AG/EF/278

LA BONNE GOUVERNANCE DE LA MONDIALISATION SE BASERA SUR LES NORMES D'UNE ETHIQUE CIVILE UNIVERSELLE QUE DEVRA PROMOUVOIR L'ONU

27 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/278


LA BONNE GOUVERNANCE DE LA MONDIALISATION SE BASERA SUR LES NORMES D'UNE ETHIQUE CIVILE UNIVERSELLE QUE DEVRA PROMOUVOIR L'ONU

19991027

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi cet après-midi l'examen de la mondialisation et de l'interdépendance des Etats. Si aucune délégation n'a remis en question le caractère inéluctable de la mondialisation, la nécessité d'instaurer une gouvernance globale pour atténuer les effets délétères de ce processus global a été soulignée. Dans ce contexte, les Nations Unies sont apparues comme le forum idéal pour l'institution de ce que le Secrétaire général a appelé "la mondialisation à visage humain" qui doit se fonder sur une "éthique civique universelle". Ce nouveau visage de la mondialisation ne peut se dessiner qu'à partir d'un renforcement de la cohérence et de la coordination entre les différents mécanismes du commerce, de la finance et du développement, comme l'a souligné entre autres, la Norvège. Abondant dans ce sens, les Philippines ont mis l'accent sur le manque de cohérence entre le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en ce qui concerne, en particulier la résolution des crises de balance des paiements et le règlement des contentieux commerciaux.

Pour les délégations, la cohérence et la coordination des mécanismes internationaux doivent être sous-tendues par des normes que seules les Nations Unies peuvent élaborer, en tant qu'instance démocratique et universelle chargée de la réalisation des objectifs du développement que les mécanismes internationaux sont sensés poursuivre, comme l'ont rappelé les délégations. Il ne s'agit pas de mettre en place un gouvernement mondial mais bien les règles d'une gouvernance mondiale qui, comme l'a spécifié la Chine, doit venir en complément de la bonne gouvernance nationale tant conseillée aux pays en développement. Ces propos ont été relayés par Cuba, qui a estimé que la pleine participation des pays en développement aux processus de prise de décisions s'impose, si l'on veut réellement parvenir à une réforme de l'architecture commerciale et financière internationale.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Philippines, Norvège, Cuba, Chine, Roumanie, Chili, Kenya (au nom de la Coopérative Est- africaine), Colombie, Yémen, Bhoutan, Oman, Nouvelle-Zélande, Argentine, Antigua-et-Barbuda, Cameroun, ex-République yougoslave de Macédoine, Pologne, Croatie et Jordanie. Les représentants du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et de l'Organisation internationale du Travail (OIT) se sont également exprimés.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/278 27 octobre 1999

Auparavant, la Commission avait entendu le représentant du Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine qui a présenté des projets de résolution relatifs à la relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, et à la mise en valeur des ressources humaines aux fins du développement.

La Commission poursuivra son débat sur la mondialisation demain jeudi 28 octobre à 10 heures.

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE Mise en valeur des ressources humaines

La Commission a été saisie d'un projet de résolution relatif à la mise en valeur des ressources humaines aux fins du développement (A/C.2/54/L.10). Par ce texte, l'Assemblée générale encouragerait tous les pays à accorder une priorité, notamment dans les budgets nationaux, à la mise en valeur des ressources humaines lors de l'adoption de leurs politiques économiques et sociales. Elle inviterait les organisations internationales, notamment les institutions financières internationales, à continuer d'appuyer en priorité la mise en oeuvre des ressources humaines et à intégrer cet objectif dans leurs politiques, programmes et activités. Elle encouragerait l'adoption de politiques, méthodes et mesures propres à réduire l'écart croissant qui sépare les pays développés des pays en développement dans le domaine de la technologie en général et des techniques de l'information et des communications en particulier. L'Assemblée inviterait en outre les pays en développement, avec l'aide de la communauté internationale, à établir des centres communautaires d'information, de communication et d'électronique de cybernavigation afin d'assurer l'accès aux réseaux, à l'information et au savoir.

Relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat

La Commission a été saisie d'un projet de résolution relatif à la relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat (A/C.2/54/L.9) par lequel l'Assemblée générale déciderait que le deuxième dialogue de haut niveau aura pour thème : "Relever les défis de la mondialisation : faciliter l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale au XXIème siècle." Elle déciderait également, sans modifier la périodicité biennale du dialogue de haut niveau, de remettre à sa cinquante-sixième session l'organisation du deuxième dialogue.

MONDIALISATION ET INTERDEPENDANCE

Débat

M. LIBRAN N. CABACTUALAN (Philippines) a fait part des travaux du Professeur Freyer de l'Université de l'Alabama, qui a constaté que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est née en réponse au paradoxe observé dans les échanges mondiaux. Le Professeur est parti du fait que depuis 1947, les cycles successifs du GATT ont eu pour but de baisser les tarifs commerciaux et d'éliminer les autres barrières macroéconomiques que les pays imposaient aux opérations des sociétés multinationales.

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Le Professeur ajoutait que plus que jamais auparavant, les sociétés transnationales ont utilisé des stratégies mondiales et des méthodes de production changeantes pour exploiter les opportunités du marché à l'intérieur des pays. Le Professeur notait ensuite que les barrières commerciales peu élevées et l'ordre internationalisé des affaires ont permis aux sociétés transnationales d'adopter de plus en plus une conduite anti-concurrentielle. Certaines sociétés transnationales, qui possèdent une collection de filiales opérant à la fois à l'intérieur des pays et à l'extérieur, sont ainsi capables de maintenir une stratégie commune. L'objectif ultime étant le profit, une tendance à la manipulation des prix entre et parmi les acheteurs et les vendeurs - liés en fait entre eux - a fini par se dessiner et conduit ainsi à l'établissement de prix artificiels. C'est la raison pour laquelle en 1996, certaines sociétés multinationales ont été condamnées par la Cour fédérale des Etats-Unis pour avoir fixé artificiellement les prix de la lysine.

Cette situation, a commenté le représentant, peut être supportée par les Etats-Unis ou d'autres pays développés capables de contrebalancer le poids des sociétés transnationales. Qu'en est-il des pays en développement? Pour eux, cette situation montre surtout la nécessité urgente pour la communauté internationale de les aider à améliorer leurs capacités de gérer la mondialisation pour qu'ils participent plus activement à l'économie mondialisée. Cette situation souligne aussi l'urgence qu'il y a à créer un environnement extérieur favorable. Le représentant a poursuivi en expliquant qu'en reconnaissance de la nécessité de traiter des crises de balances des paiements, l'OMC et les Accords du GATT ont prévu pour les parties contractantes des mesures temporaires de dérogation à leurs obligations. Toutefois, étant donné que le Fonds monétaire international (FMI) est l'autorité suprême en matière de crises des balances des paiements, les Accords du GATT ont appelé à une coopération entre l'OMC et le FMI. Pourtant, les programmes du FMI visant à permettre aux pays de faire face aux difficultés liées à la balance des paiements peuvent se trouver décalés par rapport au cadre régulatoire de l'OMC.

La politique du FMI se fonde sur l'amélioration des comptes courants d'un pays qui fait face à une crise de la balance des paiements. Cela peut se faire soit par la diminution des importations soit par l'augmentation des exportations. Si un pays choisit d'augmenter les exportations, il est censé recourir aux mesures incitatives comme les subsides prévues par le FMI mais interdites par les Accords du GATT. S'il choisit, au contraire, de diminuer les importations, il doit recourir à des barrières tarifaires ou non tarifaires qui exigent l'approbation de l'OMC mais qui impliquent aussi des procédures compliquées. La divergence entre le FMI et l'OMC est encore plus criante, a dit le représentant dans le domaine des règlements de conflits. Dans ce contexte, la question est de savoir qui des deux à la primauté, le FMI ou l'OMC.

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Une nouvelle fois, cette situation est très vivable pour les pays développés puisque les problèmes de balance des paiements requérant une action de l'OMC ou du FMI semblent être le monopole des pays en développement. Il faut donc plus de cohérence, de complémentarité et de coordination entre les politiques au niveau international pour fournir aux pays en développement l'appui nécessaires à leurs efforts de développement. La question des crises de balance des paiements illustre à suffisance la nécessité de dépasser le statu quo des systèmes économiques internationaux actuels. Elle démontre le caractère unique des Nations Unies pour assumer un rôle normatif dans la création d'une "mondialisation à visage humain", a conclu le représentant.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé que l'ambiguïté du processus de mondialisation se manifeste par le fait que le phénomène qui est censé offrir un nombre croissant d'opportunités à tous, enfonce, au contraire, dans la récession et la pauvreté la plupart des pays en développement. Les bénéfices mondiaux que la mondialisation générerait restent donc à prouver dans les faits. Car ce que l'on observe serait plutôt un surenrichissement d'une petite minorité aux dépens d'une majorité qui s'appauvrit, aussi bien au niveau international qu'à l'intérieur même des pays. La crise financière asiatique a largement démontré que les décisions économiques n'étaient plus aux mains des gouvernements, mais plutôt entre celles du secteur privé, des marchés financiers et d'autres facteurs qui n'ont absolument rien à voir avec l'intérêt public. L'effondrement des frontières nationales se traduit par des défis portés aux identités nationales et à la souveraineté des Etats, et la Norvège partage le point de vue du Secrétaire général selon lequel une bonne gestion et une régulation des forces de la mondialisation sont la seule voie par laquelle on peut maximiser ses opportunités tout en réduisant ses incidences négatives. Les Nations Unies ont, par conséquent, un rôle vital à jouer, pour arriver à ce que l'Assemblée générale a appelé "une mondialisation à visage humain". Pour y arriver, l'ONU a besoin de participer à l'élaboration de mesures permettant de répondre aux deux défis que sont une plus grande cohérence dans les politiques économiques et la promotion de capacités institutionnelles plus performantes. Ce processus nécessite la mise en place des normes d'une "éthique civile mondiale" favorable au développement humain et à une meilleure répartition des bénéfices de la mondialisation. Il n'y a pas, si on veut atteindre ces objectifs, d'alternative au multilatéralisme.

M. RICHARD LEETE, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a fait état des conséquences sociales de la crise financière qu'ont subies les pays asiatiques. La crise, selon le représentant, a d'abord conduit à une augmentation substantielle des abandons scolaires, surtout de la part des filles et des pauvres. La crise a conduit à un accroissement des taux de chômage et de sous-emploi et dans certains cas a affecté les femmes de manière disproportionnée. La crise a engendré une augmentation du taux de pauvreté provoquant ainsi des problèmes graves en matière de besoins nutritifs et de santé.

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La crise a également eu pour conséquence l'accroissement de la prostitution des femmes, en les exposant davantage au VIH/sida. Enfin la crise a réduit, de manière drastique, les recettes budgétaires, ce qui a diminué la fourniture des services de santé, notamment la planification familiale. Le défi qui se pose à la communauté des donateurs est donc de s'assurer que les engagements nationaux en faveur des objectifs du Programme d'action du Caire ne soient pas compromis en raison du manque de ressources. La mondialisation est un processus trop puissant pour être arrêté, a ajouté le représentant en soulignant que le défi lancé aux politiques sociales est de faire de ce processus une donnée favorable au développement humain.

Mme MIRTHA MARIA HORMILLA CASTRO (Cuba) a déclaré que Cuba s'associait à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, et apprécie le rôle des Nations Unies dans le contrôle de la mondialisation, tel qu'évoqué dans le rapport du Secrétaire général. La mondialisation s'accompagne plutôt d'inégalités que de bénéfices pour les pays en développement. Ces pays n'ont pas connu un taux de croissance égal ou supérieur à 5% comme ce fut le cas avant le début de la mondialisation. Les pays de l'OCDE, avec 12% de la population mondiale ont, par exemple, 80% de tous les utilisateurs d'Internet du monde, et ce ne sont là que quelques exemples de l'inégalité actuelle. Il s'est donc passé quelque chose de terriblement mauvais avec ce phénomène, qui court le risque d'être manipulé par des forces capricieuses et irrationnelles, ce qui est un risque énorme pour les pays en développement qui se voient imposer des normes et des règles qui ne reflètent pas leurs intérêts. On parle de plus en plus de cohérence dans les politiques, aussi bien dans le rapport du Secrétaire général, qu'à la Banque mondiale et au FMI. Mais, il est vrai que quand on parle de normes, on parle toujours de celles mises en place ou imposées par les pays riches. Il en est ainsi des institutions de Bretton Woods. La majorité des entreprises transnationales sont installées dans les pays du Nord, et les règles de l'OMC sont élaborées par ces pays. Où est donc la place des pays en développement au niveau des prises de décisions internationales? Nous pensons que la fameuse réforme de l'architecture financière internationale, par exemple, n'est qu'un palliatif qui ne résoudra jamais les questions qui se posent, car elle n'adresse pas le vrai fond du problème. Tous les pays, et non pas seulement le G7 et le G20, devraient pouvoir s'exprimer quand il s'agit de définir l'avenir de la planète, et nous pensons que le principe de la souveraineté doit être respecté.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a déclaré que la crise financière qui a frappé l'Asie a mis en évidence le caractère inadéquat de la gouvernance mondiale. Cela n'a pourtant pas empêché les nombreux forums internationaux d'appeler les pays en développement à améliorer leur gouvernance, à mettre en place un processus démocratique de prise de décisions ou à formuler des politiques macroéconomiques saines. S'il ne s'agit pas de minimiser l'importance de ces consignes, il faut tout de même souligner que, sur une scène mondialisée, la gouvernance nationale ne peut pas grand chose en l'absence d'une gouvernance mondiale efficace. La gouvernance mondiale nécessite une perspective globale.

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Elle ne peut en aucun cas se réduire à une gouvernance occidentale. Partant, la formulation des politiques macroéconomiques doit se faire avec la pleine participation de la majorité des pays. Un programme favorable aux pays en développement ne peut se prévaloir comme tel que s'il tient compte des conditions véritables de ces pays. Il est donc inutile d'imposer aux pays en développement des politiques définies par un petit groupe d'Etats. La mondialisation a fait naître une autre interrogation qui est celle de la nature du monde à venir. Sera-t-il uniforme ou diversifié? Pour la Chine, la création d'un monde uniforme est non seulement hors de question mais elle est en plus contraire aux principes d'objectivité. Seul un développement parallèle de la diversification et de la mondialisation peut assurer la diversité et l'esprit démocratique dans le monde. La mondialisation est un processus qui exige que les Nations Unies mènent une réflexion approfondie et en fasse une priorité dans les années à venir. Pour promouvoir un développement plus sain et plus équilibré, les Nations Unies doivent garder sous une constance surveillance l'impact de la mondialisation sur les pays en développement, proposer des politiques et des mesures en réponse à la nature de cet impact et évaluer l'efficacité de ces politiques et mesures.

M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) a dit que le débat sur la mondialisation et le rôle que doit y jouer l'ONU doit s'inscrire dans le cadre de la réforme actuelle de l'Organisation. Le fait d'avoir défini la nécessité d'une plus grande cohérence dans les politiques, comme le suggère l'ONU, mérite le soutien des Etats Membres. En matière de mondialisation, la coopération internationale doit s'accentuer, car les coûts socioéconomiques en sont énormes sur les pays en développement et les pays en transition. Faut-il laisser faire le libéralisme le plus total, ou alors intervenir sur les mécanismes? La communauté internationale devra visiblement intervenir pour arriver à une mondialisation à visage humain, ce que ne peuvent faire les seules forces du marché. Nous partageons le point de vue de l'Union européenne sur ce point. Les gouvernements et la société civile doivent être mis à contribution pour éviter à certains pays d'être en danger d'exclusion. La mondialisation sans multilatéralisme aboutira à des crises, comme le dit le rapport du Secrétaire général. L'ONU doit jouer un rôle de pionnier dans l'établissement de normes de régulation en vue de favoriser un développement à visage humain et de préserver les valeurs sociales et l'environnement. La prochaine conférence de l'OMC et le prochain sommet de la CNUCED doivent permettre de renforcer les nouvelles règles commerciales et économiques, et comme le suggère l'ECOSOC, il faut accentuer le dialogue avec les institutions de Bretton Woods en vue de combattre les effets pervers de la mondialisation. Nous demandons la création d'un Groupe d'experts pour examiner et trouver des solutions aux problèmes des pays marginalisés.

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M. FRANKLYN LISK, Organisation international du Travail (OIT), a estimé qu'en ce qui concerne la mondialisation et de l'interdépendance, la question essentielle est celle de savoir comment traiter du problème désormais complexe de l'emploi tout en gardant à l'esprit la nécessité pour tous les pays de demeurer compétitifs dans une économie plus ouverte et plus libéralisée. L'OIT attache une grande importance à la nécessité de protéger l'emploi contre les risques de la mondialisation, pouvant entraîner une baisse de la croissance et toucher ainsi l'emploi. L'OIT souligne donc l'importance des filets de sécurité sociale adéquats et d'un consensus social sur les mesures de croissance économique et de développement durable. Cela consiste en fait à trouver un équilibre entre les sacrifices sociaux requis et les efforts des gouvernements pour apaiser la souffrance sociale provoquée par les crises économiques et financières. L'OIT a fait part de son intention de contribuer activement, au niveau international, au processus d'élaboration des politiques économiques. L'intention de l'OIT est de mettre l'accent sur la place centrale du travail dans ces politiques. Les politiques de l'OIT se fondent sur le paradigme présenté récemment par son Directeur, à savoir "travail décent". Pour l'OIT un accent particulier doit être mis sur le travail et les politiques sociales. Il faut mettre en place des politiques d'emploi qui aident les travailleurs à faire face aux problèmes de pertes d'emplois à la suite de redéploiements devenus fréquents dans le contexte de la mondialisation.

M. JUAN LARRAIN (Chili) a dit que la révolution des technologies de la communication a changé la façon dont fonctionne le monde, notamment sur les plans financier et économique. Il ne faut pas oublier que la mondialisation et la démocratisation ont totalement changé les relations internationales. Le monde est devenu un marché unique, aussi bien sur le plan politique que dans la sphère économique. Les dangers se sont multipliés aussi bien sur le plan du crime international organisé que sur celui de l'uniformisation de la culture et des comportements. Le Chili a ouvert ses marchés à l'extérieur. Du fait de l'exiguïté de notre marché national, nous n'avons pas le choix. La crise financière récente a alerté la communauté internationale et lui a fait connaître les périls des mécanismes de la mondialisation. Les pays en développement sont obligés d'adapter leurs institutions et leurs structures à la nouvelle donne et de s'adapter à l'architecture financière internationale, qui pour nous est la clef de la plupart des problèmes. Nous sommes en faveur de mesures de contrôle et de régulation. Le commerce libre et le multilatéralisme en la matière sont souhaitables mais l'OMC a malheureusement ses limites, comme ont pu s'en apercevoir beaucoup de pays en développement. L'OMC est l'objet de critiques. On l'accuse de représenter la force la plus extrême du libéralisme. Nous pensons qu'elle devra définir et résoudre les questions qui lui sont posées lors des prochaines négociations.

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M. ADAM ADAWA (Kenya) a réaffirmé l'importance des Nations Unies dans le contexte de la mondialisation et encouragé les institutions commerciales et financières internationales à tenir compte du cadre des Nations Unies et à s'assurer que leurs politiques soient conformes aux besoins en développement définis par les Nations Unies. Le représentant a souligné l'importance d'une participation effective des pays en développement au processus de prise de décisions, l'établissement des normes et à la résolution des problèmes économiques. Le représentant a dit attacher une importance capitale à la création d'un système commercial équitable et prévisible. Il a souhaité que le prochain cycle des négociations commerciales de l'OMC examine particulièrement la mise en oeuvre des mesures du Cycle de l'Uruguay comme les dispositions relatives aux traitements spéciaux et différentiels, les accords commerciaux et l'accès aux marchés. En matière de financement du développement, le représentant a souhaité la création d'un nouveau partenariat en appelant les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods à fournir de nouvelles et additionnelles ressources pour la lutte contre la pauvreté.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré que l'économie colombienne, qui est en transition, a bénéficié de la mondialisation en acceptant ses défis et en modernisant ses bases et ses structures, en vue de tirer parti des opportunités offertes par le phénomène. La Colombie a, en conséquence, jeté les bases d'un important secteur privé, d'un Etat décentralisé et d'une forte participation de la société civile à son développement. Mais ces évolutions ne se sont pas faites sans mal. Les conflits intérieurs que connaît notre pays, a affirmé le délégué, ont réduit les possibilités financières et les apports en ressources humaines dont nous avons besoin pour promouvoir notre croissance économique. Notre pays souffre profondément des conséquences du trafic des drogues et de la circulation d'argent sale qui leur est liée, et nous avons eu à mettre en exécution des plans d'ajustement structurel qui ont eu des effets désastreux sur le niveau de vie de nos populations. Aussi estimons-nous qu'il existe des voies plus humaines d'aborder et d'appliquer les mécanismes de la mondialisation, en dehors de celles qui ont été utilisées jusqu'à maintenant. Nous pensons que les pays qui sont à l'origine de ce processus doivent assumer la responsabilité de la stabilisation des systèmes financiers et des transferts de technologies de communications aux pays qui n'en disposent pas. La Colombie soutient aussi une plus grande coopération du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce. Elle soutient la création à cet effet d'un groupe de travail. Nous sommes en faveur d'un système international de contrôle et de régulation financière, comme cela a été proposé dans le dernier Rapport sur le développement humain. Notre pays soutient enfin la création d'un groupe d'experts intergouvernementaux, qui s'occupera de l'intégration des pays en développement dans l'économie internationale actuelle grâce à la promotion de réseaux de technologies de communication et d'information.

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M. ABDULLA AL-MONTASSER (Yémen) s'est dit convaincu que la mondialisation représente une opportunité et un défi qui demandent l'intensification de la coopération internationale. Dans le cadre de cette coopération, les Nations Unies doivent accorder une attention particulière à l'amélioration des capacités institutionnelles et commerciales des pays en développement ainsi qu'à leurs cadres économique et financier. A l'heure actuelle, le Yémen collabore avec la Banque mondiale et le FMI pour mettre en place un programme de réformes, conscient que la mondialisation n'engendrera la croissance que si les pays ont la capacité de créer un environnement capable d'absorber les flux de capitaux étrangers et les nouvelles technologies.

M. OM PRADHAN (Bhoutan) a déclaré que la mondialisation a favorisé les activités des entreprises transnationales à travers le monde. Les entreprises transnationales, dont le nom peut prêter à confusion et tromper, ont en réalité une nationalité et sont défendues par leurs gouvernements d'origine. La plupart des pays en développement n'ont pas les moyens de s'opposer aux intérêts de ces compagnies et de préserver en même temps ceux de leurs peuples qui sont plus légitimes. Aussi estimons-nous que des instruments et des règlements internationaux et multilatéraux devront être mis à la disposition des pays en développement pour leur permettre de canaliser les activités des transnationales afin qu'elles soient mutuellement bénéfiques. Ce genre de démarche permettra de sauvegarder les intérêts politiques, économiques, sociaux, culturels, et de sécurité, des pays en développement, et seul un cadre de règlements internationaux élaborés sous l'égide de l'ONU peut le permettre. Le Bhoutan pense qu'il est urgent de s'attaquer au problème de la pauvreté abjecte qui affecte des régions entières de la planète. De simples engagements verbaux ne suffisent plus sur cette question et les pays riches doivent, en premier lieu, respecter dans les meilleurs délais, les engagements qu'ils avaient pris en matière d'Aide publique au développement. Sur un autre plan, tout aussi important, les différentes cultures de la planète doivent être préservées, car il n'y a pas de forme de culture supérieure à une autre. M. AQEEL BA'OMARS (Oman) a estimé que les crises économiques et financières de ces deux dernières années, ont d'abord montré la grande mobilité des crises de la mondialisation et leurs effets pervers sur le commerce et la croissance économique, en particulier sur les pays en développement désormais en butte à la marginalisation. Pour le représentant, les récents événements ont prouvé la nécessité d'adapter les économies aux nouvelles donnes, en particulier celles des pays en développement. Il revient aux pays développés d'augmenter leur Aide publique au développement et aux Nations Unies de jouer un rôle directeur dans la réalisation d'un consensus international sur la meilleure façon de faire face aux nouvelles réalités. La communauté internationale doit se lancer à la recherche de nouveaux modes pour assurer la croissance et la stabilité en gardant à l'esprit la nécessité d'intégrer les pays en développement dans le nouvel ordre économique.

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Elle doit également s'attacher à sensibiliser les institutions internationales aux problèmes spécifiques des pays en développement. A cet égard, le troisième cycle des négociations de l'OMC doit essayer de trouver un équilibre et faire en sorte que la libéralisation du commerce ne soit plus considérée comme un processus destiné à ruiner les pays en développement.

M. GRANT ROBERTSON (Nouvelle-Zélande) a noté que la croissance du commerce international est nécessaire à la croissance individuelle des nations. Aussi faut-il que les prochaines négociations de l'OMC créent les conditions d'une croissance commerciale durable. Mais il faudra s'assurer que les pays en développement sont capables de bénéficier des avantages offerts par l'ouverture des marchés, notamment dans les domaines qui les intéressent le plus et qui se situent surtout au niveau de l'agriculture. Le rapport du Secrétaire général traite justement de la pratique des subventions agricoles, qui s'opposent aux intérêts des pays en développement. La Nouvelle-Zélande demande la suppression de ces subventions, et comme l'a dit justement le Directeur général de l'OMC, M. Mike Moore, "nous devons nous assurer que les négociations qui auront lieu à Seattle sont justes, bien comprises et applicables, et que le temps et les moyens sont donnés aux pays en développement pour les comprendre et les mettre en pratique". Nous pensons que les conditions spéciales que connaissent les pays en développement, et notamment les moins avancés, doivent être prises en considération dans toute prise de décision.

M. GUSTAVO AINCHIL (Argentine) a souligné que la mondialisation des marchés a entraîné des bénéfices du point de vue de la croissance économique et des investissements en ayant l'avantage d'imposer une certaine rigueur et discipline dans les politiques mises en place. La mondialisation, a poursuivi le représentant, a aussi montré la menace que fait poser la volatilité des capitaux. Mis à part la réalité de ce problème, il est temps que les pays en développement procèdent à une autocritique et voient si leurs politiques économiques sont réellement conformes aux nouvelles donnes. Les cycles économiques, a expliqué le représentant, sont liés aux investissements et à l'épargne. De même, les flux des capitaux doivent être utilisés comme des outils d'investissements directs. La réalité de la volatilité des capitaux ayant été prouvée, le représentant a souhaité que la communauté internationale mette en place des mécanismes d'alerte et examine les problèmes des pays au cas par cas. Tous les acteurs de la mondialisation doivent assumer leurs responsabilités et mettre en place des stratégies de prévention des crises. Le secteur privé doit non seulement partager les bénéfices de la mondialisation mais aussi ses coûts lors des crises financières. Ce serait là le moyen de diminuer la volatilité des flux de capitaux, a estimé le représentant. Il a conseillé aux pays en développement de ne pas seulement solliciter les institutions multilatérales pour l'obtention des crédits mais de se tourner aussi vers les institutions privées.

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M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda) a déclaré, au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), que ce groupe partageait la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Les petits Etats insulaires, plus que d'autres, dépendent en premier du commerce international, a dit le délégué. Tout dans ces pays doit être importé, et les coûts du fret maritime se répercutent dramatiquement sur celui des biens et services dans les Etats insulaires, ce qui affecte gravement le niveau de vie de leurs populations. Les produits alimentaires importés, non seulement sont chers aux populations, mais en plus, à cause des subventions qui sont versées à leurs producteurs par les anciens pays coloniaux, mettent en danger la production dans les pays des Caraïbes. L'exemple de la banane est là. En fait il n'y a jamais eu de véritable liberté commerciale sur cette question. Comment peut-on demander aux pays bénéficiaires de la Convention de Lomé que ce soient eux, et non les puissances économiques dominantes qui doivent se plier aux nouvelles règles énoncées? Les pays de l'AOSIS n'ont jusqu'à maintenant bénéficié que d'investissements dirigés vers le secteur du tourisme. Or, le tourisme est une industrie saisonnière qui est liée au climat. Que se passera-t-il si les conditions écologiques continuent de se dégrader au rythme que l'on voit actuellement? La mondialisation affecte tous les aspects de notre existence. Mais nous constatons que l'on essaye de la discuter de façon sectorielle et fragmentée. Les pays de l'AOSIS demandent une approche intégrée de la question.

M. FELIX MBAYU (Cameroun) a reconnu que les questions du commerce et de la finance, des communications et de la technologie de l'information échappent à la compétence des Nations Unies. Partant, la question est donc de savoir comment les Nations Unies peuvent renforcer la cohérence parmi les diverses institutions et comment elles peuvent promouvoir la gouvernance mondiale sans agir comme "un gouvernement mondial". Le représentant s'est donc félicité des idées contenues dans le rapport du Secrétaire général en regrettant toutefois que le Secrétaire général n'aille pas plus loin et ne mette pas en avant des propositions orientées vers l'action. Le représentant a poursuivi en estimant qu'il ne faut pas nier l'importance de la technologie de l'information dans l'adaptation aux nouveaux paramètres de la mondialisation, mais que cependant il faudra reconnaître l'existence de questions plus urgentes comme la santé, l'éducation et d'autres besoins sociaux de base en l'absence desquels l'informatique ne serait qu'un luxe sinon un rêve lointain. Il est évident que la tâche de cohérence qu'il faut assigner aux Nations Unies ne peut s'accomplir aisément compte tenu des guerres inévitables qu'elle engendre et des sérieux handicaps financiers de l'ONU par rapport aux autres institutions. Le représentant a souhaité que l'ONU joue un rôle normatif directeur sans empiéter sur la compétence des autres institutions qui ont de toute évidence un avantage comparatif. La volonté politique de renforcer le rôle de l'ONU doit commencer au niveau national, a estimé le représentant, en encourageant la cohérence entre les ministères des finances, du commerce, de l'industrie et des affaires étrangères.

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De même, les Nations Unies doivent établir des partenariats avec la société civile des pays développés pour générer dans ces pays la volonté politique d'aider l'Organisation à jouer son rôle et à réaliser ses objectifs de développement dans le contexte de la mondialisation.

M. GORAN STEVCEVSKI (Ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré que pour réorienter le processus de la mondialisation au bénéfice de toutes les nations, sa délégation pense que les Nations Unies doivent jouer un rôle prépondérant. Il est impératif d'adopter et de promouvoir une approche multilatérale en remodelant la structure actuelle des institutions internationales et celle de leurs mécanismes régulatoires. Il faut aussi promouvoir la coopération économique régionale comme moyen d'accroître les capacités nationales de gestion de la mondialisation. Notre délégation pense, d'autre part, que la prochaine réunion de l'Organisation mondiale du commerce qui se tiendra au niveau ministériel, le prochain sommet de la Conférence des Nations Unies sur le commerce (CNUCED), le Conseil économique et social et d'autres forums peuvent donner l'occasion de redéfinir le régime et les mécanismes de la mondialisation. A cet égard, il est essentiel d'approfondir le dialogue engagé entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, tout en ouvrant la porte à une participation du secteur privé et de la société civile à ce dialogue, pour un vrai partenariat dans la gestion de la mondialisation.

M. ZBIGNIEW MATUSZEWSKI (Pologne) a cité une étude de l'Université de Harvard selon laquelle les pays en développement à économie ouverte ont connu une croissance de 4,5% dans les années 70 et 80 alors que les économies fermées se sont contentées d'une croissance de 0,7% par an. Si ces chiffres sont éloquents, des questions subsistent. En effet, les pays en développement doivent-ils s'appuyer sur la libéralisation du commerce et l'investissement direct étranger comme principales sources de bénéfices et maintenir une approche prudente quant à la libéralisation des capitaux, ou considérer le système actuel et les institutions de Bretton Woods comme capables de juguler les futures crises financières? Pour le représentant, il faut intensifier la coopération internationale pour améliorer le fonctionnement de l'architecture financière internationale et aider les pays en développement à surmonter les difficultés découlant de la mondialisation. Le représentant a plaidé pour la mise en place de politiques nationales responsables, la bonne gouvernance et la transparence des secteurs financiers. La mondialisation, a-t-il poursuivi, récompense, certes ceux qui pratiquent des politiques économiques responsables et punit sévèrement ceux qui les ignorent. "La maison macroéconomique doit être mise en ordre ainsi que sa charpente juridique, régulatoire et institutionnelle", a souligné le représentant. Il a conclu en commentant l'opinion libérale selon laquelle les pays en développement doivent générer eux-mêmes les ressources aux fins de leur développement.

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Pour lui, cet argument ne tient pas compte du fait que les pays en développement se sont largement appuyés sur l'épargne nationale pour financer le développement, comme il ne tient pas non plus compte des distorsions dans la disponibilité des ressources, distorsions qui découlent des inégalités engendrées par le système commercial international.

M. IVAN NIMAC (Croatie) a noté que l'accent était trop souvent mis sur les aspects commerciaux et financiers de la mondialisation, mais que les retombées du phénomène sur l'environnement et les équilibres sociaux n'étaient pas assez pris en compte, alors que l'un des premiers constats devrait être de reconnaître l'étroite relation entre le local et l'universel que provoque la mondialisation. Il semble que les seules parties du monde ayant le privilège de jouir des dernières technologies de l'information s'arrogent le droit de définir les thèmes et les règles d'un processus dont les conséquences touchent toute la planète. Le lien entre les aspects sociaux du développement et des éléments non liés forcément à la finance, comme le commerce et l'environnement doit, a notre avis, être examiné de façon exhaustive, a estimé le délégué. Nous devrons nous soucier davantage des conséquences de l'uniformisation culturelle et de la perte des valeurs traditionnelles de la majorité des peuples que la mondialisation semble premièrement promouvoir. Les populations du monde veulent garder leurs propres valeurs. Le fait que la mondialisation soit conduite par des paramètres technologiques et de marché amène à penser qu'il faudra mettre en place des mesures et des normes mondiales de gouvernance économique et politique et de renforcement des capacités humaines. Nous sommes d'avis que seules les Nations Unies peuvent avoir les compétences et la crédibilité nécessaires pour examiner les politiques qu'il faut en de pareils cas et proposer des recommandations adéquates.

M. WALID AL-HADID (Jordanie) a convenu que la communauté internationale n'est pas encore parvenue à une définition définitive du concept de mondialisation. Il est pourtant reconnu qu'il s'agit d'un processus irréversible comportant des avantages mais aussi des risques. Les incidences de la mondialisation ne se limitent pas aux aspects économiques mais touchent aussi les aspects politique, social et culturel. Les pays en développement rencontrent des obstacles dans le processus d'adaptation à la mondialisation qui découlent notamment des problèmes structurels de l'économie mondiale qui se manifestent par l'instabilité du marché des capitaux à court terme où circulent des sommes bien supérieures aux activités réelles de production. Les obstacles découlent également de la détérioration continue des termes de l'échange due à la chute des produits de base et des matières premières et de la crise de la dette extérieure, y compris celle du secteur privé. La faiblesse des infrastructures et des législations bancaires vient compliquer davantage la tâche de même que le niveau peu élevé de l'épargne domestique. De plus, il faut bien constater l'existence, dans les pays en développement, de taux de change inefficaces comme il faut mettre l'accent sur le fait que les investissements directs étrangers ne s'acheminent que vers un nombre limité de pays.

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La résistance sociale à la mondialisation explique aussi pour une large part le manque d'adaptation des pays en développement. Il revient donc à ces pays d'ajuster leurs économies afin de tirer parti de la mondialisation et d'accélérer les réformes en dépit de leur caractère douloureux. Si des études ont prouvé que les pays les plus libéraux réalisent des taux de développement supérieurs aux autres, il faut tout de même distinguer l'ouverture aux marchés réels et l'ouverture aux marchés financiers.

La libéralisation de l'économie est nécessaire pour le marché réel, mais en ce qui concerne le marché financier, il faut, au préalable, l'existence d'un système bancaire. Les pays en développement, a poursuivi le représentant, doivent également créer des filets de sécurité sociale en vue de protéger les plus vulnérables. Dans ce contexte, le rôle des pays développés doit être d'aider les pays en développement à relever les défis de la mondialisation. Ces pays doivent donc s'engager à fournir l'APD au taux convenu par les Nations Unies; à appuyer les initiatives tendant à alléger le fardeau de la dette; à faciliter l'accès des marchés notamment aux produits agricoles; à élargir l'accès aux crédits des marchés financiers non spéculatifs et à des taux préférentiels pour combler les lacunes de l'épargne nationale; et à intensifier le transfert de technologie pour augmenter la productivité des secteurs économiques. Le représentant a conclu en plaidant pour la création d'un mécanisme international capable de faire face aux crises créées par l'instabilité du système actuel ainsi qu'à l'établissement d'un système de coopération multilatérale entre pays en développement et pays développés.

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