CPSD/318

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À L’INFORMATION PRÉSENTE LES EFFORTS DU DPI POUR ACCOMPAGNER LES RÉFORMES DES NATIONS UNIES

12/10/05
Communiqué de presseCPSD/318
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

7e séance – matin


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À L’INFORMATION PRÉSENTE LES EFFORTS DU DPI POUR ACCOMPAGNER LES RÉFORMES DES NATIONS UNIES


La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a entamé ce matin son débat général sur l’information.  À cette occasion, Shashi Tharoor, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information et Chef du Département de l’information des Nations Unies (DPI), a exposé aux délégations les efforts fournis par son Département dans le cadre du Sommet mondial de septembre 2005, et pour accompagner le processus de réforme de l’Organisation.  M. Tharoor a noté que depuis la fin du Sommet, les médias avaient commencé à réaliser l’accent mis par le Document final sur l’importance du système multilatéral et du rôle central qu’y jouent les Nations Unies.  Il a souligné que la réforme était une constante des Nations Unies depuis leur création et que le processus de réorientation entamé par le Secrétaire général, il y a trois ans, avait bouleversé la manière dont le DPI définit et remplit sa mission.  Cette réorientation a abouti à l’élaboration de quatre démarches stratégiques: la planification stratégique, une meilleure utilisation des nouvelles technologies de l’information et de communication, une coordination plus étroite à l’échelle du système et une démarche dynamique pour toucher le grand public.  M. Tharoor a souligné que son Département s’était en outre doté des instruments nécessaires pour faire face à l’évolution du monde médiatique actuel. 


Le Secrétaire général adjoint a également affirmé que son Département avait su relever les défis posés par la planification du Sommet mondial afin de susciter l’intérêt du public, et a indiqué que 3 500 journalistes avaient couvert cette manifestation.  Il a souligné que le site Internet des Nations Unies était devenu la principale source d’information sur l’Organisation, et que plus de 180 000 personnes de 175 pays avaient suivi la retransmission en vidéo des débats en direct.  Il a également fait état d’un renforcement progressif du soutien du public aux Nations Unies depuis le creux enregistré lors du désaccord au Conseil de sécurité sur la question iraquienne.  À titre d’exemple, M. Tharoor a cité les résultats d’un sondage menée en juin 2005, qui indiquait que 73% des Américains et 62% des Européens avaient une opinion « très favorable » ou « plutôt favorable » des Nations Unies.


Un dialogue interactif avec les délégations a suivi la déclaration du Secrétaire général adjoint, au cours duquel celui-ci a notamment souligné le manque de ressources financières adéquates pour réaliser davantage d’actions, faisant valoir que DPI était la première victime des coupes budgétaires au sein des Nations Unies.  Le représentant de l’Angola a déploré qu’en raison de ces limitations, la création d’un centre régional lusophone en Afrique ait été repoussée.  M. Tharoor a indiqué que le regroupement des bureaux d’information en centres régionaux avait été suspendu pour des raisons financières mais que ces bureaux allaient coordonner leurs activités au niveau régional.  Il a en outre demandé aux délégations d’inciter leurs collègues de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) à revoir à la hausse le budget qu’ils recommandent pour adoption à l’Assemblée générale. 


Concernant le point sur la décolonisation, la Commission a reporté l’adoption du projet de résolution relatif à la question des Tokélaou, mais elle a adopté le projet de résolution IX relatif à la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.


Dans le cadre du débat général, les délégations suivantes ont pris la parole: la Thaïlande (au nom de 10 pays de l’ANASE) et l’Argentine (au nom du Groupe de Rio).


La Quatrième Commission poursuivra son débat consacré à l’information demain jeudi à 10 heures.


APPLICATION DE LA DÉCLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDÉPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX


Décision sur le projet de résolution IX


Dans le cadre du débat sur la décolonisation, la Quatrième Commission a reporté l’adoption du projet de résolution relatif à la question des Tokélaou. 


La Commission a adopté, par 72 voix pour, 30 abstentions et trois voix contre (États-Unis, Israël et Royaume-Uni), le projet de résolution IX relatif à la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, au terme duquel l’Assemblée générale prierait les États Membres de redoubler d’efforts pour appliquer le Plan d’action pour la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Elle demanderait aux Puissances administrantes de coopérer pleinement avec le Comité spécial pour formuler un programme de travail constructif, au cas par cas, pour les territoires non autonomes, et elle inviterait les États Membres, les institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies, ainsi que d’autres organisations gouvernementales et non gouvernementales à soutenir activement l’application du Plan d’action au cours de la Décennie et à y participer.


Le représentant du Royaume-Uni a indiqué que sa délégation avait voté contre le projet de résolution car elle n’était pas convaincue que cette décennie ait bénéficié aux habitants des territoires non autonomes, et que les ressources des Nations Unies avaient été utilisées à bon escient.


Le représentant de Sainte-Lucie a indiqué avoir voté en faveur du projet car son texte réitère l’appel à la communauté internationale pour qu’elle honore ses obligations à faciliter la décolonisation.  Il a déploré toutefois que les ressources financières et humaines allouées à cette fin aient été insuffisantes.  Les travaux de la Commission de la décolonisation seront grandement renforcés si les Puissances administrantes coopèrent avec le Comité spécial, a-t-il estimé, avant d’appeler ces Puissances à participer aux travaux du Comité.


QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION


Déclarations


M. MUHAMMAD A. MUHITH (Bangladesh), Rapporteur du Bureau du Comité de l’information, a présenté le rapport du Comité de l’information qui contient une introduction au travail du Comité et aux questions d’organisation de son programme de travail, un résumé du débat général qui a eu lieu lors de la session de la Commission cette année, ainsi que deux projets de résolution intitulés respectivement « L’information au service de l’humanité » et « Politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information ».


Le rapporteur a évoqué des négociations intenses dans la rédaction de ces projets de résolution mais s’est félicité de la production d’un document de consensus, rendant hommage aux délégations pour « leur attention et leur patience » ainsi qu’au personnel du Département de l’information (DPI) pour « leur aide et leur contribution au travail du Comité ».


M. MIHNEA IOAN MOTOC, Président du Comité de l’information, a estimé que le Département de l’information (DPI), qui est la voix des Nations Unies, devait communiquer les résultats du Sommet mondial de septembre 2005 au monde extérieur.  Nous mesurons la difficulté de cette tâche et je souhaite donc féliciter le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Shashi Tharoor et ses collègues, qui ont aidé la presse et ont raconté l’histoire de l’Organisation au grand public de manière créative et efficace.  Le Président du Comité de l’information a ensuite estimé que les restructurations de DPI avaient permis d’accroître son efficacité et sa précision.  L’utilisation de techniques nouvelles lui permet d’atteindre un public élargi, sans que le Département ait pour autant délaissé les moyens traditionnels tels que la radio, a-t-il indiqué.  M. Motoc a en outre affirmé que le problème de la parité linguistique sur le site Internet de l’Organisation était pris en compte, mais qu’il restait beaucoup à faire dans ce domaine.  Les Nations Unies sont plus importantes que jamais et nous devons faire entendre sa voix plus clairement que jamais, a-t-il conclu.


M. SHASHI THAROOR, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information et Chef du Département de l’information (DPI), a présenté quelques-unes des plus récentes réalisations du Département de l’information (DPI), dont celles accomplies dans le cadre du Sommet mondial de 2005.  Certains médias ont présenté ce Sommet comme un « verre à moitié vide », a-t-il noté, mais leur ton a changé et ils ont réalisé que le Document final réitérait l’importance du système multilatéral et le rôle central qu’y jouent les Nations Unies, a-t-il dit.  À son avis, ce document comporte par ailleurs des engagements clairs quant aux étapes permettant d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et quant à la création d’une Commission de maintien de la paix et d’un Conseil des droits de l’homme.  Le texte inclut en outre, a-t-il indiqué, la doctrine de la responsabilité de protection, promue par le Secrétaire général en 1999 et désormais acceptée sans ambiguïtés par tous les États Membres.  M. Tharoor a toutefois reconnu que toutes les propositions du rapport du Secrétaire général « Dans une liberté plus grande » n’avait pas été reprises, jugeant particulièrement décevante l’omission de toute référence au désarmement et à la prolifération nucléaire, ainsi que l’incapacité à s’entendre sur une définition globale du terrorisme.


Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs estimé que le processus de réorientation entamé par le Secrétaire général il y a trois ans, avait bouleversé la manière dont DPI définit et remplit sa mission et abouti à l’élaboration de quatre démarches stratégiques: la planification stratégique, c’est-à-dire le recours à une approche de service, au terme de laquelle DPI et les autres Départements du Secrétariat travaillent ensemble à la conception de produits et au lancement de campagnes d’information sur les principaux objectifs de l’Organisation; une meilleure utilisation des nouvelles technologies de l’information et de communication à tous les niveaux des activités; une coordination plus étroite à l’échelle du système grâce à une série de dispositifs destinés à permettre une meilleure utilisation des ressources; une démarche dynamique pour toucher le public qui conduit à la formation de partenariats avec la société civile.  M. Tharoor a noté à ce sujet que DPI s’était doté des instruments nécessaires pour faire face à l’évolution du monde médiatique actuel, et que son Département avait désormais une meilleure idée de l’ordre prioritaire de ses activités et de la manière de cibler ses audiences.  Il a en outre évoqué les défis posés à son Département par la planification du Sommet mondial de 2005 pour sensibiliser le grand public aux conclusions du Groupe de personnalités, au rapport du Secrétaire général et aux progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Malgré les incertitudes sur l’adoption d’un document final, mon Département a réuni un dossier de presse qui clarifiait les principaux points à l’ordre du jour du Sommet mondial, a dit M. Tharoor.  

DPI a fourni en outre aux médias toutes les informations nécessaires pour susciter l’intérêt des médias au déroulement du Sommet mondial.  C’est ainsi que cette manifestation a été suivie par quelque 3 500 journalistes, dont 2 600 spécialement accrédités à cette occasion.  Le Département a également encouragé la participation de la société civile à ce processus, à l’occasion de la 58e conférence DPI/ONG organisée à la veille du Sommet autour du thème de la réforme du système international. 


Le Secrétaire général adjoint a enfin expliqué que le Sommet avait prouvé l’importance majeure du site Internet des Nations Unies, devenu la principale source d’information sur l’Organisation.  Celui-ci a enregistré 45 millions de connexions à l’occasion du Sommet; en outre, plus de 180 000 personnes de 175 pays ont suivi la retransmission en vidéo des débats en direct, a précisé M. Tharoor.  Plus généralement, a-t-il précisé, on assiste à un renforcement progressif du soutien du public aux Nations Unies depuis le creux enregistré à l’occasion du désaccord au Conseil de sécurité sur la question iraquienne.


M. Tharoor a également fait état des résultats du sondage réalisé par le Fonds Marshall allemand aux États-Unis en juin 2005, selon lequel 73% des Américains et 62% des Européens avaient une opinion « très favorable » ou « plutôt favorable » des Nations Unies.  Dans le cadre de ses efforts de promotion des causes humanitaires, DPI a aussi lancé en 2004 une nouvelle initiative intitulée « Dix sujets dont le monde n’entend pas assez parler » pour attirer l’attention des opinions sur les crises humanitaires quelque peu délaissées par les médias; en outre, l’ONU dispose à l’heure actuelle de Messagers de la Paix célèbres, comme l’acteur Michael Douglas ou l’écrivain Elie Wiesel pour faire avancer ses objectifs.  Avec votre aide et votre soutien, a finalement lancé M. Tharoor aux délégations, je suis persuadé que le Département de l’information, qui est la voix des Nations Unies, continuera à évoluer et à jouer un rôle important dans la promotion des activités de l’Organisation dans le monde.


Dialogue interactif


M. MARCELO GABRIEL SUÁREZ SALVIA (Argentine), Vice-Président du Bureau du Comité de l’information, s’est demandé si le Département pourrait faire appel aux attachés de presse des missions aux activités de la presse lors de la prochaine session de l’Assemblée générale.  Il a demandé que des badges leur soient attribués afin de donner davantage de souplesse aux journalistes lorsqu’ils accompagnent le déplacement d’un chef d’État.


M. THAROOR a jugé que cette suggestion pourrait se révéler un outil très utile et qu’il allait l’étudier.  Nous travaillons toujours en étroite collaboration avec les attachés de presse d’une délégation lorsque leur chef d’État se déplace, a-t-il assuré, mais l’attribution de badges relève également de la responsabilité des services de sécurité.


Mme YAN JIARONG (Chine) a appuyé la demande de la délégation argentine.  Elle a en outre demandé des précisions sur les articles rédigés dans de grands journaux par des hauts responsables des Nations Unies, dont M. Tharoor.  Elle s’est étonnée que les articles envoyés par la Chine n’aient pas toujours été publiés et s’est demandé comment M. Tharoor parvenait à convaincre les médias de le publier.


M. THAROOR a expliqué que le Secrétaire général Kofi Annan n’avait rédigé qu’un seul article à l’occasion du Sommet, qui avait été repris par les journaux du monde entier par l’entremise des Centres d’information.  Pour sa part, il avait confié son propre article sur l’événement à un syndicat de médias qui l’avait publié en 17 langues.  Il a précisé que les plus grands journaux définissaient leurs propres règles de publication, et disposaient d’accords entre différents titres.  M. Tharoor a reconnu avoir accordé de nombreux entretiens, car l’emploi du temps du Secrétaire général ne permettait pas à celui-ci de répondre à toutes les demandes des médias.  Il a en outre signalé l’initiative de la délégation de la Belgique qui, lors du Sommet, avait organisé une rencontre entre lui et une douzaine de journalistes belges, et il a invité les autres délégations à suivre son exemple.  Enfin M. Tharoor s’est engagé à fournir des détails chiffrés sur le nombre d’articles et d’interviews publiés lors du Sommet.


M. RONI ADAM (Israël) a jugé que la télévision des Nations Unies était très pertinente, mais il a souhaité disposer de données relatives à l’audience de cette chaîne dans le monde.


M. THAROOR a indiqué que Time Warner avait permis aux Nations Unies de diffuser leurs programmes sur deux chaînes à Manhattan, à New York.  Nous ne diffusons pas au-delà car cela impliquerait des dépenses trop élevées pour DPI, a-t-il expliqué.  La télévision des Nations Unies fournit des programmes et des images aux diffuseurs du monde entier gratuitement, et le Programme UNIFEED diffuse des informations quotidiennes et gratuites sur l’Organisation, a-t-il expliqué.  Quant à la teneur, M. Tharoor a expliqué que les programmes comportant des interviews de célébrités, comme l’acteur Michael Douglas, étaient plus populaires que les sujets de fond.


M. HAYDAR ALI AHMAD (République arabe syrienne) a demandé quels étaient les critères utilisés pour sélectionner les « crises » faisant l’objet de l’initiative « Dix sujets dont le monde n’entend pas assez parler ».  Par ailleurs, il a souhaité savoir ce qu’il en était de la volonté de certains d’éliminer la Quatrième Commission, alors même qu’elle mène d’importants travaux en matière de décolonisation.  Nous adoptons les mêmes résolutions chaque année uniquement parce qu’elles ne sont pas mises en œuvre, a-t-il insisté, avant de demander quelle était la position de DPI sur la question.


M. THAROOR a expliqué que les sujets traités dans « Dix sujets dont le monde n’entend pas assez parler » étaient choisis par les différents services de l’Organisation dans le monde.  Nous collectons toutes leurs suggestions que notre Comité réduit à dix, a-t-il déclaré.  Nous choisissons les sujets qui sont les moins couverts médiatiquement et qui sont défendables vis-à-vis des médias, c’est-à-dire que les médias peuvent traiter, a-t-il dit.  Ces sujets ne sont pas forcément de mauvaises nouvelles, a-t-il précisé.  M. Tharoor a ensuite affirmé que son Département ne s’interrogeait pas sur la question de l’existence de la Quatrième Commission et qu’il se contentait d’évoquer chaque année devant les membres de cette Commission les travaux de DPI.  Notre travail consiste à faire connaître les décisions prises par les États Membres et nous ne prenons pas position, a-t-il dit.  La seule exception à cette règle, a-t-il ajouté, c’est d’avoir fait connaître les propositions de réformes du Secrétaire général dans son rapport « Dans une liberté plus grande ».


Mme SAADIA EL ALAOUI (Maroc), Vice-Présidente du Bureau du Comité de l’information, a demandé où en était le processus de rationalisation des Centres d’information de l’ONU.


M. THAROOR a expliqué que les ressources étaient insuffisantes pour pouvoir mettre pleinement en œuvre le processus de régionalisation des Centres d’information.  Le problème a été aggravé par la décision prise en 2003 par l’Assemblée générale de réduire le budget du DPI, a fait valoir M. Tharoor, précisant que la fermeture trop rapide des centres à des fins de regroupement aurait coûté trop cher et fait exploser le poste budgétaire des voyages.  Il a indiqué qu’il avait demandé aux États Membres de prendre entièrement en charge les coûts de location des centres, qui doivent pour leur part coordonner leurs activités au niveau régional et faire une meilleure utilisation de leurs ressources.  M. Tharoor a également invité les délégués à convaincre leurs collègues de la Cinquième Commission d’accorder un budget plus conséquent à son Département.


Mme JANICE MILLER (Jamaïque) a demandé à M. Tharoor d’évaluer les effets des nouvelles stratégies sur le travail de DPI, et elle a souhaité avoir des précisions sur le système UNIFEED.


M. THAROOR a déclaré que le DPI était la cible favorite des coupures budgétaires au sein des Nations Unies, en assurant que seule la limitation de la capacité technique du Département l’empêchait de faire davantage.  D’ailleurs, a-t-il précisé, une enquête menée par une société extérieure avait constaté que le DPI accomplissait un travail remarquable avec un personnel très limité.  Mais il n’y a pas de miracle, a-t-il ajouté, et le DPI ne peut pas faire face à toutes les exigences des délégations dans le cadre de son budget actuel.  Il a par ailleurs indiqué qu’il ne disposait pas des ressources nécessaires pour ouvrir un Centre d’information en Jamaïque et qu’il avait demandé au Gouvernement de ce pays de réduire les coûts élevés de location dans ce pays.


M. Tharoor a également expliqué que le système UNIFEED était utilisé par l’agence Associated Press (AP), qui fournit à ses clients deux retransmissions par jour.  L’AP va partout dans le monde mais certains pays ne peuvent pas payer ses services, a-t-il noté, et il faudrait donc leur permettre de télécharger nos programmes sur Internet.  Nous ne disposons pas encore des moyens techniques à cet effet mais nous y travaillons afin d’y parvenir d’ici quelques mois, s’est-il engagé.  Concernant les caméras, M. Tharoor a reconnu qu’elles étaient un peu dépassées et qu’il espérait recevoir du matériel plus moderne.  Cependant, certains efforts de modernisation sont mis en attente en prévision de la réalisation du plan d’équipement car il était inutile d’installer du matériel dans un immeuble qui devrait être vidé peut-être plusieurs années.


M. SEBASTIÃO COELHO FERREIRA (Portugal), Vice-Président du Bureau du Comité de l’information, a évoqué les pays lusophones, et notamment africains, qui pourraient relever d’un bureau régional d’information en Angola, comme il en avait été question il y a deux ans.  Concernant la radio, le représentant a estimé que les activités de l’Organisation en la matière pourraient être étendues et il s’est demandé s’il ne serait pas possible d’élaborer un plan ambitieux.


M. THAROOR a remercié le Gouvernement du Portugal, qui a apporté une contribution importante et indispensable aux services lusophones du Centre régional d’information de Bruxelles.  Nous avons accueillis avec satisfaction l’offre de l’Angola, qui nous a proposé des bureaux gratuits, a-t-il déclaré, mais DPI n’est pas en mesure d’absorber les coûts d’ouverture et de fonctionnement d’un nouveau Centre.  L’unique employé lusophone du Centre de Bruxelles fournit des documents en portugais à destination de l’Afrique, a-t-il précisé.  Concernant la radio, M. Tharoor a indiqué être limité par les capacités techniques du Département, tout en précisant que des programmes étaient diffusés dans le monde entier.  Un partenariat portant sur des programmes en portugais existe avec trois des stations de radio les plus populaires du Brésil, a-t-il fait valoir, et la radio des Nations Unies touche 10 millions d’auditeurs lusophones dans le monde.


M. TANON-BOUTCHOUE (Côte d’Ivoire) a estimé que lors du Sommet mondial, l’accent n’avait pas suffisamment été mis sur les grands problèmes touchant les peuples au plus près, tels que la dette ou le VIH/sida, et que les médias en avaient donc retiré l’impression que cette grande réunion n’avait produit que de maigres résultats.  Il a demandé au DPI d’insister sur les résultats concrets dégagés lors du Sommet.


M. THAROOR a affirmé que DPI avait fortement insisté sur l’importance du développement lors du Sommet, même si les médias s’étaient plutôt concentrés sur les efforts de réforme de l’Organisation.  Le Département a pris une position neutre concernant la réforme du Conseil de sécurité, même si les médias ont attiré l’attention de leurs lecteurs sur ce sujet précis.  M. Tharoor a cependant estimé que le DPI avait réussi à attirer l’intérêt de la presse sur le Sommet et sur les questions de réforme et de développement, même s’il ne pouvait empêcher l’attention des journalistes de fluctuer en fonction du contexte.


M. VITALIANO GALLARDO (Pérou) a souligné la différence entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et leur réalisation, et s’est demandé comment le DPI en rendait compte. 


Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a déclaré que le DPI devait tirer profit autant que possible des ressources disponibles, même si elles étaient limitées. 


M. FAUSTINO DIAZ (Espagne) a salué le travail du site Internet en espagnol et a demandé que cette orientation soit encore développée.


Mme DAVIS (Antigua-et-Barbuda) a demandé quelles étaient les modalités de partenariat du DPI avec les instances éducatives et si de tels partenariats pourraient être développés davantage.


M. ESTEVÃO UMBA ALBERTO (Angola) a évoqué la question d’un centre d’information en Angola, dont l’ouverture serait, selon M. Tharoor, empêchée par le manque de financement.  Le représentant s’est demandé si le DPI s’attachait véritablement, lorsqu’il présentait ses propositions budgétaires à la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), à mentionner cette question spécifique, relative aux besoins de cinq pays africains lusophones.  Nos pays font tout ce qu’ils peuvent pour que cette Commission mette à disposition les ressources nécessaires, a-t-il affirmé.  Nos pays sont désavantagés alors qu’ils parlent une langue très répandue dans le monde.  Il faut y mettre un terme à cet état des choses, a-t-il dit.


M. FIDELIS IDOKO (Nigéria) a exprimé la préoccupation de sa délégation quant aux problèmes de coûts du Département.  Dans mon enfance, a-t-il raconté, les Nations Unies atteignaient jusqu’aux villages les plus reculés mais tel n’est plus le cas, au détriment des jeunes générations.  Il a souligné que DPI représentait le premier contact des populations avec les Nations Unies, et a déploré que ce Département soit actuellement réduit en raison de problèmes budgétaires.  Il a néanmoins salué le travail effectué par le Département de l’information. 


M. THAROOR a expliqué que pendant le Sommet, DPI avait essayé d’orienter l’opinion publique sur les travaux du Sommet en travaillant en liaison étroite avec les journalistes à New York.  Concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement, la contribution de nombreux fonds et programmes a permis de produire une charte détaillant chaque objectif et le niveau de réalisation atteint pour chacun.  M. Tharoor a en outre indiqué que des partenariats avaient été forgés avec des universités, notamment dans la région de New York, où des cours sont dispensés pour informer sur les Nations Unies.  Le Secrétaire général adjoint a ensuite reconnu que son Département devait évaluer les activités qui avaient le meilleur impact afin de tirer un meilleur parti des ressources.  Il a en outre remercié les pays qui aidaient DPI en fournissant un financement ou des ressources humaines, rendant particulièrement hommage à la Belgique, l’Espagne, la France et l’Italie pour leur contribution au Centre d’information des Nations Unies pour l’Europe occidentale à Bruxelles.


Concernant la création d’un Centre d’information en Angola, M. Tharoor a expliqué que son Département y était favorable et disposait des compétences nécessaires pour le faire fonctionner.  Cependant, nous ne disposons pas des ressources indispensables permettant de financer son installation et son fonctionnement, a-t-il expliqué.  Il a conclu en jugeant très positif ce dialogue interactif, qui était organisé pour la première fois.  Répondant à l’intervention du Nigéria, il a jugé que l’Organisation imposait des limites à ceux qui étaient chargés de faire connaître l’ONU dans le monde, avant de préciser que les limites n’étaient pas que budgétaires.  La sécurité empêche ainsi les étudiants d’assister aux séances du Conseil de sécurité comme j’ai pu le faire lorsque j’étais étudiant,  a-t-il raconté, et les rapports directs entre l’ONU et le grand public en ont été compliqués.  Nous devons pourtant délivrer au monde un message sur ce que cette Organisation représente et en quoi elle peut rendre ce monde meilleur, a-t-il conclu.


M. YASHAR ALIYEV, Président de la Quatrième Commission, a souhaité connaître la contribution du DPI au dialogue entre les cultures.


M. THAROOR a expliqué que le Département de l’information faisait connaître toutes les questions sur lesquelles l’Assemblée générale devait prendre position, dans la mesure de ses moyens.  Il a précisé que certaines questions spécifiques exigeaient des ressources spécifiques et que même si le dialogue entre les civilisations avait bien été ajouté à la liste des questions traitées par le DPI, le Département n’avait jamais reçu de ressources supplémentaires.  Nous avons donc utilisé nos propres énergies créatrices pour présenter des questions qui favorisent le dialogue entre les civilisations, a-t-il déclaré, même si nous n’avons pas reçu de mandat à cette fin.  Il a évoqué l’organisation du premier séminaire consacré, aux Nations Unies, à l’antisémitisme et à l’islamophobie, dans le cadre de la série de séminaires « Désapprendre l’intolérance ».  De même, un conseiller spécial a été désigné pour la question de l’Alliance des civilisations mais les énergies sont déployées au sein du Secrétariat et non au DPI, même si ce Département s’y emploierait si un mandat en ce sens lui était confié.  Enfin, DPI a contribué à l’organisation de la Journée internationale de la paix mais n’a reçu aucun mandat ni ressources spécifiques relatives à la promotion de la culture de la paix.


M. ALIYEV a constaté que la question du financement du DPI était aiguë et qu’il convenait de revoir urgemment les questions budgétaires en considérant, si besoin, ce Département séparément.  Il a relevé que toutes les questions ne pouvaient pas être mentionnées dans une résolution, ni même au cours d’un dialogue interactif et a suggéré la mise en place d’un nouveau type d’intercommunications entre les délégations et le Secrétariat, proposant la création d’une page Internet consacrée aux questions et aux réponses.


Débat général


Mme KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande), au nom de 10 membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), a salué les efforts du DPI pour améliorer la communication entre les Nations Unies et le public, estimant qu’à cet égard, le bureau d’information de l’ONU à Bangkok avait joué un rôle pivot puisqu’il servait également de centre d’information pour la Malaisie, le Viet Nam, le Cambodge, la République démocratique populaire lao, Singapour et Hong Kong.  Elle a affirmé que le succès des Nations Unies dépendait en grande partie de la perception qu’avait le public, rappelant la « haute dimension publique » de l’Organisation et jugeant essentiel d’augmenter la prise de conscience par les populations de l’influence de celle-ci sur leur vie.  Elle a estimé qu’il était important pour le DPI d’inclure non seulement une évaluation dans ses stratégies et ses projets, mais aussi d’intégrer une culture de l’évaluation, rappelant qu’« une information n’est utile que si elle est perçue comme importante, estimable et utilisable par ceux qui la reçoivent ».


La représentante a salué le rôle significatif du DPI dans la communication autour de la Réunion plénière de haut niveau de cette année, et s’est prononcée pour une coopération renforcée avec les autres agences des Nations Unies, soulignant l’importance de la contribution du DPI à la paix et à la stabilité dans les zones ravagées par la guerre ou en situation de reconstruction, ainsi que sa contribution autour des dispositions prises pour lutter contre les abus et l’exploitation sexuelle lors d’opérations de maintien de la paix.  Concernant le plan de régionalisation et de rationalisation des Centres d’information, elle a appelé le DPI à mener des consultations resserrées avec tous les pays concernés directement ou indirectement.  Elle a également insisté sur la nécessité de s’appuyer sur les moyens de communication traditionnels, comme la radio, soulignant que le fossé numérique entre pays développés et pays en développement continuait de s’élargir et estimant que le DPI et les Nations Unies avaient un rôle pivot à jouer à cet égard.  Elle a conclu en exprimant le souhait de la Thaïlande de rejoindre le Comité de l’information.


M. SUÁREZ SALVIA (Argentine), au nom du Groupe de Rio, a estimé que le travail effectué par le Département de l’information (DPI) était de grande importance et appelé à augmenter et améliorer la diffusion de l’information sur les Nations Unies.  Il a apporté son soutien aux actions du DPI pour renforcer l’image positive des Nations Unies et contrebalancer les effets négatifs des dénonciations d’abus et d’exploitation sexuels de la part de fonctionnaires et de personnel d’opérations de maintien de la paix, ainsi que de la conduite inappropriée de hauts fonctionnaires, du manque de contrôle administratif et d’autres problèmes liés au Programme « pétrole contre nourriture ».


Le représentant a affirmé que le Secrétariat avait bien rempli son rôle dans la coordination du système d’utilisation des ressources disponibles pour diffuser un message homogène, et s’est félicité de la possibilité pour le public d’avoir accès à l’ODS (système des documents officiels de l’ONU).  « Pour le Groupe de Rio, le processus de rationalisation des Centres d’information ne signifie pas que des centres doivent être fermés », a-t-il ajouté, rappelant que le premier plan présenté avait été rejeté.  Il a aussi appelé à continuer d’améliorer l’usage par le DPI des moyens de communication traditionnels comme des nouvelles technologies et a réaffirmé l’attachement du Groupe de Rio au multilinguisme, affirmant que le site Internet en espagnol avait enregistré l’une des plus importantes augmentations de fréquentation.  Il a également exprimé la nécessité d’améliorer l’accès de ce site aux personnes handicapées et approuvé la transformation en cours des bibliothèques des Nations Unies.  Enfin, le représentant a salué la coopération renforcée entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix.


Documentation


Rapport du Comité de l’information (A/60/21)


Le présent rapport rend compte des travaux de la dernière session du Comité qui s’est tenue du 18 avril au 3 mai 2005 à New York.  Il contient deux projets de résolution, portant respectivement sur l’information au service de l’humanité et la politique et les activités de l’ONU en matière d’information, qui sont recommandés pour adoption à l’Assemblée générale.  


Rapport du Secrétaire général (A/60/173)


Le rapport rappelle qu’en septembre 2002, le Secrétaire général avait proposé une série de mesures visant le repositionnement du Département de l’information, qui a depuis subi des restructurations ayant abouti à une nouvelle orientation stratégique de son action sur la base d’un mandat clair et cohérent, de nouvelles modalités de fonctionnement et d’une nouvelle organisation.  Les résultats de ce processus sont aujourd’hui arrivés à leur terme.  Le Département a adopté une approche axée sur le client qui fonde un partenariat entre le Département et le Secrétariat.  Il a pris des mesures pour intégrer les nouvelles technologies de l’information et des communications à tous les niveaux et assurer une plus grande coordination à l’échelle du système qui favorise un usage collectif des ressources vitales.  L’accent mis par le Département sur le renforcement de la portée mondiale de sa mission a permis de resserrer les partenariats.  Ces changements se sont accompagnés, à l’échelle du Département, d’une volonté d’évaluation de ses propres activités.  Le Secrétaire général a analysé les changements survenus dans le rapport « Poursuite de la réorientation des activités de l’ONU dans le domaine de l’information et de la communication: bilan » (A/AC.198/2005/2). 


Le Département articule son action autour de quatre sous-programmes: les services de communication stratégique, les services de presse, les services de bibliothèque et les services de diffusion.


Le Département a redoublé d’efforts pour informer l’opinion publique mondiale du processus de revitalisation et de réforme de l’ONU.  À la suite du débat animé parmi les États Membres, il a présenté un plan révisé de rationalisation du réseau de Centres d’information, qui prévoit des réaffectations de postes et la mise en contact des Centres d’une même région ou sous-région.  Le Département s’efforce aussi de renforcer la capacité multilingue du site Web de l’ONU, tandis que les efforts de modernisation et de gestion intégrée des bibliothèques se poursuivent.  Le Département a mis en place une culture de l’évaluation et prépare un mécanisme d’autoévaluation par l’examen annuel de l’impact des programmes.  La gestion axée sur les résultats, privilégiée par le Département, a des effets positifs.


Le rapport témoigne de ce que le Département de l’information utilise tous les moyens mis à sa disposition pour faire mieux connaître le rôle des Nations Unies.  Depuis que le rôle du Département a été précisé plus clairement et que ses fonctions sont élaborées de manière plus cohérente, l’information du public, qui est un objectif clé des propositions de réforme du Secrétaire général, a été renforcée.  Le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, la mise en commun des ressources du système des Nations Unies selon des plans cohérents ainsi que l’établissement de partenariats élargis avec de nombreux rediffuseurs, a permis au Département de faire connaître le travail de l’Organisation à un public plus nombreux.


Tout en reconnaissant qu’on pourrait encore beaucoup améliorer la capacité d’information du Département, le rapport souligne que ce dernier recherche constamment de nouveaux moyens de promouvoir les activités et les stratégies de l’Organisation, et qu’il a montré qu’il souhaitait que son travail ait le plus grand retentissement possible auprès du public.  Le rapport appelle donc les États Membres à soutenir les efforts du Département en lui renouvelant leur soutien.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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