Soixante-dix-huitième session,
12e séance plénière, matin
AG/AB/4436

La Cinquième Commission s’enquiert des travaux de rénovation du complexe de Nairobi, du siège de Bangkok et du bâtiment vert de Santiago

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné, aujourd’hui, l’état d’avancement des travaux entrepris dans trois complexes de l’ONU, à savoir les bâtiments A à J de l’Office des Nations Unies à Nairobi, la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), à Bangkok, et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), à Santiago, qui sera le premier bâtiment entièrement vert de l’Organisation. 

Les travaux à l’Office de Nairobi, seul siège principal de l’ONU dans un pays du Sud, comme l’a relevé le Groupe des 77 et de la Chine, nécessitera une enveloppe de 15 160 500 dollars pour 2024, sur un montant maximal de 66 260 100 dollars jusqu’en 2025.  Mais le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) estime que le projet devrait plutôt coûter 64 272 300 dollars et se félicite d’une conception souple des nouveaux bâtiments qui peut être modifiée, si besoin est, comme en atteste l’accord passé avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour le financement de bureaux et l’intention du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) de transférer jusqu’à 160 membres de son personnel de New York à Nairobi.  La Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS) a déjà temporairement installé 150 membres de son personnel dans la capitale kényane et d’autres entités envisagent également de déménager vers le complexe de Gigiri. 

Quant au projet de mise aux normes parasismiques et du remplacement des équipements en fin de vie du siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), à Bangkok, le CCQAB recommande à la Cinquième Commission d’approuver un coût global maximum de 41 260 400 dollars, dont 1 241 300 dollars pour 2024. 

Commentant la rénovation du bâtiment nord de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) à Santiago, pour ici aussi, le rendre conforme aux normes parasismiques, surtout après le tremblement de terre de 2010, le CCQAB se dit préoccupé par l’augmentation « considérable » du coût, soit 4,9 millions de dollars de plus par rapport au montant total initial de 14,9 millions de dollars approuvé par l’Assemblée générale.  Mais il recommande tout de même l’ouverture d’un crédit de 19 137 000 dollars, dont 10 097 700 dollars pour 2024.  Il encourage le Secrétariat à s’inspirer des bonnes pratiques appliquées dans ces trois projets, y compris « le premier bâtiment à énergie zéro » de l’ONU que sera la CEPALC, comme l’a également relevé le Groupe des 77. 

La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique jeudi 16 novembre à partir de 10 heures pour examiner les avancées de la lutte contre le racisme et de la promotion de la dignité de tous au Secrétariat de l’ONU.

PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR 2024

Travaux de construction et gestion des biens immobiliers

Projet de mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie au siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, à Bangkok - A/78/346A/78/7/Add.17

État d’avancement du projet de rénovation du bâtiment nord de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes à Santiago - A/78/337A/78/7/Add.14

Avancement des travaux de remplacement des bâtiments A à J de l’Office des Nations Unies à Nairobi - A/78/510A/78/7/Add.11

Déclarations

Au nom du G77 et de la Chine, M. RICHARD TUR DE LA CONCEPCIÓN (Cuba) a noté que le budget approuvé ne permettra pas de réaliser le projet de bâtiment nord de la CEPALC, le coût global maximum du projet étant désormais estimé à 19,1 millions.  Le représentant a insisté sur l’importance d’une bonne gouvernance et d’une bonne reddition de comptes pour veiller à ce que le projet soit mis en œuvre dans les limites du budget révisé et du calendrier établi.  Concernant la CESAP, il s’est félicité des progrès, soulignant ici aussi, l’importance de terminer les travaux dans les délais.  Il a noté le coût maximum actualisé qui est de 41,2 millions de dollars.  Enfin, s’agissant des bâtiments A à J dans le complexe de Nairobi, le seul siège de l’ONU dans un pays du Sud, il a noté avec satisfaction que les trois composantes du projet sont en bonne voie et devraient s’achever d’ici à la fin de 2024, la livraison de l’ensemble du projet étant toujours prévue pour fin 2025.  Pour finir, le représentant a souhaité une mise à jour sur l’application de l’accord avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. MOK CHAK YONG (Singapour) a rappelé que le projet de mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie au siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) est un investissement à long terme dont l’objectif est la sûreté et la sécurité.  Saluant un projet en bonne voie d’achèvement, le représentant a insisté sur l’importance d’une bonne gouvernance, d’un contrôle efficace, de la transparence et de la responsabilité dans la gestion du projet et exhorté la Commission à faire des économies et à bien gérer les risques opérationnels, tout en assurant la continuité de ses activités.  Il a rappelé qu’à l’achèvement du projet, la CESAP aura un siège dont la consommation d’énergie sera réduite de 16% à 18%.  Le représentant a souligné la nécessité d’inclure les connaissances, la technologie, les capacités et les matériaux locaux dans la mise en œuvre du projet.  À cet égard, il a appelé à une collaboration avec les experts et les autorités du pays hôte.

M. JOSÉ ANTONIO GONZÁLEZ SESE (Chili) s’est dit heureux que la CEPALC ait mené avec succès un appel d’offres qui a permis d’attribuer le contrat des travaux de rénovation à une entreprise locale.  Ce contrat, qui a été signé au mois de mai dernier, est une étape clef pour éviter de nouveaux retards et de nouvelles augmentations des coûts.  L’état d’avancement actuel des travaux dépasse d’ailleurs les prévisions et le coût total du projet est estimé désormais à 19 172 000 dollars, par rapport au coût précédent de 14,3 millions, afin de maintenir la portée, les objectifs et les avantages escomptés.  L’augmentation du coût total du projet, a expliqué le représentant, a été déterminée par l’augmentation des coûts dans le secteur de la construction entre 2021 et 2022, compte tenu des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, la faible production due au confinement, la hausse du prix du fret et l’inflation qui a affecté le pays après la pandémie de COVID-19.  Le représentant a prévenu que toute proposition visant à réduire la portée du projet aurait une incidence sur la réalisation de l’objectif « énergie zéro » et sur la stratégie de durabilité de la CEPALC et a donc souscrit aux recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB). 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme LEMLEM FISEHA MINALE (Éthiopie) a relevé que malgré quelques retards, les trois composantes du projet de Nairobi restent en bonne voie pour s’achever en grande partie d’ici à la fin de 2024, le projet global devant être livré d’ici à la fin de 2025.  Concernant la gestion du projet, elle a reconnu que la plupart des postes approuvés par l’Assemblée générale ont été pourvus, y compris le remplacement des deux membres du personnel partis à la fin de l’année 2022. En revanche, elle a demandé de plus amples informations sur l’accord de partage des coûts proposé entre le complexe de Nairobi et la CEPALC pour le poste de coordonnateur de projet. 

En matière de gestion des risques, elle a pris note de la plus récente évaluation réalisée en juin 2023 et salué les efforts qui ont abouti à l’augmentation du niveau de confiance à 97%.  La représentante s’est dite convaincue que le Secrétaire général veillera à l’exécution du projet dans les délais et avec la portée et le budget approuvés.  Elle a insisté sur l’importance de veiller à l’utilisation de matériaux d’origine et de recourir à la production, la main d’œuvre et l’expertise locales.

M. SURAT SUWANNIKKHA (Thaïlande) a réaffirmé le soutien de son gouvernement au projet de Bangkok dont l’avancement témoigne d’une coopération multipartite fructueuse.  Il s’est félicité de l’importance que la CESAP attache aux connaissances locales, comme en atteste sa collaboration avec les organes gouvernementaux et les établissements d’enseignement thaïlandais, sans oublier le recours aux matériaux locaux quand cela est possible.  Se félicitant que de tels arrangements renforcent l’appropriation nationale du projet, le représentant a voulu que ces bonnes pratiques inspirent d’autres projets de construction des Nations Unies, en particulier la gestion d’un projet pendant une pandémie, l’accessibilité, et la réduction de l’impact environnemental et le respect du budget alloué.

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