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AG/EF/3373

Deuxième Commission: le programme de développement pour l’après-2015 doit prendre en compte la question des pays en situation particulière, préconisent les délégations

21/10/2013
Assemblée généraleAG/EF/3373
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

14e & 15e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015 DOIT PRENDRE EN COMPTE

LA QUESTION DES PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE, PRÉCONISENT LES DÉLÉGATIONS


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui le point de son ordre du jour relatif à la situation des groupes de pays en situation particulière en matière économique, commerciale, financière et de développement.  Les avis exprimés par les délégations ont convergé sur le fait que les préoccupations spécifiques des pays les moins avancés (PMA), des petits États insulaires en développement (PEID), et des pays en développement sans littoral devraient faire partie des politiques, programmes et recommandations du futur programme de développement pour l’après-2015.


Les débats tenus aujourd’hui ont permis aux délégations de faire une évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA pour la décennie 2011-2020, adopté en mai 2011, et également de parler de la Conférence consacrée à l’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty pour les pays sans littoral, prévue en 2014.


M. Gyan Chandra Acharya, Secrétaire général adjoint et Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a présenté trois rapports* du Secrétaire général sur les questions à l’ordre du jour des travaux de la Commission.  Concernant les pays en développement sans littoral, il a indiqué que le coût moyen d’envoi d’un conteneur est de 3 040 dollars dans ces pays, soit plus de deux fois celui en cours dans les pays ayant un littoral marin, où ce prix est de 1 268 dollars.  Notant que cette donnée est un obstacle majeur à l’intégration des pays enclavés aux échanges mondiaux, il a souhaité que la Conférence consacrée à l’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty puisse aboutir à des résultats concrets et pratiques en faveur des pays sans littoral, notamment la promotion de mesures favorables à la coopération régionale et interrégionale en vue d’améliorer les conditions de transport, les procédures douanières, et de favoriser l’investissement dans les infrastructures pertinentes. 


Le représentant de l’Éthiopie, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a soutenu la promotion de l’intégration régionale, tout en rappelant que la mise en place d’infrastructures à l’échelle régionale a un coût que les pays en développement ne peuvent assumer par eux-mêmes.  À cet égard, il a cité le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) dont la mise en œuvre des projets requiert un investissement de l’ordre de 24,4 milliards de dollars pour le financement de routes et de voies ferrées au cours de la période allant de l’année 2012 à l’année 2020.


Parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la délégation des Fidji a appelé la communauté internationale, notamment les pays industrialisés, à respecter les engagements qu’ils ont pris en termes d’aide publique au développement (APD).  Cette aide reste indispensable, et il faut aussi donner aux produits des PMA un accès sans quota et en franchise de droits aux marchés mondiaux tout en leur offrant une aide au commerce, a plaidé la délégation des Fidji.  Prenant la parole, le représentant de l’Union européenne (UE) a indiqué que l’Union européenne avait pris l’engagement de faire bénéficier les PMA d’un accès sans droits ni quotas aux marchés de l’Union pour tous leurs produits, en dehors des armes et des munitions.  Cette mesure, inscrite dans le cadre du système global des préférences commerciales, entrera en vigueur en janvier 2014, a indiqué le représentant. 


Au nom du Groupe des PMA, le représentant du Bénin a exprimé une grande préoccupation face à la baisse de 12,8% du montant de l’APD destinée aux PMA.  Cette baisse a été de 4% pour le reste des pays en développement, a-t-il relevé.  Sans accès aux technologies modernes et appropriées, les PMA ne seront pas capables d’assurer leur compétitivité sur le marché mondial et d’évoluer pour rejoindre la catégorie des pays à revenus intermédiaires, a-t-il aussi noté, tout en souhaitant la rapide mise en place de la banque des technologies en faveur des PMA évoquée dans le Programme d’action d’Istanbul.  À cet égard, le représentant de la Turquie a rappelé que son pays est prêt à accueillir le siège de cette institution.


Dans son intervention, le représentant de Tuvalu a déclaré qu’alors que l’on s’approche de l’Année internationale des PEID, qui sera célébrée en 2014, et de la tenue de la troisième Conférence internationale sur ces pays qui aura lieu au mois de septembre prochain à Apia, à Samoa, il est impératif et urgent de renforcer la durabilité financière des petits États insulaires en développement.  Il a salué la décision prise par le Conseil économique et social (ECOSOC) de reporter l’examen de la situation de Tuvalu en vue ou non de la prise d’une décision sur son éventuelle sortie de la catégorie des PMA.  Il a rappelé que son pays ne remplissait pas le critère de graduation relatif à l’index de vulnérabilité économique.  Parlant de la graduation des Maldives de la catégorie des PMA, le représentant de ce pays a dit que le passage des Maldives du statut de PMA à celui de pays à revenu intermédiaire n’a pas changé la donne socioéconomique qui y prévaut.  Il a déploré le fait que le changement de statut des Maldives ait été dicté par des critères qu’il a jugés « discutables et problématiques », citant notamment celui ayant trait au niveau du produit national brut par habitant.  On aurait du prendre en compte les indicateurs sociaux des Maldives, avant de prendre cette décision, a-t-il estimé.  Il a, de ce fait, appelé les Nations Unies à établir une nouvelle catégorie comprenant les pays dont l’économie est de petite taille, rappelant que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a déjà adopté cette méthodologie et reconnaît une catégorie spécifique de « petites économies vulnérables ».


La Deuxième Commission examinera demain, mardi 22 octobre à 10 heures, le point de son ordre du jour sur « les technologies de l’information et des communications pour le développement ».  Dans l’après-midi, la Commission et le Conseil économique et social organiseront une réunion d’échanges interactifs sur le thème « Inégalités, croissance et perspectives de l’économie mondiale ».


GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


Rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (A/68/88–E/2013/81 et A/68/88/Corr.1–E/2013/81/Corr.1)


Le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul), qui a été adopté par la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) en 2011, consacre les engagements pris par la communauté mondiale pour éliminer la pauvreté, transformer les structures et atteindre un développement durable dans les pays les moins avancés.  Le Programme est structuré autour de huit domaines d’action prioritaires, avec 47 buts et objectifs qui doivent être atteints d’ici à 2020.


Le Secrétaire général remarque que la première année d’application du Programme d’action a coïncidé avec le ralentissement de la production mondiale, qui s’est répercuté, à certains égards, sur l’économie des PMA.  Avec le relâchement de la croissance économique mondiale, ajoute-t-il, les apports privés, en particulier l’investissement direct extérieur, ont faibli pour la troisième année consécutive et les flux publics d’aide au développement ont stagné après avoir progressé régulièrement pendant des années.


Le rapport indique que le produit intérieur brut (PIB) moyen des pays les moins avancés n’a augmenté que de 4% en 2011 alors que sa croissance moyenne avait atteint 7,3% entre 2001 et 2010.  De même, il relève que le nombre des pays les moins avancés dont la croissance a été égale ou supérieure à 7%, chiffre fixé dans le Programme d’action, a reculé de 15 entre 2001 et 2010 à 11 en 2011.


Le Secrétaire général rappelle ensuite que dans sa résolution 66/213, l’Assemblée générale a prié son président de créer un groupe de travail spécial chargé d’étudier plus avant et de renforcer le processus de transition sans heurt des pays sortant de la catégorie des PMA.  De même, ajoute-t-il, l’Assemblée générale a adopté sa résolution 67/221 dans laquelle elle a souligné la nécessité d’une transition dans le bon ordre et progressive pour les pays qui cessent d’appartenir à la catégorie des PMA sur la base d’une solide stratégie nationale de transition sans heurt appuyée par des mesures internationales.  Dans la même résolution, l’Assemblée générale a invité aussi les partenaires de développement à tenir compte d’indicateurs tels que le revenu national brut, l’indice du capital humain et l’indice de vulnérabilité économique pour déterminer l’octroi de leur aide publique au développement (APD).


M. Ban indique par la suite que pour relever ces nouveaux défis et atteindre les buts et objectifs du Programme d’action d’Istanbul, il faudra que les pays les moins avancés et leurs partenaires dans le domaine du développement agissent résolument dans les huit domaines prioritaires de ce programme.  Il suggère également dans ce rapport qu’une attention particulière soit accordée à l’édification de capacités productives, qui sont indispensables à la croissance, la transformation structurelle et à la création d’emplois décents. 


Il note aussi qu’avec l’approfondissement des relations entre les pays les moins avancés et les pays émergents, et une possibilité sensible qu’elles s’accroissent, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire pourraient se renforcer dans tous les domaines concernés par le Programme d’action d’Istanbul, avec un renforcement des efforts de collaboration institutionnalisée.  De même, des ressources provenant d’un financement novateur devraient être mises à la disposition des pays les moins avancés, conclut-t-il dans ce rapport.


Rapport du Secrétaire général sur la Banque des technologies et mécanisme d’appui à la science, à la technologie et à l’innovation expressément consacrés aux pays les moins avancés (A/68/217)


Le Secrétaire général rappelle que la Déclaration d’Istanbul se félicitait de l’offre généreuse du Gouvernement de la Turquie, qui était prêt à accueillir un Centre international de la science, de la technologie et de l’innovation.  Dans sa résolution 2012/26, le Conseil économique et social a réaffirmé le mandat du Programme d’action d’Istanbul à cet égard.


Selon le Programme d’action d’Istanbul, une banque des technologies et un mécanisme d’appui à la science, à la technologie et à l’innovation expressément consacrés aux pays les moins avancés (PMA) aiderait ceux-ci à progresser dans les domaines de la recherche scientifique et de l’innovation, à promouvoir le travail en réseau parmi les chercheurs et les instituts de recherche, à accéder aux technologies essentielles et à les utiliser, ainsi qu’à combiner les initiatives bilatérales et l’appui d’institutions multilatérales et du secteur privé, en s’appuyant sur les initiatives internationales existantes.


Le rapport propose que la banque des technologies comprenne : une banque de brevets pour faciliter l’accès des PMA aux technologies appropriées et les aider à les utiliser; un mécanisme d’appui à la science, à la technologie et à l’innovation pour aider les pays les moins avancés à progresser dans les domaines de la recherche scientifique et de l’innovation et un service d’archives de la recherche scientifique et technologique pour promouvoir le réseautage mondial des chercheurs et des établissements de recherche des PMA.  Un soutien mondial solide sera la clef du succès de la banque des technologies, note le Secrétaire général.


M. Ban souligne qu’aucun pays n’a pu s’engager dans une croissance économique rapide sans évolution technologique préalable.  Il se pourrait qu’il faille des dizaines d’années aux PMA pour surmonter leurs contraintes structurelles, à moins qu’ils n’arrivent à renforcer sensiblement leur base en matière de science, technologie et innovation, note-t-il.  Par conséquent, l’évolution technologique est la clef de la croissance et du développement accélérés de ces pays les moins développés et, dans le cadre de ce processus, de leur retrait de cette catégorie, ajoute-t-il. 


À l’échelle mondiale, note le rapport, le nombre total d’articles scientifiques et techniques publiés dans les revues spécialisées s’élevait à 788 333 en 2009, parmi lesquels les contributions des PMA comptaient pour 0,0018% de ce total.  Même s’ils comptent pour environ 12% de la population mondiale, les pays les moins avancés n’ont produit qu’une part presque négligeable d’articles scientifiques et techniques, alors que les États-Unis, avec plus ou moins 4,5% de la population mondiale, ont publié 26,5% de tous les articles scientifiques et techniques, relève le Secrétaire général. 


M. Ban reconnait que de nouvelles consultations sont nécessaires, sous l’égide du Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, pour définir la structure, les fonctions, le mécanisme de gouvernance, le financement et les dispositions en matière de dotation en personnel, ainsi que les autres aspects institutionnels pertinents de la future banque des technologies.  Ces consultations devraient réunir une équipe d’experts issus du pays hôte, des pays les moins avancés et des pays partenaires, des institutions des Nations Unies et d’autres parties prenantes pertinentes, afin de déterminer les modalités institutionnelles dans le but de rendre la banque des technologies opérationnelle dans les plus brefs délais.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty: Répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit (A/68/157)


Dans ce rapport le Secrétaire général rappelle que face à la nécessité croissante de traiter les problèmes de développement propres aux 31 pays en développement sans littoral, les Nations Unies ont adopté en 2003 le Programme d’action d’Almaty.  Le présent rapport fait le point sur l’application de ce programme et notamment de ses priorités, ainsi que sur l’état d’avancement des préparatifs de la Conférence d’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty, qui aura lieu en 2014.  Le rapport se termine par des recommandations pratiques et comporte une annexe statistique.


Le Secrétaire général note qu’en l’absence d’accès direct à la mer, l’isolement et l’éloignement des grands marchés internationaux rendent les pays en développement sans littoral fortement dépendants des pays de transit pour leurs échanges par voie maritime.  L’obligation de passer plus souvent les frontières, la lenteur des procédures de transit, l’inefficacité des systèmes logistiques, la faiblesse des institutions et la mauvaise qualité des infrastructures sont autant de problèmes qui accroissent de façon significative le coût global des services de transport et autres frais liés aux transactions commerciales, indique-t-il.  Ces coûts élevés ont pour effet de restreindre sensiblement le commerce et ont une incidence négative directe sur la croissance économique des pays concernés et, partant, sur leur capacité à promouvoir le développement social et la protection de l’environnement.


Le rapport souligne que la Conférence d’examen programmée pour 2014 sera l’occasion de procéder à un examen complet de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty et de définir un programme de développement qui permette aux pays en développement sans littoral de mieux s’intégrer dans le système commercial mondial et de se rapprocher des objectifs de développement convenus au niveau international au cours de la décennie à venir.  La Conférence, ajoute le Secrétaire général dans ce rapport, doit s’attacher à obtenir des résultats ambitieux et pratiques axés sur la réduction du coût des échanges, objectif qui passe par la mise en place de systèmes de transport en transit efficaces, la stimulation de l’industrialisation, le renforcement des capacités de production, la diversification des exportations et l’amélioration de leur résistance aux chocs externes et internes.


M. Ban propose des mesures supplémentaires pour réduire les frais de transport et le coût des transactions commerciales pour les pays en développement sans littoral, notamment en intensifiant la coopération et l’intégration régionales.  La communauté internationale devrait aider les pays en développement sans littoral et de transit à établir des systèmes de transit efficaces, et accroître pour ce faire son soutien financier aux projets centrés sur les transports de transit, sur les aménagements connexes du réseau routier, les infrastructures relatives à l’énergie et aux technologies de l’information et des communications, ainsi que sur la facilitation du commerce, recommande le Secrétaire général.


Échanges de vues


Le représentant du Bénin a salué l’analyse que fait le Secrétaire général dans son rapport sur la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul).  Il a indiqué que sa délégation aurait cependant aimé que le Haut Représentant pour les PMA, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral crée un lien entre ce rapport et celui publié par son Bureau sur les stratégies visant à accélérer la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Le Bénin et les autres PMA auraient aussi voulu que ces deux rapports soient examinés à la lumière des objectifs d’élimination de la pauvreté, a dit le représentant.  Il a en outre exprimé le souhait que l’examen des problèmes des PMA ne soit pas complètement séparé de celui à mener sur les problèmes qui se posent aux pays en développement sans littoral.


Le Haut-Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral a répondu que son Bureau s’était penché en détail sur les contraintes que rencontrent les PMA.  Nous ne pourrons pas continuer à agir comme le passé, a-t-il cependant dit, appelant à procéder à un changement des méthodes et des procédures jusqu’ici en vigueur, afin que « la sortie d’un PMA de cette catégorie ne prenne pas un siècle ».  Il faut accélérer les progrès, sur des bases solides, a-t-il insisté.  Le Haut-Représentant a en même temps souligné que des progrès importants avaient été accomplis par de nombreux pays.  Le problème qui se pose cependant vient du fait que ces progrès ne sont pas également répartis, a-t-il expliqué.  Il a invité les États à adopter une approche holistique dans ce domaine.  Il a émis l’espoir qu’en collaborant sur toutes ces questions, la communauté internationale pourrait offrir une riposte coordonnée et synchronisée dans le cadre des préparatifs des objectifs à atteindre pour l’après-2015.


Débat général


M. PETER THOMSON (Fidji), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exprimé sa préoccupation de voir les pays les moins avancés (PMA) être confrontés à une pauvreté devenue endémique, à des niveaux de croissance faibles et à une grande vulnérabilité aux catastrophes.  Il s’est aussi inquiété du déclin des investissements directs étrangers (IED) et des montants des envois de fonds de l’étranger à destination des PMA.  Il a donc appelé la communauté internationale à maintenir son aide à destination de ces pays, notamment en respectant les engagements pris en termes d’aide publique au développement (APD).  Il faut aussi donner aux PMA un accès aux marchés en franchise de droits et leur offrir une aide au commerce, a-t-il ajouté.  En retard sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les PMA ont besoin de l’aide des pays développés pour atteindre ces objectifs d’ici à 2015, a plaidé le représentant.  Les PMA sont aussi en retard dans le domaine des technologies, celles-ci faisant défaut à leurs processus de production, a-t-il relevé en rappelant que le transfert des technologies permet à ces pays d’améliorer leur productivité.


Le Groupe des 77 et la Chine félicite le Secrétaire général pour son rapport sur la future banque des technologies et apprécie la promotion d’institutions de recherche dans les PMA, a ajouté le représentant.  Il a appelé à prendre des décisions concrètes à cet égard.  Il a salué la Turquie, qui a accepté d’accueillir cette banque des technologies, avant d’inviter les pays qui le peuvent à soutenir cette institution.  Abordant la situation des pays en développement sans littoral, il a rappelé les obstacles qu’ils doivent encore franchir, comme le manque d’infrastructures, qui entrave le commerce et augmente les coûts des transactions.  Il a appelé la communauté internationale à renforcer l’assistance offerte à ces pays afin de les mettre sur la voie du développement durable.  Les pays donateurs doivent renforcer leur aide par le biais de partenariats, afin de permettre aux pays sans littoral de mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty, a-t-il précisé.  Il a appelé les partenaires au développement, le secteur privé, ainsi que le milieu universitaire, à étudier les besoins particuliers qui se posent aux pays en développement sans littoral et à préparer un cadre de développement pouvant répondre à ces difficultés pour les 10 années à venir.  Enfin, il s’est réjoui de la tenue de la conférence régionale prévue au Paraguay, en novembre prochain, qui examinera ces questions. 


Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti), intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que deux ans après la quatrième Conférence sur les PMA tenue à Istanbul, la CARICOM constate que le bilan de la première année d’application du Programme d’action en faveur des PMA est mitigé.  De fortes disparités existent, mais dans l’ensemble les PMA ont peu progressé dans les 8 domaines prioritaires à atteindre d’ici à 2020.  En outre, a-t-elle ajouté, la plupart des PMA affichent toujours une pauvreté généralisée, des inégalités croissantes, et une productivité faible.


La CARICOM, a souligné la représentante, se félicite des progrès accomplis au niveau des capacités de production dans les PMA, en particulier s’agissant de l’expansion extraordinaire de la téléphonie mobile.  Malheureusement, a-t-elle poursuivi, ces progrès ne sont pas accompagnés d’une amélioration s’agissant de l’accès à l’Internet.  Par ailleurs, un effort soutenu doit être apporté au développement des réseaux routiers, des infrastructures et de l’énergie.  « Il est honteux de constater que dans les PMA, 79% des gens n’ont toujours pas l’électricité », a déploré Mme Nazaire.


Par ailleurs, il est de la plus haute importance que des pratiques agricoles durables soient adoptées pour accroître la productivité et assurer la sécurité alimentaire de la majorité des habitants des PMA, a-t-elle relevé.  En outre, l’amélioration de l’accès au commerce mondial joue le rôle de moteur du développement, tout comme la diversification des économies des PMA, a-t-elle ajouté.  La CARICOM croit fermement que l’aide publique au développement (APD) doit demeurer une composante essentielle du modèle de développement international et regrette la baisse continue de l’APD au cours des deux dernières années, a-t-elle indiqué. 


Enfin, la représentante a souligné que la CARICOM appelle la communauté internationale à apporter un soutien particulier à Haïti, unique PMA de l’hémisphère des Amériques, « en raison de sa situation particulière et de sa résilience hors du commun ».  Enfin, les PMA doivent être placés au premier plan du programme de développement pour l’après-2015 actuellement en préparation, car comme l’a dit le Secrétaire général, « il y a là non seulement un impératif moral, mais il en va aussi d’un ordre mondial stable et pacifique », a conclu Mme Nazaire.


Mme KAREN TAN, (Singapour), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a relevé que les conditions économiques mondiales actuelles ont des conséquences désastreuses sur les pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a ajouté qu’étant donné la situation particulière de ces pays, le fossé entre eux et le reste des pays du monde allait se creuser encore plus si leurs vulnérabilités ne sont pas prises en compte.  Mme Tan a, en outre, souhaité que la banque des technologies voie au plus vite le jour pour accompagner le développement des PMA.  Elle a aussi salué l’initiative visant à lancer une facilité de transferts technologiques Sud-Sud en faveur des pays en développement sans littoral, comme cela a été annoncé au cours d’une exposition qui a lieu à Nairobi, au Kenya, ce mois d’octobre. 


Mme Tan a plaidé pour que le futur programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte les préoccupations particulières des PMA, des petits États insulaires en développement (PEID) et des pays en développement sans littoral.  Elle a rappelé que depuis la création de l’ASEAN en 1967, l’Association a mis en œuvre des programmes visant le renforcement de l’intégration régionale, d’autant plus, a-t-elle noté, que l’Asie du Sud-Est compte en son sein à la fois des PMA, des PEID et des pays en développement sans littoral.  Elle a ainsi évoqué le programme d’intégration de l’ASEAN, qui promeut la coopération et l’assistance mutuelle entre pays de la région afin de combler le fossé qui existe entre eux, et qui vise aussi la réduction des barrières au commerce et à l’investissement, tout en renforçant la productivité et les infrastructures.  Elle a poursuivi son propos en présentant d’autres initiatives, comme celle du programme de connectivité de l’ASEAN, qui vise à améliorer la connectivité intrarégionale en Asie du Sud-Est, notamment par le développement de connections physiques, institutionnelles et de l’amélioration des liens entre les peuples de l’ASEAN.


Intervenant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, M. SALEUMXAY KOMMASITH (République démocratique populaire lao) a noté que le Programme d’action d’Almaty est le premier et l’unique cadre existant au sein de l’ONU qui traite des besoins et des défis spécifiques auxquels font face les pays en développement sans littoral en matière de développement.  Au cours des 10  dernières années, des progrès considérables ont été accomplis dans la mise en œuvre de ce Programme, a-t-il relevé, en particulier s’agissant de l’établissement de systèmes de transport et de transit efficaces, qui contribuent de façon significative au développement et au bien-être des populations des pays concernés, a noté le représentant lao.  Les économies de ces pays restent fragiles et vulnérables aux chocs extérieurs, comme ceux provoqués par la crise financière mondiale, les changements climatiques ou encore la désertification.


Le représentant a relevé que le Groupe des pays en développement sans littoral attache une grande importance à la Conférence consacrée à l’examen de l’application du Programme d’action d’Almaty, qui aura lieu en 2014.  Cette conférence constituera en effet une opportunité unique pour toutes les parties prenantes d’évaluer, de façon critique et complète, la mise en œuvre du Programme d’action, et d’identifier les bonnes pratiques et les contraintes en matière de développement durable, a-t-il souligné.


M. Kommasith a enfin déclaré qu’à la lumière des travaux préparatoires de la Conférence actuellement en cours, la communauté internationale doit développer un nouveau cadre orienté vers l’action pour les pays en développement sans littoral à mettre en œuvre, au cours de la prochaine décennie, en prenant en compte les objectifs du Programme d’action d’Almaty non encore atteints et les défis émergents.  De même, il faut prendre en compte les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral dans le cadre des discussions sur le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il conclu.


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), s’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA) par les Nations Unies, a déclaré que le rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’application du Programme d’action d’Istanbul pour la décennie 2011-2020 met en évidence les progrès réalisés par les PMA.


En dépit du fait que le nombre de PMA est passé de 15 à 11 au cours des deux dernières années, la situation dans la grande majorité de ces pays est restée préoccupante, particulièrement au regard  de la proportion de la population qui continue de vivre en deçà du seuil de pauvreté, a-t-il estimé.  Malgré les efforts notables déployés par les PMA, ils sont restés à la traine dans le domaine du développement humain et social, comme le prouve leur niveau d’accès à la nourriture, aux services de santé, à l’éducation et aux infrastructures physiques, a regretté M. Zinsou.  Les difficultés auxquelles sont confrontés les PMA rendent pus nécessaire que jamais le renforcement de la solidarité mondiale et de la coopération internationale.  Aussi, le Groupe des PMA est-il fort préoccupé, a poursuivi M. Zinsou, que l’on assiste à une baisse de 12,8% du montant de l’aide bilatérale accordée aux PMA, alors que le volume de l’aide dont bénéficient les autres pays en développement n’a connu qu’une baisse de 4%.


Le représentant a par ailleurs souligné que sans accès aux technologies modernes et appropriées, les PMA ne seront pas capables d’assurer leur compétitivité sur le marché mondial et d’évoluer vers le groupe des pays à revenus intermédiaires.  Un modèle complet et pragmatique visant à mettre la science et la technologie au service du développement est nécessaire, a estimé le représentant.  M. Zinsou a, ainsi, préconisé que ce modèle soit fondé sur trois piliers: une banque des brevets, une facilité de dépôt en science et technologies et un mécanisme de soutien à la science, à la technologie et à l’innovation.  La création d’une banque des technologies en faveur des PMA doit être opérationnalisée au cours de la présente session de l’Assemblée générale, a-t-il conclu.


M. IOANNIS VRAILAS, de la délégation de l’Union européenne (UE), a indiqué que l’Union européenne restait déterminée à mettre en œuvre le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul), tant sur le plan politique qu’au plan financier.  Il a précisé que l’Union européenne continuerait à aider les pays les moins avancés (PMA) à mener à bien leurs réformes structurelles en les aidants à renforcer leurs capacités productives et à mobiliser leurs ressources nationales.  Il a également indiqué que l’UE voulait faire usage des outils de la  coopération triangulaire avec des partenaires du Sud.  L’Union européenne continuera à fournir aux PMA une aide en faveur du commerce, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué que les PMA pourront toujours bénéficier d’un accès sans droits ni quotas aux marchés de l’Union pour tous leurs produits, mis à part les armes et les munitions, grâce au système de préférences commerciales qui entrera en vigueur en janvier 2014.  L’Union européenne a également l’intention de poursuivre ses efforts en vue de faire progresser le « programme de développement de Doha », a-t-il dit.


Le représentant a rappelé que, l’an dernier, l’Union européenne avait confirmé l’engagement fort, transparent et prévisible qu’elle a pris afin d’accompagner les PMA dans leurs stratégies nationales de transition visant à sortir de cette catégorie.  Nous réaffirmons cet engagement aujourd’hui, a-t-il annoncé, tout en soulignant l’importance, pour les Nations Unies, de renforcer la prévisibilité du processus de prise de décisions concernant la sortie d’un pays de la catégorie des PMA.  Il a ensuite dit que l’Union européenne était prête à s’engager dans les préparatifs de la Conférence d’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays en développement sans littoral. 


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé qu’il y a deux ans, la communauté internationale s’est engagée à mettre en œuvre le Plan d’action d’Istanbul, avec pour objectif de permettre, au bout de 10 ans, que la moitié des PMA s’émancipent de ce statut pour entrer dans le groupe des pays à revenu intermédiaire.  Il a constaté qu’après deux ans de mise en œuvre, le bilan est mitigé.  Il a relevé par ailleurs que l’Éthiopie continue de connaître une croissance de développement à deux chiffres depuis plus de 10  ans, avec notamment de bons résultats obtenus dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a en outre salué les efforts des donateurs, mais a plaidé afin que les pays développés dans leur ensemble puissent respecter leur promesse de consacrer 0,15 à 0,2% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement en direction des PMA. 


Le représentant a rappelé que l’année prochaine, aura lieu la conférence d’examen de la première décennie de mise en œuvre du Programme d’Almaty en faveur des pays en développement sans littoral.  Il a indiqué que l’Éthiopie a mis en œuvre des politiques allant dans le sens du Programme d’action d’Almaty.  Il a ainsi évoqué le développement d’infrastructures, la mise en place de facilités dans le secteur du commerce, la construction de ports secs, de routes, de chemins de fer, et d’infrastructures de télécommunication et électriques le long des routes de transit.  Il a ajouté que l’Éthiopie a signé la Charte africaine des transports maritimes, et a également engagé des accords bilatéraux avec le Soudan, Djibouti et le Yémen dans le cadre de l’utilisation des ports et de la coopération en matière de transport maritime. 


M. Bame a indiqué que les pays en développement sans littoral devraient mettre en place des infrastructures pour faire face aux défis qui les interpellent dans le cadre du développement et de la croissance durable.  Il a noté que la plupart de ces pays travaillent en collaboration avec les pays de transit afin de renforcer la connectivité et créer davantage de corridors de transport, mais, a-t-il rappelé, sans des financements adéquats, il est difficile pour ces pays d’obtenir des résultats probants.  Il a relevé que, par exemple, la mise en place du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) requiert un investissement de l’ordre de 24,4 milliards de dollars pour le financement de routes et de chemins de fer pour la période de 2012 à 2020.  Il a enfin appelé les donateurs à renforcer le soutien qu’ils apportent aux pays en développement sans littoral, et a souhaité que les préoccupations de ces pays soient intégrées dans le programme de développement pour l’après-2015.


M. RAJA REZA BIN RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) s’est félicité de la convocation de la Conférence d’examen de l’application du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays en développement sans littoral, en 2014, en vue d’y adopter un nouveau cadre de développement de ces pays pour la prochaine décennie.  Il a aussi salué la convocation de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), qui se tiendra également en 2014, à Apia (Samoa).  Il a regretté la baisse de l’APD et l’instabilité des cours des produits de base, éléments qui entravent les efforts des PMA dans la voie du développement durable.  Le représentant a demandé à toutes les parties pertinentes d’accorder la priorité aux PMA en mettant en œuvre le Programme d’action adopté en faveur de ces pays pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul).  L’appropriation par les PMA de leurs politiques, en se fondant sur leurs priorités nationales, est très importante pour le succès des mesures prises, a-t-il averti.  Depuis la création du programme de coopération de la Malaisie, en 1981, plus de 10 000 participants provenant de PMA et d’anciens PMA ont bénéficié des cours de renforcement des capacités, a-t-il indiqué.  Il a précisé qu’en 2012, 16 cours ont été dispensés par son pays dans le cadre de la coopération triangulaire.  La Malaisie continuera à soutenir les efforts des PMA et à partager son savoir-faire, a assuré le représentant.


Mme RAJANI PATIL (Inde) a indiqué que le soutien de la communauté internationale aux PMA est important pour leur permettre d’atteindre les objectifs de développement internationalement agréés.  Elle a ajouté que les préoccupations des PMA et des pays en développement sans littoral doivent être prises en compte dans le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a ensuite regretté que la mise en place du Plan d’action d’Istanbul connaisse des résultats mitigés, car les PMA n’ont pas connu de transformations structurelles, et leur produit intérieur brut faible.  La représentante a également déploré le fait que l’aide publique au développement (APD) ait baissé, alors même qu’elle représente plus de la moitié de l’aide extérieure dont les PMA ont besoin pour leur développement. 


Mme Patil a, en outre, invité la communauté internationale à œuvrer à une conclusion rapide du Cycle de Doha, afin de créer plus de facilités commerciales en faveur des PMA.  Elle a aussi appelé à plus de transferts de technologies en faveur des PMA, ainsi qu’à la prise de mesures en faveur de l’annulation ou du rééchelonnement de la dette de ces pays et de la promotion des transformations structurelles dont leurs économies ont besoin.  Mme Patil a ensuite reconnu que les pays émergents apparaissent désormais comme de solides partenaires commerciaux des pays en développement sans littoral et des PMA.  Elle a noté que l’Inde accorde des accès aux marchés en franchise de droits et hors quota à tous les PMA, et elle a annoncé que l’Inde va contribuer à hauteur de 100 000 dollars à l’organisation de la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, prévue en 2014.


M. SIRODJIDIN M. ASLOV (Tadjikistan) a jugé crucial de tenir compte des intérêts des pays qui sont vulnérables du fait de leur position géographique.  Il a invité la communauté internationale à éliminer les barrières et obstacles artificiels qui nuisent à ces pays, notamment dans les domaines de la coopération et du transport.  Pour soutenir le processus de préparation de la Conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral, le Tadjikistan a organisé deux conférences, en septembre 2013, dont la Conférence de haut niveau sur le potentiel de transit de l’Asie centrale.  Une décision conjointe entre trois pays de la région a été adoptée à l’issue de cette conférence, qui concerne un projet de « routes modèles », a indiqué le représentant.  Il a aussi parlé des mesures prises sur le plan régional pour simplifier les procédures douanières.  En outre, a-t-il ajouté, le Tadjikistan met en place des mesures visant à améliorer les voies de transit, en vue d’intensifier le commerce intérieur, régional et interrégional.  Il existe à l’heure actuelle quatre zones économiques libres dans la région d’Asie centrale, a-t-il indiqué.  Il a aussi précisé que son pays avait récemment adhéré à l’OMC, ajoutant que le Tadjikistan allait poursuivre la libération de ses échanges commerciaux. 


Mme VANGANSUREN ULZIIBAYAR (Mongolie) a noté que les pays ne disposant pas d’accès à la mer font face à de nombreux défis.  En particulier, les coûts de transports y sont très élevés, et la Mongolie dépense ainsi 6,2% de son PIB pour couvrir ces coûts, a-t-elle précisé.  Les pays en développement sans littoral doivent être proactifs, a-t-elle ajouté, en soulignant l’importance d’adopter des mesures visant à diversifier leurs économies et à en réduire la vulnérabilité.  Ces efforts devraient être soutenus par la communauté internationale, notamment par un soutien financier continu à l’amélioration du transit de marchandises, de l’énergie et du renforcement des technologies de l’information, a préconisé Mme Ulziibayar.


La délégation mongole a par ailleurs appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à signer l’Accord multilatéral portant création d’un groupe de réflexion international sur les pays en développement sans littoral, en vue de la pleine opérationnalisation des activités de ce groupe de réflexion.  Mme Ulziibayar a conclu son intervention en estimant que la Conférence d’examen de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty fournira une excellente occasion à toutes les parties prenantes d’évaluer les besoins et les défis auxquels sont confrontés les pays en développement sans littoral et de développer de nouvelles priorités pour un nouveau cadre commun d’action en faveur de ces pays pour la prochaine décennie.


M. YASAR HALIT ÇEVIK(Turquie) a indiqué que les PMA doivent transformer leurs économies en la diversifiant, et il a également invité les partenaires au développement à continuer d’apporter leur soutien à ces pays, notamment en respectant les promesses qui leur ont été faites en matière d’APD.  Il a révélé que depuis la Conférence d’Istanbul de 2011 sur les PMA, la Turquie a doublé son aide en faveur des pays en développement, qui atteint aujourd’hui à 2,5 milliards de dollars par an.  Il a ensuite appelé au renforcement des capacités structurelles des PMA, afin de combler le fossé qui existe entre les PMA et les pays développés.  Il a ainsi suggéré la mise en place de mécanismes de renforcement des capacités et de transferts technologiques en faveur des PMA.  Dans ce contexte, il a soutenu l’idée de la création d’une banque des technologies sous l’égide des Nations Unies, et il a dit que la Turquie était prête à abriter une telle institution.


Mme IRINA A. MEDVEDEVA (Fédération de Russie) a salué les efforts entrepris pour appliquer le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul).  Elle a estimé que le processus de graduation de ces pays, destiné à les faire sortir de la catégorie des PMA, devait remplir les conditions prévues par la résolution pertinente de l’Assemblée générale.  Il faut respecter les accords politiques en faveur des PMA, a-t-elle demandé.  La représentante a assuré que la Fédération de Russie contribuait de plus en plus au développement durable, précisant qu’elle avait consacré 460 millions de dollars à l’aide au développement en 2012.  Elle a ajouté que son pays continuait à renforcer le potentiel commercial des PMA, grâce à un système de préférences qui leur permet d’augmenter leurs exportations vers la Fédération de Russie.


Parlant des pays sans littoral, la représentante a espéré que la Conférence d’examen décennal du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral aboutirait à un accord sur des objectifs concrets.  Pour ce qui est de l’espace géographie dont fait partie son pays, elle a indiqué qu’entre 2015 et 2020, la Fédération de Russie avait prévu de mettre en place un corridor transsibérien.  Elle a aussi mentionné d’autres projets favorables au développement des pays sans littoral, comme la construction de l’autoroute Baïkal-Amour, ainsi que celle de trois ports, dont le port ouvrant la voie au corridor transsibérien.


Mme YESHAMAGAMBETOVA (Kazakhstan) a déploré le fait que les coûts des transactions douanières et l’inefficacité des systèmes logistiques en place conduisent à l’augmentation des coûts de transport de marchandises, et partant des coûts des transactions commerciales des pays en développement sans littoral.  Elle a relevé que le Kazakhstan a adopté des politiques qui sont dans la ligne du Programme d’action d’Almaty, et visent à développer les secteurs du commerce et des transports, notamment en améliorant les infrastructures routières existantes, en éliminant les barrières non-physiques qui se posent au secteur des transports et en introduisant le principe de contrôle unique des véhicules de transport de marchandises.  Elle a indiqué que toutes ces mesures sont contenues dans le document intitulé « Kazakhstan 2015 », qui comprend une série de mesures de facilitation des transports dans le pays. 


La représentante a expliqué par la suite que dans l’optique de faire revivre l’historique « route de la soie », le Kazakhstan investit dans la connectivité entre l’Europe et l’Asie, notamment avec la construction en cours de la route internationale de transit « Europe de l’Ouest-Chine de l’Ouest ».  C’est une route qui, à terme, couvrira 8 445 kilomètres de distance et qui traversera les territoires du Kazakhstan, de la Chine, de la Fédération de Russie, et créera des accès à l’Europe de l’Ouest.  Le principal avantage de cette route, a-t-elle précisé, sera la réduction d’un tiers du coût des transports de marchandises allant de la Chine vers l’Europe de l’Ouest, comparé à leur coût de transport par voie maritime.  La représentante a souhaité que la Conférence de 2014 sur l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty soit un succès.


M. AHMED SAREER (Maldives) a rappelé que les Maldives sont le dernier pays à passer du statut de PMA à celui de pays à revenu intermédiaire, une situation qui n’a cependant pas changé la donne socioéconomique du pays.  Il a ainsi expliqué que les Maldives continuent de souffrir de difficultés propres aux économies des petits États insulaires.  Il a relevé que les Maldives vivent leur troisième et dernière année de transition « souple » vers leur nouveau statut de pays à revenu intermédiaire, mais que ce processus n’a pas du tout été souple pour les Maldives.  Il a souhaité que le développement du pays ne connaisse pas de graves contrariétés si les engagements pris de manière bilatérale et multilatérale n’étaient pas tenus en faveur du pays.  M. Sareer a ensuite noté que le changement de statut des Maldives a été dicté par des critères discutables et problématiques, notamment le niveau du produit national brut par habitant, sans que malheureusement on ne prenne en compte les indicateurs sociaux des Maldives.  Il a indiqué que le statut de PMA offre à tout pays de cette catégorie la possibilité de bénéficier notamment de financements pour le développement et d’assistance technique à des conditions préférentielles.  Il a appelé les Nations Unies à établir une nouvelle catégorie comprenant des pays dont l’économie est de petite taille, dans le sillage de ce qui est déjà une réalité avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui reconnait une catégorie spécifique de « petites économies vulnérables ».


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que la communauté internationale avait dépensé 1 734 milliards de dollars en budgets militaires en 2012, pour illustrer le fait que les ressources sont disponibles en dépit des crises.  M. Momen a souligné l’un des huit domaines prioritaires identifiés à Istanbul concernant les PMA: la capacité productive.  Il a expliqué à cet égard que les PMA avaient besoin du soutien international dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation.  Les partenaires au développement et l’ONU doivent apporter tout leur soutien à la mise en place de la banque de technologies et de ses centres régionaux, a-t-il demandé.  En ce qui concerne le commerce, un autre domaine prioritaire, il a appelé les pays développés à offrir un accès aux marchés sans droits ni quotas à tous les produits en provenance des PMA, ainsi qu’à éliminer toutes les autres barrières commerciales existantes.


M. Momen a également plaidé en faveur de la mise en place d’un mécanisme de financement du commerce qui serait mis au point par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il faut aussi que les pays donateurs tiennent leurs promesses en matière d’aide publique au développement (APD) et d’aide au commerce, a-t-il dit, tout en parlant aussi de la nécessité d’une aide pouvant permettre aux PMA de développer des mesures d’adaptation aux changements climatiques.  Le représentant a enfin assuré que les PMA assumaient leurs responsabilités en mettant en œuvre le Programme d’action d’Istanbul.  Le Bangladesh est en bonne voie pour sortir de la catégorie des PMA d’ici à 2021, a-t-il annoncé, précisant que son pays avait déjà rempli le critère ayant trait à la vulnérabilité économique.


M. ABDELMALEK ACHERGUI (Maroc) a rappelé que depuis la création du Groupe des pays les moins avancés (PMA) en 1971, les problèmes structurels de ces pays n’avaient pas été résolus et que leur nombre avait doublé.  En 2012, a-t-il aussi indiqué, le Conseil économique et social (ECOSOC) a estimé qu’il serait difficile pour les PMA de répondre aux trois critères de graduation, qui conditionnent leur sortie de la liste des PMA, du Programme d’action d’Istanbul, à cause des répercussions de la crise économique et financière.  Le représentant a salué le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) qui contient des engagements en faveur des PMA.


Expliquant que les PMA sont directement touchés par les effets néfastes des changements climatiques, il a invité les États Membres à réfléchir collectivement aux moyens de renforcer la gouvernance mondiale en matière de préservation de l’environnement.  Il a jugé impératif d’élaborer une stratégie de financement du développement durable dans le cadre du Comité intergouvernemental prévu par la Conférence Rio+20.  Le Maroc estime que les PMA devraient être davantage impliqués dans des programmes de coopération régionale, notamment dans l’utilisation des énergies renouvelables, a dit le représentant.  En ce qui concerne les autres pays en situation particulière, il a noté les difficultés rencontrées par les pays sans littoral et a demandé qu’on les aide à mettre en œuvre les priorités du Programme d’Almaty.


M. JEAN BENGALY (Burkina Faso) a expliqué que le manque d’accès à la mer, l’éloignement des marchés internationaux et les coûts élevés de transport sont autant de facteurs qui pèsent sérieusement sur le développement socioéconomique des pays en développement sans littoral.  Dix ans après la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, on constate que, malgré certains progrès réalisés, plusieurs facteurs endogènes et exogènes ont contribué à freiner le niveau de participation de ces pays au commerce et aux échanges internationaux, a-t-il noté.  Il a, à cet égard, cité par exemple les crises économique et financière internationales, les effets pervers des changements climatiques et la détérioration des infrastructures de transport.


Au Burkina Faso, le Programme d’action d’Almaty a été pris en compte, durant la décennie 2003-2012, dans les référentiels nationaux de développement économique et social, a indiqué M. Bengaly.  Il a fait part des progrès réalisés en matière de transport grâce aux efforts conjugués du Gouvernement et de partenaires techniques et financiers.  Le Burkina Faso a ainsi conclu des accords de transit portuaire et routier avec le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo, a-t-il précisé.  Il a aussi parlé du Programme régional de facilitation des transports et du transit routier en Afrique de l’Ouest.  Le représentant a cependant indiqué que l’appropriation nationale du Programme d’action d’Almaty n’avait pas été à la hauteur des attentes.  Il a suggéré à la communauté internationale d’accorder plus de considération à la situation des pays sans littoral, qui sont des États vulnérables, notamment lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


M. AUNESE MAKOI SIMATI (Tuvalu) a lancé un appel pour que soient mieux reconnus, à l’ONU, les besoins et les spécificités des petits États insulaires en développement (PEID).  Alors que l’on s’approche de l’Année internationale des PEID, qui sera célébrée en 2014, et de la troisième Conférence internationale sur ces pays qui se tiendra à Apia, à Samoa, nous exhortons le Groupe consultatif interorganisations sur les PEID chargé de ces questions de désigner des domaines de partenariat qui permettraient le développement durable des petits États insulaires, a dit M. Simati.  Donnant l’exemple des succès atteints par son pays grâce à son fonds souverain, il a invité les Nations Unies à renforcer la durabilité financière des petits États insulaires en développement.


Tuvalu est sur la bonne voie pour réaliser quatre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) –ceux relatifs à l’éducation primaire, la mortalité infantile, la santé maternelle et les partenariats mondiaux– tandis que trois autres, relatifs au genre, au VIH/sida et à l’environnement, pourraient être atteints, a indiqué M. Simati.  Il a cependant annoncé que l’objectif d’élimination de la pauvreté ne serait probablement pas atteint d’ici à 2015, du fait de la grande dépendance de son pays envers les ressources de l’aide étrangère, des facilités de prêt et des envois de fonds en provenance de l’étranger.  Il a salué la décision du Conseil économique et social (ECOSOC) de reporter l’examen de la situation de Tuvalu en vue d’une décision sur son éventuelle sortie de la catégorie des PMA.  Il a rappelé que son pays n’avait pas rempli le critère relatif à l’index de vulnérabilité économique.  Il a aussi averti que Tuvalu risquait de disparaître sous les eaux du fait des conséquences des changements climatiques, dont notamment la montée du niveau des océans.  Enfin, il a lancé un appel pour que soient réduites les émissions de gaz à effet de serre et pour que l’on fournisse aux PEID des mesures concrètes d’adaptation aux effets du réchauffement de la planète.


M. ANTÓNIO COELHO RAMOS DA CRUZ (Angola) a appelé à la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés afin de permettre à ces pays de surmonter les défis structurels auxquels ils font face, notamment le manque de diversification de leurs économies et la prévalence de la pauvreté extrême.


L’Angola, a indiqué le représentant, a enregistré des progrès importants en matière d’éducation et de santé, et a pris des mesures efficaces pour diversifier son économie.  Ceci a permis au pays de s’engager sur la voie de la transition en vue d’être retiré de la liste des pays les moins avancés.  La délégation angolaise, a-t-il déclaré en conclusion, invite les partenaires de développement à renforcer leurs engagements.  Il a noté que les pays les moins avancés eux-mêmes doivent poursuivre les efforts qu’ils déploient, conformément à leurs propres stratégies nationales de développement.


M. LIU JIEYI (République populaire de Chine) a appelé la communauté internationale à respecter la souveraineté des PMA et des pays en développement sans littoral en les laissant s’approprier leurs propres programmes de développement.  Il a souhaité que les objectifs et recommandations du Programme d’action d’Istanbul et du Programme d’action d’Almaty soient traduits en action.  La Chine estime que les pays développés doivent améliorer la répartition qu’ils font de leur assistance au développement afin de mieux répondre aux priorités des pays en développement, a dit le représentant.  Il a souligné, à cet égard, les avantages de la coopération Sud-Sud en la matière.  La Conférence d’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral ne fera que renforcer le consensus international sur la question, a prédit M. Liu.  En tant que pays de transit, la Chine apportera tout son soutien au développement des pays en développement sans littoral, comme elle l’a toujours fait, a-t-il assuré.  M. Liu a rappelé que la Chine avait notamment accordé à un grand nombre de ces pays un accès sans taxes douanières à ses marchés.  Il a ajouté que la Chine faisait son possible pour stimuler le commerce dans la région d’Asie.


M. MARCELO SCAPPINI RICCIARDI (Paraguay) s’est félicité des résultats de la douzièmeréunion annuelle des ministres des affaires étrangères des pays en développement sans littoral tenue dans le cadre de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale de l’ONU.  Le Paraguay, a souligné le représentant, invite la communauté internationale à poursuivre ses efforts visant à atteindre les objectifs du Programme d’action d’Almaty, en particulier s’agissant de la prise de mesures concrètes pour favoriser l’intégration des pays en développement sans littoral au sein de l’économie mondiale. 


Plus de 85% des exportations du Paraguay sont composées de produits alimentaires, a ajouté M. Ricciardi, en soulignant que son pays vise à renforcer son secteur des services, moins sensible aux coûts des transports.  Ceci permettra de soutenir les efforts menés afin d’atteindre une croissance économique inclusive et de parvenir à la diversification de la structure économique du Paraguay, a dit le représentant.  En conclusion, il a estimé que la Conférence d’examen de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, qui aura lieu en 2014, permettra d’enrichir le débat sur la situation des pays en développement sans littoral.


M. DURGA BHATTARAI (Népal) a réclamé la prompte création d’une banque des technologies destinée aux pays les moins avancés (PMA) dans le but d’assurer la mise en œuvre effective du Programme d’action d’Istanbul et de pouvoir graduer un certain nombre de pays de la liste des PMA d’ici à 2020.  Il a ensuite indiqué que dans son pays, le manque de connectivité entre la terre et la mer, ainsi que le manque d’accès aux technologies modernes, à l’infrastructure et aux transports, de même que les coûts et les retards rencontrés dans le commerce, ont un effet cumulatif négatif sur le développement du Népal.  De ce fait, s’est-il notamment inquiété, notre commerce devient de plus en plus coûteux et de moins en moins compétitif, tant au plan national qu’international, ce qui entraîne un déficit commercial annuel.


Le représentant a jugé nécessaire d’établir une bonne infrastructure de transports vers et depuis la mer qui soit consolidée et multimodale et de renforcer la coopération régionale, sous-régionale et bilatérale afin d’améliorer le réseau des transports entre les pays sans littoral et les marchés mondiaux.  Sans cela, a-t-il averti, il nous sera très difficile de pouvoir espérer être retiré de la liste des PMA d’ici à 2022.  Le représentant a également estimé qu’il est « impératif » de s’assurer de la création, au cours de la prochaine décennie, d’un cadre international d’appui renforcé à l’intention des PMA dans le but, notamment, de réduire de manière substantielle le coût des transactions et du transit, d’améliorer les capacités de production de ces pays et de diversifier leurs exportations tout en améliorant la compétitivité de leurs économies.  Il a par ailleurs affirmé que la situation des PMA et des pays en développement enclavés doit être examinée de manière prioritaire par l’ONU.  Aucun des objectifs définis ne pourra être atteint si on n’assure pas la pleine participation de ces pays aux échanges mondiaux, a-t-il insisté.


M. HAN WIN NAING (Myanmar) a regretté que malgré les efforts consentis, la plupart des PMA ne vont pas pouvoir réaliser tous les OMD.  Il a appelé à l’accroissement du soutien apporté par la communauté internationale aux PMA, afin que ces derniers puissent s’engager sur la voie des transformations structurelles dont ont besoin leurs économies, conformément aux recommandations du Plan d’action d’Istanbul.  Il a ajouté que le renforcement des capacités productives des PMA leur permettrait d’avoir un taux de croissance annuel de 7%, et de pouvoir ainsi s’affranchir du statut de PMA d’ici à 2020.  M. Naing a rappelé que le Myanmar a été classé dans la catégorie des PMA depuis 1987, mais que le pays n’a pas bénéficié d’avantages commerciaux ou économiques au cours des vingt dernières années.  Il a rappelé, dans ce contexte, que l’aide au commerce est cruciale pour le développement des PMA.  Malgré le fait que l’Union européenne (UE) ait de nouveau institué des mesures relevant du Système généralisé de préférences en faveur du Myanmar en juillet 2013, a regretté le représentant, les produits du pays ne bénéficient toujours pas d’un accès aux marchés européens en franchise de droits et hors quota comme cela devra être le cas pour ses exportations en direction de l’Union européenne.  Le représentant a, en outre, noté que le Myanmar a reçu, en 2012, la plus petite allocation reçue par un PMA en matière d’aide publique au développement (APD). 


M. YESHEY DORJI (Bhoutan) a rappelé que les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral sont les membres les plus pauvres et les plus fragiles de la communauté internationale.  En dépit des progrès significatifs accomplis dans la mise en œuvre des Programmes d’action d’Almaty et d’Istanbul, a-t-il noté, la transformation structurelle a été inadéquate et la vulnérabilité de ces pays aux chocs extérieurs n’a pas été réduite.  En outre, la plupart d’entre eux n’atteindront pas les Objectifs du Millénaire pour le développement, a noté le représentant.


Malgré des progrès mesurables au Bhoutan, dont la baisse du taux de pauvreté, passé de 36% en 2000 à 12% cette année, de nombreux défis subsistent, a relevé M. Dorji.  À cet égard, l’économie du pays reste vulnérable et dépendante de l’aide extérieure et des importations.  En outre, la menace des catastrophes naturelles persiste, tout comme la vulnérabilité du Bhoutan aux changements climatiques.  La Conférence d’examen du Programme d’action d’Almaty devra se concentrer sur l’élaboration d’un cadre complet qui souligne l’importance d’un développement et d’une croissance économique durables, a-t-il estimé, avant d’appeler à la promotion de la diversification des économies et à l’amélioration de leurs capacités de production.  Enfin, le représentant a insisté que le programme de développement pour l’après-2015 devra prendre en compte les besoins spécifiques des PMA.


Mme THERESA CHANDA (Zambie) a demandé que soient créées les infrastructures nécessaires pour réduire la vulnérabilité des PMA.  Il faut répondre aux niveaux élevés de pauvreté et lever les obstacles structurels qui font que nos pays restent à la traîne, a-t-elle dit.  Mme Chanda a appelé les PMA et leurs partenaires de développement à mener des efforts concertés en ce sens.  En Zambie, la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul nous a permis de mettre l’accent sur les infrastructures, a-t-elle indiqué.  Nous soutenons l’appel lancé aux gouvernements, aux organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi qu’aux entreprises, pour qu’ils contribuent au Fonds d’affectation spéciale pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.


Pour ce qui est des pays en développement sans littoral comme la Zambie, Mme Chanda a noté le coût élevé de leurs transactions commerciales du fait des coûts de transport.  Elle a invité la communauté internationale à résoudre le problème posé par le manque de résilience de ces pays face aux chocs économiques et financiers.  La communauté internationale doit s’efforcer d’appliquer les mesures prévues dans le Programme d’action d’Almaty, a-t-elle exigé.  Elle a enfin assuré que la Zambie visait une croissance économique qui lui permettra de sortir de la catégorie des PMA.


M. PHOLOGO GAUMAKWE (Botswana) a relevé que les pays en développement sans littoral ont des difficultés économiques particulières, notamment à cause de leur situation géographique qui les exclut de fait du commerce international.  Il a relevé ensuite que les flux d’APD en faveur de ces pays ont diminué de 3% en 2011, et il a appelé les donateurs à renforcer le soutien en faveur de ces pays.  Il a indiqué qu’une combinaison de facteurs comprenant les effets de la crise économique et de ceux des changements climatiques a eu des conséquences désastreuses sur l’agriculture des pays en développement sans littoral, y exacerbant la pauvreté et la crise alimentaire.  Le représentant a aussi noté que les changements climatiques contribuent à l’augmentation des coûts de construction d’infrastructures dans ces pays déjà vulnérables, ceci à cause des aléas climatiques qui retardent les travaux ou les détruisent.  Le représentant a par la suite plaidé pour un soutien accru en faveur des pays en développement sans littoral dans le secteur du développement des infrastructures régionales.  Rappelant que ces infrastructures sont l’épine dorsale du développement de ces économies, il a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 tienne compte de la situation unique de ces pays.


M. CHARLES MSOSA (Malawi) a rappelé que les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral sont confrontés à des défis considérables en matière de développement.  La communauté internationale doit donc aider ces pays vulnérables à l’aide d’investissements et de programmes de renforcement des capacités, notamment en matière de recherche et développement, a-t-il préconisé.  À cet égard, le Malawi reconnaît les nombreux efforts accomplis par les partenaires au développement jusqu’ici et les appelle à continuer au-delà de 2015, a dit M. Msosa.


Le Malawi, a indiqué le représentant, met en œuvre le Programme d’action d’Istanbul par sa stratégie de développement et de croissance, fondée sur six priorités thématiques: la croissance économique durable, le développement social, l’aide sociale, la gestion des risques de catastrophes, le développement des infrastructures et l’amélioration de la gouvernance.  Enfin, M. Msosa a évoqué la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, en soulignant que les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral doivent être pris en compte dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015. 


Mme NOSISI (Afrique du Sud) a déclaré que les objectifs du Programme d’action d’Istanbul doivent être atteints afin que l’ONU puisse ensuite retirer la moitié des pays classés comme PMA de cette liste avant 2020.   En dépit des progrès constatés dans de nombreux PMA, la représentante a relevé que plusieurs autres continuent de faire face à des défis considérables en matière de revenu par habitant, de développement humain, et de structure économique. 

Il est regrettable, a déclaré la représentante, que l’Afrique subsaharienne continue d’être la région la plus représentée au sein des PMA et que seuls trois pays africains aient gradué de la liste des PMA au cours des trois dernières décennies.  À cet égard, l’Afrique du Sud, a-t-elle ajouté, se concentre sur les initiatives visant à développer les infrastructures en Afrique. 


La représentante sud-africaine a par ailleurs déploré la baisse continue de l’aide publique au développement et des flux d’investissements directs étrangers allant vers les PMA, appelant la communauté internationale à renverser cette tendance.  Enfin, elle a noté que les changements climatiques avaient un impact catastrophique sur les PMA, qui n’en sont pourtant quasiment pas responsables.  Elle a appelé, en concluant son intervention, à prendre en compte les intérêts des PMA dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a indiqué que les États-Unis avaient consacré 8 milliards de dollars à l’aide aux PMA en 2012 et avaient déployé de grands efforts pour leur venir en aide, en application des Programmes d’action d’Almaty et d’Istanbul.  Le programme de développement pour l’après-2015 devrait contribuer à intégrer ces pays dans le développement mondial, a-t-elle souhaité.  Elle a plaidé en faveur de la création de systèmes de transport efficaces dans les pays en situation particulière.  Les pays de transit et les pays en développement sans littoral devraient collaborer pour élaborer leurs propres réseaux énergétiques, de transports et d’infrastructures, a-t-elle préconisé.  Reconnaissant les avantages tirés de la science et de la technologie, elle a demandé que l’on prévoie l’installation de réseaux de transferts de technologies et de connaissances plus efficaces en faveur des PMA.  La représentante a estimé que des outils de gestion du risque et un environnement favorable aux investissements sont des moyens de développement pour les PMA.  Elle a aussi conseillé d’investir en faveur de la bonne gouvernance et d’inclure les femmes dans les stratégies de développement.  En ce qui concerne le processus de transition destiné aux pays sortant de la catégorie des PMA, elle a recommandé qu’il soit assoupli afin d’atténuer les effets indésirables de ce changement de catégorie sur le pays concerné.


Intervenant au nom du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Fonds international de développement agricole (FIDA), Mme GORDANA JERGER (PAM) a déclaré que la communauté internationale avait fait de grands efforts pour réduire la faim dans le monde et pour atteindre le premier Objectif du Millénaire pour le développement.  Cependant, 842 millions de personnes continuent de ne pas disposer de suffisamment de nourriture pour mener une vie active et saine, a-t-elle noté, avant de souligner que des progrès ont été accomplis, mais de manière inégale au sein des PMA.  Elle a estimé que les capacités de production de ces pays ne pourront pas être renforcées sans investir dans les ressources humaines.


La majorité de la population des PMA est rurale et dépend des marchés pour sa survie, a-t-elle relevé.  Par ailleurs, les catastrophes naturelles constituent des menaces constantes pour la sécurité alimentaire et la survie de ces populations rurales.  En outre, les effets de ces catastrophes sont amplifiés par la faiblesse des institutions et les lacunes existant en matière d’infrastructures, a ajouté la représentante. 


Mme Jerger a relevé que de nouveaux défis apparaissent dans les PMA, notamment en ce qui concerne l’urbanisation croissante et l’exode rural.  Il est donc essential de revitaliser et de diversifier la production agricole dans l’ensemble des pays les moins avancés, a-t-elle préconisé.


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