Ukraine: le Conseil de sécurité se penche sur les allégations de persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne
À la demande de la Fédération de Russie, le Conseil de sécurité a examiné, ce matin, les allégations de persécution que mènerait le Gouvernement ukrainien contre l’Église orthodoxe ukrainienne, affiliée au Patriarcat de Moscou, alors que l’Ukraine s’est dotée en 2019 de sa propre Église orthodoxe, dépendant directement du Patriarcat de Constantinople.
Les tensions entre les deux églises suscitent des inquiétudes concernant l’exercice de la liberté de religion en Ukraine, y compris dans les territoires occupés, a notamment alerté la Sous-secrétaire générale aux droits de l’homme.
Dressant le tableau de la situation, Mme Ilze Brands Kehris a indiqué que depuis février 2022, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a documenté 10 cas de violence physique et 6 cas de menaces de violence résultant de conflits entre paroissiens de différentes communautés orthodoxes. Malheureusement, a déploré la Sous-Secrétaire générale, la réponse des forces de l’ordre ukrainiennes a été inadéquate; ces dernières n’ayant pas suffisamment enquêté sur les incidents ni pris de mesures pour protéger les membres de l’Église orthodoxe ukrainienne.
La haute fonctionnaire s’est également inquiétée de l’approbation en première lecture, en octobre par le Parlement ukrainien, d’un ensemble de projets d’amendements à la loi sur les organisations religieuses, qui établirait une procédure de dissolution des « organisations religieuses affiliées à des centres d’influence dont la direction est située dans un pays qui mène une agression armée contre l’Ukraine ». Rappelant que le droit international autorise des restrictions à la liberté de manifester une religion uniquement si elles sont prescrites par la loi et nécessaires pour protéger la sécurité, l’ordre, la santé ou la moralité publics, ou les droits et libertés fondamentaux d’autrui, elle a exhorté les législateurs à définir précisément « l’objectif légitime spécifique » des restrictions proposées.
Avec l’adoption de cette loi, le Président Zelenskyy a l’intention d’égaler la mauvaise réputation des empereurs romains: Claude, Néron, Trajan et Dioclétien. Il ne lui manque que le Colisée pour le martyr public des chrétiens, a réagi le représentant de la Fédération de Russie selon qui l’adoption de cette loi conduirait à la destruction de la plus ancienne Église, fréquentée par des millions de fidèles. Il a également dénoncé l’expulsion des moines du monastère de la Laure de Kiev-Petchersk, dont le retour serait conditionné par leur adhésion à l’Église orthodoxe d’Ukraine.
« Le premier pas vers le rétablissement de la paix en Ukraine est la fin de la persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne », a souligné pour sa part le Vice-Président du Département synodal pour les relations de l’Église avec la société et les médias du Patriarcat de Moscou, M. Vakhtang Kipshidze.
L’Ukraine a expliqué de son côté que le projet de loi ukrainien N8371 vise à contrer les tentatives de l’État agresseur d’instrumentaliser les organisations religieuses en Ukraine, précisant que s’il est adopté, un tribunal pourra interdire les activités des institutions religieuses affiliées à un pays agresseur.
La délégation ukrainienne a par ailleurs accusé le Patriarcat de Moscou d’avoir « volé » trois diocèses de l’Église orthodoxe ukrainienne dans la partie occupée de la région de Luhansk. Ces actions ont été menées contre l’église même dont la délégation russe prétend protéger les droits en demandant cette réunion, a-t-elle observé. Et ce que la Russie ne parvient pas à voler, elle détruit, a encore accusé la délégation ukrainienne, rappelant l’attaque du 23 juillet dernier contre la cathédrale de la Transfiguration, siège de l’Église orthodoxe ukrainienne à Odessa.
La Russie tente de se présenter comme la gardienne de la liberté religieuse, la protectrice des valeurs traditionnelles et de la foi chrétienne orthodoxe russe, alors qu’elle a infligé des dommages considérables à des bâtiments religieux en Ukraine et qu’elle convoite la terre de son voisin, ont dénoncé à leur tour le Japon, la France et le Royaume-Uni.
Selon l’UNESCO, a rappelé le Japon, 327 sites culturels, dont 124 sites religieux, ont été endommagés depuis l’agression russe de février 2022. Est-il chrétien de priver de nourriture ceux qui ont faim et de tuer des civils, a lancé le Royaume-Uni, la France exhortant pour sa part la Russie à se conformer à la résolution 2347 (2017) du Conseil, qui rappelle qu’une attaque délibérée contre un édifice religieux est un crime de guerre.
Le Mozambique a estimé que le rôle de « défenseurs influents de la compassion et du compromis » des chefs religieux ukrainiens et russes contribuerait à la cessation des hostilités et à une réconciliation éventuelle, l’Albanie appelant toutefois ces derniers à éviter d’étendre leur influence à des questions qui ne sont nullement de leur ressort. Également préoccupé par la dégénérescence progressive du tissu religieux de la société ukrainienne, le Ghana a estimé que le Conseil des droits de l’homme demeure l’instance appropriée pour la réparation de toutes les allégations de persécution religieuse visant l’Église orthodoxe en Ukraine.
Après les séances du 17 janvier et du 26 juillet dernier, c’est la troisième fois que le Conseil de sécurité se réunissait sur cette question cette année, poussant quelques délégations, notamment les États-Unis, la France, l’Albanie, Malte et le Royaume-Uni, d’accuser la Fédération de Russie d’instrumentaliser le Conseil et de l’utiliser comme une « scène de désinformation » pour détourner l’attention de son agression contre l’Ukraine.
MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES
Déclarations
Mme ILZE BRANDS KEHRIS, Sous-Secrétaire générale aux droits de l’homme, a indiqué que les tensions entre l’Église orthodoxe ukrainienne, qui a des liens historiques avec le Patriarcat de Moscou de l’Église orthodoxe russe, et l’Église orthodoxe d’Ukraine, qui a obtenu l’autocéphalie sous le Patriarcat de Constantinople en 2019, se sont intensifiées à la suite de la décision russe d’attaquer l’Ukraine. Cela se manifeste, dans certains cas, par des incidents violents.
Ces tensions ont affecté la liberté de religion dans le territoire contrôlé par le Gouvernement ukrainien, comme le montrent les récents rapports consécutifs de la mission de surveillance des droits de l’homme. Ainsi, depuis février 2022, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a documenté 10 cas de violence physique et 6 cas de menaces de violence résultant de conflits entre paroissiens de différentes communautés orthodoxes. Malheureusement, a déploré la Sous-Secrétaire générale, la réponse des forces de l’ordre ukrainiennes a été inadéquate; ces dernières n’ayant pas suffisamment enquêté sur les incidents ni pris de mesures pour protéger les membres de l’Église orthodoxe ukrainienne. La moitié de ces incidents se sont produits en mars et avril de cette année, et le nombre d’incidents a ensuite diminué.
Par ailleurs, et toujours depuis février 2022, sur plus de 6 600 affaires pénales engagées contre des individus pour collaboration et autres crimes liés au conflit en Ukraine, 68 impliquaient des membres du clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne, selon les autorités ukrainiennes. Dans au moins 26 cas impliquant ledit clergé, le HCDH a identifié 3 préoccupations concernant l’équité de la procédure pénale: l’accusé n’a pas toujours accès à un avocat lors d’une perquisition à son domicile et subit parfois des pressions pour qu’il avoue.
De plus, en octobre dernier, le Parlement ukrainien a approuvé en première lecture un ensemble de projets d’amendements à la loi sur les organisations religieuses, qui établirait une procédure de dissolution des « organisations religieuses affiliées à des centres d’influence dont la direction est située dans un pays qui mène une agression armée contre l’Ukraine ». Précisant que le texte est actuellement examiné en commission en vue d’une deuxième lecture, elle a rappelé que le droit international autorise des restrictions à la liberté de manifester une religion uniquement si elles sont prescrites par la loi et nécessaires pour protéger la sécurité, l’ordre, la santé ou la moralité publics, ou les droits et libertés fondamentaux d’autrui. Ceci doit être interprété de manière restrictive, et les limitations doivent être directement liées et proportionnées à l’objectif spécifique poursuivi, a-t-elle spécifié, exhortant les législateurs à définir précisément « l’objectif légitime spécifique » des restrictions proposées.
Mme Brands Kehris a aussi exprimé ses préoccupations quant à la liberté de religion sur le territoire ukrainien occupé par la Fédération de Russie, notamment les poursuites contre les minorités ainsi que les détentions et la torture des membres du clergé. Le droit international humanitaire oblige la Puissance occupante à respecter les lois en vigueur dans le pays, a-t-elle rappelé, déplorant que la Fédération de Russie, au contraire applique ses propres lois dans les territoires occupés. En Crimée, par exemple, les autorités russes ont poursuivi en justice des membres des Témoins de Jéhovah et du Hezb-e Tahrir, deux organisations interdites en Fédération de Russie, mais pas en Ukraine, les condamnant parfois à de longues peines de prison, a-t-elle illustré, citant aussi d’autres cas comme la détention arbitraire de deux prêtres de l’Église orthodoxe d’Ukraine dans la région de Donetsk occupée.
Alors que les inquiétudes concernant l’exercice de la liberté de religion en Ukraine, y compris dans les territoires occupés, se sont accrues depuis février 2022, elle a jugé urgent de rétablir la paix avant d’appeler toutes les parties à garantir que tous les habitants d’Ukraine aient la pleine liberté de manifester et de pratiquer leur religion ou leurs convictions, conformément au droit international relatif aux droits de l’homme.
M. VAKHTANG KIPSHIDZE, Vice-Président du Département synodal pour les relations de l’Église avec la société et les médias du Patriarcat de Moscou, qui intervenait par visioconférence, a d’abord rappelé que l’Église orthodoxe russe avait traversé des décennies de « persécution impie » après la Révolution d’Octobre, les fidèles ayant été convertis en « ennemis de l’État », et persécutés à cause de leur foi, alors que des églises étaient détruites ou désacralisées.
Affirmant qu’il n’aurait jamais pu imaginer que l’histoire de la persécution pour la foi se répéterait à notre époque en Ukraine, M. Kipshidze a estimé qu’à l’issue d’une analyse de la situation, force est de conclure que les autorités de ce pays se sont assignées pour tâche de détruire totalement l’Église orthodoxe ukrainienne canonique, la communauté religieuse de la majorité des Ukrainiens.
M. Kipshidze a jugé naturel que les Russes, les Ukrainiens et les Bélarussiens aient été baptisés pendant plus de 1 000 ans, depuis 988, comme un seul peuple qu’ils étaient alors, et qu’ils appartiennent à une seule Église, vénèrent les mêmes saints et conservent le même héritage spirituel. Cette réalité n’a rien à voir avec la politique à court terme, a-t-il affirmé. Elle n’a rien à voir avec le conflit russo-ukrainien en cours et s’est formée au fil des siècles sans aucun lien avec les relations entre les États.
Or, malgré le principe de la liberté religieuse, le Gouvernement ukrainien actuel a décidé, en 2018, de créer une église orthodoxe nationale d’Ukraine autocéphale, fondée sur la négation de plus de 1 000 ans d’histoire, a accusé M. Kipshidze. De ce fait, l’Église orthodoxe ukrainienne canonique actuelle est présentée comme un « ennemi de l’État » parce qu’elle ne peut pas renoncer à sa propre identité, s’est-il érigé, ajoutant que tous les croyants qui refusent de s’installer dans la nouvelle église sont privés d’églises et de monastères. À cet égard, il a mentionné l’expulsion récente des moines de la Laure de Kiev-Petchersk, un monastère symbole de l’orthodoxie mondiale.
Des violations des droits des croyants ont été confirmées à la fois par les agences de l’ONU et par des experts indépendants, a informé M. Kipshidze, qui a renvoyé au rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme daté du 4 octobre 2023. Il a aussi cité plusieurs commentaires d’avocats ou de journalistes sur la persécution des croyants ukrainiens, notamment à la télévision américaine ou encore, le témoignage du journaliste ukrainien Yan Taksiur devant le Conseil de sécurité, le 26 juillet dernier.
Accusant les autorités ukrainiennes de vouloir priver l’Église orthodoxe ukrainienne de sa personnalité juridique et la liquider, M. Kipshidze a rappelé que le patriarche Kirill « de Moscou et de toutes les Russies » avait adressé à plusieurs reprises des appels au Secrétaire général de l’ONU, aux dirigeants de l’OSCE et du Conseil de l’Europe, témoignant des violations massives des droits des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne. Déplorant leur silence, il a dit avoir « l’impression que personne dans la communauté mondiale ne se soucie de la destruction éhontée de l’Église orthodoxe ukrainienne, qui unit des dizaines de millions de croyants ».
Affirmant que les témoignages des chefs religieux russes en faveur des membres de l’Église orthodoxe ukrainienne étaient considérés par les services spéciaux de l’Ukraine comme une autre raison de leur persécution, M. Kipshidze a affirmé que « nous n’entendons pas et n’entendrons pas la voix des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne au Conseil de sécurité » car ceux-ci sont intimidés et ont peur de défendre ouvertement leurs droits, en raison de la répression qui les guette sur le territoire de l’Ukraine.
Pour M. Kipshidze, le premier pas vers le rétablissement de la paix en Ukraine est la fin de la persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne. Il a appelé le Conseil de sécurité à mettre de côté les divergences politiques et à protéger les croyants ordinaires d’une « répression sans précédent ». Les prêtres et les laïcs, les moines et les évêques ne doivent pas devenir une monnaie d’échange dans la politique mondiale, a-t-il affirmé, avant de détailler les poursuites pénales engagées contre le clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne. Un jour, un livre de victimes de la terreur anti-ecclésiastique contre le clergé de l’Église ukrainienne sera publié, a ajouté M. Kipshidze, qui a annoncé que cette liste peut être compilée dès maintenant.
M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a attiré l’attention sur la persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne, soulignant qu’il n’a ni consulté cette Église ni ne parle en son nom. Une précision nécessaire « pour éviter que les forces de l’ordre ukrainiennes ne se vengent sur l’église et ses ouailles », a expliqué le représentant, qui a rappelé un projet de loi qui viserait à interdire complètement les activités de l’Église orthodoxe ukrainienne, y compris toute relation avec « des centres d’influence » en Russie. L’adoption de cette loi conduirait à la destruction de la plus ancienne Église fréquentée par des millions de fidèles, a assuré le représentant, qui a par ailleurs prêté au Président Zelenskyy l’intention d’égaler la mauvaise réputation des empereurs romains: Claude, Néron, Trajan et Dioclétien. Il ne lui manque que le Colisée pour le martyr public des chrétiens, a-t-il observé.
M. Nebenzia a rappelé que depuis 2014, l’Église orthodoxe ukrainienne a subi des persécutions de ses fidèles, des campagnes de désinformation contre son clergé, accusé d’être complice de l’ennemi, et d’épuration religieuse, alors que le Gouvernement de Kiev mettait en place une Église orthodoxe d’Ukraine ne dépendant pas du Patriarcat « de Moscou et de toutes les Russies ». Depuis 2019, l’Église orthodoxe ukrainienne a vu ses avoirs liquidés de manière forcée et illégale, alors que certaines paroisses sont fermées, car le régime de Kiev n’a ni le nombre nécessaire de prêtres schismatiques ni de paroissiens prêts à tolérer un tel blasphème, a accusé le représentant. M. Nebenzia a notamment dénoncé l’expulsion des moines du monastère de la Laure de Kiev-Petchersk, dont le retour serait conditionné par leur adhésion à l’Église orthodoxe d’Ukraine créée, alors que le métropolite Paul, qui a refusé ce chantage, ne devait sa liberté qu’au paiement d’un million de dollars de caution et reste sous la menace de poursuites pénales. De plus, les lieux de culte de l’Église orthodoxe ukrainienne font l’objet de fouilles constantes de la part des autorités ukrainiennes et ses prêtres sont soupçonnés de crimes ou sont arrêtés. Le représentant a dénombré plus de 200 cas de persécution en moins d’un an dont 10 cas de violence physique au cours des six derniers mois.
M. Nebenzia, qui a qualifié de goutte d’eau dans l’océan le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a salué l’exposé de M. Kipshidze, estimant qu’il met bien en lumière l’ampleur de la tragédie qui se déroule sous nos yeux. La Russie, a-t-il insisté, n’a cessé d’attirer l’attention du Conseil sur la campagne de Kiev visant à détruire l’Église orthodoxe ukrainienne lors des réunions du Conseil des 17 janvier et 26 juillet de cette année. Il a déploré le fait que les membres occidentaux du Conseil continuent d’ignorer la situation, dénonçant au passage la fourniture d’armes au régime de Kiev.
Selon le représentant, tous ceux qui font la leçon sur la légalité des actions des autorités de Kiev ne comprennent pas la profondeur de la tragédie qui s’y passe, en partie pour des raisons politiques de soutien inconditionnel au régime de Kiev, en partie à cause de l’ignorance et du manque de compréhension de l’ampleur de l’événement. Pour beaucoup, a-t-il déploré, il s’agit d’une lutte entre des deux chapelles religieuses qui ont le mot « orthodoxe » dans leur nom, dont l’une serait collaboratrice et subordonnée à Moscou, ce qu’il a démenti. Ceux qui couvrent de Zelenskyy et son régime, le « nouveau persécuteur des chrétiens en Ukraine », deviennent complices du crime monstrueux du XXIe siècle, a-t-il accusé, demandant que soit mis fin à ce crime.
M. YAMANAKA OSAMU (Japon) a constaté que la Russie tente de se présenter comme la gardienne de la liberté religieuse, alors qu’elle a infligé des dommages considérables à des bâtiments religieux en Ukraine, condamnant fermement ces attaques. Citant l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le représentant a affirmé que 327 sites culturels, dont 124 sites religieux, ont été endommagés depuis l’agression russe de février 2022. « Sans la paix et la stabilité, la liberté de religion sera compromise », a-t-il ajouté, demandant « dans les termes les plus forts possibles » à la Russie de retirer toutes ses troupes d’Ukraine et de respecter son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.
M. ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a jugé essentiel le travail de documentation effectué par la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine pour la prévention de violations, le renforcement de l’état de droit et la reddition de comptes. S’appuyant notamment sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le représentant a rappelé l’attachement de son pays à la liberté de religion, d’expression et de réunion, avant de souligner l’importance du lien qui existe entre les droits humains et la paix et la sécurité. Toute mesure prévoyant des restrictions à la liberté de religion doit être prévue par la loi, justifiée et proportionnée, a-t-il rappelé.
Rien ne saurait justifier l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui cause depuis 20 mois des souffrances indicibles bien au-delà du champ de bataille, a poursuivi le représentant, qui a condamné les frappes aériennes répétées de la Russie qui causent des pertes humaines et des destructions matérielles, y compris de sites et d’objets religieux. Après avoir rappelé que les lieux de culte et les pratiques religieuses sont protégés par le droit international humanitaire, il a réitéré sa profonde inquiétude face aux violations graves des droits humains dans les territoires ukrainiens occupés. Afin de parvenir à une paix juste et durable, il a appelé à nouveau Moscou à mettre un terme immédiat à son agression contre l’Ukraine.
M. DOMINGOS ESTÊVÃO FERNANDES (Mozambique) a affirmé que la liberté de religion et de culte, y compris le droit de n’adhérer à aucune religion, est un droit fondamental inscrit dans la Charte des Nations Unies et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce droit est donc indispensable au maintien de la paix et de la sécurité. Comme le Mozambique est une nation d’ethnies et de religions multiples, il accorde une grande importance à ces principes, a déclaré le représentant, en jugeant que les menaces à la liberté religieuse sont intrinsèquement problématiques et qu’elles peuvent devenir catalyseurs de conflits dans toutes les conditions.
Le représentant s’est donc dit inquiet de l’intrusion de la question de la liberté religieuse, en particulier au sein de l’Église orthodoxe, dans le conflit russo-ukrainien, car elle exacerbe les tensions et provoque des divisions au sein des congrégations. Il s’est prononcé en faveur d’un rôle de « défenseurs influents de la compassion et du compromis » des chefs religieux ukrainiens et russes, ce qui contribuerait à la cessation des hostilités et à une réconciliation éventuelle.
En défendant la paix et la réconciliation, les chefs religieux peuvent jouer un rôle crucial dans la réduction des fossés, le renforcement de la compréhension mutuelle et la désescalade des tensions, favorisant ainsi une culture de paix, a commenté le représentant, qui a en outre plaidé pour la séparation de la religion et de l’État, qu’il a jugée cruciale pour un traitement équitable et impartial de tous les groupes religieux et pour favoriser la tolérance.
Mme AURÉLIE FLORE KOUMBA PAMBO (Gabon) a attribué les récentes décisions frappant d’interdiction une partie de l’église orthodoxe en Ukraine à des « collisions entre le clergé et les affaires politiques », qui s’intensifient dans le contexte d’enlisement de la guerre. Elle a souligné que la liberté de religion ou de conviction est garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme, et a appelé les parties au conflit à ne pas recourir à des actions unilatérales qui réduisent l’espace d’expression des libertés individuelles, notamment la liberté de conviction, d’association ou de religion, et à ne pas alimenter les peurs, le rejet et la haine entre les communautés.
M. FERGUS JOHN ECKERSLEY (Royaume-Uni) a affirmé que l’Ukraine et son pays étaient déterminés à défendre la liberté de religion ou de conviction pour tous. L’Ukraine, a ajouté le représentant, est une société pluraliste et multiconfessionnelle au sein de laquelle la liberté de religion ou de conviction est inscrite dans la Constitution, a-t-il estimé, ajoutant que les responsables du pays avaient demandé l’avis d’experts sur la liberté de religion et de conviction alors qu’ils répondaient à des menaces pesant sur la sécurité nationale de l’Ukraine. La Russie ne partage pas cet engagement, a déploré le représentant, qui a accusé les forces armées russes de cibler les chefs religieux dans les territoires temporairement contrôlés, qui sont soumis à la torture et aux disparitions forcées. Les autorités russes procèdent à des perquisitions et à des arrestations arbitraires de Tatars de Crimée, accusés d’extrémisme et de terrorisme, a-t-il ajouté
Le représentant a aussi dénoncé les sanctions prises contre des prêtres orthodoxes russes qui avaient exprimé leur opposition à l’invasion de l’Ukraine, dont certains qui avaient prié pour la paix plutôt que pour la victoire. Plus de 100 sites religieux ont été endommagés ou détruits depuis l’invasion russe de l’Ukraine, y compris la cathédrale de la Transfiguration qui avait déjà été détruite sous Staline en 1936.
La Russie, a noté le représentant, en particulier, se présente aujourd’hui comme la protectrice des valeurs traditionnelles et de la foi chrétienne orthodoxe russe alors qu’elle convoite et vole la terre de son voisin. Est-il chrétien de priver de nourriture ceux qui ont faim et de tuer des civils? a-t-il demandé. La foi orthodoxe n’encourage pas ces pratiques. Elle encourage cependant la confession des péchés et la repentance. La meilleure façon de s’assurer que les Ukrainiens puissent jouir de leur liberté de religion ou de conviction et de tous leurs droits humains est que la Russie mette fin à sa guerre d’agression, retire ses forces et respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a conclu le représentant.
Mme MONICA SOLEDAD SÁNCHEZ IZQUIERDO (Équateur) s’est dite préoccupée par l’utilisation de la religion pour exacerber, voire justifier la violence, et a regretté que depuis le début de l’agression militaire contre l’Ukraine, au moins 142 sites religieux aient été détruits, selon les chiffres l’UNESCO. Elle a rappelé que l’article 53 du Protocole additionnel aux Conventions de Genève, relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux, interdit les actes d’hostilité contre les lieux de culte, qui constituent le patrimoine culturel ou spirituel des peuples. Elle a appelé tous les responsables religieux d’Ukraine, de Russie et du monde entier à s’opposer à tout discours de haine et à promouvoir la fin de la violence et de l’occupation militaire.
Mme FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a dénoncé une nouvelle tentative de la Fédération de Russie de détourner l’attention du véritable problème, à savoir son agression contre l’Ukraine. « Au lieu de se concentrer sur cette question et sur d’autres problèmes urgents, le Conseil est une fois de plus détourné pour diffuser de la désinformation et de la propagande », a-t-elle déploré. Elle a affirmé que les actions de Moscou violent les droits humains et le droit international humanitaire. Plusieurs rapports de l’ONU démontrent que la Fédération de Russie a commis des homicides, des actes de torture, des violences sexuelles, des bombardements d’infrastructures civiles et l’expulsion d’enfants vers son territoire. Ces attaques ont notamment endommagé la plus grande église orthodoxe d’Odessa, en juillet dernier, en plus de causer des dommages à plus de 327 sites culturels, historiques ou artistiques en Ukraine, dont 124 édifices religieux. Devant un tel constat, la représentante a condamné fermement les attaques menées par la Fédération de Russie contre le patrimoine religieux et culturel de l’Ukraine, avant d’exhorter une fois de plus la Russie à cesser immédiatement son agression.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a accusé la Fédération de Russie d’instrumentaliser « une fois de plus » le Conseil pour mener une campagne de désinformation. Il a indiqué que la Russie a pris pour cibles, dans des attaques indiscriminées, les populations et les infrastructures civiles de l’Ukraine, y compris son patrimoine religieux. D’après l’UNESCO, plus d’une centaine d’édifices religieux ont été endommagés depuis le 24 février 2022. En juillet dernier, les frappes russes sur Odessa ont causé de graves dommages à la cathédrale de la Transfiguration d’Odessa, ainsi qu’au centre historique de la ville, reconnu comme patrimoine mondial de l’humanité en janvier, a déploré le représentant. Il a ensuite exhorté la Russie à se conformer à la résolution 2347 (2017) du Conseil, qui rappelle qu’une attaque délibérée contre un édifice religieux est un crime de guerre.
M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a commencé par ironiser au sujet du « changement d’avis » de la Fédération de Russie qui veut à présent discuter des questions relatives aux droits humains au Conseil de sécurité, l’accusant ensuite d’utiliser l’organe comme une scène de désinformation.
Le nombre considérable de dégâts causés par la Fédération de Russie sur des sites religieux, associé au faible respect de la liberté de religion en Russie méritent d’être signalés, a estimé le représentant, déplorant que la Fédération de Russie présente sa guerre d’agression comme une guerre du bien contre le mal. Fustigeant les politiques systématiques d’oppression religieuse dans les territoires occupés par la Fédération de Russie, le délégué a affirmé que depuis l’invasion de 2014, cette guerre d’agression a porté atteinte aux juifs, aux catholiques, aux orthodoxes, aux musulmans et autres groupes. Des rapports font également état de cas de détention et de torture, par les autorités russes d’occupation, d’individus sur la base de leurs convictions religieuses ou de leur affiliation. Elles désignent également certains groupes comme « terroristes » ou « extrémistes ». De plus, des pasteurs évangéliques ont été tués ou se sont réfugiés dans la clandestinité, a encore dénoncé le représentant avant d’appeler à la protection des lieux de cultes.
M. BISMARK ANYANAH (Ghana) a dit être préoccupé par la dégénérescence progressive du tissu religieux de la société ukrainienne. Le représentant a donc souligné la nécessité de mettre fin à la guerre « maintenant » et de s’attaquer aux causes profondes qui l’ont déclenchée, y compris les tensions religieuses. C’est le Conseil des droits de l’homme qui reste l’instance appropriée pour la réparation de toutes les allégations de persécution religieuse visant l’Église orthodoxe en Ukraine, a aussi insisté le représentant. Il a appelé les parties à respecter la liberté de pensée, de conscience et de religion, ainsi que le droit de manifester cette religion. Le respect des droits et libertés religieux contribue à l’édification de sociétés pacifiques et inclusives aux niveaux national et international, a-t-il ajouté.
Le représentant a aussi rappelé aux autorités politiques et religieuses leur mandat de promouvoir la tolérance et la coexistence pacifique entre les différentes religions. Les discours de haine, les actes discriminatoires, la destruction du patrimoine culturel et des lieux de cultes et la subversion politique pour des motifs religieux doivent être remplacés par la tolérance religieuse, une culture de paix, de respect mutuel, de stabilité, de restauration et de reconstruction de la désolation de la guerre, a-t-il insisté. Il a appelé à instaurer un dialogue constructif et de bonne foi entre toutes les parties prenantes afin de trouver des solutions mutuellement acceptables aux profonds schismes causés par les divergences qui secouent l’Église orthodoxe.
Le représentant a en outre souligné l’urgence d’une cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités en Ukraine. Il a demandé à la communauté internationale de faciliter, par la diplomatie et le dialogue, un règlement pacifique, juste et global fondé sur les principes du droit international et sur les valeurs et les buts de la Charte des Nations Unies.
M. NORBERTO MORETTI (Brésil), estimant que la religion ne devait en aucun cas attiser les tensions à l’intérieur des États et entre eux, a pris note des décisions récentes qui pourraient avoir une incidence sur le statut juridique de l’Église orthodoxe ukrainienne. Appelant toutes les parties concernées à éviter toute mesure susceptible de restreindre les libertés individuelles ou d’exacerber les ressentiments qui alimentent les conflits, il a affirmé qu’il serait regrettable que les liens historiques profonds entre les communautés orthodoxes de Russie et d’Ukraine soient victimes de la dynamique de la guerre.
Au contraire, la foi orthodoxe partagée, en tant qu’élément constitutif de leurs identités nationales, devrait favoriser le dialogue, a estimé le représentant. Rappelant que le Brésil soutenait une solution pacifique au conflit, conformément à l’Article 33 de la Charte des Nations Unies, il a confirmé qu’il était disposé à contribuer aux efforts de paix, dès que les parties seraient prêtes à s’engager dans des négociations.
Mme SHAHD JAMAL YOUSUF IBRAHIM MATAR (Émirats arabes unis) a exprimé sa préoccupation face aux rapports faisant état d’intolérance religieuse, laquelle est susceptible de déclencher ou d’aggraver des conflits. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a attesté de dommages causés à 327 sites culturels, y compris 124 sites religieux, a rappelé la représentante. Or, les sites culturels et les lieux de culte sont protégés par les conventions internationales.
La création d’une culture de tolérance constitue un pilier du règlement des conflits et doit être une considération importante pour le Conseil et les parties au conflit, a poursuivi la représentante. Considérant que les actes d’intolérance religieuse et la destruction de lieux de culte ne font qu’intensifier les conflits, nous devons condamner de tels actes et axer nos efforts sur le retour à la paix et la sécurité en Ukraine, dans le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, a-t-elle ajouté.
Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a affirmé que la Fédération de Russie a sollicité l’organisation de cette séance dans le but de promouvoir indirectement sa guerre de choix. Elle s’est érigée contre l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, avertissant du risque d’attiser les tensions. Elle a dénoncé la propagande en cours pour légitimer les ambitions géopolitiques de la Russie et transformer les tendances religieuses en tactique de pouvoir. La représentante a ensuite appelé à la paix, à la compréhension, et au respect de la religion afin d’éviter toute violation de la Charte des Nations Unies. Elle a demandé aux chefs religieux d’éviter d’étendre leur influence à des questions qui ne sont nullement de leur ressort, et à la Russie de mettre fin à sa guerre et de retirer son armée des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine.
M. GENG SHUANG (Chine) a noté les tensions accrues entre les religions avant d’appeler les parties à ne pas encourager sciemment la haine. Plaçant son pays du côté de la paix et du dialogue, le représentant a estimé que les parties au conflit devaient rester rationnelles, faire preuve de modération et écouter les appels de la communauté internationale pour la cessation des hostilités. Il a dit espérer que la religion puisse être une force positive pour promouvoir l’unité et la paix. La Chine continuera à discuter avec toutes les parties pour trouver un règlement politique à la question ukrainienne, a‑t‑il conclu.
Reprenant la parole, M. NEBENZIA (Fédération de Russie) a proposé aux pays occidentaux de regarder sur Internet les vidéos montrant les mauvais traitements infligés aux prêtres et aux moines de la Laure de Kiev afin de constater que les justifications du « régime de Kiev » ne tiennent pas la route. « Nous ne nous attendions pas à ce que vous compreniez la profondeur de ces préoccupations », a déploré le représentant, ni les « considérations politiques objectives » permettant d’aller au-delà du parti pris pour Kiev. Cette question n’a rien à voir avec la question des droits humains au Conseil de sécurité, comme l’ont avancé ironiquement certains pays occidentaux, mais bien avec la paix et la sécurité, a-t-il ajouté.
Mme NATALIIA MUDRENKO (Ukraine) a accusé Moscou d’utiliser le Conseil de sécurité pour promouvoir les intérêts de l’Église orthodoxe russe qu’elle a qualifiée d’« Église d’État de facto » en Russie. Elle a affirmé que, depuis le début de l’invasion, cette institution avait été chargée d’apporter un soutien idéologique à l’agression et que son chef, Kirill Gundyayev, avait retranscrit les récits de la propagande militaire russe en accord avec le Kremlin. Elle a cité un sermon de septembre 2022 où il prêche la conviction que faire la guerre à l’Ukraine est une action pieuse, « un sacrifice qui efface tous les péchés qu’une personne a pu commettre ». Rappelant qu’il avait aussi affirmé que l’Église devait être mobilisée « pour prier mais aussi pour être présente sur la ligne de front », elle a jugé peu surprenant que les prêtres qui tentent de mettre l’accent sur la paix deviennent la cible d’une répression interne, citant l’exemple d’une interdiction d’exercer contre le prêtre moscovite Ioann Koval.
La déléguée a accusé l’Église orthodoxe russe d’avoir annexé les trois diocèses criméens de l’Église orthodoxe ukrainienne -à Dzhankoy, Simferopol et Feodosia-, ajoutant qu’en 2023, le Patriarcat de Moscou avait « volé » trois autres diocèses de l’Église orthodoxe ukrainienne, à Luhansk, Alchevsk et Rovenki, dans la partie occupée de la région de Luhansk en Ukraine. Ces actions ont été menées contre l’église même dont la délégation russe prétend protéger les droits en demandant cette réunion, a-t-elle observé, faisant le parallèle avec la revendication de la Russie qui prétend protéger le Donbass, dont elle « rase les villes et tue les habitants une échelle industrielle ». Elle l’a aussi accusée de « détruire ce qu’elle ne parvenait pas à voler », rappelant l’attaque du 23 juillet dernier contre la cathédrale de la Transfiguration, siège de l’Église orthodoxe ukrainienne à Odessa. Selon les données les plus récentes, plus de 500 sites religieux ont été endommagés et 100 d’entre eux ont été complètement détruits, a-t-elle ajouté.
Qualifiant la situation dans les territoires occupés de « préoccupante », la représentante a affirmé que les autorités russes ont harcelé, intimidé, poursuivi ou emprisonné des centaines de personnes appartenant à l’Église orthodoxe d’Ukraine, aux églises protestantes, aux communautés religieuses musulmanes, aux catholiques grecs, aux catholiques romains et aux Témoins de Jéhovah, entre autres. Elle a indiqué que projet de loi ukrainien N8371 vise à contrer les tentatives de l’État agresseur d’instrumentaliser les organisations religieuses en Ukraine et que s’il est adopté, un tribunal pourra interdire les activités des institutions religieuses affiliées à un pays agresseur. Elle a ensuite estimé que le Conseil de sécurité ne pourrait que bénéficier d’un retour aux discussions des questions relatives aux droits humains dans le cadre de son ordre du jour, notamment en ce qui concerne leur situation dans l’État agresseur et la guerre d’agression russe contre l’Ukraine.
Reprenant à nouveau la parole, M. NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé que la représentante ukrainienne venait de confirmer, directement et indirectement, lors de son intervention, que son gouvernement combat l’orthodoxie canonique en Ukraine. Il a également constaté que des discours de haine sont diffusés à l’ONU.