Cinquième Commission: le Secrétariat appelé à revoir sa copie sur l’architecture mondiale d’appui opérationnel du Secrétariat de l’ONU
Ce matin, à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, la présentation des contours de l’architecture mondiale d’appui opérationnel du Secrétariat de l’ONU élaborée par le Secrétariat s’est heurtée à une salve de critiques de la part du Groupe des 77 et de la Chine et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) qui ont pointé le doigt sur un rapport « incomplet » et « sans clarté » qui ne répond pas à ce qu’a demandé l’Assemblée générale.
Mais comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, la décision de l’Assemblée générale de ne pas donner suite à la proposition de modèle mondial de prestation de services a été accueillie comme une occasion d’élaborer un concept amélioré de prestation de services, en tenant compte des progrès technologiques, de l’expérience acquise et des structures organisationnelles actuelles. Dans l’élaboration de ce concept, le Secrétariat s’est laissé guider par l’engagement à fournir de plus en plus de services partagés dans les structures et les lieux d’affectation existants du Secrétariat; à renforcer la collaboration avec les organismes, fonds et programmes aux niveaux mondial, régional et local; et adopter une approche intégrée et concertée dans l’ensemble du Secrétariat.
Le Secrétariat compte aussi s’appuyer sur les capacités des bureaux hors Siège et des commissions régionales, sur les Départements des opérations de paix et de l’appui opérationnel ainsi que sur les capacités mondiales et régionales de Valence, Brindisi, New York, Entebbe et du Koweït. L’approche envisagée est censée avoir un champ d’application beaucoup plus large que la proposition de modèle mondial de prestation de services, qui était axée uniquement sur les services administratifs. Le concept n’est pas un nouveau projet mais une partie intégrante de la réforme de la gestion de l’ONU, a encore estimé le Secrétariat.
Aujourd’hui à la Cinquième Commission, le Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel, M. Atul Khare, a parlé d’une approche « pas à pas » et de mesures qui, pour la plupart, relèvent de l’autorité du Secrétaire général.
Ces mesures, a-t-il expliqué, s’inscrivent également dans le prolongement de la vision du Secrétaire général de rendre le Secrétariat plus efficace et cette vision s’articule autour de trois axes étroitement liés: le repositionnement du système de développement, la restructuration de l’architecture de paix et de sécurité et un nouveau modèle de gestion.
Mais pour Cuba qui s’exprimait au nom du G77 et de la Chine, le rapport du Secrétaire général ne comprend pas d’informations complètes sur l’objectif et les principes qui sous-tendent le concept d’amélioration de la prestation de services, à savoir la désignation des prestataires de services et des services à fournir, les plans et les délais de mise en œuvre, les gains d’efficacité attendus et l’impact budgétaire.
Un point de vue appuyé par le CCQAB qui préconise une analyse coûts-avantages tenant compte des investissements ponctuels et des coûts de démarrage, des coûts récurrents et des coûts directs et indirects. De plus, le concept de prestation de services devrait être basé sur des services plus proches du terrain grâce au regroupement des fonctions, le cas échéant, dans des lieux plus sûrs et plus économiques.
Justement, s’est défendu M. Khare, avec la création du Bureau de la coordination des activités de développement, le Secrétariat assure la prestation de services aux quatre coins du monde grâce à un système de coordonnateurs résidents revitalisé et indépendant, présents dans 162 pays en développement et territoires.
Les deux intervenants ont également épinglé le manque d’informations sur le cadre de gouvernance et de responsabilité. Nous espérons recevoir de plus amples informations sur les mesures prises et envisagées à cet égard, a prié Cuba. Le CCQAB a recommandé, pour sa part, de mener des enquêtes de satisfaction des clients, de manière à pouvoir fournir des données fiables sur la qualité des services. D’ores et déjà, a affirmé M. Khare, l’approche de prestation de services partagés, dans le cadre des opérations de paix, a permis des améliorations en matière d’efficacité, d’interopérabilité, de réactivité et de continuité des opérations. Il a cité l’expérience de la « triple solution », avec le Centre de services mondial de Brindisi et de Valence, le Centre régional d’Entebbe et le Bureau unifié de Koweït. Une approche dont il s’est réjoui notamment au regard du contexte « volatile et onéreux » de nombreuses opérations sur le terrain.
Et quid des enseignements tirés de la stratégie globale d’appui aux missions ou de sa complémentarité avec les mécanismes et systèmes de l’Organisation, tels qu’Umoja? se sont encore demandé Cuba et le CCQAB. Dans son rapport, le Secrétaire général souligne en effet les avantages offerts par le progiciel de gestion intégré -Umoja-, qui constitue une réelle opportunité pour fournir des services à distance aux opérations qui n’ont pas de capacité d’appui sur place.
La Cinquième Commission a prévu une autre séance, mardi 5 décembre à partir de 10 heures, pour examiner précisément les progrès accomplis dans le système Umoja.