L’Assemblée générale décide de l’édification d’un mur commémoratif en l’honneur des Casques bleus tombés au service de la paix
L’Assemblée générale s’est félicitée, ce matin, de l’initiative prise par les États Membres d’édifier au Siège de l’ONU, à New York, un mur commémoratif en l’honneur des Casques bleus tombés au service de la paix. Elle a également décidé que son édification sera achevée dans un délai de trois ans.
Adoptée par consensus, la résolution consacrée à ce sujet, présentée par l’Inde, précise que la planification, la construction, la conservation et l’entretien du mur commémoratif, seront entièrement financés au moyen de contributions volontaires.
Au préalable, l’Assemblée générale a invité les États Membres à promouvoir les valeurs liées à la culture de la paix en vue de combattre, entre autres, la montée des inégalités, de la discrimination, de l’exclusion, des crimes de haine et de la violence. Présentée par le Bangladesh et adoptée par consensus, la résolution exhorte en outre à dispenser aux enfants une éducation qui favorise une culture de paix et de non-violence.
En ouverture du débat, le Président de l’Assemblée générale a constaté que la paix, « mission première des Nations Unies », était aujourd’hui menacée. Il a rappelé que sur le 1,8 milliard de jeunes que compte la planète, un sur six vivait dans des zones de conflit, le chiffre le plus élevé depuis vingt ans, et que 100 millions de personnes avaient été déplacées par la violence, soit deux fois plus qu’il y a dix ans.
« L’histoire de l’humanité est à un point d’inflexion, et nous devons tout simplement changer de cap », a martelé M. Csaba Kőrösi, qui a appelé à passer de la confrontation au dialogue, de la force à la raison et de la guerre à la diplomatie. « Quiconque pense que la guerre est un meilleur moyen de réaliser les ambitions d’un pays que la coopération n’a pas sa place légitime dans notre communauté mondiale », a-t-il avertit.
Dénonçant une époque d’escalade des tensions sans équivalent depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Malaisie a estimé que certains phénomènes comme l’islamophobie n’étaient pas combattus avec la détermination nécessaire, une inquiétude partagée par le Koweït et le Pakistan qui a appelé à la mise en œuvre d’un plan de lutte contre ce fléau.
Ce dernier s’est également inquiété de la montée de l’idéologie de l’hindutva visant les minorités musulmanes et chrétiennes en Inde, avertissant des risques de génocide au Jammu-et-Cachemireet en Inde. Dénonçant des propos « profondément distordus, inexacts et malveillants », l’Inde a plaidé en faveur de la diversité religieuse et de la tolérance, rappelant sa tradition millénaire de respect de toutes les religions, et son caractère laïque consacré dans sa constitution.
Les Émirats arabes unis ont réaffirmé leur engagement dans la lutte contre l’intolérance et les discours de haine, illustré par la résolution contre la violence, les discours de haine et l’extrémisme adoptée aujourd’hui même au Conseil de sécurité avec le Royaume-Uni.
S’exprimant au nom du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, le Venezuela s’est inquiété de l’élargissement des mesures coercitives unilatérales qui menacent la paix. Il a été rejoint sur cette ligne par la République arabe syrienne, Cuba, le Nicaragua et le Bélarus.
Le Nicaragua a constaté de plus que la marche vers la multipolarité est entravée par ceux qui tentent de perpétuer un modèle de domination qui asphyxie toutes les cultures. De son côté, la Chine, qui a invité les États Membres à rejoindre « l’initiative pour la civilisation mondiale » du Président Xi Jinping, a dénoncé « un petit nombre de pays » qui, sous prétexte de démocratie, créent la division au nom de leurs intérêts.
À l’instar de nombreuses autres délégations, l’Arménie s’est inquiétée pour sa part de l’intensification des discours de haine au plus hauts niveaux politiques et a appelé l’UNESCO à protéger les sites culturels chrétiens arméniens du Haut-Karabakh menacés par l’Azerbaïdjan et à déployer une mission d’évaluation des faits sur le terrain.
De son côté, l’Azerbaïdjan a dénoncé la destruction de 64 mosquées dans les « territoires occupés » par l’Arménie et la profanation de 900 cimetières musulmans, accusant en outre ce pays de s’adonner à un nettoyage ethnique avec l’expulsion de plus de 200 000 Azerbaïdjanais de leurs terres en trente ans de conflit.
Citant le Mahatma Gandhi, la Guinée équatoriale a déclaré: « Il n’y pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin. »
L’Iran s’est également exprimé dans le cadre d’une explication de position pour regretter que certains libellés de la résolution aient été adoptés sans l’aval de toutes les délégations.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.