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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 mai 2024

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Territoire palestinien occupé

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ne cesse de prévenir des conséquences potentiellement dévastatrices d’une opération terrestre à Rafah. 

Les ordres d’évacuation publiés aujourd’hui dans l’est de Rafah ne peuvent qu’aggraver les souffrances des civils.  Ils ont reçu l’ordre de partir pour Al-Mawasi, déjà bondé, dans l’insécurité et sans services essentiels. 

Une évacuation de cette ampleur est impossible à effectuer en toute sécurité.  L’OCHA dit que la zone de Rafah concernée par les ordres d’évacuation couvre plus de 30 kilomètres carrés. 

Neuf sites abritent des déplacés dans une zone qui a aussi trois cliniques et six entrepôts. 

À ce jour, plus des trois-quarts de la bande de Gaza sont concernés par les ordres d’évacuation.  Toute escalade des hostilités due à une incursion à Rafah pousserait les habitants et les déplacés à un point de rupture.

L’UNICEF dit que les enfants représentent la moitié des plus d’un million de personnes à Rafah. 

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Fonds plaide pour que les enfants ne soient pas déplacés de force, ajoutant qu’il n’existe aucun endroit sûr.  L’UNICEF ajoute que les couloirs d’évacuation potentiels sont probablement minés et tapissés d’engins non explosés alors que les abris et les services dans les zones de réinstallation sont probablement limités. 

Dans une guerre, il existe une obligation de protéger les civils et un moyen fondamental de le faire est de laisser les civils aller vers des endroits plus sûrs.  Mais ils doivent avoir le temps de partir, pour emprunter des routes sécurisées et avoir un endroit où aller.

Et surtout il faut pouvoir répondre à leurs besoins et ils doivent avoir la possibilité de rentrer chez eux quand les circonstances le permettent. 

L’ONU ne participe pas aux évacuations involontaires ou à l’établissement de zones pour déplacés dans le sud de Gaza. 

L’ONU n’a cessé de le dire: toute opération à Rafah va pousser une opération humanitaire déjà fragile à un point de rupture. 

Jusqu’à aujourd’hui, le carburant acheminé à Gaza passe par le point de passage de Rafah.  Toute interruption conduirait à la suspension du travail humanitaire. 

S’agissant de la fermeture d’Al-Jazira en Israël, l’ONU s’élève contre toute décision contraire à la liberté de la presse.  Une presse libre est un service précieux pour informer et impliquer le public. 

Yémen 

Dans une déclaration conjointe, plus de 190 organisations, dont des agences de l’ONU, plaident pour une aide aux plus de 18 millions de personnes dans le besoin au Yémen, prévenant que l’appel humanitaire de cette année n’est financé qu’à 16%, soit 400 millions de dollars reçus sur les 2,7 milliards demandés. 

Malgré les progrès d’accès et de financement, l’ONU et ses partenaires continuent d’apporter de l’aide à des millions de personnes par mois. 

Le groupe note que la sixième réunion des responsables sur le Yémen a lieu demain à Bruxelles.  Elle sera une occasion essentielle de galvaniser davantage de soutien pour pouvoir s’attaquer à la crise croissante dans le pays. 

Afrique de l’Est/Inondations 

L’OCHA indique que près de 750 000 personnes sont touchées et que 234 000 d’entre elles ont dû fuir de chez elles.

En Somalie, plus de 160 000 personnes ont été touchées et l’on compte plus de 37 000 déplacées et réinstallées.  Sept enfants ont été tués depuis le 19 avril. Ce sont les États d’Hirshabelle, de Jubaland et du sud-ouest qui sont les plus touchés. 

Les agences humanitaires et les autorités ont apporté des vivres, de l’eau, du matériel d’assainissement, des abris et une aide médicale à plus de 70 000 personnes. 

Quelque 50 navires ont été mobilisés pour fournir de l’aide ou évacuer les gens qui peuvent être isolées par les inondations. 

Selon les estimations, les pluies et les inondations pourraient toucher au moins 770 000 personnes en Somalie.

Les pluies vont probablement aggraver l’épidémie de choléra dans le pays. 

Au Kenya, au moins 229 personnes ont perdu la vie et plus de 285 000 autres sont touchées dans tout le pays, selon les autorités locales. 

L’ONU et ses partenaires, qui contribuent à la réponse du Gouvernement, ont distribué de l’eau et une aide à l’assainissement à plus de 126 000 personnes; des vivres et de l’argent liquide à 31 000 personnes; des soins médicaux à plus de 5 000 et un appui au logement à 26 000 personnes. 

Au Burundi, les pluies torrentielles et la montée des eaux du lac Tanganyika ont touché près de 180 000 personnes depuis le mois de janvier.  Le secteur agricole est lourdement touché.  Un plan de réponse aux inondations visant la collecte d’une somme de 25 millions de dollars est en cours de finalisation pour apporter de l’aide à 300 000 personnes. 

Les partenaires fournissent des soins de santé, de l’eau potable, des bâches et un soutien psychosocial.

En République-Unie de Tanzanie, le Gouvernement et les partenaires de l’ONU ont déployé des équipes de secours et de recherche et distribué des vivres, des matelas, des moustiquaires et des tentes aux gens touchés par les inondations. 

Enfin au Rwanda, les lourdes pluies et les inondations ont tué et blessé des dizaines de personnes et endommagé des routes, des ponts et des centaines d’habitations.  Le Gouvernement et les partenaires humanitaires participent aux efforts d’évacuation et d’aide.

Zambie

Le pays ne souffre pas des inondations mais de la sécheresse.  L’ONU et ses partenaires ont lancé un appel hier pour mobiliser des ressources, après que le Gouvernement a déclaré une catastrophe nationale, à la fin du mois de février. 

L’appel, qui vise à collecter la somme de 228 millions de dollars, devrait assurer une aide à 4,6 millions de personnes entre les mois de mai et de décembre de cette année. 

La Zambie vit sa saison agricole la plus sèche depuis plus de 40 ans, ce qui a causé la perte des récoltes, une augmentation du nombre de têtes de bétail mortes et une aggravation de la pauvreté. Près de la moitié des 2 millions d’hectares des plantations de maïs ont été détruits par la sécheresse et selon les autorités, la production de céréales devrait chuter de près de 50% cette année. 

Plus de 9 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont en situation d’insécurité alimentaire et ont besoin d’une aide humanitaire, selon le Gouvernement.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a ponctionné le Fonds central pour les interventions d’urgence d’une somme de 13,5 millions au mois d’avril dernier pour contribuer à la réponse à une sécheresse déclenchée par El Niño en Afrique australe. 

La somme de 5,5 millions de dollars est allée en Zambie, en plus d’une affectation précédente de 2,5 millions.

République centrafricaine

La Mission des Nations Unies ((MINUSCA) a intensifié ses activités dans la préfecture du Haut-Mbomou, pour améliorer la protection des civils, établir un environnement sûr et faciliter la distribution de l’aide humanitaire, grâce au renforcement de sa présence dans la région. Les activités de la MINUSCA contribueront aussi à ses programmes de réduction de la violence communautaire et faciliteront le déploiement des autorités nationales dans d’autres localités de la préfecture, tout en continuant à appuyer les projets d’infrastructures, dont la réparation des points, afin d’accroître le nombre des patrouilles pour renforcer la protection et élargir l’espace humanitaire.  À Obo, par exemple, la MINUSCA contribue aux efforts de réduction de la violence communautaire au profit de plus de 300 bénéficiaires, grâce à des opportunités d’emploi.  Le déploiement de la MINUSCA dans la région illustre son engagement à protéger les civils et à stabiliser les zones de conflit dans le pays.

Souvenir et réconciliation 

La commémoration de la Journée du souvenir et de la réconciliation en l’honneur des morts de la Seconde Guerre mondiale a ceci de particulier qu’elle se déroule sur deux jours, à savoir aujourd’hui et demain.

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