Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires, Quatrième session
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CD/3863

La quatrième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes de destruction massive s’ouvre dans un contexte « effroyable »

La quatrième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive s’est ouverte, ce matin, au Siège des Nations Unies, à New York.  Le Président de l’Assemblée générale et la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, présents pour l’occasion, ont replacé la semaine de travaux de la Conférence, qui a prévu de rendre son document final vendredi 17 novembre, dans le contexte « effroyable » de l’escalade des hostilités dans la région. 

M. Dennis Francis a d’abord voulu croire que l’objectif d’un Moyen-Orient débarrassé d’armes de destruction massive ne s’était pas perdu « dans les sables du temps », la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) ayant, à l’issue de sa soixante-dix-huitième session, réaffirmé le soutien sans ambages de la majorité des États Membres à la concrétisation d’une idée vieille de quatre décennies.  Il a ajouté que les projets de résolution de la Commission le montrent: la communauté internationale considère qu’une paix durable dans la région est inatteignable si la question des armes de destruction massive n’est pas passée en revue sous l’angle prévu par l’ordre du jour de cette quatrième session, à savoir la vérification et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. 

M. Francis n’a toutefois pas caché que cette volonté politique, qui doit être celle de tous les acteurs de la région, se heurte à « la vague de désespoir qui engloutit le Moyen-Orient depuis deux mois ».  Aussi a‑t‑il invité le Président de la Conférence, l’Ambassadeur Taher M. T. Elsonni, Représentant permanent de la Libye, ainsi que les participants, à se saisir du message de l’Assemblée générale, « un message univoque et direct », pour guider leurs délibérations: les armes nucléaires étant une menace existentielle pour l’humanité, il faut mettre fin aux combats politiques qui empêchent tout progrès en matière de désarmement nucléaire.  

Mme Izumi Nakamitsu a, elle aussi, prononcé des mots forts, confiant que l’hommage rendu, ce matin, aux 101 employés de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) morts à Gaza lui avait provoqué une douleur jamais ressentie en 30 ans de services rendus aux Nations Unies.  La Haute-Représentante s’est inquiétée du fait qu’après deux mois d’escalade des hostilités qui ont déclenché une crise humanitaire particulièrement tragique, le risque de propagation du conflit en Cisjordanie est de plus en plus réel.  Relayant les nombreux messages du Secrétaire général de l’ONU à ce sujet, elle a condamné les attaques « ignobles » du Hamas du 7 octobre dernier et appelé à la libération de tous les otages maintenus à Gaza, où les opérations terrestres et les bombardements israéliens frappent chaque jour les civils et sites de l’ONU, en violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire. 

Pour Mme Nakamitsu, qui faisait siennes les déclarations de M. António Guterres, l’heure est venue pour que tous les acteurs de la région s’attaquent aux causes profondes du conflit israélo-arabe dans l’objectif de fonder une nouvelle architecture de paix et de sécurité au Moyen-Orient.  Celle-ci, a‑t‑elle souligné, pourrait s’édifier autour d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. 

S’adressant au Président de la Conférence, Mme Nakamitsu lui a demandé d’optimiser la volonté politique affichée par les membres de poursuivre les travaux dans des conditions aussi difficiles.  « Les présidences passées et la vôtre sont résolues à agir dans le sens des aspirations et des lignes tracées par le Secrétaire général dans son Nouvel Agenda pour la paix », a‑t‑elle dit. 

« Depuis cinq ans, la dynamique de la Conférence et ses résultats encourageants montrent que ses membres sont attachés à rendre fructueux le processus ouvert, sans exclusive, et l’approche pas à pas qui ont été choisis », a également noté la Haute-Représentante.  « Le chemin vers un traité juridiquement contraignant portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient sera sinueux », a‑t‑elle toutefois prévenu, assurant M. Elsonni du plein soutien de son bureau à ses efforts.  Elle a également appelé à la pleine participation de tous les États de la région à ces derniers, répétant que la communauté internationale les soutient et attend d’eux des contributions concrètes au désarmement nucléaire « et à la paix au Moyen-Orient et au-delà ». 

Élu par acclamation, l’Ambassadeur libyen a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre immédiatement des mesures pour mettre fin à la guerre et empêcher de nouvelles pertes de vies civiles à Gaza, avant de condamner les menaces « folles et irresponsables » d’emploi de l’arme nucléaire dans le territoire palestinien, proférées par le Ministre israélien du patrimoine, lequel avait été aussitôt désavoué par le Premier Ministre et le Ministre de la défense.  « La crise à Gaza et les discours dangereux sur l’utilisation possible d’armes de destruction massive soulignent l’urgence des travaux de cette Conférence », a déclaré M. Elsonni, avant d’assurer le Président de l’Assemblée générale et la Haute-Représentante de son intention de tirer parti de la dynamique et des résultats obtenus lors des sessions précédentes. 

La quatrième session de la Conférence devrait adopter son document final en séance publique, vendredi 17 novembre. 

 

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