En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session,
53e séance - après-midi
AG/12581

L’Assemblée générale crée le Compte pour la consolidation de la paix et décide d’organiser une réunion sur les menaces existentielles liées à l’élévation du niveau de la mer

L’Assemblée générale a décidé par consensus, cet après-midi, de créer le Compte pour la consolidation de la paix, un compte spécial pluriannuel destiné expressément au financement du Fonds pour la consolidation de la paix. 

En suivant les recommandations de sa Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, elle a approuvé en même temps une dotation d’un montant annuel de 50 millions de dollars qui sera financée au moyen de contributions statutaires et servira à financer ledit compte à compter du 1er janvier 2025.  Le texte précise que seront appliqués à la moitié de la dotation versée au Compte les taux de contribution utilisés pour le budget ordinaire, et à l’autre moitié, les taux en vigueur pour le financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Au cours de cette séance, l’Assemblée générale a également décidé, toujours par consensus, d’organiser une réunion de haut niveau sur les menaces existentielles liées à l’élévation du niveau de la mer, le 25 septembre 2024.

Dans une explication de position, les Tonga, qui s’exprimaient au nom Forum des îles du Pacifique, ont appelé à la prudence dans l’utilisation du terme « menace existentielle » de sorte à éviter de saper certains droits ou devoirs découlant du droit international en lien avec l’élévation du niveau de la mer causée par les changements climatiques. 

La délégation s’est en outre opposée à tout libellé qui laisserait à penser que l’élévation du niveau de la mer liée aux changements climatiques constitue une menace existentielle pour le statut juridique des zones maritimes, de l’État et de la souveraineté.  Par ailleurs, le document final devra être cohérent avec les déclarations adoptées par le Forum au sujet de l’élévation du niveau de la mer causée par les changements climatiques.

« Aucun effort ne doit être épargné pour sauvegarder l’inaliénabilité de la souveraineté et du statut d’État des États Membres concernés », a appuyé les Tuvalu qui, s’exprimant au nom de la Coalition for addressing Sea-level rise & its Existential Threats (C-SET), ont estimé que la menace due à l’élévation du niveau de la mer appelle à garantir la stabilité juridique des États Membres dont l’économie dépend de leurs zones maritimes.  Leur appartenance à l’ONU continuera malgré l’élévation du niveau de la mer, a fait valoir la délégation.

Les Tuvalu ont d’autre part plaidé pour une augmentation du financement climatique pour les petits États insulaires en développement et les communautés touchées, estimant urgent d’autonomiser et d’accélérer les solutions locales pour renforcer les capacités d’adaptation et la résilience des populations affectées. La délégation s’est également prononcée pour des partenariats solides afin de faire face aux effets néfastes de l’élévation du niveau de la mer, via la mise en commun des ressources, des connaissances et des technologies.  Les efforts doivent donner aux communautés touchées l’accès à des alertes précoces efficaces, garantir des choix éclairés et permettre des parcours d’adaptation positifs, a-t-elle souligné. 

El Salvador a demandé un examen éclairé de la question des menaces existentielles liées à l’élévation du niveau de la mer au sein de la Commission du droit international, exhortant à éviter les doublons. Pour le Samoa, la Sixième Commission chargée des questions juridiques est la boussole morale en ce qui concerne les menaces existentielles liées à l’élévation du niveau de la mer provoquée par les changements climatiques. 

« Plutôt que de rester les bras croisés et d’observer, l’Assemblée générale doit agir délibérément et en solidarité avec ceux qui sont en première ligne face à ce phénomène problématique », a souligné le Président de l’Assemblée générale qui s’est déclaré convaincu qu’ensemble, les États Membres peuvent progresser vers un résultat concret permettant de prévenir, de protéger et de résoudre les situations intenables résultant de l’élévation du niveau de la mer. 

M. Dennis Francis a notamment évoqué le sort des communautés les plus vulnérables et les plus gravement touchées, en particulier celles des petits États insulaires en développement et des pays dotés de zones côtières de faible altitude, rappelant que les dangers et les risques posés par ces menaces vont de la perte irrémédiable de terres ancestrales à la perte de culture et de patrimoine, sans oublier la déstabilisation durable des moyens de subsistance. 

La Fédération de Russie a souhaité pour sa part que la réunion du 25 septembre prochain se tienne dans la limite des ressources existantes, appelant en outre à accorder la priorité aux États Membres lors de cet événement.  La délégation a par ailleurs jugé que le paragraphe 2 du projet de décision, qui prévoit la tenue de consultations avec les États Membres, sous-entend que l’Assemblée générale approuvera ultérieurement les modalités définitives relatives à la tenue de cette manifestation.  

Avant de lever la séance, l’Assemblée générale a élu la Bulgarie au Comité du programme et de la coordination pour un mandant commençant le jour de son élection et se terminant le 31 décembre 2026.

Elle a également noté qu’Antigua-et-Barbuda et la République islamique d’Iran ont effectué les paiements nécessaires pour réduire leurs arriérés en deçà du montant précisé dans l’Article 19 de la Charte des Nations Unies.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.