9873e séance – matin
CS/16013

Conseil de sécurité: le point sur la situation au Yémen

(Le résumé complet de la réunion sera disponible ultérieurement.)

Le Conseil de sécurité examine, ce matin, la situation au Yémen. 

Il entendra à cette occasion les exposés de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, et du Coordonnateur des secours d’urgence, M. Thomas Fletcher.  Un représentant de la société civile interviendra également. 

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La situation au Moyen-Orient

Exposé

M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a commencé par rendre hommage aux musulmans du monde entier, qui célèbrent le mois sacré de ramadan, et notamment « les familles de nombre de nos collègues détenus de façon arbitraire par Ansar Allah ».  Il a réitéré son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus.  Depuis plus de 10 ans que dure ce conflit, les souffrances accablantes que subissent les Yéménites ne font que s’aggraver, a rappelé le haut fonctionnaire: le PIB par habitant a diminué de plus de moitié; les salaires des fonctionnaires des zones contrôlées par Ansar Allah ne sont régulièrement pas versés à temps ou en totalité depuis 2018; tandis que les fonctionnaires des zones contrôlées par le Gouvernement yéménite sont également confrontés à des retards dans le paiement de leurs salaires.  En outre, le rial yéménite dans les zones contrôlées par le Gouvernement a chuté de 50% l’an dernier, faisant flamber les prix des produits de base.  En conséquence, la pauvreté a augmenté dans tout le pays. 

Au cours des derniers mois, a rappelé l’Envoyé spécial, nous avons assisté à une escalade de la rhétorique des parties au conflit, qui multiplie les effets d’annonce d’une confrontation militaire.  « Nous ne devons pas permettre que cela se produise », a-t-il plaidé.  « Les messages contradictoires et le discours d’escalade peuvent avoir de réelles conséquences, approfondissant la méfiance et nourrissant les tensions à un moment où la désescalade est cruciale. »

Bien qu’aucune opération terrestre à grande échelle n’ait été menée au Yémen depuis la trêve négociée par l’ONU en avril 2022, l’activité militaire s’y poursuit, a précisé M. Grundberg.  Il s’est dit préoccupé par les récentes informations faisant état de bombardements, d’attaques de drones, de tentatives d’infiltration et de campagnes de mobilisation, observés à Mareb ainsi qu’à Jaouf, Chaboua et Taëz.  Aussi a-t-il réitéré son appel aux parties pour qu’elles s’abstiennent de toute menace militaire et de toute mesure de rétorsion qui risqueraient de replonger le Yémen dans un conflit généralisé dont les civils paieraient à nouveau le prix. 

L’Envoyé spécial a dit poursuivre sans relâche le dialogue avec les parties yéménites et internationales, en recueillant activement des points de vue et des idées sur la voie à suivre, « malgré d’énormes défis ».  Pour régler le conflit au Yémen, il faudra relever trois défis, a-t-il estimé.  Tout d’abord, les parties devront s’entendre sur un cessez-le-feu national et sur un mécanisme pour le mettre en œuvre.  Elles devront également faire des concessions difficiles mais nécessaires et convenir d’un compromis, notamment sur la situation économique difficile du pays.  Enfin, il faudra un processus politique incluant un large éventail de Yéménites pour que ce conflit soit réglé une fois pour toutes. 

L’environnement pour que cela se produise doit être porteur, a expliqué l’Envoyé spécial.  Au cours du mois dernier, nous avons constaté la cessation continue des attaques d’Ansar Allah contre des navires en mer Rouge et des cibles en Israël.  « C’est positif, mais comme le Conseil ne le sait que trop bien, les environnements propices à la paix peuvent être fragiles et éphémères », a-t-il prévenu. 

M. Grundberg a ensuite abordé la question de la mise en œuvre de la désignation américaine d’Ansar Allah comme organisation terroriste étrangère, qui est en cours.  « Bien que toutes les ramifications de cette mesure restent à déterminer, je réitère l’importance de protéger nos efforts pour faire avancer un règlement pacifique au Yémen », a-t-il insisté, jugeant essentiel de préserver l’espace de médiation dont disposent les Yéménites sous les auspices de l’ONU. 

Après avoir salué le travail sans relâche des femmes yéménites pour faire avancer la paix, M. Grunberg a souligné que la trajectoire actuelle du Yémen est profondément préoccupante, alors que la crainte d’un retour à un conflit généralisé est palpable.  Quelle que soit l’évolution des prochaines semaines et des prochains mois, son Bureau reste déterminé à réunir les parties pour mettre fin à ce conflit, a-t-il assuré.

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