En cours au Siège de l'ONU

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La coopération pour un ordre mondial plus juste au cœur de la présidence russe du Conseil de sécurité pour le mois de juillet

Le Représentant permanent de la Fédération de Russie, M. Vassily A. Nebenzia, a indiqué, cet après-midi, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York, que la coopération internationale et la coopération entre l’ONU et les organisations régionales seront au cœur des travaux de sa présidence du Conseil de sécurité pour ce mois de juillet. Il a été abondamment interrogé sur les situations en Ukraine et en République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Le temps fort de la présidence russe sera incontestablement le débat public du 16 juillet sur la coopération internationale pour un ordre mondial plus juste, démocratique et durable.  Le représentant russe a indiqué que d’autres centres de pouvoir, tels que la Chine, sont en train d’émerger et qu’ils doivent être reconnus comme tels par les pays occidentaux, déplorant que les États-Unis accusent la Chine dès qu’ils prennent la parole au Conseil. 

« C’est un combat entre l’ancien et le nouveau », a-t-il affirmé, pointant en outre la sous-représentation de l’Afrique au sein du Conseil alors que « l’Occident collectif » est surreprésenté.  Selon M. Nebenzia, ce débat permettra de définir les contours de la sécurité collective mondiale, « étant entendu que cette sécurité ne peut être instaurée aux dépens de certains pays ».

Le débat du 19 juillet portera quant à lui sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, en particulier l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC); la Communauté d’États indépendants (CEI) et l’Organisation de coopération de Shanghai.  Ces trois organisations abattent un travail important qui n’est pas assez reconnu à l’ONU, a jugé le représentant.

La situation au Moyen-Orient sera l’autre axe majeur de la présidence russe.   La Coordonnatrice de haut niveau de l’action humanitaire et de la reconstruction à Gaza, Mme Sigrid Kaag, s’exprimera le 2 juillet devant le Conseil, tandis qu’un débat public est prévu le 17 juillet. Cette réunion sera présidée par le Ministre des affaires étrangères de la Russie, M. Sergueï Lavrov, a précisé M. Nebenzia.

Le Conseil débattra ensuite de la situation politique et humanitaire en Syrie le 22 et du Yémen le 23.  Des consultations sur la situation au Liban sont prévues le 24 juillet.  Le Conseil se penchera sur la situation en Haïti le 3 juillet et la question de la Colombie le 11, tandis que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) sera au cœur de la séance du 8 juillet.  Une séance consacrée au Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) est prévue le 12.

Interrogé sur la situation en Ukraine, le représentant russe a mentionné un accord informel entre membres du Conseil, selon lequel les réunions sur l’Ukraine ne figurent pas dans le programme de travail prévisionnel du Conseil.  « Néanmoins, chaque membre peut en demander la tenue. »

Le représentant a ensuite déclaré que la crise en Ukraine aurait pu être réglée en avril 2022.  Nous étions très proches d’un accord à Istanbul mais des dirigeants occidentaux ont encouragé l’Ukraine à combattre la Russie, a-t-il déploré.  Il a assuré que son pays est prêt pour un règlement de ce conflit, à condition que la réalité sur le terrain soit dûment prise en compte.  « Le plan de paix de Zelenskyy ne peut être un point de départ. »

S’agissant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il a affirmé que le Groupe d’experts du Comité 1718 ne faisait qu’entériner des conclusions dirigées contre ce pays.  « Nous aurions préféré que ce groupe ne fasse pas de politique, mais c’est l’erreur qui a été commise », a-t-il affirmé, accusant ledit groupe d’avoir produit des rapports « franchement risibles » et d’être à l’origine de sa propre disparition.  « La Russie ne voulait pas la fin à tout prix de ce groupe d’experts. »

M. Nebenzia a également déclaré que la réunion du Conseil de vendredi dernier avait pour but de montrer du doigt la Russie et la RPDC.  « Le récent accord de coopération signé par nos deux pays ne prête pas le flanc aux critiques. »  Il a précisé que son pays et la Chine avaient présenté un projet de résolution en vue d’améliorer la situation humanitaire en RPDC.  Ce projet a été rejeté, a rappelé le délégué, en déplorant que cette dimension humanitaire reçoive moins d’attention que la question des sanctions.

Saluant ensuite le fait que les Taliban aient été invités aux pourparlers en cours à Doha, M. Nebenzia a appelé au respect des droits des femmes, en plaidant pour un engagement pragmatique des autorités de facto à Kaboul.  « Nous parlons bien sûr aux Taliban », a-t-il fait savoir, en rappelant que l’ambassade russe dans ce pays n’a jamais été fermée.

Le représentant a par ailleurs douté que les pourparlers en cours entre la Syrie et la Türkiye aboutissent à un quelconque résultat.  La Syrie est étouffée par les sanctions des pays occidentaux, a-t-il déclaré, en dénonçant ses conséquences pour la population.  Enfin, M. Nebenzia a indiqué que son pays ne considère pas le Hezbollah comme une organisation terroriste. 

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