Soixante-dix-huitième session,
7e séance plénière – matin
AG/J/3688

La Sixième Commission conclut son débat sur la protection des personnes en cas de catastrophe

La Sixième Commission a achevé, ce matin, lors d’une très brève séance, son débat sur la protection des personnes en cas de catastrophe, en entendant notamment la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge apporter son soutien à l’idée d’une convention internationale sur le sujet. 

« Pour la seule moitié de l’année 2023, plus de 200 catastrophes liées au climat se sont produites, affectant plus de 75 millions de personnes », a déclaré la déléguée, en affirmant que la plupart des pays ne sont pas prêts à faire face à une catastrophe.  Elle a estimé que le projet d’articles de la Commission du droit international (CDI), adopté en 2016, constitue une « bonne base de départ ».

Un traité viendrait en effet clarifier ce que les pays touchés peuvent attendre des autres pays et des organisations internationales en cas de catastrophe et remédier à la dissémination des normes observée dans ce domaine, a- t-elle dit, en écho aux nombreuses délégations qui ont, hier, affiché leur soutien pour un tel texte. 

De son côté, le délégué des Émirats arabes unis a estimé que le système multilatéral peut contribuer à coordonner l’aide d’urgence.  Celui-ci devra néanmoins respecter la souveraineté des États, a-t-il dit, tandis que son homologue de l’État de Palestine a souligné la nécessité de renforcer le cadre juridique, sans porter préjudice à l’accès des organisations humanitaires en cas de conflit.

La protection des personnes en cas de catastrophe est primordiale, puisque des millions de Palestiniens vivent sous l’occupation d’Israël qui ne montre aucun respect pour la dignité ou la vie humaine, a-t-elle tranché.  « La mort fait partie de notre quotidien. » Exerçant son droit de réponse, la déléguée israélienne a regretté que l’État de Palestine ignore les efforts constructifs d’Israël dans la région. 

La Sixième Commission poursuivra ses travaux mardi 10 octobre, à 15 heures, avec l’examen de la responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies.

PROTECTION DES PERSONNES EN CAS DE CATASTROPHE

Suite et fin du débat général

M. ALBLOOSHI (Émirats arabes unis) a rappelé que les crises et les catastrophes sont transnationales, ce qui nécessite, en parallèle de l’action des systèmes nationaux, un renforcement des actions de l’ONU.  L’aide humanitaire en provenance de mon pays fait partie de notre engagement moral envers le reste du monde, a-t-il assuré, précisant que les Émirats arabes unis ont créé de nouveaux partenariats, notamment avec le secteur privé pour échanger les connaissances et créer de nouvelles possibilités pour l’aide humanitaire.  Le délégué a souligné que l’action humanitaire de son pays au cours des cinq dernières décennies lie la réponse humanitaire aux projets de développement. Selon lui, une préparation des catastrophes et un échange de bonnes pratiques sont cruciaux pour limiter le nombre de victimes et les répercussions sur les États.  À cet égard, un système multilatéral peut contribuer à coordonner l’aide d’urgence, à condition de respecter la souveraineté des États et de prendre en compte la protection des femmes et des enfants, a-t-il conclu. 

Mme LOUREEN O. A. SAYEJ (État de Palestine) a fait état de la souffrance des populations en cas de catastrophe causée par l’homme et la nature. L’impact des changements climatiques sera terrible mais les risques seront encore accrus en cas de conflit, a-t-elle averti.  Pour l’État de Palestine, la protection des personnes en cas de catastrophe est primordiale puisque « des millions de Palestiniens vivent sous l’occupation d’Israël qui ne montre aucun respect pour la dignité ou la vie humaine ».  « La mort fait partie de notre quotidien », a-t-elle témoigné, soulignant l’approche plus stratégique que l’État de Palestine a dû développer face aux difficultés de la communauté internationale à mettre un terme au conflit.  Affirmant que la CDI a compétence pour analyser le droit international, elle a salué le projet d’articles et demandé la préservation du lien de la CDI avec la Sixième Commission.  Selon sa délégation, le cadre juridique doit être renforcé sans porter préjudice à l’accès des organisations humanitaires en cas de conflit.  Enfin, la déléguée a appuyé les recommandations de la CDI d’inclure la souveraineté, la non-discrimination, la dignité et l’humanité dans le projet de convention. 

Mme KALLIE AULTMAN, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a rappelé que pour la seule moitié de l’année 2023, plus de 200 catastrophes liées au climat se sont produites, affectant plus de 75 millions de personnes.  Elle a précisé que son organisation a travaillé avec 95 pays pour les aider à faire face aux catastrophes.  Elle s’est dite en faveur d’une convention internationale sur la base du projet d’articles de la CDI, « une bonne base de départ ». La représentante a rappelé que la plupart des pays ne sont pas prêts à faire face à une catastrophe.  Un traité pourrait clarifier ce que les pays touchés peuvent attendre des autres pays et des organisations internationales en cas de catastrophe, a-t-elle dit.  « Un traité pourrait également générer un élan s’agissant de la réduction des risques de catastrophe, afin de mieux préparer les gouvernements et les communautés. »  Si le Cadre de Sendai a été le catalyseur d’une action plus robuste dans ce domaine au niveau national, les législations et politiques doivent encore être renforcées, a dit la représentante.  Enfin, elle a souligné la nécessité d’un cadre unique, afin de remédier à la dissémination des normes existantes dans ce domaine.

Droits de réponse 

La déléguée d’Israël s’est étonnée de la déclaration de l’État de Palestine et a regretté que ce dernier ignore les efforts constructifs d’Israël dans la région. 

La déléguée de l’État de Palestine a rejeté les accusations proférées par la délégation israélienne, qui s’apparentent à un véritable « harcèlement », incompatible avec les règles et objectifs de l’ONU.  Israël veut s’ériger en arbitre de ce que peuvent dire ou ne pas dire les délégations, a-t-elle dit, en estimant que ce pays ne veut pas que ses « crimes » soient exposés.

La déléguée d’Israël a insisté sur le fait qu’elle n’avait « aucune idée de ce dont l’État de Palestine parle » et a demandé que les délégations puissent se concentrer sur l’essentiel, à savoir l’aide aux personnes en cas de catastrophe. 

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