Réunion préparatoire « Stockholm+50 »,
Matin & après-midi
ENV/DEV/2042

Préparatifs pour Stockholm+50: créer un avenir meilleur est possible si nous agissons ensemble, selon la Ministre suédoise de l’environnement

Les préparatifs de la réunion internationale « Stockholm+50 » prévue les 2 et 3 juin en Suède, dont l’objectif est d’œuvrer en faveur d’« une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous », ont été lancés formellement aujourd’hui à New York, à l’Assemblée générale des Nations Unies, en mettant l’accent sur la responsabilité de chaque partie prenante.  « Créer un avenir meilleur est possible si nous agissons ensemble », a annoncé avec enthousiasme la Ministre du climat et de l’environnement de la Suède, Coprésidente de la réunion, en voyant dans cette échéance l’occasion de combler les lacunes de la mise en œuvre des engagements climatiques antérieurs et d’agir en solidarité avec les pays qui ont le moins contribué au problème climatique mais qui sont les plus durement frappés par ses conséquences. 

L’autre Coprésident de la réunion internationale, Secrétaire de cabinet au Ministère de l’environnement et des forêts du Kenya, a misé sur ce rendez-vous international pour consolider les résultats obtenus en matière environnementale et en viser d’autres.  Il a insisté sur l’inclusion, soucieux de voir les personnes mises au centre des actions.  Comme beaucoup d’intervenants de la journée, il a plaidé pour la participation des jeunes aux efforts de préservation de la planète « parce qu’ils savent mieux que nous ce qui doit être fait pour la Terre ».

À l’ouverture de la réunion, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU a rappelé qu’il fallait un multilatéralisme efficace pour parvenir à une planète saine, à la prospérité future, au bien-être commun et au développement inclusif.  Le développement ne peut être réalisé sans la considération attentive des systèmes naturels et sociaux qui le soutiennent, lesquels doivent être forts et résilients pour que le développement soit inclusif et équitable, a détaillé Mme Amina J. Mohammed qui a espéré voir à Stockholm se rétablir la confiance entre les différents groupes.  Ce sera aussi l’occasion de jeter des ponts entre les programmes qui sont tournés vers l’avenir et de nature transformatrice, a-t-elle ajouté.

Le vœu du Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale a été clair: il faudra réfléchir aux interconnections entre l’être humain et la nature en gardant à l’esprit « les engagements et la détermination de ceux qui nous ont précédés depuis la première Conférence de Stockholm ».  C’est d’ailleurs pour commémorer les 50 ans de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement tenue en 1972 que l’Assemblée générale a décidé de convoquer cette « réunion internationale » (résolution 75/280 du 24 mai 2021). 

La réunion de juin se tiendra sous la forme de quatre séances plénières et de trois « dialogues » organisés en parallèle qui permettront aux participants de débattre du besoin urgent d’agir en faveur d’une planète saine et de la prospérité de toutes et de tous; d’un relèvement durable et inclusif après la pandémie de COVID-19; et de la mise en œuvre du volet environnemental du développement durable dans le cadre de la décennie d’action et de réalisations en faveur des objectifs de développement durable.

Les trois dialogues organisés aujourd’hui reflétaient cette répartition des sujets.  Dans le cadre du premier, les délégations, les organisations non gouvernementales, les représentants de la société civile et les organismes onusiens ont fait part de ce qu’ils attendent de Stockholm+50.  La Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a ainsi espéré que la réunion permette de repenser les notions de « progrès » et de « bien-être » et de mobiliser davantage de ressources.  « Stockholm+50 peut être aussi un moment de paix », a espéré Mme Inger Andersen en appelant à y faire entendre pleinement la voix des femmes, des jeunes et des peuples autochtones.  « Ne nous laissons pas aller au désespoir, parce qu’une nouvelle ère se profile à l’horizon », a exhorté la Directrice exécutive.

Lors du deuxième dialogue portant sur le relèvement post-COVID-19, les participants ont proposé des solutions basées sur le multilatéralisme et la coopération internationale dans la gestion efficace des ressources, notamment pour palier la perte en biodiversité, pour rendre plus durable la production agroalimentaire et pour continuer de promouvoir les énergies renouvelables.  Le relèvement devra aussi veiller à combler la fracture numérique, renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, dans la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Les délégations qui ont participé à ce dialogue ont insisté sur les enjeux financiers sous-jacents y compris la nécessité pour les pays développés de respecter l’engagement de verser 100 milliards de dollars par an, de transférer des nouvelles technologies pour la promotion d’une économie verte, et d’œuvrer en faveur d’un accès équitable aux vaccins COVID-19. 

L’importance de la fiscalité et d’autres formes d’incitations pour favoriser des modes de consommation durable a été soulignée au cours du dernier dialogue sur la mise en œuvre du volet environnemental du développement durable, avec des appels répétés à respecter les engagements et feuilles de route agréés précédemment.  Parmi les mesures à prendre, certains ont invité à criminaliser la dégradation environnementale, parmi eux des représentants de jeunes qui ont plaidé pour la reconnaissance en droit pénal de l’ « écocide ».  La préservation des 3 000 langues autochtones menacées alors qu’elles transmettent aux générations diverses pratiques durables ainsi que le transfert de technologies en phase avec les vulnérabilités des pays en développement propres ont aussi été présentés comme des moyens d’accélérer la réalisation du volet environnemental du développement durable.

En conclusion, le Président de l’Assemblée générale a estimé que les résultats de la réunion préparatoire ont jeté les fondements d’une réunion couronnée de succès à Stockholm+50.  Pour la Directrice exécutive du PNUE, Stockholm+50 sera l’occasion de poser les questions difficiles et de repousser les limites pour arriver à prendre des mesures audacieuses et opérer des transformations systémiques.  Les Coprésidents de la réunion ont promis de prendre en considération les recommandations formulées aujourd’hui, exhortant à poursuivre les efforts collectifs pour une action multilatérale urgente. 

RÉUNION PRÉPARATOIRE EN VUE DE LA RÉUNION INTERNATIONALE INTITULÉE « STOCKHOLM+50: UNE PLANÈTE SAINE POUR LA PROSPÉRITÉ DE TOUTES ET DE TOUS – NOTRE RESPONSABILITÉ, NOTRE CHANCE » (A/RES/75/326)

Déclarations d’ouverture

Mme ANNIKA STRANDHÄLL, Ministre du climat et de l’environnement de la Suède, a jugé possible de créer un meilleur avenir si nous agissons ensemble, 50 ans après la Conférence historique de 1972 des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm.  La Conférence de cette année, a-t-elle promis, offrira un espace de réflexion approfondie qui donnera aux États Membres, aux dirigeants de toutes les régions et de la société civile la possibilité de promouvoir des mesures pour combler les lacunes de la mise en œuvre des engagements antérieurs.  Il est temps de mettre la science au cœur de nos actes et de montrer que nous agirons en solidarité avec ceux qui ont le moins contribué au problème mais qui sont les plus durement frappés par les conséquences, a alerté Mme Strandhäll.  La Ministre a dit que Stockholm+50 s’appuiera sur les résultats de toutes les principales conférences des Nations Unies pour fournir des recommandations innovantes et concrètes en vue de transformer les engagements en actes concrets.  « Ensemble, nous pouvons montrer qu’investir dans la planète signifie investir dans les personnes et pour la prospérité de tous. »  Citant le Secrétaire général de l’ONU, elle a déclaré que le bien-être et l’avenir de l’humanité dépendent de la solidarité et du travail en commun de la famille mondiale.  Stockholm+50 contribuera également à la décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable, a-t-elle ajouté. 

Il est important, a poursuivi Mme Strandhäll, de mettre l’accent sur des axes systémiques pour une planète saine et pour le bien-être de l’humanité qui aillent au-delà des programmes et des cloisonnements.  « Il faut en outre bâtir la confiance, l’équité et l’inclusion. »  La Ministre a aussi recommandé une action collective et des partenariats renforcés pour mettre en œuvre plus efficacement les engagements.  En outre, il faut un financement renforcé et conforme aux engagements pris, a ajouté Mme Strandhäll avant d’appeler aussi à inclure la voix de toutes les communautés, en particulier des jeunes.  Elle a demandé spécifiquement aux États Membres d’inclure des représentants de la jeunesse dans leurs délégations. 

M. KERIAKO TOBIKO, Secrétaire de cabinet au Ministère de l’environnement et des forêts du Kenya, a dit que la réunion de Stockholm vient à point nommé, la nature ayant grand besoin que l’on vienne à sa rescousse.  La coopération internationale est cruciale face aux changements climatiques, à la dégradation des terres et à la perte de biodiversité, a-t-il souligné.  M. Tobiko a salué les progrès engrangés, dont l’accord sur la constitution d’un groupe d’experts sur les produits chimiques.  Nous avons la possibilité de consolider les résultats obtenus en matière environnementale, a-t-il poursuivi, en soulignant la nécessité d’aller au-delà des mots.  « Il nous faut des résultats. »

Insistant sur l’inclusion et pour que les personnes soient mises au centre des actions, il a souligné l’importance de pleinement associer les jeunes aux efforts de préservation de la planète, celle-ci étant « empruntée à nos enfants ».  Les jeunes savent mieux que nous ce qui doit être fait pour la Terre, a dit M. Tobiko, en louant en outre leur capacité de leadership.  Il a estimé qu’il est encore temps de vivre en paix et en harmonie avec la nature, chacun devant jouer son rôle à cette fin.  M. Tobiko a enfin appelé au renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et espéré que Stockholm+50 aboutira à des résultats concrets.

Au nom de M. ABDULLA SHADID, Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte), Vice-Président de l’Assemblée générale, a fait remarquer que la conférence Stockholm+50 aura lieu après de nombreuses réunions internationales sur les sujets de l’environnement et le climat, dont les Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et les Conférences de Rio.  Il a également souligné l’importance de la Conférence sur les océans, qui se tiendra à Lisbonne fin juin, avant de souligner que l’adoption, au début du mois, du principe d’un traité international juridiquement contraignant contre la pollution plastique est une avancée historique pour lutter contre un fléau qui menace la biodiversité mondiale.  Par ailleurs, il a espéré que les débats à venir permettront aux délégations de réfléchir aux interconnections entre l’être humain et la nature en gardant à l’esprit « les engagements et la détermination de ceux qui nous ont précédés depuis la première Conférence de Stockholm » dont la Déclaration a ouvert la voie à la diplomatie environnementale mondiale.

Alors que les taux de pollution sans précédents détruisent les habitats naturels et les écosystèmes dont nous dépendons, il faut mener une action concertée et déplacer les paradigmes de nos modes de production et de consommation, a poursuivi M. Mahmoud.  Tout en s’inquiétant des derniers rapports mettant en évidence l’ampleur de la crise climatique, il s’est dit persuadé que les connaissances actuelles et la volonté politique permettront de faire face aux défis climatiques.  Il a mentionné le lancement d’un « moment pour la nature » qui permettra aux parties prenantes de réfléchir à « ce que nous pouvons faire et comment le faire ».  « En protégeant notre nature, nous protégeons notre bien-être », a-t-il encore insisté avant d’exhorter les États Membres à tout mettre en œuvre pour préparer « Stockholm +50 », afin que cet événement puisse aboutir à une planète plus verte et plus bleue. 

Mme AMINA J. MOHAMMED, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a rappelé qu’en 1972, nous avons reconnu pour la première fois dans l’histoire de l’humanité que l’environnement, la pauvreté et le développement étaient interconnectés.  La célébration du cinquantième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement est une occasion d’insister sur le fait qu’une planète saine est essentielle à notre prospérité future, a-t-elle dit, de même qu’elle est nécessaire au bien-être commun et au développement inclusif.  Or, il faut un multilatéralisme efficace pour y parvenir, a déclaré Mme Mohammed.  Elle a fait remarquer en outre que la pandémie de COVID-19 a montré que le développement ne peut être réalisé sans la considération attentive des systèmes naturels et sociaux qui le soutiennent, lesquels doivent être forts et résilients pour que le développement soit inclusif et équitable. 

Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins d’une nouvelle action collective, a poursuivi la Vice-Secrétaire générale.  La sortie du confinement, le chemin pour retrouver la santé, notre économie et notre société, ainsi que la réouverture du Siège de l’ONU pour les réunions en présentiel et cette réunion même de préparation de la Conférence Stockholm+50 sont une occasion de faire les choses comme avant ou de mener une transition dans nos réflexions et nos actions, a déclaré Mme Mohammed.  Selon elle, nous avons l’occasion de nous concentrer sur le rétablissement de la confiance entre les groupes et de jeter des ponts entre les programmes qui sont tournés vers l’avenir et de nature transformatrice.  Nous pouvons apporter de nouvelles réflexions et de nouvelles voix pour permettre un changement collectif vers une plus grande responsabilité, a-t-elle encouragé en invitant à se concentrer sur des moyens innovants de mise en œuvre, notamment dans le financement, les partenariats et les collaborations, en vue de renforcer la dimension environnementale du Programme 2030 et d’atteindre les ODD.

Aperçu des objectifs et modalités de la Conférence

Mme INGER ANDERSEN, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a fait une présentation sur la vision et le concept de la réunion de Stockholm.  Elle a mentionné les progrès du mouvement de défense de l’environnement depuis la réunion de 1972, même si l’objectif d’un environnement préservé n’a pas été atteint.  La Conférence Stockholm+50 sera capitale pour trouver de nouveaux moyens de consolider la transition écologique, a-t-elle estimé.  Mme Andersen a observé que l’humanité dispose de connaissances scientifiques beaucoup plus importantes qu’en 1972 et qu’elle en sait plus sur les solutions à apporter.  Stockholm+50 nous donne la possibilité de transformer l’engagement en actions pour la prospérité de toutes et de tous, a insisté Mme Andersen.

La Directrice exécutive du PNUE a espéré que la Conférence aboutira à des résultats concrets, permettra de repenser les notions de « progrès et de bien-être » et mobilisera davantage de ressources.  « Stockholm+50 peut être aussi un moment de paix », a-t-elle espéré, souhaitant que ce soit l’occasion de démontrer combien le multilatéralisme nous rapproche.  Enfin, elle a souhaité que la voix des femmes, des jeunes et des peuples autochtones se fasse pleinement entendre à Stockholm.  « Ne nous laissons pas aller au désespoir, parce qu’une nouvelle ère se profile à l’horizon », a conclu la Directrice exécutive, en exhortant à « agir ensemble » pour faire advenir cette nouvelle ère.

Présentant l’état des préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement, Mme RUTH DE MIRANDA, Directrice de la Division des affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social, au Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, a indiqué que les modalités de l’organisation et de la tenue de « Stockholm+50 » sont décrites dans la résolution 75/326 du 10 septembre 2021 qui précise dans son intitulée le thème de la Conférence: « une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous – notre responsabilité, notre chance ».  Elle a cité une note verbale du Secrétaire général datée du 20 mars 2022 avec des informations concernant les nominations à cette conférence internationale.  Les pouvoirs pour la participation à cette conférence devront être déposés avant le 26 mai, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi annoncé que la Conférence verra la nomination de huit vice-présidents, dont un rapporteur général. 

Dialogue interactif 1: « Réfléchir au besoin urgent d’agir en faveur d’une planète saine et de la prospérité de toutes et de tous »

Il est urgent de trouver des solutions pour parvenir à une planète saine et réaliser la prospérité de tous les habitants de la planète, a reconnu d’emblée M. STÉPHANE DION, Envoyé spécial du Premier Ministre du Canada auprès de l’Union européenne et de l’Europe et Ambassadeur du Canada en Allemagne, en relevant le thème ambitieux de ce premier dialogue.  Il a fait remarquer qu’il s’agit d’agir pour les générations actuelles et futures et de renverser la tendance actuelle.  À cet égard, il faut trouver des voies de développement durable pour que les futures générations puissent en profiter, a-t-il insisté en lançant un avertissement: il n’y a pas d’avenir dans un écosystème dégradé et abîmé. 

M. CRISTIAN ESPINOSA (Équateur) a rappelé que son pays possède un écosystème très fragile, raison pour laquelle le Gouvernement équatorien a développé des programmes environnementaux spécifiques.  Il a souligné le caractère inclusif du processus de préparation de Stockholm+50, mettant en exergue la nécessité d’entendre la voix de ceux qui sont les plus touchés par notre modèle de développement.  Rappelant la nécessité d’une mise en œuvre effective des mesures existantes pour la prospérité de tous, il a plaidé pour une évaluation franche et pragmatique des cadres et mécanismes environnementaux internationaux déjà en place.

Le débat interactif qui a suivi, animé par Mme ANNIKA STRANDHÄLL, Ministre du climat et de l’environnement de la Suède, a été l’occasion pour les délégations, les organisations non gouvernementales (ONG) et les organismes du système des Nations Unies, de partager ce qu’ils attendent de la réunion internationale Stockholm+50.  Ils ont dans l’ensemble souhaité que ce soit l’occasion de faire respecter les mécanismes internationaux existants sur l’environnement, comme la Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques de Glasgow (COP26) et l’engagement de financement climatique des pays développés de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2024.

Stockholm+50 doit refléter les priorités des pays les moins avancés (PMA), a plaidé d’entrée de jeu le Malawi, qui s’exprimait au nom de ces pays et qui a souhaité que ce sommet permette une synergie entre le Programme d’action de Doha, dédié aux PMA, et la Conférence des Nations Unies sur l’environnement ainsi que d’autres documents de travail comme le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Soulignant l’importance du principe de responsabilité commune mais différenciée, il a demandé plus d’accès au financement, de transfert de technologies et de solutions fondées sur la nature.  Il s’est dit préoccupé par la lenteur des solutions aux défis auxquels les PMA sont confrontés, ces pays ne recevant que 10% des ressources de développement promises. 

Stockholm+50 doit parvenir à une décision sur la neutralité carbone d’ici à 2050, a continué Antigua-et-Barbuda parlant au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement.  Nos pays ne peuvent pas s’adapter à l’objectif de limiter à 1,5°C la hausse des températures sans l’aide de la communauté internationale, a-t-il prévenu en demandant des actions concrètes et en soulignant l’importance de l’investissement privé dans la transition environnementale.  Il a insisté sur le coût élevé des technologies et de leur transfert pour les pays de l’Alliance qui ont dès lors besoin de prêts financiers et de ressources techniques pour ne pas être laissés de côté. 

Le Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a d’ailleurs demandé de veiller à ce que le financement climatique ne devienne pas une nouvelle dette.  Il a notamment plaidé pour que soit réapprovisionné le Fonds vert pour le climat.  Il a estimé que, pour l’instant, nous ne faisons pas ce qu’il faut faire pour sauver la planète, citant à cet égard le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). 

C’est la « triple crise planétaire » que l’Union européenne a appelé à affronter à Stockholm+50 en aidant à accélérer les actions qui permettront de placer les populations au centre d’une transition inclusive et juste vers une consommation et une production durables.  Elle a jugé utile d’axer les discussions sur le partage de connaissances, y compris avec les jeunes, ainsi que sur la protection, la restauration et l’utilisation durable des ressources naturelles.  Elle a également jugé important d’aborder l’équité intergénérationnelle, la décarbonisation des économies et les réformes fiscales et subventions, espérant voir des engagements volontaires afin d’éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles. 

Les pays nordiques, dont le Danemark a porté la voix, ont, pour leur part, souhaité que Stockholm+50 crée l’élan nécessaire pour concrétiser la COP26 sur le chemin de la COP27 qui se tiendra en Égypte.  Il faudrait aussi, ont-ils suggéré, que ce soit l’occasion d’examiner les conséquences de la pandémie de COVID-19 afin de se prémunir contre de futures pandémies.  « Nous devons retrouver le bon sens pour le bien de la nature. »  À Stockholm, en juin, la voix de la jeunesse doit être entendue, a ensuite exigé le représentant de la jeunesse de Singapour

Soulignant le rôle de la société civile dans la protection de l’environnement, le Forum pour le développement et l’environnement (Norvège) a demandé un appui financier pour que les ONG puissent se servir de leur capacité unique à ne laisser personne sur le bord de la route.  Le Forum a souhaité que la réunion de Stockholm élabore un plan de suivi des progrès ou des manquements, avant de plaider pour l’inclusion des populations autochtones, « seule garantie de prospérité et de développement de l’ensemble des populations de la planète ».

Les défis environnementaux frappant l’Afrique ont été mis en avant par le Lesotho, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique et qui a alerté sur les sujets cruciaux pour le continent, comme la lutte contre la désertification, le financement environnemental et les transferts de technologies.  L’Inde a recommandé que les actions décidées en juin soient guidées par la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement.  Si la réunion ne tient pas compte du principe de responsabilité commune mais différenciée, des capacités et des priorités nationales, et n’insiste pas sur un financement et des transferts de technologies, ce ne sera qu’un cercle vicieux, a prévenu l’Inde pour qui la recherche de la croissance économique doit respecter les ressources de la planète. 

Pour l’ONG « Hack for Health Foundation », il appartient à chaque habitant de la planète d’agir pour l’environnement.  C’est ainsi qu’elle a proposé d’organiser, dans les 121 pays où elle travaille, des ateliers « hackathon » pour que Stockholm+50 change véritablement la donne. 

Les États-Unis ont souligné la nécessité de poursuivre l’élan après l’adoption de la résolution, lors de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-5), visant à mettre fin à la pollution plastique et à élaborer un accord international juridiquement contraignant d’ici à 2024.  Il faut parvenir à cet accord mondial, lancer un programme d’action, mobiliser les ressources, atteindre les objectifs de la résolution, informer le public et la justice, ont-ils plaidé. 

La justice exige justement un système de justice pénale robuste, a fait observer l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en attirant l’attention sur les crimes contre l’environnement.  Il serait dès lors important, selon l’Office, d’inclure dans les actions à prendre des mesures contre ces crimes, un cadre de justice renforcé ainsi que la prévention de la corruption.  « Nous devons demander des comptes aux auteurs des dégâts environnementaux. »

Le Pérou a, quant à lui, souligné l’importance de solutions basées sur la nature.  Plus de 90 espèces biologiques doivent être protégées au Pérou, a dit la délégation en expliquant que cela exige des ressources financières et technologiques. 

La réduction des risques des catastrophes nécessite de renforcer les capacités, a ensuite averti la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui a demandé que Stockholm+50 reconnaisse que la crise environnementale est déjà une crise humanitaire.  Les Émirats arabes unis ont suggéré d’investir dans la parité hommes-femmes, l’environnement, l’agriculture, entre autres, pour faire face à la dégradation de l’environnement et pour soutenir les pays affectés par les changements climatiques.  Les Pays-Bas ont insisté sur l’économie circulaire, des solutions naturelles et l’inclusion des jeunes.  Ce pays vise lui-même un objectif de 100% d’économie circulaire en 2030. 

Il faut préserver la biodiversité, les droits des peuples autochtones, l’utilisation équitable des ressources naturelles et le droit à un environnement sûr et propre, a plaidé la représentante de la jeunesse de l’Éthiopie.  Le Belize a demandé la mise en œuvre de la décision de la COP26 de Glasgow sur la fin du charbon et de l’énergie fossile.  La Chine a dit que la communauté internationale doit être guidée par une politique qui respecte et protège la nature. 

Dialogue interactif 2: « Parvenir à un relèvement durable et inclusif après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) »

M. STEPHAN CONTIUS, du Ministère fédéral pour l’environnement et la protection des consommateurs de l’Allemagne, a ouvert ce dialogue en rappelant l’euphorie qui a marqué l’adoption du Programme 2030, triomphe du multilatéralisme.  Il a noté que les émissions de gaz à effet de serre ont baissé lors de la pandémie.  Cette pandémie a montré que les crises doivent être réglées au moyen de la coopération internationale, a dit M. Contius, en appelant à une gestion efficace des ressources.  Il a insisté sur l’importance de Stockholm+50 dans la réponse aux grands défis que sont les changements climatiques ou bien encore la perte en biodiversité, avant de souligner les avancées accomplies jusqu’à présent.  Il a évoqué à cet égard le secteur de la production agroalimentaire, qui est devenu plus respectueux de l’environnement, ou bien encore la proportion accrue des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial.  La pratique du recyclage permet aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a conclu M. Contius. 

M. IBNU WAHYUTOMO, du Ministère des affaires étrangères de l’Indonésie, a, lui, appelé à combler la fracture numérique, mise à nu par la pandémie, et à mieux protéger les données personnelles, en cette ère du tout-numérique.  La révolution numérique, si elle est positive, doit être plus inclusive et profiter davantage aux pays vulnérables.  Il a par ailleurs loué l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire pour la réalisation du Programme 2030, mais prévenu que la réalisation de ce programme nécessite des ressources supplémentaires.  M. Wahyutomo a aussi plaidé en faveur du renforcement des capacités des pays en développement pour arriver à réaliser les objectifs de 2030.

Lors du dialogue, les délégations ont, dans ce contexte de crise climatique aiguë, avancé des propositions pour un relèvement durable après la pandémie, en insistant notamment sur les enjeux financiers sous-jacents. 

La Thaïlande a insisté sur l’apport des nouvelles technologies pour la promotion d’une économie verte, tandis que l’Inde a plaidé pour des transferts de technologies accrus vers les pays en développement et un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a, elle aussi, insisté sur l’importance de la technologie pour des systèmes de production agricole plus résilients.

Appuyée par El Salvador ou bien encore le Bangladesh, la Barbade, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a invité les pays développés à honorer leurs engagements vis-à-vis des pays en développement s’agissant de l’atténuation des conséquences des changements climatiques, avec notamment la mobilisation de 100 milliards de dollars.  « Un indice de vulnérabilité devrait aussi être adopté », a déclaré la Barbade, à l’instar d’Antigua-et-Barbuda.  « Les pays insulaires en développement doivent également avoir accès à des prêts préférentiels », a dit la délégation de ce pays.

Dans ce droit fil, l’Union européenne a proposé que les risques climatiques soient inclus dans l’octroi des prêts, avant d’inviter les institutions financières internationales à contribuer à la réalisation des objectifs environnementaux.

Le Réseau de jeunes catholiques pour la viabilité de l’environnement en Afrique (CYNESA) a préconisé la création d’un poste de représentant spécial pour les générations futures, tant l’équité intergénérationnelle est capitale.  Une position partagée par le grand groupe des enfants et des jeunes qui a souligné l’importance que ceux-ci, en particulier dans les zones de conflit, soient reconnus et entendus.  La représentante de Public Services International a défendu une économie décarbonée, refondée et qui réponde aux besoins de tous, pas seulement ceux de « quelques milliardaires ».  Enfin, la déléguée de la jeunesse de la Suède a invité à reconnaître le colonialisme comme « une injustice historique » et demandé que le crime « d’écocide » soit reconnu en tant que tel.

M. Contius a repris la parole pour saluer la richesse des contributions de ce jour, avant d’en faire une rapide synthèse, tandis que M. Wahyutomo a, lui, insisté sur l’importance de réduire les inégalités -au sein des pays et entre les pays-, qui se sont aggravées pendant la pandémie.  Il est aussi capital de renforcer la résilience du monde face aux crises futures, a-t-il conclu, en espérant que Stockholm+50 soit l’occasion d’une « relance » du multilatéralisme.

Dialogue interactif 3: « Accélérer la mise en œuvre du volet environnemental du développement durable dans le cadre de la décennie d’action et de réalisations en faveur des objectifs de développement durable »

Sous la houlette de Mme ANNIKA LINDBLOM, Directrice des affaires internationales et européennes du Ministère de l’environnement de la Finlande, et de Mme MIRANDE GOUBRAN, Directrice des questions du climat et de l’environnement du Ministère des affaires étrangères de l’Égypte, ce troisième dialogue a vu des délégations mettre l’accent sur l’importance de la fiscalité et d’autres formes d’incitations pour favoriser des modes de consommation durable en rappelant la nécessité de respecter les engagements et feuilles de route agréés, tel que le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La criminalisation de la dégradation environnementale, la préservation des 3 000 langues autochtones menacées et le transfert de technologies en phase avec les vulnérabilités des pays en développement ont aussi été présentés comme des moyens d’accélérer la réalisation du développement durable.

« Il faut que les systèmes fiscaux se détournent des pratiques nuisibles à l’environnement », a insisté l’Union européenne (UE) avant d’appeler à désinvestir des énergies fossiles et à s’appuyer sur les opportunités numériques pour atteindre les objectifs de développement durable.  « Il faut trouver les bonnes incitations et les bons cadres de mise en œuvre », a expliqué le représentant de ABB group en citant des études qui montrent que 55% des réductions d’émissions potentielles dépendent du choix des consommateurs.  S’associant à la déclaration de l’UE, l’Espagne a appelé à atteindre l’engagement pris à Copenhague en 2009 de consacrer 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays les plus vulnérables aux changements climatiques, et de doubler d’ici à 2025 les financements de l’adaptation et de l’atténuation par rapport aux niveaux de 2019. 

Si le représentant de Student Platform for Engineering Education Development (SPEED) a demandé la criminalisation de la dégradation de l’environnement et l’inclusion de la notion d’écocide dans le Statut de la Cour pénale internationale (CPI), le représentant des peuples autochtones a appelé à se pencher sur la préservation de 3 000 langues autochtones aujourd’hui menacées en rappelant que ces langues sont porteuses de connaissances décisives pour contribuer au développement durable. 

Face à « la surconsommation des ressources qui menace l’avenir de nos enfants », la Directrice des affaires internationales et européennes du Ministère de l’environnement de la Finlande a souhaité que la réunion Stockholm+50 soit une occasion de renforcer la coopération internationale et un multilatéralisme efficace pour le développement durable.  Mettant l’accent sur plusieurs priorités, la Directrice des questions du climat et de l’environnement du Ministère des affaires étrangères de l’Égypte a cité le financement de la mise en œuvre sur la base du principe de responsabilités communes mais différenciées, la réforme de la gouvernance des institutions pour répondre aux défis actuels et futurs, l’apport de la technologie numérique pour favoriser des modes de vie plus durables, et le renforcement des actions collectives entre pays et toutes les autres parties prenantes. 

En écho à cette intervention, les représentants de pays en développement ont appelé à une aide financière et technologique cohérente et calibrée sur leurs besoins, car ils sont les pays les plus vulnérables aux changements climatiques.  Le transfert de technologies est indispensable pour permettre aux petits États insulaires en développement d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD), a notamment plaidé Antigua-et-Barbuda, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) avant d’appeler à une coopération internationale ciblée qui réponde aux engagements pris dans les Orientations de Samoa.

Le Guatemala a souligné l’importance de l’appropriation locale, régionale et globale des enjeux environnementaux avec la participation du secteur privé et l’inclusion des femmes, des jeunes et des autochtones, avant d’exhorter les institutions financières internationales à être cohérentes face à la réalité des vulnérabilités.  À l’instar du Suriname, du Zimbabwe et de l’Arabie saoudite, il a dit la nécessité d’une aide financière internationale et d’un transfert de technologies propres en faveur des pays en développement. 

« L’aide aux pays en développement doit être sans conditions », a insisté la Fédération de Russie avant de souhaiter que Stockholm+50 soit l’occasion de parvenir à un débat objectif et non politisé sur la façon dont les pays peuvent coopérer sans créer de nouveaux obstacles ou difficultés.  Regrettant les allégations « fausses » de plusieurs délégations à l’égard de son pays, elle a invité les délégations à s’abstenir de politiser ces débats. 

Au-delà des divergences de points de vue, le Brésil a appelé à se concentrer sur les mécanismes existants en citant le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Le Costa Rica a appelé à une vision à long terme sur la base d’un dialogue entre les générations en mettant l’accent sur le bonheur plutôt que le PIB.  Enfin, le représentant de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a misé sur les coopérations internationales existantes, notamment celle qui permet de lutter contre la pêche illégale.

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