Cinquième Commission: début de la session principale et débat sur la méthode de calcul du barème des quotes-parts
La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, présidée cette année par M. Osama Mahmoud Abdelkhalek Mahmoud, de l’Égypte, a lancé sa session principale avec un débat sur le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’ONU.
À peine l’ordre du jour adopté, les 23 délégations et groupes de pays qui sont intervenus, ont vu le Groupe des 77 et la Chine rejeter l’idée de modifier la méthode de calcul actuelle du barème des quotes-parts. Craignant une initiative qui viserait à augmenter les contributions des pays en développement et à leur imposer une charge « injuste », Cuba a rappelé que la méthode actuelle tient compte de plusieurs facteurs « non négociables » dont le revenu national brut, le plafond pour les pays les moins avancés (PMA) ou encore l’ajustement de l’encours de la dette. Le problème vient plutôt du taux de contribution maximal actuel qui a été fixé dans un compromis politique contraire au principe de la capacité de paiement, a ajouté Cuba, en demandant à l’Assemblée générale de réexaminer cette « distorsion ». En effet, a renchéri la Fédération de Russie, le seul élément de la méthode de calcul qui profite à un seul État Membre est le plafond de 22%.
Compte tenu des changements intervenus dans l’économie mondiale, a plaidé le Japon, il faut améliorer cette méthode pour mieux tenir compte de la « véritable » capacité de paiement des États Membres, en s’appuyant sur les données les plus actuelles, les plus précises et les plus comparables. Il faut aussi, a ajouté la Fédération de Russie, que les organisations intergouvernementales observatrices, telles que l’Union européenne, qui jouissent des mêmes droits et privilèges que les États observateurs, aient les mêmes obligations financières à l’égard des Nations Unies. L’Assemblée générale doit trancher cette question, a pressé Cuba qui a salué l’idée de verser une partie des contributions dans une monnaie autre que le dollar pour les années 2022, 2023 et 2024, comme le prévoit la résolution 76/238.
La Cinquième Commission, qui prévoit de fermer ses portes le 1er décembre 2023, a élu à ses vices-présidences MM. Mohammed Khalifa H. Alnasr, du Qatar, ainsi que Mmes Amalia Irina Pufulescu, de la Roumanie, et Kimberly K. Louis, de Sainte-Lucie. Mme Laurens Den Hartog, va assumer les fonctions de Rapporteuse, en remplacement de Mme María Reyes Fernández, de l’Espagne, démissionnaire.
Cette année, a conseillé la Tunisie, au nom du Groupe des États d’Afrique, évitons les nuits blanches et les négociations qui se prolongent jusqu’à la fin du mois de décembre. L’année dernière, se sont souvenus les États-Unis, les discussions se sont terminées 30 heures seulement avant que l’ONU ne soit privée d’un budget. Il faut espérer que cela ne se reproduise pas car « croyez-moi, nous les Américains, nous savons une chose ou deux de l’arrêt d’une administration », a-t-il dit, en suscitant les sourires de ses homologues.
La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique demain mardi 3 octobre à partir de 10 heures pour poursuivre les débats sur le barème des quotes-parts.
ORGANISATION DES TRAVAUX - A/C.5/78/1, A/C.5/78/L.1
Déclarations
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. RICHARD TUR DE LA CONCEPCIÓN (Cuba) a d’abord prié le Secrétariat de publier au plus vite tous les rapports attendus car tout retard compromet considérablement les travaux de la Commission qui doit pouvoir consacrer suffisamment de temps à chaque point de son ordre du jour. Notre rôle, a poursuivi le représentant, est de tenir le Secrétariat comptable de la gestion des ressources de l’Organisation et d’examiner minutieusement chaque initiative présentée, en veillant à la bonne exécution des mandats. Le Secrétariat n’est en aucun cas une entité indépendante. Il doit faire montre de transparence, de responsabilité et d’équité. Le représentant a donc réclamé une représentation géographique équitable dans la composition du personnel de l’ONU, gage de la conformité à la Charte des Nations Unies, et d’une Organisation véritablement démocratique, dotée d’un Secrétariat multiculturel et équilibré.
Il a ensuite réaffirmé le rôle du Comité du programme et de la coordination (CPC), qui devrait être renforcé et non affaibli. Rappelant la résolution 77/254 sur la planification des programmes, le représentant a demandé aux Présidents de l’Assemblée générale et de la Cinquième Commission à faire tout pour que leurs collègues des autres grandes commissions puissent examiner les programmes sans les recommandations du CPC, si cela s’avère nécessaire. Il faut éviter tout retard dans le déroulement de la session, s’agissant en particulier de la planification des programmes et du projet de budget-programme pour 2024, a conclu le représentant.
Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. BURHAN GAFOOR (Singapour), partisan du multilatéralisme, a insisté sur l’affectation de ressources au pilier du développement, qui a cruellement besoin de financements, compte tenu des multiples problèmes auxquels le monde fait face. Il a appelé les États Membres en capacité de payer leurs contributions statutaires à le faire intégralement, à temps, et sans conditions. Il a promis qu’il suivra de près les délibérations sur le projet de budget-programme pour 2024, la planification des programmes, la gestion des biens, notamment le projet de mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie au siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP). Le représentant a aussi promis de prêter une attention soutenue au financement des missions politiques spéciales et de la subvention aux Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens.
Poursuivant, il a estimé que toute contribution au Fonds pour la consolidation de la paix devrait être basée sur le barème des quotes-parts des opérations de paix. Le Fonds ne devrait pas être financé par le budget ordinaire, étant donné que les décisions relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales sont prises exclusivement par les 15 membres du Conseil de sécurité. Pour finir, le représentant a dit attendre avec impatience l’évaluation des mesures de flexibilité sur le lieu de travail. Il a estimé que l’ONU pourrait mieux mettre en œuvre les modalités pour ne pas compromettre la qualité du travail et la présence effective du personnel au Siège, en prenant également en considération les recommandations du Bureau des services de contrôle interne (BSCI).
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. TAREK LADEB (Tunisie) a insisté sur l’importance pour les délégations d’avoir tous les documents à temps et ce, dans les six langues officielles de l’ONU. Il aussi voulu que l’on évite les nuits blanches et les négociations qui se prolongent jusqu’à la fin du mois de décembre. La priorité de mon groupe, a-t-il dit, est de parvenir à une décision rapide sur le barème des quotes-parts pour que tous les États Membres soient en mesure d’honorer leurs engagements financiers. Lorsqu’ils se heurtent à des difficultés, il faut qu’ils puissent continuer de participer aux travaux de l’Assemblée générale. Le représentant a également plaidé pour que l’on dote de ressources adéquates les missions politiques spéciales, en particulier dans les domaines de la prévention et de la consolidation de la paix. Concernant la lutte contre le racisme et la promotion de la dignité pour tous au sein du Secrétariat, il a dit attendre les commentaires du Secrétaire général, avant d’insister une nouvelle fois auprès de la Commission, sur des négociations inclusives et transparentes et menées dans les délais prévus.
Pour Mme RICCARDA CHRISTIANA CHANDA (Suisse), un des points cruciaux de l’agenda concerne le pilier des droits de l’homme, essentiel pour atteindre les objectifs des Nations Unies. La déléguée s’est dite déterminée à faire en sorte que ce pilier reçoive les ressources nécessaires dans le budget ordinaire pour assurer une bonne exécution des mandats et une meilleure planification. Elle a aussi évoqué le Plan stratégique patrimonial qu’elle a présenté comme un projet de conservation des bâtiments et du patrimoine, mais aussi comme un investissement dans le multilatéralisme pour une Organisation moderne, efficace, efficiente et respectueuse de son personnel, de son environnement et des ressources allouées. Elle a remercié d’avance les États Membres pour leur soutien à ce « projet important », arguant que le monde a plus que jamais besoin des Nations Unies puisque les défis auxquels nous sommes confrontés affectent l’ensemble des peuples. L’ONU est l’organisation la mieux placée pour y répondre mais elle n’est forte que dans la mesure où nous lui permettons de l’être. Au sein de cette commission, a souligné la représentante, nous devons veiller à ce qu’elle dispose des ressources dont elle a besoin. Nous invitons donc nos collègues à assumer cette responsabilité et à utiliser le temps imparti de manière judicieuse afin de conclure les travaux à temps.
Au nom de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ), M. JAMES MARTIN LARSEN (Australie) a rappelé que tous les États Membres continuent de faire face à des contraintes budgétaires causées par les conséquences de la COVID-19 et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Toutefois, le groupe CANZ est déterminé à ce que l’ONU dispose des ressources nécessaires pour s’acquitter de ses mandats avec efficacité et discipline budgétaire. Rappelant par ailleurs que l’Assemblée générale avait dûment approuvé le financement du Fonds pour la consolidation de la paix par des contributions statutaires, en plus des contributions volontaires, le représentant a jugé qu’il est temps de faire preuve de souplesse pour parvenir à un compromis sur les derniers éléments en suspens.
Pour ce qui est de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), il a réitéré les propos du Secrétaire général adjoint, M. Athul Khare, qui a prévenu qu’un retrait précipité, c’est l’augmentation des coûts et des risques tels que la fraude, la corruption et le vol ou encore la sûreté du personnel des Nations Unies. Demandant au Secrétaire général de présenter un nouvel état des besoins, le représentant a aussi plaidé pour un bon financement du pilier « droits de l’homme », avant de dénoncer le fait que les principaux contributeurs n’aient pas encore versé l’intégralité de leur dû, entravant ainsi la planification et l’exécution des programmes. Tous les États Membres en retard de paiement doivent accorder la priorité à cette question et à convenir avec le Secrétariat d’un calendrier de paiement.
Mme HEDDA SAMSON, de l’Union européenne (UE), partisane du multilatéralisme, a dit qu’honorer les engagements financiers relève du devoir de l’Union européenne. Elle s’est donc inquiétée du paiement tardif ou partiel des contributions, en appelant tous les États Membres à s’acquitter de l’intégralité de leur dû dans les temps. La représentante a aussi plaidé pour le bon financement du retrait coordonné de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA). Réitérant en outre son appui aux missions politiques spéciales, outil de prévention et de pérennisation de la paix, la représentante a ensuite encouragé la Commission à assurer l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle des délégués et à s’engager à parvenir rapidement à des résultats grâce à des réunions inclusives et transparentes, basées sur la bonne foi, la collégialité et le consensus.
Au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), M. MOHAMED AL HASSAN (Oman) a insisté sur la tradition du consensus au sein de la Commission et en prévision de l’accord sur le budget-programme de 2024, il a réclamé une stratégie sur les technologies de l’information et des communications, en particulier la sécurité numérique des entités des Nations Unies. Il a aussi rappelé que son groupe a présenté des propositions concrètes, en collaboration avec le Groupe des 77 et la Chine, sur la lutte contre le racisme et la promotion de la dignité au Secrétariat. Il faut, a-t-il poursuivi, des arrangements pratiques pour promouvoir l’égalité entre tous les membres du personnel de l’ONU. Parmi ces arrangements, le représentant a insisté sur la représentation équitable des ressortissants du CCG, en particulier dans les catégories des administrateurs et supérieures. S’il faut allouer les ressources nécessaires au Secrétariat, il faut également lutter contre des fléaux qui ne sont pas à l’ordre du jour de la Cinquième Commission, comme l’intolérance et la xénophobie. Il nous faut une approche globale, a conclu le représentant, sans oublier d’appeler ses homologues à se garder de politiser les droits de l’homme.
M. CHRISTOPHER P. LU (États-Unis) a rappelé que la Cinquième Commission a pu progresser ces deux dernières années parce que les États Membres ont su taire leurs divergences politiques. Il a donc appelé au maintien du consensus, avant de réclamer le bon financement du retrait de la Mission des Nations Unies au mali (MINUSMA), du pilier « droits de l’homme » et de la consolidation de la paix. L’année dernière, s’est souvenu le représentant, les négociations sur les réformes se sont terminées 30 heures seulement avant que l’ONU ne soit privée d’un budget. Il faut espérer que cela ne se reproduira pas cette année car « croyez-moi, nous les Américains, nous savons une chose ou deux de l’arrêt d’une administration », a-t-il conclu, en suscitant les sourires de ses homologues.
M. JESÚS VELÁZQUEZ CASTILLO (Mexique) a réclamé un budget réaliste, équilibré et agréé en temps voulu afin que le Secrétariat puisse disposer des ressources qui lui permettront d’exécuter les mandats et de mettre en œuvre les programmes. L’accord doit se conclure dans les temps impartis même sans les recommandations du CPC, a pressé le représentant, mettant en garde contre le fait que les négociations « parallèles » pourraient faire traîner la session jusqu’aux derniers jours du mois de décembre. Les missions politiques spéciales engloutissant plus de 20% du budget ordinaire de l’ONU, le représentant a insisté pour que l’on tienne dûment compte des responsabilités financières de ceux qui sont chargés du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il s’est félicité des progrès du Fonds pour la consolidation de la paix et a estimé que la Cinquième Commission devrait être en mesure de passer de manière constructive à la phase finale des négociations sur ce point.
M. VATHAYUDH VICHANKAIYAKIJ (Thaïlande) a salué le lancement du projet Web 2.0 du Secrétaire général qui vise à accroître l’efficacité et l’efficience de l’ONU dans l’exécution de son mandat, notamment grâce à une meilleure utilisation des données. L’argent n’est pas tout, mais tout a besoin d’argent, y compris l’ONU, a poursuivi le représentant, avant d’appeler la Commission à achever ses travaux dans les délais prévus. Pour ce faire, a-t-il souligné, il nous faut les rapports du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) le plus rapidement possible. Le délégué a exhorté la Commission à tenir compte des « voix régionales » pour une mise en œuvre efficace des mandats de l’ONU. Pays hôte de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), il a souligné le rôle important des commissions régionales et de leurs partenariats avec les États Membres et autres parties prenantes pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.
M. DAI BING (Chine) a dit que face aux défis mondiaux, les États Membres devraient travailler ensemble. Le financement constituant la base même d’une bonne gouvernance et de la préservation du rôle de l’ONU, le représentant a pointé le doigt sur un « grand contributeur » qui a pris l’habitude de rechigner à s’acquitter de son dû, sans se soucier de créer une crise de trésorerie. Après avoir appelé à un équilibre entre le financement des trois piliers du travail de l’ONU et à une meilleure représentation géographique des pays en développement au sein du Secrétariat, le représentant a réclamé un budget à un niveau raisonnable qui tienne compte des intérêts légitimes de tous les États Membres. Les contrôles internes et la discipline doivent être renforcés pour faire en sorte que chaque centime soit dépensé avec responsabilité. Quant à l’idée d’inscrire le financement de la consolidation de la paix dans le budget ordinaire, le représentant a jugé déraisonnable et injuste de permettre ainsi aux pays développés d’échapper à leur responsabilité financière, tout en continuant de décider de la destinée du Fonds pour la consolidation de la paix. C’est une question de règles et de principe, a martelé le représentant.
M. TOUFIQ ISLAM SHATIL (Bangladesh) a demandé au Secrétariat de publier en temps voulu les rapports dans toutes les langues officielles. Rappelant que de nombreux pays sont confrontés à des difficultés politiques et économiques, le représentant a appelé la Cinquième Commission à agir rapidement pour inverser cette tendance et contribuer à l’accélération des objectifs de développement durable. Les Nations Unies doivent disposer de ressources adéquates et bien planifiées qui reflètent les priorités des États Membres. Les mandats doivent déterminer les propositions budgétaires et non l’inverse, a prévenu le délégué, en réitérant que l’ensemble du processus doit être guidé par les initiatives des États Membres. Ceux-ci doivent s’acquitter intégralement et à temps de leurs obligations financières afin d’assurer le bon fonctionnement de l’Organisation. Le représentant a demandé au Secrétariat de renforcer l’exécution du budget, et d’améliorer le contrôle interne et la discipline financière. Nous voulons une gestion efficiente, efficace, transparente et rationnelle des ressources, a-t-il martelé.
M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a prévenu qu’il sera très attentif à ce que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et les missions politiques spéciales disposent des ressources nécessaires pour s’acquitter de leur mandat. Il a par ailleurs jugé impérativement que le retrait de la MINUSMA s’effectue de manière coordonnée, car il en va de la vie de soldats de la paix. Préoccupé par les problèmes de trésorerie de l’Organisation, il a appelé tous les États Membres à régler leur contribution en temps et en heure.
Mme MERETE FJELD BRATTESTED (Norvège) a rappelé le travail de la Cinquième Commission qui est de fournir à l’ONU les outils nécessaires pour se renforcer et s’améliorer. Les tâches essentielles de l’ONU doivent être suffisamment financées, y compris le système des coordonnateurs résidents, la consolidation de la paix, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) La Norvège est un fervent partisan du programme de réforme du Secrétaire général, a encore rappelé l’oratrice soulignant la nécessité d’une meilleure exécution des mandats sur le terrain. Félicitant les pays qui ont versé leurs quotes-parts intégralement et à temps, elle a demandé à tous les autres États Membres de faire de même.
M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a dénoncé la politisation « inacceptable » de certains discours, comme celui de l’Australie, au nom du groupe CANZ, laquelle ne perturbera toutefois aucunement les travaux de la Commission. À son tour, il a insisté sur une publication en temps des rapports attendus et ce, dans les six langues officielles de l’ONU. Il a conclu en assurant de la volonté de sa délégation de travailler de manière constructive sur tous les points de l’ordre du jour et de terminer les travaux dans les délais impartis.
M. YAMANAKA OSAMU (Japon) a rappelé que cette session durera deux mois et demi, craignant, comme l’an dernier, des négociations difficiles jusqu’à la toute dernière minute. Nous devons, a conseillé le représentant, nous efforcer d’être encore plus efficaces et souples pour parvenir au consens dans les délais impartis. Nous devons, a-t-il aussi suggéré, tirer parti des enseignements de la pandémie de COVID-19 et améliorer nos méthodes de travail. Le représentant a insisté sur la tradition du consensus qui caractérise la Cinquième Commission.
Mme GABRIELA GONZÁLEZ (Uruguay) s’est dite consciente de l’importance des missions politiques spéciales, tout en estimant que leur financement ne devrait être inscrit au budget ordinaire, dont ils représentent déjà plus de 20%. Ces missions doivent être financées par un compte distinct, a-t-elle martelé.
Mme NAJLA AL-KAABI (Émirats arabes unis) a dit que la priorité de la Cinquième Commission est de doter l’ONU d’un budget adéquat pour 2024, y compris pour les missions politiques spéciales. La représentante a souligné l’importance de publier les rapports et les projets de résolution à temps afin de donner aux États Membres suffisamment de temps pour les examiner.
M. AHMED KAMIL RHAIF ALBU-MOHAMMED (Iraq) a jugé essentiel le travail de la Cinquième Commission, avant de lancer un appel insistant à ses collègues pour que les travaux se déroulent de manière équilibrée.
M. ARIEL RODELAS PEÑARANDA (Philippines) a souligné l’importance d’achever les travaux dans les délais prévus, insistant sur une bonne dotation du pilier « développement » et soulignant le rôle du CPC. Le représentant a promis de se concentrer sur le financement de la consolidation de la paix et a encouragé ses collègues à trouver des solutions novatrices pour parvenir à un accord et garantir un financement durable. Il a également exhorté tous les États Membres à s’acquitter de leurs contributions à temps, un acte essentiel pour contrer la crise de trésorerie et garantir la stabilité financière de l’Organisation.
M. SEONG WOONG (République de Corée) a souligné qu’il est indispensable de doter l’ONU des ressources nécessaires pour l’exécution de son mandat. Toute proposition de passer des ressources extra budgétaires à des contributions statutaires doit être discutée sur la base des informations données par le Secrétariat, a estimé le représentant, en faisant observer qu’un projet de budget-programme consolidé donnera une vue d’ensemble plus complète. Le délégué n’a pas caché sa consternation de voir l’ONU confrontée depuis tant d’années aux mêmes problèmes de liquidités. Il a donc appelé les États Membres à s’acquitter de leurs contributions à temps, avant d’espérer que cette session sera aussi une excellente occasion de régler « une fois pour toutes » la question du financement de la consolidation de la paix.
Mme SHERRY ZILBERGELD (Israël) a rappelé aux États Membres que les représailles contre les lanceurs d’alerte ou un membre du personnel des Nations Unies sont des actes de mauvaise conduite. Elle a aussi estimé que les technologies de l’information et des communications (TIC), thème important pour Israël, doivent s’aligner de façon cohérente et suffisante sur la stratégie informatique de l’ONU. Elle a dit attendre des discussions fructueuses sur cette question.
BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES - A/78/11, A/78/68
Pour l’examen de cette question, la Commission était saisie du Rapport sur la quatre-vingt-troisième session du Comité des contributions (A/78/11) et de celui du Secrétaire général sur les échéanciers de paiement pluriannuels (A/78/68).
Déclarations
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. RICHARD TUR DE LA CONCEPCIÓN (Cuba) a insisté sur l’obligation faites aux États Membres d’honorer leurs obligations financières à l’égard de l’Organisation. Tous les États Membres devraient verser leurs quotes-parts intégralement, dans les délais et sans condition. Le représentant s’est félicité des recommandations du Comité des contributions pour alléger le fardeau des pays en développement qui ont des difficultés particulières à s’acquitter de leur dû. Il a appelé à la suppression des obstacles imposés à ces pays lesquels entravent leur volonté d’honorer leurs obligations.
Le délégué a également réaffirmé le principe de la « capacité de paiement » en tant que critère fondamental de la répartition des dépenses de l’ONU. Il a rejeté toute modification de la méthode actuelle pour l’établissement du barème des quotes-parts qui, visant à augmenter les contributions des pays en développement, leur imposerait une charge injuste. La méthode actuelle, qui tient compte de la période de référence, du revenu national brut, des taux de conversion, du dégrèvement en faveur des pays à faible revenu par habitant, du gradient, du plancher, du plafond pour les pays les moins avancés (PMA) et de l’ajustement de l’encours de la dette, doivent être maintenus en l’état, a martelé le représentant, en qualifiant ces critères de « non négociables ». Pour le représentant, le taux de contribution maximal actuel ou plafond a été fixé grâce à un compromis politique mais il est contraire au principe de la « capacité de paiement ». Il s’agit ni plus ni moins d’une distorsion que l’Assemblée générale doit réexaminer.
Le Groupe des 77 et la Chine, a insisté le délégué, rejettent toute tentative de retenir unilatéralement ses contributions pour faire pression sur l’ONU. Cette pratique est contraire à la lettre et à l’esprit de la Charte des Nations Unies. Il a ajouté que les organisations qui ont un statut d’observateur auprès de l’ONU devraient également avoir les mêmes obligations financières que les États observateurs. Il a prié l’Assemblée générale de prendre une décision sur cette question, avant de saluer l’idée de verser une partie des contributions dans une monnaie autre que le dollar pour les années 2022, 2023 et 2024, comme en a décidé l’Assemblée dans sa résolution 76/238.
M. GUENSY BETOR (Haïti) a réitéré son engagement à collaborer de manière constructive avec le Bureau de la Commission et a noté, avec intérêt, la proposition du Comité des contributions sur la méthode de calcul du barème des quotes-parts, en insistant sur le respect du principe de la « capacité de paiement ». Le délégué a promis d’appuyer toute initiative visant à assurer à l’Organisation une bonne santé financière. Il s’est donc réjoui que son pays ait pu payer la totalité de ses contributions pour 2023.
Mme WAKABAYASHI SATO (Japon) a réitéré le principe fondamental selon lequel chaque État Membre doit s’acquitter de ses contributions en fonction de sa capacité de paiement. En outre, a ajouté la représentante, compte tenu des changements dans l’économie mondiale, il faut améliorer la méthode de calcul des quotes-parts pour mieux tenir compte de la capacité réelle des États Membres, et ce, sur la base des données les plus actuelles, les plus précises et les plus comparables.
Pour M. VADIM N. LAPUTIN (Fédération de Russie) a estimé que la méthode actuelle de calcul des quotes-parts a bien fonctionné et doit être respectée et maintenue. En fait, a-t-il fait observer, le seul élément qui contredit le principe de la « capacité de paiement » et qui profite à un seul État Membre est le plafond de 22%. Le délégué russe s’est également dit convaincu que les organisations intergouvernementales observatrices, telles que l’Union européenne, qui jouissent des mêmes droits et privilèges que les États observateurs, dont le droit de prononcer des discours au débat général, doivent logiquement avoir les mêmes obligations financières à l’égard de l’Organisation des Nations Unies. Il a dit ne pas voir d’objection à ce que les Comores, la Somalie et Sao Tomé-et-Principe recouvrent leur droit de vote.