Reprise de la 9421e séance – après-midi  
CS/15420

Conseil de sécurité: appels des pays du Sud à la diplomatie et à la négociation pour permettre une sortie de la crise en Ukraine

Le Conseil de sécurité a achevé, cet après-midi, son débat public consacré au maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine, l’occasion pour la petite dizaine d’intervenants qui n’avaient pas pu s’exprimer hier d’exposer leurs points de vue sur cette crise.

Cette réunion avait été marquée, hier, par la première intervention en personne depuis l’hémicycle du Président ukrainien, M. Volodymyr Zelenskyy, qui a présenté, à grands traits, sa « formule pour la paix ». Le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M. Sergey Lavrov, avait souligné pour sa part qu’en l’état, aucune négociation n’était possible avec « les putschistes néonazis de Kiev » et présenté sa propre chronologie de la crise ukrainienne.

Aujourd’hui, le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a insisté sur l’importance du respect des objectifs et des principes de la Charte des Nations Unies par le biais d’un multilatéralisme efficace.  Il a donc invité les États Membres à s’engager dans la diplomatie et la négociation pour relever le pari difficile du règlement des conflits et de la promotion de solutions pacifiques, « une responsabilité qui incombe en premier au Conseil de sécurité ».  Le Ministre a également mis l’accent sur l’importance de l’égalité, de l’équité et de la cohérence dans l’application du droit international, y compris en ce qui concerne l’amélioration des recours et des réparations en cas de violation du droit international. 

Appelant à éviter toute mesure qui mettrait en danger les possibilités de dialogue et de négociation, la Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Inde a posé la question de savoir s’il existe à ce stade une solution acceptable pour les deux parties et, à défaut, pourquoi le Conseil de sécurité, pourtant mandaté pour cette tâche, est-il devenu « inefficace, voire obsolète ». 

Le Directeur général du Département des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud a lui aussi épinglé l’échec du Conseil de sécurité sur ce dossier, en regrettant que cela sape sa crédibilité. Le Conseil devrait veiller à ce que l’intégrité territoriale, la souveraineté et les droits des personnes reçoivent toute son attention, qu’il s’agisse de l’Ukraine, de la Palestine ou d’autres conflits, a-t-il exigé avec le soutien de l’Indonésie

L’Argentine a martelé que seuls le dialogue et la diplomatie mèneront à une sortie de crise, un point de vue partagé par le Ministre du pouvoir populaire pour les affaires étrangères du Venezuela qui a dénoncé le « scénario de la confrontation » en Ukraine avant d’appeler à changer de cap et à miser sur un dialogue sincère pour construire un mécanisme de sécurité européen plus juste et équilibré.  Les Nations Unies ont un rôle de premier plan à jouer afin d’éviter l’escalade et l’arrivée à un point de non-retour, a souligné le Ministre.  Le dignitaire a fait observer que l’initiative des dirigeants africains pour l’Ukraine s’inscrit dans cette logique, en ce qu’elle cherche à faciliter la fin de cette guerre à travers un processus diplomatique et des négociations. 

La réunion a également été marquée par l’intervention du Grand Chancelier de l’Ordre souverain de Malte qui a indiqué que selon les estimations, d’ici à la fin 2023, 224 milliards de dollars auront été dépensés dans ce conflit.

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