En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/318

LES DIFFICULTES D'ACCES AUX MARCHES COUTERAIENT AUX PAYS DU SUD PRES DE 500 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN

16 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/318


LES DIFFICULTES D’ACCES AUX MARCHES COUTERAIENT AUX PAYS DU SUD PRES DE 500 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN

20001016

La Commission économique et financière a achevé, ce matin, l’examen de la question du développement durable et de la coopération économique internationale. L’Inde a indiqué que malgré un taux de croissance annuelle de 6%, elle ne pourra pas doubler son revenu par habitant à cause de l'absence de tout soutien de la communauté internationale aux réformes entreprises dans les pays du Sud. Il a plaidé pour le respect des engagements pris en matière de transfert de technologie, des termes de l'échange, de réduction de la dette et du flux des capitaux. L’Inde a également émis des réserves au sujet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui reste dominée par les intérêts des pays industrialisés et qui continue d’écarter le débat sur les questions touchant à la circulation des personnes, au secteur traditionnel manufacturier dans lequel les pays du Sud ont un avantage comparatif et aux connaissances traditionnelles qui ne sont pas couvertes par les régimes de propriété intellectuelle actuels. Le représentant a évoqué les barrières dressées contre l’accès des produits du Sud aux marchés du Nord et qui causent des pertes financières de l’ordre de 500 milliards de dollars par an aux pays en développement.

La Commission a également entendu le représentant de la République de Moldova, qui est intervenu au nom des pays membres du GUUAM, ainsi que les représentants de l’Azerbaïdjan, l’Arménie et le Bélarus sont intervenues sur la sous-question relative à l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale. Ils ont souligné l’importance de l’intégration régionale en la matière et celle de l’appui que les Nations Unies peuvent apporter. Pour eux la priorité des priorités est d'attirer l’investissement étranger direct (IED) et de poursuivre le développement du corridor des transports et des communications dans l’axe Europe-Caucase-Asie.

La Lituanie, le Kenya, le Pérou et la Turquie ont commenté la sous-question de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et ont exprimé l'espoir que la session extraordinaire que doit tenir l’Assemblée générale, en juin 2001, sur l’examen quinquennal de la mise en oeuvre des recommandations d’Habitat II permettra de donner un nouvel élan à la réalisation de l’objectif “un logement décent pour tous”.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/318 16 octobre 2000

Intervenant sur la sous-question relative au développement culturel, le Canada a fait un plaidoyer en faveur de l'élaboration d’un instrument international sur la diversité culturelle dans l’esprit du Plan d’action de Stockholm selon lequel les biens et services culturels ne doivent pas être traités comme de simples marchandises. Le Canada a rappelé qu’il y a trois semaines, les ministres de la culture de nombreux pays s'étaient réunis en Grèce et avaient, dans le cadre du Réseau international sur la politique culturelle, décidé de créer un instrument international comme moyen essentiel de la promotion des expressions et des identités culturelles.

La Commission se réunira demain mardi 15 octobre à 10 heures pour entamer l’examen de la question relative à la souveraineté du peuple palestinien sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem.

- 2 - AG/EF/318 16 octobre 2000

QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Respect des engagements et application des politiques convenus dans la Déclaration sur la coopération économique internationale, en particulier la relance de la croissance économique et du développement dans les pays en développement et application de la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement

Intégration de l'économie des pays en transition à l'économie mondiale

Développement culturel

Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat

Application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)

Suite et fin du débat général

M. M.M. SANKHDHER (Inde) s'est déclaré déçu que les consultations, au sujet du cinquième paragraphe de la résolution 54/206, qui visent l’établissement de modalités pour la considération et la conclusion du document préparatoire de la nouvelle stratégie du développement n’aient pas encore eu lieu. La Déclaration du millénaire apparaît clairement comme la nouvelle directive politique devant guider le travail de la Deuxième Commission et des Nations Unies, et l’Inde entend collaborer avec les autres délégations pour un processus intergouvernemental destiné à mettre en application les termes de la Déclaration du millénaire. Des progrès limités ont été réalisés concernant les objectifs fixés par les grandes conférences des années 90, sans doute à cause du manque de ressources, mais aussi à cause du manque de vigueur de l’engagement de la communauté internationale.

Avec un taux de croissance moyen de 6% par an au cours de la décennie écoulée, l’Inde fait partie des dix économies qui croissent le plus au monde, et nous sommes déterminés à poursuivre sur cette lancée. Mais les efforts déployés à l'échelle nationale ne peuvent suffire si nous voulons doubler le taux de croissance pour multiplier par deux le revenu par habitant comme nous le voulons. Nous invitons donc la communauté internationale à tenir les engagements pris au cours de la dernière décennie en matière de transfert de technologie, de commerce, de réduction de la dette, d’environnement et de transfert de capitaux. Les espoirs des pays en développement pour s’intégrer à l’économie mondiale sont aujourd’hui menacés. Les bénéfices qu’ils attendaient de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne se sont pas matérialisés, les débats de l’OMC étant toujours dominés par les intérêts des pays industrialisés. La question touchant aux mouvements des personnes par exemple n’est jamais discutée, et il en est de même des secteurs traditionnels manufacturiers dans lesquels les pays du Sud ont acquis des avantages comparatifs indiscutables. Leurs avantages sont combattus par l'imposition de barrières et de pics tarifaires, de lois antidumping, et de considérations environnementales ou de main-d’œuvre fallacieuses.

- 3 - AG/EF/318 16 octobre 2000

Il y a huit ans, le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estimait que les barrières dressées pour empêcher l’accès aux marchés de l'hémisphère Nord, entraînaient pour les pays du Sud des pertes financières de l’ordre de 500 milliards de dollars par an. Un autre domaine où nous tenons à exprimer notre désapprobation sur l’état actuel des choses est celui des droits de propriété intellectuelle. Les connaissances communautaires traditionnelles des pays en développement sont totalement ignorées par les régimes actuels, et c’est une grave injustice. Les droits de propriété ne doivent plus être simplement perçus sous un point de vue de profit commercial et opportuniste.

M. GEDIMINAS SERKSNYS (Lituanie) a fait un compte rendu des politiques mises en oeuvre par son pays en matière de logement. Il a indiqué qu’à l’heure actuelle, son Gouvernement cherche les voies et les moyens de mobiliser des capitaux privés pour offrir des prêts au logement à long terme. En réponse à la requête de la Commission des établissements humains, le pays a publié le profil de son secteur du logement. Des experts internationaux et lituaniens ont ainsi élaboré différents aspects de la politique du logement et un cadre financier, juridique et institutionnel. Une proposition a été faite au Gouvernement pour renforcer la capacité institutionnelle du Ministère de l’environnement par le rétablissement d’un département chargé du logement et des services municipaux. Dans le même temps, un concept d’achat et de location a été présenté au Premier Ministre qui contient des propositions fondées sur les recommandations du profil. Le profil a d’ailleurs inspiré la préparation de la Stratégie de rénovation des logements et de la politique de consommation de l’énergie. Une loi sur la propriété immobilière a été adoptée par le Parlement tandis qu’une loi sur la construction est en cours d'examen par le Gouvernement. Récemment, une association de consultants en matière d’énergie a été créée ainsi qu’un système d’assurances logement.

M. VITALIE ROBU (République de Moldova), au nom des pays membres du GUUAM – Géorgie, Ukraine, Ouzbékistan, Azerbaïdjan et Moldova - a plaidé pour un accroissement des investissements financiers dans les pays du GUUAM, une facilitation de leur accès au marché, et l’amélioration des conditions commerciales, financières et économiques internationales. Il a estimé qu'il était impératif de faire bénéficier également les pays à économie en transition d’une Aide publique au développement (APD) additionnelle qui, bien entendu, ne saurait remplacer l’investissement étranger direct (IED). Il s'est félicité de l’analyse contenue dans le rapport du Secrétaire général sur l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale, tout en mettant l’accent sur l’importance de la coopération régionale en la matière. A l’heure actuelle, a dit le représentant, les pays du GUUAM se sont fixé comme priorité la création de conditions favorables à la croissance économique, le développement accéléré d’un corridor de transport et des communications dans l’axe Europe-Caucase-Asie et l’intensification des relations commerciales fondées sur les principes du libre marché.

- 4 - AG/EF/318 16 octobre 2000

Mme FARES M. KUINDWA (Kenya) a déclaré que quatre ans après l’adoption du programme Habitat, et malgré les efforts déployés en vue de garantir un logement décent aux populations africaines, un certain nombre de facteurs est venu entamer l’impact général de toutes les initiatives lancées en vue de réaliser les objectifs d’Habitat. Les développements et transformations économiques qui se sont produits sur la scène internationale au cours des dernières années ont eu pour conséquence une diminution drastique des dépenses publiques, alors que la demande en infrastructures sociales et publiques augmentait. De nombreux conflits dans différentes régions ont causé, en plus des pertes en vies humaines, des déplacements de populations et de réfugiés vers des pays voisins, ce qui a porté un coup sévère à toute politique de développement durable. Au vu de ces données, notre délégation attend du processus préparatoire de la conférence d’examen du programme Habitat, qu’il recense les défis à relever et élabore des politiques visionnaires pouvant mener à convertir en réalité les promesses d’un habitat adéquat pour tous et d’un développement durable dans un monde en développement qui s'urbanise de façon irréversible.

M. MARCO BALAREZO (Pérou) a réaffirmé son appui aux recommandations adoptées lors de la Conférence sur les établissements humains (Habitat II). Il a souligné, dans ce contexte, l’importance du respect du droit à la propriété conformément auquel le Pérou s'efforce de mettre au point des programmes depuis plusieurs années. Le représentant s’est félicité de la coopération internationale dans ce domaine et en particulier, de l’appui de la Banque mondiale. Il a souhaité que cette coopération internationale serve à la recherche de solutions aux problèmes liés aux mécanismes de règlement des conflits, au partage des responsabilités, et à la mise au point de politiques de logements durables. Evoquant la session extraordinaire de 2001 sur l’examen quinquennal de la mise en œuvre des recommandations d’Habitat II, le représentant a dit qu'il espérait qu’à cette occasion un nouvel élan sera donné à la réalisation de l’objectif visant un logement décent pour tous.

M. PARUYR HOVHANNISAN (Arménie) a déclaré que la balance économique et commerciale de son pays a fortement souffert des mauvaises conditions de transport qui existent dans sa région, l’Arménie étant un pays très enclavé. Cette condition a été aggravée par le blocus imposé à l’Arménie depuis son indépendance, condition qui rend impossible même la livraison normale de l’aide humanitaire aux régions affectées par les tremblements de terre dévastateurs que notre pays a connu et qui ont causé des vagues d’innombrables réfugiés. Le blocus commercial a aussi empêché le développement des potentiels de nos activités commerciales, a dit le représentant. Défenseur inlassable de la coopération économique régionale, l’Arménie soutient les processus d’intégration en cours dans la région de la mer Noire, à travers le Conseil de coopération économique, auxquels il faut ajouter les initiatives des Commissions économiques des Nations Unies et de l’Union européenne. Nous sommes confiants que cette coopération nous aidera à transcender les nombreux problèmes auxquels nous faisons face en cette période de transition et qu’elle facilitera notre intégration au commerce et à l’économie internationaux.

- 5 - AG/EF/318 16 octobre 2000

M. ASHRAF SHIKHALIYEV (Azerbaïdjan) s'est félicité du contenu du rapport du Secrétaire général sur l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale et a estimé que les problèmes auxquels se heurtent ces pays ne reçoivent pas l’attention voulue de la part de la communauté internationale. Il a souhaité que les Nations Unies mettent tout en oeuvre pour aider ces pays à surmonter les difficultés nées de la mondialisation. L’aide octroyée par l’ONU dans les domaines technique et politique devrait être surtout utilisée pour attirer des investissements extérieurs à long terme susceptibles d'aider ces pays à s’intégrer plus rapidement dans l’économie mondiale. Le représentant a souligné que son pays accorde une grande importance à la création d’un climat propice à ces investissements et a, à cet effet, conclu des accords bilatéraux, accéléré les processus de privatisation et procédé à la réforme des systèmes financier et bancaire. L’Azerbaïdjan, a poursuivi le représentant, est l’un des pays qui a obtenu les meilleurs résultats en matière d’IED. Cependant, a-t-il dit, le conflit du Nagorny-Karabach continue d’entraver le développement économique. Le représentant a conclu en soulignant l’importance de la coopération régionale pour l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale et celle du développement des infrastructures de transport et des communications qui est d’autant plus important que ces pays constituent un pont entre l’Asie et l’Europe et entre le Nord et le Sud.

M. ANDREI POPOV (Bélarus) a remercié les institutions des Nations Unies pour les initiatives prises en faveur des économies en transition. L’intégration des pays en transition dans l’économie mondiale est à la fois favorisée et handicapée par la diversité de leurs réalités nationales. On continue cependant à assister à une érosion générale du secteur social des pays en transition. Le Bélarus poursuit en ce moment la mise en place d’une économie de marché basée sur un rôle actif du gouvernement. Nous pensons que la stabilité de nos économies pourrait être favorisée par des programmes d’aide technique et de conseils que pourraient leur fournir les programmes spécialisés de l’Organisation des Nations Unies. La création de conditions propices à l’investissement étranger direct, et la maîtrise des technologies de l’information et des communications (TIC) sont essentielles au décollage de nos économies. Le Bélarus tient à féliciter le PNUD et la CNUCED pour l’aide que ces deux institutions lui apportent en ce moment. Nous demandons qu’une aide supplémentaire soit fournie à notre pays et aux autres pays en transition en matière de conseils en vue de notre admission à l’OMC. Nous espérons aussi que la Commission économique pour l’Europe continuera à développer les programmes qu’elle a commencé en vue de faciliter l’intégration de nos pays dans l’économie mondiale, et que l’Assemblée générale adoptera une résolution pertinente en ce domaine.

M. FEZA OZTURK (Turquie) a rendu compte des résultats du premier forum Habitat organisé les 7 et 8 septembre 2000 à Ankara en prévision de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur l’examen quinquennal de la mise en oeuvre de la Conférence de 1996 sur les établissements humains (Habitat II). Dans le cadre de sept ateliers thématiques et de deux sessions plénières, les représentants du gouvernement, des administrations locales, des universités, du secteur privé, et des ONG ont examiné la mise en oeuvre des recommandations d’Habitat II au niveau national, mis l’accent sur les domaines critiques, identifié les obstacles et répertorié les meilleures pratiques dans le pays.

- 6 - AG/EF/318 16 octobre 2000

Les conclusions du Forum ont été résumées dans une Déclaration finale qui comprend des chapitres sur le logement, le développement social et l’élimination de la pauvreté; la gestion de l’environnement; le développement économique; la bonne gouvernance; les relations internationales et les partenariats en matière de développement; ainsi que la gestion des catastrophes naturelles. Compte tenu des effets dévastateurs et des souffrances humaines engendrées par les deux tremblements de terre de 1999, le Forum a décidé d’organiser un atelier sur la gestion des catastrophes naturelles.

Mme KIM GIRTEL (Canada) a déclaré que le Canada est un ardent défenseur du développement culturel, et à cet égard il contribue aux efforts grâce auxquels cet objectif et le respect des droits de l’homme sont de plus en plus considérés, à l’échelle internationale, comme une condition préalable à la coexistence pacifique, à la sécurité humaine et à la prospérité. Le Canada est, de par son bilinguisme, résolument engagé en faveur de la diversité culturelle. Ceci se reflète dans ses politiques et initiatives sur le plan international, et en 1999, notre Gouvernement s’est engagé dans une importante déclaration politique, à élaborer une nouvelle approche en vue de soutenir la diversité et l’expression culturelle à l’échelle internationale. L’un des instruments permettant d’atteindre ces buts est la mise en oeuvre d’un instrument international sur la diversité culturelle dans l’esprit du Plan d’action de Stockholm, selon lequel les biens et services culturels ne doivent pas être traités comme de simples marchandises. Il y a trois semaines, des ministres de la culture de nombreux pays se sont réunis à Santorin, en Grèce, pour participer aux discussions politiques informelles du Réseau international sur la politique culturelle. Ils ont décidé à cette occasion de s’attacher à l’élaboration d’un instrument international sur la diversité culturelle comme moyen essentiel de la promotion des expressions et des identités culturelles. Le Réseau, qui compte actuellement 45 membres et où l’UNESCO joue un rôle important en tant qu’observateur, est l’une des premières initiatives nées du plan de Stockholm. Le Réseau a décidé de créer deux groupes de travail, l’un sur le patrimoine culturel, présidé par le Mexique, et l’autre sur la radiodiffusion, qui est présidé par l’Italie. A la faveur de sa collaboration avec l’OMC, l'Organisation des Etats américains, le Conseil de l’Europe et la Banque mondiale, le Canada encourage les discussions sur le développement culturel et l’importance des politiques culturelles. Nous continuerons à promouvoir une prise de conscience sur l’importance économique et sociale de la diversité culturelle.

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