En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3288

La date butoir de la réalisation des OMD approchant, la Deuxième Commission met l’accent sur l’importance de l’éradication de la pauvreté

21/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3288
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

16e & 17e séances – matin & après-midi


LA DATE BUTOIR DE LA RÉALISATION DES OMD APPROCHANT, LA DEUXIÈME COMMISSION MET L’ACCENT

SUR L’IMPORTANCE DE L’ÉRADICATION DE LA PAUVRETÉ


À mi-chemin de l’échéance de 2015, date butoir fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a débattu aujourd’hui des moyens et politiques à mettre en œuvre pour éradiquer la pauvreté au cours d’un débat auquel ont participé une trentaine de délégations.


La Commission était saisie aujourd’hui de deux rapports du Secrétaire général portant sur l’élimination de la pauvreté et à d’autres questions liées au développement.  Le premier* de ces rapports avait trait à l’état de la mise en œuvre du Programme d’action du système des Nations Unies pour la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), tandis que le second** portait sur le rôle du microcrédit et de la microfinance dans l’élimination de la pauvreté.  Ces deux documents ont été présentés à la Commission par M. Donald Lee, Chef du Service des aspects sociaux du développement au Département des affaires économiques et sociales (DESA).


Si des progrès ont été enregistrés en termes de réduction de la pauvreté dans certaines régions du monde au cours de la deuxième Décennie, ils n’en sont pas moins inégaux, ont fait observer les délégations, notant même que dans certains pays, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté continue d’augmenter, et que les femmes et les enfants constituent les groupes les plus touchés, notamment dans les pays les moins avancés, en particulier, en Afrique subsaharienne.


Trouver des solutions à cette situation est d’autant plus urgent, a prévenu le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que la crise économique et financière a précipité 50 millions de personnes de plus dans l’extrême pauvreté en 2009, tandis que 925 millions d’individus souffrent de la faim et de la malnutrition à travers le monde.


Son homologue de la Belgique, qui s’est exprimé au nom de l’Union européenne, a mis l’accent sur le rôle fondamental que peut jouer l’égalité entre les sexes dans l’éradication de la pauvreté et l’atténuation des effets adverses de la crise actuelle.  Pour contribuer à son établissement, l’Union européenne a adopté un Plan d’action pour la promotion de l’égalité entre les sexes et celle de l’autonomisation des femmes dans le développement.


D’autres délégations, comme celle du Venezuela et du Bangladesh, ont souligné la pertinence du microcrédit lorsqu’il est mis à la portée des femmes, qui s’avèrent être des actrices de premier plan dans les stratégies nationales de développement, en particulier en milieu rural.


Également à l’ordre du jour de cette réunion, figurait la question de la coopération pour le développement industriel.  Le Directeur de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), M. George B. Assaf, a présenté le rapport*** dont était saisie à ce sujet la Deuxième Commission.  Le développement industriel a contribué à l’élaboration de réponses aux défis qui se posent et à la progression des États sur la voie de la réalisation des OMD, a expliqué M. Assaf.  Les statistiques collectées par l’ONUDI amènent à conclure que si l’industrie manufacturière mondiale a fortement pâti de la crise économique et financière, des pays en développement comme la Chine et l’Inde ont néanmoins, grâce à leur secteur manufacturier, poursuivi leur progression sur la voie de la croissance.


Le représentant de l’Inde a d’ailleurs mis la réussite économique de son pays en partie sur le compte du fonctionnement d’une société démocratique et des fruits qu’apporte à l’Inde l’autonomisation des femmes.  Avec 1,2 million de femmes élues à des postes divers, l’Inde est le pays au monde où les femmes ont le taux le plus élevé en terme de représentation politique, a souligné le représentant.


À l’issue du débat, le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté dans l’après-midi un projet de résolution**** intitulé « Viabilité de la dette extérieure et développement ».  La Deuxième Commission se prononcera ultérieurement sur ce texte.


La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission se tiendra demain vendredi, à partir de 10 heures.  La Commission organisera une table ronde sur le thème: « Suivi des conclusions de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale relative au premier Objectif du Millénaire pour le développement ».


*           A/65/230

**          A/65/267

***         A/65/220

****        A/C.2/65/L.6


Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement (A/65/336)


Mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017)


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) (A/65/230)


Ce rapport du Secrétaire général passe en revue les progrès accomplis actuellement sur la question dont il traite.  Le rapport met en exergue la mise en œuvre du Programme d’action du système des Nations Unies pour la deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté, ainsi que les initiatives et activités entreprises par des organismes compétents du système en réponse au Programme d’action.


Les principales menaces qui pèseront sur les efforts menés pour l’élimination de la pauvreté au cours de la deuxième Décennie seront les crises et leurs répercussions sur les opportunités d’emploi et de travail décent, indique le Secrétaire général.  Une réponse efficace consistera à redoubler d’efforts pour renforcer la cohérence politique et la coopération au sein du système des Nations Unies, préconise M. Ban Ki-moon.


L’Assemblée générale souhaitera, peut-être, envisager les recommandations suivantes, indique le Secrétaire général: appeler les États Membres à maintenir leur soutien en faveur du thème « Plein-emploi et travail décent pour tous » pour la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), et le Programme d’action connexe à l’échelle du système des Nations Unies pour la deuxième Décennie.  L’Assemblée générale pourrait aussi demander aux organismes compétents du système des Nations Unies de continuer à donner la priorité à la mise en œuvre du Programme d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour la deuxième Décennie, avec le concours des États Membres, de la société civile, des organisations non gouvernementales et de tous les autres partenaires.


Dans le rapport M. Ban mentionne aussi que l’Assemblée générale pourrait inviter le système des Nations Unies à soutenir les États Membres pour ce qui est du renforcement de leurs capacités politiques, macroéconomiques, et en ce qui concerne leurs stratégies nationales de développement en vue de réaliser le plein-emploi et le travail décent.  L’Assemblée pourrait aussi conseiller vivement au système des Nations Unies de poursuivre la mise en œuvre de la panoplie de mesures garantissant la prise en compte généralisée de la nécessité de parvenir aux objectifs du plein-emploi et du travail décent pour tous, comme cela a été stipulé par le Conseil des chefs de secrétariat, afin d’améliorer la cohérence et l’efficacité inhérente à la réalisation à l’unisson de ces objectifs et de celui de la réduction de la pauvreté.


Rapport du Secrétaire général sur le rôle du microcrédit et de la microfinance dans l’élimination de la pauvreté (A/65/267)


Dans ce rapport, le Secrétaire général note que le développement de la microfinance, comme moyen d’éliminer la pauvreté, a été le thème principal de l’Année internationale du microcrédit 2005.  L’Année internationale du microcrédit a eu un résultat important, reflété dans la publication intitulée « Construire des secteurs financiers accessibles à tous », qui est largement connue sous le nom de « Livre Bleu », et où on trouve une analyse des obstacles qui se posent à l’ouverture des secteurs financiers et des recommandations sur les mesures politiques à prendre.  Le Groupe des conseillers financiers des Nations Unies pour l’ouverture du secteur financier, créé après l’Année internationale, recommande vivement aux gouvernements, aux organismes de tutelle, aux partenaires de développement et au secteur privé, dans le cadre de l’action menée pour réduire la pauvreté, d’accorder aux populations pauvres et aux petites entreprises un accès aussi large que possible à certains services financiers.  


Le présent rapport du Secrétaire général donne un aperçu des contributions du microcrédit et de la microfinance au développement économique et social, et en particulier à l’élimination de la pauvreté et à la protection sociale.  Selon la Banque mondiale, dans la plupart des pays en développement, moins de 50% de la population ont un compte en banque dans une institution financière officielle, et dans beaucoup de pays, ce chiffre est inférieur à 20%.  On considère généralement que la microfinance est apparue comme une réponse à l’incapacité du secteur financier formel à desservir les populations rurales, les travailleurs du secteur informel et les pauvres, relève M. Ban Ki-moon.  Les institutions de microfinance, aujourd’hui, desservent environ 155 millions de personnes, et les fournisseurs de crédit sont des acteurs divers comprenant des organisations non gouvernementales, des coopératives, des banques publiques et des banques commerciales, des mutuelles de crédit et des partenaires intervenant dans des points de vente tels que les petits commerces ou les bureaux de poste. 


La microfinance peut énormément contribuer à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation d’autres objectifs de développement, en particulier ceux qui concernent l’environnement, la santé publique et la cohésion sociale, souligne le Secrétaire général dans ce rapport.  La microfinance peut ainsi servir de vaste plate-forme de développement et concourir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les principes et les caractéristiques de la microfinance, notamment l’orientation de ces actions vers les petites banques locales et vers des services financiers simples et accessibles qui ont un contact direct avec le client peut contribuer à l’avènement d’un système financier viable et socialement responsable.


Les politiques suivies doivent prévoir une réglementation permettant aux institutions financières et aux agents bancaires de fournir des services financiers diversifiés et novateurs, moyennant le respect de règles adéquates de protection du consommateur.  Des mesures complémentaires devraient prévoir la collecte et la gestion régulière de données sur l’accès aux services financiers, la mise en place d’une infrastructure commerciale solide, et la promotion d’une instruction financière élémentaire.


Les gouvernements souhaiteront peut-être examiner les recommandations suivantes, qui concernent l’ouverture du secteur financier, souligne le Secrétaire général: adapter la réglementation pour élargir l’ensemble des établissements autorisés à fournir des services de collecte d’épargne et des services autres que le crédit, en prévoyant un contrôle adéquat pour améliorer la concurrence et élargir l’accès aux services financiers des personnes vivant dans la pauvreté; développer des mécanismes visant à renforcer la coordination de la politique financière pour mieux répondre aux problèmes complexes et connexes de développement que sont la pauvreté, les changements climatiques et l’exclusion sociale; encourager des recherches factuelles sur l’effet du microcrédit et de la microfinance sur l’accélération de la réduction de la pauvreté et l’élargissement de la protection sociale, notamment par une meilleure collecte de données.


Coopération pour le développement industriel


Rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) (A/65/220)


Dans le présent rapport, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) met en relief les tendances qui se sont dégagées dernièrement en ce qui concerne le développement industriel, notamment en raison de la crise financière et économique mondiale.  Sur la base de données récemment recueillies sur l’état de la production manufacturière mondiale, qu’il analyse, il détermine dans ce rapport dans quelle mesure l’industrie manufacturière des pays en développement a pu résister aux effets de la crise.  En outre, il détermine de quelle manière les tendances observées à l’échelle mondiale, notamment la crise des prix des denrées alimentaires et des combustibles, les changements climatiques et la mondialisation, continuent de se répercuter sur les secteurs productifs et sur les échanges internationaux de produits manufacturés.


Le Directeur général de l’ONUDI examine également la manière dont le développement industriel contribue à l’élaboration de réponses aux défis qui se posent et à la progression des États sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  À ce titre, l’éco-industrie, l’accès à des formes modernes d’énergie et l’efficacité énergétique jouent chacun leur rôle, comme le stipule le rapport.  En outre, le Directeur général y décrit l’action menée en réponse à ces enjeux par l’ONUDI, institution spécialisée des Nations Unies qui a pour mandat de promouvoir le développement industriel durable et la coopération industrielle au plan international, et notamment la contribution qu’elle continue d’apporter à la mise en œuvre des politiques et projets du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


Les statistiques collectées par l’ONUDI amènent à conclure que l’industrie manufacturière mondiale a fortement pâti de la crise économique et financière, mais que les pays en développement, en tant que groupe, ont poursuivi leur progression sur la voie de la croissance.  La Chine et l’Inde comptent parmi les pays qui ont le plus contribué à cette croissance, le groupe plus vaste des pays nouvellement industrialisés s’étant révélé, quant à lui, moins résistant face à la crise.


Les tendances en matière de développement industriel montrent aussi que la croissance des secteurs productifs est le principal facteur qui stimule la croissance de l’économie au sens large et donne espoir de voir les Objectifs du Millénaire réalisés.  Toutefois, dans quelle mesure sera-t-il vraiment possible de parvenir à la croissance, de réduire la pauvreté et d’atteindre les Objectifs du Millénaire?  Tout dépendra de la manière dont les pays en développement et la communauté internationale, dans son ensemble, réagiront face à un certain nombre de grandes tendances, de portée mondiale et, indissociables, souligne le Directeur général de l’ONUDI dans ce rapport.  Les tendances auxquelles il faut faire face sont celles liées à la persistance des crises alimentaire, énergétique et financière; aux changements démographiques; à l’égalité des sexes; à la mondialisation; à la percée de l’économie illicite; aux effets des changements climatiques; et à l’apparition de l’éco-industrie.


L’éco-industrie offre aux pays en développement la possibilité de dissocier la consommation de matériaux, d’eau et d’énergie, de la croissance économique; parallèlement, elle peut contribuer à la réduction de la pauvreté en accroissant la productivité, en encourageant la fondation de nouvelles industries, en offrant aux pays concernés un meilleur accès aux marchés mondiaux et en générant de nouvelles possibilités d’emploi.  Elle peut aussi venir appuyer l’amélioration des mesures visant la protection de l’environnement et une utilisation plus rationnelle des ressources.


L’accès à des formes modernes d’énergie et une utilisation plus rationnelle de cette énergie sont dans l’intérêt à la fois des pays en développement et des pays développés, et ce sont des conditions essentielles pour que soient atteints les OMD.  Il faudra parvenir à un consensus international pour que soient atteints les objectifs fixés par le Groupe consultatif sur l’énergie et les changements climatiques, créé par le Secrétaire général, à savoir l’accès universel à des services énergétiques modernes, d’un coût abordable et fiables d’ici à 2030, et une réduction de l’intensité énergétique mondiale de 40% cette même année.


L’ONUDI, poursuit son Directeur général, doit continuer à œuvrer en partenariat avec les autres acteurs compétents afin de promouvoir un développement industriel viable dans le respect des trois priorités thématiques que sont la réduction de la pauvreté grâce à des activités productives, le renforcement des capacités commerciales, et la protection de l’environnement par l’usage d’une énergie plus propre.  L’ONUDI doit également continuer de renforcer la portée et l’incidence sur le développement des services qu’elle fournit aux États Membres aux niveaux mondial, régional et national.


Enfin, l’ONUDI doit renforcer les activités qu’elle mène au titre de la coopération technique, son action fédératrice et normative, et ses fonctions consultatives et analytiques, afin d’apporter le meilleur appui possible aux pays en développement dans le cadre des efforts déployés pour faire reculer la pauvreté de façon viable et durable.  À cette fin, elle doit les aider à renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles et leur compétitivité au plan international.  Elle doit promouvoir l’investissement et les transferts de technologie dans ces pays, les encourager à développer l’entreprenariat (en particulier la création de petites et moyennes entreprises) et le secteur agro-industriel, contribuer à assurer l’accès à l’énergie de ces pays et promouvoir l’utilisation rationnelle de cette énergie par leur secteur industriel.  L’ONUDI doit aussi aider les pays à promouvoir l’éco-industrie afin de mieux lutter contre les changements climatiques, conclut le Directeur général de l’ONUDI.


Échange interactif


Au cours d’un bref échange de vues, le représentant de Sainte-Lucie a déclaré qu’au moment où le Secrétariat élabore les rapports portant sur les questions économiques, financières et sociales, il ne doit pas seulement tenir compte de la situation des pays les moins avancés (PMA), mais aussi de celle des pays à revenu intermédiaire.  Le Directeur de l’Organisation des nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) l’a assuré en indiquant que dans l’élaboration de son rapport à l’Assemblée générale et à la deuxième Commission, l’ONUDI a pris en compte la situation des pays à revenu moyen car ceux-ci, a-t-il dit, forment un groupe très important qui ne doit pas être négligé.  Le représentant du Venezuela a tenu pour sa part à évoquer l’expérience menée dans son pays, où les programmes de développement sont conçus en mettant la situation de la femme au centre des préoccupations.


Débat général


M. KHALED HUSSEIN ALYEMANY (Yémen), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a relevé que la crise économique et financière de ces deux dernières années a ralenti la croissance dans les pays en développement.  L’une des conséquences de cette crise, a-t-il noté, est le fait que 50 millions de personnes de plus sont tombées dans l’extrême pauvreté en 2009 tandis que 925 millions d’individus souffrent de la faim à travers le monde.  Dans le même temps, a-t-il ajouté, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a indiqué que 31 millions de personnes ont perdu leurs emplois à cause de la crise dans les pays en développement.  En terme de recommandations concernant la relance des économies des pays en développement, le représentant a fait des suggestions telles que: la redéfinition des politiques macroéconomiques, afin de les orienter vers la croissance économique, le plein emploi et l’éradication de la pauvreté; le renforcement du rôle de la microfinance qui permet aux plus démunis et aux femmes notamment de pouvoir participer aux activités génératrices de revenus et sortir ainsi de la pauvreté; la promotion de l’industrialisation qui est un élément clef de la croissance économique durable et enfin, l’établissement d’un mécanisme de suivi du respect des engagements pris en matière d’aide publique au développement afin de s’assurer que les montants promis sont réellement respectés par les donateurs.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. CHRISTIAN DE BASSOMPIERRE (Belgique) a rappelé la nécessité d’éradiquer la pauvreté, ce qui est une condition préalable pour pouvoir atteindre le développement durable.  « La protection sociale et la création d’emplois doivent rester au cœur des efforts que nous déployons pour venir à bout de la pauvreté », a souligné le représentant, qui a rappelé l’importance du secteur privé à cet égard.  Selon des estimations, les systèmes de protection sociale des États membres de l’Union européenne ont permis d’y réduire de 50% l’impact de la crise économique et financière sur leurs populations, s’est-il félicité.  M. de Bassompierre a tenu à mettre l’accent sur le rôle fondamental que peut jouer l’égalité entre les sexes dans l’éradication de la pauvreté et dans l’atténuation des effets adverses de la crise.  Pour y contribuer, l’Union européenne a adopté un Plan d’action pour la promotion de l’égalité entre les sexes et celle de l’autonomisation des femmes dans le développement, a indiqué le représentant.  Il s’est dit convaincu qu’il était possible de vaincre la pauvreté, comme le démontrent les progrès impressionnants accomplis en Amérique du Sud et en Asie.  Le tourisme durable peut être une voie à explorer, a souligné M. de Bassompierre en conclusion.


M. MOHAMAD HERY SARIPUDIN (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a relevé que la crise économique et financière, les changements climatiques, ainsi que le fardeau de la dette, sont autant de facteurs qui empêchent les pays en développement de pouvoir réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Soulignant que l’intégration régionale dans les secteurs des infrastructures et des technologies de l’information et de la communication est importante pour le développement, il a estimé que des investissements dans l’agriculture et des innovations technologiques dans ce secteur pourraient faire partie des solutions à apporter à la question de la pauvreté.  Il a aussi invité les donateurs à respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.


S’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), M. MANI RATNA SHARMA (Népal) a rappelé les multiples défis auxquels étaient confrontés les pays comme le sien, défis exacerbés par l’impact des crises économiques, alimentaire et énergétiques.  Le pourcentage de populations souffrant de pauvreté extrême semble avoir baissé à l’échelle mondiale, mais plus de la moitié des pauvres du monde vivent toujours dans les PMA, a-t-il fait observer, soulignant la nécessité d’inclure les jeunes et les femmes dans les programmes de développement humain.  Après avoir rappelé l’interdépendance du monde dans lequel nous vivons, le représentant a estimé que les solutions à apporter aux questions économiques devaient être de portée de mondiale, et qu’elles devaient s’aligner sur les politiques et programmes nationaux de chaque pays.  Dans ce contexte, le respect des engagements pris par les pays développés est indispensable, a ajouté M. Sharma, qui a insisté sur la nécessité, pour les pays riches, de porter le niveau de leur aide publique au développement (APD) à 0,7% comme convenu.  Cela pourrait par exemple permettre de financer des initiatives de microcrédit en milieu rural, a-t-il précisé.  Le Népal estime que l’industrialisation reste le principal moteur de la croissance économique.  Mais en dehors de quelques histoires à succès dans ce domaine, les PMA dans leur grande majorité n’ont pas réussi à franchir ce cap, ceci par manque d’infrastructures appropriées et du fait de l’insuffisance et de la rareté des flux d’investissements étrangers directs, a regretté le représentant. 


M. MIKE JAMU MWANYULA (Malawi), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que le continent africain a pris certaines mesures pour la réduction de la pauvreté.  Il a notamment évoqué le Sommet extraordinaire des chefs d’États de l’Union africaine de 2004, tenu au Burkina Faso, qui a adopté la Déclaration de Ouagadougou sur l’emploi et la réduction de la pauvreté et la Réunion des experts africains des finances, récemment tenue au Malawi en mars 2010 pour établir des stratégies de croissance économique et de création d’emplois à la suite de la crise économique et financière mondiale.  Les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des technologies de l’information et de la communication, a-t-il souligné, seraient les plus aptes à fournir de nombreux emplois en Afrique et de ce fait, conduire au développement du continent.  Rappelant que la récente crise économique a fait baisser le taux de croissance du continent de 4% en 2008 à 1,6% en 2009, le représentant a invité l’ONU a renforcer son rôle de soutien aux États Membres dans la mise en œuvre de leurs politiques de développement économique.


S’exprimant au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. HENRY L. MAC-DONALD (Suriname) a, à l’instar de bien d’autres délégations de pays en développement, estimé que l’assistance de la communauté internationale était indispensable pour permettre aux nations qui se trouvent en situation de difficultés économiques d’éradiquer la pauvreté.  Il a lancé un appel aux partenaires de développement, aux pays donateurs, aux institutions multilatérales et aux organisations internationales pour promouvoir la création d’emplois, le renforcement des capacités et le partage des pratiques optimales.  Évoquant ensuite la manière dont les multinationales avaient tendance à recourir de plus en plus au travail temporaire dans les pays où elles sont établies, le représentant a jugé que cela pouvait être un facteur d’exclusion.  Aussi, la CARICOM plaide-t-elle pour l’amélioration de l’intégration sociale des groupes les plus vulnérables de la société, à savoir les femmes, les groupes autochtones, les jeunes et les personnes handicapées, et les individus employés par l’économie informelle.  La CARICOM est également d’avis que l’autonomisation juridique des pauvres constitue une stratégie de développement appropriée pour renforcer leurs droits et leur statut.  Il a en conclusion demandé que des ressources additionnelles soient attribuées aux pays en développement pour qu’ils soient en mesure de renforcer leur sécurité alimentaire.


M. JISHENG XING (Chine) a déclaré que la pauvreté est le résultat de facteurs économiques, politiques, sociaux et historiques.  Pour éradiquer la pauvreté, a-t-il estimé, il faudrait que la communauté internationale adopte une approche transversale.  Depuis la première Décennie des Nations Unies sur l’éradication de la pauvreté de 1997 à 2006, certains progrès ont été relevés en ce qui concerne le renforcement du cadre de la coopération internationale pour la réduction de la pauvreté, a-t-il noté.  Relevant que la crise économique récente a conduit à une forte augmentation du nombre de familles vivant avec moins de 1,25 dollars par jour en 2009, le représentant de la Chine a suggéré quelques solutions, dont notamment la mobilisation de fonds par la communauté internationale pour la reconstruction de l’économie mondiale et un engagement de tous les pays, de l’ONU et des organismes internationaux de développement à lutter contre la pauvreté.  La Chine, a souligné le représentant, a mis en place des réformes qui ont fait passer le nombre de pauvres, vivant dans ses zones rurales, de 250 millions en 1978 à 35,97 millions en 2009.  Ce chiffre, a-t-il relevé, représente 75% du nombre de personnes ayant quitté la catégorie des pauvres dans les pays en développement.  Rappelant que la Chine compte encore environ 150 million de pauvres selon des données des Nations Unies, il a déclaré que le pays a pour ambition d’éliminer la pauvreté sur son territoire d’ici à 2020.


M. FÁBIO MOREIRA CARBONELL FARIAS (Brésil) a estimé que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne sera pas possible sans l’attribution de ressources additionnelles, prévisibles et stables aux pays en développement.  C’est pourquoi il a appelé les pays développés à porter à hauteur de 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) le niveau de leur aide publique au développement (APD).  Il a également encouragé l’adoption, par tous les pays intéressés, du Pacte mondial pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui constitue un cadre approprié pour les aider les à définir leurs politiques en matière de création d’emplois.  Après avoir rappelé la persistance des effets de la crise économique et financière, le représentant a jugé que le développement industriel constituait une composante clef des stratégies nationales de développement.  Ceci, à condition toutefois d’aider les pays concernés à surmonter les défis qui se posent à eux en matière de retards technologiques et de difficultés financières, a ajouté M. Farias.


M. FAHD BIN FAISAL AL-SAUD (Arabie saoudite) a relevé que le processus de développement est d’une importance majeure pour le Royaume d’Arabie saoudite qui a vu son revenu par habitant augmenter considérablement au cours de la période allant de 1990 à 2009.  Dans le même contexte, le pourcentage de familles saoudiennes vivant en dessous du seuil de pauvreté a baissé de 0,4% en 2004, faisant passer à plus de 50% le total du pourcentage de la population ayant quitté la catégorie des pauvres en Arabie saoudite.  Ceci a permis au pays de réaliser le premier des Objectifs du Millénaire pour le développement avant la date butoir de 2015.  L’Arabie saoudite, a précisé le représentant, participe à la réduction de la pauvreté à travers le monde grâce à ses programmes d’assistance qui s’adressent en priorité aux pays les plus endettés.


Mme WASSEN AL-AZAM (Iraq) a rappelé qu’en dépit des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il y a toujours un milliard de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Elle a indiqué qu’une stratégie avait été mise en place par le Gouvernement de l’Iraq pour faire passer le nombre de pauvres, dans le pays, de 7 à 5 millions et le nombre de personnes analphabètes de 28% à 14% de la population.  Le Gouvernement iraquien a en outre préparé un budget pour relancer le développement du pays.  Un plan de développement quinquennal 2010-2014 a été lancé en ce sens et comprend un montant d’investissements de 168 milliards de dollars, afin d’assurer le redressement économique du pays, a précisé la représentante.  Soulignant enfin l’importance du rôle des femmes dans ce contexte, elle a indiqué que quatre d’entre elles se trouvaient à la tête de ministères.


M. YOSEPH KASSAYE YOSEPH (Éthiopie) a suggéré qu’une attention particulière soit accordée au secteur de l’industrie alimentaire afin de résoudre à la fois les problèmes de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté.  Rappelant que les Nations Unies devraient jouer un rôle plus important dans la recherche d’une cohésion accrue en matière de coopération internationale pour le développement, le représentant a souligné que l’Afrique a besoin d’assistance dans le cadre de la mise en œuvre de programmes économique prévus au cours de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté.  L’Éthiopie a connu une croissance annuelle de 11,6% au cours des sept dernières années, a indiqué M. Yoseph avant d’inviter les donateurs à soutenir son pays dans ses efforts de développement.


M. VICTOR MUÑOZ (Pérou) a indiqué qu’en tant de pays à revenu intermédiaire, le Pérou avait atteint ces quatre dernières années un taux d’investissement public annuel de 6%, ce qui se traduit par la création de 130 000 emplois.  Il a jugé essentiel qu’il y ait une coopération de la communauté internationale en faveur de la promotion du développement industriel et ce, afin d’aider les pays en développement à combler leur retard technologique.  Les transferts de technologies sont indispensables à cet égard, a-t-il ajouté.  Le représentant a expliqué que les efforts visant à ouvrir un dialogue constructif entre tous les acteurs du système financier international devaient se poursuivre.  Il a par ailleurs appuyé le Plan d’action des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté, dont l’objectif global est d’améliorer les résultats obtenus à travers les activités de l’Organisation.  Le représentant a enfin apporté son soutien aux initiatives lancées dans le cadre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017).


M. DONATUS ST. AIMEE (Sainte-Lucie) a indiqué que le développement devrait passer par la promotion de l’industrie manufacturière, qui est susceptible de permettre la création d’emplois.  Des années 1980 à nos jours, a-t-il souligné, on est passé des programmes de « réduction de la pauvreté » à ceux relatifs à « l’éradication de la pauvreté ».  Est-ce à dire, s’est-il interrogé, que nous nous trouvons à un stade auquel la pauvreté serait déjà susceptible d’être éliminée à travers le monde?  Afin de soutenir les efforts de développement des pays des Caraïbes, le représentant a invité l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) à ouvrir un bureau dans la région.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a dit que l’une des missions les plus importantes d’un gouvernement était de libérer son peuple de la pauvreté.  L’éducation revêt une grande importance à cet égard, a-t-il souligné, expliquant que celle-ci représentait un investissement dans l’avenir en vue de créer une société prospère.  C’est la raison pour laquelle l’éducation est devenue gratuite en Thaïlande, pour offrir à chaque enfant 15 années de scolarité, s’est félicité le représentant.  Soulignant par ailleurs l’importance de la santé, M. Srivali a précisé que le Gouvernement thaïlandais avait également renforcé les régimes de protection sociale, notamment en universalisant l’assurance santé.  L’élimination de la pauvreté n’est pas une fin en soi, mais représente aussi l’ouverture de nouvelles pistes d’opportunités pour chaque citoyen, a-t-il ajouté en conclusion.


M. AMAR A.I. DAOUD (Soudan) a suggéré qu’une attention particulière soit accordée au secteur agricole qui est susceptible de créer des millions d’emplois.  Le Soudan est le pays le plus étendu d’Afrique en termes de superficie, a-t-il rappelé, avant de préciser que le Soudan compte pas moins de 200 millions d’hectares de terres arables dont 40 millions seulement sont exploitées.  À ce propos, le Soudan, a-t-il indiqué, essaye de sortir de la dépendance de son économie au pétrole et s’est engagé à consolider son agriculture.  Des programmes, comme celui d’une révolution verte, sont mis en place dans ce sens, a indiqué le représentant.  Il a invité la communauté internationale à soutenir les efforts du pays qui, malgré un taux annuel de développement de 7%, croule sous le poids de la dette.


M. SHRI MANI SHANKAR AIYAR (Inde) a rappelé que son pays avait rencontré un certain succès dans l’éradication de la pauvreté.  « Notre taux de croissance annuel a augmenté pour atteindre 9,4% avant la crise et même après son déclenchement, il n’est pas descendu en dessous de 6% ou 7% », s’est-t-il félicité, avant de se dire convaincu que l’Inde pourrait devenir le pays ayant la croissance économique la plus rapide du monde.  Mais une croissance forte n’est rien si elle n’est pas inclusive, a souligné le représentant.  C’est la raison pour laquelle la Constitution indienne vise le développement du peuple, par le peuple, pour le peuple, a-t-il dit.  Ainsi, à l’issue d’élections démocratiques placées sous la surveillance d’institutions indépendantes, a poursuivi M. Aiyar, nous avons mis en place 300 000 autorités locales et élu 3,2 millions de représentants, dont 1,2 million sont des femmes.  « Il y a peut-être plus de femmes élues démocratiquement en Inde que dans n’importe quel autre pays au monde », a-t-il affirmé.


M. GERSHON KEDAR (Israël) a relevé que l’Agence israélienne du développement international et de la coopération (MASHAV) a particulièrement œuvré en faveur de la réduction de la pauvreté et de l’autonomisation des femmes.  Les programmes de développement agricole et rural mis en œuvre par cette agence, a t-il souligné, accordent une importance majeure à la microfinance et au renforcement des capacités.  Rappelant que les jeunes de moins de 25 ans représentent la moitié de la population mondiale, il a indiqué que les programmes de MASHAV et de la coopération israélienne en général accordent une place de choix aux jeunes et aux femmes.  Les femmes représentent 70% des pauvres dans les pays en développement, a noté le représentant qui s’est félicité des activités du Centre de formation Golda Meir, du Mont Carmel, qui va célébrer ses 50 ans en 2011 en abritant notamment, en partenariat avec l’UNESCO, la Conférence biennale des femmes leaders.


M. DANILO ROSALES DÍAZ (Nicaragua) a estimé que l’éradication de la pauvreté exige que l’on vienne à bout de certaines situations qui persistent depuis trop longtemps, comme la concentration des richesses dans les mains d’une minorité.  La disparité criante observée dans la répartition des revenus est réelle autant au sein des pays entre différentes classés sociales qu’entre les différents groupes de pays eux-mêmes, a-t-il précisé.  Au Nicaragua, nous avons atteint l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) numéro 1, qui consiste à assurer le plein-emploi et de réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim.  Le Gouvernement nicaraguayen actuel a rétabli la gratuité de l’éducation et les prestations de soins de santé pour tous, qui avaient été annulés par ses prédécesseurs, dont les politiques étaient d’inspiration néolibérale, a indiqué le représentant.  Il a également fait état de la mise en place au Nicaragua d’un programme de nutrition scolaire, qui a été classé parmi les quatre meilleurs du monde par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).


M. MAFIROANE MOTANYANE (Lesotho) a relevé que la microfinance offre une opportunité particulière au développement de l’auto-emploi et à la promotion de l’entreprenariat dans un contexte où les fonds et crédits de démarrage manquent cruellement aux promoteurs de petites entreprises.  La microfinance, a-t-il souligné, offre des avantages certains tels que la simplification des procédures d’accès aux crédits et la réduction des obstacles à l’autonomisation des femmes.  Le représentant a terminé son intervention en invitant les pays développés à respecter leur engagement en matière d’aide publique au développement.


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE


Poids de la dette extérieure et développement


Présentation du projet de résolution A/C.2/65/L.6


Suite du Débat général


M. MAGNUS L. KPAKOL (Nigéria) a relevé que la croissance économique est essentielle pour réduire ou éradiquer la pauvreté.  Il a indiqué que les populations les plus pauvres sont celles des zones rurales.  De ce fait, a-t-il annoncé, pour lutter contre la pauvreté, il est essentiel de mettre en place des mesures de développement de l’agriculture, qui apparaît comme étant l’activité principale à laquelle s’adonnent les populations de ces zones.  Afin de faire baisser de manière substantielle le niveau de la pauvreté, a reconnu le représentant, une croissance annuelle de plus de 7% en moyenne est nécessaire dans la plupart des pays africains.  M. Kpakol a conclu son intervention en invitant la communauté internationale à soutenir les efforts de développement du Nigéria par des investissements directs dans le secteur agricole ainsi que dans les infrastructures sociales et économiques du pays.


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a expliqué que l’éradication de la pauvreté exigeait que les bienfaits de la croissance économique soient mieux répartis entre les différents pays et couches sociales.  Aussi le Gouvernement jordanien a-t-il adopté une Stratégie d’allègement de la pauvreté axée sur la réalisation du bien-être de la population.  Par ailleurs, une Stratégie nationale jordanienne pour la promotion de la  microfinance a été lancée à l’appui de la Stratégie d’allègement de la pauvreté, a précisé la représentante.  Les principaux bénéficiaires de cette politique sont les femmes, a-t-elle souligné, avant d’ajouter que l’éradication de la pauvreté devait être intégrée dans les politiques nationales visant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. FARID JAFAROV (Azerbaïdjan) a relevé que malgré la crise économique, son pays a connu une croissance moyenne de 20% au cours des cinq dernières années.  Le taux de pauvreté en Azerbaïdjan, a-t-il souligné, est passé de 29,3% il y a quelques années à 11% de la population en 2010.  Le Gouvernement azerbaïdjanais met l’accent sur des programmes de lutte contre le chômage et le sous-emploi, ainsi que sur la mise en place de politiques de soutien au monde des affaires.  Rappelant que chaque pays est responsable, au premier chef, de son propre développement, le représentant a néanmoins invité les Nations Unies à jouer un rôle majeur dans les programmes de réduction de la pauvreté.


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a déclaré que la situation en matière de nutrition est grave à travers le monde, avec 925 millions de personnes souffrant de la faim et 31 millions sans emploi.  Pour sa part, le Bangladesh est un des pays les plus touchés par le phénomène de la pauvreté, alors qu’il est possible que 20 millions de réfugiés climatiques trouvent dans l’avenir refuge dans ce pays.  Constatant que les 27 agences onusiennes travaillent d’arrache-pied à la mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies contre la pauvreté, le représentant a cependant rappelé que l’heure n’est plus aux discours, mais à l’action.  Dans ce contexte, a-t-il dit, le microcrédit peut jouer un rôle dans les différentes crises auxquelles sont confrontés les pays en développement, comme l’a montré l’exemple du Bangladesh, qui en fut le pionner dans les années 70 avec la création de la banque Gramen.


Ms. SODOV ONON (Mongolie) a relevé que les efforts nationaux déployés pour réduire la pauvreté en Mongolie se heurtent à certains obstacles au rang desquels se trouvent des facteurs d’ordre écologique et économique, ainsi que la situation enclavée du pays.  Pour faire face à ces défis, a-t-elle indiqué, la Mongolie a mis en place des mesures telles que la mise en œuvre de programmes économiques qui s’appuient sur la promotion de l’industrie, la modernisation de l’agriculture, et le développement de nouveaux centres urbains, les projets lancés étant susceptibles de créer des milliers d’emplois.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a mis l’accent dans sa déclaration sur les ravages de la malnutrition, tels qu’ils ont pu être observés par le passé au Venezuela, où fut conduite une étude en 1995.  Cette étude montra qu’après l’âge de deux ans, les différences entre enfants bien nourris et enfants sous-alimentés étaient frappantes.  Pour remédier aux effets de la pauvreté, le Gouvernement vénézuélien a donc décidé de mettre en place des politiques globales et intégrées axées sur le développement humain.  L’investissement social est devenu une stratégie nationale afin de réaliser ce genre de développement, a poursuivi le représentant, qui a expliqué que 60% des revenus fiscaux y sont consacrés chaque année depuis 1999.  En outre, tandis que le microcrédit est devenu de plus en plus important au Venezuela, une banque créée en 2001 accorde des prêts dont les destinataires sont principalement les femmes, a relevé le représentant.  Cette institution encourage aussi l’investissement dans le secteur agricole et assure un accès au crédit aux producteurs traditionnellement exclus du système bancaire.


M. ALI A. ALI KURER (Jamahiriya arabe libyenne) a relevé que la pauvreté conduit à l’exclusion et la marginalisation.  La marginalisation politique et sociale des pauvres apparaît comme posant un défi au reste de l’humanité, si l’on considère qu’il ne reste que cinq ans avant la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Alors que la communauté internationale s’engage dans la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté, a indiqué le représentant, la Jamahiriya arabe libyenne se félicite des actions menées en faveur du développement par le système de l’ONU auxquelles elle participe, notamment à travers des financements dans le secteur agricole dans les pays du Sahel.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a dit que l’un des principaux objectifs de la Colombie au cours des récentes décennies avait été de réduire significativement le nombre de pauvres parmi sa population.  Des résultats positifs ont été enregistrés, avec près de 1,7 million de Colombiens qui ont pu sortir de leur état de pauvreté.  Mais, a-t-elle souligné, il reste encore sept millions de pauvres en Colombie, dont quatre millions vivent dans l’extrême pauvreté.  À moins de cinq ans de l’échéance convenue pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), nous avons réussi à réaliser la couverture universelle en matière d’éducation, de vaccination antivirale et d’établissement de structures de services de base en milieu rural, s’est félicitée la représentante.  Mais la coopération du système des Nations Unies est indispensable pour aider des pays comme le notre à vaincre la pauvreté, a souligné Mme Blum en conclusion.


Mgr FRANCIS CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint Siège a dit que c’est une insulte à l’humanité qu’autant de gens à travers le monde continuent de souffrir de la pauvreté, de la faim et de maladies curables.  Nous avons les moyens de mettre fin à la pauvreté, mais en avons-nous la volonté, s’est-il interrogé.  Relevant que d’ici à 2015, 1,2 million d’enfants de moins de cinq ans pourraient perdre la vie du fait de mauvaises conditions de vie, il a regretté le fait que de nombreux pays donateurs aient baissé le niveau du pourcentage de leur PIB consacré à l’aide publique au développement afin d’équilibrer leurs budgets nationaux.  Mgr Chullikatt a invité la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité.  Il a souligné que la solidarité, qui est différente de la compassion, renvoie au fait d’aider les pauvres à se prendre en charge et à devenir maître de leur propre développement.


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Observatrice permanente de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé l’importance des envois de fonds des migrants –dont le montant global a atteint 316 milliards de dollars l’an dernier- dans l’éradication de la pauvreté dans leur pays d’origine.  C’est la raison pour laquelle nous plaidons pour l’intégration des migrations dans les plans de développement nationaux et internationaux, qui doivent leur garantir des droits, a-t-elle indiqué, avant d’annoncer le lancement en novembre d’un « Annuaire de l’intégration des migrations dans les outils de planification de la réduction de la pauvreté et du développement ».


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.