urgence de Ligue des États arabes pour convenir d’un « mécanisme d’action commun » en vue d’atténuer les conséquences de la décision de Washington, a annoncé la délégation.