Reprise de la session de 2023,
7e séance plénière – Matin
AG/COL/3371

Décolonisation: le Comité spécial appelle l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre les négociations pour mettre fin à leur différend sur les Îles Falkland (Malvinas)

Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité spécial des Vingt-Quatre) a, ce matin, demandé à l’Argentine et au Royaume-Uni de consolider leur processus de dialogue et de coopération en cours en reprenant leurs négociations afin de trouver, « dans les meilleurs délais », une solution pacifique au conflit de souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas). 

Seul un règlement pacifique et négocié à ce différend territorial est en mesure de mettre fin à la situation coloniale particulière qui prévaut aux Îles Falkland (Malvinas), souligne le Comité spécial dans une résolution adoptée sans vote, et présentée par le Chili.

Ce texte déplore, comme plusieurs États Membres aujourd’hui, qu’en dépit d’un large appui international en faveur de négociations entre les Gouvernements argentin et britannique, l’application des résolutions de l’Assemblée générale sur l’avenir des Îles Falkland (Malvinas) n’ait toujours pas commencé. 

Outre les coauteurs de cette résolution -Bolivie, Chili, Cuba, Équateur, Nicaragua et Venezuela- plusieurs États Membres ont exprimé ou réitéré leur position de principe sur la souveraineté de l’Argentine sur l’archipel, qui comprend également les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes. 

Parmi eux, figurent plusieurs pays d’Amérique centrale et du Sud, dont l’Uruguay, qui s’exprimait au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), ou le Brésil, qui a pris la parole au nom des États membres de la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud (ZPCAS), sans compter le Pérou, le Guatemala, la République dominicaine, le Honduras, le Panama ou encore le Mexique. 

Au nombre des soutiens de l’Argentine, figuraient aussi la Chine et la Fédération de Russie, qui s’est émue du déploiement par Londres sur les îles disputées de forces de sécurité « du Kosovo non reconnu », y voyant une provocation. Un point également soulevé par le Brésil et le Pérou, qui a noté que l’arrivée de ces troupes le 13 janvier constituait une violation de la résolution 31/49 de l’Assemblée générale. 

« L’implication dans le différend d’acteurs extérieurs à la région va également à l’encontre de la déclaration de l’Atlantique Sud en tant que zone de paix et de coopération », a rappelé M. Santiago Andrés Cafiero, le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, en fustigeant une militarisation disproportionnée et injustifiée. 

Il a rappelé que, pour les Argentins, les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes « ont été, sont et seront argentines ».  Si l’engagement de l’Argentine à recouvrer l’exercice de sa souveraineté par des moyens pacifiques, en respectant le mode de vie des insulaires, est inscrit dans sa Constitution nationale, le Royaume-Uni se comporte en revanche comme si le différend n’existait pas et entendait mener une politique du fait accompli dans l’Atlantique Sud, s’est désolé le chef de la diplomatie argentine. 

Le dignitaire a ensuite fait savoir que le 2 mars, l’Argentine a présenté au Secrétaire d’État britannique un nouvel ordre du jour bilatéral sur l’Atlantique Sud qui propose d’établir un processus formel de négociation, transparent et de bonne foi, afin d’aborder les questions relatives à la reprise des négociations sur la souveraineté; la connectivité des Îles avec le continent argentin; les mesures pratiques pour garantir les intérêts et le mode de vie des habitants des Îles; la conservation des ressources naturelles; et la démilitarisation des zones faisant l’objet d’un différend. 

Le Ministre a également exprimé la volonté de l’Argentine de poursuivre les tâches humanitaires d’identification des anciens combattants.  Mais jusqu’à présent, le Gouvernement argentin n’a pas reçu de réponse favorable à la proposition présentée, a-t-il déploré. 

Deux pétitionnaires, MM. Gavin Short et John Birmingham, ont défendu aujourd’hui la souveraineté britannique sur les Îles Falkland (Malvinas), tandis que Mmes Clara Vernet et Maria Mercedes Moyano Walker ont déploré les entraves posées par les autorités britanniques aux habitants argentins. 

La prochaine séance publique du Comité spécial se tiendra jeudi 22 juin, à partir de 10 heures.  Elle sera consacrée à la situation à Porto Rico. 

QUESTION DES ÎLES FALKLAND (MALVINAS) (A/AC.109/2023/6, A/AC.109/2023/L.8)

Audition des pétitionnaires

M. GAVIN SHORT, pétitionnaire, se présentant comme représentant démocratiquement élu du Gouvernement des Îles Falkland, a déclaré que les Îles Falkland étaient un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni par choix et a rappelé que la volonté de maintenir le statu quo a été clairement démontrée lors du référendum de mars 2013, lorsque 99,8% des votants se sont exprimés pour que cela reste ainsi.  Il a indiqué que le « pays » peut aujourd’hui se targuer d’une note de crédit A+. Son économie continue de croître et son taux d’inflation est tombé à un peu plus de 8%, s’est-il félicité. 

Rappelant que l’année dernière, il avait mis au défi la délégation argentine de prouver que sa famille avait été « transplantée », le pétitionnaire a renvoyé l’accusation de colonialisme au Gouvernement argentin, car selon leur Constitution, il ne peut y avoir qu’une seule issue à toute négociation, à savoir que nous, habitants des Îles Falkland, devenions des sujets argentins contre notre gré.  Fustigeant le manque de coopération du Gouvernement argentin, il a demandé au Comité « de soutenir notre droit à déterminer notre propre avenir ».

M. JOHN BIRMINGHAM, pétitionnaire, se présentant comme membre de la législature des Îles Falkland, a indiqué que les Îles Falkland ont célébré cette année le dixième anniversaire du référendum au cours duquel plus de 98% des votants ont exprimé leur désir de rester un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni.  Il s’est dit convaincu que si un nouveau référendum était organisé aujourd’hui, le résultat serait le même.  Il a fait état d’une intensification de la rhétorique à l’approche des élections en Argentine.  Mais malgré cela, nous voulons toujours une relation de bon voisinage et d’égal à égal, a assuré l’intervenant qui a toutefois jugé profondément regrettable que l’Argentine refuse de coopérer sur la question de la surexploitation de l’océan Atlantique sud-ouest. 

M. CLARA VERNET, pétitionnaire, s’est présentée comme une citoyenne argentine qui réclame l’exercice souverain pour les Îles Malvinas, les Îles Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Elle a indiqué que ce 20 juin est une journée de commémoration du général argentin Manuel Belgrano, mort en 1820 sans savoir que son drapeau serait un jour en flammes dans les Îles Malvinas.  Elle a rappelé qu’en 1974, dans le cadre des négociations bilatérales, des propositions ont été échangées sur la possibilité d’une administration commune de ce territoire.  Or le drapeau argentin reste interdit aujourd’hui aux Malvinas, a-t-elle déploré, se disant privée du projet de pays pour lequel Manuel Belgrano a sacrifié de sa vie.  De fait, a-t-elle conclu, 190 ans après le début de l’occupation, l’heure est venue de reprendre les négociations. 

Mme MARIA MERCEDES MOYANO WALKER, pétitionnaire, a dénoncé les restrictions imposées par les autorités britanniques aux habitants se revendiquant comme argentins, notamment les restrictions en matière de nationalité.  Il a fallu attendre une résolution de l’Assemblée générale pour que le Gouvernement britannique accepte de reprendre les négociations, a poursuivi la pétitionnaire, rappelant que les discussions ont alors porté sur le bien-être des habitants.  Cela a débouché en 1971 sur un accord de communication et de mobilité, puis, en 1972 et 1974, sur un accord relatif aux services aériens et aux fournitures de pétrole.  Plus de 40 ans après le conflit de 1982, le Royaume-Uni continue d’ériger des obstacles aux habitants argentins des Malvinas, a-t-elle constaté, regrettant par exemple l’absence de vols réguliers avec l’Argentine.  Il est donc urgent, selon elle, que le Royaume-Uni reprenne les négociations pour trouver une issue pacifique à ce cas particulier de colonisation. 

Déclaration liminaire

M. SANTIAGO ANDRÉS CAFIERO, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a rappelé que, pour les Argentins, les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes « ont été, sont et seront argentines ».  Selon lui, les Îles auraient continué à se développer en tant que partie intégrante de l’État argentin naissant si, en 1833, par un acte de force contraire au droit international de l’époque, le Royaume-Uni n’avait pas occupé illégitimement les Îles Malvinas.  L’engagement de l’Argentine à recouvrer l’exercice de sa souveraineté par des moyens pacifiques, en respectant le mode de vie des habitants des Îles, est inscrit dans sa Constitution nationale, a-t-il poursuivi.  En revanche, le Royaume-Uni se comporte aujourd’hui comme si le différend n’existait pas et entend mener une politique du fait accompli dans l’Atlantique Sud. 

Le Ministre a notamment fustigé le refus persistant du Royaume-Uni d’accepter un vol direct entre le continent argentin et les Îles Malvinas, ainsi que l’annonce, en 2021 par le Gouvernement colonial britannique, de la prolongation des licences unilatérales de pêche dans les zones entourant les Îles Malvinas, pour vingt-cinq années supplémentaires à partir de 2031.  Un tel état de fait rend impossible le maintien d’un programme de coopération bilatérale en matière de conservation des ressources halieutiques, a-t-il déploré.  De même, Londres poursuit ses projets d’exploration et d’exploitation illégales des ressources en hydrocarbures dans la zone contestée. 

En outre, le Royaume-Uni a récemment porté sa présence militaire disproportionnée et injustifiée dans l’Atlantique Sud à un niveau supérieur avec le déploiement d’un contingent de la « Force de sécurité du Kosovo ».  L’implication dans le différend d’acteurs extérieurs à la région est contraire à la résolution 31/49 et va à l’encontre de la déclaration de l’Atlantique Sud en tant que zone de paix et de coopération, a-t-il souligné. 

Le dignitaire a ensuite fait savoir que le 2 mars, l’Argentine a présenté au Secrétaire d’État britannique un nouvel ordre du jour bilatéral sur l’Atlantique Sud qui propose d’établir un processus formel de négociation, transparent et de bonne foi, afin d’aborder les questions relatives à la reprise des négociations sur la souveraineté; la connectivité des Îles avec le continent argentin; les mesures pratiques pour garantir les intérêts et le mode de vie des habitants des Îles; la conservation des ressources naturelles; et la démilitarisation des zones faisant l’objet d’un différend.

Le Ministre a également exprimé la volonté de l’Argentine de poursuivre les tâches humanitaires d’identification des anciens combattants.  Jusqu’à présent, le Gouvernement argentin n’a pas reçu de réponse favorable à la proposition présentée, a-t-il déploré.  Il a ensuite fait part de l’engagement renouvelé de l’Argentine en faveur de la protection de l’environnement et de la biodiversité du milieu marin par le biais d’initiatives de recherche scientifique marine visant à mettre en place des pêcheries durables telles que la Pampa Azul, ainsi que le système des zones marines protégées. 

Débat général

M. YURI ARIEL GALA LÓPEZ (Cuba), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que les ministres des affaires étrangères de cette coalition ont réaffirmé, dans une déclaration adoptée le 23 septembre 2022, la nécessité pour les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de reprendre les négociations conformément à la Charte des Nations Unies et aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale afin de trouver, le plus rapidement possible, une solution pacifique au conflit de souveraineté sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes. La déclaration, a précisé le délégué, réaffirme le principe de l’intégrité territoriale et souligne le droit de l’Argentine à intenter une action en justice contre les activités non autorisées de prospection et d’exploitation d’hydrocarbures dans la zone.  Le texte rappelle également la nécessité pour les deux parties de s’abstenir de prendre des décisions qui impliqueraient d’introduire des changements unilatéraux à la situation pendant que les Îles suivent le processus recommandé par l’Assemblée, a-t-il indiqué. 

S’exprimant ensuite en sa qualité nationale, le représentant de Cuba a exprimé son plein soutien aux droits légitimes de l’Argentine dans son conflit de souveraineté avec le Royaume-Uni.  Il a estimé que l’envoi d’une mission de visite du Comité spécial aux Îles Malvinas serait inadéquate, car il n’y a pas de peuple colonisé dans cette région.  Le représentant a indiqué que la tenue d’exercices militaires dans les Îles Malvinas va à l’encontre des aspirations pacifiques des pays de la région.  Le délégué a par ailleurs exprimé l’espoir que les bons offices du Secrétaire général contribueront à ramener les parties à la table des négociations.

S’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Mme NEDRA P. MIGUEL (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a demandé instamment aux Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de s’engager à nouveau dans la reprise des négociations bilatérales sur le différend territorial des Îles Falkland (Malvinas), afin de parvenir à une solution pacifique, juste et durable. Elle a également appelé les deux gouvernements à s’abstenir d’apporter des modifications unilatérales à la situation des Îles, notant que de telles actions peuvent saper le processus de négociation et éroder la bonne volonté.  Après avoir reconnu les efforts déployés par l’Argentine et le Royaume-Uni ces dernières années pour trouver un terrain d’entente sur divers sujets de préoccupation, la déléguée a espéré que ces efforts serviront à encourager la volonté politique, à relancer un dialogue constructif et à créer une voie vers une solution définitive à ce différend de souveraineté qui dure depuis trop longtemps. 

Pour M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a relevé que la question des Îles Malvinas est une question coloniale « spéciale et particulière », puisque fondée sur l’existence d’un conflit de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni, et pour laquelle ni le principe d’autodétermination ni le déploiement de missions de visite ne s’appliquent.  Il s’est dit déterminé à continuer de soutenir activement tous les efforts internationaux qui, « tôt ou tard », permettront de déclarer l’indépendance des Îles Malvinas et de les libérer du colonialisme.

Mme CARMEN ROSA RIOS (Bolivie) a jugé urgent de reprendre le dialogue sur la base des principes consacrés par la Charte, le droit international et les résolutions pertinentes.  Elle a souhaité une solution pacifique et définitive au conflit de souveraineté entre Argentine et Royaume-Uni, et que les Îles Malvinas soient de nouveau sous l’autorité « du pays d’origine ».  Selon elle, une visite sur place du Comité spécial des Vingt-Quatre n’a pas lieu d’être, puisqu’il s’agit d’un territoire « occupé par la force et par la guerre ».  L’oratrice a par ailleurs dénoncé la volonté du Royaume-Uni d’y effectuer des essais militaires. 

S’exprimant à titre national, Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) a indiqué que son pays appuie le droit souverain de l’Argentine concernant les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Elle a jugé essentiel que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni reprennent des négociations dans l’objectif de trouver le plus rapidement possible une solution pacifique et définitive à ce conflit de souveraineté, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et d’autres instances multilatérales. 

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a rappelé que son pays a toujours prôné un règlement politico-diplomatique direct du différend de souveraineté sur l’archipel des Îles Falkland (Malvinas), ainsi que sur les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et ce, en tenant compte des résolutions de l’ONU.  Elle a salué « la position constructive » de Buenos Aires avant de dénoncer la « réticence obstinée » de Londres à engager un tel dialogue, ainsi que l’exploitation économique et la militarisation de ces îles et des eaux avoisinantes par les autorités britanniques.  Elle a ainsi pointé la décision du Royaume-Uni de déployer sur ces îles des forces de sécurité du Kosovo non reconnu, y voyant une provocation. 

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) a soutenu les droits légitimes de souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Il a rejeté les tentatives d’application du principe d’autodétermination, incompatible avec l’intégrité territoriale de l’Argentine, ainsi que l’adoption de mesures unilatérales, alors que le processus recommandé par l’Assemblée générale est en cours. 

M. JOAQUIM JOSÉ COSTA CHAVES (Timor-Leste) a exhorté l’Argentine et le Royaume-Uni à poursuivre le dialogue pour trouver une solution pacifique et permanente au différend de souveraineté sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU. 

Mme KAREN JEAN BAIMARRO (Sierra Leone) a demandé au Comité de traiter chaque territoire en tenant compte des aspirations des habitants.  Elle a appelé à veiller à ce que les habitants des Îles Falkland (Malvinas) puissent déterminer librement leur avenir selon les principes d’autodétermination définis par la Charte des Nations Unies. Elle a appelé à un dialogue constructif, de manière que les habitants des Îles puissent s’exprimer librement. 

M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) s’est décrit comme un ami à la fois de l’Argentine et du Royaume-Uni.  Il a espéré une solution pacifique et définitive à ce différend, conformément aux résolutions pertinentes.  Regrettant que les discussions aient été interrompues voici quelques années, il a indiqué que son pays se tenait du côté du droit international et de la résolution 1514 de l’Assemblée générale (1960).

M. GENG SHUANG (Chine) a vu dans la question des Îles Malvinas un héritage du colonialisme.  Il a appuyé la souveraineté de l’Argentine et a appelé à régler les différends territoriaux par des négociations pacifiques, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies.  Il a par conséquent demandé au Royaume-Uni de s’abstenir d’initiatives qui pourraient accroître les tensions et l’a invité à répondre positivement aux demandes de l’Argentine afin de permettre une reprise du dialogue et d’arriver à une solution juste et durable. 

Mme ALIAA ALI (République arabe syrienne) a estimé que la seule façon de mettre un terme à ce différend territorial est de mener des négociations pacifiques.  Elle a appelé à respecter la souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Elle a fustigé le refus du Royaume-Uni de respecter les résolutions de l’Assemblée générale demandant une reprise des négociations.  Elle s’est d’autre part déclarée préoccupée par la présence militaire injustifiée du Royaume-Uni sur ces îles et par les exercices militaires qui y sont menés, en particulier le déploiement de la « Force de sécurité du Kosovo », et a exhorté Londres à y mettre un terme.

M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie) a encouragé les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à reprendre le dialogue sur la questions des Îles Falkland (Malvinas), en tenant dûment compte des intérêts de la population des Îles, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Il a dit apprécier l’approche adoptée par toutes les parties, y compris la communication continue maintenue entre le Comité, la population de l’archipel et les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni. 

S’exprimant au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a réaffirmé son soutien aux droits légitimes de l’Argentine dans le conflit de souveraineté relatif à la question des Îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes.  Il a dénoncé l’adoption de mesures unilatérales, y compris l’exploitation des ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables, dans la zone contestée.  Le représentant a aussi appelé le Secrétaire général à redoubler d’efforts dans le cadre de sa mission de bons offices pour appuyer le règlement du différend. 

S’exprimant ensuite en sa capacité nationale, le délégué de l’Uruguay a indiqué que la seule solution au différend territorial des Îles Malvinas est une négociation bilatérale entre les deux parties, en tenant compte des intérêts de la population des Îles, comme le prévoit la résolution 2065. 

Au nom des pays membres de la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud (ZPCAS), Mme BRUNA MARA LISO GAGLIARDI (Brésil) a souhaité un règlement négocié du différend entre les deux parties et réaffirmé la nécessité de mettre un terme au colonialisme sous toutes ses formes.  Elle a dénoncé le renforcement de la présence militaire du Royaume-Uni dans la zone, en violation des résolutions de l’Assemblée générale, ainsi que l’exploitation unilatérale d’hydrocarbures par ce pays. 

À titre national, la déléguée brésilienne a réitéré son ferme soutien aux droits légitimes de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Elle a relevé que le cas des Malvinas est une situation coloniale « spéciale et particulière »: s’agissant d’une « occupation illégale », le principe d’autodétermination des peuples ne s’y applique pas, a-t-elle soutenu.  Elle a instamment demandé au Royaume-Uni de mettre fin à ses actes unilatéraux d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles, et de s’abstenir de promouvoir des exercices militaires dans la zone.  Le déploiement de « forces tierces » dans la région des Malvinas en 2022 représente également un sujet de préoccupation.

Le Comité spécial a ensuite adopté par consensus le projet de résolution sur la question des Îles Falkland (Malvinas), l’occasion pour le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine d’espérer trouver une solution le plus rapidement possible à ce conflit de souveraineté. 

Mme CARLA MARIA RODRÍGUEZ MANCIA (Guatemala) a relevé que l’Argentine ne revendique que des droits historiques sur son propre territoire, saluant sa ferme volonté de reprendre les négociations en vue de trouver une solution pacifique et définitive au différend.  Elle a rappelé que les Nations Unies, en reconnaissant la « spécificité et la particularité » de cette situation, ont expressément exclu la possibilité de chercher à appliquer le droit à l’autodétermination à la question des Îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes. 

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a appelé à des négociations directes entre les parties, tout en indiquant que son pays continuera de défendre les droits souverains légitimes de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Il a également jugé essentiel que le Secrétaire général poursuive ses bons offices afin d’assister les parties au litige.  Le délégué a cependant noté avec préoccupation le déploiement aux Îles Malvinas de la « Force de sécurité du Kosovo » depuis le 13 janvier dernier, en violations de la résolution 31/49 de l’Assemblée générale, et a exhorté les parties à respecter le principe d’une zone de paix et de coopération dans l’Atlantique Sud.  De même, il a invité les parties à s’abstenir d’adopter des décisions impliquant l’introduction de modifications unilatérales de la situation actuelle des Îles, parmi lesquelles l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables. 

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a réitéré le ferme appui de son pays aux droits souverains légitimes de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Il a salué les efforts déployés par l’Argentine pour promouvoir une solution pacifique par la diplomatie, de même que les bons offices du Secrétaire général pour aider à la reprise des négociations.  Cet appui doit se traduire par des actions concrètes, telles que le respect des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Comité spécial, a-t-il plaidé, appelant notamment les parties à se conformer aux dispositions de la résolution 31/49, qui les exhorte à s’abstenir d’adopter des décisions entraînant l’introduction de changements unilatéraux dans la situation.  Il a enfin souligné la nécessité pour l’Argentine et le Royaume-Uni de reprendre, dès que possible, les négociations bilatérales en vue de trouver une solution rapide, pacifique, négociée et définitive à ce différend de souveraineté. 

Mme NOEMÍ RUTH ESPINOZA MADRID (Honduras) a exprimé sa solidarité avec l’Argentine dans son différend avec le Royaume-Uni sur la question des Îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes. Aussi a-t-elle demandé au Secrétaire général d’exercer ses bons offices et d’appeler les parties à reprendre le dialogue en vue de trouver une solution pacifique et définitive au conflit de souveraineté.  Le délégué a en outre réitéré l’importance de respecter la résolution 31/49 de l’Assemblée générale, qui exhorte les deux parties à s’abstenir de prendre des décisions qui impliqueraient l’introduction de modifications unilatérales de la situation.

Mme ZORAYA DEL CARMEN CANO FRANCO (Panama) a réitéré son ferme soutien aux revendications légitimes de l’Argentine concernant sa souveraineté sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Elle a souligné l’importance de la reprise du dialogue entre les deux parties, se félicitant de la volonté manifeste de l’Argentine d’y parvenir.  Ce n’est que par le dialogue et la négociation qu’il sera possible de mettre fin à la situation coloniale spéciale et particulière de la question des Îles Malvinas, en prenant notamment pour principe directeur le respect de l’intégrité territoriale, a-t-elle estimé.

Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a estimé que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos, rendu en 2019, contribue à orienter les débats dans la bonne direction concernant l’avenir des Îles Malvinas, des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes.  Elle s’est déclarée convaincue que ces dernières appartiennent à l’Argentine, compte tenu de la validité juridique et historique de ses droits souverains sur ces îles.

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a exhorté les parties à reprendre les négociations dans le but de trouver, le plus rapidement possible, une solution pacifique, négociée et définitive au différend.  Elle a soutenu les efforts déployés par le Secrétaire général à cette fin, avant d’appeler au respect des dispositions de la résolution 31/49 (1976) exhortant les parties à s’abstenir de prendre des décisions impliquant des changements unilatéraux de la situation pendant que le processus recommandé par l’Assemblée générale est en cours. 

M. JOSÉ EDUARDO PEREIRA SOSA (Paraguay) a réaffirmé l’appui de son pays aux droits légitimes de l’Argentine dans le conflit de souveraineté concernant les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  Il a plaidé pour la reprise de négociations directes en vue de déboucher sur une solution juste, pacifique définitive et mutuellement acceptable.  Il a également appelé à s’abstenir d’adopter des décisions entraînant l’introduction de modifications unilatérales à la situation des Îles.  Le représentant a encouragé le renforcement de la confiance entre les deux nations, saluant l’attitude constructive du Gouvernement argentin.

M. DUŠAN VUJAČIĆ (Serbie) a appelé les deux parties à poursuivre les négociations, y voyant la seule voie admissible vers une solution pacifique, juste et durable. De telles négociations exigent une compréhension mutuelle et un respect constant du droit international, y compris un engagement ferme envers le principe de souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États, a-t-il souligné.

Mme SAYONARA JOALINE SARDINHA MUALUBAMBO (Angola) a encouragé l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre les négociations afin de parvenir dès que possible à une solution juste et durable concernant la souveraineté des Îles Malvinas.

M. TARCÍSIO BALTAZAR BUANAHAGI (Mozambique) a encouragé la reprise des négociations afin de parvenir dès que possible à une solution juste et mutuellement durable au différend.  Il a fait part de son plein appui à toute initiative de l’ONU visant à trouver une solution politique pacifique, durable et mutuellement acceptable à la question des Îles Falkland (Malvinas), des Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes.

M. CARLOS EFRAÍN SEGURA ARAGÓN (El Salvador) a réitéré son plein soutien à la souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes et a regretté que ce différend n’ait toujours pas pu être résolu.  Le délégué a salué la volonté de l’Argentine de reprendre des discussions dans l’objectif de parvenir à un règlement.  Dans ce droit fil, il a appelé à la reprise des négociations, et a souligné l’importance de la mission de bons offices confiée au Secrétaire général.  Pour finir, il a dénoncé l’exploitation par le Royaume-Uni des ressources renouvelables et non renouvelables des Îles Malvinas ainsi que le déploiement sur l’île d’acteurs étrangers, en violation des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. 

Mme GAGLIARDI (Costa Rica) a demandé le plein respect de la résolution 41/11 (1986), qui exhorte tous les États à réduire et éliminer leur présence militaire dans la région de l’Atlantique Sud.  Elle a également insisté sur la validité de la résolution 37/9 demandant au Secrétaire général d’aider les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à reprendre les négociations.  Elle a aussi salué les efforts du Gouvernement argentin pour rétablir des vols réguliers entre l’Argentine continentale et les Îles Malvinas, afin de créer de nouvelles opportunités économiques, touristiques et de dialogue. 

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