Soixante-dix-huitième session,
Dialogue avec les commissions régionales & 19e séance plénière, AM & PM
AG/EF/3592

Deuxième Commission: bilan des travaux des commissions économiques régionales et débat sur la situation en Palestine après le siège de Gaza

Les « mesures transformatrices » et les « approches intégrées » prises et menées au niveau régional en faveur du développement durable ont été mises à l’honneur, ce matin, lors du dialogue annuel de la Deuxième Commission avec les responsables des commissions économiques régionales de l’ONU.  Les discussions ont également porté, dans l’après-midi, sur les « répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».  L’occasion pour de nombreux orateurs de dénoncer les graves conséquences économiques de l’occupation israélienne et d’appeler à faire cesser l’escalade de la violence actuelle.

S’alarmant de « niveaux de mort et de destruction sans précédent », en particulier à Gaza, où la situation était déjà insupportable avant les récents événements catastrophiques, M. Tarik Alami, de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a appelé à s’attaquer d’urgence aux causes profondes du conflit.  « Le respect du droit international est un impératif, si l’on veut qu’aucune partie ne puisse jouir de l’impunité et que tous les peuples de la région soient assurés de connaître la justice et la paix », a-t-il tranché, estimant qu’Israël continue d’adopter des politiques et des pratiques contraires aux résolutions du Conseil de sécurité.

Évoquant plus précisément la situation dans la bande de Gaza, victime d’un blocus « illégal et inhumain » depuis plus de 16 ans, et aujourd’hui assiégée, privée d’électricité, d’eau, de carburant et de nourriture, l’observatrice de l’État de Palestine a dénoncé les « crimes contre l’humanité » qui y sont actuellement perpétrés contre plus de 2 millions de Palestiniens vivant dans une zone ne dépassant pas 365 kilomètres carrés. Comme elle, le Groupe des 77 et de la Chine, le Groupe des États arabes, le Conseil de coopération du Golfe et de nombreuses autres délégations ont appelé la communauté internationale à mettre fin à cette situation et à fournir d’urgence une aide humanitaire à Gaza.

L’Iraq a dénoncé « les pratiques des colons qui usurpent les droits des Palestiniens sur leurs terres et ressources naturelles », de même que la Syrie a déploré le pillage des ressources palestiniennes et syriennes par Israël.  Le Yémen a appelé à indemniser les Palestiniens, tandis que l’Arabie saoudite et la Chine ont assuré de leur soutien au peuple palestinien, par le biais de programmes de développement et de l’UNRWA.  Cette agence fait face à un nombre de réfugiés qui explose, a relevé l’Indonésie en soulignant la nécessité de la soutenir.

Le délégué israélien a, de son côté, dénoncé la partialité du rapport de la CESAO et du projet de résolution de la Deuxième Commission.  Dans le contexte actuel d’attaques terroristes commises par le Hamas avec « des meurtres aveugles et le kidnapping de personnes innocentes », il s’est dit surpris que cette organisation, qui vise la destruction d’Israël, n’y soit mentionné qu’une seule fois, en note de bas de page.

Il ne faut pas oublier « comment cela a commencé », a renchéri le représentant des États-Unis en condamnant avec force les massacres commis par des terroristes en Israël et la « brutalité » du mouvement Hamas.  Il a désigné ce dernier comme « responsable de cette guerre », faisant remarquer qu’Israël a le droit de se défendre.  Le délégué a aussi appelé à des mesures de justice et de liberté pour Israël et pour les Palestiniens.  Il a toutefois recommandé de ne pas se leurrer sur les intentions du Hamas de semer la terreur et le sang.

Au cours du dialogue de la matinée, la Secrétaire exécutive de la CESAO s’était déjà alarmée de la situation dans les pays arabes, une région touchée par de nombreuses catastrophes naturelles et conflits, où 52 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire, où 36% des individus souffrent d’insécurité alimentaire et où la dette cumulée s’élève à plus de 1 500 milliards de dollars.  Malgré ce sombre tableau, elle s’est réjouie de la croissance économique de certains pays comme le Koweït, l’Arabie saoudite ou l’Égypte.  Elle s’est aussi félicitée de l’engagement à dépenser 1 000 milliards de dollars dans des actions climatiques régionales, en partenariat avec sa commission et diverses institutions financières, comme la Banque islamique de développement.

L’exposé du Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a lui aussi été axé sur une croissance verte et sur les besoins financiers du continent pour garantir un développement durable.  Il a misé sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour que le continent devienne un acteur clef dans la chaîne de valeur pour les produits verts, et plus seulement une zone d’extraction de minerais précieux.  Reconnaissant toutefois les importants besoins de financement, il a insisté sur les nécessaires réformes macroéconomiques pour permettre aux pays africains un accès équitable aux marchés financiers.

La difficulté d’accès aux marchés financiers a également été soulignée pour la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.  Le Secrétaire exécutif de la CEPALC s’est inquiété à cet égard du coût croissant de l’emprunt, alertant sur le faible niveau d’investissement dans le développement durable (seulement 20% du PIB en 2022) qui découle de ces contraintes budgétaires.  Pour y remédier, la CEPALC mise notamment sur la récente création d’une plateforme régionale de coopération fiscale pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

La Directrice exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE) s’est, quant à elle, concentrée sur la lutte contre les changements climatiques, tandis que son homologue de la CESAP a témoigné que la région Asie-Pacifique se situe « à la pointe de la finance innovante, verte et sociale ».

La Deuxième Commission se réunira à nouveau demain, mardi 17 octobre, à partir de 10 heures.

Dialogue avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales

Mme ROLA DASHTI, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a rapporté que les pays arabes avaient connu à la fois des progrès et des revers majeurs, soulignant que les récentes calamités naturelles et les conflits, notamment à Gaza en ce moment même, ne faisaient qu’augmenter les défis à relever.  « Malheureusement, 36% des Arabes sont confrontés à l’insécurité alimentaire, et la dette de la région a atteint le chiffre faramineux de 1 500 milliards de dollars en 2022 », a-t-elle précisé, ajoutant que plus des deux tiers des pays arabes ont des difficultés à atteindre les ODD et que, l’année dernière, près de 52 millions de personnes dans la région avaient besoin d’une aide humanitaire.

Pourtant, des pays comme le Koweït, l’Arabie saoudite et l’Égypte ont montré une croissance économique impressionnante, a relevé la Secrétaire exécutive.  La CESAO a fourni en 2023 plus de 100 services consultatifs et a conduit 44 événements pour le développement des capacités, bénéficiant à environ 1 000 décideurs politiques et praticiens, a-t-elle fait savoir, soulignant le rôle du Forum arabe pour le développement durable, qui aide les pays à renouveler leur engagement et à accélérer leurs actions dans ce domaine.  Mme Dashti a mentionné plusieurs initiatives stratégiques comme l’Agenda numérique arabe 2023-2033, mené en collaboration avec la Ligue des États arabes, ainsi que les partenariats significatifs avec des institutions financières régionales et le secteur privé, notamment avec la Banque islamique de développement, pour intégrer l’action climatique, avec un engagement total d’environ 1 000 milliards de dollars entre 2024 et 2030.  Enfin, elle a évoqué les progrès de la région, encouragés par la CESAO, en matière d’énergie renouvelable et d’écotourisme.

Mme TATIANA MOLCEAN, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a souligné que la divergence entre l’augmentation de la prospérité économique à court terme et la durabilité environnementale à long terme demeure un problème dans la région Europe.  Les effets immédiats des changements climatiques, de la pollution et de la gestion non durable des ressources nuisent déjà aux économies et à la santé de la population, a-t-elle relevé.  Une évolution rapide et d’ampleur des systèmes énergétiques, alimentaires et de transport est primordiale, a insisté Mme Molcean, précisant que de nouvelles approches dans la manière de produire et de consommer, comme la circularité, sont nécessaires pour réduire notre empreinte carbone.

Mme Molcean a fait part de quelques idées explorées par la CEE.  Par exemple, elle travaille à la réduction de la pollution de l’air en encourageant l’adoption d’énergies renouvelables, la décarbonation des transports et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, ce qui entraîne aussi des progrès vers d’autres objectifs, tels que l’atténuation des changements climatiques et l’amélioration des performances économiques. Ainsi, le Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement (PPE-TSE) se concentre sur les liens entre ces domaines et promeut des solutions de nouvelles mobilités.  Il repose sur des approches intégrées et une coordination intersectorielle.

La Directrice exécutive a également parlé des efforts dans le domaine de la gestion de l’eau, arguant que faire le lien entre l’eau, l’alimentation et l’énergie est essentiel pour relever conjointement divers défis dans le cadre d’une action efficace en faveur du climat et de la transition verte.  Dans la région, la CEE encourage cette approche intégrée.

De l’avis de Mme Molcean, l’investissement est la clef du changement et davantage de ressources financières sont nécessaires, à condition qu’elles soient utilisées à bon escient.  Elle a misé sur les cadres normatifs de la CEE, qui facilitent l’alignement de ces ressources avec les ODD.  Sa méthodologie permet par exemple d’évaluer si des infrastructures en partenariat public-privé répondent à la crise climatique ou soutiennent la reconstruction en Ukraine.

Enfin, elle a mis en avant le système des Nations Unies pour la gestion des ressources, élaboré par la CEE et récemment adopté par le Conseil économique et social (ECOSOC), qui fournit un ensemble de principes et d’exigences qui guident la planification, la conception, l’exploitation et la fermeture des activités d’extraction et de traitement des ressources, afin de parvenir à un équilibre entre développement économique, durabilité écologique et responsabilité sociale.  Nous avons besoin d’approches intégrées, de ressources pour les mettre en pratique et de faire participer de multiples partenaires, a résumé Mme Molcean.

M. ANTONIO PEDRO, Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a mis en avant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), considérée comme le « Plan Marshall de l’Afrique ».  Une fois opérationnelle, ladite Zone permettra de développer des chaînes de valeur régionales et de stimuler le commerce intra-africain de plus de 30% d’ici à 2045, a-t-il promis en misant aussi sur sa contribution pour promouvoir l’industrialisation, la diversification économique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté sur le continent.  Il a fait valoir que la Commission a été un partenaire stratégique majeur de l’Union africaine (UA) dans la conception de la Zone et qu’elle soutient les pays dans le développement de leurs stratégies industrielles. 

L’orateur a en outre mis en avant la richesse de l’Afrique en minéraux essentiels, « un atout clef dans la construction de chaînes de valeur » pour les produits verts, y compris les panneaux solaires, les batteries et les véhicules électriques.  La Commission soutient d’ailleurs le développement de cette chaîne de valeur compétitive en République démocratique du Congo (RDC) et en Zambie, un projet qui permettra à l’Afrique de participer à un marché dont la valeur devrait atteindre 46 billions de dollars d’ici à 2050.  En augmentant les capacités de production du continent et en permettant la libre circulation des marchandises à travers les frontières, les biens produits dans une partie du continent peuvent être utilisés partout en Afrique, a fait remarquer M. Pedro.  Ainsi, les batteries produites en RDC peuvent être déployées dans la région du Sahel pour stocker l’énergie solaire et alimenter d’autres industries, y compris la transformation de la viande, en veillant à ce que les chaînes du froid soient maintenues.

Après avoir évoqué des exemples d’initiatives de la CEA dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, le représentant a ajouté que sa commission soutenait les pays africains dans la réforme de leurs politiques macroéconomiques, ainsi que dans le renforcement de leur gouvernance économique, via des services de conseil sur mesure, et en militant pour une réforme de l’architecture financière mondiale.  La hausse des taux d’intérêt empêche de nombreux pays africains d’accéder aux marchés financiers internationaux, a-t-il souligné en s’inquiétant également que ces pays semblent aussi payer une prime inexpliquée de 1,7% sur les obligations souveraines émises sur le marché international.  Dans ce contexte, la CEA estime que les pays africains devraient avoir un meilleur accès aux investissements, à des conditions plus équitables, pour obtenir des crédits sur les marchés mondiaux, a conclu le haut-fonctionnaire.

M. RAUL GARCIA BUCHACA, Secrétaire exécutif adjoint pour la gestion et l’analyse des programmes de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a souligné l’urgence d’agir dans une région où seulement 25% des ODD sont en passe d’être atteints d’ici à 2030, et où 27% sont en recul par rapport à 2015.  Au cours de la dernière décennie, la croissance de la région n’a connu qu’un taux de 0,8% par an, une performance pire que celle de la décennie perdue des années 80, a précisé le Secrétaire exécutif.  Son constat est particulièrement sévère concernant les ODD 8 (travail décent et croissance économique) et 2 (élimination de la faim).  Les taux de croissance de l’emploi sont historiquement bas et le taux de pauvreté régional reste élevé à 32%.  M. Buchaca a également alerté sur les impacts croissants des changements climatiques, qui pourraient réduire la croissance de 9 à 12% d’ici à 2050 dans certains pays.  Pour répondre à ces défis, il a exposé un ensemble de secteurs prioritaires pour la CEPALC, parmi lesquels la transition énergétique, la transformation numérique, l’agriculture durable, le commerce des services, l’économie circulaire ou encore les industries pharmaceutiques. 

Présentant plusieurs initiatives régionales, il s’est d’abord réjoui des progrès effectués dans l’ODD 7 (énergie propre et abordable), citant comme exemple le Forum technique permanent sur l’innovation et le développement du lithium, qui vise à capitaliser sur les réserves considérables de ce minerai crucial dans la région.  Au sujet de l’écart de genre persistant en matière d’emploi, il a précisé que 74% du travail non rémunéré est effectué par des femmes et que sa commission apporte un soutien technique aux gouvernements pour y remédier.  Poursuivant sur le thème du financement du développement, il a critiqué le faible niveau d’investissement dans la région, qui atteignait seulement 20% du PIB en 2022.  Il a relevé les pressions accrues sur l’espace budgétaire dues aux coûts croissants de l’emprunt sur les marchés financiers, ajoutant que, dans certains cas, 25 à 30% des revenus fiscaux sont consacrés au service de la dette, ce qui limite les investissements dans le développement durable.  Toutefois la récente plateforme régionale de coopération fiscale pour l’Amérique latine et les Caraïbes, dont la CEPALC assure le secrétariat technique, vise à remédier à ce problème, a-t-il conclu.

Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a mis en avant les initiatives de la Commission dans l’action climatique: promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, connectivité du système électrique régional et promotion des mobilités à faible émission, entre autres.  Pour soutenir cette ambition, la CESAP a travaillé avec ses pays membres pour accélérer une transition énergétique inclusive et juste, en développant des scénarios pour une telle transition à travers des feuilles de route nationales concernant cet ODD.  La Secrétaire générale adjointe a aussi évoqué une feuille de route régionale sur la connectivité des réseaux électriques, dont la CESAP se sert comme d’une plateforme pour travailler avec les États membres à la mise en place d’un réseau régional interconnecté. 

La région Asie Pacifique se situe aussi à la pointe de la finance innovante, s’est-elle félicitée.  Pour preuve, l’émission d’obligations souveraines, vertes et sociales y a été multipliée par plus de 40 entre 2015 et 2022.  La CESAP aide les pays à réaliser le potentiel de ces instruments de financement innovants en travaillant avec les pays membres pour renforcer leurs capacités nationales et élaborer les cadres nécessaires à la finance verte et durable, tels que le cadre pour les obligations vertes à Sri Lanka et au Bhoutan.  La modélisation macroéconomique pour le développement durable de la CESAP vient désormais en aide à des pays tels que l’Indonésie, le Kirghizistan, la Mongolie, le Népal, le Pakistan, Samoa et Sri Lanka à élaborer des voies pour la reprise post-COVID. 

La haute fonctionnaire a aussi mis en avant la transformation numérique de la région.  Pour aider à combler la fracture numérique entre et à l’intérieur des pays, la CESAP soutient ses pays membres en les aidant à tirer parti des investissements de partenariat public-privé pour déployer des réseaux, ainsi que pour récolter des données géospatiales et numériques, à des fins d’analyse et de prévision stratégique.  Dans ce contexte, la Commission se penchera l’an prochain sur l’exploitation de la transformation numérique pour le développement durable.

Discussion interactive

Après avoir entendu ces exposés, le Président de la Deuxième Commission a donné la parole aux États Membres pour entendre leurs commentaires et entamer un dialogue interactif.  Les délégations ont reconnu la nécessité d’adopter des mesures transformatrices et des approches intégrées en faveur du développement durable.  Par la voix du Botswana, le Groupe des pays en développement sans littoral (PDSL) a espéré qu’elles seraient prises en compte lors de la préparation de la troisième Conférence sur les PDSL, qui aura lieu à Kigali (Rwanda) en juin 2024.

Pour la Thaïlande, pays d’accueil de la CESAP, les approches intégrées devraient être la priorité, ce qui devrait pousser les commissions régionales à renforcer leur partenariat et leur coopération avec d’autres organisations régionales et sous-régionales non onusiennes pour remettre les ODD sur les rails. En ce sens, l’Initiative de complémentarité entre la Vision 2025 de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et le Programme 2030 de la CESAP peut servir de modèle de bonne pratique.

Disposé à collaborer avec les commissions régionales, et en particulier avec la CEPALC, le Mexique a jugé nécessaire d’adopter des initiatives transformatrices pour que 75% des cibles des ODD ne soient pas laissées de côté d’ici à 2030 en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Exerçant la présidence pro tempore de la CEPALC durant la session 2022-2024, l’Argentine est d’avis que de tels espaces sont fondamentaux pour reconstruire l’intégration politique, sociale et productive de l’Amérique latine et des Caraïbes, et pour débattre de stratégies visant à renforcer les économies, les intégrer et améliorer les conditions de vie des habitants.

La Bolivie a estimé que le dialogue permanent sur les innovations et le développement technologique permettra à tous les pays d’aller de l’avant, mais a insisté sur les principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées.  La Colombie a fait part de sa préoccupation sur le manque d’investissements pour le développement dans la région, et a jugé important de renforcer les mécanismes nécessaires à cet effet.

De l’avis de la Fédération de Russie, les décisions des États Membres dans le cadre des commissions régionales peuvent véritablement contribuer à la réalisation des ODD.  Elle a toutefois déploré, comme le Bélarus, la politisation de la CEE.  Elle a condamné les tentatives d’utiliser la Commission pour adopter des politiques qui n’ont pas l’agrément de tous les États Membres.  Le Bélarus a voulu que la CEE reste un espace de coopération sur le principe de l’égalité souveraine des États et a dit compter sur une interaction fructueuse avec la CESAP, notamment dans le domaine des transports.

Pour sa part, le Kazakhstan a reconnu les efforts de la CEE pour encourager les ODD et entraîner des transformations dans la région.  Il a souligné son rôle pour faciliter le commerce dans les pays sans littoral en Asie centrale.

La Pologne s’est en revanche inquiétée des perspectives de la région en raison de la guerre en Ukraine.  Elle a demandé à la Directrice exécutive de la CEE quels sont les grands obstacles identifiés à l’accélération de la transition verte en vue de respecter les engagements en matière climatique.

Estimant que le rôle des commissions régionales devrait être élargi en tirant parti de la coopération Sud-Sud pour accélérer la mise en œuvre des ODD, le Liban a dit compter sur la CESAO comme un partenaire solide.

Insistant sur la souveraineté alimentaire, l’Éthiopie a assuré que la CEA continue d’être l’élément le plus important en matière de développement et a demandé de lui fournir les ressources nécessaires pour qu’elle puisse assurer sa mission.

En réponse aux commentaires et interrogations des pays, la Secrétaire exécutive de la CESAP s’est réjouie que le rôle des plateformes régionales ait été souligné et a pris acte des observations sur la nécessité d’une synergie avec d’autres commissions régionales en matière de bonnes pratiques.

Le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA a remercié l’Éthiopie, hôte de la CEA qui siège à Addis-Abeba depuis des décennies, pour son appui.  Il a dit partager les principes essentiels de la coopération Sud-Sud.  Il a également défendu l’intérêt de prendre en compte les services écosystémiques.

En réponse au Groupe des PDSL, la Directrice exécutive de la CEE a dit être en mesure de fournir des exemples concrets pour les systèmes de gestion de ressources. La perspective de genre dans les approches synergiques est importante, de même que la transformation numérique, a-t-elle reconnu.  Elle a conclu que le monde entier est sur la même longueur d’onde pour ce qui est de la réalisation des ODD.

La Secrétaire exécutive de la CESAO s’est dite résolue à améliorer les conditions de vie et assurer un avenir plus prospère et plus durable dans la région.

Après avoir remercié les délégations de la région Amérique latine et Caraïbes qui se sont exprimées, le Secrétaire exécutif adjoint à la CEPALC a dit partager le point de vue de la Bolivie.  Il a assuré que la CEPALC n’épargnera aucun effort pour appuyer le forum pour l’innovation technique, estimant qu’il faut changer de paradigme de production et de consommation pour protéger la Terre.  Il a pris acte de la nécessité de procéder à l’échange de dette contre des actions climatiques, qui pourrait intéresser en particulier les petits États insulaires des Caraïbes.  La CEPALC est également favorable à une mesure du développement au-delà du PIB.

SOUVERAINETÉ PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ, Y COMPRIS JÉRUSALEM-EST, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLA SYRIEN OCCUPÉ SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES

Présentation de rapport

M. TARIK ALAMI, Directeur de la Division des questions émergentes et liées aux conflits de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a présenté, par visioconférence, le rapport intitulé « Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé » (A/78/127-E/2023/95), réalisé par le Conseil économique et social (ECOSOC).

Cette année, il a présenté ce rapport alors que le Territoire palestinien occupé et Israël connaissent « des niveaux de mort et de destruction sans précédent », en particulier à Gaza, où la situation était déjà insupportable, voire invivable, avant les récents événements catastrophiques, a souligné M. Alami.  Toutefois, les informations contenues dans le rapport ne couvrent que la période allant du 1er avril 2022 au 31 mars 2023.  Il a donc décidé de concentrer sa présentation sur les contenus qui sont toujours pertinents et qui fournissent un contexte plus clair sur les conditions de vie des Palestiniens vivant sous l’occupation militaire israélienne.

Dans ses conclusions, le rapport indique que « l’occupation israélienne prolongée du territoire palestinien et du Golan syrien ne cesse d’avoir des répercussions sur les conditions de vie des populations palestinienne et syrienne et de nuire au développement économique et social des territoires occupés ».  Il souligne également que « l’escalade alarmante de la tension et de la violence [dans le Territoire palestinien occupé] au cours de la première partie de l’année 2023 montre qu’il est urgent de s’attaquer aux causes profondes du conflit ».

« Israël continue d’adopter des politiques et des pratiques contraires aux résolutions du Conseil de sécurité sur la question, au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme.  Certaines pratiques peuvent être considérées comme discriminatoires et d’autres s’apparentent au transfert forcé de personnes protégées ou à une peine collective, ce qui constitue une violation grave de la quatrième Convention de Genève et du droit international », réitère le rapport, qui poursuit ainsi: « Le respect du droit international est un impératif, si l’on veut qu’aucune partie ne puisse jouir de l’impunité et que tous les peuples de la région soient assurés de connaître la justice et la paix, y compris les Palestiniens et les Syriens vivant sous occupation.  En outre, faute d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité portant sur la question de Palestine, on compromet les chances de voir appliquer, dans le Territoire palestinien occupé et dans l’ensemble de la région, les cadres convenus au niveau international, notamment le programme pour les femmes et la paix et la sécurité et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. »

Le système israélien de politiques restrictives a vidé l’économie palestinienne de nombreux éléments essentiels à son bon fonctionnement, la rendant très vulnérable aux chocs internes et externes et très dépendante d’Israël et des transferts extérieurs, a continué M. Alami.  Le blocus de Gaza depuis 16 ans représente une peine collective, a-t-il conclu en se désolant de savoir qu’au début de l’année, 1,3 million d’habitants, sur une population de 2,1 millions, avaient besoin d’aide humanitaire.

Mme SAHAR J.O.  NASSER-ABUSHAWESH (observatrice de l’État de Palestine) a fait état de la « détérioration horrifique et inimaginable » des conditions socioéconomiques et humanitaires en Palestine occupée, y compris à Jérusalem-Est et particulièrement dans la bande de Gaza.  Elle a fustigé les pratiques « oppressives et destructrices » d’Israël, les qualifiant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, en violation de tous les principes du droit international.  Évoquant plus précisément la situation dans la bande de Gaza assiégée, elle a dénoncé un blocus « illégal et inhumain » qui y sévit depuis plus de 16 ans et qui affecte 2,3 millions de Palestiniens vivant dans une zone ne dépassant pas 365 kilomètres carrés. Cette situation a accentué la pauvreté, la faim et le chômage, et s’est aggravée au fil des ans par les agressions répétées d’Israël, s’est lamentée la déléguée.

Elle a alerté sur les récents développements et, particulièrement, la déclaration de guerre d’Israël à la population civile palestinienne, critiquant la décision d’imposer un siège complet à Gaza, de priver la région d’électricité, d’eau, de carburant et de nourriture, et de transformer une situation déjà dangereuse en catastrophe humanitaire, sanitaire et environnementale. Estimant que « l’occupation coloniale et le régime d’apartheid d’Israël doivent prendre fin » pour que le peuple palestinien puisse vivre en paix et en sécurité, la déléguée a appelé l’ONU et tous les États Membres à faire cesser ces crimes contre l’humanité et à fournir une aide humanitaire immédiate pour sauver des vies.  « Que la paix et l’humanité prévalent, pas la guerre et la vengeance », a-t-elle conclu.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. YUSNIER ROMERO PUENTES (Cuba) s’est félicité des conclusions du rapport du Secrétaire général soulignant les effets préjudiciables de l’occupation israélienne.  Il a réaffirmé son appui sans équivoque aux aspirations du peuple palestinien des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, ainsi que des populations du Golan syrien occupé.  Les pratiques de l’occupant, a-t-il poursuivi, ont eu un effet très sérieux sur le développement économique et social palestinien, ainsi que sur l’exercice de leurs droits fondamentaux, entravant la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le délégué a rappelé que la colonisation continue va contre le droit international humanitaire et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).  De plus, a-t-il déclaré, les colonies de peuplement israéliennes n’ont « aucune valeur juridique » et constituent une violation flagrante -ainsi qu’un grave préjudice- à la solution des deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le représentant a encouragé tous les États Membres et les organisations internationales indépendantes à poursuivre des politiques permettant de faire respecter les obligations au titre du droit international, s’agissant des pratiques israéliennes illégales dans les territoires occupés, y compris l’exploitation des ressources naturelles.  Il a aussi exigé d’Israël qu’il cesse d’exploiter et de mettre en danger les ressources naturelles palestiniennes.

Au nom du Groupe des États arabes, Mme KATHERINE ANAS AHMAD AL-HALIQUE (Jordanie) a souligné, comme l’a fait la Ligue des États arabes, l’importance d’arrêter immédiatement la guerre israélienne dans la bande de Gaza afin d’éviter une escalade dans la région et de protéger la population civile, conformément au droit international.  Elle a fait part de sa profonde préoccupation au sujet de l’impact des activités d’Israël sur les populations et a réaffirmé que tant que cette occupation continuera, elle aura des répercussions sur les peuples occupés. 

La représentante a réitéré le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à sa souveraineté sur les ressources naturelles.  Elle a également dénoncé les violations constantes des droits des Arabes dans le Golan syrien occupé par les autorités israéliennes, et la violation constante du droit international par Israël, qui continue à créer des colonies.  Le Groupe des États arabes, a-t-elle conclu, demande à la communauté internationale de respecter ses engagements pour qu’Israël assume la responsabilité de ces violations, conformément à la Charte des Nations Unies.

Parlant au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), M. KHALID SALEH SAID AL RUBKHI (Oman) a exprimé son inquiétude face aux graves violations mentionnées dans le rapport.  Soulignant l’impact négatif de l’occupation sur les conditions de vie des personnes concernées, le représentant a appelé à une cessation immédiate de la « guerre israélienne » et a mis en garde contre les répercussions humanitaires et sécuritaires si l’escalade devait se poursuivre.  Il a appelé à la levée du blocus de Gaza, à une assistance humanitaire, ainsi qu’à l’envoi immédiat de nourriture, d’électricité, d’eau et de carburant dans l’enclave.  Il a aussi préconisé une intervention financière adéquate de la communauté internationale et des États arabes pour faire face aux défis actuels.

Insistant sur l’urgence de la situation, le représentant a déclaré que les civils doivent être protégés à tout prix et a réaffirmé l’importance du droit au retour et à la compensation financière pour les réfugiés.  Prônant une solution globale conforme aux résolutions de l’ONU et à l’Initiative de paix arabe, il a réaffirmé le soutien total de son groupe aux efforts des Palestiniens pour établir un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.

M. TALAL ABDULAZIZ M H AL-NAAMA (Qatar) s’est déclaré contre l’évacuation du Nord de la bande de Gaza, qui ne fera, selon lui, qu’empirer la situation.  Il a réclamé aussi l’ouverture d’un corridor d’aide humanitaire pour apporter de l’aide alimentaire, sanitaire, et évacuer la population civile.  Il a dénoncé les résultats contenus dans le rapport du Secrétariat faisant état de mesures arbitraires adoptées contre les prisonniers Palestiniens et la poursuite de la colonisation, entre autres.  Ces pratiques stoppent le développement palestinien et contribuent à la fragmentation de la Palestine et de son peuple. Le délégué s’est opposé à un « châtiment collectif » infligé aux habitants de la bande de Gaza, une des zones les plus densément peuplées au monde.  Il a réaffirmé l’appui du Qatar au développement économique et social de la Palestine, mentionnant la contribution financière qatarie pour la réaliser, ainsi que la nécessité, pour Israël, de revenir aux frontières d’avant 1967.

M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cubaa condamné énergiquement les assassinats de civils et d’enfants, ainsi que les bombardements aveugles de la bande de Gaza et les privations multiples subies par sa population.  Il a lancé un appel urgent au cessez-le-feu ainsi qu’à une intervention humanitaire immédiate sur ce territoire.  Le scénario actuel doit cesser, a-t-il insisté, appuyant les efforts de négociation afin que cesse l’escalade de la violence.  Il a réitéré sa position en faveur d’une solution à deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Il a enfin dénoncé les graves conséquences économiques de l’occupation israélienne et appuyé les exigences du Gouvernement syrien de récupérer les hauteurs du Golan.

M. WISSAM AL NAHHAS (République arabe syrienne) a commencé par affirmer son soutien au peuple palestinien, estimant que « ce qui se passe aujourd’hui dans les territoires occupés est le résultat de décennies d’occupation coloniale et d’agression ».  Il a souligné que les Palestiniens étaient privés de leur droit à l autodétermination et faisait face à une campagne violente ciblant des infrastructures civiles. Il a dénoncé les récents actes d’agression israéliens, tant sur le territoire palestinien que dans le Golan syrien, ainsi que l’attaque récente d’un aéroport civil en Syrie.

Il a également fustigé le pillage des ressources palestiniennes et syriennes par Israël et a appelé à un arrêt immédiat de ces pratiques.  Remerciant la CEDEAO pour son soutien, le délégué a insisté sur l’importance d’appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies, et a appelé à une solution globale qui respecte les droits des Palestiniens et des Syriens.

Mme TAHEREH JALILI (République islamique d’Iran) s’est alarmée de la situation à Gaza depuis le 7 octobre, aggravant encore le constat fait par le rapport présenté aujourd’hui.  Rappelant que plus de 2 000 personnes ont été tuées, dont plus de 1 000 enfants, par le régime israélien, elle a dénoncé les conditions de vie terribles imposées par le blocus inhumain.  Selon elle, ces actes violent le droit international, et la communauté internationale, par son inaction, s’en rend complice.

Observant que le peuple palestinien est privé du droit inaliénable à la libre détermination et subit la catastrophe humanitaire en cours, la représentante a également abordé l’intégrité territoriale de la Syrie et condamné toutes les tentatives du régime israélien pour saper celle-ci.  Enfin, elle a appelé à des mesures rapides et efficaces pour forcer Israël à respecter ses obligations internationales et à renoncer à ses actes d’agression.  Sans quoi l’on assistera à « une catastrophe humanitaire qui aura de graves conséquences sur la paix, la sécurité et la stabilité internationales », a-t-elle averti.

M. HASAN BADRI MHALHAL AL-KHALIDI (Iraq) a noté que les violations constantes du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme par Israël dégradent la situation économique et sociale et les conditions de vie des Palestiniens.  Il a dénoncé les pratiques des colons qui usurpent les droits des Palestiniens sur leurs terres et leurs ressources naturelles et les pratiques coloniales dans Jérusalem-Est.  Un juste règlement de la situation donnera aux Palestiniens leurs droits sur leurs terres et leur eau et leur permettra d’être indemnisés, a dit le représentant, qui a appelé les organisations internationales à faire tout ce qui est possible pour atténuer les souffrances du peuple palestinien et de la population occupée dans le Golan syrien.

M. AL SAUD (Arabie saoudite) a relevé les violations constantes du droit international par Israël et a rappelé que l’Arabie saoudite a toujours été aux cotés des Palestiniens pour le rétablissement de leurs terres et de leurs droits légitimes.  Le représentant a condamné les mesures unilatérales visant à saper la solution des deux États.  Aucun développement n’est possible sans solution juste et durable répondant aux revendications légitimes des Palestiniens, a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite continue à soutenir le peuple palestinien par le biais de programmes de développement et de l’aide humanitaire, en particulier en donnant des ressources à l’UNRWA.  Elle suit de très près l’évolution des affrontements et estime que l’occupation armée israélienne est la cause profonde du conflit israélo-palestinien. Le représentant a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a condamné le déplacement des civils de Gaza.  Il a également appelé la communauté internationale à mettre en œuvre une solution crédible pour parvenir à la paix, à la stabilité et au développement durable de la région. 

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a déploré la détérioration de la situation humanitaire dans la région et mis en contexte le fait que depuis 75 ans, les Palestiniens sont privés du droit à un État indépendant.  Il a aussi condamné les « horribles attaques » de la semaine dernière et appelé sans équivoque à un cessez-le-feu.  Enjoignant à se saisir des causes profondes du conflit enraciné, il a dénoncé les violations du droit international que sont les politiques israéliennes telles que l’expansion des colonies, les restrictions de mouvement, ainsi que le « châtiment collectif » infligé à la population palestinienne, au nom de la sécurité.  Il a établi un lien de cause à effet entre la dernière explosion de violence et les discriminations dont les Palestiniens sont victimes depuis de trop nombreuses années.

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (État plurinational de Bolivie) a qualifié le traitement des Palestiniens de « génocide systématique » et estimé que les actes d’Israël sont incompatibles avec ceux d’un État démocratique.  « Couper l’eau et l’aide alimentaire à Gaza participe d’un manque d’humanité, d’une politique cruelle et d’une volonté d’instaurer l’apartheid », s’est indigné le représentant.  Israël doit cesser immédiatement la poursuite de la colonisation, car une solution durable ne sera possible que lorsque toutes les vies humaines de la région seront traitées sur un pied d’égalité, sans considération économique ou politique préalable, a-t-il ajouté.

Mme HALA HAMEED (Maldives) s’est alarmée de ce que les Palestiniens soient piégés dans un cycle sans fin de désespoir et de destruction.  Faisant siennes les paroles du Président palestinien, il a souligné la responsabilité collective de la communauté internationale et rejeté ensuite catégoriquement le meurtre des civils des deux côtés, car elles sont contraires à la morale, à la religion et au droit international.  La déléguée a dénoncé l’ordre intimée par l’armée israélienne à 1,2 million de civils gazaouis, de se réfugier dans le sud du territoire en seulement 24 heures.  Cet ordre, a-t-elle insisté, constitue une violation manifeste du droit international, mais aussi une grave menace pour d’innombrables civils palestiniens innocents, et parmi eux de nombreux enfants.  Elle a déploré les attaques indiscriminées qui ont déjà causé la perte de centaines de vies innocentes et des dégâts considérables aux infrastructures essentielles, comme les hôpitaux, les écoles et les installations des Nations Unies.  La déléguée a appelé à la levée du blocus de Gaza pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

Elle a appelé la communauté internationale à prendre toutes les mesures possibles pour mettre fin aux attaques en cours contre des civils innocents et a réaffirmé l’engagement sans faille de son pays en faveur du peuple palestinien.  Enfin, elle a réclamé une solution durable au conflit via l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain, basé sur les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Après avoir présenté ses condoléances pour les pertes civiles dans la crise actuelle, Mme AL HAMMADI (Émirats arabes unis) a insisté sur l’importance de leur protection, comme l’exige le droit international.  Dénonçant les souffrances socioéconomiques de la population palestinienne, elle s’est particulièrement émue de l’effondrement de certains secteurs vitaux comme la santé et l’éducation.  Elle a précisé que son pays a versé à la Palestine une somme de 750 millions de dollars de 1996 à 2023, alors qu’une aide supplémentaire de 180 millions de dollars est prévue cette année.

La déléguée a également dénoncé les conditions de vie à Gaza, où les hôpitaux sont surchargés et les enfants privés de ressources essentielles, en violation de l’article 33 de la Convention de Genève.  Elle a insisté sur la nécessité de mettre fin à la guerre et de rétablir le calme pour protéger la perspective d’une solution à deux États, soulignant l’engagement de son pays à travailler avec les partenaires régionaux et internationaux à une solution juste, pacifique et durable.  En conclusion, elle a réaffirmé la solidarité de son pays avec le peuple palestinien et a encouragé les efforts visant à faire baisser la tension.

De l’avis de M. EMIL BEN NAFTALY (Israël), le projet de résolution de la Deuxième Commission à l’examen n’est pas impartial en raison de son sujet et de son contenu.  Et ce dans le contexte d’attaques commises par le Hamas dans tout Israël, a souligné le représentant, dénonçant les meurtres aveugles et le kidnapping de personnes innocentes, dont des femmes et des bébés.  Le représentant s’est demandé si la CESAO réfléchissait au « contenu de mauvaise foi » dans son rapport, où le Hamas n’est mentionné qu’une fois en bas de page.  Le Hamas vise la destruction d’Israël et la CESAO l’aide par son silence, a accusé le représentant.  Il a encore déploré que la CESAO propage des faits erronés et de faux espoirs en mentionnant chaque année que la situation va s’améliorer d’elle-même, ce qui ne fait qu’aggraver les choses.  « On incite à la haine et à la violence, parfois dans cette enceinte même », a lancé le représentant aux délégations.

Mme ALMEZYAD (Koweïta exprimé sa préoccupation face à l’escalade militaire dans le Territoire palestinien occupé et dans le Golan syrien occupé.  Elle a rappelé que le Koweït avait toujours soutenu les droits du peuple palestinien à l’arrêt de l’occupation israélienne et à un État indépendant, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  La représentante a noté que la destruction de propriétés et de logements dans les territoires occupés est devenue « une manière de vivre à laquelle les Palestiniens se sont malheureusement habitués ».  Elle a appelé à la levée du blocus afin que les médicaments, la nourriture et l’eau parviennent jusqu’aux Gazaouis.  Elle a réaffirmé l’appui du Koweït à toutes les mesures prises par l’État de Palestine pour garantir sa souveraineté sur ses ressources naturelles et à celles du Conseil de sécurité pour trouver une solution politique à ce conflit.

Mme ASBINA MARIN SEVILLA (République bolivarienne du Venezuela) a dénoncé l’intensification du blocus de Gaza, lequel ne fait qu’aggraver encore les conditions de vie de la population civile.  Elle a appelé à l’arrêt des violences et réclamé une aide humanitaire en faveur des Palestiniens.  S’alarmant devant l’horreur et l’ignominie de la Puissance occupante, elle a souligné que l’occupation est le principal obstacle au développement durable de la Palestine et de son peuple, dont les droits sont bafoués depuis 1967, y compris via l’exploitation de son eau, dont Israël conserve le contrôle total, au mépris du droit international.  Elle a aussi dénoncé l’expansion des colonies ainsi que l’exploitation des ressources naturelles en Cisjordanie.  La déléguée a enfin appelé à la cessation des relations commerciales avec les entreprises installées dans le Territoire occupé.

Mme ALBINKHALIL (Bahreïna réitéré son soutien total à la création d’un État palestinien, dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.  Elle a dénoncé les conditions de vie des Palestiniens qui ont besoin d’une aide humanitaire.  La situation actuelle menace les plus vulnérables, y compris les enfants et les personnes âgées.  La déléguée a enfin brandi le droit des Palestiniens à accéder à leurs ressources naturelles et a préconisé une solution politique, plutôt que militaire, au conflit, afin d’éviter d’alimenter la haine et le terrorisme.

M. MUHAMMAD USMAN IQBAL JADOON (Pakistans’est inquiété du comportement illégal des forces israéliennes et des colons, qui a provoqué la mort de nombreuses personnes.  Il a exprimé sa profonde préoccupation face à ces pratiques et à l’interruption de la fourniture en eau et en électricité à Gaza, ce qui est contraire au droit international.  Le Pakistan, a-t-il dit, exige qu’Israël respecte ses obligations de puissance occupante et demande à l’ONU de jouer un rôle actif pour parvenir à un cessez-le-feu et améliorer la situation humanitaire à Gaza.  Nous restons, a conclu le représentant, attaché à la solution des deux États.

M. GOLAM FARUK KHANDAKAR PRINCE (Bangladesha rappelé que, chaque année, l’Assemblée générale, par une résolution de la Deuxième Commission, exige qu’Israël, Puissance occupante, cesse d’exploiter, d’endommager et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.  Or, l’objectif de cette résolution n’a toujours pas été atteint puisque l’occupation et le blocus de Gaza se poursuivent, tout comme les meurtres et les hostilités insensées à l’encontre du peuple palestinien.  Le tissu socioéconomique de Gaza est sur le point de se déchirer en raison de l’impact cumulé du blocus et des restrictions au commerce et à l’accès aux ressources.  La campagne militaire disproportionnée et aveugle menée actuellement à Gaza génère un risque grave de détérioration de la situation socioéconomique du territoire.

Pour parvenir au développement durable, le peuple palestinien et la population arabe du Golan syrien occupé doivent avoir accès à la terre, aux produits agricoles et aux ressources naturelles vitales telles que l’eau.  Ils doivent surtout en avoir le contrôle, a insisté le délégué qui a appelé à un cessez-le-feu immédiat à Gaza pour sauver la vie et les moyens de subsistance de plus de 2 millions de Palestiniens.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a appelé à un arrêt immédiat des hostilités et soulignant que la violence n’est jamais la solution, elle a appelé à des mesures d’urgence pour le retour des parties à la table des négociations.  La solution des deux États demeure la seule porte de sortie à ce conflit, a-t-elle dit, avant d’appeler les deux parties à épargner les civils et à faire en sorte que les Palestiniens puissent de nouveau exploiter leurs ressources naturelles.  Il ne peut y avoir de paix sans développement durable, ni de développement durable sans paix.

Mme YANG AISHAH BINTI ADNAN (Malaisie) a dénoncé l’oppression et les discriminations systématiques dont sont victimes les Palestiniens et la confiscation de leurs biens et de leurs terres qui de toute évidence sont incompatibles avec la réalisation de la paix. Ignorer le sort des Palestiniens est une faute morale, a-t-elle lancé, en appelant la communauté internationale à mettre fin à l’occupation et à appliquer les résolutions pertinentes des Nations Unies.  La crise financière qui frappe l’UNWRA aggrave encore une situation économique déjà critique pour les Palestiniens, a fait observer la représentant, avant d’appeler les États Membres à se montrer généreux.

M. DWI WISNU BUDI PRABOWO (Indonésie) a jugé décourageant de constater qu’aucun progrès important ne peut être accompli. Il s’est dit profondément préoccupé par les événements des derniers jours et a appelé au respect du droit international, notamment humanitaire, et à l’arrêt immédiat des hostilités.  Toutes les mesures possibles doivent être prises pour éviter une dégradation de la situation, a demandé le représentant, appelant les parties à trouver une solution qui permette la survie des civils. En outre, les pays doivent continuer à apporter leur soutien à l’UNRWA, car le nombre de réfugiés explose et l’Office de secours a besoin de ressources durables.

M ISMAÏL MERABET (Algérie) a dénoncé l’agression israélienne qui prend les civils pour cibles dans les bombardements.  Le représentant a condamné les pratiques israéliennes, dénonçant des crimes de guerre et de génocide perpétrés par la Puissance occupante. Le rapport de la CESAO concluait déjà que l’occupation a de graves conséquences, a poursuivi le représentant, qui a qualifié de politique immorale d’occupation la confiscation et l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes en violation flagrante de leurs droits.  La stratégie d’Israël est de longue haleine, a-t-il relevé, observant des restrictions et des blocages qui empêchent l’État palestinien de se constituer.  Le représentant a réitéré le soutien sans faille de l’Algérie au peuple palestinien et appelé les organisations internationales à apporter un soutien aux civils.

M. ABDULRAHMAN HASAN YAHYA AL-BARATI (Yémen) a appelé à mettre en œuvre les résolutions consacrant la solution des deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Appelant la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il cesse l’exploitation des ressources naturelles des territoires occupés par la Puissance occupante, ainsi qu’à la fin des restrictions de mouvement, il a appelé à indemniser les Palestiniens pour ces violations.  Condamnant la prise pour cible des civils, le délégué a aussi appelé à laisser entrer l’aide humanitaire à Gaza et à la libre circulation des habitants afin de cesser de violer la quatrième Convention de Genève. Il a enfin dénoncé la tentative de « changer la démographie » du Golan syrien occupé, et appuyé le droit de la Syrie à reprendre le contrôle de l’ensemble de son territoire selon ses frontières d’avant 1967.

Mme CAO LIWEN (Chinea déclaré que la question n’était plus de savoir si les ODD seraient atteints en Palestine, mais de savoir si la population palestinienne pourrait simplement survivre.  Ce n’est que quand l’injustice historique des Palestiniens sera corrigée que le développement durable pourra y subvenir, a-t-elle pointé.  Pour sa part, la Chine soutient financièrement la Palestine depuis de nombreuses années.

M. MARTHINUS CHRISTOFFEL JOHANNES VAN SCHALKWYK (Afrique du Sud) a exprimé sa profonde préoccupation face à l’escalade dans le conflit israélo-palestinien et appelé à l’arrêt immédiat des violences et à la retenue.  Il a demandé l’ouverture immédiate et sans conditions de couloirs humanitaires, avant d’attribuer les derniers évènements à l’occupation illégale des terres palestiniennes, à l’expansion des colonies, à la profanation de la mosquée Al-Aqsa et des lieux saints chrétiens, aux violations constantes des droits humains et aux répercussions sociales et économiques des pratiques d’apartheid.  Nous condamnons avec la plus grande fermeté la violence aveugle contre les civils de Gaza et d’Israël, ainsi que les violations par Israël des Conventions de Genève et du droit international humanitaire.  Le représentant a dénoncé le fait que les infrastructures civiles essentielles soient prises pour cible et l’arrêt de la fourniture de nourriture, d’eau, d’électricité et de carburant à Gaza.  L’ordre donné par Israël à 1,1 million de Gazaouis de quitter le nord de la bande de Gaza conduira à une catastrophe encore plus grave, a prévenu le représentant, ajoutant que le déplacement forcé des populations constitue un crime contre l’humanité.  Il a conclu, en appelant à la libération immédiate des otages israéliens retenus à Gaza.

M. GHUWAR (Libye) a fait le parallèle entre la situation actuelle et celle de 1948, quand toute la population palestinienne a été déportée. La communauté internationale, a-t-il rappelé, essaye depuis longtemps de mettre un terme au conflit, mais elle doit reconnaître que le peuple palestinien a le droit de se défendre tant qu’il n’aura pas un État indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.  Des milliers de Palestiniens font l’objet d’un siège, alors que les Israéliens essaient maintenant de les déporter, comme en 1948.  Nous sommes devant, s’est alarmé le représentant, des crimes de guerre et il est surprenant que la communauté internationale ferme les yeux sur cette situation catastrophique.  Cette communauté internationale doit assumer sa responsabilité morale, mettre immédiatement un terme à cette catastrophe, obtenir un cessez-le-feu et fournir une aide humanitaire à la population de Gaza, a martelé le représentant.

M. KEMAL ONUR EKREN (Türkiye) a fait état de la profonde préoccupation de son pays face à l’escalade des tensions en Israël et dans la bande de Gaza. Il a jugé inacceptables les attaques aveugles contre les personnes et les infrastructures civiles.  Il a insisté sur le respect des droits humains en toutes circonstances, et a appelé toutes les parties à la retenue pour éviter tout autre escalade.  Réaffirmant l’engagement diplomatique de la Türkiye pour empêcher que la crise ne déborde sur la scène internationale et n’affecte encore davantage la population de Gaza, il a appelé à un règlement du conflit sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies.

M. AHMED MAGDY MOHAMED RASHAD ABDELAAL (Égypte) a déploré la crise humanitaire grave à laquelle sont confrontés les Palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, en raison de la guerre et d’un siège de 16 ans.  Rappelant que des efforts diplomatiques sont en cours pour contenir l’escalade du conflit, il a appelé la communauté internationale à unir ses efforts pour mettre fin au bain de sang et prévenir tout débordement qui pourrait enflammer la région.  Il a également voulu que l’on soutienne les efforts visant à trouver une solution durable et globale pour toute la Palestine, insistant sur la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Israël doit mettre fin à ses pratiques coloniales et résoudre les problèmes financiers et économiques en suspens avec l’Autorité nationale palestinienne.  Le blocus israélien sur Gaza est inacceptable, a poursuivi le représentant, avant de réclamer la libre circulation des biens et des services entre la Cisjordanie et Gaza.  Nous appelons la communauté internationale à fournir son soutien aux Palestiniens qui sont maintenant l’objet d’une punition collective.  La résolution du conflit contribuerait à la stabilité et à la sécurité de tout le Moyen-Orient, a-t-il souligné.

M. ASSANE DIOUM (Sénégal) a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien et déploré l’échec de la communauté internationale à trouver une solution permanente à ce conflit.  Il a rappelé le besoin de faire respecter la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre et notamment son article 27, qui prévoit les obligations de tout État occupant de respecter la protection ainsi que le droit à l’aide humanitaire des peuples occupés.  Le délégué a réclamé « de la sagesse » et la fin des affrontements, sans quoi les conséquences seraient gravissimes.  Selon lui, la seule solution réside dans le respect des traités et conventions du droit international humanitaire.  Imposer une punition collective, un siège à toute une population est en fait « l’exact opposé du développement durable », a-t-il pointé.  Le siège de Gaza est interdit par le droit international, sape le droit des Palestiniens au mouvement et entrave leur accès aux ressources naturelles, a-t-il résumé.

M. ANDREW WEINSTEIN (États-Unisa appelé à ne pas oublier « comment cela a commencé ». Il a condamné avec force les massacres commis par des terroristes en Israël, « une tragédie rappelant de funestes souvenirs ».  Certaines victimes et otages sont américains, a-t-il souligné avant de condamner sans équivoque la « brutalité » du mouvement Hamas.  « Nous » et « les terroristes » sommes fondamentalement différents dans le sens où « nous accordons une importance au principe de dignité », a-t-il estimé.  « Nous ne visons pas délibérément les civils. »

Pour le délégué, c’est sur le mouvement Hamas que repose la responsabilité de cette guerre et Israël a le droit de se défendre face à cette attaque cruelle.  Les États-Unis regrettent les pertes en vie humaines palestiniennes, israéliennes et américaines, a déclaré le représentant.  Toute partie doit respecter le droit international humanitaire, a-t-il aussi déclaré en demandant de ne pas accuser les civils palestiniens du terrorisme du mouvement Hamas.  Le délégué a aussi appelé à des mesures de justice et de liberté pour Israël et Palestiniens.  Il a toutefois recommandé de ne pas se leurrer sur les intentions du Hamas de semer la terreur et le sang, avant de réitérer son soutien à Israël pour que ce dernier puisse se défendre.

M. SIDI MOHAMED LAGHDAF (Mauritanie) a rappelé plusieurs résolutions demandant la protection des ressources naturelles dans les territoires occupés, et a tenu la Puissance occupante pour responsable des abus.  Il a demandé à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et d’adopter les mesures nécessaires dès que possible pour mettre un terme à cette effusion de sang et trouver une solution politique au conflit.

Mme GRACE LOUISE WOOD (Royaume-Uni) a condamné les actes terroristes du Hamas contre Israël et la mort de civils palestiniens et israéliens.  Le Royaume-Uni soutient le droit des Israéliens à se défendre en proportion, en s’assurant que les pertes civiles soient aussi faibles que possible et en permettant l’acheminement de l’aide humanitaire, a déclaré la représentante.

Mme REBECCA SUZANNE BRYANT (Australie) a appelé à protéger la vie des civils et respecter le droit international humanitaire.  L’Australie condamne sans équivoque les actions du Hamas et lui demande de relâcher tous les otages retenus à Gaza, a-t-elle déclaré en précisant: « immédiatement et sans conditions ».  La représentante a estimé que rien ne pouvait justifier l’attaque terroriste menée par le Hamas contre Israël et son peuple et qu’Israël avait le droit de se défendre. Face à la situation humanitaire qui se dégrade rapidement à Gaza, l’Australie, a-t-elle informé, fournit une assistance aux civils touchés par le conflit et appelle à la mise en place rapide d’un couloir humanitaire.

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