AG/EF/3348

La Deuxième Commission débat des efforts menés aux niveaux mondiaux et nationaux dans les domaines de l’urbanisation durable et de la sécurité alimentaire

01/11/2012
Assemblée généraleAG/EF/3348
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

18e & 19e séances – matin & après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION DÉBAT DES EFFORTS MENÉS AUX NIVEAUX MONDIAUX ET NATIONAUX DANS LES DOMAINES

DE L’URBANISATION DURABLE ET DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


Les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont plaidé, ce matin, en faveur d’une urbanisation durable, cet objet étant l’une des priorités de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), avant d’aborder, cet après-midi, les questions relatives à la sécurité alimentaire et à la nutrition.


Reprenant les travaux de la session après trois jours d’une interruption causée par le passage de l’ouragan Sandy sur la ville de New York, le Président de la Deuxième Commission, M. George Talbot, du Guyana, ainsi que les autres intervenants, ont exprimé leur solidarité aux pays touchés par cet évènement catastrophique, tant dans les Caraïbes qu’aux États-Unis.  Vu le nombre important d’habitations détruites ou endommagées par l’ouragan, M. Talbot a souligné l’importance de mener un développement urbain durable et de s’attaquer avec sérieux aux questions concernant les changements climatiques.


Dans le contexte d’une population urbaine croissante, qui verra près de deux tiers de la population mondiale vivre dans des agglomérations urbaines d’ici à 2030, une quinzaine d’orateurs ont souligné la nécessité de garantir à ces populations des logements citadins abordables, ainsi que de meilleures conditions de vie pour les habitants des bidonvilles.  Actuellement, environ un quart de la population urbaine mondiale, soit plus de 850 millions de personnes, vit dans des bidonvilles. 


Le représentant du Myanmar, s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a recensé les principaux problèmes auxquels font face les habitants des villes des pays en développement, comme le chômage, les inégalités socioéconomiques, la consommation énergétique non durable, le nombre élevé de bidonvilles, la grande vulnérabilité aux catastrophes naturelles et l’inadaptation des services de base.  En même temps, il a souligné que l’urbanisation constitue un moteur pour le développement en ce qu’elle permet d’améliorer les capacités de production des populations et d’augmenter leur niveau de revenu.


Alors que 90% de l’urbanisation mondiale ont lieu dans les pays en développement, les actions du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), qui s’adresse particulièrement à ces pays, ont été saluées par les délégations.  Le Programme doit résoudre les problèmes relatifs à la faiblesse d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, a relevé la délégation d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).


Le représentant de l’Algérie, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué les efforts entrepris par le Directeur exécutif d’ONU-Habitat, M. Joan Clos, après que celui-ci a présenté les rapports du Secrétaire général en début de matinée.  Il a cependant regretté, comme d’autres intervenants, le manque de ressources dont souffre le Programme dans les efforts qu’il mène pour pouvoir aider les pays à faire face aux énormes défis de l’urbanisation.


Pour susciter un engagement mondial renouvelé en faveur d’une urbanisation durable, l’Assemblée générale a décidé de tenir en 2016 une troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), a expliqué le Directeur exécutif d’ONU-Habitat.  Le Secrétaire général a proposé pour cette conférence le thème « Villes écologiquement rationnelles ».  Beaucoup d’intervenants ont lancé un appel pour que la communauté internationale se concentre sur les préparatifs de cet évènement.


Le Secrétaire général recommande aussi dans son rapport* que la Conférence intègre dans son processus préparatoire le Document final de la Conférence Rio+20, en particulier les éléments relatifs aux villes écologiquement rationnelles.  Les centres urbains contribuant à hauteur de 60 à 70% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, plusieurs orateurs, à l’instar du Secrétaire général, ont souligné le rôle important que les villes et leurs autorités locales peuvent jouer dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques et dans la réalisation du développement durable en général.


L’après-midi a été consacrée par la Commission à l’examen des problèmes rencontrés dans l’instauration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, alors qu’un milliard de personnes à travers le monde souffre encore de la faim.  Les problèmes identifiés sont notamment la faible productivité et le manque d’investissement dans les petites exploitations agricoles, l’aggravation de la dégradation des terres, la raréfaction de l’eau dans de nombreuses zones agricoles, ainsi que l’accentuation des effets des changements climatiques sur la production agricole, comme le rappelle le Secrétaire général dans son rapport**.


Les délégations ont appelé à renforcer la mise en œuvre de politiques et de pratiques agricoles durables conformément aux cinq Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale durable.  Elles ont aussi invité tous les acteurs à poursuivre les efforts menés dans le cadre de l’initiative « Défi faim zéro », lancée à Rio en juin dernier, qui cherche à garantir le droit à la nourriture pour tous.  Plusieurs intervenants ont aussi rappelé que le Document final de la Conférence Rio+20 réaffirme l’importance des travaux du Comité de la sécurité alimentaire mondiale et encourage les pays à envisager sérieusement d’appliquer les directives volontaires du Comité pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux lundi 5 novembre, à partir de 10 heures.


* Rapport du Secrétaire général A/67/263

** Rapport du Secrétaire général A/67/294


APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT )


Rapport du Secrétaire général (A/67/263)


Le Secrétaire général présente dans ce rapport deux séries de recommandations relatives, d’une part, à la Conférence Habitat III et, d’autre part, à la mise en œuvre du Programme pour l’habitat et au renforcement d’ONU-Habitat.


Dans sa résolution 66/207, l’Assemblée générale a décidé de tenir en 2016, dans le cadre du cycle vicennal (1976, 1996 et 2016), une troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III).  L’objectif de cette Conférence est de susciter un engagement mondial renouvelé en faveur d’une urbanisation durable, en mettant l’accent sur l’application d’un « nouveau programme pour les villes ».  Le Secrétaire général recommande qu’Habitat III soit organisé au plus haut niveau possible, y compris des chefs d’État et de gouvernement.  Ainsi la Conférence pourrait être appelée « Sommet mondial sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) ».  Il est en outre proposé que le thème de la Conférence soit: des « Villes écologiquement rationnelles ».


Le Comité préparatoire d’Habitat III devra être ouvert à tous les États Membres de l’ONU, avec la participation, à tous les stades du processus de préparation, d’observateurs, recommande aussi le Secrétaire général.


Habitat III devra se concentrer sur l’identification des réalisations, de nouveaux défis, d’opportunités et de domaines où des efforts supplémentaires sont nécessaires, grâce à la mise en œuvre d’un nouveau programme pour les villes pour le XXIe siècle, qui devra s’appuyer sur les principes, et les réalisations accomplies, du Programme pour l’habitat de 1996, de la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire, et des objectifs de développement adoptés au niveau international.


Le Secrétaire général recommande aussi que la Conférence intègre dans son processus préparatoire le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 », en particulier les éléments relatifs aux villes écologiquement rationnelles.


Il est recommandé que le document concis et précis élaboré par le Comité préparatoire et ultérieurement adopté par le Sommet redynamise, au plus haut niveau politique, l’engagement mondial pour la mise en œuvre accélérée du programme urbain pour le XXIe siècle, et à un plus haut niveau de partenariat et de solidarité internationale dans la mise en œuvre du programme.


Le Secrétaire général invite les États Membres à créer un fonds d’affectation spéciale pour Habitat III.  De son côté, le système des Nations Unies pour le développement est encouragé à aider les pays qui en font la demande à procéder aux préparatifs de la Conférence.


En ce qui concerne la mise en œuvre du Programme pour l’habitat et le renforcement d’ONU-Habitat, le Secrétaire général note que le processus préparatoire d’Habitat III exercera une pression considérable sur ONU-Habitat.  L’un des moyens de relever ce défi serait d’inclure quelques-uns des principaux documents de fond nécessaires à Habitat III en tant que résultats du programme de travail d’ONU-Habitat et de son budget pour la période 2014-2015.


Les centres urbains contribuant à hauteur de 60 à 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le Secrétaire général souligne le rôle important que les villes et leurs autorités locales peuvent jouer dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, et dans la réalisation du développement durable en général.  Il recommande que les gouvernements fournissent un appui suffisant aux autorités locales pour leur permettre de mettre en place des politiques et des stratégies urbaines ou locales d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.


Conformément à la résolution de l’Assemblée générale 62/198, les gouvernements sont également encouragés à mettre en place des comités nationaux d’habitat largement représentatifs pour servir de mécanismes de renforcement du dialogue national en ce qui concerne un certain nombre de questions.


Ces questions recouvrent notamment les préparatifs d’Habitat III au niveau des pays; les incidences de l’urbanisation sur le développement au niveau national; le rôle des villes en tant que moteurs du développement au niveau national; la création d’emplois décents en milieu urbain, en particulier pour les jeunes; l’amélioration de l’aménagement urbain et de la planification en vue d’améliorer l’efficacité de la ville; la politique nationale urbaine; la formulation d’une stratégie mondiale pour le logement, conformément à la résolution 23/16 du Conseil d’administration d’ONU-Habitat et la Campagne urbaine mondiale.


Débat général


M. LARBI DJACTA (Algérie), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l’importance du Programme des Nations Unies sur les établissements humains (ONU-Habitat) en ce qui concerne l’aide dont ont besoin les pays en développement pour relever les défis qui se posent à eux en matière d’urbanisation et de logement.  Le représentant a rappelé que 6 personnes sur 10 dans le monde vivront en zone urbaine d’ici à 2030 et que plus de 800 millions de personnes vivent déjà dans des bidonvilles.  Aussi, l’un des défis les plus importants à relever est de fournir un logement, un accès à l’eau, à l’assainissement et à l’énergie à cette population, dans le cadre du développement durable.  L’urbanisation durable était en effet une des priorités essentielles de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, et le Document final de Rio+20 a reconnu que, s’il y a une planification, les villes peuvent être économiquement, socialement et écologiquement durables, a rappelé le représentant. 


Le Document a également appelé à l’adoption d’une approche holistique du développement urbain et des établissements humains, et il a souligné la nécessité de renforcer la mise en place coordonnée du Programme pour l’habitat.  Le représentant a salué les efforts entrepris par le Directeur exécutif d’ONU-Habitat depuis sa nomination, mais a regretté le manque de ressources dont souffre le Programme pour aider les pays à faire face aux énormes défis de l’urbanisation.  Aussi, le Groupe des 77 et de la Chine appelle t-il la communauté internationale à donner toute l’attention et les moyens requis à la mise en place du Programme pour l’habitat et à s’impliquer dans l’organisation de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III).


M. TUMASIE BLAIR (Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) joue un rôle essentiel dans le développement durable.  Ses actions touchent particulièrement les pays en développement, qui font face à une hausse de la démographie, de la pauvreté, et doivent résoudre les problèmes relatifs à la faiblesse d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  La CARICOM encourage le Secrétaire général à prendre toutes les mesures appropriées pour la préparation de la Conférence ONU-Habitat III.


La CARICOM salue les efforts faits par ONU-Habitat pour sensibiliser la communauté internationale à l’impact de l’urbanisation rapide sur le développement durable, a indiqué le représentant.  Elle considère que davantage d’efforts doivent être faits pour changer les modes de vie, de consommation et de production selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Atteindre les objectifs internationalement agréés de fournir un habitat durable à tous et d’éradiquer les bidonvilles exige de pouvoir offrir un travail décent à tous, ainsi qu’un accès à l’eau, à l’assainissement, et à l’énergie abordable, a précisé le représentant.  La CARICOM demande à ses partenaires de développement de procurer à ONU-Habitat les moyens techniques et financiers nécessaires pour faire face à ses engagements et aux besoins d’aide exprimés aux niveaux nationaux et régionaux, le financement actuel dont dispose cette institution n’étant pas suffisant pour atteindre les objectifs fixés.


M. HAN THU (Myanmar), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a rappelé que, selon les prévisions d’ONU Habitat, il y aura dans un peu plus d’une génération deux tiers de citadins dans la population mondiale.  Les principaux problèmes auxquels font face les habitants des villes actuellement sont le chômage, les inégalités socioéconomiques, la consommation énergétique non durable, le nombre élevé de bidonvilles et la grande vulnérabilité aux catastrophes naturelles.  Le représentant a aussi mentionné l’inadaptation des services de base et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.  Actuellement, environ un quart de la population urbaine mondiale, soit plus de 850 millions de personnes, vit dans des bidonvilles, a-t-il signalé.  Soulignant aussi que 90% de l’urbanisation mondiale a lieu dans les pays en développement, le représentant a expliqué que ce processus est un moteur de développement car il permet d’améliorer les capacités de production et d’augmenter les revenus.  M. Han Thu a salué la reconnaissance par les dirigeants mondiaux, lors de la Conférence Rio+20, du « rôle important » que joue l’urbanisation dans le développement durable.


L’ASEAN souligne également l’importance du processus préparatoire de la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) qui se tiendra en 2016, a dit M. Han Thu.  Il a déclaré que l’ASEAN appréciait l’approche holistique adoptée pour la promotion du développement urbain et des établissements humains, qui permet de fournir des logements et des infrastructures abordables aux populations.  Il a insisté sur le fait que le développement urbain doit être utilisé efficacement en tant qu’outil du développement national.  M. Han Thu a rappelé que, lors du dernier Sommet de l’ASEAN qui a eu lieu à Phnom Penh, au Cambodge, en avril dernier, il a été mis un accent particulier sur le principe de responsabilité commune mais différenciée, sur les programmes de sensibilisation à l’adaptation aux changements climatiques, et sur les habitudes à prendre en vue de parvenir à un faible niveau d’émissions de gaz à effet de serre.  Il a aussi indiqué que, lors du Forum sur les villes écologiques et vivables organisé par la Chine et l’ASEAN le 9 octobre dernier, tous les participants ont partagé le point de vue selon lequel le développement urbain devrait être orienté vers les personnes, en vue de parvenir à une coexistence harmonieuse des êtres humains, de la nature et de la ville.


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé la nécessité d’augmenter les ressources dont disposent les individus et les familles pour garantir l’accès des populations à des logements abordables.  Au Bangladesh, vu les problèmes liés aux changements climatiques, de plus en plus de personnes sont contraintes de se déplacer et se retrouvent dans des taudis, a-t-il déploré.  Il a souligné les difficultés dans lesquelles se trouvent les pays les moins avancés (PMA) face aux objectifs de développement urbain durable, avant de prôner l’adoption d’une approche intégrée pour traiter de ces problèmes.  Il a remercié ONU-Habitat de son rôle de coordination et des activités qu’elle mène pour mettre en œuvre des programmes urbains durables.  Il a apprécié que l’urbanisation durable soit placée au cœur de son Cadre stratégique 2008-2013.  M. Momen a cependant regretté le manque de ressources dont souffre ONU-Habitat, ainsi que l’instabilité de son financement.  Cet organe doit être doté de ressources suffisantes pour bien exécuter son mandat, a-t-il préconisé.  De même, les pays doivent disposer de ressources suffisantes pour mener à bien leurs projets de développement urbain, a-t-il noté, appelant à renforcer l’aide internationale envers les pays en développement et notamment les PMA.  En ce qui concerne les déchets et les gaz à effet de serre produits par les villes, il a prévenu qu’il fallait adopter des plans nationaux durables si l’on ne veut pas que le développement urbain se traduise par davantage de bidonvilles.  Les installations sanitaires dans les zones urbaines doivent également être améliorées dans les PMA, a-t-il dit, ainsi que les installations routières, les infrastructures de transport d’énergie et celles destinées à l’écoulement des eaux usées.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a souligné la nécessité d’une approche holistique du développement urbain et des établissements humains qui donne la priorité à la rénovation urbaine et à l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers marginaux, comme cela est souligné dans le Document final de la Conférence Rio+20, « L’avenir que nous voulons ».  Après le tremblement de terre qui a frappé le Chili le 27 février 2010, un plan de reconstruction a été mis au point, incluant l’exposition aux risques naturels dans la planification urbaine, a expliqué le représentant.  Il a salué le changement de structure de gouvernance en cours à ONU-Habitat, qui vise à améliorer la transparence et l’efficacité du Programme, et a rappelé le besoin de fonds nécessaires à la mise en place du Programme pour l’habitat.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a soutenu le rôle important que joue ONU-Habitat dans la poursuite de l’objectif de développement durable.  Il a relevé l’efficacité des activités menées par ce Programme en matière d’assistance technique et de coopération au niveau des pays, ainsi que son rôle important dans l’amélioration des conditions de vie de la population urbaine pauvre en vue de susciter des améliorations dans la vie d’au moins 100 millions d’habitants de bidonvilles d’ici à 2020.  M. Haniff a souhaité qu’ONU-Habitat continue à rechercher des solutions innovantes en matière de développement urbain.  Il s’est félicité de la tenue, prévue en 2016, de la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) qui entend renforcer l’engagement mondial en faveur d’un développement urbain durable.  Cette conférence doit garantir un bon équilibre entre le développement économique et social et la protection de l’environnement, a-t-il demandé.


Le représentant de la Malaisie a également soutenu le Cadre stratégique et institutionnel à moyen terme pour 2008-2013 mené par ONU-Habitat, ainsi que ses opérations de financement des logements pour les défavorisés.  La Malaisie a lancé un programme d’assistance au logement, afin de fournir 50 000 nouveaux logements aux défavorisés, a-t-il indiqué, précisant que son pays espère éliminer la pauvreté urbaine d’ici à 2013.  M. Haniff a aussi parlé du programme malaisien d’assistance à la location immobilière, lancé grâce au projet e-Kasih qui a reçu le Prix des Nations Unies pour les services publics en 2012.  La Malaisie a aussi lancé, en 2009, le projet de construction de logements « House Build Project », ainsi que, en 2004, un programme appelé « Safe City » qui vise à réduire la criminalité en zone urbaine.


M. JORGE LAGUNA (Mexique) a rappelé que les villes et les politiques urbaines apparaissent aujourd’hui, à la lumière de la Conférence Rio+20, comme un élément indispensable dans les stratégies de développement durable.  Les villes sont en effet des « moteurs de la croissance économique, de l’innovation, de la création d’espaces de liberté et d’opportunités pour tous » et l’équité, l’intégration sociale et le développement urbain doivent constituer des points d’attention essentiels pour construire les villes du XXIe siècle, a dit le représentant.  Le Mexique considère le rôle d’ONU-Habitat comme essentiel pour définir des politiques urbaines de développement urbain durable et, en conséquence, juge nécessaire de renforcer le Programme.  Le Mexique soutient l’organisation de la troisième Conférence des Nations Unies sur le développement urbain durable (Habitat III) et souhaite qu’elle s’inspire des résultats de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.


M. Hüseyin Müftüoğlu (Turquie) a souligné l’importance d’une urbanisation responsable, afin de pouvoir faire face notamment à des catastrophes comme l’ouragan Sandy qui vient d’affecter la côte Est des États-Unis.  Au vu de la croissance rapide de la population urbaine, il a relevé le rôle important que jouent les villes dans le développement économique, social et culturel.  Les villes sont le principal moteur de croissance économique, a-t-il aussi noté.  Soulignant les conséquences qu’ont certaines pratiques en cours dans les villes, qui causent notamment beaucoup de pollution et entravent le développement durable, il a appelé à adopter des lois de développement urbain responsables sur les plans environnemental et social.  Le représentant a insisté sur l’importance des technologies propres.  Il a également invité les autorités locales à se rapprocher des citoyens pour mieux répondre à leurs besoins.  La troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) sera une bonne occasion de contribuer au programme de développement durable de l’après-2015, a-t-il observé.  Il a demandé aux États Membres de se concentrer sur les préparatifs de cet évènement que la Turquie s’est engagée à accueillir.


Rappelant que l’urbanisation est un phénomène croissant à travers le monde, Mme TOMOKO ONISHI (Japon) a souligné la nécessité de placer la planification urbaine dans le cadre du développement durable.  La prochaine Conférence Habitat III doit tirer les leçons des conférences précédentes sur l’habitat pour être efficace, a dit la représentante.  Il faut davantage de planification intégrée, et adopter une démarche globale intégrant le développement durable et faisant participer le secteur privé et les autorités locales.  Il faut aussi mieux se préparer aux catastrophes naturelles, a souligné la représentante, rappelant le tremblement de terre et le tsunami qui ont affecté le Japon l’année dernière.


Mme ANNU TANDON, membre du Parlement de l’Inde, a évoqué les efforts menés par son pays en faveur d’un développement urbain durable.  Nous devons tenir compte du besoin critique de rendre les habitations résistantes aux catastrophes naturelles, comme vient de le rappeler au monde l’ouragan Sandy, a-t-elle souligné.  Elle a demandé que soit mieux financé le Programme ONU-Habitat afin qu’il puisse fournir un appui aux plans nationaux d’urbanisation durable.  Nous avons encore beaucoup à faire dans ce domaine, a-t-elle noté.  La représentante a expliqué que l’Inde a enregistré un déplacement important de sa population des zones rurales vers les zones urbaines au cours de la dernière décennie.  Elle a expliqué la nécessité d’améliorer les infrastructures des villes, comme les réseaux de télécommunications, les routes, les infrastructures d’assainissement, de traitement des déchets, et les transports publics.  Nous recherchons des solutions holistiques et respectueuses de l’environnement, a-t-elle assuré, notamment pour parvenir à une bonne efficience énergétique.  L’Inde a lancé une politique nationale d’habitat et de logement urbain pour améliorer notamment les logements urbains et les conditions de vie des populations vivant dans des taudis, a indiqué la représentante.  Elle a aussi souligné que l’Inde partage son expérience dans ce domaine dans le cadre de la coopération Sud-Sud et triangulaire.


M. SONG LEI (Chine) a souligné l’importance de l’éradication de la pauvreté dans la promotion du développement des établissements humains et du développement durable, ainsi que dans la protection de l’environnement.  Il est indispensable de promouvoir également une meilleure utilisation des ressources disponibles à cet effet, a-t-elle préconisé.  La Chine est favorable à l’organisation de la troisième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat III), a indiqué le représentant.


M. BORG TSIEN THAM (Singapour) a rappelé que 7 personnes sur 10 à travers le monde vivront en zone urbaine d’ici à 2050 et que les villes sont les moteurs de la croissance économique mondiale.  Malgré sa forte densité urbaine, la petite cité-État de Singapour a réussi à fournir une bonne qualité de vie et un environnement durable à sa population de plus de 5 millions d’habitants, a souligné le représentant.  C’est dans ce contexte que Singapour a travaillé avec la Suède pour former, en novembre, le Groupe des Amis pour les villes durables, qui compte 29 pays dans toutes les régions du monde.  Son premier objectif est de contribuer activement aux discussions sur les villes durables, élément essentiel du programme de développement durable; le second objectif du Groupe est de fournir une plateforme de dialogue sur la définition des objectifs de développement durable pour l’après-2015, a expliqué le représentant.  Singapour attend des résultats conséquents de la troisième Conférence des Nations Unies sur le développement urbain durable (Habitat III) afin de permettre au monde de parvenir à une urbanisation durable.


M. ABDELMALEK ACHERGUI (Maroc) a noté les tendances positives constatées dans les pays du Nord en matière d’urbanisation, alors que les agglomérations s’agrandissent de manière non planifiées dans les nations du Sud.  Ces villes du Sud n’offrent pas de capacités de croissance suffisantes et accentuent les inégalités entre populations riches et pauvres, a-t-il ajouté.  Il a relevé qu’un certain nombre de pays en développement avaient cependant réussi à limiter la croissance incontrôlée des agglomérations et à améliorer les conditions de vie des habitants des taudis en 2010.  Ces progrès ne doivent cependant pas faire oublier les exigences du développement, a souligné le représentant, rappelant l’objectif qui consiste à réduire le nombre d’habitants des bidonvilles.  Il faut également réduire les risques de catastrophe naturelle, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que le Maroc avait connu une urbanisation très rapide marquée par le manque de planification, mais que l’aide internationale avait permis d’améliorer les conditions de vie des habitants des bidonvilles.  Le Maroc a ainsi reçu le prix des programmes d’urbanisation ayant permis d’améliorer ces conditions de vie, a-t-il signalé, et il est prêt à partager son expérience dans ce domaine avec tous les pays du Sud.  Enfin, le représentant a signalé la tenue prochaine, à Rabat, d’une conférence internationale sur la question des bidonvilles, organisée avec le soutien d’ONU-Habitat.


Mme CLAUDIA ASSAF (Brésil) a déclaré que le Brésil attache une grande importance à l’organisation de la troisième Conférence des Nations Unies sur le développement urbain durable (Habitat III) en 2016, dont l’ordre du jour devrait notamment porter sur le thème des villes durables.  Elle a indiqué que le processus préparatoire d’Habitat III devrait tenir compte des prochaines réunions d’ONU-Habitat et du Forum urbain mondial.  Elle a noté les progrès réalisés par ONU-Habitat et l’inclusion de la planification urbaine dans ses programmes, mais a considéré que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour répondre aux défis qui se posent en matière de logement et de questions foncières aux populations pauvres.  Il faut également résoudre les questions relatives au financement des établissements humains.  Le Brésil attache également une grande importance à l’établissement d’un nouveau modèle de partenariat avec les institutions financières pour l’amélioration des bidonvilles et du secteur du logement, a dit la représentante.


M. A. SAEED (Bahreïn) a noté combien l’urbanisation peut être un moteur de croissance et permet ainsi de lutter contre la pauvreté.  Il a souligné que la Conférence Rio+20 a mis l’accent sur les défis de l’urbanisation, qui doivent être traités en priorité dans l’Agenda international pour le développement durable de l’après-2015.  Bahreïn accorde un intérêt particulier à l’urbanisation durable, a-t-il assuré, mentionnant le programme national adopté dans ce domaine pour garantir un logement convenable à tous les citoyens.  Notre pays a reçu le prix de l’habitat pour avoir amélioré le niveau de vie de tous ses citoyens, grâce à son programme urbain et au développement durable, a indiqué le représentant.  Malgré les progrès réalisés localement, il a rappelé les défis qui restent à relever dans ce domaine au niveau mondial.  Il a appelé la communauté internationale à consolider le rôle d’ONU-Habitat et à soutenir ses efforts d’urbanisation responsable.  Il a cité l’accord de coopération passé entre ONU-Habitat et son pays, signé à Naples en septembre 2012, aux termes duquel un bureau d’ONU-Habitat va être créé à Bahreïn pour y appuyer la stratégie nationale d’urbanisation et renforcer les capacités dans ce domaine.


M. THIBAULT DEVANLAY, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a fait observer que les États Membres et les Nations Unies attendent les modalités d’organisation de la prochaine troisième Conférence des Nations Unies sur le développement urbain durable (Habitat III).  Ils attendent aussi un processus qui permettra de relever les défis du développement durable et de promouvoir des villes sûres et respectueuses de l’environnement, a indiqué le représentant.


Rapport sur le développement agricole et la sécurité alimentaire (A/67/294)


Dans ce rapport, le Secrétaire général examine les problèmes rencontrés dans l’instauration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et dresse un état des lieux concernant la mise en œuvre de politiques et de pratiques agricoles durables conformément aux cinq Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale durable.  Cette sécurité alimentaire bute, notamment, sur des problèmes de faible productivité et de manque d’investissement dans les petites exploitations agricoles, d’aggravation de la dégradation des terres, de raréfaction de l’eau dans de nombreuses zones agricoles, d’accentuation des effets des changements climatiques sur la production agricole et, par voie de conséquence, de déficits chroniques ou périodiques de l’offre de produits agricoles.


Des progrès ont été enregistrés depuis 2008 pour ce qui est d’accroître le taux d’investissement dans l’agriculture dans les pays en développement, en particulier en Afrique, et de renforcer la protection sociale des groupes vulnérables, notamment par des initiatives visant non seulement à lutter contre la faim mais aussi à assurer une nutrition équilibrée.  Cela dit, on commence maintenant seulement à s’attaquer aux problèmes de productivité et de sécurité alimentaires à long terme résultant de la dégradation des ressources.


À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), les dirigeants du monde ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une alimentation saine, suffisante et nutritive, conformément au droit à une nourriture suffisante et au droit fondamental de ne pas souffrir de la faim.  Ils ont en outre réaffirmé leur volonté résolue d’améliorer la sécurité alimentaire, notamment pour les enfants âgés de moins de deux ans, au moyen de stratégies nationales, régionales et mondiales de sécurité alimentaire et nutritionnelle.


Un objectif relatif à la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle sera intégré à l’Agenda pour le développement pour l’après-2015, sachant que les premiers Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient pour cible la diminution de moitié de la faim à l’horizon 2015 et que même si cet objectif était réalisé, l’objectif de l’élimination de la faim et de la malnutrition ne sera toujours pas atteint.


À Rio, les dirigeants du monde ont reconnu que les agriculteurs, notamment les petits exploitants agricoles, pêcheurs, éleveurs et forestiers, ont d’importantes contributions à apporter au développement durable, par des activités de production écologiquement rationnelles.  Ils peuvent contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations pauvres et relancer la production et la croissance.


Le Secrétaire général note que le Document final de Rio+20 est encourageant pour la lutte contre la dégradation des terres.  Il relève que les millions de personnes qui gèrent des systèmes agricoles, depuis les plus pauvres jusqu’aux producteurs les plus commercialisés, constituent le plus grand groupe de gestionnaires de ressources naturelles sur terre.  Leurs décisions, ainsi que celles des 7 milliards de consommateurs dans le monde, dessineront les contours futurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale et de la santé des écosystèmes de la planète.  L’enjeu dans l’après-Conférence des Nations Unies sur le développement durable consiste à favoriser la prise de meilleures décisions en créant les systèmes les plus inclusifs et efficaces de gouvernance des systèmes agricoles et alimentaires.


Rapport sur les principales décisions prises et recommandations de politique générale formulées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (A/67/86)


Ce rapport consiste tout d’abord en une vue d’ensemble de la stratégie mise en œuvre par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale au cours de la deuxième année suivant la réforme du Comité, puis en un bref aperçu des principaux résultats obtenus et des décisions prises par le Comité à sa trente-septième session tenue en octobre 2011, complété par des informations actualisées sur les mesures prises pour leur donner suite.  Le rapport final de la trente-septième session du Comité, annexé au rapport, comprend des recommandations de politique générale sur divers thèmes, tels que « la sécurité alimentaire et les investissements agricoles favorables aux petits exploitants », « l’équité hommes-femmes, la sécurité alimentaire et la nutrition » et « l’instabilité des prix des denrées alimentaires ».


Une des constatations dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale est que l’incidence des fluctuations et des flambées des prix sur la sécurité alimentaire n’est pas uniforme, les pays pauvres étant les plus durement touchés. 

On note aussi que les prix des produits alimentaires ont augmenté et que leur instabilité s’est accentuée, sur le marché intérieur, dans la plupart des pays.  En outre, il est probable que la tendance à la hausse et à l’instabilité des prix alimentaires se poursuive à l’avenir. 


Il apparaît aussi que les flambées des prix de courte durée peuvent avoir des répercussions négatives à long terme sur la production, la nutrition et les moyens de subsistance.  En outre, la hausse des prix présente des avantages potentiels pour les agriculteurs, surtout si elle s’accompagne de politiques et de programmes appropriés en faveur de l’agriculture paysanne, est-il relevé dans le rapport.  Enfin, des mesures doivent être prises aux niveaux national et mondial pour réduire l’instabilité des prix des produits alimentaires et protéger les groupes vulnérables de ses effets.


Par ailleurs, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale s’est dit conscient des efforts remarquables consentis par toutes les parties prenantes en ce qui concerne les négociations relatives aux directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale.  Il a toutefois reconnu qu’il fallait davantage de temps pour mener à terme le processus de négociation et a approuvé la poursuite et l’achèvement de ce processus.


Le rapport indique que le Comité a salué les présentations relatives à sept initiatives mondiales, comme le Plan d’action du Groupe des Vingt sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture et l’initiative de L’Aquila sur la sécurité alimentaire mondiale, ainsi que des présentations sur cinq initiatives régionales comme la Stratégie de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.


Le Comité a également examiné les résultats de l’atelier régional multipartite sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord qui avait été organisé au Caire, les 3 et 4 octobre 2011, sous son égide.


Le Comité a reconnu qu’il était important de fournir un soutien aux efforts déployés par les pays dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition et de promouvoir l’obligation de rendre compte et partager les pratiques optimales à tous les niveaux.  Il a invité à mettre au point des mécanismes novateurs permettant de suivre les progrès accomplis en direction des objectifs fixés en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.  Il a aussi recommandé de constituer un lieu de rencontre, d’échange d’informations, de débats et de coordination des principales initiatives dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition; et de rendre opérationnels les liens avec des initiatives régionales.


Échange interactif


La représentante de l’Éthiopie a exprimé la plus grande sympathie de son pays aux victimes de l’ouragan Sandy tant aux États-Unis que dans les Caraïbes.  Elle a fait part de la déception de sa délégation concernant le paragraphe 11 du rapport qui, a-t-elle estimé, contient des erreurs.  Il n’y a pas eu de destructions graves en Éthiopie comme le mentionne le document, a-t-elle corrigé.  Ce genre d’erreurs dans un rapport remet en question l’autorité du Secrétaire général, et le Secrétariat devrait vérifier les informations contenues dans un projet de document auprès de plusieurs sources, a-t-elle souligné.  « Comment faire confiance à un rapport contenant autant d’erreurs qui auraient pu être évitées », s’est-elle interrogée en invitant à la suppression dudit paragraphe.


Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a également salué les pays ayant été touchés par l’ouragan Sandy avant d’estimer que l’idée de sauver la planète en produisant plus de biocarburant à base de produits alimentaires n’était pas viable.  Au contraire, les pays disposant de terres arables doivent produire des cultures vivrières, a-t-il affirmé.


Répondant aux commentaires des délégations, M. NIKGHIL SETH, Directeur de la Division du développement durable, qui avait auparavant fait une déclaration liminaire présentant le rapport publié sous la cote A/67/294, a déclaré qu’il tiendra compte des remarques faites par la délégation de l’Éthiopie.  À la délégation tanzanienne, il a expliqué que le rapport n’abordait pas la question de la production de biocarburants sous un angle philosophique, mais se penchait sur d’autres problèmes. 


Débat général


M. LARBI DJACTA (Algérie), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) a rétabli le droit de chacun à avoir accès à une alimentation sûre, suffisante et nutritionnelle.  La sécurité alimentaire est devenue un défi mondial urgent, a-t-il souligné.  Il a rappelé, à cet égard les cinq Principes de Rome adoptés en 2009 et l’initiative lancée par le Secrétaire général des Nations Unies à Rio pour parvenir à un monde exempt de la faim.  La sécurité alimentaire permet de revitaliser le développement agricole, a-t-il aussi observé.  Le représentant a également souligné que les femmes de toutes origines risquent d’avoir moins d’accès que les hommes à des sources sûres d’alimentation, et il a souligné la nécessité de tout faire pour réduire cet écart.  Si la famine n’est pas éliminée, les autres Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas atteints, a prévenu M. Djacta avant d’inviter la Commission et la communauté internationale à prendre des mesures sur le long terme pour revitaliser le développement agricole dans les pays en développement, et ce de manière durable.  Il a souligné notamment la nécessité d’utiliser des méthodes de culture et d’irrigation plus efficaces, et d’assurer le traitement de l’eau.  Plaidant pour que des mesures soient prises à cet effet au niveau national, M. Djacta a insisté sur les efforts à mener également aux niveaux régional et international.


M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI (Union européenne) a déclaré que nourrir 9 milliards de personnes d’ici à 2050 constitue un énorme défi.  Il est également intolérable que 870 millions de personnes, soit 12,5% de la population mondiale, souffrent encore de la faim et de la malnutrition.  La situation est particulièrement inquiétante en Afrique, où le nombre de personnes en proie à la malnutrition continue de croître, a-t-il estimé. Il est tout aussi intolérable, a-t-il poursuivi, que deux milliards de personnes souffrent de « faim occultée » et que, chaque année, la malnutrition tue plus de 2,5 millions d’enfants, soit 7 000 par jour.  Il a rappelé qu’il y a un an, l’Union européenne avait réaffirmé son engagement à contribuer activement aux efforts mondiaux de lutte contre la faim et la malnutrition, « ce qui a été traduit par des mesures concrètes ».  Rappelant l’adoption par l’Union européenne de l’Agenda pour le changement et la politique européenne en matière de sécurité alimentaire, le représentant a mis l’accent sur le rôle multiplicateur du secteur agricole et sur la contribution que le secteur privé pourrait apporter à la croissance économique, et au développement agricole et rural, ce qui est une approche confirmée par la Nouvelle Alliance du G-8.  D’autre part, l’évolution des prix des denrées alimentaires depuis 2008 a mis en exergue la complexité de la volatilité excessive des prix, qui peut avoir des effets dévastateurs, en particulier sur les plus pauvres et vulnérables. 


Le représentant a recommandé de continuer dans la voie tracée par le G-20 en poursuivant les efforts visant à remédier à la volatilité excessive des prix et aux chocs qui s’ensuivent.  Il faudrait, d’autre part, veiller à une bonne gouvernance en matière d’alimentation et de sécurité alimentaire au niveau des politiques de pays, ainsi qu’à la mise en place d’un cadre juridique idoine et d’engagements en vue de sa mise en œuvre.   


Il convient, en outre, d’investir dans une bonne nutrition pour éviter les conséquences irréversibles d’une nutrition inadéquate, a indiqué le représentant. Il a soutenu le Mouvement SUN et s’est félicité de l’élan lancé par cette initiative.  Pour sauvegarder un accès équitable à la terre, il a indiqué que l’Union européenne encourage tous les pays à mettre en place des orientations volontaires et a salué les consultations qui sont en cours pour développer un commerce ouvert et des marchés efficaces.  Il a réitéré l’engagement de l’Union européenne quant à l’accès sans quota aux produits provenant des pays les plus pauvres et a exhorté les États Membres à œuvrer ensemble pour parvenir à l’objectif de « faim zéro ».


M. DENIS PIMINOV (Fédération de Russie) a souligné l’importance de la sécurité alimentaire et de la nutrition en tant que facteurs du développement durable, notamment dans le cadre de programme du développement durable qui doit être élaboré pour l’après-2015.  Il a expliqué à cet égard la nécessité pour chaque pays de disposer d’un secteur agricole moderne et productif, qui permette en outre de créer des emplois.  Nous devons continuer à adopter des mesures concertées à tous les niveaux pour empêcher que la crise alimentaire ne se reproduise, a-t-il dit, plaçant beaucoup d’espoir dans l’initiative « Défi faim zéro » lancée par l’ONU à Rio en juin dernier.  En ce qui concerne le Comité pour la sécurité alimentaire, le représentant a proposé que sa session de 2013 aboutisse à une proposition pragmatique et non politisée visant à résoudre le problème de l’insécurité alimentaire.  Le représentant de la Fédération de Russie a ensuite expliqué comment son pays contribuait dans le monde à la sécurité alimentaire, notamment en modernisant son propre secteur agricole et en renforçant son rôle de fournisseur de denrées alimentaires.  La Fédération de Russie apporte aussi son aide aux pays en développement, notamment en financement des programmes agricoles de l’ONU, ainsi que ceux du G-8 et du G-20.  La Fédération de Russie a créé un programme qui garantit l’alimentation des enfants en milieu scolaire, a-t-il ajouté, avant de parler de l’initiative lancée par les pays en faveur des technologies agricoles innovantes.


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a rappelé que la sécurité alimentaire est essentielle au développement.  L’ASEAN estime que le problème de la sécurité alimentaire devrait être traité de manière globale, sans oublier ses liens avec, en particulier, l’eau, la gestion des ressources naturelles, le climat et la gestion des catastrophes naturelles.  La planète est face à un risque de crise alimentaire, a dit le représentant, et le défi est de produire de la nourriture de manière durable pour une population en pleine croissance qui devrait atteindre 9 milliards d’individus en 2050.  À ce propos, l’ASEAN a mis en place un Cadre de sécurité alimentaire intégré et formulé un Plan d’action stratégique la concernant.  Les deux visent à assurer la sécurité alimentaire à long terme par le biais de la coopération entre les nations de l’ASEAN en faveur des agriculteurs de la région.


L’ASEAN considère par ailleurs qu’un cadre de travail permettant de partager des informations fiables sur la production, la consommation et les réserves alimentaires peut aider à amortir la volatilité des prix, ce qu’elle a fait avec le Système d’information sur la sécurité alimentaire, et l’Organisation des Nations Unies pourrait jouer un rôle significatif en favorisant les liens entre les mécanismes existants, a dit le représentant.  Selon le rapport du Secrétaire général, la productivité agricole devrait en moyenne augmenter de 60% d’ici à 2050 pour relever les défis de la faim et de l’insécurité alimentaire.  L’ASEAN juge essentiel de relever le niveau d’investissement dans la recherche et le développement agricoles et souhaite le renforcement des partenariats entre les secteurs public et privé pour le transfert de technologies.  De plus, un marché ouvert et juste doit être facilité afin de s’assurer que les barrières non tarifaires n’entravent pas l’accès des produits de base à des prix corrects, a déclaré M. Sinhaseni. 


Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal) a rappelé que beaucoup de personnes vivant dans des pays comme le Népal tirent leurs moyens de subsistance du secteur agricole et, ce faisant, sont confrontées à de nombreux problèmes et défis en raison de chocs à la fois internes et externes qui, conjugués à l’extrême pauvreté, aggravent encore plus la situation.  Elle a précisé, en citant le rapport du Secrétaire général sur la question, que la majorité des personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont obligées de dépenser près de 70% de leur revenu pour acquérir des denrées alimentaires, ce qui témoigne de la gravité du problème.  Environ un milliard de personnes souffrent aujourd’hui de malnutrition et plusieurs milliards vivent à la limite de l’insécurité alimentaire.  Au Népal, environ 40% des enfants souffrent de malnutrition.  Dès lors, le pays attache une grande importance à la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle étant donné que l’agriculture est la base même de la survie et de l’économie népalaises.  Le pays s’efforce de faire en sorte que le secteur agricole devienne un secteur industriel, comme le stipule la Constitution intérimaire de 2007.  Ainsi, le Plan national de trois ans (2010-2013) met l’accent sur l’amélioration de la contribution du secteur agricole à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de l’équilibre commercial grâce à la modernisation et à la commercialisation de ce secteur.


Mme Adhikari a souligné que le Népal est confronté à de nombreux problèmes et défis dans ses efforts de mise en œuvre de cette politique, en particulier en raison des répercussions des changements climatiques qui ont fortement ébranlé le secteur agricole et la situation nationale en matière de sécurité alimentaire.  À cela vient s’ajouter le défi posé par la perte rapide des terres arables et fertiles, le déclin des récoltes et l’insécurité alimentaire.  Pour toutes ces raisons, a-t-elle indiqué, la souveraineté alimentaire en devient d’autant plus vitale car elle a une corrélation avec le développement, les droits de l’homme, la sécurité et la question fondamentale de la survie.  Elle a exhorté la communauté internationale, en particulier les partenaires de développement, à inverser la tendance en matière d’aide publique au développement dans le secteur agricole.    


Mme OLIVIA LOOK(Chili) s’est félicitée de l’adoption des lignes directrices volontaires sur la gouvernance responsable de la gestion des terres, de la pêche et des forêts, considérant que la conclusion des négociations qui ont eu lieu sur la question constitue une étape historique.  La sécurité alimentaire est très liée aux possibilités d’emploi et de revenu, a-t-elle souligné, faisant le lien avec le développement social de la population.  Nous devons être capables de produire des aliments pour 3 milliards de personnes de plus d’ici à 2050, a-t-elle signalé, et cela avec les mêmes ressources naturelles qu’aujourd’hui.  Elle a donc appelé à prendre soin de ces ressources pour les générations futures et à augmenter la production alimentaire mondiale de 70%.  Au Chili, nous sommes convaincus que la disponibilité de produits sera la meilleure manière d’assurer la sécurité alimentaire pour les peuples, a-t-elle conclu.


M. DENIS ZDOROV(Bélarus) a exprimé ses condoléances et sa solidarité aux victimes de l’ouragan Sandy.  Le rapport dont la Commission est saisie contient une analyse poussée pour réaliser une agriculture saine dans le cadre des moyens limités de la planète, a-t-il noté.  La garantie d’une production alimentaire suffisante pour nourrir la population mondiale est une priorité de la politique de tous les États Membres dans le cadre de la sécurité nationale et internationale.  Le Bélarus a créé un concept de sécurité alimentaire nationale et développé une politique positive pour garantir les besoins de sa population, couverts aujourd’hui à 80%.  La production laitière, par exemple, est le double de celle de certains pays industrialisés, a-t-il précisé, en expliquant que son pays avait aussi adopté des politiques de développement durable du secteur rural, avec des programmes à effet positif dans le domaine agricole. Les bénéfices du secteur agroalimentaire ont été multipliés par six au cours des dernières années, a-t-il souligné, en offrant de partager l’expérience de son pays avec les pays en développement qui le désirent.  Il a jugé crucial d’échanger les informations en matière de technologie dans le secteur agricole.  La communauté internationale doit renforcer le potentiel des structures mondiales pour garantir la sécurité alimentaire de tous, a-t-il conclu.


M. JORGE LAGUNA (Mexique) a souligné le caractère prioritaire de la question de la sécurité alimentaire, proposant de l’aborder sous trois angles, à savoir l’aide d’urgence, les aspects structurels et le droit à l’alimentation.  Comme président du G-20, le Mexique a donné la priorité à cette question, a-t-il rappelé.  Nous avons donné une impulsion aux systèmes agricoles novateurs, en facilitant les échanges d’expérience, notamment lors de la réunion des scientifiques organisée lors de la tenue d’une réunion du G-20.  Nous avons ainsi renforcé les travaux menés sous la présidence de la France dans ce domaine.  Le représentant a aussi exprimé son soutien au paragraphe 115 du Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, par lequel les dirigeants du monde ont réaffirmé l’importance des travaux du Comité de la sécurité alimentaire mondiale et encouragé les pays à envisager sérieusement d’appliquer les directives volontaires du Comité pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale.  Il a espéré que la Conférence qui aura lieu à ce sujet à Rome, à la fin de l’année, portera des fruits.


M. DMYTROKUSHNERUK (Ukraine) a fait observer que les efforts entrepris pour réduire l’extrême pauvreté et la faim ne sont pas suffisants, et que l’Ukraine souhaite voir renforcée une gouvernance mondiale sur la sécurité alimentaire.  Le développement agricole durable reste un défi essentiel et il est important d’augmenter les financements destinés à l’agriculture, a souligné le représentant. 

Seul un secteur agricole en bonne santé associé à une économie en croissance et à des programmes de protection sociale efficaces permettra de faire face aux défis mondiaux et d’éradiquer insécurité alimentaire et pauvreté, a relevé le représentant.  De plus, les produits agricoles des marchés émergents doivent avoir accès aux marchés régionaux et mondiaux, a-t-il souligné.


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a rappelé que la sécurité alimentaire est à la base du développement durable, ce que les États Membres ont souligné lors de la Conférence Rio+20.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, dont les deux-tiers se trouvent dans la région Asie-Pacifique, a relevé le représentant de la Thaïlande, pays agroexportateur qui fait face à des inondations, des sécheresses et des épidémies.  Les changements climatiques, qui affectent la production agricole et le lien entre sécurité alimentaire, eau, énergie, ressources naturelles et gestion des infrastructures devraient être examinés de plus près, a-t-il souligné.  Pour assurer l’accès à l’alimentation, un système d’échanges juste et ouvert est indispensable, et la communauté internationale doit réduire les barrières non tarifaires injustes, a-t-il déclaré.  La coopération internationale et régionale à tous les niveaux, à l’image des mécanismes mis en place par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), est également indispensable, a conclu M. Norachit Sinhaseni.


M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ(Bolivie) a déclaré que différentes études de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) révèlent qu’il existe un nombre élevé de personnes souffrant de malnutrition dans le monde.  Il a plaidé en faveur des autochtones qui sont les groupes les plus vulnérables face à la malnutrition et l’insécurité alimentaire dans le monde, et ne reçoivent pas, pour autant, un appui adéquat en vue de la diversification d’une agriculture rurale durable.  En dépit de la diminution du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde, les données les plus récentes de la FAO, du Fonds international de développement agricole(FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM), notamment celles contenues dans « L’État de l’insécurité mondiale dans le monde 2012 » révèlent que plus de 100 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’insuffisance pondérale, et ne peuvent donc pas développer pleinement leur potentiel humain et socioéconomique.  La malnutrition infantile tue plus de 2,5 millions d’enfants par an, a-t-il rappelé, avant d’ajouter que la Bolivie, quant à elle, a adopté un plan national pour le développement intitulé « Bolivie digne, productive et démocratique pour bien vivre », qui vise, à l’occasion du bicentenaire du pays, à l’élimination de l’extrême pauvreté  à l’horizon 2025.  Avec l’objectif avoué d’accéder à l’autosuffisance alimentaire, c’est-à-dire à la sécurité alimentaire dans la souveraineté, les associations de producteurs, les coopératives et autres secteurs pertinents se sont réunis pour préparer, ensemble, un plan à long terme en vue de garantir l’alimentation.  Cette rencontre permettra de renforcer l’initiativevisant à libérer de la faiml’Amérique latine et des Caraïbes à l’horizon 2025, engagement qui consiste à éliminer la faim d’ici une génération, a-t-il souligné.  Il a aussi rappelé, en conclusion, que le lancement de l’Année internationale du quinoa, qui était prévu pour le 29 octobre, a été reporté à la première semaine de décembre, en raison des effets de l’ouragan Sandy.  


M. BARRY HAASE (Australie) a indiqué que la production agricole mondiale nécessitera un accroissement de 60% durant les 40 prochaines années pour répondre aux besoins croissants en alimentation.  L’approvisionnement en biens agricoles demeure faible comme jamais auparavant dans l’histoire humaine et ne suffit plus pour résorber les écarts de production mondiale du fait des phénomènes climatiques.  En conséquence, il n’est plus question de choix, a-t-il constaté, mais d’adopter, sans délais, des pratiques agricoles durables si l’on veut confronter l’insécurité alimentaire actuelle et dans le futur.


En Australie, l’adoption généralisée de pratiques agricoles optimales, comme une application différente d’engrais et de pesticides, a abouti à une utilisation plus efficace des outils et intrants, et à des résultats écologiques encourageants, ce qui représente un plus pour la productivité agricole et l’environnement, a souligné M. Haase, qui a illustré un autre exemple de bonne pratique par l’utilisation que font les paysans du téléphone portable dans les pays en développement pour trouver les meilleurs marchés pour l’écoulement de leurs produits, ce qui montre comment on peut tirer profit des technologies pour optimiser les profits des fermiers.  M. Haase a vivement encouragé la Commission et les États Membres à favoriser une large utilisation et adoption de la technologie dans le domaine agricole, de même qu’un appui accru à la recherche et au développement agricole, en partenariat avec le secteur privé, ce qui ne manquera pas de créer le savoir scientifique nécessaire pour l’amélioration de la production agricole et la protection de l’environnement.  M. Haase a aussi déclaré que l’Australie épaulait les pays en développement à renforcer et à améliorer leur accès aux marchés, notamment en assistant les femmes et les hommes pauvres à accéder aux canaux et services financiers nécessaires pour mettre sur pied de petites entreprises viables et durables.  L’Australie soutient également un nombre croissant de programmes de protection sociale, de façon à ce que ceux qui sont dans le besoin aient un accès régulier à la nourriture et aux moyens de gestion des risques posés par les chocs qui se produisent dans la chaîne de distribution et par l’augmentation des prix.


M. BANSA GOPAL CHOWDHURY, membre du Parlement de l’Inde, a relevé que si la production agricole mondiale est actuellement suffisante pour nourrir la population du globe, le niveau élevé des prix et le gaspillage des aliments, conjugués aux autres problèmes socioéconomiques, entravent les efforts visant à donner accès à l’alimentation à tous.  Un grand nombre de pays les moins avancés (PMA), en particulier en Afrique, souffrent toujours d’insécurité alimentaire, a-t-il noté.  Il s’est appesanti sur le gaspillage de 1,3 milliard de tonnes d’aliments par an, ce qui représente environ un tiers de la production alimentaire mondiale annuelle.  Ces denrées gaspillées pourraient nourrir le milliard de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, a-t-il indiqué.  Il a aussi remarqué que les modes de consommation non durables, les productions agricoles non alimentaires et la dégradation de l’environnement ont conduit à un déséquilibre entre l’offre et la demande en denrées alimentaires.  En outre, M. Chowdhury a dénoncé la spéculation excessive qui a entraîné des hausses des prix et une volatilité du marché.


Le développement agricole est une question de survie pour les pays en développement, a estimé le député indien, signalant que 70% de la population de son pays dépendent de l’agriculture et que les deux-tiers de ce secteur sont dépendants des eaux de pluie.  Le Gouvernement indien a pris des mesures pour arriver à la sécurité alimentaire et à un développement agricole intégré, notamment en renforçant les capacités des petits agriculteurs.  L’Inde est en train d’élaborer une loi sur la sécurité alimentaire qui prévoit de fournir des céréales subventionnées à plus de 600 millions d’Indiens.  L’Inde a aussi prévu de fournir une assurance sur les récoltes et le bétail, a indiqué M. Chowdhury.  Le député a également souligné l’importance de protéger les agriculteurs cultivant des zones sèches.  Il a indiqué que son pays reste engagé à fournir une assistance technique à d’autres pays en développement dans le domaine du développement agricole.


M. FARIS ALOTAIBI (Arabie saoudite) s’est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et a souligné que les deux difficultés actuelles sont la faiblesse de l’agriculture et celle de la sécurité alimentaire en tant que droit collectif et individuel.  Face à la hausse des prix, il importe d’accorder un intérêt soutenu au renforcement de la recherche scientifique en matière de sécurité alimentaire, et la mise en place d’un climat humaniste qui ne ferait aucun laissé pour compte, a dit le représentant.  L’Arabie saoudite a développé des politiques commerciales et de consommation alimentaire centrées sur l’élimination du gaspillage, la bonification agricole, la stabilité et le développement agricole durable, a-t-il indiqué.  Le secteur privé est également encouragé à investir dans le secteur agricole aux fins de garantir tous les besoins alimentaires du royaume.  Au niveau international, le pays coopère aussi aux efforts déployés en la matière, en particulier en contribuant à hauteur de 500 millions de dollars au Programme alimentaire mondial (PAM), et en encourageant la mise en œuvre du Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).


M. MOHAMED KHALIL (Égypte) a souligné la fragilité des marchés de produits agricoles résultant des politiques en vigueur dans le secteur alimentaire, qui sont inappropriées.  La volatilité des prix alimentaires est un défi mondial dans la lutte contre la famine, a-t-il estimé.  Il a appelé à adopter une stratégie mondiale pour contrer ce problème, en lui consacrant des ressources supplémentaires en vue d’aider les pays en développement à réagir aux défis de la sécurité alimentaire.  Il faudrait déjà que les pays développés honorent tous les engagements passés, comme ceux qu’ils ont pris à l’Aquila, ainsi que ceux pris à Copenhague, qui visaient à aider les pays à réagir aux effets des changements climatiques, ce qui aura un effet bénéfique sur le développement agricole.  Le représentant a demandé d’augmenter, aux Nations Unies, l’attention politique accordée au développement agricole et à la sécurité alimentaire, conformément à la résolution pertinente adoptée par l’Assemblée générale à l’initiative de plusieurs pays, dont l’Égypte.


La Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20 a réaffirmé l’importance d’une alimentation équilibrée pour tous et celle de l’augmentation des quantités et de la qualité des denrées pour les générations actuelles et futures, a poursuivi M. Khalil.  Il a souligné que la majorité des pays arabes, dont les terres sont arides ou semi-arides, souffrent de la sécheresse, ce qui explique le niveau important d’importation de céréales de ces pays.  Il a aussi parlé des pertes en production agricole causées par les changements climatiques en Afrique.  Les pays africains auront du mal à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici à 2015, a-t-il prévenu.  Il a enfin insisté sur l’importance de l’aide que les pays développés peuvent apporter aux pays en développement dans le domaine agricole.


M. YEO SHO HOR (Singapour) a rappelé qu’il faudra accroître la production agricole mondiale de 60% pour répondre aux besoins alimentaires d’ici à 2050.  Il a mis l’accent sur la crise alimentaire de 2007-2008, qui a été suivie de la crise financière de 2009, en soulignant la vulnérabilité des populations urbaines qui ont dû faire face à la fois à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et à la chute de leurs revenus.  Il s’est inquiété de la surexploitation des écosystèmes et de la biodiversité mondiale et des conséquences terribles des changements climatiques en matière de dégradation des sols.  Il a indiqué que Singapour faisait siens les résultats d’une étude de la FAO qui montrent qu’un tiers de la nourriture produite au niveau mondial est perdue ou gaspillée, notamment dans les pays à hauts revenus ou revenus intermédiaires.  Dans les pays à faibles revenus, ces pertes interviennent notamment durant les processus de récolte, de stockage et de distribution, a dit M. Yeo Sho Hor en appelant à une meilleure coopération et à plus de transferts de technologie pour aider les pays en développement à améliorer leurs infrastructures d’emballage, de conservation et leurs systèmes de marketing. 


Pour un petit État insulaire comme Singapour, qui a peu de ressources naturelles et qui doit importer 90% de ses besoins alimentaires, la sécurité alimentaire est une de nos plus grandes inquiétudes, a dit le représentant de Singapour.  Il s’est particulièrement inquiété des conséquences de la volatilité des prix des denrées alimentaires, en mettant l’accent sur la nécessité pour Singapour de diversifier ses sources d’approvisionnement.  Il a cité la création d’un comité interministériel chargé de lutter contre le gaspillage et de promouvoir la résilience alimentaire.  Il a également cité la création à Singapour d’un fonds alimentaire de 20 millions de dollars, à l’initiative de l’Autorité agroalimentaire et vétérinaire, ceci afin de maximiser la production des œufs, des poissons et des légumes. 


Mme FENG XIN (Chine) a évoqué la récession économique mondiale, allant des turbulences de l’économie aux aléas de la sécurité alimentaire dus notamment à la volatilité des produits agricoles.  Ceci ne manque pas d’avoir des répercussions sur la stabilité mondiale, a-t-elle relevé.  Elle a appelé les États Membres et la Commission à protéger les produits de base de la spéculation, avant d’indiquer que les pays développés devraient renoncer au protectionnisme et faire avancer le Cycle de négociations commerciales de Doha, notamment son volet agricole, en vue de l’instauration d’un ordre économique international juste et équitable.  Ces pays devraient également fournir des orientations techniques dans le domaine agricole et honorer leurs engagements concernant l’aide publique au développement, a-t-elle insisté.  Pour leur part, les pays en développement devraient consolider leur coopération Sud-Sud, a-t-elle préconisé.  La Chine est le premier pays à avoir réalisé l’objectif de réduction de l’extrême pauvreté, en sortant quelque 250 millions de Chinois de la pauvreté, a-t-elle fait remarquer en ajoutant que son pays a aussi offert 10 milliards de dollars de ligne de crédit aux pays africains pour les infrastructures agricoles.  Elle a déclaré que la Chine était disposée à fournir davantage d’aide au niveau international en vue d’assurer la sécurité alimentaire de tous. 


M. FIRUS AL-HAMMADANY (Iraq) a expliqué que si les politiques agricoles en vigueur en Iraq ces dernières décennies ont eu pour but de garantir la sécurité alimentaire, celle-ci ne s’est pas réalisée, à part dans les années 60.  L’Iraq, qui a connu la guerre et l’embargo, a fait face à de grandes difficultés qui ont entravé ses efforts visant à garantir la sécurité alimentaire de sa population, notamment après les destructions d’infrastructures que le pays a connues.  Le représentant a mentionné les politiques adoptées pour améliorer la production agricole en Iraq, notamment en utilisant les ressources disponibles, tout en expliquant que ces efforts ont été ralentis par une grande instabilité.  En matière de politique économique, il a indiqué que l’Iraq avait adopté, en 2008, un système tarifaire préférentiel pour l’avoine et le riz.  Après 2003, nous avons créé un fonds fournissant des crédits à des petits agriculteurs.  En outre, situé en région aride ou semi aride, l’Iraq a investi dans les ressources hydriques et créé une banque de données en matière de gestion des eaux, a indiqué le représentant.  Sur le plan de l’aménagement du territoire, il a signalé l’installation, en 2008, d’une station de pompage qui est la plus grande actuellement au Moyen-Orient.  L’Iraq appelle, depuis de nombreuses années à un règlement, en droit international, du problème juridique concernant l’eau avec les pays qui lui sont frontaliers, a indiqué le représentant.  Il a espéré que cette question trouverait un règlement dans l’avenir.


M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a souligné que, depuis la crise des prix alimentaires de 2007 et 2008, la lutte contre la faim dans le monde n’enregistre plus de progrès importants.  Il a donc plaidé en faveur d’une action concertée à l’échelle mondiale pour réduire la vulnérabilité des populations les plus pauvres face à la pénurie alimentaire.  Lors du Sommet du G-8 à l’Aquila en 2009, le Canada, ainsi que les autres membres du G-8 et d’autres partenaires, se sont engagés à mobiliser au moins 20 milliards de dollars sur trois ans pour la poursuite des efforts dans ce domaine.  Le Canada a ainsi versé la totalité des 1,18 milliard de dollars qu’il s’était engagé à verser, a indiqué M. Rishchynski.  Le représentant a ensuite plaidé en faveur de l’autonomisation des femmes en milieu rural, soulignant qu’elles sont des actrices importantes du développement agricole.  Le Canada estime que le rôle des femmes dans le développement durable doit figurer en tête des priorités de l’après-2015, a déclaré M. Rishchynski.  Il a estimé que la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, lancée au Sommet du G-8 de 2012 dans le prolongement de l’initiative de l’Aquila pour la sécurité alimentaire, constitue la prochaine étape de l’action internationale pour assurer cette sécurité.  Le Canada soutient la Nouvelle Alliance et s’est engagé à y consacrer 219 millions de dollars sur trois ans.  Le Canada agit aussi en matière de coordination entre les donateurs, dans le cadre du Réseau de donateurs et du Secrétariat du Mouvement SUN, auquel plus de 30 pays ont adhéré pour accorder une importance prioritaire à la nutrition.


M. PETER SILBERBERG (Allemagne) a exprimé la solidarité de sa délégation aux victimes de l’ouragan Sandy et observé que le 16 octobre était la Journée internationale de l’alimentation.  Pour beaucoup cependant, ce droit n’existe que sur le papier, a-t-il déploré, en encourageant instamment tous les États à développer et à appliquer les orientations volontaires de l’ONU. 


L’adoption des orientations volontaires sur les forêts et la pêche, entre autres, constitue un autre cadre de travail positif, a-t-il estimé.  L’Allemagne soutient le développement des capacités, des organisations non gouvernementales et de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).  D’autre part, il serait opportun d’établir un lien entre ce que les Nations Unies font à Rome dans le domaine de l’alimentation, et ce qui se fait à Genève dans le domaine des droits de l’homme, a-t-il encore recommandé.  Il a prôné une agriculture intégrée durable pour garantir le droit à l’alimentation et pour cela, des ressources financières et des investissements sont nécessaires pour pouvoir lutter contre la malnutrition et la faim.  Il a recommandé des investissements « intelligents » et durables dans l’économie agricole, avant de conclure sur l’importance de la responsabilité partagée au niveau mondial.


M. PATRICK DUFFY (Irlande) a souligné la nécessité d’adopter une approche intégrée pour garantir la sécurité alimentaire, aux niveaux local, régional et international.  Nous devons avoir une vision sur le long terme et créer des programmes agricoles pérennes, a-t-il recommandé.  L’aide que l’Irlande apporte aux pays en développement dans ce domaine se concentre sur la productivité des petits exploitants agricoles et sur l’autonomisation des femmes dans la région du Sahel.  Le représentant a souhaité que ces catégories de personnes soient placées au cœur des préoccupations en matière de développement durable.  Nous devons améliorer leur accès au crédit afin de leur permettre d’utiliser des pratiques agricoles nouvelles et durables sur le plan environnemental.  Le représentant a cependant averti que la productivité ne se traduit pas toujours par des effets positifs au niveau des ménages.  Il a attiré l’attention sur l’accent à mettre également sur la qualité nutritionnelle des aliments.  Il a aussi souligné les bénéfices du Mouvement SUN, qui ont mis en exergue la problématique de la sous-nutrition.  Développer les synergies et les partenariats est également essentiel dans ce domaine, a-t-il ajouté.  Lorsqu’elle présidera l’Union européenne, l’an prochain, l’Irlande organisera une conférence internationale à Dublin, en avril 2013, sur la lutte contre la sous-nutrition sous tous ses aspects.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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