En cours au Siège de l'ONU

9840e séance – après-midi    
CS/15969

Conseil de sécurité: Israël appelé à se retirer du territoire libanais et de la zone tampon du Golan syrien

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies et des contraintes horaires qui en résultent, l’intégralité du communiqué sera publiée ultérieurement)

 

En examinant cet après-midi la situation au Moyen-Orient, dans le cadre des activités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), des appels ont été lancés à Israël pour qu’il respecte le droit international et les accords applicables. 

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a ainsi demandé aux Forces de défense israéliennes de se retirer du territoire libanais sans délai, tandis que le général de division Patrick Gauchat, chef d’état-major de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), a rappelé à Israël que sa présence et ses actions dans la zone tampon du plateau du Golan violent l’Accord sur le désengagement des forces israéliennes et syriennes de 1974.  

Il est crucial que les trois opérations de l’ONU puissent mettre en œuvre leurs mandats sans entrave, ont plus généralement souhaité les délégations. 

 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Exposés

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. JEAN-PIERRE LACROIX, a fait le point sur la situation de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), alors qu’il se trouve actuellement sur place au Liban avec le Secrétaire général.  Il a confirmé que la cessation des hostilités entre le Liban et Israël, bien que fragile, continue de tenir. 

M. Lacroix a dit s’être rendu dans la zone d’opérations de la FINUL et avoir rencontré l’Armée libanaise et le Premier Ministre intérimaire à Beyrouth.  Selon ses observations, les autorités libanaises semblent déterminées à respecter les engagements qu’elles ont pris dans le cadre de la cessation des hostilités et de la résolution 1701 (2006).  Pour leur part, les Nations Unies, y compris la FINUL, sont absolument déterminées à soutenir les parties à cet égard, leur a-t-il assuré. 

Au 15 janvier, l’Armée libanaise s’est déployée sur 93 sites au sud du fleuve Litani avec l’aide de la FINUL, a poursuivi M. Lacroix.  Faisant état du plan visant à envoyer 6 000 soldats supplémentaires au sud du Litani, il a indiqué que l’Armée libanaise avait déployé 262 nouvelles recrues dans ce secteur, tandis que 673 autres recrues sont en cours de formation.  À cela devrait s’ajouter 600 autres personnes qui font l’objet d’un examen préalable au recrutement. 

Pour faciliter une coordination plus étroite avec l’Armée libanaise, la FINUL a posté un officier de liaison au quartier général de l’Armée libanaise pour le secteur sud du Litani, a indiqué M. Lacroix qui a vu dans ces capacités supplémentaires dans le sud, et dans l’engagement renouvelé de l’Armée libanaise à remplir ses obligations au titre de la résolution 1701, le signe d’une collaboration encore meilleure avec la FINUL à l’avenir.

La poursuite du déploiement de l’Armée libanaise est toutefois subordonnée au retrait préalable des Forces de défense israéliennes (FDI), a-t-il noté.  Quoique encouragé d’apprendre qu’un plan de retrait des FDI et de déploiement de l’Armée libanaise, soigneusement échelonné, a été présenté lors de la réunion du mécanisme de cessation des hostilités, le 6 janvier, le Secrétaire général adjoint a constaté qu’à 10 jours de la fin de la période de 60 jours prévue pour le retrait des forces israéliennes du Liban, les démolitions israéliennes de tunnels, de bâtiments et de terres agricoles se poursuivent, tout comme des frappes aériennes et des violations de l’espace aérien libanais.  Il a demandé aux FDI de se retirer du territoire libanais sans délai, avant la fin de la période prévue. 

L’année écoulée a clairement démontré la présence importante de personnel armé, de biens et d’armes non autorisés liés au Hezbollah et à d’autres groupes armés non étatiques au sud du Litani, a concédé le haut responsable.  Encouragé de constater que l’Armée libanaise a fait preuve d’une plus grande détermination dans la lutte contre ces groupes au cours des dernières semaines, M. Lacroix a précisé que la FINUL a elle-même localisé 116 caches d’armes et de munitions, notamment des lance-grenades propulsés par fusée, des roquettes, des mines antichars et des fusils.  Il est essentiel que les autorités libanaises continuent d’agir de la sorte, a insisté M. Lacroix, ajoutant que le Secrétaire général soulignera ce point lors de ses réunions, à Beyrouth demain, avec le Président de la République nouvellement élu, le Président du Parlement et le Premier Ministre intérimaire. 

Dans le même temps, la FINUL a ajusté et intensifié ses activités opérationnelles pour soutenir la cessation des hostilités, en mettant notamment l’accent sur le déminage, la neutralisation des munitions non explosées et l’ingénierie afin de dégager les routes dans les zones où la situation en matière de sécurité le permet.  Elle s’efforcera d’utiliser des technologies pour renforcer sa capacité de surveillance le long de la Ligne bleue et dans l’ensemble de sa zone d’opérations, et compte sur l’acceptation par les parties du recours à ces technologies. Cela témoignerait de leur engagement continu à faire respecter la cessation des hostilités et à prendre des mesures concrètes en vue de la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701, a argué M. Lacroix. 

En attendant, sept semaines après l’entrée en vigueur de la cessation des hostilités, la plupart des contingents de la mission restent confinés à leur base et doivent parfois s’abriter dans des bunkers en raison d’activités militaires des FDI à proximité ou à leur demande.  La mission a protesté contre toutes les restrictions de mouvement imposées aux parties, a signalé M. Lacroix en disant vouloir insister sur ce point lors de ses réunions avec les responsables libanais cette semaine.  Mais il a assuré que, malgré ces difficultés, la mission augmente le nombre et l’intensité de ses opérations.

L’élection d’un nouveau président au Liban et la désignation d’un premier ministre sont des étapes importantes vers le renforcement des institutions de l’État et l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais, a-t-il enfin relevé.  À cet égard, le soutien politique et matériel sans équivoque des autorités libanaises au déploiement renforcé de l’Armée libanaise au sud du fleuve Litani, de même que leur soutien continu aux actions de la FINUL, sera vital selon le Secrétaire général adjoint qui a conclu en appelant la communauté internationale à renouveler son soutien à ces efforts.

Le général de division PATRICK GAUCHAT, chef de mission et chef d’état-major de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), a détaillé les conséquences de la chute du gouvernement Assad pour les activités de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), la liaison avec la Syrie étant affectée.  La Force est en train d’œuvrer à l’établissement de canaux de communication stables avec les autorités de transition, a-t-il dit, tout en notant l’engagement desdites autorités en faveur de l’Accord de dégagement des forces de 1974.  Le personnel de la Force continue d’occuper les positions tenues avant décembre 2024 et s’acquitte de ses tâches, y compris la surveillance de la ligne de cessez-le-feu et la conduite de patrouilles dans la zone de séparation, où les forces israéliennes demeurent présentes.  Ces forces se sont d’ailleurs attelées à un travail de construction dans cette zone avec du matériel lourd, a-t-il signalé en mentionnant aussi le matériel de communication qu’elles y placent.  Il a précisé avoir informé Israël que sa présence et ses actions dans la zone de séparation constituent des violations de l’Accord précité.  « Cet accord entre Israël et la Syrie est en effet toujours valide. »  De plus, les mouvements du personnel onusien sont entravés par la présence des forces israéliennes et des obstacles qu’elles opposent, a-t-il protesté.

Le général de division a précisé que les résidents de la zone se sont rapprochés de la Force pour demander le retrait des forces israéliennes et le démantèlement des barrages routiers.  Il a fait état d’échanges positifs avec les autorités israéliennes en vue de remédier à ces difficultés.  « Il est capital que les soldats de la paix puissent s’acquitter de leur mandat sans obstruction. »  Aucune force militaire autre que la FNUOD ne doit être présente dans la zone de séparation, a-t-il tranché.  « Il est impératif que toutes les parties s’acquittent de leurs obligations en vertu de l’accord de 1974 et préservent la stabilité du Golan. »  En conclusion, il a demandé que la Force soit dotée des moyens nécessaires à l’exécution de son mandat, avant de rendre hommage au général de brigade Jha décédé le 23 décembre dernier dans l’exercice de ses fonctions de commandant adjoint de la Force.

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