dbf231130

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 novembre 2023

(La version française du Point de presse quotidien 
n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général 

Le Secrétaire général vient d’atterrir à Dubaï, où il doit prendre part à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques –COP28– qui a commencé aujourd’hui.

Il a salué la décision prise à l’ouverture de la Conférence d’opérationnaliser le nouveau Fonds des pertes et dommages, un outil essentiel pour assurer la justice climatique aux plus vulnérables. Le Secrétaire général appelle les dirigeants du monde à faire des contributions généreuses et à veiller à ce que le Fonds et la Conférence partent sur une base solide.

Plus tôt dans la journée, il a fait diffuser un message enregistré au lancement du rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) intitulé « État du climat mondial 2023 ».

Il a dit que les choses avancent si vite qu’à un mois de la fin de l’année, on peut déjà dire que 2023 a été l’année la plus chaude de l’histoire de l’humanité.

Nous vivons un effondrement climatique en temps réel dont l’impact est dévastateur.

Le réchauffement mondial, qui a battu tous les records, doit donner des frissons aux dirigeants du monde, a-t-il dit, et les pousser à agir.

Nous avons une feuille de route pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius et éviter le pire chaos climatique.

Il a renouvelé son appel aux dirigeants pour qu’ils fixent des objectifs clairs pour le prochain cycle des plans d’action climatique et qu’ils s’engagent à nouer des partenariats et à assurer les financements nécessaires à leur réalisation.

Le rapport d’aujourd’hui montre que nous sommes noyés dans des problèmes jusqu’au cou, a ajouté le Secrétaire général.  Les dirigeants doivent nous en sortir, en commençant ici même à la COP28.

Demain, le Secrétaire général prononcera un discours à la cérémonie d’ouverture du Sommet de l’action climatique locale.  Il aura aussi une conversation avec l’actrice indienne Dia Mirza, qui est également championne des objectifs de développement durable et Ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies pour l’environnement.  

Gaza

La pause humanitaire entre désormais dans son septième jour consécutif.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dit qu’elle a permis d’acheminer des produits de première nécessité vers et dans Gaza, principalement grâce aux Sociétés du Croissant-Rouge égyptien et palestinien.  Toutefois, comme le Secrétaire général l’a dit hier au Conseil de sécurité, le niveau de l’aide « reste totalement inadéquat pour répondre aux besoins énormes de plus de deux millions de personnes ».

Hier, les agences de l’ONU ont fourni des médicaments essentiels et du matériel chirurgical à deux hôpitaux à Gaza city, à savoir l’hôpital Ahli et l’hôpital Al Sahaba, en quantité suffisante pour répondre aux besoins urgents de 100 patients dans chaque établissement.  Les deux hôpitaux ont aussi reçu 10 500 litres of carburant, assez pour faire fonctionner les générateurs pendant environ sept jours.

Malgré la pause, il n’y a eu aucune amélioration de l’accès des habitants du nord à l’eau, puisque les principales stations de pompage sont toujours fermées, à cause du manque de carburant mais aussi, pour certaines d’entre elles, des dégâts qu’elles ont subis.

Une distribution de l’aide plus large, y compris du carburant pour les hôpitaux, les stations de pompage et d’assainissement et les abris pour déplacés, se poursuit dans les zones sud de Wadi Gaza, où la majorité des déplacés se sont installés.  Le gaz de cuisson, qui entre de l’Égypte depuis le début de la pause, est disponible sur le marché dans un centre de distribution de Khan Younis, mais en quantité insuffisante.

Hier, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a réitéré sa préoccupation face au risque élevé de maladies infectieuses, dû à une grave surpopulation et aux perturbations des systèmes de santé, d’eau et d’assainissement.  Il a noté que plus de 111 000 cas d’infection respiratoire aiguë, 36 000 cas de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans et 24 000 cas d’éruption cutanée ont été enregistrés depuis le début de la crise. 

Yémen 

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, s’est entretenu aujourd’hui, dans la capitale saoudienne, avec le Ministre de la défense, le Prince Khalid Bin Salman.

À Riyad, il a discuté avec les officiels saoudiens des progrès vers un accord entre les parties au conflit au Yémen sur l’amélioration des conditions de vie, la proclamation d’un cessez-le-feu durable à l’échelle du pays et la reprise d’un processus politique interyéménite inclusif, sous les auspices des Nations Unies.

M. Grundberg a souligné la nécessité d’un appui constant et concerté au Yémen sur la voie d’une paix durable et d’un avenir qui réponde aux aspirations de tous les Yéménites.

Mali

Le processus de retrait du Mali se poursuit, avec l’objectif que tout le personnel, autre que celui associé au processus de liquidation, y compris les unités de garde et les détachements arrière, auront quitté le pays au 31 décembre.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, ira au Mali pour se rendre compte par lui-même des progrès faits dans le retrait.  Il devrait exprimer sa profonde gratitude à tous les Casques bleus déployés dans la Mission depuis 2013 et rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie pour la cause de la paix.  Son homologue et Secrétaire général adjoint de l’appui opérationnel, M. Atul Khare, devrait se rendre au Mali du 7 au 15 décembre pour préparer la phase de liquidation.

Près de 9 800 soldats de la paix sur les 13 871 ont quitté la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).  Plus récemment, le 22 novembre, la Mission a transféré aux autorités civiles maliennes deux camps satellitaires associés à la base de Mopti, dans le centre du pays, avant le transfert de la base, dans les prochains jours.  Aujourd’hui, les émissions de la station de radio de la Mission ont pris fin: Mikado FM diffusait pendant huit ans des émissions, dans sept langues, dans les zones de déploiement de la Mission et elle a eu un impact positif sur le processus de paix, la cohésion sociale et la réconciliation.

Éthiopie 

L’OCHA dit qu’un nombre estimé à 1,5 million de personnes ont été touchées par les inondations depuis la fin du mois d’octobre.  L’on compte plus de 600 000 déplacés.

Les régions les plus touchées sont celles de Somali, du Sud-Est, de Gambela, d’Oromya, d’Afar et de Sidama.  La région de Somali compte à elle seule 80% des personnes touchées.

Les inondations ont causé des dégâts importants aux cultures, au bétail et aux infrastructures vitales.  Les habitations, les boutiques, les écoles et les terres agricoles sont submergées.  L’on voit en outre une aggravation des risques sanitaires avec l’augmentation des cas de choléra, de paludisme et de fièvre dengue.

Beaucoup de gens sont toujours aux prises avec la cinquième saison consécutive d’une grave sécheresse dans la Corne de l’Afrique.

Du 24 au 26 novembre, le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, M. Ramiz Alakbarov, et le Chef de la Commission éthiopienne de la gestion des risques de catastrophe ainsi que des représentants de l’ONU et d’ONG, se sont rendus dans les régions affectées par les inondations pour évaluer la situation et réfléchir à la manière d’intensifier les efforts de secours.

L’ONU et ses partenaires contribuent à la réponse du Gouvernement et fournissent des vivres, des abris, de l’eau et du matériel d’assainissement ainsi qu’un appui logistique, mais l’aide reste insuffisante.

En plus de renforcer les capacités logistiques, l’ONU a aussi besoin de davantage de fonds au-delà de la réponse humanitaire immédiate pour aider les communautés à s’adapter aux changements climatiques.

Le Plan de réponse humanitaire 2023 pour l’Éthiopie visant à collecter une somme de près de 4 milliards de dollars stagne à 1,3 milliard, soit un tiers du montant requis.

Ukraine

L’OCHA indique que ce jour marque une étape importante dans la réponse humanitaire, avec l’arrivée du centième convoi interinstitutions depuis le mois de janvier de cette année.

La Coordonnatrice humanitaire, Mme Denise Brown, a conduit le dernier convoi chargé de vivres, de fournitures médicales et de matériel pour les logements et la protection pendant l’hiver.  Ces fournitures ont été livrées dans la ville de Chasiv Yar, dans la région de Donetsk, où quelque 9 000 personnes sur les 16 000 habitants d’avant-guerre, sont toujours sur place.  Elles vivent sans eau, sans gaz ni électricité depuis plus de six mois.

Depuis le début de l’année, les convois humanitaires ont fourni de l’aide à quelque 390 000 personnes dans les communautés les plus touchées de la ligne de front et de la frontière, dans six des provinces les plus touchées.

Ces deux derniers jours, d’autres informations font toujours état de civils tués et blessés.  Aujourd’hui, la Coordonnatrice humanitaire s’est rendue sur le site de l’attaque à Pokrovsk.  Elle a une nouvelle fois souligné que la fourniture de l’aide humanitaire aux gens les plus affectés se poursuivra aussi longtemps que la guerre continuera et que les gens ont besoin d’un appui humanitaire. 

Coopération fiscale

La Deuxième Commission de l’Assemblée générale a discuté de la promotion d’une coopération fiscale inclusive et efficace, rapprochant le monde d’un système fiscal international dont on a besoin pour l’avenir que nous voulons.

La Deuxième Commission a aussi adopté, à une large majorité, un projet de résolution sur la création d’une commission intergouvernementale des Nations Unies pour élaborer les termes de référence d’une convention-cadre des Nations Unies sur la coopération internationale en matière fiscale.

Au mois de septembre, au Sommet sur les objectifs de développement durable, les États Membres avaient fait montre d’un engagement fort à combler le fossé dangereux dans le financement de ces objectifs. Or, l’évitement fiscal et l’évasion fiscale menés de manière agressive ont un effort corrosif sur la confiance, l’intégrité financière, l’état de droit et le développement durable.

Un processus des Nations Unies est nécessaire de toute urgence pour créer un système fiscal international qui respecte la souveraineté des États, reconnaisse la véritable manière dont les marchés et les entreprises opèrent dans le monde moderne et crée des règles et des procédures fiscales internationales qui répondent aux besoins, priorités et capacités de tous les pays.

L’ONU appelle tous les États à participer à ce processus pour que tout le monde puisse profiter de leurs points de vue, de leur expérience et de leur expertise.

Kissinger

Le Secrétaire général a appris avec tristesse, la nuit dernière, la mort de l’ancien Secrétaire d’État américain, Henry Kissinger.

Figure importante des relations internationales à la fin du XXe siècle, très peu de diplomates, de mémoire d’homme, ont exercé une telle influence sur les affaires internationales.

Le Secrétaire général présente ses condoléances à la famille d’Henry Kissinger.

Victimes de la guerre chimique

La Journée du souvenir dédiée à toutes les victimes de la guerre chimique est commémorée aujourd’hui.  Dans son message, le Secrétaire général déclare que la Journée doit être un jour de détermination à stopper l’utilisation de ces armes répugnantes, une fois pour toutes.

Conférence de presse

Demain à 13 heures, le Représentant permanent de l’Équateur et Président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, M. José de la Gasca, donnera une conférence de presse sur le programme mensuel du Conseil.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.