En cours au Siège de l'ONU

387e séance – après-midi
AG/PAL/1401

Comité des Palestiniens: la Palestine appelle à voter massivement pour la résolution de l’Assemblée générale sur le droit à l’autodétermination des Palestiniens

L’Observateur permanent de l’État de la Palestine a invité, jeudi, les États Membres à se mobiliser massivement afin de « passer la barre des 180 voix » au cours du vote que l’Assemblée générale tiendra mardi prochain sur un texte de la Troisième Commission relatif au « droit à l’autodétermination du peuple palestinien ».

Intervenant devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Riyad Mansour a également annoncé qu’un projet de résolution allait être prochainement présenté au Conseil de sécurité par l’Égypte sur la question de Jérusalem. 

M. Mansour a précisé que le texte dont sera saisi le Conseil de sécurité va « réaffirmer que toute décision prise en rapport avec Jérusalem serait nulle et non avenue », indiquant toutefois qu’il s’attend à ce que les États-Unis y opposent leur véto. 

Cette annonce se fait une semaine après la réunion d’urgence du 7 décembre du Comité à l’issue de laquelle ses membres avaient publié une déclaration condamnant la décision prise la veille par le Président des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’Ambassade américaine.

Devant le Comité, l’observateur palestinien a appelé les États à ne pas ouvrir de représentation diplomatique à Jérusalem, soulignant que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, par les États-Unis, est une « décision unilatérale illégale, irresponsable et une provocation à l’encontre des Palestiniens et des milliards de musulmans et de chrétiens du monde entier ».  Pour la délégation palestinienne, a-t-il rappelé, la question de Jérusalem se doit d’être discutée dans le cadre des pourparlers entre les parties.  « Sans un accord sur Jérusalem, il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient », a martelé l’observateur.

À son instar, le Président du Comité, M. Fodé Seck, a souligné que la décision de l’Administration américaine constitue une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, exhortant les États-Unis à revenir sur leur position. 

Revenant sur la réunion d’urgence que le Conseil de sécurité a tenue le 8 décembre, « où 14 de ses membres ont exprimé unanimement leur désaccord avec cette décision », M. Fodé Seck a demandé aux membres et observateurs du Comité de manifester leur soutien et leur solidarité avec le peuple palestinien au nom de leur pays et de toutes les instances internationales et multilatérales.

« Si la communauté internationale n’est pas en mesure de défendre le droit international, cela pourrait mener au chaos, ce qui n’est pas dans l’intérêt des peuples », a lancé à son tour le représentant de la Turquie qui a fait une rapide synthèse des travaux et résultats du Sommet extraordinaire de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui s’est tenu hier à Istanbul, à l’initiative du Président Erdogan.  Cette réunion a débouché sur l’adoption de trois textes: une résolution du Conseil des ministres des affaires étrangères, la Déclaration d’Istanbul et le Communiqué final du sommet. 

Ainsi, le Sommet a rejeté et condamné dans les termes les plus forts la décision unilatérale du Président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, estimant qu’il s’agit d’une atteinte flagrante au droit international.  Le communiqué final appelle le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités immédiatement et à veiller à ce que toutes les résolutions relatives à la cause palestinienne soient mises en œuvre sans plus tarder, à défaut de quoi, a poursuivi le délégué turc, les membres de l’OCI estiment que ces questions devront être renvoyées à l’Assemblée générale.  Ils ont également réaffirmé que Jérusalem-Est est la capitale de la Palestine et ont appelé à reconnaitre l’État de Palestine.

Réagissant à ces propos, plusieurs délégations ont exprimées leurs vives inquiétudes au sujet des répercussions de cette décision unilatérale des États-Unis qu’elles ont unanimement condamnée et rejetée.  Ainsi les représentants du Bangladesh, de la Tunisie, de l’Indonésie, du Maroc, de l’Inde, de Cuba et du Venezuela ont fait part des actions prises au niveau national à la suite de l’annonce américaine.

Le représentant du Pakistan a proposé pour sa part que cette question soit renvoyée à l’Assemblée générale si le Conseil de sécurité s’avère incapable d’agir face à la décision américaine.  Il a également appelé à prendre des mesures économiques ciblées contre Israël afin que ce dernier modifie son approche dans la gestion du conflit, souhaitant en outre que la Cour internationale de Justice (CIJ) soit invitée à donner un avis consultatif sur les derniers développements au Moyen-Orient.

Deux représentants de la société civile sont intervenus dans la foulée pour témoigner de l’engagement de nombreuses organisations non gouvernementales de par le monde qui ont condamné la décision américaine et qui maintiennent que le statut final de Jérusalem doit être le fruit de négociations entre les Israéliens et les Palestiniens.

Au cours de cette réunion, le Président du Comité a par ailleurs soulevé la problématique du déficit qu’accuse l’UNRWA pour boucler ses activités d’ici à la fin de l’année.  Rappelant que l’Office prodigue des services essentiels aux réfugiés palestiniens dans ses cinq zones d’activités, il a appelé ses donateurs traditionnels et tout autre donateur à rapidement combler son déficit, qui s’élève à 49 millions de dollars.  Il a justifié cela comme une marque de solidarité urgente avec les réfugiés palestiniens, qui, après l’annonce de la semaine dernière par les États-Unis, craignent que leur sort ne soit relégué au second plan. 

M. Seck est également revenu sur la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien qui a eu lieu le 29 novembre ainsi que sur la série de résolutions adoptées par l’Assemblée générale le 30 novembre et qui portent sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la question de Jérusalem ainsi que sur le mandat du Comité, la Division des droits des Palestiniens et le Programme spécial d’information sur la question de Palestine du Département de l’information

Le rapporteur, M. Carmelo Inguanez, est par ailleurs intervenu pour communiquer des informations relatives à la visite de la délégation du Comité en Tanzanie; aux consultations qu’il a menées avec la société civile ainsi qu’à sa participation à la Nuit des Amis de la Palestine, qui a été organisée à Paris le 28 novembre dernier dans le cadre de la Journée internationale de solidarité.

La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

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