En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-neuvième session,
64e séance plénière – matin
AG/12681

L’Assemblée générale proclame la Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement dans le cadre d’une gestion durable des forêts à compter de 2027

L’Assemblée générale a ce matin adopté trois textes, dont une résolution par 155 voix pour, en vertu de laquelle elle décide de proclamer la Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement dans le cadre d’une gestion durable des forêts (2027-2036).

Constatant la valeur que revêtent les forêts et leur gestion durable, ainsi que leurs multiples contributions au développement durable, l’Assemblée a adopté ce texte présenté par la République du Congo, « afin de renforcer la coopération internationale et le renforcement des capacités dans l’objectif d’enrayer puis d’inverser la réduction du couvert forestier dans le monde ».  Dans ce contexte, elle invite les gouvernements et autres parties prenantes –organisations internationales et régionales, société civile, peuples autochtones, communautés locales, secteur privé et milieux universitaires– à appuyer activement la mise en œuvre des activités de la Décennie, notamment par des contributions volontaires, et à partager les meilleures pratiques et les connaissances à cet égard.

Les États-Unis se sont désolidarisés de ce texte, en arguant qu’il mentionne le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui « porte atteinte aux intérêts des Américains », et l’Accord de Paris, dont Washington s’est retiré.  Pour cette délégation, les transferts de technologies doivent se faire sur une base volontaire et d’accords mutuels, ce texte étant « une distraction et un exemple de longues résolutions au libellé problématique ».  Au nom de l’Union européenne, la Pologne a, au contraire, remercié les coauteurs du texte, réaffirmant l’importance fondamentale des deux instruments décriés par les États-Unis.  Le Pérou aurait quant à lui préféré des alternatives, comme la proclamation d’une année internationale, d’autant plus que la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) vient tout juste de débuter. 

L’Assemblée générale a également adopté par 105 voix pour, 9 contre (Bélarus, Érythrée, États-Unis, Fédération de Russie, Nicaragua, Niger, Mali, République populaire démocratique de Corée et Soudan) et 33 abstentions, une résolution relative à la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe.  Présenté par le Luxembourg, elle demande de nouveau son renforcement s’agissant de promouvoir et de protéger tous les droits humains et libertés fondamentales, ainsi que la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance à tous les niveaux.

L’Assemblée salue dans ce texte l’importance des travaux menés par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, qui surveille l’exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme, y compris les affaires interétatiques, les affaires révélant des problèmes systémiques et structurels dans les systèmes juridiques internes et les affaires concernant la Fédération de Russie. Cette délégation a rappelé qu’avant l’année 2023, ce texte présenté chaque année était adopté par consensus, regrettant que depuis, ses auteurs aient cru bon d’y ajouter des « paragraphes politisés et des insinuations antirusses ». 

Les États-Unis ont également voté contre ce texte, au prétexte que son libellé ne contribue pas à rapprocher les parties au conflit entre la Russie et l’Ukraine et qu’il fait référence une fois encore au Programme 2030, de même qu’au Pacte mondial sur les migrations, que le Gouvernement américain ne reconnaît pas.  La Hongrie a, pour sa part, souhaité préciser que le terme « genre » doit se comprendre au sens binaire de deux sexes –hommes et femmes–, un avis partagé par le Sénégal.  Pour sa part, le Viet Nam s’est dissocié des paragraphes 9 et 11 du préambule et des paragraphes 5 et 17 du dispositif, qui ne s’alignent pas selon lui sur le champ de la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe.  La République islamique d’Iran a également dit regretter un libellé clivant, avec ses références au conflit en Ukraine.

L’Assemblée a aussi approuvé la participation à la quatrième Conférence sur le financement du développement et à ses travaux préparatoires de certaines organisations non gouvernementales (ONG), d’organisations de la société civile, d’établissements universitaires et d’entités du secteur privé, dont la liste figure en annexe de la décision adoptée.  Proposée par l’Union européenne, un amendement contenant une liste supplémentaire a été approuvé par 72 voix pour, 13 contre et 49 abstentions. La Pologne, au nom de l’Union européenne, avait estimé que cette participation élargie garantirait que cette conférence, qui se tiendra à Séville, en Espagne, du 30 juin au 3 juillet prochains, bénéficiera de l’expertise et de l’engagement d’un large éventail d’acteurs.  Le Royaume-Uni a aussi vanté la contribution des ONG et des milieux d’affaires et de la recherche, qui sont « les yeux et les oreilles des États sur le terrain ».  La Suisse a dit soutenir l’amendement en considérant que la décision de permettre la participation des ONG ne devait pas être prise de manière unilatérale.

Pour la Fédération de Russie cependant, les « parrains » de cet amendement sont les bailleurs de fonds de ces « ONG néfastes ».  La République islamique d’Iran, qui elle aussi a voté contre, a regretté que toutes les entités figurant dans l’amendement n’aient pas forcément des activités liées au développement.  La Türkiye aurait souhaité que les coauteurs de l’amendement informent les autres États des objectifs de ces ONG:  « pourquoi 38 ONG ont-elles été repêchées et pas toutes les 50 qui avaient été rejetés auparavant? » s’est interrogé la délégation, en évoquant « un amendement politique et non technique ». 

 

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