Reprise de la session de 2023
5e & 6e séances plénières – matin & après-midi
AG/COL/3370

Le Comité des 24 débat de la question du Sahara occidental

Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité spécial des Vingt-Quatre) s’est penché, aujourd’hui, sur la question du Sahara occidental.  Une vingtaine de pétitionnaires ont relancé le débat opposant les partisans de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental aux tenants de l’initiative marocaine d’autonomie pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara.  Plus de 40 États Membres ont en outre invité les parties à participer pleinement et dans un esprit de compromis aux « négociations sous les auspices du Secrétaire général ». 

Aux pétitionnaires qui, comme le représentant du Front POLISARIO, ont affirmé que le Sahara occidental, occupé par le Maroc, est la dernière colonie d’Afrique, d’autres intervenants ont répondu vivement en soulignant les progrès accomplis au cours des dernières années par les acteurs économiques de la région.  Selon eux, les avancées socioéconomiques obtenues grâce aux projets d’envergure lancés par le Maroc dès 2015, ont permis l’augmentation nette des indicateurs de développement humain. 

Le Front POLISARIO, l’une des quatre parties prenantes, avec le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, au dialogue mené dans le cadre du processus des tables rondes conduit par l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, a été au centre de plusieurs interventions de pétitionnaires.  Certains sont revenus sur son rôle historique, tandis que d’autres l’ont accusé de détourner l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf. 

Sur ce dernier point, nombre d’États Membres, en particulier des pays africains qui ont réaffirmé leur attachement à l’initiative marocaine d’autonomie, ont souligné la nécessité de procéder au recensement des populations de ces camps situés sur le territoire algérien, conformément au droit international humanitaire, au mandat du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), aux recommandations du Secrétaire général et aux résolutions du Conseil de sécurité.  Des États Membres ont par ailleurs salué, à l’instar du Gabon ou encore du Burkina Faso, l’ouverture de nouveaux « consulats généraux » à Laâyoune et Dakhla qui permettra, selon le Togo, de renforcer le développement socioéconomique de la région tout en favorisant une approche pacifique du règlement de la crise. 

De son côté, l’Algérie a assuré qu’elle défendra sans relâche le droit du peuple du Sahara occidental à disposer de lui-même, notant en outre que selon la Cour internationale de Justice (CIJ) il n’y aurait aucun lien juridique de quelque nature que ce soit entre le Sahara occidental et le Maroc pouvant affecter la mise en œuvre de la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  La délégation algérienne a également proposé au Comité une visite à Laâyoune et à Tindouf pour se rendre compte de la réalité sur le terrain. 

Accusant l’Algérie d’être jalouse du dynamisme économique des régions du Sahara marocain, le délégué du Maroc a souligné que la décolonisation des provinces sahariennes du Maroc a été définitivement scellée « depuis leur retour à la mère-patrie » en 1975.  La question du Sahara marocain est examinée par le Conseil de sécurité sous le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies en tant que différend régional entre le Maroc et l’Algérie, a rappelé le représentant, pour qui le Conseil est seul habilité à faire des recommandations et à proposer des solutions. 

Concernant la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), à laquelle nombre d’intervenants ont réaffirmé leur plein soutien, le Conseil de sécurité a adopté le 27 octobre dernier la résolution 2654 (2022) qui proroge son mandat jusqu’au 31 octobre 2023.  L’Assemblée générale, de son côté, a adopté, le 12 décembre dernier, sa résolution 77/133 dans laquelle elle a prié le Comité spécial de continuer à suivre la situation au Sahara occidental. 

Le Comité spécial poursuivra ses travaux, mardi 20 juin, à partir de 10 heures.

Question du Sahara occidental  

Audition des pétitionnaires  

M. SIDI MOHAMED OMAR, du Front POLISARIO, a rappelé que les Sahraouis restent en majorité en faveur de l’indépendance.  Or ce peuple ne peut toujours pas y accéder, a-t-il ajouté, fustigeant l’occupation illégale du territoire par le Maroc, une occupation « que déplore l’Assemblée générale et qui constitue une insulte à la Charte des Nations Unies ».  Le temps qui passe ou le fait accompli imposé par la force n’entraveront jamais la marche vers la liberté du peuple du Sahara occidental, a-t-il affirmé. 

Mme GHALLA BAHIYA, du Conseil Régional de Dakhla-Oued Ed-Dahab, a souligné les progrès immenses accomplis au cours des dernières années au Sahara marocain, lequel présente aujourd’hui, grâce aux politiques et projets menés sous l’impulsion de Mohamed VI, les indicateurs les plus élevés de développement humain.  Le Front POLISARIO n’est pas le représentant du peuple du Sahara marocain, a-t-elle ajouté, cette organisation continuant en outre d’affirmer que celui-ci est occupé militairement.  Enfin, elle a alerté sur la situation humanitaire dégradée dans les camps de Tindouf. 

M. M’HAMED ABBA, du Conseil Régional de Laâyoune-Sakia Al Hamra, a souligné les réussites du modèle de développement lancé en 2015 par Mohamed VI dans le Sahara marocain, dont la région du Sud qu’il représente a pu bénéficier dans les domaines de l’agriculture ou encore de l’écotourisme.  Les citoyens de la région participent au développement local, a-t-il dit, avant d’alerter à son tour sur la situation humanitaire dans les camps de Tindouf.

M. DAHI AHL EL KHATTAT, Rotary Club de Dakhla, a dressé un tableau positif de la vie au Sahara marocain, qui élit ses représentants régionaux et nationaux, et où les droits humains sont protégés.  Il s’est félicité de l’attention toute particulière accordée à la lutte contre le chômage et à la création d’emplois.  Le pétitionnaire a ensuite dénoncé les agissements du Front POLISARIO, un groupe armé, a-t-il accusé, qui s’est livré aux crimes les plus terribles, en complicité avec le pays hôte, qui le soutient et lui a offert refuge. 

M. MOULAY BRAHIM CHRIF, Association « Laâyoune Initiatives », a salué l’initiative d’autonomie lancée par le Maroc pour donner la possibilité de régler la crise du Sahara marocain.  Cette initiative a permis de mettre en place des élections législatives démocratiques qui permettront à sa population d’élire ses représentants au Parlement, s’est-il félicité.  Le pétitionnaire a ensuite évoqué le sort des populations qui vivent aux mains du Front POLISARIO et dénoncé les conditions de vie déplorables dans les camps de Tindouf.

M. BOULLAH TALEB AOMAR, pétitionnaire, a déploré que plus de soixante ans après les indépendances en Afrique, le Sahara occidental continue d’être un territoire non autonome qui souffre des effets du colonialisme depuis des décennies. Les réfugiés des camps de Tindouf continuent d’attendre un règlement pendant que leurs frères et leurs sœurs vivent comme une minorité au Maroc.  Selon lui, le Maroc a violé le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et continue l’occupation illégale de son territoire. 

M. MOHAMED ALI ARKOUKOU, Sahrawi Association in USA, a dénoncé les accusations pernicieuses répétées par le représentant du Maroc à l’encontre du Sahara occidental et de son représentant légitime, le Front POLISARIO.  Le Maroc continue selon lui de bafouer les droits des Saharaouis, notamment en détenant des civils innocents dans ses prisons.  Il a demandé à l’ONU de s’acquitter de ses obligations envers le peuple sahraoui. 

Mme WYND KAUFMYN, Karama Sahara, a raconté avoir été détenue et expulsée de façon violente du Sahara occidental alors qu’elle s’y rendait pour rencontrer des familles sahraouies.  Elle a dénoncé la brutalité des agents occupants qui entravent l’accès au territoire aux diplomates et aux journalistes, y compris de hauts responsables de l’ONU.  La situation au Sahara occidental s’est détériorée au point de devenir catastrophique, a-t-elle alerté, en déplorant que l’Espagne a abandonné sa colonie avant qu’elle ait pu exercer son droit à autodétermination. 

M. TALEB ALI SALEM, se présentant comme réfugié sahraoui, a condamné les conséquences de l’occupation brutale du Sahara occidental, les Nations Unies, totalement passives, se rendant coupable du massacre du peuple sahraoui.  Votre crédibilité dépend de votre volonté de mettre fin à la colonisation du Sahara occidental –dernière colonie en Afrique-, au pillage de ses ressources naturelles et aux persécutions de son peuple, a-t-il lancé. 

M. CHRIS SASSI, de SKC, est revenu sur l’histoire du Front POLISARIO et a condamné à son tour l’inaction de la communauté internationale pour mettre fin au « joug marocain sur la dernière colonie d’Afrique ».  Il a accusé la France, l’Espagne et les États-Unis de ne pas défendre la pleine application des résolutions de l’ONU sur la question du Sahara occidental, laissant la force occupante torturer le peuple du Sahara occidental. 

Mme KATHLEEN THOMAS, de Global Directives LLC, s’est dite préoccupée par l’incapacité des Nations Unies à garantir le droit à l’autodétermination du Sahara occidental, contribuant, ce faisant, à maintenir en place « la dernière colonie d’Afrique ».  Les États-Unis aussi laissent le Maroc bafouer les droits à la justice, à la liberté et à l’exploitation des ressources naturelles du peuple sahraoui, a-t-elle ajouté.

Mme CLAUDIA UREY, American Association of Juris (Asociacion Americana de Jurista), a rappelé que la résolution 1514 de l’Assemblée générale contraint les États Membres à faciliter le processus de décolonisation. Elle a ensuite attiré l’attention sur les conditions inhumaines des plus de 170 000 réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf, qui exigent une attention immédiate avec la reprise du conflit armé.  La Puissance occupante, a-t-elle dit, s’est servie de drones qui, à plusieurs reprises, ont eu une incidence sur les véhicules civils à l’est du mur de séparation et blessé des Algériens et des Mauritaniens. 

Mme TOURIA HMYENE, Association pour la liberté des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf, a fait état des pratiques inhumaines du Front POLISARIO vis-à-vis de la population des camps de Tindouf, confrontée à ses milices armées.  Elle a également demandé à l’ONU de mener une enquête pour faire en sorte que les droits des femmes et des enfants soient respectés et protégés. 

M. AHMED FANAN, pétitionnaire, a affirmé que le Maroc occupe le Sahara occidental et se livre à des crimes qui portent atteinte à la dignité des prisonniers sahraouis.  La justice marocaine n’est pas neutre, ni indépendante, et fabrique souvent des allégations, a soutenu le pétitionnaire.  Il en a appelé à l’ONU pour que le peuple sahraoui puisse jouir de l’autodétermination, que les détenus soient remis en liberté, que les tortures et détentions prennent fin et que les responsables rendent des comptes. 

M. OMAR KADIRI (Maroc) a demandé la parole pour condamner dans les termes les plus forts l’intervention de ce « mercenaire » qui s’est exprimé précédemment sur des questions sur lesquelles « il n’est pas habilité à parler devant ce Comité ».  Ce « soi-disant pétitionnaire » a déjà « sali » les travaux de la Quatrième Commission, et fait de même aujourd’hui avec ceux du Comité spécial en proférant des mensonges sur le Sahara marocain.  Le représentant a demandé que les pétitionnaires qui s’expriment devant le Comité spécial respectent les États Membres et leurs institutions, et traitent du sujet pour lequel ils ont pétitionné. 

Mme ADRIENNE KINNE, Veterans For Peace, a indiqué s’être rendue au Sahara occidental pour rencontrer les Sahraouis qui militent pour leur autodétermination depuis des décennies malgré la colonisation et l’oppression de leur pays. Elle a fait état d’enfants détenus, de destruction de maisons, et de blessures infligées à des militants harcelés par les autorités.  Elle a par ailleurs dénoncé la tentative d’effacer le nom du Sahara occidental et sa frontière des cartes du Département d’État des États-Unis. 

M. MOHAMMED ELAISSAOUI, Organisation pour la fin des violations des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, a dénoncé l’instabilité et le terrorisme de la part des organisations terroristes et des sécessionnistes, ce qui menace la paix et la sécurité dans la région.  Le Front POLISARIO est complice du terrorisme qui sévit au Sahel et des actes de sabotage menés dans la région, a-t-il dit.  De même, les camps de Tindouf constituent aujourd’hui un terreau fertile pour la radicalisation et l’endoctrinement au sein de l’État islamique du Grand Sahara (EIGS).  Il a également fustigé l’absence de responsabilité de la part de l’État hôte des camps, qui, a affirmé le représentant, ne tient pas compte des dangers sécuritaires que connaît la région.

M. SAAD BENNANI, pétitionnaire, a déploré le détournement de l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf par le Front POLISARIO.  Il a affirmé que les produits de cette aide sont écoulés sur différents marchés noirs à grande échelle, profitant aux seuls dirigeants de cette organisation.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) a confirmé plusieurs fois ce détournement illicite, favorisé par le pays hôte qui empêche le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) d’accéder aux camps et qui a abouti à des pénuries alimentaires sévères frappant plus particulièrement les enfants vivant dans les camps, a ajouté le pétitionnaire.  Les auteurs de ce détournement doivent rendre des comptes, a-t-il dit. 

M. DAVID MLADJENOVIC, pétitionnaire, a constaté l’échec de la MINURSO pour régler le problème de la décolonisation du Sahara occidental.  Dans ce contexte, le Conseil de sécurité doit appuyer davantage la Mission en lui donnant les moyens d’organiser un référendum sous surveillance internationale, a-t-il estimé. 

M. MICHAEL HOLEWKA, de GMDF, a souligné que l’occupation du Sahara occidental empêche depuis des décennies les populations autochtones d’exercer leur droit à une exploitation raisonnable des ressources naturelles.  Cet obstacle au développement du Sahara occidental constitue une violation d’un des droits humains les plus fondamentaux, maintenant dans la misère le peuple sahraoui, a-t-il dénoncé.

Mme JACLYN CERISANO, pétitionnaire, a dénoncé ce qu’elle a appelé le mur de la honte.  Construit par le Maroc dans les années 80, ce mur est la plus grande barrière militaire au monde et aussi le plus vaste champ de mines terrestres, a-t-elle indiqué, précisant que 700 000 mines y auraient été posées.  Elle a jugé impératif que la communauté internationale fasse pression sur le Maroc pour qu’il démantèle ce mur, qui représente un obstacle à l’exercice du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. 

M. NAAMA SGHAYER, pétitionnaire, s’est demandé pourquoi le Conseil de sécurité et les Nations Unies continuent d’ignorer l’état de guerre dans lequel son peuple se trouve depuis 2020, accusant le Maroc d’avoir violé les accords signés avec le Front POLISARIO.  Le pétitionnaire a déclaré qu’il continuerait de lutter pour l’exercice de son droit à l’autodétermination et que le fait que le Maroc achète la loyauté d’autres pays ne changerait rien à sa volonté d’obtenir son indépendance. 

Mme RESNYA HUGHES, pétitionnaire, a estimé que le Maroc s’est livré à des violations massives des droits humains des civils sahraouis dans les parties occupées du Sahara occidental, avant d’évoquer le sort des prisonniers sahraouis.  Elle a souligné que la MINURSO continue d’opérer sans avoir la capacité d’assurer la surveillance de la situation relative aux droits humains. 

M. CHEJUNA TAUALUMRU, pétitionnaire, a condamné l’absence de suivi et de surveillance des droits de la personne au Sahara occidental, ce qui a encouragé le Maroc à poursuivre ses violations des droits humains du peuple sahraoui et à piller ses ressources naturelles, tout en amenant des colons dans la région.  Cette « oppression systématique » constitue à ses yeux un crime contre l’humanité.  Il a demandé des comptes aux responsables marocains et exigé la libération des prisonniers politiques et des défenseurs des droits humains. 

Interventions des membres du Comité  

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a rappelé que son pays a établi, en 1983, des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique.  Il a donc réaffirmé sa solidarité indéfectible et son soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination, en vertu du droit international et de la Charte des Nations Unies.  Aujourd’hui encore, le peuple sahraoui est empêché d’exercer librement son droit à l’autodétermination en raison de violations du mandat de la MINURSO.  Il a rejeté les tentatives de certains États de considérer cette question comme « autre chose qu’une question de décolonisation », soulignant la nécessité de relancer le processus politique au moyen de négociations directes entre les parties, sous l’égide des Nations Unies.

Mme MANUELA RÍOS SERNA (Bolivie) a réitéré l’appel de son pays à l’atteinte d’une solution de compromis, pacifique et basée sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale relatives à la question du Sahara occidental.  Aucune condition préalable ne doit être imposée de l’extérieur au peuple « frère » de ce territoire, a-t-elle ajouté. 

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a déclaré qu’ayant « parcouru le même chemin », son pays est convaincu que la seule solution viable, réaliste et durable à la décolonisation du Sahara Occidental est celle qui respecte pleinement la volonté souveraine du peuple sahraoui de déterminer son propre avenir à travers un référendum libre et équitable sur l’autodétermination.  Il a appelé à la pleine mise en œuvre du mandat de la MINURSO, engageant en outre l’ensemble des parties à soutenir activement le processus de paix de l’ONU au Sahara occidental et à œuvrer à la mise en œuvre de mesures concrètes pour protéger les droits humains fondamentaux du peuple sahraoui, y compris son droit à une souveraineté permanente sur les ressources naturelles du territoire. 

Mme KAREN JEAN BAIMARRO (Sierra Leone) s’est dite encouragée par les efforts diplomatiques en cours sur la question du Sahara occidental, qui renforcent la dynamique créée lors des deux tables rondes de Genève, auxquelles ont participé le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie.  Elle a fait part de son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, y voyant une solution de compromis à ce différend régional.  Elle a appelé les autres parties à revenir au cessez-le-feu dans l’intérêt de la paix et de la stabilité dans l’ensemble de la région.  La représentante a ensuite insisté sur la nécessité d’améliorer la situation des droits humains dans les camps de Tindouf, appelant à l’enregistrement de tous les réfugiés conformément au droit international et au mandat du HCR. 

Mme LEMLEM FISEHA MINALE (Éthiopie) a salué le travail de l’Envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental, avant de rendre hommage aux efforts de l’Union africaine pour contribuer à un règlement « africain » de la question.  Elle a appelé l’ensemble des parties à travailler de manière constructive avec l’ONU et la communauté internationale pour répondre aux besoins humanitaires au Sahara occidental.  Il est possible de parvenir à une solution politique réaliste et durable, a-t-elle affirmé. 

M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a invité les quatre parties prenantes à faire preuve de réalisme et d’esprit de compromis pour faciliter la reprise du processus des tables rondes conformément à la résolution 2654 (2022) du Conseil de sécurité.  Il a vu dans l’’initiative marocaine d’autonomie la meilleure solution de compromis à la question du Sahara marocain.  Préoccupé par la situation dans les camps de Tindouf, il a appelé au respect des recommandations du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH).  Il a appelé au respect des accords militaires existants, engageant en outre les parties à coopérer avec la MINURSO 

M. KELVER DWIGHT DARROUX (Dominique) a exprimé son plein appui à l’implication des Nations Unies dans le processus politique visant à parvenir à une solution réaliste et mutuellement acceptable au différend régional sur le Sahara marocain. Il a soutenu le plan d’autonomie proposé par le Maroc, y voyant le fondement d’une solution réaliste permettant d’assurer la stabilité et la paix dans la région.  Il appelé à la tenue d’une table ronde entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front POLISARIO, avant de s’inquiéter des conditions dans les camps de Tindouf, en particulier s’agissant des femmes et des enfants. 

M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a réitéré l’engagement ferme et inébranlable de son pays à reconnaître et à défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.  Après avoir rappelé l’urgence d’une solution politique à la question du Sahara occidental qui soit conforme à la Charte des Nations Unies, le représentant a demandé la reprise d’un processus de négociations entre les parties, sans conditions préalables et de bonne foi, et la tenue du référendum d’autodétermination organisé sous les auspices de l’ONU. 

M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a encouragé les parties à prendre part en toute bonne foi au processus de négociations.  Il a appuyé l’initiative marocaine d’autonomie, qui est considérée comme un processus crédible et sérieux par le Conseil de sécurité.  Le représentant a d’ailleurs salué le développement social et économique du Sahara marocain grâce aux investissements et aux projets réalisés dans le cadre du nouveau modèle de développement lancé par Rabat en 2015.  Celui-ci a beaucoup contribué à l’autonomisation de la population et à l’amélioration des indices de développement humain de la région, a-t-il estimé. 

M. YURI ARIEL GALA LÓPEZ (Cuba) a jugé fondamental que la communauté internationale s’efforce d’appliquer les résolution et décisions des Nations Unies relatives au droit à autodétermination du Sahara occidental.  Il a favorisé à cet égard un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à autodétermination, conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale, et a fait part de son opposition au principe « d’autonomie sans souveraineté ». 

M. CARLTON RONNIE HENRY (Sainte-Lucie) s’est félicité de la tenue des tables rondes réunissant le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front POLISARIO.  L’avènement d’un règlement politique réaliste et mutuellement acceptable par toutes les parties est seul à même d’apaiser les tensions, a-t-il estimé.  Il a exprimé son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, qu’il a jugée « crédible et sérieuse », comme l’a confirmé le Conseil de sécurité.  Selon le délégué, le dialogue, le compromis et un véritable multilatéralisme pourront jouer un rôle dans la recherche d’une solution juste et durable à ce problème. 

M. VAHID GHELICH (Iran) a exprimé son soutien au processus de négociation en cours.  Il a souligné l’importance de parvenir à une solution politique juste, durable, inclusive et acceptable qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.  Notant que les conflits résultant du déni ou des entraves à la liberté des peuples dépendants constituent une grave menace pour la paix mondiale, le délégué a jugé impératif que la communauté internationale s’engage à mettre en œuvre toutes les résolutions et décisions adoptées par l’ONU sur les territoires non autonomes, y compris donc le Sahara occidental.  Enfin, il a demandé aux parties concernées de respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire tout en poursuivant les négociations de bonne foi, sans conditions préalables. 

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a salué l’autonomisation croissante des populations du Sahara occidental et l’amélioration des indices de développement humain dans la région, cela résultant de la mise en œuvre de projets dans le cadre du nouveau modèle de développement pour le Sahara occidental, lancé par le Maroc en 2015. Il a également applaudi aux efforts du Maroc pour garantir la protection et la promotion des droits humains du peuple sahraoui.  Il s’est dit toutefois préoccupé par les graves violations commises dans les camps de Tindouf, en particulier pour les femmes et les enfants.  Il a appelé à procéder à l’enregistrement et au recensement des populations du camp, conformément au mandat du HCR et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 

Mme NERYS NAKIA DOCKERY (Saint-Kitts et Nevis) a soutenu le plan marocain d’autonomie pour la région du Sahara, considéré comme une initiative crédible, sérieuse et réaliste par le Conseil de sécurité.  Elle s’est dite encouragée par le large soutien et la reconnaissance que cette proposition a recueillie au sein de la communauté internationale depuis sa présentation en 2007.  La déléguée a reconnu les efforts continus du Maroc pour assurer le développement socioéconomique des provinces du Sahara, le félicitant pour la mise en œuvre des projets qui ont grandement contribué à l’autonomisation de ses populations –y compris les femmes et les jeunes– et à l’amélioration des indices de développement humain dans la région. 

Interventions des États observateurs 

Prenant la parole au nom du Conseil de coopération du Golfe, M. AHMED HAMOOD FAISAL AL BUSAIDI (Oman)a réitéré la position des États membres de cette organisation quant à la marocanité du Sahara marocain.  Il a appuyé tous les efforts déployés pour parvenir à une résolution de ce différend régional, qui, a-t-il souligné, sera de nature à asseoir la paix et la sécurité dans la région. 

Mme CARLA MARÍA RODRÍGUEZ MACÍA (Guatemala) a considéré le plan d’autonomie présenté par le Maroc comme une base réaliste et crédible permettant de parvenir à une solution négociée entre les parties, dans le cadre de l’intégrité territoriale du Maroc.  Le règlement de cette question est nécessaire non seulement pour la population du Sahara occidental, mais également pour la sécurité, la stabilité et l’intégration de la région du Maghreb, a-t-elle souligné.  La déléguée a salué les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel afin d’aider les parties à trouver une solution mutuellement acceptable au conflit.

Mme MARISKA DWIANTI DHANUTIRTO (Indonésie) a exprimé son appui aux efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour faire avancer le processus politique au Sahara occidental et trouver une solution juste, durable et mutuellement acceptable au conflit.  À cette fin, elle a soutenu les appels du Conseil de sécurité en faveur d’une solution réaliste à la question du Sahara occidental. 

M. LUIS FELIPE UGARALLI (Pérou) a jugé essentiel que la question du Sahara soit résolue par le biais de mécanismes de règlement diplomatique et conformément au droit international.  Il a soutenu les efforts entrepris par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour favoriser la reprise du dialogue et des négociations entre les parties. L’absence d’un cessez-le-feu effectif menace selon lui la stabilité de la région, avec le risque permanent d’une escalade des hostilités.  Dans ce contexte, la communauté internationale doit soutenir le travail de la MINURSO, qui continue d’être confrontée à des atteintes à sa liberté de circulation.  Compte tenu du risque d’insécurité alimentaire et de malnutrition, le représentant a souligné l’importance d’assurer l’accès sans entrave de l’aide humanitaire aux camps de réfugiés. 

Mme MADELIN ESTHER LUNA (République dominicaine) a déclaré que l’initiative marocaine d’autonomie constitue une base valable pour la mise en place d’un processus politique entre les parties.  Elle a réitéré son appui aux efforts du Maroc en vue de trouver une solution juste et pacifique à la question du Sahara occidental.  La représentante a pris note du travail effectué par l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental afin de faciliter la relance du processus politique, y compris ses visites, l’an dernier, à Rabat, dans les camps de Tindouf, à Alger et à Nouakchott, en plus des consultations bilatérales menées en mars dernier avec les parties.  Elle a exhorté les parties à continuer de travailler de manière constructive et dans un esprit de compromis, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 

Mme ALYAA SAYED SALMAN ALAWI AHMED SALMAN (Bahreïn) a déclaré que son pays fait partie de ceux qui ont ouvert un consulat général à Laâyoune, estimant que l’intégrité du territoire du Royaume du Maroc doit être maintenue. 

Mme AMINATA OUATTARA CISSE (Burkina Faso) a soutenu le processus politique en cours, mené sous l’égide exclusive du Secrétaire général des Nations Unies et qui vise à parvenir à une solution politique, réaliste, durable et de compromis au différend régional sur le Sahara occidental.  Il a également apporté son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, qui constitue une alternative crédible et réaliste dans le dénouement de ce différend.  Le délégué s’est félicité de l’ouverture effective de 28 consulats généraux de plusieurs pays dans la région, avec pour vocation de renforcer les opportunités économiques et sociales.  À l’instar de ces pays, le Burkina Faso a aussi ouvert un consulat général à Dakhla depuis octobre 2020, a précisé le représentant.

M. DIAMANE DIOME (Sénégal) a salué les avancées notables du Gouvernement du Maroc en matière de droits humains et de démocratie au Sahara.  Il a réaffirmé le soutien de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie, qui, a-t-il rappelé, prend en compte la situation des réfugiés vivant dans les camps de Tindouf.  À son tour, il a appelé les parties au processus dit des tables rondes conduit par l’Envoyé personnel du Secrétaire général à faire preuve de réalisme et d’esprit de compromis pour permettre la reprise du dialogue. 

M. HASSAN MOHAMMED A. ALAMRI (Arabie saoudite) a lui aussi soutenu les efforts déployés par le Maroc pour trouver une solution durable à la question du Sahara marocain.  Il a réitéré l’appui de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie, laquelle, a-t-il dit, « porte déjà ses fruits au bénéfice des populations de la région tout entière ». 

M. ZÉPHYRIN MANIRATANGA (Burundi) a déclaré que son pays soutient le processus politique en cours, sous les auspices exclusifs du Secrétaire général de l’ONU, pour parvenir à une solution politique, réaliste, durable, mutuellement acceptable et négociée au différend régional sur le Sahara occidental.  Le processus des tables rondes devrait ainsi aboutir à une issue où tous les principaux acteurs sortiraient gagnants de ce différend qui ne fait qu’aggraver la situation humanitaire de populations civiles innocentes.  À cet effet, le représentant a salué les efforts en cours déployés par le Secrétaire général, le Conseil de sécurité ainsi que l’initiative marocaine d’autonomie.   

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a expliqué que le Maroc n’a eu de cesse de faire des efforts pour promouvoir le développement socioéconomique de la région du Sahara occidental et la participation de la population civile aux processus électoraux.  Il s’est en outre félicité de l’ouverture de consulats généraux par de nombreux pays à Laâyoune.

M. ISSIMAIL CHANFI (Comores) a fait part de son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie.  Il a salué le travail effectué par l’Envoyé personnel du Secrétaire général en vue de faciliter la relance du processus politique, notamment les rencontres bilatérales qu’il a tenues en mars dernier à New York.  Le représentant a rappelé les liens culturels et historiques étroits qui existent entre le Maroc et le Sahara marocain.  Le Maroc a en outre entrepris d’importantes initiatives de développement socioéconomiques dans le Sahara marocain et des investissements dans les infrastructures, l’éducation et la santé, afin de stimuler l’économie et d’améliorer les conditions de vie des habitants. 

Mme RITA NANETTE KAMBANGOYE ANKASSA (Gabon) a appelé à la reprise du processus des tables rondes avec le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front POLISARIO.  Elle a fait part de son appui à l’initiative marocaine d’autonomie, qui permettrait selon elle de parvenir à une solution politique acceptable et négociée, notant que plus d’une centaine de pays ont marqué leur soutien au règlement du différend proposé par le Maroc, de même que le Conseil de sécurité.  Elle a relevé que les progrès socioéconomiques accomplis au Sahara occidental renforcent la coopération internationale dans la région, près d’une trentaine de pays ayant ouvert des consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, dont le Gabon, s’est-elle félicitée.  Elle a salué par ailleurs le Maroc pour le renforcement du rôle des commissions régionales du Conseil national des droits de l’homme à Laâyoune et à Dakhla, et sa coopération bilatérale avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, entre autres.  La représentante a par ailleurs dit être préoccupée par la situation des populations des camps de Tindouf, en particulier des femmes et des enfants. 

M. KOFFI AKAKPO (Togo) a salué les efforts déployés par l’Envoyé personnel du Secrétaire général auprès des parties pour faciliter la relance du processus politique.  Il a appelé celles-ci à s’efforcer de parvenir à une solution politique réaliste et pragmatique du différend sur le Sahara occidental, tel que demandé par le Conseil de sécurité.  Le délégué a salué le respect par le Maroc du cessez-le-feu au Sahara marocain et sa pleine coopération avec la MINURSO.  Il s’est également félicité du développement socioéconomique entrepris dans la région, sur la base d’investissements dans un « nouveau modèle de développement » qui a contribué à l’autonomisation de la population locale.  L’ouverture de plusieurs consulats par des pays arabes, africains, dont le Togo, et autres permettra selon lui de renforcer le développement socioéconomique de la région tout en favorisant une approche pacifique du règlement de la crise. 

Mme CRUZ FRANCISCO JOSE DA (Angola) a estimé que le règlement de la question du Sahara occidental passe par l’organisation d’un référendum juste, seul moyen de réaliser les aspirations légitimes du peuple de ce territoire.  Elle a en outre dit compter sur les contributions de l’Union africaine pour que l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui soit mené à bien. 

M. SAMBA SANÉ (Guinée-Bissau) a souligné que pour instaurer une paix durable dans la région, les parties prenantes doivent rester pleinement impliquées dans les processus conduits sous l’égide des Nations Unies, et qui tous visent l’atteinte d’un compromis.  Il a réaffirmé le soutien de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie, qu’appuient de longue date plus de 100 pays.

Mme HELENA NDAPEWA KUZEE (Namibie) a indiqué que son gouvernement soutient sans équivoque le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  Elle s’est inquiétée de l’absence de progrès au Sahara occidental, en particulier du retard pris pour l’organisation d’un référendum libre et équitable sur l’autodétermination.  Il est insoutenable, a-t-il ajouté, que le peuple sahraoui soit empêché d’exercer ce droit à déterminer son statut politique et de poursuivre librement son développement économique, social et culturel. 

M.  PAUL GOA ZOUMANIGUI (Guinée) s’est félicité de la reprise du processus des tables rondes, conformément à la résolutions 2654 (2022) du Conseil de sécurité.  Il a réaffirmé son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie en tant qu’elle constitue « l’une des meilleures solutions de compromis » pour trouver une issue favorable à ce différend régional « qui n’a que trop duré ».  Il s’est réjoui du développement socioéconomique obtenu grâce aux projets mis en œuvre dans le cadre du nouveau modèle de développement du Sahara, lancé par le Maroc en 2015.  Pour ce qui est de la situation humanitaire dans les camps de Tindouf, il a souligné la nécessité de procéder à l’enregistrement et au recensement des populations, conformément au droit international humanitaire et au mandat du HCR, entre autres. 

M. AHMAD SAMIR FAHIM HABASHNEH (Jordanie) a rappelé que l’ouverture d’un consulat général à Laâyoune, dans le Sahara marocain, reflète la position de soutien de son pays à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Maroc.  Il a ensuite appuyé l’initiative marocaine d’autonomie.

M. ISHMAEL TSHOLOFELO DABUTHA (Botswana) a jugé regrettable les entraves imposées à l’exercice du droit à l’autodétermination au Sahara occidental, « dernière colonie d’Afrique », où des actes d’obstruction et de déstabilisation rendent impossible depuis trente ans la tenue d’un référendum libre et équitable.  Il a exhorté les parties à renouveler leur engagement envers la diplomatie et le dialogue en vue de parvenir à une solution juste et durable et de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.  Tout en saluant les bons offices du Secrétaire général et de son Envoyé personnel au Sahara occidental, le délégué a souligné la primauté de l’Assemblée générale sur les questions de décolonisation.  Il a encouragé à cet égard le Comité spécial à mener une mission au Sahara occidental afin d’évaluer la situation dans le territoire, avant de rappeler que la seule mission menée par le Comité à ce jour remonte à 1975. 

M. FAISAL GH A. T. M. ALENEZI (Koweït) s’est félicité de la tenue d’une table ronde en 2018 et 2019, avec la participation des principales parties prenantes.  Il s’agit à ses yeux de la seule manière de parvenir à une solution politique consensuelle sur la question.  Il a exprimé son appui à l’ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ainsi qu’aux efforts consentis par l’Envoyé personnel du Secrétaire général afin de relancer le processus politique.  L’initiative marocaine d’autonomie constitue selon lui une solution constructive et acceptable pour toutes les parties. 

M. BRUNO RÍOS SÁNCHEZ (Mexique) a estimé que le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, retardé depuis plus de sept décennies, est une condition essentielle de la paix dans la région.  Il a salué les efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour mettre en place des mesures de confiance susceptibles de réduire les tensions.  En tant que garante de la stabilité et du cessez-le-feu, le délégué a demandé que des mesures soient prises pour permettre à la MINURSO de s’acquitter pleinement de son mandat, notamment le déminage.  Le représentant a par ailleurs appelé le Comité spécial à rechercher des moyens plus efficaces de clore les dossiers des territoires non autonomes « un par un », « conformément aux aspirations des peuples et au droit international ». 

M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar), au nom du Conseil de coopération du Golfe, a apporté son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie du Sahara marocain et aux efforts de bons offices du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a réaffirmé son soutien au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et à la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  Elle a encouragé le Comité à effectuer une visite « attendue depuis longtemps » au Sahara occidental afin de vérifier la situation sur le terrain.  La déléguée a réitéré son appui au mandat de la MINURSO et à l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, avant d’inviter le Maroc et le Front POLISARIO à s’engager dans des pourparlers directs permettant de sortir de l’impasse actuelle. 

Mme SARAH SAFYN FYNEAH (Libéria) a demandé que le processus dit des tables rondes reprenne sans condition et dans un esprit de compromis, cela avec les mêmes parties, le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie.  La représentante a réitéré le soutien de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie.  Sur le volet humanitaire, elle a souligné la nécessité de procéder à l’enregistrement et au recensement des populations vivant dans les camps de Tindouf.

Mme LAMIN FAATI (Gambie) a réaffirmé son ferme soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc sur la région du Sahara, soulignant l’approche constructive et coopérative qui a été constamment démontrée par ce pays pour résoudre ce différend.  « Nous applaudissons l’engagement soutenu en faveur du dialogue avec lequel le Maroc a choisi de résoudre le différend régional sur le Sahara marocain », a déclaré le représentant.  Il s’agit d’une manifestation claire de son engagement et de sa coopération dans le cadre du processus en cours dirigé par l’ONU, a-t-il affirmé. 

M. TOBIE SEPE (République centrafricaine) a salué l’initiative marocaine d’autonomie qui va dans le sens d’une solution de compromis et constitue une alternative crédible et sérieuse pour une solution au différend régional du Sahara occidental.  Il a également salué le plein respect par le Maroc du cessez-le-feu au Sahara occidental, appelant les autres parties à revenir au cessez-le-feu, notant qu’il en va de la sécurité et de la stabilité de toute la région.  Le délégué a ensuite exprimé ses vives préoccupations quant à la situation des populations des camps de Tindouf et plus particulièrement, les femmes et les enfants. 

M. JÚLIO CÉSAR FREIRE DE MORAIS (Cabo Verde) a réitéré son soutien aux négociations sous les auspices du Secrétaire général et de son Envoyé personnel afin de trouver une solution juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental.  Il a en outre salué le rôle de la MINURSO et appuyé le renouvellement de son mandat.  « Il n’y a pas de place pour le colonialisme au XXIe siècle », a dit le représentant, avant d’encourager les parties à reprendre le processus de tables rondes conformément à la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité.  Les divergences qui subsistent doivent selon lui être réglées par des négociations, sous l’égide de l’ONU. 

M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a soutenu le processus politique en cours sous les auspices du Secrétaire général afin de trouver une solution politique réaliste à la question du Sahara occidental.  Il a salué les efforts crédibles du Maroc et de son initiative d’autonomie en vue d’une solution négociée, conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Il s’est par ailleurs félicité des réalisations substantielles du Maroc en matière de droits humains, ainsi que son respect du cessez-le-feu. 

Le représentant des Émirats arabes unis a réaffirmé son soutien aux bons offices des Nations Unies ainsi qu’au Maroc dans le cadre de son initiative d’autonomie du Sahara marocain.  À son tour, il a plaidé pour une reprise du processus des tables rondes conduit par l’Envoyé spécial du Secrétaire général et qui implique le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie. 

M. AMAR BENDJAMA (Algérie) a souligné l’importance de respecter le principe de l’égalité des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes.  Selon lui, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique toujours en attente d’une pleine application la résolution 1514 de l’Assemblée générale, cette attente ayant pour effet de prendre en otage un peuple privée d’une liberté confisquée au mépris des résolutions de l’ONU qui toutes, a-t-il souligné, appellent au droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.  Le représentant a salué les positions exprimées aujourd’hui en faveur de l’exercice de ce droit.  L’Algérie défendra sans relâche le droit du peuple du Sahara occidental à disposer de lui-même, a-t-il ajouté, notant que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait conclu qu’il n’y avait aucun lien juridique de quelque nature que ce soit entre le Sahara occidental et le Maroc pouvant affecter la mise en œuvre de la résolution 1514. 

Le représentant a rappelé que Hassan II avait plaidé pour une solution juste et définitive à travers un référendum d’autodétermination.  Le Conseil de sécurité a saisi cette occasion pour créer la MINURSO et depuis, la question n’a plus avancé, a-t-il relevé. En outre, il a proposé au Comité une visite à Laâyoune et à Tindouf pour voir la réalité du terrain dans ce territoire.  Enfin, il a considéré que le Comité spécial des Vingt-Quatre doit apporter une contribution pour faire avancer le processus de décolonisation du Sahara occidental, « pour permettre au peuple de ce territoire de décider de son futur ». 

Mme MAKARABO HYCINTH MOLOELI (Lesotho) s’est déclarée préoccupée par le traitement cruel infligé au peuple sahraoui, et a condamné toutes les actions visant à entraver sa décolonisation.  Elle a exhorté les deux parties à s’engager dans des pourparlers pour parvenir à une solution durable, axée sur la promotion des droits humains.  Il est déplorable que le référendum d’autodétermination au Sahara occidental n’ait pas été organisé, a-t-elle ajouté, appelant les parties à s’abstenir de toutes tentatives d’inverser le peu de progrès réalisé jusqu’à présent. 

M. TIRIVAVI MAWIRE (Zimbabwe) a imploré le Comité spécial de maintenir sa position « de longue date et sans équivoque » que le Sahara occidental reste un territoire non autonome dont le peuple a un droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance qui doit être exercé par le biais d’un référendum libre et équitable.  Tant que le peuple du Sahara occidental ne sera pas en mesure d’exercer ce droit, la décolonisation de l’Afrique sera incomplète, a souligné le représentant, qui a appelé à la reprise d’un dialogue direct entre le Maroc et le Front POLISARIO, sans conditions préalables.

M. OMAR HILALE (Maroc) a réitéré que la décolonisation des provinces sahariennes du Maroc a été définitivement scellée « depuis leur retour à la mère-patrie » en 1975.  La question du Sahara marocain est examinée par le Conseil de sécurité sous le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies en tant que différend régional entre le Maroc et l’Algérie, a rappelé le représentant, pour qui le Conseil est seul habilité à faire des recommandations et à proposer des solutions. La dernière en date, la résolution 2654 (2022), a réaffirmé les quatre paramètres « irréversibles » de la solution à la question du Sahara marocain.  Et comme l’affirme cette résolution, une telle solution ne peut être que « politique, réaliste et pragmatique ».  Aussi, les « prétendus plans de règlement et référendums auxquels certains se cramponnent désespérément » sont-ils enterrés depuis deux décennies par le Conseil de sécurité et le Secrétaire général, a-t-il affirmé. 

Selon le délégué, l’initiative marocaine d’autonomie est l’incarnation même de cette solution, dans le cadre de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Maroc.  De même, le format des tables rondes est le seul cadre valable pour mener le processus politique jusqu’à son terme.  L’Algérie étant une partie principale à ce différend régional, le Conseil de sécurité l’a appelé à participer aux tables rondes, a noté le représentant marocain, en déplorant le refus de ce pays d’y participer et son rejet des résolutions du Conseil. 

Poursuivant, il a indiqué que le Maroc a placé les droits politiques, sociaux et culturels des populations du Sahara au centre de sa stratégie de développement national, comme en témoigne le nouveau modèle de développement des provinces du sud.  Toutefois, a-t-il dénoncé, les droits humains continuent d’être violés quotidiennement dans les camps de Tindouf par les milices du Front POLISARIO « au vu et au su du pays hôte, l’Algérie ».  De plus, le détournement systématique de l’aide humanitaire continue en toute impunité, comme l’a confirmé un récent rapport du Programme alimentaire mondial (PAM).

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de l’Algérie a rappelé qu’en 1975, lors de l’adoption des accords de Madrid, le Sahara occidental a été dépecé et partagé entre le Maroc et la Mauritanie, et que ce n’est que bien après le retrait de la Mauritanie que le Maroc a occupé la partie sud du Sahara occidental.  « Et il dit maintenant que la colonisation s’est terminée par l’occupation de ce territoire », s’est-il indigné.  Aucune politique, aussi ambitieuse soit-elle, aucun développement économique, ne peut remplacer la liberté, et « ce Comité de la décolonisation ne peut pas se transformer en Comité de l’autonomie », a dit le délégué. 

Son homologue du Maroc s’est dit déçu d’avoir entendu un droit de réponse qui ne veut rien dire, affirmant que la mémoire du délégué algérien est sélective.  En effet, c’est le Président Bouteflika qui a proposé la partition du Sahara en 1982.  Le Maroc l’a refusée, parce que pour nous, l’intégrité territoriale est une et que le Maroc ne peut y renoncer.  Il a accusé l’Algérie d’être jalouse du dynamisme économique des régions du Sahara marocain, où les populations locales ne font pas la queue pour obtenir des aliments, peuvent se déplacer librement, participer à la vie politique, quitter le Maroc et y revenir. 

Prenant à nouveau la parole, le représentant de l’Algérie a fait part de son intention de distribuer aux membres du Comité l’accord conclu entre le Maroc et la Mauritanie qui a divisé le Sahara occidental.  Si le Sahara occidental est un paradis, « pourquoi refuse-t-on l’autodétermination de son peuple? » s’est-il demandé.  Tant que le peuple du Sahara occidental demeurera sous occupation étrangère, l’Algérie continuera de soutenir son droit à l’autodétermination, a martelé le représentant. 

Le représentant du Maroc a rétorqué que les résolutions des Nations Unies ne prévoient pas un « État indépendant fantoche sous l’autorité de l’Algérie » lui donnant accès à l’océan Atlantique.  Qui plus est, advenant un tel cas, « l’Algérie ne serait pas un seul pays, mais serait trois Algérie », a-t-il ajouté, en mettant en garde contre l’octroi de l’autodétermination à certains mais pas à d’autres.

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