9114e séance – après-midi
CS/15003

Ukraine: Face aux tensions autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, le déploiement d’une mission d’inspection de l’AIEA est attendu par tous

Douze jours après la dernière séance en date du Conseil de sécurité à ce sujet, la Fédération de Russie et l’Ukraine ont continué, cet après-midi, à se rejeter la responsabilité des menaces qui planent sur la centrale nucléaire de Zaporijia.  Suivie par plusieurs membres du Conseil, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix de l’ONU, Mme Rosemary DiCarlo, a repris à son compte l’appel lancé le 11 août par le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour que soit déployée dans les meilleurs délais une mission d’expertise sur le site.

Mme DiCarlo a rappelé que le complexe est exploité par des techniciens ukrainiens placés sous le contrôle des forces militaires russes qui l’occupent depuis le début du mois de mars.  Alors que des informations inquiétantes font état d’une escalade des bombardements à proximité depuis début août, la haute fonctionnaire a appelé les deux parties à ne pas mettre en danger l’intégrité physique, la sûreté ou la sécurité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, sous peine de conséquences « dévastatrices ».  Le Secrétaire général de l’ONU s’est entretenu de la question le 15 août, lors d’un appel avec le Ministre russe de la défense, M. Sergueï Choïgou, puis avec le Président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, lors de la visite qu’il a effectuée à Lviv, le 18 août, a-t-elle rappelé. 

Reprenant à son compte l’appel lancé par M. António Guterres, Mme DiCarlo a plaidé pour une démilitarisation du site et de ses abords, demandant le retrait de tous les personnels et équipements militaires de la centrale de Zaporijia, avant de saluer les « intentions déclarées » de l’Ukraine et de la Russie d’appuyer la mission de l’AIEA.  Elle a en outre prévenu des risques humanitaires que fait courir toute déconnexion des réacteurs du réseau électrique ukrainien à l’approche de l’hiver, avant de rappeler que l’électricité produite par cette centrale « appartient à l’Ukraine ».  La Norvège a d’ailleurs accusé Moscou de « prendre en otage » une source essentielle d’approvisionnement énergétique pour Kyïv.

La tenue de cette séance avait été demandée par la Fédération de Russie, qui a accusé les forces armées ukrainiennes de continuer de bombarder « presque quotidiennement », avec l’aval de leurs « protecteurs » et « mécènes occidentaux », le site de la centrale et la ville voisine d’Energodar, créant un risque réel d’accident radiologique aux conséquences « catastrophiques » pour l’ensemble du continent européen.

Le représentant russe a également critiqué le Secrétaire général lui-même, regrettant qu’il n’ait pas appelé les autorités de Kiev à cesser leurs bombardements.  Il s’est également dit « déçu » que M. Guterres ait simplement souhaité, selon lui, que l’action militaire « contourne » la centrale de Zaporijia.  S’adressant à Mme DiCarlo, il lui a demandé s’il était possible que le Chef de l’Organisation obtienne du Président Zelenskyy qu’il arrête de faire bombarder la centrale.  La Secrétaire générale adjointe n’a pas repris la parole en fin de séance.

Le représentant de l’Ukraine a, pour sa part, vu cette séance comme une « perte de temps », affirmant que la Russie a besoin de la centrale de Zaporijia pour mener « sa guerre » et répondre aux besoins énergétiques de la Crimée et des autres territoires ukrainiens occupés illégalement.  « Personne ne peut croire que nous prendrions le risque de tirer sur notre propre centrale et de déclencher une catastrophe nucléaire sur notre propre sol », a tranché le délégué.  À l’inverse, son homologue russe a estimé que ses collègues « vivent dans une réalité parallèle, où les militaires russes frappent eux-mêmes, et avec des systèmes d’artillerie américains, une centrale placée sous leur garde ».  Contrairement aux allégations portées contre elle, la Russie ne place pas d’armes lourdes sur le territoire de la centrale et n’utilise pas celle-ci à des fins militaires, a-t-elle assuré, se disant prête à soumettre à l’AIEA des images de haute précision confirmant ces dires.

Au lieu de convoquer une réunion du Conseil sur la crise à Zaporijia, a rétorqué le Royaume-Uni, la Fédération de Russie pourrait la résoudre immédiatement en retirant ses forces de la centrale et de toute l’Ukraine, et en cessant son « agression insensée », qui contrevient aux principes de la Convention sur la sûreté nucléaire et à d’autres conventions internationales applicables.  Il a demandé à ce pays de rendre le contrôle « total » de toutes les installations nucléaires ukrainiennes à leur « propriétaire souverain légitime » afin qu’il puisse assurer leur exploitation en toute sécurité.

Saluant elle aussi l’accord de principe donné par la Fédération de Russie et l’Ukraine au principe d’une mission de l’AIEA, la Chine a considéré que « l’avenir de l’humanité » dépend de cette sûreté et de cette sécurité des installations nucléaires.  « Promouvons la science, la coopération et la communication et surmontons nos divergences et nos considérations militaires pour éviter de nouveaux Tchernobyl et Fukushima », a-t-elle recommandé.

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Déclaration liminaire

Gravement préoccupée par la dangereuse situation à l’intérieur et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, Mme ROSEMARY DICARLO, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix des Nations Unies, a rappelé que cette centrale est exploitée par des techniciens ukrainiens placés sous le contrôle des forces militaires russes depuis début mars.  Face à des informations inquiétantes faisant état d’une escalade des bombardements autour de la centrale depuis début août, la haute fonctionnaire a appelé toutes les parties concernées à s’abstenir de toute action de nature à mettre en danger l’intégrité physique, la sûreté ou la sécurité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.  Elle a indiqué que le Secrétaire général s’est entretenu sur la question, le 15 août, lors d’un appel avec le Ministre russe de la défense, M. Sergueï Choïgou, puis avec le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy lors de sa visite à Lviv, le 18 août. 

M. Guterres, a ajouté Mme DiCarlo, a continué d’appeler à l’arrêt immédiat de toutes les activités militaires dans le voisinage immédiat du site.  Elle a demandé que tous les personnels et équipements militaires soient retirés de la centrale nucléaire de Zaporijia et que celle-ci ne soit pas utilisée dans le cadre d’une opération militaire, et qu’un accord sur un périmètre de démilitarisation soit conclu.  Mme DiCarlo s’est inquiétée d’informations quasi quotidiennes d’incidents alarmants impliquant l’usine.  Face à un réel risque de catastrophe, elle a indiqué que l’ONU continue d’appuyer pleinement le travail crucial de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ses efforts pour assurer l’exploitation sûre de la centrale nucléaire de Zaporijia et d’autres installations nucléaires en Ukraine, à condition que l’Ukraine et la Russie soient d’accord.

Dans ce contexte, la Secrétaire générale adjointe a exhorté à nouveau les parties à fournir à la mission de l’AIEA un accès immédiat, sécurisé et sans entrave au site, avant de saluer les intentions déclarées de l’Ukraine et de la Russie d’appuyer une telle mission.  Réitérant l’urgence de parvenir à un accord, elle a prévenu que tout dégât potentiel à cette centrale, ou tout autre installation nucléaire en Ukraine, entraînerait des conséquences catastrophiques, non seulement pour le voisinage immédiat, mais pour la région et au-delà.

Par ailleurs, Mme DiCarlo s’est inquiétée des conséquences humanitaires de toute déconnexion de la centrale du réseau électrique ukrainien, surtout à l’approche de l’hiver, avant de rappeler que l’électricité produite par cette centrale appartient à l’Ukraine.  À ce stade, elle a jugé impératif d’obtenir l’engagement des parties de mettre fin à toute activité militaire autour de la centrale en vue de permettre la poursuite de ses opérations normales dans les conditions de sûreté et de sécurité demandées, avant de faire sien l’avertissement du Secrétaire général selon lequel tout dégât potentiel serait « suicidaire ».

Déclarations

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a constaté que, depuis la dernière réunion du Conseil consacrée à la centrale nucléaire de Zaporijia, il y a près de deux semaines, la situation de la sûreté nucléaire s’est encore détériorée.  Il a accusé les forces armées ukrainiennes de continuer de bombarder presque quotidiennement le site de la centrale et la ville voisine d’Energodar, créant un risque réel d’accident radiologique qui entraînerait des conséquences catastrophiques pour l’ensemble du continent européen. 

Détaillant son propos, le représentant a précisé que, selon le Ministère russe de la défense et l’administration civile de la région de Zaporijia, des unités de la 44e brigade d’artillerie des forces armées ukrainiennes ont bombardé, le 11 août, la centrale avec des obus de 152 millimètres.  À la suite de cette frappe, a-t-il indiqué, des équipements du système de refroidissement des réacteurs nucléaires ont été endommagés.  Le 14 août, a poursuivi M. Nebenzia, les forces ukrainiennes ont mené 10 attaques contre la centrale avec des obus de 155 millimètres pour obusier M777 de production américaine et deux munitions guidées.  Un bombardement de la ville d’Energodar a également fait un mort et un blessé parmi la population.  Le 15 août, ce sont 30 obus qui ont été tirés sur la zone avec des canons de 152 millimètres.  Le 17 août, 11 obus ont été tirés et un drone kamikaze sans pilote de fabrication polonaise a effectué trois frappes de munitions traînantes le long d’Energodar.  Le 18 août, a-t-il encore énuméré, sept attaques ont été enregistrées sur Energodar avec des moyens d’artillerie lourde.  Le 20 août, des obus d’artillerie de 155 millimètres et des fusées M379 de production américaine ont été tirés depuis des positions ukrainiennes, touchant des bâtiments annexes spécialisés de la centrale et endommageant l’unité hydraulique et des systèmes d’éclairage.  Le 22 août, un drone a attaqué la zone du laboratoire numéro 2 et des frappes sur Energodar ont tué un civil et blessé un autre. 

À l’appui de ses dires, le représentant a montré une photo des destructions opérées, selon lui, sur le territoire de la centrale à la suite de bombardements ukrainiens.  Il a déclaré avoir distribué dans la matinée une sélection de ces « preuves photographiques », en tant que « documents officiels » du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Pour M. Nebenzia, le fait est que le « régime de Kiev », en ne cessant pas ses attaques contre la centrale, est en train de commettre des actions criminelles avec l’aval de ses « mécènes occidentaux ».  Lors de la dernière réunion du Conseil, a-t-il rappelé, pas une seule délégation occidentale n’a condamné les bombardements de la centrale par les forces armées ukrainiennes et aucune n’a appelé le « régime de Kiev » à les arrêter.  En revanche, a-t-il relevé, des appels ont été lancés à la Russie pour qu’elle cesse certaines « actions récentes autour de la centrale de Zaporijia », ce qui atteste du fait que « nos collègues vivent dans une réalité parallèle, selon laquelle les militaires russes frappent eux-mêmes, et avec des systèmes d’artillerie américains, une centrale qui est sous leur garde ».  Aux yeux du délégué, « l’apothéose de cette absurdité » a été atteinte avec les déclarations récentes du député britannique Tobias Ellwood et du membre de la Chambre des représentants des États-Unis Adam Kinzinger, qui ont affirmé que le bombardement de la centrale pourrait devenir un prétexte à l’activation de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord. 

Dans le même temps, a observé le représentant, les médias occidentaux font croire qu’il n’y a pas de danger pour la population européenne et qu’en cas d’accident consécutif à un bombardement, il n’y aurait pas de catastrophe à grande échelle, la centrale devant résister aux missiles.  Alors que, même dans le scénario le moins destructeur, la population de la région de Zaporijia serait atteinte par la radioactivité, les pays occidentaux sont apparemment prêts à accepter des « dommages collatéraux », a-t-il assené, y voyant un mépris pour les droits humains, dont ces pays se gargarisent pourtant, et une « attitude cynique » envers la population ukrainienne.  Selon lui, une catastrophe résultant du bombardement de la centrale de Zaporijia par les forces armées ukrainiennes n’a jusqu’à présent pu être évitée que grâce au travail conjoint et coordonné des travailleurs de la station, des équipes d’incendie et d’urgence et du personnel militaire russe qui leur a fourni des services d’urgence complets.  Contrairement aux fausses affirmations du « régime de Kiev » et de ses « protecteurs », la Russie ne place pas d’armes lourdes sur le territoire de la centrale et n’utilise pas celle-ci à des fins militaires, a-t-il assuré, se disant prêt à soumettre à l’AIEA des images de haute précision confirmant cette affirmation. 

Regrettant que la récente visite du Secrétaire général en Ukraine n’ait pas donné lieu à un appel aux autorités de Kiev pour qu’elles cessent de bombarder la centrale, M. Nebenzia s’est aussi dit déçu que M. António Guterres ait simplement souhaité que l’action militaire « contourne » la centrale de Zaporijia.  S’adressant à Mme DiCarlo, il lui a demandé s’il était possible que le Secrétaire général obtienne de M. Volodymyr Zelenskyy qu’il arrête de bombarder la centrale.  « Quelle justification le Secrétariat de l’ONU peut-il donner au fait que les bombardements de la centrale se poursuivent, à la lumière des profondes préoccupations de l’AIEA? »  Le représentant a assuré que son pays avait appuyé les efforts de l’AIEA et de son directeur général pour organiser une mission à la centrale.  « Nous avons fait de notre mieux pour que la visite des experts de l’Agence ait lieu le 3 juin », a-t-il dit, écartant toute responsabilité de Moscou dans l’échec de ce voyage.  « Nous espérons que la mission de l’AIEA aura néanmoins lieu dans un avenir proche et que les spécialistes de l’Agence seront en mesure de confirmer la véritable situation à la centrale », a-t-il cependant déclaré. 

Avant de conclure, M. Nebenzia a souhaité attirer l’attention des membres du Conseil sur le « drame » survenu le 20 août en banlieue de Moscou, à savoir l’explosion de la voiture dans laquelle se trouvait la journaliste, correspondante de guerre et politologue russe Daria Dugina.  Nos autorités compétentes ont ouvert une enquête, a-t-il indiqué, avant d’accuser les services spéciaux ukrainiens d’être derrière ce « crime monstrueux ».  Il a appelé le Conseil et les dirigeants de l’ONU à condamner « cet autre crime du régime de Kiev », qui s’ajoute selon lui au « chantage nucléaire » prenant la population européenne en otage.  Accusant les dirigeants ukrainiens d’avoir ouvertement appelé à tuer « le plus grand nombre de Russes », il s’est indigné de l’absence de condamnation des pays occidentaux qui, au contraire, aident les services spéciaux ukrainiens à « exterminer les indésirables ».  Pour preuve, il a cité le cas d’un citoyen ukrainien recruté sur le territoire tchèque et qui a suivi une formation de sabotage aux explosifs avant d’être envoyé sur le territoire de la « république populaire » de Donetsk pour y commettre des attentats terroristes.  Dans ce contexte, a noté le délégué, il n’est pas surprenant que les autorités tchèques aient « perdu tout sens moral » en se réjouissant ouvertement du meurtre de Daria Dugina. 

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) s’est alarmé des risques d’accident nucléaire en Ukraine.  L’intensification de l’activité militaire à proximité de la centrale nucléaire de Zaporijia et les allégations d’utilisation de ce site à des fins militaires font planer le spectre d’une catastrophe nucléaire aux conséquences potentiellement incalculables.  Les parties au conflit doivent s’abstenir de toute attaque, y compris les cyberattaques, sur les sites nucléaires et de toute rhétorique tendant à utiliser le risque nucléaire comme arme de guerre, a exigé le représentant, en appelant à des enquêtes indépendantes et impartiales pour établir la responsabilité des attaques et autres attentats à la bombe visant la centrale électrique de Zaporijia. 

Les belligérants doivent respecter les règles de sécurité nucléaire en vigueur et coopérer avec l’AIEA en vue de sécuriser les sites, a demandé le délégué.  Il les a exhortés à trouver un terrain d’entente sur les modalités opérationnelles de cette mission d’experts.  Au-delà de cette situation spécifique, le représentant a encouragé toutes les initiatives visant à ramener les parties à la table des négociations en vue de mettre fin aux hostilités.  L’Initiative céréalière de la mer Noire récemment conclue est une source d’espoir quant à la possibilité de trouver un accord de cessez-le-feu pour ouvrir la voie à des négociations de bonne foi en vue d’un retour à une paix durable, a-t-il estimé.

M. HAMAD ALKAABI (Émirats arabes unis) a indiqué que les bombardements autour de l’installation nucléaire font courir le risque à l’Ukraine, la région et le monde entier d’un grave accident nucléaire.  L’exemple de Tchernobyl a été fréquemment invoqué dans cette assemblée et ailleurs et avec raison, a-t-il rappelé, affirmant que le monde ne peut pas se permettre un scénario où une autre calamité de ce genre serait une possibilité.  Il a appelé à s’abstenir de toute action qui pourrait mettre davantage en danger l’installation de Zaporijia.  Le délégué a souligné l’importance que l’AIEA ait un accès complet et sans entrave au site afin d’évaluer les dommages et de s’assurer de la sécurité de l’installation.  Alors que le conflit a déjà duré presque six mois, il a plaidé pour un dialogue constructif susceptible de mener le conflit à un règlement pacifique et durable, d’une manière qui soit conforme à la Charte des Nations Unies et au droit international. 

Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a déclaré sans ambages que la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine a mis en danger la sûreté et la sécurité nucléaires en Ukraine, en Russie, en Europe et au-delà.  Elle a dénoncé l’utilisation par la Russie du Conseil de sécurité comme plateforme de désinformation en arguant qu’il ne fait aucun doute que la sûreté et la sécurité à l’intérieur et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia se sont détériorées en raison de la présence d’un agresseur armé.  Appelant à une retenue maximale dans la zone concernée, la représentante a insisté sur l’importance de faciliter le déploiement d’une mission de l’AIEA sur place afin d’y mener les activités essentielles de sûreté, de sécurité et de garanties, tout en respectant pleinement la souveraineté ukrainienne.  À cet égard, elle a pris note des déclarations récentes indiquant que l’Ukraine et la Russie pourraient soutenir l’envoi par l’AIEA d’une mission à Zaporijia.  Exprimant la préoccupation de la Norvège quant au fait que la Russie prend aussi en otage une source essentielle d’approvisionnement en électricité pour l’Ukraine, la représentante a appelé Moscou à rendre le contrôle total de la centrale à son opérateur ukrainien.  Elle a félicité l’Ukraine de son engagement et de son dévouement à garantir la sûreté et la sécurité nucléaires continues dans des circonstances aussi graves.

M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis) a déclaré que la question débattue aujourd’hui au Conseil de sécurité dépasse le débat politique abstrait puisqu’elle nous rappelle que les pays voisins de l’Ukraine vivent quotidiennement sous la menace d’une catastrophe nucléaire.  Pourquoi la centrale nucléaire de Zaporijia est-elle utilisée comme base militaire de la Fédération de Russie? a-t-il demandé.  « Nous attendons toujours des explications de la part de la délégation russe », a insisté le représentant américain avant de s’inquiéter d’un récent tweet de l’Ambassadeur russe à Vienne mentionnant « pas de pitié pour le peuple ukrainien ».  Il a estimé que la Fédération de Russie peut éliminer tous les risques de catastrophes et mettre fin à cette guerre injustifiée en retirant ses troupes d’Ukraine.  Il a aussi jugé indispensable de permettre la création d’une zone démilitarisée autour de la centrale nucléaire de Zaporijia afin de permettre notamment au personnel, retenu contre son gré dans la centrale, d’en assurer la sécurité.  Par ailleurs, le représentant a exhorté la Fédération de Russie à permettre l’envoi d’une mission de l’AIEA sur le site de la centrale avant de rappeler que l’électricité qui y est produite appartient à l’Ukraine.  À l’approche de la fête de l’indépendance de l’Ukraine et du sixième mois du début de l’invasion, le représentant a exhorté la Fédération de Russie à mettre fin à ce bain de sang. 

Mme CAÍT MORAN (Irlande) a déclaré qu’elle restait profondément préoccupée par la situation à la centrale nucléaire de Zaporijia, notamment par les graves risques d’accident ou d’incident radiologique d’origine militaire sur le site.  Appelant à l’arrêt immédiat des bombardements en cours sur et autour de la centrale, elle a dit soutenir l’appel du Secrétaire général à la démilitarisation de l’usine et de ses environs.  La représentante a également appelé la Fédération de Russie, ainsi que tous les États, à s’engager envers les sept piliers de la sûreté et de la sécurité nucléaires, tels que définis par le Directeur général de l’AIEA, concernant les installations et les matières nucléaires pacifiques en toutes circonstances, y compris dans des situations de conflit armé.  Elle a par ailleurs salué la bravoure et le professionnalisme du personnel ukrainien de la centrale, avant d’exprimer son appui à l’envoi d’une mission de l’AIEA afin d’examiner les conditions de sûreté, de sécurité et de sauvegarde de la centrale, dans le respect de la souveraineté de l’Ukraine sur l’ensemble de son territoire et de ses infrastructures.  Cette mission doit bénéficier d’un accès complet, sans aucune restriction, et doit avoir lieu dans les plus brefs délais, a-t-elle insisté.

Se disant également préoccupée par les efforts visant à déconnecter la centrale du réseau électrique ukrainien, avec les risques que cela impliquerait en termes de sécurité nucléaire et d’alimentation énergétique des populations, la représentante a souhaité que l’on « appelle un chat un chat ».  Les problèmes à Zaporijia résultent uniquement de la guerre illégale de la Russie contre l’Ukraine, a-t-elle fustigé, dénonçant le mépris total de l’armée russe pour la sûreté et la sécurité nucléaires.  Après avoir rappelé que les attaques armées contre des installations nucléaires utilisées à des fins pacifiques constituent des violations du droit international, y compris des principes de la Charte des Nations Unies, elle a enjoint la Fédération de Russie à assumer ses responsabilités et à mettre fin à son occupation illégale du site, en retirant ses troupes et ses munitions.  Elle a enfin demandé que le contrôle de la centrale soit rendu aux autorités ukrainiennes compétentes soutenues par l’AIEA. 

Mme CAROLYN OPPONG-NTIRI (Ghana) a regretté le fait qu’en dépit des appels vibrants lancés par la communauté internationale demandant que toutes les activités militaires autour de la centrale de Zaporijia cessent, les attaques et la militarisation de la centrale nucléaire et de ses abords ne se sont pas arrêtées.  Préoccupée par cette situation, la représentante a condamné ces évolutions inacceptables et rappelé que le droit international, y compris le Protocole additionnel de 1977 à la Convention de Genève de 1949, interdisent les activités militaires aux abords de sites nucléaires.  Elle a demandé de respecter également la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.  Concrètement, la représentante a appelé à la démilitarisation de l’ensemble des installations et des abords des installations de Zaporijia.  Se disant favorable à l’envoi d’une évaluation indépendante des normes de sécurité, de sûreté et des garanties, elle a appelé la Fédération de Russie, qui contrôle la centrale, à accepter qu’une mission de l’AIEA ait immédiatement un accès plein et entier à la zone.  L’AIEA doit agir rapidement pour évaluer le danger et réagir de manière appropriée, a-t-elle mis en garde.  La représentante a conclu en rappelant qu’il ne peut y avoir de solution militaire aux hostilités en cours et qu’il faut redoubler les efforts diplomatiques et de dialogue pour gérer le problème de défiance entre les parties.  Le retrait sans condition des troupes russes qui ont envahi l’Ukraine est une condition sine qua non pour ramener la paix dans le pays, a-t-elle déclaré. 

Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a rappelé que tout accident impliquant les installations nucléaires pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la population et l’environnement.  Elle a dit appuyer les efforts déployés actuellement, notamment par l’AIEA, pour réduire les tensions et prendre des mesures afin d’assurer la sûreté et la sécurité nucléaires de l’installation.  Dans ce contexte, elle a dit espérer que la visite proposée d’une équipe de l’AIEA à la centrale nucléaire de Zaporijia et ses environs sera convenue par les deux parties, comme indiqué dans leurs récentes déclarations.

M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a estimé qu’au lieu de convoquer une nouvelle réunion sur la crise de Zaporijia, la Fédération de Russie pourrait la résoudre immédiatement en retirant ses forces de la centrale et de toute l’Ukraine, et en cessant son agression insensée.  En plus de causer des souffrances indicibles au peuple ukrainien, l’invasion de la Fédération de Russie et ses efforts pour s’emparer par la force des centrales nucléaires ukrainiennes ont mis en péril la sécurité de millions de personnes dans la région, qui seraient affectées par un accident nucléaire en Ukraine, s’est-il indigné.  En attendant, d’importantes activités de vérification de la sûreté nucléaire et de garanties sur le site sont plus que jamais nécessaires, a fait remarquer le délégué.  À cet égard, il a salué les progrès en faveur d’une visite technique de l’AIEA, soulignant que toute visite doit se faire dans le respect de la souveraineté de l’Ukraine sur son territoire.  Il a salué les efforts de l’administration ukrainienne et du personnel de l’AIEA pour planifier et soutenir une telle mission, avant d’appeler la Fédération de Russie à fournir des garanties de sécurité appropriées.

La guerre de la Russie est imprudente et irresponsable, a jugé le représentant, arguant qu’une catastrophe nucléaire devrait être quelque chose d’impensable, tout comme le fait qu’un membre permanent du Conseil de sécurité puisse provoquer une telle menace en cherchant à s’emparer par la force des installations nucléaires d’un autre pays.  Les actions de la Russie sont contraires aux principes de la Convention sur la sûreté nucléaire et d’autres conventions internationales sur la sûreté nucléaire, a insisté le représentant avant de demander à nouveau à la Fédération de Russie de rendre le contrôle total de toutes les installations nucléaires ukrainiennes à leur propriétaire souverain légitime afin qu’il puisse assurer leur exploitation dans des conditions sécurisées.

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a appelé les parties au bon sens pour éviter tout risque de catastrophe.  Rappelant qu’à l’ouverture de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), le Secrétaire général avait déclaré que c’est à la chance que nous devons l’absence d’une catastrophe nucléaire, le représentant a prévenu que la chance n’est pas une stratégie.  Les attaques presque quotidiennes contre la centrale nucléaire de Zaporijia risquent d’avoir des conséquences humanitaires terribles non seulement pour l’Ukraine mais aussi pour le monde entier.  Toute attaque contre des infrastructures civiles, y compris nucléaires, est une violation flagrante du droit international humanitaire, du statut de l’AIEA, des Conventions de Genève de 1948 et du Protocole additionnel de 1977, a énuméré le représentant.  Rappelant qu’il est interdit de militariser les installations civiles, le représentant a jugé indispensable de s’entendre sur la mise en place d’une zone démilitarisée autour de la centrale nucléaire de Zaporijia pour permettre à l’AIEA d’obtenir des informations fiables sur les conditions qui prévalent sur place. 

Mme NATHALIE BROADHURST (France) a dit être très préoccupée par la menace que fait peser l’agression russe de l’Ukraine sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes, faisant valoir que la présence et les actions des forces armées russes à leur proximité augmentent significativement le risque d’un accident.  La Russie porte la responsabilité de cette situation, a accusé la représentante avant d’appeler ce pays à rendre à l’Ukraine le contrôle total de la centrale nucléaire de Zaporijia, ainsi que de toutes les installations nucléaires d’Ukraine: tous les personnels et tous les matériels militaires russes doivent être retirés instamment de la centrale.  Le personnel ukrainien qui exploite la centrale doit pouvoir assumer ses missions sans menace et sans pression, a-t-elle insisté.  Elle a aussi appelé à respecter les sept piliers de la sûreté et de la sécurité nucléaires définis par le Directeur de l’AIEA.

La représentante a aussi demandé que soit rétablie la capacité de l’AIEA à contrôler les activités nucléaires pacifiques de toute l’Ukraine pour assurer le respect des garanties, qui a été compromise par les actions de la Russie.  Elle a recommandé de faciliter, dans les meilleurs délais, une mission des experts de l’AIEA à la centrale de Zaporijia et de mener cette mission dans le respect de la pleine souveraineté de l’Ukraine sur son territoire et sur ses infrastructures.  La France, a-t-elle dit, se félicite de l’accord de principe donné par l’Ukraine et la Russie quant à sa tenue.  La déléguée a espéré désormais des garanties de sécurité suffisantes et un engagement de toutes les parties afin que cette mission puisse se tenir dans les tout prochains jours.  « La France continuera d’appuyer au plus haut niveau les efforts de l’AIEA à cette fin. »

Mme STEPHANIE MUIGAI (Kenya) a regretté que le Conseil de sécurité ait cette discussion pour la deuxième fois en un peu plus d’une semaine, au moment même où la dixième Conférence d’examen des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) touche à sa fin.  Elle a souligné que le fait de prendre pour cible, accidentellement ou délibérément, des installations nucléaires les rendrait dévastatrices.  La représentante s’est félicitée de la récente visite à Lviv du Secrétaire général de l’ONU avant de soutenir son appel au retrait du matériel et du personnel militaires du site, ainsi qu’à l’arrêt immédiat de toute activité militaire autour de ce qui est la plus grande centrale nucléaire d’Europe pour garantir sa sécurité.  Mme Muigai a également demandé que l’AIEA puisse avoir un accès immédiat et inconditionnel au site de la centrale, afin de mener les activités de vérification de la sûreté, de la sécurité et de garanties indispensables.  Elle a conclu par un appel à la retenue pour éviter toute action susceptible d’aggraver encore la situation.

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) s’est inquiété du risque d’une catastrophe écologique et humanitaire si la centrale nucléaire de Zaporijia venait à être détruite.  Rappelant que l’occupation militaire d’une centrale nucléaire est une violation de la Charte de l’ONU, du droit international humanitaire et du statut de l’AIEA, le représentant a jugé urgent de permettre à l’Agence de dépêcher une mission d’experts sur place.  Il s’est en effet inquiété de la poursuite des attaques aux alentours de la centrale et a exhorté toutes les parties de s’abstenir de tout acte de nature à mettre en péril la sûreté et les opérations des installations nucléaires.

Nous sommes réunis ici à cause de la guerre insensée, injustifiée, non provoquée et illégale de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, a souligné Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie).  Le risque d’une catastrophe nucléaire est une conséquence directe des actes de la Fédération de Russie, a-t-elle tranché, en condamnant l’occupation et la militarisation des centrales nucléaires ukrainiennes et la violence à l’intérieur ou à proximité de la centrale de Zaporijia ou contre son personnel.  Ce personnel, a-t-elle plaidé, doit être en mesure de faire son travail sans restriction, sans menace ni pression.  La déléguée a réitéré son soutien total à l’AIEA qui doit pouvoir accéder immédiatement, en toute sécurité et sans aucun obstacle, à toutes les installations nucléaires en Ukraine, et parler directement et sans ingérence avec les responsables ukrainiens de ces installations.

Selon la déléguée, les sept piliers essentiels de la sûreté et de la sécurité nucléaires ont tous été compromis à la centrale nucléaire de Zaporijia.  Elle a appuyé la volonté du Directeur général de l’AIEA de mener une mission d’experts dès que possible pour aider à stabiliser la situation et mettre en œuvre des protocoles de sûreté, de sécurité et de garanties.  Elle s’est dite préoccupée par les informations selon lesquelles la raison même de la présence du personnel militaire russe est de déconnecter la centrale du réseau électrique ukrainien et de détourner son énergie vers la Fédération de Russie.  La centrale de Zaporijia est ukrainienne, son électricité est ukrainienne et les troupes russes n’y ont pas leur place, a martelé la représentante.  La Fédération de Russie, a-t-elle conclu, doit mettre fin à sa guerre et retirer immédiatement toutes ses forces de l’Ukraine, y compris des installations nucléaires. 

M. GENG SHUANG (Chine) a regretté que la centrale nucléaire de Zaporijia ait encore essuyé des tirs, ces derniers jours.  Si sa sécurité n’a pas été compromise, selon l’AIEA, cela pourrait changer à tout moment, a mis en garde le représentant qui a appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue, à respecter le droit international et à mettre en œuvre les sept piliers de la sûreté et de la sécurité nucléaires.  Le représentant a estimé nécessaire que l’AIEA puisse organiser une visite à la centrale de Zaporijia pour une évaluation technique, et ce de manière professionnelle.  Il a pris note de la réaction positive de l’Ukraine et de la Fédération de Russie, en espérant qu’il sera possible d’arrêter le plus rapidement possible un calendrier pour la visite de l’AIEA. 

L’avenir de l’humanité dépend, a souligné le représentant, de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires.  Promouvons la science, la coopération et la communication et surmontons nos divergences et nos considérations militaires pour éviter de nouveaux Tchernobyl et Fukushima, a plaidé le représentant.  Il a appelé la communauté internationale à la désescalade, à des solutions politiques et diplomatiques et à la promotion d’un dialogue entre les parties concernées.  Il faut tenir compte des intérêts de l’autre, bâtir une architecture sécuritaire équilibrée et solide et faire les efforts nécessaires pour résoudre la crise ukrainienne, a préconisé le représentant.

M. NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé que les raisons de la convocation de la présente réunion n’ont pas disparu, les tirs des forces armées ukrainiennes continuant malgré l’absence d’artillerie lourde russe dans la centrale ou de tirs russes.  Cela peut être confirmé notamment par des satellites, a-t-il assuré.  Il a dénoncé qu’on entende toujours et encore le même disque: c’est la Russie qui est responsable de tout.  Selon le représentant, les faits réels sont tus ou sont niés, pour un seul objectif: « pouvoir dédouaner et blanchir les acolytes de Kiev et les pousser à commettre les actes les plus irresponsables, car ils savent que de toutes façons ils seront couverts par leurs protecteurs ».  Il faut se mettre d’accord sur la mission de l’AIEA à Zaporijia, a demandé le représentant en rappelant avoir donné son accord déjà au mois de juin.  Il a critiqué la position de certains collègues occidentaux qui pensent que la seule solution est le retrait des troupes russes et la création d’une zone tampon autour de la centrale, « ce qui est irresponsable » selon lui car il faut avant tout créer des conditions pour le fonctionnement sécurisé de la centrale.  « Arrêtez de protéger vos acolytes de Kiev », a-t-il lancé à ses collègues.  Il les a aussi invités à cesser d’appeler ces « acolytes » à continuer les attaques contre la centrale de Zaporijia, qui risquent de provoquer une catastrophe nucléaire pour tout le continent européen.

Nous venons de perdre notre temps parce qu’un État terroriste a demandé la convocation d’une réunion sur ses propres violations, a déclaré M SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine).  Il a félicité l’ONU et l’AIEA de leurs efforts pour garantir la sûreté et la sécurité de toutes les installations nucléaires ukrainiennes, dans le contexte de l’invasion russe.  Il a appuyé la volonté de l’AIEA de dépêcher une mission à la centrale nucléaire occupée de Zaporijia et souhaité qu’elle soit menée dans le plein respect de la souveraineté de son pays qui doit avoir en main le détail de l’itinéraire que l’Agence compte emprunter.  Cette mission doit avoir lieu à notre demande exclusive et être couverte par des garanties agrées entre nous et l’AIEA, a martelé le représentant. 

Il a accusé la Fédération de Russie d’avoir contraint « les otages » de la centrale à communiquer des informations pour détourner l’attention des questions « cruciales », à savoir la démilitarisation de la centrale et la fin de la guerre.  La Russie, a-t-il dit, a besoin de cette centrale pour mener sa guerre et répondre aux besoins énergétiques de la Crimée et des autres territoires occupés illégalement.  Personne ne peut croire que l’Ukraine prendrait le risque de tirer sur sa propre centrale, au risque de déclencher une catastrophe nucléaire sur son propre sol.  Le représentant s’est dit convaincu qu’une visite de l’AIEA pourrait être un facteur déterminant pour la démilitarisation et la fin de l’occupation de la centrale.  Il a jugé inadmissible que la Russie place délibérément le monde au bord d’une catastrophe nucléaire. 

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