Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 19 janvier 2024
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général doit bientôt atterrir en Ouganda, où il doit, ce week-end, participer à deux sommets: le premier, du Mouvement des pays non alignés, et le second, du Groupe des 77 et la Chine. Il doit participer à des réunions bilatérales, notamment avec la Vice-Présidente du Viet Nam, Mme Võ Thị Ánh Xuân, le Vice-Président de la Tanzanie, M. Phillip Isdor Mpango et le Président de l’Ouganda, M. Yoweri Museveni.
Gaza
Les ressources en eau diminuent chaque jour à Gaza. La capacité des puits est désormais à un dixième du niveau d’avant l’escalade des hostilités. Elle est de 21 000 mètres cubes par jour, contre 255 000 mètres cubes avant le 7 octobre. L’eau de ces puits ne satisfait pas aux normes environnementales. Elle est saumâtre et salée.
L’eau provenant des canalisations exploitées par Israël était la meilleure source d’eau potable avant les hostilités. Mais à l’heure actuelle, une seule de ces trois sources d’approvisionnement, celle de Bani Said, est en fonctionnement. Elle produit moins de la moitié des ressources en eau qui seraient disponibles si les trois sources étaient opérationnelles. Par ailleurs, l’eau produite à court terme par des usines de dessalement ne représente que 7% du niveau d’avant la crise. Les kits d’analyse de l’eau et le chlore pour traiter l’eau à Gaza ne sont pas disponibles, en raison des restrictions à l’importation d’articles essentiels. L’accumulation de déchets solides et fécaux, aggravée par les pluies et les inondations, constitue également une menace grave pour la santé et l’environnement. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale déjà 152 000 cas de diarrhée – dont plus de la moitié concernent des enfants de moins de 5 ans. L’incapacité de chlorer l’eau afin de tuer les bactéries aggrave une situation déjà préoccupante.
Selon l’OMS, il y aurait une toilette pour 500 personnes, certains abris en étant dépourvus. Plus de 2 000 personnes sont parfois contraintes de ne se doucher qu’une seule fois. Le manque de toilettes et de services d’assainissement contraint les gens à déféquer en plein air, augmentant ainsi les risques d’épidémies. La perturbation des activités de vaccination habituelles, ainsi que le manque de médicaments pour traiter les maladies transmissibles, augmentent encore le risque de propagation des maladies. De nombreuses personnes n’ayant pas accès aux établissements de santé échappent à tout diagnostic, ce qui laisse à penser que la situation pourrait être plus grave encore. Les systèmes de surveillance et de détection habituelles ne fonctionnent pas actuellement, aggravant les menaces à la santé publique.
L’OMS, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et le Ministère de la santé de Gaza s’attellent à renforcer le système de surveillance des maladies dans les abris et les établissements de santé. Les restrictions israéliennes aux importations d’équipements essentiels –y compris les appareils de communication– compromettent gravement la sécurité et l’efficacité des opérations d’aide dans Gaza. Dans le nord, l’ONU et ses partenaires essayent d’accroître les livraisons humanitaires, mais les refus d’accès opposés par l’armée israélienne empêchent toute augmentation d’ampleur. Sur les 29 missions prévues pour les deux premières semaines de janvier, seules sept ont pu être réalisées entièrement ou partiellement.
Femmes de Gaza
Selon le dernier rapport de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), intitulé « Gender Alert: The Gendered Impact of the Crisis in Gaza », les femmes et les filles de Gaza continuent de perdre la vie et d’être confrontées à des niveaux catastrophiques de besoins humanitaires. Le rapport indique que, sur les plus de 23 200 Palestiniens tués dans l’enclave, environ 16 000 étaient des femmes ou des enfants. Environ 70% des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants, deux mères mourant à chaque heure qui passe depuis le début de la crise.
ONU-Femmes estime qu’au moins 3 000 femmes sont devenues veuves et chefs de famille, avec un besoin urgent de protection et d’aide alimentaire, et qu’au moins 10 000 enfants ont perdu leur père. Dans ce contexte, de plus en plus de femmes craignent que les familles n’aient recours à des mécanismes de survie désespérés, notamment le mariage précoce.
Liban
L’équipe de l’ONU au Liban a apporté un appui au Gouvernement dans ses efforts de préparation et de réponse nationale après des mois de perturbations à la Ligne bleue. Depuis la semaine dernière, plus de 82 000 personnes ont été déplacées et ont besoin d’une aide d’urgence.
L’équipe des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire, M. Imran Riza, ainsi que ses partenaires humanitaires, ont fourni à ce jour 61 000 articles de première nécessité, 28 000 vêtements, 241 000 repas quotidiens et près de 8 300 colis alimentaires aux personnes déplacées vivant dans des abris collectifs et à celles qui sont hébergées dans des communautés d’accueil au Liban.
En outre, environ 60 000 personnes ont reçu une aide alimentaire ponctuelle en espèces, et plus de 1 700 enfants ont bénéficié d’une aide nutritionnelle.
L’équipe de l’ONU et ses partenaires continuent d’intensifier leur réponse, mais il reste encore beaucoup à faire. Le conflit a causé des dommages considérables aux moyens de subsistance de la population, entravé l’éducation des enfants et posé des problèmes d’accès humanitaire, en particulier, le long de la Ligne bleue.
Haïti
S’agissant d’Haïti, le Plan de réponse humanitaire pour cette année vient d’être publié en ligne. Il prévoit 674 millions de dollars pour venir en aide à 3,6 millions de personnes dans le pays.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) prévient que la situation humanitaire en Haïti continue de se détériorer, obligeant les civils à faire des choix impossibles pour leur survie. Le simple fait de sortir de chez eux expose les Haïtiens à une série de menaces, dont la violence sexuelle et sexiste.
L’escalade de la violence au Cap-Haïtien, aux Gonaïves, à Ouanaminthe, aux Cayes et dans les zones situées autour de la capitale, Port-au-Prince, continue de perturber les activités quotidiennes et d’entraver toute tentative d’opération humanitaire. À Mariani, au sud de Port-au-Prince, la violence des gangs a rendu l’accès au sud d’Haïti presque impossible.
La communauté humanitaire appelle toutes les parties à mettre un terme immédiat à la violence, à permettre un accès sûr à toutes les régions du pays et à respecter les droits humains et les principes humanitaires.
Zambie
L’équipe de pays des Nations Unies en Zambie informe qu’une épidémie de choléra sans précédent a tué plus de 400 personnes, avec plus de 11 000 cas suspects de la maladie, et ce, au cours des trois derniers mois seulement. L’équipe, qui est dirigée par la Coordonnatrice résidente Beatrice Mutali, aide le Gouvernement zambien à contenir la maladie et à éviter une nouvelle propagation. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont fourni 1,7 million de vaccins, déployé 26 experts et débloqué plus de 600 000 dollars pour soutenir la réponse du Gouvernement au choléra. Ils ont également fourni 320 000 sachets de solution de réhydratation orale, près de 6 000 kits de tests ainsi que du chlore, du savon et des équipements de protection individuelle.
Nomination
Le Bureau de la coordination des activités de développement fait savoir que le Secrétaire général a nommé Mme Bérangère Boëll-Yousfi, de la France, au poste de Coordonnatrice résidente aux Émirats arabes unis. Cela fait suite à l’accord du Gouvernement hôte.
Forte de plus de 20 ans d’expérience dans le développement international et la coopération humanitaire, Mme Boëll-Yousfi rejoint une cohorte de coordonnateurs résidents qui aident les pays à renforcer leurs engagements en faveur des objectifs de développement durable. Elle prend ses fonctions demain et l’ONU la félicite.
Tourisme international
L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a annoncé aujourd’hui que le tourisme international a terminé l’année dernière à 88% des niveaux d’avant la pandémie, avec environ 1,3 milliard d’arrivées internationales. Selon l’OMT, le tourisme international devrait cette année retrouver pleinement ses niveaux d’avant la pandémie, les premières estimations faisant état d’une croissance de 2% par rapport aux niveaux de 2019.