En cours au Siège de l'ONU

Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires, Cinquième session
1re séance – matin
CD/3890

Reprise de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes de destruction massive dans un contexte régional « en ébullition »

La cinquième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive (ZEANMO) s’est ouverte, ce matin, au Siège des Nations Unies, à New York. 

Dans un message vidéo, le Secrétaire général de l’ONU a d’abord rappelé que l’idée d’une telle zone remonte à plusieurs décennies mais que « les conflits régionaux en cours qui font rage et les tensions qui atteignent un point d’ébullition » rendent la réalisation de cet objectif de plus en plus urgent. 

M. António Guterres a déclaré que, depuis plus d’un an, Gaza vit un cauchemar incessant qui menace d’engloutir toute la région et que, depuis des mois, le monde entier assiste, effrayé, à l’élargissement du conflit au Liban.  Après avoir souligné que rien ne peut justifier ni les actes de terrorisme odieux commis par le Hamas « et d’autres groupes » le 7 octobre 2023, ni la punition collective du peuple palestinien, le Secrétaire général a estimé que la communauté internationale devait se mobiliser pour un cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et le début d’un processus irréversible vers une solution à deux États. 

Pour l’heure, M. Guterres a invité les États participant à la Conférence à continuer d’œuvrer, comme ils le font depuis 2019, à l’instauration d’une sécurité véritable et durable au Moyen-Orient.  Le Pacte pour l’avenir adopté en septembre prévoit un nouvel engagement mondial visant à parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, chimiques et biologiques, a-t-il ajouté, indiquant que la création d’une ZEANMO constituerait une étape importante vers cet objectif commun. 

Dans sa déclaration d’ouverture, l’Ambassadeur de Mauritanie, Président élu par acclamation de la cinquième session de la Conférence, a salué la présence à ses côtés de Mme Izumi Nakamitsu, la Haute-Représentante adjointe pour les affaires de désarmement.  Il a mis l’accent sur l’aggravation de la « guerre d’Israël contre le peuple de Gaza et le Liban ».  Des morts par milliers, des millions de déplacés, une situation humanitaire indescriptible et un élargissement du conflit au Liban: notre conférence n’en est que plus importante dans pareil contexte, a déclaré avec gravité M. Sidi Mohamed Laghdaf. 

À propos de la session qui s’ouvre, M. Mohamed Laghdaf a pris l’engagement de construire sur les travaux des quatre sessions précédentes pour rapprocher les positions des États Membres autour des questions clefs à l’ordre du jour: les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, la vérification nucléaire et la coopération technique dans ces deux domaines.  Il a également indiqué que la présidence mauritanienne durerait seulement les cinq jours de la session, ce changement procédural ayant été approuvé pour permettre aux délégations de se concentrer sur l’examen approfondi des questions à l’ordre du jour.  La présidence suivante sera approuvée dès la fin de nos travaux, a-t-il annoncé. 

Après que la Conférence eut approuvé son ordre du jour et son programme de travail, M. Mohamed Laghdaf a assuré que les échanges seraient cette année plus inclusifs et ouverts encore que les années précédentes, puisque la Conférence a décidé d’inviter six nouvelles organisations non gouvernementales à assister, en qualité d’observatrices, aux séances publiques. 

« Faisons en sorte d’obtenir, ensemble, des résultats positifs sur la voie d’un instrument juridiquement contraignant! » a enfin lancé M. Mohamed Laghdaf. 

La Conférence tire son mandat de la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1995. 

Ce processus de négociation, auquel Israël refuse de participer, a été décidé en 2018 par l’Assemblée générale dans sa décision 73/546.  Celle-ci avait été adoptée par 88 voix contre 4 -dont Israël et les États-Unis- et 75 abstentions.  Par ce texte, l’Assemblée générale confiait au Secrétaire général le soin de convoquer la Conférence, dont la première session s’est tenue au Siège de l’Organisation, à New York, du 18 au 22 novembre 2019.  Les trois sessions suivantes ont également été tenues au Siège, en novembre 2021, 2022 et 2023, la pandémie de COVID-19 ayant empêché la tenue de toute conférence en 2020. 

La cinquième session de la Conférence devrait adopter son document final, vendredi 22 novembre. 

 

***NOUVEAU - Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.