Le Conseil sécurité entend un exposé de la Présidente du Comité des sanctions concernant le Soudan, qui demande à nouveau la levée de l’embargo sur les armes
Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, un bref exposé de la Présidente du Comité créé en application de la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan. Mme Carolyn Oppong-Ntiri, du Ghana, a présenté les activités menées par cet organe subsidiaire du Conseil depuis le 14 septembre, avant que la délégation soudanaise ne demande à nouveau la levée de l’embargo sur les armes s’appliquant contre son pays et rejette les appels à sa prorogation.
Au cours du dernier trimestre, le Comité, a expliqué la Présidente, a ainsi reçu des mises à jour de la part du Groupe d’experts, chargé de surveiller la mise en œuvre du régime de sanctions applicables au Soudan, notamment sur l’escalade des violences qui touchent en particulier les femmes et les enfants, faisant part d’« hostilités généralisées » impliquant les Forces d’appui rapides.
Le représentant soudanais a donc appelé à l’imposition d’un embargo sur le transfert d’armes et d’équipements militaires aux Forces d’appui rapide ainsi qu’aux mercenaires qui combattent à leurs côtés, en raison des attaques auxquelles ils se livrent contre les populations civiles, dans les États du Darfour méridional et du Darfour central, grâce à leurs relations avec des « acteurs militaires » de pays voisins. Selon lui, ces appuis constituent un crime d’agression et une atteinte à la souveraineté soudanaise qui doivent être condamnés.
Le représentant a en outre accusé la communauté internationale de ne pas avoir respecté ses engagements relatifs à la mise en œuvre du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration, qui a entravé ainsi celle de l’Accord de Djouba pour la paix au Soudan.
Le délégué soudanais a ensuite évoqué les progrès accomplis dans le cadre du Plan national de protection des civils par le Gouvernement avant la guerre actuelle, notamment l’adhésion des mouvements du Darfour à l’Accord de Djouba contre une agression soutenue par des pays voisins. Ce plan nécessite un soutien financier pour accroître l’approvisionnement des forces régulières dans la région du Darfour et la lutte contre le trafic d’êtres humains et de drogues, a-t-il argué.
Mme Oppong-Ntiri a indiqué qu’au cours de la période à l’examen, le Groupe d’experts du Comité a également fait rapport sur les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire au Darfour et notamment dans le centre de cet État, ainsi que sur les dynamiques régionales et la hausse des tensions entre les signataires à l’Accord de Djouba.