Soixante-seizième session,
Conférence sur les océans, 6e et 7e séances plénières – matin & après-midi
MER/2151

Conférence sur les océans: pour le Président français, il faut « fixer un cap et avancer de manière mesurable » jusqu’à la prochaine échéance, en 2025

LISBONNE, 30 juin -- À la veille de la clôture de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans qui se déroule à Lisbonne, le Président de la France, M. Emmanuel Macron, a présenté une feuille de route pour l’engagement multilatéral qui doit prévaloir en vue de préserver le « bleu » de notre planète, en exhortant les États à garder le cap et à avancer de manière mesurable.

Selon lui, c’est en protégeant les écosystèmes côtiers et les mangroves, « garants de notre avenir » grâce à leur capacité de séquestration du carbone, que nous protégeons la biodiversité marine et la vie sur Terre.  Le Chef d’État a salué la volonté internationale de supprimer la pollution plastique, ainsi que l’adoption, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), d’un instrument juridiquement contraignant contre les subventions à la pêche illicite.  Il faut cependant avancer sur un traité international destiné à protéger la haute mer, qui est en négociation depuis sept ans, s’est-il impatienté.  Mais l’Europe a fait selon lui un énorme pas en avant en adoptant pas moins de 14 lois sur le climat qui permettront de tenir ses engagements, s’est réjoui M. Macron, avant d’annoncer que son pays est candidat aux côtés du Costa Rica pour accueillir la prochaine Conférence sur les océans, prévue en 2025.

Dans un contexte mondial d’insécurité alimentaire, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué qu’océans, rivières et lacs ne peuvent aider à nourrir le monde qu’à condition d’exploiter leurs ressources de manière responsable, durable et équitable.  En effet, les aliments aquatiques ont moins d’impact sur l’environnement et donnent lieu à de moindres émissions de gaz à effet de serre que la plupart des systèmes terrestres de production de protéines animales.  C’est pourquoi il faut de toute urgence rendre nos systèmes alimentaires aquatiques plus efficaces, inclusifs, résilients et durables, a-t-elle plaidé.  À cet égard, le programme « Transformation bleue » de la FAO propose des solutions aux défis de la sécurité alimentaire et de la durabilité environnementale.  Pour l’organisation, il est essentiel que les aliments aquatiques soient inclus dans les programmes nationaux de sécurité alimentaire. 

La question cruciale de la pollution marine, « une bombe à retardement pour l’humanité », selon le Cameroun, a suscité de nombreux commentaires lors de cette séance.  En tant que pays qui ne produit pas de plastiques, les Îles Cook ont marqué leur préoccupation devant les impacts environnementaux, sociaux, culturels et sanitaires de la pollution issus de ces matériaux dans l’archipel.  Ce pays a donc approuvé la « Déclaration régionale du Pacifique sur la prévention des déchets marins et de la pollution plastique et ses impacts ».

Justement, le représentant du Forum des Îles du Pacifique a salué la décision de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement qui entend élaborer un traité juridiquement contraignant sur les matières plastiques.  Au Yémen, s’est ému le délégué de ce pays, il y a un risque de marée noire provoquée par le pétrolier SAFER qui n’a pas fait l’objet d’une maintenance depuis cinq ans à cause du refus des milices houthistes qui n’entendent pas laisser les équipes d’inspecteurs de l’ONU y accéder.  Si cette catastrophe sanitaire et environnementale devait se produire, elle pourrait se faire ressentir dans tout le golfe d’Aden et la mer Rouge et mettre à mal les moyens de subsistance de nombreux pêcheurs, a mis en garde le représentant yéménite.    

Avec des côtes de près de 47 000 kilomètres de long, les mers génèrent 1,36% du PIB des pays africains.  Malheureusement, a déploré l’Union africaine, le continent ne peut totalement exploiter ses ressources marines et halieutiques en raison du commerce illégal, de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), de l’érosion côtière, de la pollution et d’autres facteurs qui sapent les perspectives d’une économie bleue africaine.  Pour sa part, la Secrétaire générale adjointe de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (CEMN) a souligné que les efforts pour l’approbation de l’Agenda maritime commun pour cette région avait généré une nouvelle dynamique.  Ainsi, cela a conduit à l’établissement d’une plateforme pour la préservation et la restauration de l’environnement, ainsi que pour le développement des économies bleues et vertes.  Un optimisme partagé par la Secrétaire générale du Commonwealth, qui a souligné l’adoption par son organisation d’une charte bleue, attestant de son engagement en faveur des océans. 

Cette dernière journée du débat général a été marquée par une déferlante d’engagements et d’appels à l’action, notamment de la part de la société civile, dont de nombreux jeunes qui ont exhorté les dirigeants à les associer aux solutions visant à sauver les océans et, partant, à garantir leur avenir.  C’est loin d’être une évidence, comme l’a souligné la représentante de « The Millenials Mouvement », qui a souligné que l’Amérique latine et les Caraïbes forment la région la plus hostile pour les militants écologistes victimes de répression policière et de violences.  Selon elle, qui dit droits des océans, dit droits humains.

Le représentant d’Uno.Cinco a déclaré être venu à Lisbonne avec une demande concrète soutenue par 30 000 signatures, adressée par la jeunesse d’Amérique latine, qui veut que les gouvernements de la région adoptent l’initiative 30x30 pour les océans.  Son homologue de Gabidezin House of Fashion-Boadi a souligné que les jeunes exigent un moratoire sur les activités minières en mer, un engagement pourtant pris par les États à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de 2012 à Rio, mais qui n’a jamais été tenu.  Il faut également inclure davantage les jeunes dans les initiatives en faveur des océans, ont unanimement demandé organisations et parties prenantes présentes aujourd’hui. 

La Conférence des Nations Unies sur les océans s’achèvera demain, vendredi 1er juillet, par l’adoption, à 15 heures, de sa déclaration politique. 

CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES DE 2022 VISANT À APPUYER LA RÉALISATION DE L’OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DURABLE NO 14: CONSERVER ET EXPLOITER DE MANIÈRE DURABLE LES OCÉANS, LES MERS ET LES RESSOURCES MARINES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Suite et fin du débat général

M. BORISLAV SANDOV, Vice-Premier Ministre des politiques climatiques et Ministre de l’environnement et de l’eau de la Bulgarie, a affirmé que le développement côtier durable fait partie des principales priorités de son pays qui borde la mer Noire.  De ce fait, une attention particulière est versée au développement économique bleu, en se concentrant sur les secteurs dépendants de la qualité des eaux marines et des écosystèmes qui ont été gravement touchés par la pandémie de COVID-19.  Le plan bulgare de résilience et de relance prévoit des mesures pour assurer la collecte et le traitement des eaux usées des habitations.  Selon lui, la recherche, la technologie et l’innovation sont fondamentales pour fournir des réponses à certains des problèmes de développement durable les plus pressants du XXIe siècle.  De même, au-delà de tous les accords politiques et juridiques indispensables pour préparer l’avenir, le changement implique un changement de mentalité, a-t-il argué. 

M. ARNOLDO ANDRÉ, Ministre des affaires étrangères du Costa Rica, a estimé que se développer de manière durable et en harmonie avec l’océan est vital pour la survie humaine et pour une reprise économique plus résiliente et inclusive après la pandémie de COVID-19.  Engagé dans cet agenda bleu, le Costa Rica a mis en place une série d’actions stratégiques dans les domaines de l’utilisation durable, la conservation et la gouvernance.  Il a appelé à l’adoption urgente d’un traité ambitieux, efficace, transparent et équitable, fondé sur le principe du patrimoine commun de l’humanité, pour légiférer sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas des juridictions nationales.  En outre, pour renforcer la gouvernance des océans, le Costa Rica, en collaboration avec les membres du corridor marin du Pacifique oriental tropical, à savoir la Colombie, l’Équateur et le Panama, a signé une déclaration pour la création de la réserve de la biosphère marine transfrontalière entre les îles Coco, Galápagos, Malpelo et Coïba.  Le Ministre a par ailleurs souligné que ce n’est que par la coopération et les alliances qu’il sera possible de trouver des solutions durables pour des problèmes mondiaux qui nécessitent l’engagement de tous. 

M. MIKA LINTILÄ, Ministre des affaires économiques de la Finlande, a souligné que la manière dont nous traiterons les océans détermineront la manière dont ils nous traiteront.  Il a précisé que l’économie bleue permet de lutter contre la crise climatique et de s’acheminer vers une économie circulaire.  Il a détaillé les mesures prises par son pays pour assurer la durabilité des ressources naturelles des océans, avant d’insister sur l’importance des traités à venir sur la pollution plastique ainsi que la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.  Il a aussi insisté sur l’importance de protéger la mer Baltique.  « C’est maintenant que nous devons agir pour protéger les océans. »  Enfin, il a exhorté la Fédération de Russie à mettre un terme à son invasion illégale de l’Ukraine.

M. JOSÉ RAMÓN REYES, Vice-Ministre des ressources côtières et marines de la République dominicaine, a dit que son pays et Haïti sont très touchés par les conséquences des changements climatiques, alors qu’ils n’émettent que très peu d’émissions.  Il a mentionné les obstacles qui s’opposent à la diversification économique, notamment l’isolement géographique.  Il a indiqué que son pays compte 127 aires protégées, dont 28 aires marines.  Il a également noté l’expérience acquise par la République dominicaine dans la préservation des barrières de coraux, avant de souligner la menace pour le secteur touristique posée par les sargasses.  Enfin, il a souligné l’importance de l’appui des institutions privées et publiques à la réalisation de l’ODD 14. 

Mme SHARON IKEAZOR, Ministre d’État de l’environnement du Nigéria, a déclaré que son pays accordait la priorité à l’ODD 14 et qu’il s’engageait à assurer la santé et la viabilité de nos océans.  À cet égard, nous avons entrepris la création de deux zones marines protégées et formulé une politique nationale afin de lutter contre la menace de la pollution plastique marine provenant de sources et d’activités terrestres.  En outre, le Gouvernement nigérian a mis au point une politique nationale de gestion des déchets solides, a encore relevé la Ministre, qui a fait valoir également l’établissement d’une feuille de route nationale sur la gestion des déchets solides et plastiques au Nigéria.  « En intégrant l’océan dans notre économie, nous avons défini une vision 2050 et un plan de développement à moyen terme dont l’océan fait partie intégrante.  Pour réaliser le potentiel de l’économie bleue du Nigéria, un comité présidentiel sur l’économie bleue durable a été constitué », a poursuivi Mme Ikeazor.

Sa délégation est attachée aux accords multilatéraux relatifs aux océans et pleinement impliquée dans tous les processus/négociations en cours, notamment l’instrument international juridiquement contraignant sur la biodiversité dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale, le cadre mondial de la biodiversité post-2020 de la Convention sur la diversité biologique, et l’instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris en milieu marin.  La Ministre a noté que ces négociations doivent aboutir à un texte négocié ambitieux.  « La science nous dit que pour mettre fin à la spirale descendante à laquelle nous assistons dans l’océan, nous devons protéger entièrement et fortement au moins 30% de l’océan mondial d’ici à 2030, et renforcer considérablement la gestion des activités humaines dans les 70% restants », a-t-elle rappelé.  Cela doit se refléter dans le texte que nous négocions ici, a-t-elle exhorté.

M. TALAL ALJAMALI (Yémen) a appelé à exploiter tous les partenariats pour mettre en œuvre les ODD 14.2, 14.5 et 14.6 qui affectent notamment la sécurité alimentaire, les changements climatiques et la sécurité de la navigation.  Il a alerté que le Yémen risque d’être victime d’une marée noire provoquée par le pétrolier SAFER qui n’a pas fait l’objet d’une maintenance depuis cinq ans à cause du refus des milices houthistes de laisser les équipes d’inspecteurs de l’ONU y accéder.  Si cette marée noire devait se produire, elle pourrait se répandre jusqu’au golfe d’Aden et à la mer Rouge et mettre à mal l’environnement ainsi que les moyens de subsistances de nombreux pêcheurs.  Il a appelé la communauté internationale, les Nations Unies et le Conseil de sécurité à faire pression sur les milices houthistes pour qu’elles respectent l’inspection du SAFER.  Cette menace de marée noire plane sur un pays qui subit déjà de plein fouet une crise humanitaire et de sécurité alimentaire, a signalé le représentant qui a indiqué que le Gouvernement yéménite n’a pas les moyens de faire face seul à tous ces défis.

M. SOPHANN KET (Cambodge) a indiqué que la pêche non réglementée reste un problème majeur tout comme la pollution plastique, et que les pays en développement manquent souvent de ressources pour appliquer efficacement les réglementations de pêche dans leur domaine maritime.  Sans une action énergique pour rendre ces pratiques durables, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes sont menacés, a mis en garde le représentant.  Il a indiqué que les quatre provinces côtières, où vit 10% de la population cambodgienne, et les plus de 60 îles du pays jouent un rôle crucial dans l’économie du Cambodge, non seulement pour la sécurité alimentaire grâce à la production de la pêche, mais aussi en tant que domaine clef pour le tourisme, qui est l’un des secteurs les plus rentables de l’économie cambodgienne.  Le tourisme côtier représente d’ailleurs 85% des 15% du PIB généré par le secteur marin et maritime.  Il a indiqué que le Gouvernement entend transformer la province de Preah Sihanouk en pôle de croissance national et zone économique spéciale polyvalente, évoquant ses plages, son port en eau profonde et son aéroport international.  En outre, la première aire marine protégée à grande échelle a été lancée en juin de cette année, couvrant 405 kilomètres carrés autour des îles de Koh Rong.  Un certain nombre de programmes de conservation côtière et marine sont également en cours, en partenariat avec des partenaires au développement et le secteur privé. 

Mme MARGO DEIYE (Nauru) a déclaré qu’en tant que petit État insulaire en développement (PEID), Nauru fait face à des défis importants et uniques en raison de sa petite taille, de ses ressources naturelles limitées, de sa vulnérabilité aux effets néfastes des changements climatiques et de sa dépendance excessive aux importations.  Notant que son pays dépend de l’océan pour ses moyens de subsistance et son développement durable, elle a indiqué que l’augmentation des avantages économiques de l’utilisation et de la gestion durables de l’océan et de ses ressources est essentielle pour la population de Nauru.  Pour Nauru, la pêche est actuellement une source majeure, voire l’une des rares sources, de fonds pour sa trésorerie nationale.  L’archipel soutient des mesures de conservation et de gestion efficaces pour assurer la viabilité à long terme des stocks mais ces efforts sont entravés par le fardeau disproportionné que cet effort représente.  La représentante a donc exigé que tous les pays qui bénéficient du thon assument une part équitable du fardeau de la conservation et de la gestion des stocks.  Outre la protection et l’amélioration des rendements économiques de la pêche, Nauru cherche également à bénéficier d’autres utilisations durables de l’océan et ses ressources.  L’écotourisme marin, les projets d’aquaculture, ainsi que l’exploration minérale des fonds marins font partie des voies empruntées.  Elle a ensuite exhorté l’Autorité internationale des fonds marins et toutes les parties prenantes à achever leur travail pour adopter un régime réglementaire pour la collecte responsable des minéraux des fonds marins tout en garantissant la protection de l’environnement. 

M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a indiqué que malgré les difficultés causées par la pandémie de COVID-19 et la guerre de 44 jours au Nagorno-Karabakh, le Gouvernement arménien a continué de prendre des mesures en vue de la réalisation des ODD.  Il a rappelé le rôle primordial et fondamental joué par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.  L’Arménie étant un pays en développement sans littoral, il a attaché une importance particulière à la partie 10 de la Convention qui accorde aux États sans littoral un droit d’accès à la mer et la liberté de transit.  Que nous vivions sur la côte ou au sommet d’une montagne enclavée, les océans et les mers ont un impact sur nos vies et nous y sommes tous connectés par les rivières, les lacs et les ruisseaux, a expliqué le représentant.  Il a appelé à mettre en œuvre les projets et mesures de manière intégrée, intersectorielle et inter-échelle, conformément à l’approche écosystémique et impliquant toutes les parties prenantes.  Il a également souligné la nécessité d’établir des partenariats et des réseaux efficaces avec le secteur privé visant également à accroître l’engagement du public.

Mme TEURU PASSFIELD (Îles Cook) a rappelé que, lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans en 2017, les Îles Cook avaient annoncé leur intention de consacrer leur zone économique exclusive de près de 2 millions de kilomètres carrés à la protection, à la conservation et à la gestion intégrée de leur parc marin, Marae Moana.  La loi Marae Moana a été adoptée en 2017 avec pour objectif principal de protéger et de conserver les valeurs écologiques, la biodiversité et le patrimoine du milieu marin des Îles Cook, a-t-elle noté.  Ce texte établit des zones marines protégées de 50 miles nautiques autour de chacune de nos 15 îles, où toutes les activités extractives commerciales sont limitées.  Ces zones fermées représentent une superficie de plus de 320 000 kilomètres carrés, soit environ trois fois la superficie de notre pays hôte, le Portugal, s’est-elle enorgueillie. 

En tant que pays qui ne produit pas de plastique, les Îles Cook restent extrêmement préoccupées par les impacts environnementaux, sociaux, culturels et sanitaires de la pollution plastique dans nos îles.  Nous avons donc rejoint nos voisins du Pacifique en approuvant la « Déclaration régionale du Pacifique sur la prévention des déchets marins et de la pollution plastique et ses impacts ».  Nous avons également soutenu les initiatives visant à lutter contre la pollution plastique dans d’autres enceintes internationales, notamment à l’Organisation maritime internationale, a ajouté la représentante.  Il n’y a donc eu aucune hésitation lorsqu’il s’est agi de soutenir la résolution visant à établir un comité de négociation intergouvernemental pour un traité international contraignant pour lutter contre la pollution plastique, et nous appelons à un effort international concerté dans ce processus, a indiqué Mme Passfield. 

Mme ASHA DESUZA (Saint-Kitts-et-Nevis) a indiqué que son pays est extrêmement vulnérable aux impacts délétères des changements climatiques, évoquant notamment la montée du niveau de la mer, l’érosion des côtes et l’acidification des océans.  Outre une loi de 2016 sur la gestion durable des pêches et des ressources marines, le pays a créé une zone de gestion maritime qui intègre les zones côtières.  Une approche multisectorielle a également été élaborée pour lutter contre la pollution plastique.  La représentante a ensuite annoncé qu’il y a quatre jours, son pays a validé sa stratégie nationale de mise en œuvre de l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

Mme ANNICK CAPET BAKOU (Côte d’Ivoire) a déclaré qu’une meilleure gestion des ressources marines et côtières est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire à l’échelle de la planète.  Il convient donc d’engager des actions fortes pour gérer de façon durable ces précieuses ressources ainsi que pour les protéger.  Elle a indiqué que la Côte d’Ivoire a adopté une stratégie nationale qui précise ses orientations en matière de développement des ressources halieutiques.  Cette stratégie veille à la cohérence des interventions publiques et privées et offre une vision d’ensemble pour une pêche durable et un accès pour les petits pêcheurs artisanaux aux ressources marines et aux marchés.  Parmi les mesures de reconstitution des stocks de poissons mises en place par son pays, elle a cité les plans d’aménagement de la lagune Aby avec une période d’arrêt biologique caractérisée par une fermeture des activités de pêche pour une durée de six mois, ainsi que le plan de gestion de la pêcherie de senne de plage.  Elle a également parlé du Programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI) dont la mise en œuvre a débuté en 2021 et de l’Économie bleue (EB) dont la première phase a été lancée en mai 2022.  Les projets IPC-FAO et surimi participent également au renforcement de la gestion durable des ressources par la réduction des pertes postcaptures estimées à 30% des débarquements, à l’amélioration de l’information sur la situation et les tendances statistiques de la pêche artisanale et à l’autonomisation des femmes notamment en vulgarisant les fours FTT-Thiaroye.

M. SERGE PAMPHILE MEZANG AKAMBA (Cameroun) a dit être particulièrement préoccupé par le réchauffement climatique, la hausse continue du niveau de la mer, ainsi que le déversement anarchique de déchets plastiques et autres produits chimiques toxiques qui font aujourd’hui des espaces marins « une bombe à retardement pour l’humanité ».  Il a appelé à des actions fortes pour lutter contre la piraterie maritime, ainsi que pour assurer une gestion durable des océans impliquant une technologie verte et des utilisations innovantes des ressources marines.  Le représentant a aussi parlé de l’adoption au niveau national d’un plan de gestion de l’environnement orienté sur la conservation de la côte maritime et la gestion durable des ressources halieutiques.  Il a ensuite appelé à soutenir les efforts des pays en développement pour résorber la pollution des océans, la dégradation des écosystèmes marins et d’assurer un meilleur ancrage à l’économie bleue.

M. ANTONIO RODRIGUE (Haïti) a noté, parmi les menaces qui pèsent sur les océans, leur acidification, la surpêche et la pollution plastique.  Il a demandé la pleine application des instruments juridiques aux océans.  Il a souligné les handicaps structurels dont souffre son pays, auxquels s’ajoutent les catastrophes naturelles.  Il faut gérer le bien public que sont les océans dans un esprit de solidarité internationale, a-t-il déclaré, en souhaitant que cette conférence imprime un élan en ce sens.  Enfin, il a souhaité que la déclaration politique, dont il a espéré l’adoption au terme de la Conférence, contienne des engagements forts de la part de la communauté internationale.

Le représentant du Viet Nam, a déclaré qu’en tant qu’État côtier de la mer de Chine méridionale, le Viet Nam a un littoral d’environ 3 260 kilomètres, avec plus de la moitié de la population et du PIB basés sur les océans.  C’est pourquoi le Viet Nam attache une grande importance à l’utilisation durable et à la conservation des océans et de leurs ressources et, par conséquent, à la pleine mise en œuvre de l’ODD 14.  Ces dernières années, son gouvernement a pris des mesures concrètes pour répondre à l’urgence des questions maritimes et océaniques à travers sa stratégie nationale et ses mécanismes de développement économique durable fondé sur les océans, a indiqué le représentant.  Une attention particulière est accordée à la pollution plastique marine, a-t-il expliqué, tout comme à la pêche durable et la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui sont des politiques nationales.  L’écosystème marin est abordé de manière holistique, notamment à travers un certain nombre de zones marines protégées.

Les changements climatiques étant une priorité absolue, le Viet Nam s’est engagé à atteindre zéro émission nette grâce à son plan d’action national.  La Stratégie pour le développement durable de l’économie marine du Viet Nam identifie les changements climatiques et l’élévation du niveau des mers comme des problèmes urgents et définit des orientations et des actions concrètes, a indiqué le représentant en expliquant que le mécanisme interagences pour la mise en œuvre du Programme 2030 examine régulièrement les progrès, y compris sur l’ODD 14.  Il a dit que son pays attend également avec intérêt la poursuite de l’élaboration d’instruments internationaux, notamment celui sur la biodiversité marine au-delà de la juridiction nationale qui doit être conclu en août.  Une adhésion plus large à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et aux instruments connexes dans diverses questions marines devrait également être encouragée, a-t-il poursuivi, alors que la coopération et l’assistance internationales sont essentielles à la réussite de la mise en œuvre de l’ODD 14.  Tout cela doit s’accompagner de ressources plus innovantes, a ajouté en conclusion le représentant.

Le représentant du Forum des îles du Pacifique a réitéré la primauté et la centralité de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.  Sur cette base, il a renouvelé l’appel de cette organisation à tous les États Membres pour qu’ils soutiennent la déclaration du Forum des îles du Pacifique sur la préservation des zones maritimes, face à l’élévation du niveau de la mer liée aux changements climatiques.  En outre, en tant que leaders mondiaux de la gouvernance des océans, nous attendons avec impatience la finalisation cette année du traité mondial pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées dans les zones situées au-delà des juridictions nationales, a souligné le représentant.  Cependant, l’ODD 14 ne reçoit que 0,1% du financement total des ODD, a-t-il regretté: « Nous appelons donc la communauté mondiale à accélérer le financement des océans pour une économie bleue durable, à maximiser les rendements économiques de nos pêcheries du Pacifique et à renforcer nos capacités en matière de sciences, de données et de technologies océaniques ».  En ce qui concerne la pollution marine, le Forum se félicite de la décision prise par l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement au début de l’année d’élaborer un traité juridiquement contraignant sur les matières plastiques. 

Le représentant a également insisté pour que l’on se penche de toute urgence sur la sécurité nucléaire et les déchets nucléaires, qui constituent actuellement une véritable menace pour le « continent bleu du Pacifique ».  « L’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima en 2011 et ses conséquences nous obligent à demander à tous les États dotés de centrales nucléaires de s’efforcer constamment d’améliorer les normes de sûreté et de trouver des solutions pour les déchets nucléaires, qui n’incluent pas le déversement de matières radioactives dans notre océan », a-t-il argué.  Nous, dans le Pacifique, ne resterons pas sans rien faire et ne permettrons pas aux actions ou inactions des autres de créer de nouvelles injustices pour nos générations actuelles et futures, a-t-il lancé en conclusion. 

Mme EBRU BARUTÇU GÖKDENİZLER, Secrétaire générale adjointe de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (CEMN), a indiqué que la mer Noire est l’une des mers les plus polluées du globe avec des eaux anoxiques en dessous de 200 mètres, et que sa situation problématique pâtit également du grave conflit qui sévit actuellement dans la région et qui a causé de graves pertes de vie marine.  Elle a fait savoir que l’approbation de l’Agenda maritime commun pour la mer Noire par les pays riverains a généré une nouvelle dynamique dans la région en établissant une plateforme pour la préservation et la restauration de l’environnement, le développement des économies bleues et vertes et la construction d’un système de transport respectueux de l’environnement.  Elle a également mentionné deux projets phares qui sont le projet Black Sea CONNECT, une initiative de croissance bleue pour la recherche et l’innovation en mer Noire; et le Centre de connaissances virtuel de la mer Noire, qui vise à fournir une plateforme centralisée d’informations sur l’économie bleue en mer Noire et à améliorer les synergies entre les parties prenantes.  Il existe également trois projets financés par une subvention directe de la Commission européenne, dont le projet BRIDGE pour faire progresser la recherche et l’innovation en mer Noire pour appuyer la croissance bleue et la résilience des écosystèmes.  Le projet ARSINOE a pour objectif d’identifier les solutions nécessaires pour un avenir résilient au climat,  tandis que REST-COAST porte sur la restauration à grande échelle des écosystèmes côtiers grâce à la connectivité des rivières à la mer. 

Mme PATRICIA SCOTLAND, Secrétaire générale du Commonwealth, a souligné l’adoption par le Commonwealth d’une charte bleue, attestant de son engagement pour les océans.  « Nous sommes 2,5 milliards de personnes, dont 60% ont moins de 30 ans. »  Elle a indiqué que le tiers de toutes les mangroves se trouvent dans le Commonwealth.  Elle a déploré le sous-financement de l’ODD 14, tandis que l’aide publique au développement pour les océans ne représente que 1,6% du montant total.  Changeons cela, soyons à l’écoute les uns les autres et trouvons les ressources dont nous avons besoin pour sauver les océans, a-t-elle plaidé, en soulignant l’importance du mécénat. 

M. HEREMOANA MAAMAATUAIAHUTAPU, Ministre de la culture, de l’environnement et des ressources marines de la Polynésie française, a rappelé que, dès 1996, la pêche industrielle destructrice avait été interdite, de même que toute autre technique que celle de la pêche à l’hameçon dans la zone économique exclusive.  « En 2002, nous devenions le plus grand sanctuaire des mammifères marins au monde.  Depuis, il protège également toutes les espèces de requins, de tortues marines et de raies Mobula », s’est-il encore enorgueilli.  En 2018, conformément à notre engagement pris devant cette même conférence l’année précédente, nous avons créé Tainui ātea, un espace océanique protégé de 5 millions de kilomètres carrés, dont l’objectif est la préservation des espèces et de la diversité génétique; le maintien des fonctions écologiques; et l’utilisation durable des ressources et des écosystèmes naturels, a précisé le Ministre.

À l’occasion du One Ocean Summit de Brest en février dernier, a-t-il ensuite rappelé, le Président Edouard Fritch a pris des engagements forts, portant sur une superficie océanique de plus d’un million de kilomètres carrés.  Ils sont le fruit de cette stratégie politique de protection et de gestion durable des espaces et des espèces polynésiens.  Et dans ce cadre, la Polynésie française s’est engagée à protéger, dès cette année, toutes les espèces de coraux et, à l’horizon 2030, tous ses écosystèmes coralliens, ce qui correspond, notamment, à protéger 20% des atolls présents dans le monde.  La Polynésie française s’est également engagée avant la fin de cette année à réserver une zone côtière à la pêche artisanale et vivrière, une protection qui marque un retrait de 20% des zones de pêche professionnelle actuelles, a encore remarqué M. Maamaatuaiahutapu.

M. MELVIN TURNBULL, Ministre des ressources naturelles et du travail des Îles vierges britanniques, a dit son engagement en faveur de l’ODD 14, comme l’atteste la protection des raies et requins et le développement des mangroves.  Il a souligné le défi posé par la régulation des yachts et voiliers.  Nous sommes compétents au titre du droit international sur 200 miles nautiques, a-t-il dit, avant de détailler la feuille de route pour une économie bleue adoptée par son gouvernement.  Elle vise à améliorer les connaissances scientifiques et à exploiter de nouvelles opportunités, dans le respect de l’intégrité écologique.  Il a souligné l’importance de la question des ressources pour le développement des petits pays insulaires en développement: « Ces ressources doivent être à la hauteur. »

M. ABDUL MOMEN, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a relevé que la science marine est importante pour lutter contre la pauvreté, renforcer la sécurité alimentaire et préserver l’environnement, entre autres.  Il a déploré la persistance de disparités entre les pays développés et pays en développement en matière de capacité scientifique, notamment en termes de ressources financières, technologiques et humaines.  Insistant sur l’importance du développement des capacités, il a fait savoir que le Bangladesh est prêt à s’engager activement avec les pays développés disposés à procéder à des transferts de sciences et de technologie marines sur une base raisonnable et équitable. 

Poursuivant, le représentant a indiqué que 8,8% de la ZEE du Bangladesh est une zone marine protégée.  Le pays a également lancé, en 2019, un plan d’action pour éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et interdire les pratiques de pêche destructrices.  La loi de 2018 sur le recyclage des navires a été amendée et le Bangladesh est le premier pays en développement à avoir interdit la fabrication et l’utilisation de sacs plastiques à usage unique en 2002, les sacs en jute biodégradable étant dorénavant obligatoires pour l’emballage des produits.  Il a également fait savoir que la pêche de toutes les variétés de poissons est interdite 65 jours par an, celle des poissons juvéniles de l’espèce hilsa l’étant durant huit mois de l’année.

M. MICHAEL LODGE, Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins, a expliqué que le régime mis en place par l’Autorité garantit une égalité dans l’accès aux ressources marines et un partage équitable des retombées financières et économiques futures.  L’Autorité s’engage à faire sa part pour la réalisation de l’objectif de développement durable no 14, a assuré M. Lodge en passant en revue les nombreux succès de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer sans laquelle l’ODD 14 n’existerait simplement pas.  Faisant part de ses préoccupations face au recul du multilatéralisme dans le monde, il a insisté sur le fait que la Convention et la réalisation du Programme 2030 en dépendent et qu’il faut inverser cette tendance.

M. DARIUS CAMPBELL, Secrétaire de la Commission des pêches de l’Atlantique Nord-Est, qui a pour mission de gérer les pêches en dehors des zones maritimes nationales de l’Atlantique Nord-Est, a évoqué certaines mesures prises par la Commission pour protéger les écosystèmes marins vulnérables comme les éponges et les coraux, ainsi que pour protéger les requins.  La Commission reconnaît qu’une approche écosystémique doit englober tous les secteurs qui travaillent sur les océans, a-t-il déclaré, y compris ceux qui travaillent sur la Convention d’Oslo.  Cet organe collabore avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et ses secrétariats régionaux et d’autres régions, a précisé son représentant.

Le représentant de l’Organisation des Nations Unis pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a rappelé que la proclamation de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) a permis de mobiliser la communauté scientifique autour des océans.  La Commission océanographique de l’UNESCO est le chef de file de la mise en œuvre des activités relatives à la Décennie, tout en élaborant des rapports qui sont des sources d’informations utiles pour comprendre les problèmes des océans.  Ces documents laissent par exemple voir que les États investissent trop peu dans la science océanographique.  Pour l’UNESCO, il faut gérer de façon durable les océans afin qu’ils soutiennent la vie sur Terre.

La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué que les océans, rivières et lacs peuvent aider à nourrir le monde, mais seulement si on utilise leurs précieuses ressources de manière responsable, durable et équitable.  En effet, la production d’aliments aquatiques est plus efficace, a moins d’impact sur l’environnement et donne lieu à moins d’émissions de gaz à effet de serre que la plupart des systèmes terrestres de production de protéines animales.  De plus, des systèmes alimentaires aquatiques durables et inclusifs améliorent les droits, les revenus et les moyens de subsistance des communautés de pêche et de pisciculture. 

En outre, a poursuivi la FAO, les aliments aquatiques offrent des sources très accessibles et abordables de protéines animales et micronutriments, lesquels jouent un rôle vital dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nombreuses personnes, en particulier les populations côtières vulnérables.  Pour l’organisation, sans action urgente pour conserver, protéger, restaurer et gérer durablement les écosystèmes, l’océan ne pourra pas maintenir son rôle important dans la fourniture de nourriture et assurer la prospérité économique.  C’est pourquoi il faut transformer de toute urgence nos systèmes alimentaires aquatiques pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.  À cet égard, le programme « Transformation bleue » de la FAO propose des solutions à fort impact pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire et de la durabilité environnementale.  Ce programme, a détaillé la déléguée, a trois objectifs principaux: intensification et expansion durables de l’aquaculture; gestion efficace de toutes les pêcheries; et mise en place de chaînes de valeurs améliorées qui garantissent la sécurité sociale, économique et environnementale des systèmes alimentaires aquatiques. 

La représentante a ensuite signalé que la production mondiale de la pêche et de l’aquaculture est à un niveau record.  En effet, l’aquaculture représente la moitié des aliments aquatiques que nous consommons et offre un grand potentiel pour nourrir notre population croissante.  De ce fait, l’expansion de la production aquacole soutiendra des millions de moyens de subsistance, y compris en faveur des femmes, des jeunes et des peuples autochtones.  Elle a souligné que des partenariats publics et privés proactifs sont nécessaires pour améliorer la production, réduire les pertes et gaspillages alimentaires et améliorer l’accès équitable aux marchés lucratifs.  De même, elle a jugé essentiel que les aliments aquatiques soient inclus dans les programmes nationaux de sécurité alimentaire et de nutrition. 

Mme KAREN EVANS, membre du Groupe d’experts du Mécanisme de notification et d’évaluation systématiques à l’échelle mondiale de l’état du milieu marin, y compris les aspects socioéconomiques, a expliqué que ce groupe a pour objectif de renforcer les connaissances et les évaluations régulières de l’environnement marin pour que les décisions soient sous-tendues par des données scientifiques.  La deuxième évaluation confirme que toutes les dimensions de l’océan sont affectées par les changements climatiques et les activités humaines, a-t-elle constaté, même s’il y a eu certains progrès.  Des difficultés subsisteront dans la réalisation de l’objectif de développement durable no 14 si l’on ne reconnaît pas à large échelle le rôle que jouent les océans dans la vie des êtres humains et si l’on ne veille pas au partage des connaissances pour assurer la pérennité des océans, a prévenu la représentante.  Le troisième cycle d’évaluation devra fournir des informations pertinentes pour combler le fossé entre science et politique afin de contribuer aux processus décisionnels et de renforcer l’interface science/politique aux niveaux national, régional et international, a-t-elle expliqué.  La participation à ce mécanisme est absolument fondamentale, a souligné l’experte en encourageant tous les États Membres, les femmes et la société civile à participer aux ateliers qui seront organisés par le Groupe d’experts des Nations Unies.

Le représentant de la Fondation nippone a constaté que l’océan, « berceau de la vie », est en souffrance.  Il a expliqué que la Fondation travaille depuis 20 ans à renforcer des initiatives de bonne gouvernance océanique, notamment en collaboration avec les Nations Unies.  Elle souhaite mettre sur pied un programme de formation spécialisé destiné aux PEID et à leurs jeunes chercheurs.  La Fondation a également l’intention de convoquer un sommet mondial en 2024 à Tokyo pour entendre la voix des PEID et rechercher des solutions aux difficultés qu’ils rencontrent dans la protection de leurs océans.  Il faut agir ensemble, a-t-il conclu, en vue de transmettre le patrimoine commun qu’est l’océan.

Le Conseil international des sciences a souligné que les solutions océanographiques doivent être partagées.  Il a appelé à jeter plus de passerelles entre la science et la politique.  Le Conseil a également rappelé que les communautés doivent être impliquées dans la gestion des fonds marins, dont les groupes de petits pêcheurs qui ont des connaissances à partager. 

Pour Comunidad y Biodiversidad, il est important de se mobiliser et ne pas laisser en marge les communautés vulnérables.  Démocratisons la science et rendons-la publique, a plaidé l’organisation qui a aussi dit que l’on ne peut sauver les océans sans justice sociale. 

Selon Oceano Azul Foundation, pour préserver la nature, il faut prendre des risques comme le fait le monde des affaires.  L’organisation a appelé à conclure des accords internationaux contraignants en faveur des océans, tout en plaidant pour davantage d’actions de la part des décisionnaires. 

Le représentant de United Cities and Local Governments a souligné que ce réseau se rassemble autour d’une équipe spéciale qui œuvre à la protection des océans.  Il est crucial d’insister auprès des gouvernements locaux pour qu’ils participent aux efforts de sauvegarde des océans, a-t-il souligné.  Les installations humaines dans les régions côtières sont de plus en plus touchées par les changements des écosystèmes marins, a-t-il noté, et doivent être associées aux processus de prise de décisions en se basant sur les connaissances et expériences des gouvernements locaux.  Le représentant a espéré que cet aspect sera retenu dans la Déclaration finale de la conférence.

Mme CORREA LEONEL JOSEFA SACKO, Commissaire pour l’agriculture, le développement rural et l’économie bleue de l’Union africaine (UA), a déclaré que les océans et les mers sont la nouvelle frontière de l’Afrique sur la voie du développement durable.  Cependant, malgré une côte de près de 47 000 kilomètres, les mers ne représentent que 1,36% du PIB des pays africains, le continent ne pouvant pas exploiter la totalité de ses ressources marines et halieutiques à cause de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, de l’érosion côtière, de la pollution et d’autres éléments qui sapent les perspectives d’une économie bleue africaine.  Face à cette situation, l’UA a développé la stratégie pour l’économie bleue de l’Afrique qui appuie ses États membres dans ce domaine.  En outre, le cadre de gouvernance des océans est sur le point d’être finalisé et l’Union travaille aussi sur un plan d’action pour la gestion des déchets plastiques. 

La représentante de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué que la technologie et les techniques nucléaires sont particulièrement précieuses pour relever certains des défis climatiques et océaniques, notamment l’acidification des mers, l’économie circulaire, les cycles biochimiques et les changements dans la biodiversité, ainsi que pour évaluer la pollution marine.  Elle a expliqué que l’AIEA vise à aider les États Membres à renforcer leur capacité technique à utiliser ces techniques nucléaires bénéfiques.  C’est pourquoi l’AIEA a récemment lancé la NUclear TEChnology for Controlling Plastic Pollution, ou NUTEC Plastics, pour relever les défis de la pollution plastique.  NUTEC utilise des techniques nucléaires et isotopiques, telles que la spectroscopie infrarouge, pour surveiller et suivre les plastiques -en particulier les microplastiques- dans l’océan.  Le projet aide également les États qui souhaitent améliorer les taux de recyclage et progresser vers une économie circulaire.  Là encore, la science nucléaire, dans ce cas les technologies de rayonnement gamma et par faisceaux d’électrons, est le catalyseur clef.  L’AIEA s’appuie sur le travail de ses laboratoires en Autriche et à Monaco pour mettre en œuvre ce projet. 

Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a indiqué qu’au moins 200 millions de personnes dépendent de l’océan pour assurer leur subsistance dans cette région où se trouvent 71% des récifs de coraux du monde et 45% des mangroves et qui représente 66% de la production halieutique et 89% de l’aquaculture mondiales.  Elle a expliqué que la CESAP fournit un appui technique pour appuyer le processus du G20 visant à promouvoir des solutions tirées des océans pour faire face aux changements climatiques.  La CESAP promeut également des modes de transport à faibles émissions de carbone et aide par ailleurs les gouvernements locaux à utiliser des technologies numériques pour surveiller l’étendue de la pollution plastique.  Elle s’est inquiétée de la persistance d’écarts pour ce qui est de la connaissance scientifique des océans et a fait savoir que la CESAP a consacré en 2018 la Journée Asie-Pacifique pour l’océan.

L’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) a appelé à préserver les océans, notamment en renforçant les chaînes de valeurs du secteur de la pêche.  Elle a plaidé pour des solutions fondées sur les océans.  Pour la durabilité des pêches, elle a appelé à des partenariats solides et efficaces à tous les niveaux, afin de mettre en œuvre l’ODD 14. 

L’Institut pour la sécurité environnementale a dénoncé le mépris fait aux océans.  Il a parlé d’une course de fond, mieux, d’une course vers le fond des mers afin d’exploiter toutes les ressources y disponibles.  Nos enfants ne nous donneront pas de médaille en or pour cette course, a-t-il prédit.  Si vous donner du poisson à un homme, alors il pourra manger à sa faim ce jour-là, mais si vous lui apprenez à pêcher, alors il risque de détruire les stocks de poissons, a-t-il ironisé en appelant à une gestion plus durable des richesses marines. 

La Global Sustainable Seafood Initiative a indiqué que ce partenariat public-privé a notamment mis en place des outils de certification des produits de la mer.  Elle a indiqué que les produits de la mer ont un rôle important à jouer en matière d’alimentation et de nutrition et a espéré que des engagements seront pris pour assurer la durabilité de la pêche et réglementer l’aquaculture.  Il faut lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, mettre en avant le rôle des pêcheurs artisanaux et leur faciliter l’accès aux marchés.  Pour cela, elle a appelé à élaborer une cartographie des produits de la mer. 

Heirs To Our Oceans, une organisation de jeunes qui travaillent dans le domaine de la protection des océans, a regretté que les jeunes ignorent trop souvent les données scientifiques et les informations sur l’incidence des activités humaines sur les océans, en appelant à une éducation de qualité.  Les ODD 4 et 14 doivent être liés pour pouvoir compter sur la participation des jeunes dans la gouvernance océanique, a-t-elle estimé.  Elle a indiqué avoir mis en place un conseil consultatif des jeunes sur les océans, et souhaiterait que cette expérience soit élargie et reprise dans d’autres pays.  En outre, l’organisation a souhaité voir des jeunes de 15-16 ans participer aux conférences onusiennes pour faire entendre leur voix. 

EarthEcho International a demandé aux États Membres d’impliquer davantage les jeunes dans les délégations et de protéger 30% des océans d’ici à 2030, afin que les jeunes puissent avoir un avenir.  En attendant, les jeunes agissent, plantant des arbres dans les mangroves et s’impliquant pour la cause des océans.  Nous devrons vivre avec les conséquences de vos actions ou de vos inactions, a-t-elle signalé. 

L’organisation Missionary Society of St. Columban a expliqué qu’elle comprend des femmes des Fidji qui dénoncent notamment la surexploitation des océans.  Elle a évoqué un projet d’exploitation minière qui prévoit de déplacer les communautés locales pour des intérêts économiques.  Elle a souhaité que les habitants des îles soient davantage invités à ce genre de rencontre internationale portant sur les océans, et que leur avis et leur culture soient pris en compte. 

M. EMMANUEL MACRON, Président de la France, a dit vouloir être présent aujourd’hui pour avancer sur l’agenda des océans malgré la guerre qui revient sur le sol européen.  Les Nations Unies ont fort à faire, a-t-il remarqué, en appelant à ne pas détourner l’ambition commune du Programme 2030 et de son ODD 14.  C’est face à cette urgence que la France a organisé en février dernier à Brest le One Ocean Summit pour réunir tous ceux et celles qui veulent agir et se mobiliser pour sauver les océans, a rappelé M. Macron.  Depuis, 35 acteurs dans 18 ports internationaux se sont engagés à décarboner la navigation alors qu’il y a 13 jours, à Marseille, 13 armateurs ont obtenu le label Green Marine Europe. 

Il a également insisté sur l’importance d’assurer la protection des écosystèmes côtiers et des mangroves car leur capacité de séquestration du carbone permet de protéger la biodiversité marine et la planète.  Appelant à fixer un cap et à avancer de manière mesurable, le Président a indiqué que dans foulée de Brest, au Sommet de Nairobi, les États se sont engagés sur la voie de la suppression de la pollution plastique.  C’est cette même dynamique qui a permis de mobiliser les nations contre le fléau de la pêche illicite, l’OMC venant d’adopter un instrument juridiquement contraignant contre le subventionnement de ce type de pêche, a-t-il relevé. 

Le Chef d’État a ensuite appelé à avancer sur l’élaboration du traité sur la haute mer dont on discute depuis sept ans.  Il est temps d’agir pour créer ces nouvelles règles pour les eaux internationales, a-t-il estimé, notant que la Conférence de Lisbonne est importante pour remobiliser la communauté internationale autour de cet objectif.  À ses yeux, la Coalition pour de hautes ambitions doit permettre d’apporter des résultats concrets pour protéger au moins 30% des terres et des mers de la planète d’ici à 2030.  C’est un cadre d’action systématique que nous sommes en train de construire, a insisté M. Macron avant de saluer le fait qu’hier, l’Europe a fait un énorme pas en avant en adoptant pas moins de 14 lois sur le climat.  Il faut élargir ce que nous faisons à travers les engagements de l’Accord de Paris, a-t-il urgé, et pour cela « notre engagement doit être total et collectif ».  Il a ensuite annoncé que la France présente sa candidature, avec le Costa Rica, pour accueillir une nouvelle conférence des Nations Unies sur les océans en 2025. 

La représentante de The Millenials Mouvement a relevé que la région d’Amérique latine et des Caraïbes est la plus hostile pour les militants environnementaux.  Nous sommes victimes de répression policière et de violences et parfois perdons la vie, s’est-elle lamentée.  Selon elle, parler des droits des océans revient également à parler des droits humains. 

Le délégué de Gabidezin House of Fashion-Boadi a souligné que les jeunes appellent à un moratoire sur les activités minières en mer, étant donné que les États ont pris cet engagement à Rio de Janeiro et ne l’ont pas tenu.  Dans le même temps, en investissant dans l’ODD 14, on lutte contre la pollution et en faveur de la justice climatique.  Il a ensuite appelé à inclure davantage les jeunes dans les initiatives en faveur des océans. 

La déléguée de The Global Ghost Gear Initiative a appelé à trouver une solution au problème des engins de pêche abandonnés ou perdus en mer.  Si nous prenons soin des océans, alors les océans prendrons soin de nous, a-t-elle affirmé. 

Le représentant de Sailors for the Sea Japan a salué la nouvelle législation sur les pêches adoptée au Japon en 2020.  Celle-ci prévoit des systèmes de certificat pour les pêcheurs respectueux de l’environnement. 

L’organisation Uno.Cinco a déclaré qu’elle est venue ici avec une demande concrète soutenue par 30 000 signatures, adressée par la jeunesse d’Amérique latine, à travers la déclaration régionale 2021 de la Conférence régionale sur le climat de la jeunesse pour l’Amérique latine: « Nous avons exhorté les gouvernements nationaux de notre région à adopter l’initiative 30x30, en protégeant au moins 30% des zones marines d’ici à 2030 ».  Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, nous voulons réaffirmer notre pétition et l’étendre à tous les pays côtiers du monde.  Nous voulons vous démontrer que c’est possible et que les jeunes sont profondément engagés envers nos océans.  Il y a des milliers d’actions que les jeunes mènent pour l’océan dans notre région, même sans soutien financier et parfois en mettant leurs vies en danger dans des situations difficiles. 

Pour OceanCare, il est important de lutter contre les bruits océaniques anthropiques, issus des navires ou de constructions offshore, qui sapent les tentatives de faire des océans des environnements résilients.  Lutter contre le bruit sous-marin passe notamment par la restriction des activités de forage et d’exploration liées à l’exploitation d’hydrocarbures. 

Seascape Consultants Ltd, un partenariat de 40 institutions scientifiques œuvrant notamment à la protection de l’environnement marin et financé par le Gouvernement allemand, a insisté sur la contribution de la science au traçage des espèces marines et à la connaissance des fonds marins.  Pour cet organisme, il s’agit de donner la priorité à la science dans la politique marine. 

L’Institute of Oceanology Polish Academy of Sciences a appelé à redoubler d’efforts pour autonomiser les jeunes scientifiques et leur permettre des vecteurs de changement.  Les jeunes générations doivent être conscientes des enjeux du développement durable et comprendre la nature complexe des changements des océans et du climat.  Cette jeune génération prendra des décisions déterminantes pour l’avenir de la planète à travers ses votes et ses modes de vie. 

Mediterranean Protected Areas Network a plaidé en faveur de l’établissement de plus d’aires marines protégées et de les doter de ressources et de moyens.  Ces réseaux de gestionnaires des aires marines protégées contribuent à la sauvegarde de la biodiversité, a argué la délégation qui a noté que le projet de gouvernance des aires marines protégées de l’UE a permis de mobiliser des fonds et le partage des connaissances, un effort qui mérite d’être soutenu. 

La Congregation of the Sisters of St. Joseph of Peace a demandé que les documents de cette conférence reflètent l’avis de tous, y compris des populations autochtones et des congrégations religieuses.  Elle a ensuite appelé à l’interdiction des forages profonds qui pourraient nuire aux communautés côtières, mener à la perte d’habitat, et mettre en danger le cycle mondial du carbone. 

Le Scientific Committee on Oceanic Research (SCOR) a expliqué travailler sur une série de projets, notamment dans l’océan indien ou pour la lutte contre les algues nocives, et contribuer des informations scientifiques pour appuyer la prise de décisions dans le domaine des océans. 

Pour Ocean Conservancy, il est fondamental de réduire la production des plastiques et lutter contre la pollution des océans.  De même, il faut diminuer la production du carbone due à la navigation maritime. 

Le Réseau Océan Mondial a indiqué que la génération actuelle de jeunes est prête à travailler avec les dirigeants du monde pour le bien-être des océans.  Elle a dénoncé le forage des fonds marins et a invité les délégués à signer une pétition sur la question. 

Upwell Turtles, qui protège les tortues marines dans le Pacifique, a expliqué utiliser des technologies modernes pour suivre leurs déplacements et obtenir des données qui permettront de mieux les protéger.  Le but est de rétablir un seuil acceptable de populations de sept espèces de tortues en danger de disparition.   

La délégation de Marine Stewardship Council a expliqué que cette ONG met à disposition des outils de certification des ressources marines.  Notant qu’un tiers des stocks de poissons pour lesquels il existe des données font déjà l’objet de surpêche, elle a appelé à tout faire pour préserver les stocks de poissons pour qu’ils puissent se reconstituer, exhortant en outre à interdire la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

L’Instituto Baleia Jubarte (Institut brésilien pour les baleines à bosses) a déclaré que le moment est venu de rejeter le paradigme d’une exploitation maximale des océans, dans la mesure où ces écosystèmes ne pourront pas se reconstituer une fois qu’ils auront été épuisés.  Personne ne parle de la sécurité alimentaire des baleines, des requins ou des oiseaux marins, aussi des mesures doivent être prises pour permettre le renouvellement des espèces animales, a exhorté l’organisation. 

« Nous n’avons plus le temps », a déclaré Orsted, pour qui le réchauffement planétaire fait peser une menace existentielle sur la viabilité des océans, d’où l’importance de placer leur santé au cœur des mesures d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques. 

Blue Ventures a plaidé de son côté pour une meilleure gestion des aires communautaires maritimes, en commençant par donner un accès préférentiel aux pêcheurs artisanaux aux eaux dont dépendent leurs moyens de subsistance. 

Le Stiftelsen Stockholm International Water Institute a déclaré qu’il faut prendre acte des liens qui unissent l’ODD 14 aux objectifs no 6, no 13 et no 15.  Nous devons encourager une gestion holistique des systèmes d’eau et mobiliser l’action aux niveaux international et national et prendre en considération les préoccupations des communautés marginalisées, des jeunes et des peuples autochtones. 

BlueBio Alliance, qui travaille sur la biodiversité marine, a indiqué que le Portugal est en première ligne des technologies bleues et dispose d’une structure articulée autour de trois piliers: un institut de recherche, un comité scientifique et des investisseurs qui soutiennent cette dynamique. 

Le représentant du Conseil des Innu de Ekuanitshit a indiqué que le mode de vie de cette nation autochtone du golfe du fleuve Saint Laurent au Canada, qui vit de la pêche commerciale, est menacé par le trafic, les changements climatiques, ainsi que par les forages d’hydrocarbures le long des routes migratoires des saumons.  Il a revendiqué une meilleure protection des mers semi-fermées et des aires marines protégées où l’exploration d’hydrocarbures et minière est interdite. 

GreenX Telemechanics Limited a abordé le problème des plastiques à usage unique et des microplastiques qui sont déversés dans les océans.  Venant d’un pays où beaucoup d’espèces sont menacées d’extinction, elle a insisté sur l’urgence à agir, autrement « nos enfants vont respirer des gaz toxiques et manger du poisson contaminé ».  Il faut trouver des solutions durables pour mettre fin à l’utilisation du plastique non dégradable et l’ONG travaille à trouver des solutions novatrices. 

La représentante de Live Ocean, une organisation néo-zélandaise, est venu témoigner de l’état de l’océan qui entoure sa nation.  Avec 140 responsables de communautés océaniques, l’ONG offre une plateforme pour faire entendre leurs voix et préserver l’océan « ensemble et dans l’urgence ». 

Energias de Portugal a expliqué qu’elle est l’un des plus grands fournisseurs d’énergies renouvelables du pays.  Tous les secteurs économiques du Portugal doivent jouer leur rôle afin de mettre une énergie propre au service de tous, avec pour objectif ne plus dépendre du pétrole et du charbon d’ici à 2025, date à laquelle des éoliennes en mer auront été construites au large du pays pour fournir de l’électricité équivalant à 11 gigawatts. 

Blue Forest, qui est basée au Émirats arabes unis, a expliqué avoir pour mission la restauration des mangroves, dont près de 50% dans le monde ont disparu.  Heureusement, existe la possibilité de mettre fin à cette déforestation, en donnant la place qui lui revient au secteur privé pour innover et investir. 

RARE, un réseau de conservation des fonds marins et des mangroves, a préconisé l’autonomisation des communautés locales pour mieux les protéger. 

Le Centre océanographique national a considéré que la connaissance et la rigueur scientifiques doivent servir à promouvoir, protéger et observer les océans.  Ce n’est pas une activité passive que d’observer, mais le meilleur moyen de comprendre quelle action doit être menée, en concertation avec les parties prenantes pertinentes, a expliqué cette organisation.  Nous devons tenir compte des zones côtières situées sous le niveau de la mer et être unis dans nos efforts communs pour partager les données. 

Caritas Internationalis a rappelé qu’en 2015, le pape François a dit pleurer « face à notre utilisation irresponsable du don que Dieu nous a fait ».  La violence et le mépris dont nous avons fait montre ont entraîné la pollution, l’infertilité des terres, des catastrophes naturelles et une surcharge de déchets, s’est-elle indignée.  Rappelons-nous que nous ne sommes que poussière, a-t-elle dit en appelant à travailler à la protection des océans, à lutter contre la surpêche, l’acidification et les changements climatiques et à interdire les activités minières en haute mer. 

Le représentant de MUN Impact a appelé à protéger « les océans qui soutiennent la vie sur Terre ».  Son organisation œuvre à sensibiliser des centaines de milliers de jeunes dans plus de 120 pays aux enjeux de l’ODD 14, notamment à l’élargissement des aires marines protégées, la lutte contre la pollution plastique et autres.  Les solutions sont là et trois milliards de vies sont en jeu.  Et pourtant nous tardons à agir, s’est-il indigné.  Jugeant le temps des négociations révolu, il a appelé à agir et faire preuve de courage pour ne plus exploiter mais protéger les océans. 

L’Union internationale de la jeunesse socialiste a averti que si les océans meurent, nous mourrons tous.  La délégation a dénoncé les pêches illicites et les forages profonds en mer pour extraire des minerais, exigeant leur interdiction.

La Société pour la nature et les parcs du Canada, qui représente une population autochtone du Canada, a indiqué travailler avec le Gouvernement canadien pour mettre en place la plus grande aire marine protégée gérée de manière collective par les populations autochtones.  Cette aire est basée sur un plan de gestion, les connaissances autochtones et des données scientifiques, et les populations autochtones veilleront à l’utilisation durable de ses ressources, a-t-elle expliqué en appelant les gouvernements à travailler avec les populations autochtones en tant que partenaires. 

SWEN Blue Ocean s’efforce de mobiliser les acteurs financiers pour les inciter à investir dans des projets susceptibles de préserver les océans, citant en exemple une coalition internationale d’un millier de start-ups. 

La représentante des Émirats arabes unis a déclaré que son pays œuvre à la protection des environnements côtiers et marins, conformément à l’ODD 14, dont la cible 5 a été déjà atteinte, s’est-elle félicitée.  Certaines des zones marines protégées émiraties ont d’ailleurs été reconnues, dont six au niveau de la Convention de Ramsar.  L’accent a été mis sur les écosystèmes basés sur l’économie bleue, dont les mangroves.  Les Émirats, a indiqué la représentante, ont réhabilité des écosystèmes dégradés et planté plus de 5 000 récifs coralliens artificiels.  Elle s’est félicitée que les Émirats occupent aujourd’hui la première position de l’Index 2021 pour la santé des océans en ce qui concerne la région du golfe Persique.  Mais si nous voulons préserver nos océans, a ajouté la déléguée, davantage de partenariats sont nécessaires.

Droit de réponse

Le représentant de Maurice a exercé son droit de réponse pour regretter que le Royaume-Uni continue d’ignorer l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) et le jugement de la Chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer qui, tous deux, disent que l’archipel de Chagos fait partie intégrante du territoire de Maurice et que le « territoire britannique de l’océan Indien » est fictif.  En vertu de l’avis de la CIJ, a-t-il précisé, l’archipel de Chagos a toujours fait partie du territoire de Maurice et le processus de décolonisation de Maurice n’a pas été mené à son terme.  La position britannique est donc « un acte illicite qui se poursuit », a dénoncé le délégué, avant de rappeler que le jugement de la CIJ a été repris par l’Assemblée générale dans sa résolution 73/295 adoptée en 2019 à une écrasante majorité.  Il s’est par ailleurs déclaré déçu que le Royaume-Uni s’efforce de déjouer les efforts de Maurice visant à mettre en place dans l’archipel une aire maritime protégée.  Enfin, il a dénoncé le fait que les personnes déplacées lors de l’annexion de l’archipel, antérieurement à l’indépendance de Maurice, n’aient toujours pas la possibilité de rentrer chez elles. 

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