AG/EF/3279

Poursuivant son débat général, la Deuxieme Commission entend de nombreux appels en faveur de l’accroissement de l’aide au développement

5/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3279
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

3e & 4e séances – matin & après-midi


POURSUIVANT SON DÉBAT GÉNÉRAL, LA DEUXIÈME COMMISSION ENTEND DE NOMBREUX APPELS EN FAVEUR DE L’ACCROISSEMENT DE L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT


« Les promesses de contribution faites par les pays développés doivent être tenues dans les délais qu’ils se sont eux-mêmes engagés à respecter », ont déclaré la plupart des délégations qui se sont exprimées au deuxième jour du débat général de la Deuxième Commission (Commission économique et financière).  En lançant cet appel, elles ont fait ressurgir les lignes de fracture encore béantes entre les composantes d’une économie mondiale en voie de redressement.


Ainsi, alors que les pays riches sont tenus de la porter, d’ici à 2015, à hauteur de 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB), l’aide publique au développement (APD) stagne actuellement à 0,31% de ce PIB.  Seules cinq nations sont parvenues à respecter l’engagement pris en la matière, dont dépend pourtant la réalisation universelle des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a précisé la représentante de la Thaïlande.


Troisième plus important pays donateur au monde, l’Allemagne a rappelé qu’elle débloquerait, entre 2006 et 2012, 1,26 milliard d’euros en vue de financer les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement, ainsi que 1,3 milliard pour la protection de la biodiversité pour la période 2009-2012.


Puissance émergente, la Chine, par la voix de sa délégation, a assuré de son côté qu’en dépit de ses 150 millions de pauvres, elle n’avait pas cessé de prendre une part active à la coopération en faveur du développement international depuis le déclenchement de la crise financière et économique.


Revenant sur le discours du Président Barack Obama lors du débat de haut niveau de l’Assemblée générale, le représentant des États-Unis a mis pour sa part l’accent sur la notion de responsabilités mutuelles.  Les dirigeants du monde doivent aussi démontrer leur engagement clair à promouvoir la transparence, à lutter contre la corruption, à promouvoir les nouvelles technologies, et à améliorer les indices de gouvernance démocratique, a-t-il préconisé.


De nombreux pays en développement réclament cependant une représentation plus équitable au sein des institutions financières internationales, ainsi qu’une inclusion plus large aux processus de prise de décisions des groupes d’intérêts comme le G-8 et le G-20.  « La notion de développement inclusif doit devenir l’enjeu d’une deuxième Conférence de Bretton Woods placée sous les auspices des Nations Unies », a lancé le représentant de la République islamique d’Iran, pour qui les réformes actuellement en cours au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale semblent bien timides.


Membre du G-3 (Groupe de la gouvernance mondiale), largement favorable à l’adoption d’une géométrie variable dans les délibérations du G-20, le Liechtenstein a indiqué que le Groupe de travail sur le développement du G-3 fournissait une excellente opportunité d’intégrer à ses réflexions les pays directement concernés par les décisions prises au sein des groupes de discussion et de partenariat économique que sont le G-8 et le G-20.


De nombreux représentants ont cependant mis l’accent sur les ressources humaines et matérielles dont leurs pays disposent, à l’instar de celui du Malawi, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique et qui a vanté les potentialités du continent.  À condition toutefois que l’investissement direct étranger reprenne, que les transferts de technologies soient facilités et que les asymétries imposées par le système commercial international soient levées, ont insisté plusieurs délégations.


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 7 octobre, à partir de 10 heures.


Suite du débat général


M. MIKHAIL SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a déclaré que les défis qui se posent à la promotion du développement, dont les chocs qui ont affecté les marchés financiers, les changements climatiques et les catastrophes naturelles, ont radicalement changé le paysage économique mondial.  Le libéralisme a été remplacé par le protectionnisme, a-t-il poursuivi, soulignant l’importance des réformes structurelles pour les pays en développement, ainsi que pour les pays développés.   S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant de la Fédération de Russie a insisté sur l’importance des travaux de la Deuxième Commission dans la perspective de la promotion d’une coopération internationale pour le développement au-delà de 2015. 


Les Objectifs du Millénaire pour le développement sont liés à la lutte contre les changements climatiques, a ajouté M. Savostianov, remarquant que la Deuxième Commission peut apporter une aide essentielle à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui va se tenir à Cancún, au Mexique, dans l’élaboration d’un cadre international sur le climat pour l’après 2012.  Un consensus sur l’après Protocole de Kyoto est impossible sans l’accord des grands pays émetteurs de gaz à effet de serre, a-t-il précisé.  La Fédération de Russie va chercher activement et de manière constructive, à faire avancer les négociations engagées dans le cadre du Plan d’action de Bali et de l’Accord de Copenhague.  Rappelant que la Fédération de Russie a décidé de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 15% à 25% d’ici à 2020 par rapport au niveau de 1990, le représentant a insisté pour que d’autres pays suivent cet exemple.  Concernant la crise économique, il s’est félicité de la manière dont son pays a réussi à surmonter la récession grâce à la prise de mesures anticrise.  Le produit intérieur brut a connu une croissance de 4%, tandis que la production industrielle augmentait de 9,6%.  Et, le taux de chômage est descendu à 7% de la population active de la Fédération de Russie.


M. MIKE JAMU (Malawi) qui parlait au nom du Groupe des États d’Afrique, a noté d’entrée que l’Afrique recèle d’énormes potentialités qui devraient lui permettre d’envisager l’avenir avec optimisme.  Néanmoins, il a relevé que les crises que connaît le monde ont freiné les nombreuses avancées effectuées par le continent africain.  Il a rappelé que le développement de l’Afrique ne se limite pas à trouver des solutions à l’insécurité alimentaire, à l’insuffisance énergétique, ou aux problèmes que posent des infrastructures économiques et sociales inadéquates.  Il s’agit aussi, a-t-il souligné, de tenir compte de la nécessité de créer la paix et la sécurité, la bonne gouvernance, et de s’attacher à l’amélioration des conditions de vie de tous les Africains et à celle de l’égalité des chances pour tous.  Au vu de la situation actuelle du continent, le représentant du Malawi a demandé à la communauté internationale de soutenir l’Afrique à court, moyen et long terme dans le secteur agricole ainsi que dans le secteur des services sociaux de première nécessité.  Rappelant que l’Afrique est le continent le moins impliqué dans le commerce international, il a indiqué qu’un commerce international plus équitable est à promouvoir.  À cet effet, le représentant du Malawi a noté que la levée des obstacles qui se posent à la conclusion des négociations du Cycle commercial de Doha, notamment celles relatives aux mécanismes de surveillance des subventions versées au secteur agricole dans les pays du Nord, devrait permettre à l’Afrique de mieux participer au commerce international.


M. SAID MOHAMED (Comores) a relevé que face à la crise alimentaire, les Comores ont créé un Comité interministériel de suivi ayant pour mission de finaliser le Document national de réduction de la pauvreté.  Le Gouvernement comorien a aussi mis en place, a-t-il mentionné, des réformes des finances publiques pour la période allant de 2010 à 2015, ainsi qu’une réorganisation des structures publiques d’appui au développement agricole.  Évoquant le commerce international, le représentant des Comores a indiqué que l’accès aux marchés des produits manufacturés et agricoles africains devrait être favorisé par l’élimination de barrières tarifaires et non tarifaires.  « Les petits États Insulaires en développement (PEID), dont mon pays fait partie, pourraient disparaître du globe dans les 50 ans  à venir si rien n’est fait », a-t-il déclaré en attirant l’attention de la Commission sur la nécessité de combattre les changements climatiques.  Il a appelé les pays développés à l’action, notamment dès le mois prochain à Cancún au Mexique où vont se tenir la Conférence contre les changements climatiques et des négociations sur le climat.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a déploré le fait qu’en dépit de la crise, les acteurs financiers les plus importants continuent de se livrer à leurs pratiques néfastes sans le moindre égard pour les populations qu’ils ont contribué à jeter dans la pauvreté.  Il a assuré que dans les pays marqués par de fortes inégalités, la croissance ne contribuait pas nécessairement à la réduction de la pauvreté, mais pouvait même l’aggraver.  Par conséquent, la notion de développement inclusif doit devenir l’enjeu d’une deuxième conférence de Bretton Woods, que de nombreux États Membres appellent de leurs vœux et qui se tiendrait sous les auspices des Nations Unies.  Dans ce contexte, la réforme en cours du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale paraît davantage cosmétique que réelle, a jugé le représentant.  M. Al Habib a ensuite regretté le manque d’ambition du Document final du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Évoquant par ailleurs la question des changements climatiques, il a déclaré que la communauté internationale devait s’efforcer de conclure un accord lors de la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra en décembre à Cancún au Mexique.  Enfin, soucieux de développement durable, il a également souhaité que le processus préparatoire de la Conférence de Rio+20, prévue en 2012, soit couronné de succès.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé que l’occupation du plateau du Golan depuis 1967 persiste.  Il a relevé que « l’autorité d’occupation du Golan exploite les ressources naturelles de cette région, tout en interdisant aux populations locales d’en faire usage ».  M. Ja’afari a invité la Deuxième Commission à jouer son rôle et à faire ressortir les effets socioéconomiques et environnementaux néfastes de l’occupation étrangère du Golan.  Poursuivant son intervention, il s’est plaint que des entraves soient posées à l’accession à l’OMC de certains pays du Sud.  Cette situation n’est pas propice au développement de ces pays et à leur intégration dans l’économie mondiale, a affirmé le représentant de la Syrie.  Enfin, M. Ja’afari a relevé que des mesures unilatérales économiques sont imposées par certains pays industrialisés développés contre certains pays en développement.  Ces mesures entravent la réalisation du développement durable dans les pays qui en sont victimes, a-t-il souligné.  Il a ajouté que la Syrie condamne l’utilisation de mesures économiques unilatérales comme moyen de pression sur des pays en développement.


M. WANG MIN (Chine) a déclaré que le redressement de l’économie mondiale reste inégal et incertain.  Il a estimé que la première priorité devait être celle du soutien à la promotion du développement afin de réaliser les objectifs agréés au niveau international.  La seconde, a-t-il ajouté, concerne la nécessité de sécuriser des ressources à cette fin, en veillant notamment à ce que les pays développés portent, comme convenu, à hauteur de 0,7% de leur PIB le montant de leur aide publique au développement (APD).  M Wang a cité comme troisième priorité l’amélioration des mécanismes de développement, en particulier au sein des Nations Unies.  En dépit du fait qu’elle compte 150 millions de pauvres, la Chine a continué de prendre une part active à la coopération et au développement international depuis le déclenchement de la crise financière, maintenant les engagements qu’elle avait pris au niveau international, a indiqué le représentant.  Il a rappelé que le Premier Ministre de la Chine, M. Wen Jiabao, avait, à l’occasion du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), annoncé une série de nouvelles mesures et d’initiatives en faveur des pays en développement, notamment pour leur prêter assistance dans l’amélioration des modes de subsistance de leurs populations, de l’allègement de la dette, et du renforcement de la coopération dans les domaines de la finance, du commerce, de l’agriculture et du renforcement des ressources humaines.


M. GERSHON KEDAR, (Israël) a estimé que les défis du développement étaient surmontables, comme en témoigne l’exemple d’Israël, qui a eu pourtant à faire face à des conditions climatiques inhospitalières, un voisinage hostile, un manque de ressources naturelles, une infrastructure inexistante et une immigration massive.  Au cours de la décennie écoulée, l’Agence israélienne de coopération pour le développement (MASHAV) a aligné ses activités sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il indiqué.  En dépit de ressources modestes, MASHAV a collaboré avec des pays partenaires d’Israël faisant partie du monde en développement, en particulier dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a précisé M. Kedar, qui a évoqué des projets qui ont été menés dans les domaines de l’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques, de la sécurité alimentaire, de la santé publique, de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation, et du développement économique.  En outre, a poursuivi M. Kedar, en mettant en œuvre la résolution de l’Assemblée générale portant sur « les technologies agricoles au service du développement », dont la délégation israélienne est coauteur chaque année, Israël a lancé des initiatives dans différents pays, notamment en Afrique subsaharienne, où l’accent est mis sur la formation des femmes à l’entreprenariat agricole.  Israël considère en effet l’autonomisation des femmes et de la jeunesse comme étant un facteur crucial dans la réalisation des OMD, a souligné M. Gershon Kedar en conclusion de son intervention.


Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a déclaré que la bonne gouvernance était essentielle pour s’assurer que les populations bénéficient des stratégies de développement.  Elle a dit que le développement devait être centré sur la promotion du bien-être des gens.  Elle a jugé essentiel de renforcer la coopération internationale pour s’assurer que les pays en développement puissent réaliser les OMD dans les délais impartis.  Elle a dit qu’il était essentiel, outre la réalisation des OMD, de s’assurer de la durabilité des progrès accomplis dans le domaine du développement.  Elle a regretté l’insuffisance des avancées dans les négociations tenues lors de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a eu lieu à Copenhague.  Elle a espéré qu’un nouveau départ sera possible lors de la prochaine Conférence de Cancún et qu’un accord post Protocole de Kyoto, juridiquement contraignant, sera atteint.  S’agissant de la biodiversité, elle a émis l’espoir que la Conférence des États parties à la Convention de l’ONU sur la diversité biologique qui se tiendra à Nagoya en octobre 2010, verra l’adoption du protocole sur l’accès aux ressources biologiques et le partage équitable des bénéfices qui en sont tirés. 


La représentante a par ailleurs encouragé la mise en place d’un mécanisme de coordination entre l’ONU et le G-20 afin de combler les insuffisances de la coopération internationale et d’assurer à la fois efficacité et cohérence entre le G-20 et l’ONU.  Concernant l’objectif d’une aide au développement dont le montant équivaudrait à 0,7% du PIB des pays développés, elle a regretté que seuls cinq pays aient atteint ce niveau, et que le pourcentage moyen du PIB consacré au développement par les pays riches soit encore de seulement 0,31% de leur PIB.  Elle a salué l’émergence de la coopération Sud-Sud, qui est de nature à renforcer la coopération entre les pays en développement.  Elle a indiqué que la Thaïlande était activement impliquée dans la coopération Sud-Sud et dans la coopération triangulaire depuis plusieurs décennies, et a précisé que le pays avait consacré 130 millions de dollars au partenariat mondial en faveur du développement, dont 90% sont allés aux pays les moins avancés (PMA). 


M. VLADIMIR GERUS (Bélarus) a indiqué que son gouvernement vient de publier un rapport sur l’état d’avancement de la  réalisation des OMD avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Ce rapport indique que le Bélarus a atteint les OMD 1 à 3, relatifs à l’élimination de la pauvreté, à l’éducation primaire pour tous et à l’égalité des sexes.  Les OMD 4 à 7 seront réalisés au cours de la période 2010-2015, a assuré M. Gerus.  Évoquant les avancées de son pays sur la voie du développement, il a déclaré que la santé des populations est prise en charge par l’État au Bélarus.  De même, le PIB du pays a doublé pendant la dernière décennie et le revenu par habitant a presque triplé.  S’agissant des questions environnementales, le représentant du Bélarus a souligné que son pays était attaché à l’économie verte et a plaidé pour que les technologies vertes les plus avancées soient accessibles aux pays en développement pour leur permettre de stimuler leurs efforts économiques et d’améliorer les conditions de vie de leurs populations.


M. GEORG SPARBER (Liechtenstein) a espéré que le nouveau Groupe de travail sur le développement du G-20 stimulera  les efforts de développement jusqu’en 2015 et après.  Il a souhaité que ce groupe de travail ne se substitue pas aux initiatives en faveur du développement de l’ONU, et en particulier pas aux travaux de la Deuxième Commission.  M. Sparber a estimé que ce nouveau groupe devrait contribuer à l’établissement d’un nouveau paradigme du développement basé sur les principes de la responsabilité, de la transparence et de la coopération mutuelle, qui doivent être conduites sur une base d’égalité.   


Il a précisé que le Liechtenstein était un membre du G-3 (Groupe de la gouvernance mondiale) qui a largement promu l’adoption d’une géométrie variable dans les délibérations du G-20.  Il a dit que le Groupe de travail sur le développement fournissait une excellente opportunité d’intégrer à ses réflexions ceux qui sont directement affectés par les conséquences de ses délibérations.  En fonction de l’ordre du jour du Groupe de travail, sont entendus différents représentants de fonds et programmes de l’ONU, de banques de développement multilatérales ou de pays en développement, a-t-il indiqué.  Le représentant a par ailleurs souhaité que la Deuxième Commission se concentre cette année sur la durabilité des efforts de développement et des incitations en faveur de nouveaux flux financiers vers les pays en développement.  Il a jugé important que soit promues des normes dans le domaine de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent.  Il a précisé que le Liechtenstein mettait en œuvre de façon exhaustive les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent, ainsi que les normes relatives à la transparence et à l’échange d’information.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que si certains pays se rapprochent des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la plupart sont cependant bien loin d’y parvenir, en raison du recul de l’aide internationale, pourtant plus que jamais nécessaire.  Les promesses de contribution, notamment celles faites lors du Sommet du G-8 de Gleneagles, tardent ainsi à se concrétiser, a-t-il fait observer.  Le représentant a également indiqué que l’Investissement direct étranger (IDE) devait reprendre pour stimuler les économies nationales.  Si la réforme des institutions financières internationales n’est pas facile à mener, elle n’en reste pas moins indispensable, afin d’y accroître la visibilité des pays en développement et leur participation aux processus de prise de décisions, a poursuivi M. Shalgham.  Il a aussi attiré l’attention de la Commission sur la nécessité de développer l’agriculture, ce qui passe par la facilitation des transferts de technologies et par la libéralisation de l’accès aux semences.


M. Toufic Jaber (Liban) a souligné que les impacts de la crise économique et financière ont été particulièrement graves pour les pays en développement.  La Deuxième Commission doit se pencher sur les mesures à adopter pour atténuer les impacts socioéconomiques de la crise sur ces pays, a-t-il ajouté.  Le représentant du Liban a insisté sur la nécessité d’une réforme du système financier international, notamment celle des institutions de Bretton Woods.  Il a précisé que cette réforme devait en particulier porter sur les structures de gouvernance de ces institutions pour y accroître la participation des pays en développement.  Il a estimé nécessaire de renforcer le rôle de la Deuxième Commission, dans la perspective d’éviter une nouvelle crise financière globale, et s’est félicité de la mise en place du Dispositif mondial d’alerte aux vulnérabilités et aux impacts, une initiative lancée par le Bureau du Secrétaire général. 


M. Jaber a aussi voulu attirer l’attention sur le développement de l’agriculture et sur la promotion de la sécurité alimentaire, l’éradication de la pauvreté, la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Il a rappelé aux délégations les problèmes posés par la nappe de pétrole qui s’est répandue sur les côtes du Liban, après une attaque de l’aviation israélienne.  Il a évoqué la question de la souveraineté du peuple palestinien sur les ressources des Territoires occupés, un sujet dont débat régulièrement la Commission.  S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, il a rappelé l’importance d’atteindre les engagements pris pour leur réalisation à la date butoir de 2015.  M. Jaber a également souligné la nécessité pour les États Membres de respecter le principe de la responsabilité commune mais différenciée, en matière des changements climatiques dans la perspective de la Conférence des Nations Unies à Cancún au Mexique, ainsi qu’en matière de biodiversité avant la Conférence prévue sur cette question, fin octobre, à Nagoya au Japon.


M. FERDERICK D. BARTON (États-Unis) a déclaré que la politique de son pays envers la promotion du développement est basée sur l’approche de recherche de résultats.  Cette approche est sous-tendue par le fait que la croissance économique durable est la clef de la lutte contre la pauvreté et de l’atteinte du développement.  Ceci souligne l’importance d’utiliser de nouvelles technologies pour faire face aux problèmes mondiaux tels que les maladies, la malnutrition, les changements climatiques et les autres défis environnementaux, a-t-il déclaré.  Ajoutant que les États-Unis vont mettre l’accent sur l’appropriation du développement par les pays concernés, il a ajouté que cela impliquait que ceux-ci développent leur sens de responsabilité au niveau national.  Les États-Unis insistent sur la promotion d’un sens de responsabilités mutuelles entre les donateurs et les pays partenaires et récipiendaires de l’aide.  Revenant sur le discours du Président Barack Obama lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies, le représentant a rappelé que lors de leur participation à la prochaine Assemblée générale, les dirigeants du monde devraient démontrer leur engagement clair à promouvoir la transparence, lutter contre la corruption, promouvoir les nouvelles technologies, ce qui permettrait ainsi de renforcer les fondements de la liberté dans leur pays.  M. Barton a ensuite indiqué que son pays voulait, de concert avec les autres nations, renforcer les consensus existant sur des questions importantes tels que celle du Forum sur la gouvernance d’Internet et sur le développement durable.  Il a enfin regretté que la Deuxième Commission ait adoptée, l’an dernier, une résolution sur le commerce après un vote, et a dit que sa délégation espérait que cette année, ce texte serait adopté par consensus.


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a estimé que le récent Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avait été couronné de succès et qu’il avait été l’occasion de réitérer le partenariat mondial indispensable pour les réaliser.  En tant que troisième plus important donateur d’aide au monde, l’Allemagne s’est dite prête à maintenir son soutien au développement, sur la base de la Déclaration d’Accra et du Programme d’action d’Accra, a dit M. Berger.  Le représentant a ainsi rappelé que son pays débloquerait comme convenu 1,25 milliard d’euros pour financer les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques des pays en développement, en particulier des petits États insulaires, qui sont les premiers concernés par l’étendue du phénomène.  L’engagement global de l’Allemagne en faveur de ce type de projets s’élèvera à hauteur de 1,26 milliard d’euros entre 2006 et 2012, a précisé M. Berger.  En ce qui concerne la protection de la biodiversité, l’Allemagne a promis de verser annuellement 500 millions d’euros pour la période 2009-2012, portant ainsi l’aide versée jusqu’à présent à hauteur de 1,3 milliard d’euros.  Enfin, à compter de 2013, l’Allemagne s’est engagée à verser 500 millions d’euros par an, a précisé le représentant.


Mme MARY ELIZABETH FLORES (Honduras) a expliqué les quatre axes suivis par le Gouvernement du Honduras en matière de développement et de lutte contre la pauvreté extrême, qui sont inspirés par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’agit d’abord de la sécurité alimentaire qui constitue une priorité nationale et régionale, a-t-elle dit.  La stratégie de la division du Fonds international de développement agricole (FIDA) est directement liée à la stratégie de la réduction de la pauvreté extrême, a ajouté Mme Flores.  Dans ce contexte, la collaboration a été renforcée avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque interaméricaine de développement (BID) dans le cadre du programme sectoriel du Plan hondurien de relance.  Le deuxième axe suivi est celui de la réduction de la charge de la dette extérieure, a poursuivi Mme Flores.  La dette constitue l’un des éléments les plus négatifs pour les pays en développement, a-t-elle constaté.  Troisièmement, elle a souligné que le développement est aussi tributaire du commerce international et elle a insisté sur la nécessité de conclure le Cycle de négociations de Doha.  Enfin, la question des changements climatiques doit être mise en avant, afin de faire progresser les négociations lors de la Conférence qui aura lieu à Cancún au Mexique.  Le Honduras a placé cette question au rang de ses premières priorités, et il espère obtenir les ressources nécessaires pour faire face aux désastres naturels qui se multiplient du fait du réchauffement de la planète.  Mme Flores a ensuite prôné plus de coopération au niveau sous-régional, notamment dans le domaine des changements climatiques, et elle a évoqué les accords conclus à cet égard entre le Système d'Intégration de l'AmériqueCentrale (SICA) et les petits États insulaires en développement (PEID). 


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a estimé que les nations développées ont le devoir d’assister les pays en développement dans la résolution de la crise économique mondiale.  D’autant plus, a-t-il précisé, que la crise est née dans les pays développés.  Il a aussi évoqué quelques mesures prises pour faciliter la revitalisation des économies des pays en développement en citant le renforcement du versement de dons et l’annulation de la dette.  En outre, M. Al-Nasser a affirmé que nombre de pays souffrent de la crise alimentaire, comme cela a pu être constaté au cours du Sommet sur les OMD tenu aux Nations Unies.  Le représentant du Qatar a souligné que le montant global des dépenses d’armement approche les trois trillions de dollars par an au niveau mondial.  On pourrait imaginer les réalisations liés au développement que nous pourrions atteindre si ce montant de ressources était dévolu au bien de l’humanité et aux générations futures, a-t-il indiqué.


M CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a relevé que grâce à l’aide de la communauté internationale, son pays ne fait plus partie des pays les plus pauvres du monde et est classé aujourd’hui au sein du groupe des pays à revenu intermédiaire.  En outre, en tant que pays semi-aride, le Botswana s’intéresse particulièrement à la dixième réunion des États parties à la Convention sur la biodiversité, prévue du 18 au 29 de ce mois au Japon, a-t-il souligné.  Il a aussi noté que la dépendance du Botswana aux ressources biologiques pour son développent fait que son pays a besoin d’une assistance soutenue dans des domaines tels que le transfert de technologies et le renforcement de capacités, ceci afin d’aider les communautés locales à s’adapter aux nouvelles exigences de la conservation de la nature, de l’atténuation des effets des changements climatiques et de la gestion durable de la biodiversité.  Rappelant que les compromis sont la clef des accords internationaux, le représentant du Botswana a indiqué qu’une absence d’accord sur les grandes questions économiques est préjudiciable aux populations que les différentes délégations représentent et auxquelles elles doivent rendre compte.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a estimé que les obstacles majeurs au respect des montants d’aide au développement promis étaient la mobilisation inadéquate des ressources.  Les asymétries persistantes dans le commerce international empêchent, quant à elles, les pays du Sud de mobiliser les ressources de développement dont ils ont besoin à travers leurs exportations.  La coopération Sud-Sud présente des opportunités intéressantes dans un contexte de raréfaction des contributions, a souligné le représentant soudanais.  Il a également dénoncé les sanctions économiques unilatérales prises contre son pays, qui viennent s’ajouter à une situation géographique et à des conditions climatiques défavorables.  « C’est la raison pour laquelle mon gouvernement s’emploie à chercher des solutions aux problèmes de la sècheresse, de l’irrigation et du développement agricole, en dépit de ses ressources limitées, a ajouté M. Osman.  Il a souhaité en conclusion que la Deuxième Commission mette l’accent au cours de cette session sur la situation de pays comme le sien.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a noté que la crise économique mondiale a entrainé la baisse des investissements directs étrangers en Afrique de l’ordre de 11%.  Concernant le processus de résolution de cette crise, M. Mourad Benmehidi a suggéré que les pays développés prennent des engagements, à travers notamment des mesures telles la facilitation de l’accès aux marchés en faveur des produits agricoles venant des pays en développement; l’établissement d’un moratoire de la dette des pays en développement en difficulté; et un encouragement à l’augmentation des flux d’investissements directs des pays industrialisés dans les pays les plus démunis.  Évoquant la prochaine Conférence des Parties sur les changements climatiques, prévue à Cancún au Mexique en novembre prochain, le représentant de l’Algérie à proposé que dans le futur instrument de lutte contre les changements climatiques, qu’il soit précisé la nature du soutien à accorder aux pays en développement pour leur permettre de s’adapter aux effets de ce phénomène.  M. Mourad Benmehidi a aussi appelé au renforcement du rôle de l’ONU dans la protection de la biodiversité dans les pays en développement.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) s’est dite convaincue que les problèmes économiques du monde étaient enracinés dans le système monétaire actuel, que personne ne contrôle véritablement.  Elle a rappelé que le Président du Kazakhstan avait proposé de mettre en place une architecture financière internationale radicalement neuve, assortie d’un système de régulation des marchés financiers destiné à éviter les manœuvres spéculatives.  Si la réforme en cours des institutions de Bretton Woods représente un progrès indiscutable, sa portée ne sera pas suffisante pour parvenir aux résultats escomptés, a déclaré la représentante.  De ce point de vue, a-t-elle poursuivi, les Nations Unies peuvent jouer un rôle déterminant de coordination et de médiation et devenir une plate-forme de discussions unique sur les questions les plus pressantes.  Rappelant enfin que son pays était une nation en développement et sans littoral, Mme Byrganym Aitimova s’est félicitée que la catégorie à laquelle appartient le Kazakhstan soit inscrite cette année encore à l’ordre du jour de la Deuxième Commission.


M. Rodolfo Eliseo Benítez VersÓn (Cuba) s’est interrogé sur certains faits majeurs visibles dans le monde.  Il s’est notamment demandé pourquoi le fossé se creuse entre les pays riches et les pays pauvres?  Pourquoi le nombre de personnes souffrant de la faim a-t-il augmenté et se chiffre-t-il à plus d’un milliard en 2009?  Et pourquoi 100 000 personnes, parmi lesquelles 30 000 enfants de moins de 5 ans, meurent-elles de faim tous les jours?  Pour le représentant de Cuba, la réponse à ces questions n’est autre que l’ordre international injuste et antidémocratique construit et maintenu par un modèle de développement basé sur la surproduction et la surconsommation.  En dépit d’un blocage économique, commercial et financier injuste et criminel mené contre notre pays par les États-Unis depuis près de 50 ans, a-t-il noté, Cuba a démontré des signes de développement économique et social constants.  Les conditions exceptionnelles dans lesquelles notre peuple se bat pour son développement nous font croire, a-t-il ajouté, qu’il faudrait s’engager pour un nouvel ordre économique basé sur la justice, l’égalité et la solidarité.


M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a mis l’accent sur la question de la biodiversité, en insistant sur le fait que « nous vivons sur une planète aux ressources limités qui ne peut tolérer un développement illimité ».  La limite que la communauté internationale doit se fixer est celle de la capacité de régénérescence de la « Terre nourricière », a-t-il déclaré.  Elle possède des droits au même titre que chacun d’entre nous, a ajouté le représentant, avant de dire qu’elle ne pouvait être en aucun cas considérée comme un simple bien marchand.  Le représentant a proposé d’établir un tribunal international de la justice climatique, qui punisse les auteurs de crimes commis contre la nature.  Dans un second temps, M. Barea a évoqué la question de la sécurité alimentaire, particulièrement urgente quand on sait que 950 millions de personnes souffrent de la faim.  À ce sujet, il a également fait une proposition, celle de faire de la « quinua » un aliment de référence dans le développement agricole des nations en difficulté, comme le recommande l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).


M. KHALID Abdalrazaq AL-NAFISEE (Arabie saoudite) a indiqué que la paix et le développement vont de pair.  Sans la paix, un pays ne peut se développer, a t-il ajouté.  Évoquant la coopération internationale, il a mentionné que depuis 30 ans, le Royaume d’Arabie Saoudite a contribué au développement de nombreux pays en versant près de 100 milliards de dollars à 95 nations en développement réparties sur plusieurs continents.  Cette aide est évaluée à 1,5% du PIB de l’Arabie Saoudite, ce qui dépasse donc le cap de 0,7% du PIB que les pays développés se sont fixés en termes d’APD.  Au sujet des changements climatiques, M. Al-Nafisee a invité la communauté internationale à promouvoir l’adoption de technologies propres dans l’usage des hydrocarbures et à faire un plus grand usage d’énergies propres telles que le solaire et l’énergie éolienne.  Il a appelé les pays développés à prendre leurs responsabilités face à la crise climatique et à trouver une alternative au Protocole de Kyoto d’ici à 2012.


M. IRAKLI JGENTI (Géorgie) a rappelé que la Géorgie avait, depuis 2003, accompli des progrès considérables dans la lutte contre la pauvreté, la mise en place d’un système éducatif, l’emploi, l’amélioration de la santé maternelle et infantile, la lutte contre le VIH/sida et celle contre les effets des changements climatiques.  Cette année-là, environ 50% des Géorgiens vivaient encore en dessous du seuil de la pauvreté, alors qu’ils ne sont plus que 25% aujourd’hui, s’est félicité le représentant.  C’est un chiffre toujours trop élevé, a-t-il reconnu, mais c’est aussi la raison pour laquelle le Gouvernement de la Géorgie a inscrit la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) au cœur de ses priorités nationales.  Cependant, a-t-il dit, en dépit de ses efforts, la Géorgie continue de souffrir de l’embargo que lui impose son voisin au nord, qui a commencé par l’interdiction unilatérale de l’importation de produits viticoles en 2006 avant de promulguer une interdiction de tous les produits en provenance de Géorgie, la suspension des connections logistiques entre les deux pays, ainsi que celle des communications postales et la mise en place d’un régime de visas pour les citoyens géorgiens.  Pourtant, a fait observer le représentant, nous avons renoncé à lancer des représailles, la plupart des produits et services proposés par ce même pays étant disponibles en Géorgie.


M. YANERIT MORGAN (Mexique) a mentionné que son pays va accueillir du 8 au 12 novembre prochain le quatrième Forum sur les migrations et le développement.  À ce propos, il a souligné l’importance des défis liés aux migrations internationales et a souhaité que soit établi un dialogue international afin de promouvoir le lien entre migrations et développement humain.  En indiquant que le Mexique accueille aussi la seizième Conférence des Parties sur les changements climatiques, M. Morgan a noté qu’à cette rencontre de Cancún, de nombreuses décisions peuvent être adoptées et mises en pratique immédiatement.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) passait par la mise à disposition des ressources adéquates par les pays donateurs, qui doivent honorer leurs engagements, et par l’adoption, au niveau national, de stratégies et programmes concrets.  En outre, des cadres de coopération doivent être mis en place aux niveaux international et national afin de renforcer le partenariat mondial, a estimé le représentant, pour qui les organisations régionales et le système des Nations Unies devraient pleinement jouer leurs rôles respectifs.  Selon lui, l’ONU devrait devenir la pièce maîtresse des activités et des mécanismes de l’agenda du développement.  Pour sa part, le Gouvernement vietnamien a adopté une série de politiques et de mesures économiques destinées à inverser la tendance actuelle de la crise, à stimuler la croissance et à promouvoir le développement durable.  Au cours des neuf premiers mois de l’année 2010, l’inflation a été jugulée au Viet Nam, les exportations y ont augmenté de 23,2% et le produit intérieur brut a augmenté de 7,16%, s’est félicité M. Giang.  En outre, la plantation d’espaces forestiers a progressé de 4,1%, plus de 300 000 emplois ont été créés au cours du premier semestre, et le tourisme a cru de 35,3% par rapport à l’année précédente, a-t-il précisé en conclusion.  Le représentant a cependant reconnu que son pays continuait de faire face à de nombreux défis, et il a souhaité que les travaux de la Deuxième Commission soient l’occasion de réfléchir à des solutions adaptées.


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a déclaré qu’aucune nation ne peut faire face seule aux nombreux défis que sont la crise économique mondiale, les changements climatiques ou encore l’insécurité alimentaire.  De ce fait, elle a suggéré une plus grande coordination entre pays afin de renforcer la coopération internationale pour résoudre ces problèmes.  Dans la même veine, elle a indiqué que malgré les obstacles qui se posent à la réalisation des OMD d’ici à 2015, la communauté internationale doit faire front commun pour réussir à les atteindre et améliorer la vie des populations à travers le monde.  Évoquant les changements climatiques, Mme Al-Hadid a regretté qu’aucun accord ne soit intervenu à ce jour afin de résoudre les effets négatifs de la crise climatique sur la planète.  Cette situation met en péril les 17 000 espèces de plantes et d’animaux qui sont déjà en danger du fait de la réduction de la biodiversité, a-t-elle noté.


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) s’est dit convaincu que les partenaires de développement devaient pleinement soutenir le continent africain afin de lui permettre de réaliser les OMD.  Évoquant ensuite la gravité des phénomènes générés par les changements climatiques et le réchauffement de la planète, il a rappelé que le Premier Ministre de son pays, M. Meles Zenawi, et son homologue de la Norvège, M. Jens Stoltenberg, coprésidaient tous deux le Groupe consultatif de haut niveau du Secrétaire général sur le financement de la lutte contre les changements climatiques.  Le Groupe consultatif, a-t-il dit, doit tenir dans quelques jours sa dernière réunion à Addis-Abeba.  Le représentant s’est dit convaincu que ses délibérations auraient un impact majeur sur les décisions qui seront prises lors de la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui sera organisée en décembre à Cancún.


M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) a noté que son pays œuvre pour réaliser les OMD, et il a invité les pays développés à respecter l’engagement qu’ils ont pris de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  Il a ensuite invité les pays pauvres et les pays à revenu moyen à améliorer leur gouvernance en tenant compte des exigences internationales, mais aussi des réalités de leurs propres peuples et environnements.  Relevant que le Costa Rica a toujours été du côté des pays en difficulté, M. Weisleder a appelé la communauté internationale à venir en aide aux pays des Caraïbes, de l’Amérique latine et de l’Amérique centrale qui sont gravement touchés par les changements climatiques ces dernières années.  Évoquant la Conférence de Cancún sur le climat qui se tient au mois de décembre au Mexique, le représentant du Costa Rica a déclaré que les bonnes décisions correctes doivent être prises maintenant.


M. GONZALO GUTIÉRREZ (Pérou) a affirmé que c’était dans les pays en développement que se trouvaient potentiellement les ressources humaines et matérielles qui peuvent permettre au monde de surmonter les effets de la crise économique et financière.  Le Pérou, par exemple, est l’un des pays possédant la plus grande diversité biologique au monde, avec la seconde réserve forestière de l’Amérique du Sud, la plus longue chaîne montagneuse au monde, les Andes, 71% des glaciers tropicaux, et 27 des 32 climats que l’on trouve sur la planète.  Dès lors, le Pérou peut jouer un rôle stratégique dans les efforts d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, comme en témoigne sa décision de protéger 54 millions d’hectares de forêt, a dit M. Gutiérrez.  Le représentant a par ailleurs demandé que l’on procède à une redistribution des bienfaits de la mondialisation et à une réévaluation des politiques migratoires.  En effet, a-t-il dit, il ne faut pas négliger leur contribution importante dans les sociétés qui accueillent les flux de migrants, tout comme dans celles qui reçoivent leurs envois de fonds.


M. TARIK IZIRAREN (Maroc) a mentionné que la réalisation des OMD reste improbable à la date choisie.  Il a évoqué à titre illustratif le fait qu’un milliard de personnes souffrent toujours de la faim à travers le monde, ainsi que le taux élevé de mortalité maternelle et infantile.  Il a ensuite poursuivi son intervention en appelant au renforcement du partenariat mondial pour le développement dans le respect de l’Objectif 8 des OMD.  Évoquant les changements climatiques, le représentant du Maroc a indiqué qu’en Afrique, la production agricole a baissé de moitié à cause de ce phénomène, entrainant des problèmes socioéconomiques.  Saluant la convocation de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui aura lieu en Turquie en 2011, il a dit espérer que cette rencontre verra la communauté internationale prendre des engagements ambitieux et mobiliser les ressources nécessaires afin d’aider les PMA à atteindre leurs objectifs de développement.  Enfin, le représentant du Maroc a encouragé la coopération Sud-Sud qui revêt, selon lui, une place majeure dans la politique extérieure de son pays.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a estimé que l’Afrique demeurait une « terre d’opportunités », avec des ressources et un potentiel qui ne demandent qu’à être exploités à condition toutefois que le financement et les technologies appropriées deviennent enfin disponibles.  C’est la raison pour laquelle le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) reste une plate-forme privilégiée pour y mettre en œuvre les arrangements bilatéraux et rationaliser les priorités nationales tout en mettant à disposition les ressources financières nécessaires, a-t-elle souligné.  Elle a ajouté que la Déclaration politique sur le développement de l’Afrique, adoptée le 22 septembre 2008, avait renforcé un tel dispositif.  Après avoir vanté les mérites de la coopération Sud-Sud, la représentante a indiqué qu’elle ne pouvait pas constituer un substitut à l’aide publique au développement, mais seulement en être complémentaire.  Elle a en conclusion souhaité que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra en 2012 à Rio de Janeiro, soit couronnée de succès, tout comme celle des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue en décembre à Cancún.


M. MATHIAS DAKA (Zambie) a affirmé que la baisse d’activités dans les secteurs clefs de l’économie nationale de son pays, comme ceux des mines, du tourisme ou encore des transports, a affecté négativement les rentrées financières du gouvernement avec des conséquences déplorables dans des domaines sociaux tels que la santé, l’éducation et l’accès à l’eau courante.  M. Daka a aussi noté que son pays, qui est en développement, souffre de l’absence d’ouverture maritime.  Cette double vulnérabilité nécessite des mesures d’atténuation immédiates en accord avec le Plan d’Action de Bruxelles sur les PMA et avec le Programme d’Almaty sur les pays en développement sans littoral, a-t-il indiqué.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que si les États Membres souhaitaient produire une contribution manifeste au redressement de l’économie mondiale et au développement, il était impératif d’engager une réflexion de fond sur le rôle de la Deuxième Commission.  Par exemple, des questions transsectorielles telle celle de la biodiversité, des changements climatiques et des politiques macroéconomiques exigent que l’on évite les doubles emplois et le manque de cohérence et de pertinence.  Mme Blum a indiqué que la Colombie est convaincue que la promotion du dialogue intergouvernemental informel pouvait profiter à la Deuxième Commission, avec le soutien du Secrétariat et des entités pertinentes du système des Nations Unies.  En outre, la Commission serait bien inspirée d’identifier et d’assigner des mandats spécifiques aux organisations du système de l’ONU qui, comme le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ont des capacités opérationnelles pour renforcer la coopération sur le terrain, a poursuivi Mme Blum.  Elle a enfin appelé la Deuxième Commission à donner priorité aux discussions portant sur les activités opérationnelles de développement, y compris à la coopération Sud-Sud et triangulaire; à mettre l’accent sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et à prendre des initiatives et lancer des partenariats.


M. ABOUBACAR SADIKH BARRY (Sénégal) a déclaré que son pays s’emploie à mettre en œuvre des réformes et politiques nécessaires à son développement.  En plus de vouloir réaliser les OMD, lesdites politiques visent aussi la promotion de l’investissement dans les ressources humaines et les grandes infrastructures, ainsi que le développement de l’agriculture et l’investissement social, ce qui permettrait de donner au plus grand nombre un accès aux services de base.


M. Abulkalam ABDUL MOMEN (Bangladesh) a placé son intervention sous le signe de la lutte contre les changements climatiques, expliquant qu’il s’agissait du défi le plus important posé à la communauté internationale.  Il a pour sa part plaidé en faveur de l’établissement d’un fonds international pour financer les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques et a souhaité que ce fonds soit rendu opérationnel dans les meilleurs délais, comme convenu, lors de la dernière Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue à Copenhague en novembre 2009.  Les contributions financières de pays développés à ce fonds devraient être conséquentes, a insisté le représentant, qui a déclaré qu’elles ne devaient pas être confondues avec l’engagement pris par ces mêmes pays de porter à hauteur de 0,7% de leur PIB leur aide publique au développement (APD).


M. JORGE VALERO Briceño(Venezuela) a relevé qu’il serait important de réformer les institutions financières internationales en intégrant plus de démocratie dans leur fonctionnement.  Il a aussi indiqué que la taxation des transactions financières internationales pourrait fournir des ressources de financement pour la réalisation des OMD et pour permettre aux pays en développement de mieux s’adapter aux changements climatiques.  M. Valero Briceño a rappelé l’engagement de son pays à respecter la Convention sur la biodiversité ainsi que d’autres traités relatifs à l’environnement.  Il a souligné que son pays a toujours été un acteur majeur de la coopération Sud-Sud, notamment la coopération entre l’Amérique du Sud et l’Afrique, ainsi que la coopération entre l’Amérique du Sud et les pays arabes, et il a espéré que naitrait bientôt la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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