Soixante-dix-huitième session,
16e séance plénière, matin
AG/AB/4440

Cinquième Commission: deux demandes d’un montant de 2 millions de dollars pour le Département de la sûreté et de la sécurité et pour les tribunaux cambodgiens

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné ce matin la demande du Secrétaire général d’une enveloppe de 2,7 millions de dollars pour le Département de la sûreté et de la sécurité, et d’une autre de 2,3 millions comme subvention pour les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, en 2024. 

Dans son rapport, M. António Guterres explique qu’en plus d’assurer la sûreté et la sécurité du personnel, le Département est également chargé par les entités du système des Nations Unies et par extension, les gouvernements et les communautés des pays où elles travaillent, de proposer des solutions sécuritaires permettant la conduite de leurs opérations.  Depuis la création du Département, il y a près de deux décennies, l’ONU travaillait dans 5 environnements à très haut risque, contre 44 environnements aujourd’hui.  Pour 2024, le Secrétaire général demande l’ouverture d’un crédit d’un montant exact de 2 780 600 dollars pour financer 19 nouveaux postes et permettre ainsi au Département de répondre aux demandes croissantes d’appui et d’exécuter ses programmes.

Le Groupe des 77 et de la Chine a dûment noté que le Département est en train d’élaborer des doctrines, des méthodes de planification, des outils et des ressources pour s’efforcer de rendre l’ONU aussi efficace que possible dans les situations à haut risque et qu’il a lancé des activités associées à la résilience stratégique et opérationnelle et aux interventions d’urgence en cas de crise. 

Toutefois, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) estime nécessaire, dans son rapport, de mener d’abord une évaluation plus approfondie des capacités et des fonctions associées aux 19 postes proposés, ainsi que des chevauchements dans les capacités existantes et de la disponibilité de l’appui stratégique non seulement dans le Département, mais aussi dans les entités participant au système de gestion de la sécurité des Nations Unies.  À ce stade, le CCQAB recommande de ne pas approuver le montant proposé pour la création desdits postes au Service de la planification stratégique. 

S’agissant de la demande d’une subvention de 2 333 400 dollars pour la composante internationale des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, le Secrétaire général la justifie en invoquant la chute constante des contributions volontaires qui sont passées de 17,7 millions de dollars en 2015, à 1,4 million de dollars, en 2023.  Le CCQAB rappelle, dans son rapport, que conformément à la résolution pertinente de l’Assemblée générale, les subventions doivent être accordées, à titre exceptionnel.  Or aujourd’hui, s’agace-t-il, elles sont devenues la principale modalité de financement de la composante internationale des Chambres.  Il recommande donc non pas d’ouvrir des crédits, mais d’autoriser le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant ne dépassant pas 2 100 100 dollars, inférieur de 10% à la subvention demandée, compte tenu des dépenses effectivement engagées en 2022 en vertu de l’autorisation d’engagement de dépenses et des estimations fournies pour 2023. 

Le Cambodge a jugé préoccupant que, parvenues à la phase finale de leurs travaux, les Chambres extraordinaires soient toujours confrontées à des problèmes financiers.  Il a plaidé pour qu’elles puissent achever leur travail, maintenir leur héritage, éduquer le public et prévenir les crimes contre l’humanité au-delà du Cambodge.  Il a insisté sur l’enveloppe de 2,3 millions de dollars et espéré que tous les États feront de même.  Les Chambres extraordinaires, ont embrayé le Groupe des 77 et la Chine, doivent avoir les moyens de finir leur travail sur les crimes commis sous l’ancien régime des Khmers rouges. 

Un obstacle financier constituerait une nouvelle tragédie dans la quête de justice du peuple cambodgien.  Un échec constituerait un sérieux revers dans la lutte de la communauté internationale contre l’impunité, a prévenu le Groupe, appuyant, à son tour, la proposition du Secrétaire général pour compléter les ressources extrabudgétaires.

La Cinquième Commission a prévu une autre séance publique mercredi 19 novembre, à partir de 10 heures, pour discuter de l’amélioration de la prestation de services dans le système des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.