En cours au Siège de l'ONU

9846e séance - après-midi
CS/15975

Conseil de sécurité: la situation des enfants à Gaza au cœur des préoccupations

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies et des contraintes horaires qui en résultent, l’intégralité du communiqué sera publiée ultérieurement)

Le Conseil de sécurité, qui se réunissait cet après-midi à la demande de la Fédération de Russie, a fait le point sur la situation des enfants dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, avec l’éclairage de deux intervenants. 

Si M. Tom Fletcher, Coordonnateur des secours d’urgence, s’est réjoui de l’afflux massif d’aide humanitaire qui a suivi le cessez-le-feu, il a rappelé les besoins immenses à Gaza, où 17 000 enfants sont séparés de leurs familles, et en Cisjordanie, qui enregistre depuis octobre 2023 des records en termes de victimes et de déplacements.  

De son côté, Mme Bisan Nateel, membre de l’ONG Tamer Institute for Community, organisation qui s’occupe des enfants de Gaza à des fins récréatives, a témoigné que tous les lieux de l’enclave sont devenus invivables.  Grand nombre de participants ont espéré que les enfants profiteront du cessez-le-feu pour retourner à l’école et renouer avec une vie normale. 

 

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LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Exposés

M. TOM FLETCHER, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, s’est réjoui d’avoir une rare occasion de mettre en lumière des développements positifs dans un contexte de besoins humanitaires catastrophiques à Gaza.  En effet, a-t-il constaté, le cessez-le-feu y a permis un afflux massif d’aide humanitaire. « Nous pouvons sauver davantage de vies si toutes les parties continuent de respecter cet accord », a encouragé le haut fonctionnaire. 

Il a toutefois rappelé avec effroi qu’au cours des 15 derniers mois, des enfants ont été tués, affamés ou sont morts de froid.  Ils ont été mutilés, rendus orphelins ou séparés de leurs familles.  Selon des estimations, plus de 17 000 enfants sont séparés de leurs familles à Gaza. Certains sont morts avant leur premier souffle, périssant en même temps que leur mère lors de l’accouchement.  Quelque 150 000 femmes enceintes et jeunes mères ont un besoin désespéré de services de santé, a encore décrit M. Fletcher. 

De plus, les enfants ont perdu leurs écoles et leur système d’éducation.  Ils souffrent de maladies chroniques et ils sont nombreux à avoir subi des violences sexuelles.  Les filles, confrontées à l’absence de soins menstruels, ont été laissées à leur sort.  Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), un million d’enfants ont besoin d’un soutien en santé mentale et d’une aide psychosociale pour traiter des dépressions, de l’anxiété et des pensées suicidaires.  C’est dans ce contexte d’horreur et dans le cadre du cessez-le-feu que l’ONU et ses partenaires ont pu intensifier leurs réponses à travers la bande de Gaza, a poursuivi le haut responsable en se félicitant de l’accès humanitaire sûr et sans entrave, de l’absence d’hostilités et de la quasi-disparition des pillages. 

Il a appelé à un soutien collectif pour maintenir un afflux élevé d’aide humanitaire à Gaza, où plus de 2 millions de personnes en dépendent.  En outre, M. Fletcher a demandé de garder à l’esprit la situation en Cisjordanie qui enregistre depuis octobre 2023 des niveaux records de victimes, de déplacements et de restrictions d’accès humanitaire.  Ces tendances se sont malheureusement intensifiées depuis l’annonce du cessez-le-feu, a-t-il signalé en parlant d’attaques de villages palestiniens par des colons qui incendient maisons et biens. Les restrictions de mouvement accrues entravent de plus l’accès des Palestiniens aux services de base et à leurs moyens de subsistance.  Le Secrétaire général adjoint a aussi alerté sur des détentions en masse dans toute la Cisjordanie.  Il a dit être préoccupé par la situation à Jénine où une opération militaire israélienne a entraîné des pertes humaines et d’importantes destructions d’infrastructures. 

Avant de conclure, M. Fletcher a fait trois demandes, en premier de maintenir le cessez-le-feu coûte que coûte.  Ensuite, de veiller au respect du droit international dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé.  Enfin, de répondre à l’appel humanitaire éclair de 4,07 milliards de dollars pour 2025. « Les enfants de Gaza ne sont pas des dommages collatéraux.  Ils méritent, comme tous les enfants du monde, sécurité, éducation et espoir.  Nous devons être présents pour eux », a encore exhorté le Coordonnateur des secoures d’urgence. 

Mme BISAN NATEEL, membre de l’ONG Tamer Institute for Community Education, a indiqué que son organisation travaille auprès des enfants de Gaza à des fins récréatives.  Tous les lieux à Gaza sont devenus invivables, a-t-elle témoigné.  « La guerre a changé la vie à Gaza. »  Les enfants de l’enclave avaient des rêves simples, ils voulaient se nourrir, s’amuser, aller à l’école, a expliqué l’intervenante. Ils ne pouvaient rien comprendre à la menace existentielle qui pesaient sur eux.  Ils n’ont pas pu trouver les mots pour décrire ce qu’ils ont vu lorsqu’ils sont parvenus en zone sûre, a expliqué Mme Nateel. 

Elle a évoqué les nombreux enfants tués, blessés ou devenus orphelins.  « Essayez d’imaginer les souffrances endurées par nos enfants, qui ont oublié ce qu’est une vie normale, ce qu’est être humain. » Elle a espéré que les enfants profiteront du cessez-le-feu pour retourner à l’école et renouer avec une vie normale.  Le premier de leurs droits, celui qui a été violé, c’est le droit à la vie, a-t-elle dénoncé, ajoutant avoir elle-même perdu la notion du temps pendant cette guerre. Après plus de 470 jours de pilonnage, elle a espéré que ce droit à la vie sera restauré et que les enfants pourront vivre leur enfance, sans soldats autour d’eux.  « Nous avons tant perdu dans cette guerre », a-t-elle conclu. 

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