RDC: la Cheffe de la MONUSCO alerte le Conseil de sécurité de la détérioration continue de la situation sécuritaire à l’approche des élections de 2023
Trois mois après son dernier exposé, la Représentante spéciale et Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a fait état, ce matin, devant le Conseil de sécurité, d’une inquiétante détérioration de la situation sécuritaire en RDC, notamment dans les provinces de l’Est où les groupes armés sont particulièrement actifs, alors que le pays s’efforce de progresser vers la tenue d’élections générales en 2023, sur fond de tensions politiques.
Cette détérioration, a constaté Mme Bintou Keïta, s’est produite en dépit des opérations menées par les forces de défense et de sécurité congolaises dans le cadre de l’état de siège, pour un certain nombre d’entre elles conjointement avec les Forces de défense populaires de l’Ouganda (UPDF). Premières victimes de cette aggravation, les populations civiles, à tel point que, selon un décompte de la MONUSCO, 250 civils sont tués en moyenne dans chaque province, chaque mois, soit près de 2 300 morts en l’espace de trois mois, tandis que le nombre des déplacés va croissant.
Pour la Représentante spéciale, ces pertes humaines font suite à l’intensification des activités des groupes armés, notamment aux représailles menées par les Forces démocratiques alliées (ADF), groupe affilié à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL/Daech), contre les populations du Nord-Kivu et en Ituri. Dans cette région, a-t-elle ajouté, les conséquences des violences perpétrées par le groupe armé appelé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) ont été amplifiées par les actions de la milice Zaïre, qui cherche à contrôler des puits d’or. De plus, ces trois derniers mois ont vu la reprise des activités du Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu, qui ont conduit à des combats avec les FARDC. En parallèle, de nouvelles violences contre des civils sont à déplorer au Sud-Kivu, à la suite d’attaques de Maï-Maï contre des villages de la communauté Banyamulenge.
Dans un contexte de violations accrues des droits humains, de restriction de l’espace démocratique et de multiplication des discours de haine, les besoins humanitaires ne cessent d’augmenter dans l’est du pays, a averti Mme Keïta, selon laquelle les contraintes d’accès et les incidents visant le personnel humanitaire entravent la réponse. Face à ces dynamiques sécuritaires alarmantes, a-t-elle indiqué, la MONUSCO a mené des offensives en Ituri en accompagnant les opérations conjointes FARDC-UPDF, en déployant des unités d’appui au Nord-Kivu et menant des actions de protection des déplacés au Sud-Kivu. Toutefois, le recours aux seules opérations militaires a ses limites, a fait valoir la haute fonctionnaire. Sans un travail sur les causes profondes de ces conflits, les moyens de la MONUSCO resteront, à ses yeux, insuffisants.
Mme Keïta a cependant vu dans le lancement de consultations nationales sur la justice transitionnelle « un pas dans la bonne direction ». De même, elle s’est félicitée de l’ouverture, le 15 mars, de la nouvelle session parlementaire et de la présentation de projets de loi essentiels. Elle s’est également réjouie d’avancées dans l’opérationnalisation du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et de stabilisation (DDRCS). Faisant état d’actions destinées à réduire les vulnérabilités dans les domaines où la MONUSCO se désengage progressivement, elle a précisé que, dans la province du Tanganyika, la Mission suit de près la situation sécuritaire de sorte à prévoir une transition souple en vue du désengagement prévu en juin prochain.
En vue de ce retrait programmé, le représentant de la RDC a jugé souhaitable qu’une évaluation conjointe soit menée sur le terrain. Il s’est aussi prononcé pour une multiplication des opérations militaires conjointes afin d’accentuer la pression sur les groupes armés et les amener, si possible, à se rendre. Le résultat de ces opérations pourrait servir au bon déroulement du processus électoral, a-t-il affirmé. Le délégué a d’ailleurs estimé que l’engagement du Président Tshisekedi à faire de son pays « un État véritablement démocratique » est reflété par la composition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la promulgation de la feuille de route électorale 2021-2027.
Rappelant la tenue récente de la Conférence des chefs d’États de la Communauté économique de l’Afrique centrale et la dixième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région, le délégué a noté avec satisfaction que ces deux sommets ont réaffirmé la volonté commune d’œuvrer à la pacification de la partie est de son pays. Hormis ces territoires soumis aux activités de groupes armés, la situation sécuritaire demeure, d’après lui, « globalement calme » dans le reste de la RDC. Cela étant, les opérations conjointes des FARDC et des UPDF contre les « terroristes » de l’ADF se poursuivent dans le Grand-Nord et dans le sud de l’Ituri, entraînant la destruction de bastions rebelles. Le représentant a toutefois relevé que ces actions ont contraint les groupes armés à changer d’approche, voire à recourir à des méthodes de type « kamikaze », ce qui a conduit les FARDC et la MONUSCO à revoir leurs stratégies.
Par la voix du Gabon, les trois membres africains du Conseil de sécurité –Gabon, Ghana et Kenya– n’ont pas caché leur préoccupation face à la situation sécuritaire dans les Kivus et en Ituri. Le « cycle de terreur » alimenté par l’ADF, la CODECO et autres groupes armés n’a que trop duré, a martelé le délégué gabonais, demandant que les auteurs de crimes abominables commis en RDC répondent de leurs actes. Tout en plaidant pour un renforcement des capacités judiciaires de l’État congolais, il a invité le Conseil à se pencher sur la question de l’embargo sur les armes qui, à son sens, contribue à restreindre l’efficacité des actions militaires des États contre les mouvements rebelles.
Face à la « guerre asymétrique » imposée par les groupes armés, le représentant a jugé essentiel que le plan de retrait transitionnel de la MONUSCO soit progressif, coordonné et concerté avec les FARDC. Un avis partagé par nombre de délégations, la Fédération de Russie appelant pour sa part à un réexamen du plan de retrait à la lumière des nouvelles réalités du terrain, notamment de multiplication des attaques visant des camps de personnes déplacées et du recours croissant à des engins explosifs improvisés. La France a, elle, indiqué que les indicateurs du plan de transition de la MONUSCO font désormais l’objet d’un suivi régulier, et que les agences, fonds et programmes des Nations Unies doivent se tenir prêts à prendre le relais et investir dès maintenant le Tanganyika.
Avant d’ouvrir cette séance d’information, un hommage a été rendu à M. Jim Kelly, Représentant permanent adjoint de l’Irlande, décédé brutalement.
LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (S/2022/252)
Déclarations
Mme BINTOU KEITA, Représentante spéciale et Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a constaté que, depuis son dernier exposé en décembre dernier, la situation sécuritaire s’est encore détériorée malgré les opérations des forces de défense et de sécurité congolaise dans le cadre de l’état de siège, complétée par les opérations militaires conjointes des FARDC et des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF). Les pertes civiles et les déplacements de populations ont augmenté, notamment en raison des représailles menées par les Forces démocratiques alliées (ADF), groupe armé affilié à l’État islamique en d’Iraq et du Levant (Daech), contre les populations du Nord-Kivu et en Ituri où elles se sont déplacées. Dans cette région, les conséquences des violences perpétrées par le groupe armé appelé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) ont été amplifiées par les représailles de la milice Zaïre destinées à contrôler des puits d’or et financer ses opérations. Ces trois derniers mois, a-t-elle poursuivi, ont aussi vu la reprise alarmante des activités du Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu, qui ont mené à des combats avec les FARDC, les plus récents ayant eu lieu dans la zone de trois frontières. Parallèlement, au Sud-Kivu, de nouvelles violences contre des civils sont à déplorer, à la suite des attaques de Maï-Maï contre des villages de la communauté Banyamulengue. En tout, a précisé la Représentante spéciale, la MONUSCO a recensé 250 civils tués en moyenne dans chaque province chaque mois, soit près de 2 300 morts en trois mois.
Selon Mme Keita, la MONUSCO a aussi documenté une hausse de 10% de violations des droits humains depuis décembre 2021. Les attaques menées contre les civils par les groupes armés, les restrictions de l’espace démocratique et la multiplication des discours de haine en sont les principales causes, a-t-elle expliqué, avant d’alerter le Conseil quant aux besoins humanitaires croissants dans l’est du pays. Or, a déploré la Cheffe de la MONUSCO, les contraintes d’accès et les incidents visant le personnel humanitaire entravent la réponse. Faisant état de 4 travailleurs humanitaires tués, 1 blessé et 6 enlevés au cours des trois derniers mois, elle a rappelé aux parties l’impératif juridique et moral de faciliter l’acheminement de l’aide. Face à ces dynamiques inquiétantes, la MONUSCO a mené des offensives en Ituri, accompagnant les opérations conjointes FARDC-UPDF, et déployant des unités d’appui au Nord-Kivu et menant des actions de protection des déplacés au Sud-Kivu. « Nous travaillons aussi sans relâche avec les communautés pour atténuer les tensions et encourager le dialogue, tout en documentant les responsabilités des crimes », a-t-elle souligné, non sans reconnaître que, sans un travail sur les causes et les symptômes, les moyens de la MONUSCO resteront insuffisants. Cela illustre, selon elle, les limites inhérentes aux recours aux seules opérations militaires. Appelant à la mise en œuvre par le Gouvernement de stratégies globales pour rechercher les causes profondes des conflits, elle a vu le début des consultations nationales sur la justice transitionnelle comme un pas dans la bonne direction. Elle a également salué l’ouverture, le 15 mars, de la nouvelle session parlementaire et la présentation de projets de loi essentiels, notamment ceux sur la révision de la loi électorale et la loi de programmation militaire.
Mme Keita a par ailleurs constaté des progrès dans les efforts menés par la MONUSCO, l’équipe de pays de l’ONU et le Gouvernement dans l’application du plan de transition conjoint. Elle s’est réjouie que les travaux du groupe de travail conjoint progressent et que les sous-groupes aient avancé sur des questions telles que l’opérationnalisation du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et de stabilisation (DDRCS). Dans le même temps, la MONUSCO, appuyée par le PNUD, continue de soutenir les travaux de la structure nationale de coordination et facilite le dialogue avec les parties prenantes locales et provinciales pour permettre la mise en œuvre de démarches communautaires en matière de DDR. Afin de réduire les vulnérabilités dans les domaines où la MONUSCO se désengage progressivement, des actions sont menées, en particulier sur le plan humanitaire et du développement. Dans la province du Tanganyika, la mission suit de près la situation sécuritaire de sorte à prévoir une transition souple en vue du désengagement prévu en juin prochain. Dans ce contexte, a noté la Représentante spéciale, Les États de la région sont interdépendants et doivent trouver des solutions communes, comme cela a été rappelé lors de la récente réunion de haut niveau à Kinshasa sur le mécanisme de surveillance régionale. Elle a salué à cet égard les efforts du Président Tshisekedi visant à accroître la coopération régionale et la volonté des pays voisins à renforcer leur lutte contre les forces négatives, avant de remercier le Conseil de sécurité pour son soutien dans la mise en œuvre de son mandat.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a dit apprendre à l’instant qu’un hélicoptère de la MONUSCO aurait disparu aujourd’hui dans la zone de Rutshuru. Il a ensuite appelé à soutenir les progrès sur le plan politique et dans la région. Saluant les avancées pour préparer les élections présidentielle et législatives de 2023, il a relevé que la révision par le Parlement de la loi électorale devra renforcer la confiance dans les institutions et le processus démocratique. Sur le plan régional, le sommet de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba a confirmé la volonté de dialogue, s’est encore félicité le représentant, qui a souligné que les engagements pris devront être mis en œuvre. De fait, la coopération doit se renforcer toujours plus pour lutter contre les groupes armés et la criminalité, a-t-il relevé, avant d’appeler à priver les forces négatives de leur capacité de nuisance, avant de demander à la MONUSCO et aux forces congolaises de continuer à protéger les camps de personnes déplacées où résident de nombreuses femmes et enfants.
En outre, pour traiter les causes profondes des conflits, la stratégie de désarmement-démobilisation-réintégration doit être opérationnalisée sans délai, a exhorté M. de Rivière. La lutte contre l’impunité doit être renforcée, s’agissant des groupes armés comme de certains membres des forces de sécurité. La France salue à cet égard la condamnation dans l’Ituri de 24 membres de la CODECO pour crimes contre l’humanité. Le délégué a ensuite déclaré que les Congolais doivent continuer à compter sur le soutien de leurs partenaires. « Les indicateurs du plan de transition de la MONUSCO font désormais l’objet d’un suivi régulier, et les agences, fonds et programmes des Nations Unies doivent se tenir prêts à prendre le relais et investir dès maintenant le Tanganyika d’où la MONUSCO se retirera en juin », a-t-il rappelé. Pour sa part, son pays, par le biais de l’Agence française de développement, mobilisera un demi-milliard d’euros d’ici à 2025 pour soutenir la santé, l’agriculture ou encore l’autonomisation des femmes en RDC. De même, l’Union européenne –dont le Conseil est présidé par la France– allouera cette année 44 millions d’euros pour répondre aux besoins des plus vulnérables en RDC et dans les Grands Lacs. Elle contribuera aux soins destinés aux survivants de violences sexuelles, à favoriser l’accès à l’eau et à l’éducation, a ajouté le représentant.
Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a estimé que les attaques des Forces démocratiques alliées (ADF), ce mois-ci, ainsi que l’assaut mené par la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) contre un camp de déplacés de Savo, en février, illustrent la menace constante à laquelle est confrontée la population civile en RDC. Après avoir appelé toutes les parties à respecter pleinement le droit international, la déléguée s’est concentrée sur l’exploitation illicite des ressources naturelles, qui reste un facteur de conflit en RDC. Ces activités génèrent des revenus importants pour les groupes armés, tout en infligeant des souffrances supplémentaires à la population civile, a-t-elle déploré, avant de dénoncer l’utilisation d’enfants et l’exploitation de femmes dans le secteur minier. Jugeant que la coopération régionale est essentielle pour freiner ce commerce, elle a également relevé qu’un bon fonctionnement du régime de sanctions peut avoir un effet préventif et promouvoir la responsabilisation des auteurs. La Norvège, a ajouté la déléguée, soutient le travail de toutes les parties prenantes concernées, y compris l’Envoyé spécial auprès de la région des Grands Lacs, la CIRGL et l’Union africaine, pour s’attaquer aux causes profondes des conflits.
La représentante a ensuite affirmé que le succès ultime de la MONUSCO repose sur une transition bien exécutée, mettant l’accent sur la protection des civils. Dans ce cadre, elle s’est félicitée des récentes réunions du groupe de travail conjoint et du sous-groupe de travail sur la transition. Saluant également l’inclusion d’acteurs de la société civile dans cet exercice, elle a estimé que le plan de transition conjoint ne pourra réussir avec des moyens seulement militaires et devra s’accompagner d’un dialogue politique et communautaire inclusif et d’efforts pour promouvoir le développement. Selon elle, ce processus ne peut pas être précipité. Il doit être basé sur la situation sur le terrain plutôt que sur les délais fixés. À cette aune, la Norvège reste attachée à un désengagement rapide et responsable et au retrait final de la MONUSCO, a-t-elle conclu.
Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) s’est inquiétée de la détérioration sécuritaire en Ituri et au Nord-Kivu, malgré les efforts conjugués des forces armées congolaises et ougandaises. Elle a dénoncé les capacités de nuisance de groupes armés illégaux tels que les Forces démocratiques alliées (ADF) et la coopérative pour le développement du Congo (CODECO), accusée d’avoir massacré une cinquantaine de personnes, dont des femmes et des enfants, lors d’une récente attaque. La représentante s’est particulièrement inquiétée de la multiplication des attaques visant des camps de personnes déplacées et le recours croissant à des engins explosifs improvisés (EEI). Elle a ensuite appelé à examiner le plan de retrait progressif des troupes de la MONUSCO en tenant compte de ces nouvelles réalités de terrain. Notant que l’exploitation illégale des ressources naturelles permet de financer les capacités de combat des insurgés, la représentante russe a souhaité que la RDC puisse bénéficier de l’aide de la communauté internationale pour rétablir son contrôle sur ses ressources minières. Elle a dit l’importance d’une bonne mise en œuvre du programme DDR avec la participation des soldats de la paix. La déléguée a par ailleurs jugé indispensable que la prochaine élection présidentielle se tienne dans les délais impartis et dans le respect des normes internationales. Elle a enfin souligné le rôle de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) pour mettre en œuvre l’Accord d’Addis-Abeba.
M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a fait part de sa préoccupation devant la détérioration de la situation sécuritaire dans la province de l’Ituri. Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait d’ailleurs publié une déclaration à la presse sur l’attaque particulièrement brutale perpétrée par les milices de la CODECO dans le camp de Savo, qui a fait des dizaines de morts parmi les civils. La situation dans la province du Nord-Kivu n’est pas moins inquiétante, a relevé le représentant qui s’est inquiété de la hausse du nombre d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs improvisés.
En outre, l’insécurité continue d’entraver l’acheminement de l’assistance humanitaire, a relevé le délégué, qui a insisté sur la nécessité de garantir la sécurité des soldats de la paix. Il a par ailleurs salué les progrès récents observés dans les échanges transfrontaliers entre la RDC et le Rwanda, ainsi que dans le cadre des opérations militaires conjointes associant les FARDC et les Forces de défense populaires de l’Ouganda (FDPO). Ces initiatives, à condition qu’elles respectent pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, peuvent créer des conditions propices à la stabilisation de la région, a-t-il estimé en conclusion.
S’exprimant au nom des A3 (Gabon, Ghana, et Kenya), M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a tout d’abord salué l’ouverture de la session parlementaire du mois de mars en RDC et noté avec intérêt l’engagement du Président Félix Tshisekedi de tenir les élections en 2023. Il s’est également réjoui de l’adoption de la feuille de route électorale par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de la désignation d’une femme, Mme Marie-Josée Kapinga, au poste de Secrétaire exécutive nationale adjointe de cette institution. Les autorités congolaises ont manifestement saisi l’importance d’une pleine adhésion au processus électoral de toutes les composantes sociales, a-t-il dit, avant d’appeler tous les acteurs politiques à faire preuve d’esprit de consensus sur les enjeux des prochaines élections locales et nationales, avec l’appui financier et matériel des partenaires au développement. Le représentant s’est félicité de la tenue d’une réunion de haut niveau sur le mécanisme de surveillance régionale du cadre de paix, de sécurité et de coopération, jugeant que la signature par les autorités congolaises d’un mémorandum d’entente avec l’Ouganda et un autre avec le Rwanda, ainsi que les actions militaires concertées en cours, permettent de consolider une approche régionale positive.
Il s’est cependant déclaré préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire notamment dans les provinces de l’Ituri et du Kivu, où se poursuivent des attaques de groupes armés. Dénonçant les massacres, les violences et les enrôlements d’enfants soldats auxquels se livrent les Forces démocratiques alliés (ADF), la CODECO et d’autres groupes rebelles dans l’est du pays, il a estimé que ce cycle de terreur n’a que trop duré. Les soutiens des groupes armés et ceux qui les alimentent en armes doivent cesser, a-t-il dit, souhaitant que les auteurs de ces crimes fassent l’objet de poursuites judiciaires et répondent de leurs actes abominables. Saluant à cet égard la condamnation de 24 membres de la CODECO par les juridictions militaires congolaises, il a appelé à un renforcement des capacités judiciaires de l’État congolais. Il a en outre demandé au Conseil de se pencher sur la question de l’embargo sur les armes qui, à son sens, contribue à restreindre l’efficacité des actions militaires des États contre les mouvements rebelles. De fait, il est essentiel, selon lui, que le Conseil accède à la légitime requête des autorités congolaises visant la levée de l’obligation de notification pour acquérir des armes.
Le délégué a ensuite constaté que la RDC est victime de la richesse de son sous-sol en ressources minières, lesquelles sont la principale source de déstabilisation et la première cause de souffrances des populations. Après avoir salué l’adoption par le Gouvernement congolais d’un plan national stratégique d’exploitation et de certification des ressources minérales, il a encouragé les pays voisins à mettre en œuvre leurs engagements dans le cadre de l’Initiative régionale contre l’exploitation illégale et le commerce des ressources naturelles. Il a également appelé à sanctionner tous les individus et entités impliqués dans ces trafics qui alimentent les tensions communautaires. Selon lui, cette riposte contre les groupes armés doit aussi s’accompagner d’un appui financier et matériel au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et de stabilisation.
Après avoir condamné la guerre asymétrique imposée par les mouvements rebelles et la présence de groupes terroristes dans la région, le représentant a jugé essentiel que le plan de retrait de transition de la MONUSCO s’aligne sur le processus d’évaluation des critères fixés. Ce retrait doit être progressif, coordonné et concerté avec les Forces armées de RDC afin d’éviter tout regain de violence, a-t-il plaidé, non sans se féliciter des progrès accomplis par le Gouvernement congolais dans la mise en œuvre des 18 critères de référence définis dans le plan de transition conjoint. Enfin, soulignant que l’environnement sécuritaire est un facteur aggravant de la situation humanitaire, il a exhorté les donateurs internationaux et régionaux ainsi que tous les partenaires de la RDC à participer au financement du Plan de réponse humanitaire de 2022 lancé par le Gouvernement congolais et les Nations Unies.
Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a condamné les récentes attaques perpétrées par les groupes armés illégaux, dont les Forces démocratiques alliées (ADF),la coopérative pour le développement du Congo (CODECO), mais aussi un groupe burundais et le M23 reconstitué. Elle a salué les initiatives prises par la MONUSCO pour renforcer ses capacités de protéger les civils. Elle s’est félicitée des efforts de coordination entre les Forces armées ougandaises et congolaises, avant d’exhorter les États membres à respecter les mesures de sanctions. Elle s’est inquiétée de l’importance du trafic illégal de ressources naturelles qui alimente le conflit et finance des activités qui menacent les Congolais tous les jours. Elle s’est étonnée que dans des zones du Sud-Kivu, l’on voit une connexion entre les groupes armés illégaux connectés et les organisations criminelles qui exploitent les ressources naturelles. La représentante des États-Unis a conclu sur le processus électoral, en appelant au strict respect des droits de l’homme dont la liberté d’expression afin d’assurer la crédibilité des élections prévues en 2023.
M. MIJITO VINITO (Inde) a rappelé que son pays est le second plus grand contributeur de soldats de la paix de la MONUSCO. Il a déploré la recrudescence des attaques des groupes armés, notamment le lien avéré des ADF avec des groupes terroristes sévissant en Afrique centrale. Le délégué a salué les efforts régionaux renforcés entre la RDC et l’Ouganda et entre la RDC et le Rwanda. Puis il a appelé la MONUSCO à poursuivre son soutien au Gouvernement de la RDC qui a entamé des réformes sur les plans judiciaire et sécuritaire. Le délégué a ensuite souhaité que la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) assumée par la RDC permette de renforcer ses relations avec ses voisins, le Gouvernement de la RDC ayant selon lui montré sa détermination à régler les problèmes en suspens.
M. ZHIQIANG SUN (Chine) s’est à son tour déclaré préoccupé par le fait qu’un hélicoptère de la MONUSCO ait été abattu et a demandé à ce que toute la lumière soit faite sur cet incident. Il a ensuite constaté que la situation sécuritaire continue de se détériorer en RDC, observant que les groupes armés sont de plus en plus actifs dans l’est du pays et que les mouvements de population se multiplient. Condamnant tous les actes de violence et de pillage perpétrés par ces groupes, il a appelé à une riposte rapide du Conseil de sécurité. Il a également enjoint le Gouvernement congolais à coopérer étroitement avec la MONUSCO pour assurer la sécurité des populations civiles. Pour le délégué, ces troubles prolongés ont des causes complexes qui ne pourront être résolus par la seule voie militaire. Pour y parvenir, le Gouvernement congolais doit mettre en œuvre le programme DDR et mener les réformes qui s’imposent, notamment dans le domaine de la sécurité, a-t-il argué. Il est également essentiel, selon lui, que les ressources minières du pays soient utilisées pour créer des emplois, accélérer le développement et rompre le cycle des violences.
Après avoir salué la réunion de haut niveau sur le mécanisme de surveillance régionale du cadre de paix, de sécurité et de coopération, il a salué la décision prise par le Président congolais de tenir, malgré une situation politique précaire, des élections en 2023, dans le respect des délais prévus par la Constitution. Dans cette perspective, il a appelé les acteurs politiques à dépasser leurs différends et à trouver des compromis. Il a aussi demandé à la communauté internationale de renforcer son aide à la RDC et aux autres pays africains. Enfin, le représentant a souhaité que le retrait programmé de la MONUSCO se fasse en fonction des jalons prévus.
M. JAMES PAUL ROSCOE (Royaume-Uni) a déploré la perte d’un hélicoptère de la MONUSCO abattu aujourd’hui au Nord-Kivu, avant de se dire préoccupé par la multiplication des attaques contre les civils dans l’est de la RDC. Il s’est particulièrement inquiété des attaques constantes contre les camps de déplacés, alors que les acteurs humanitaires n’ont plus accès à des pans entiers de territoires. Près d’un an après la déclaration de l’état de siège, le représentant a salué la reprise des procédures judiciaires civiles et appelé à un plan de sortie s’appuyant sur les recommandations du Conseil national de sécurité. Préoccupé par la situation dans le territoire de Beni, malgré l’action conjuguée des Forces congolaises et ougandaises, il a jugé indispensable d’empêcher les Forces démocratiques alliées (ADF) d’élargir leur action dans d’autres territoires. Enfin, il a mis l’accent sur l’importance du nouveau programme de désarmement, démobilisation et réintégration communautaire et de stabilisation (DDR-CS), compte tenu de son approche décentralisée appuyée sur les communautés.
M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a dit espérer que des actions se poursuivront afin de consolider les changements législatifs, logistiques et budgétaires nécessaires à la tenue des élections en 2023. Il a insisté sur l’importance d’une pleine participation des femmes dans la vie politique, avant de condamner les agissements des groupes armés et de saluer le fait que le Gouvernement congolais ait enquêté sur l’attaque du camp de Savo. C’est un pas dans la bonne direction, a-t-il dit, car il faut veiller à ce qu’aucune attaque ne reste impunie. Il a insisté sur le strict respect du travail humanitaire et sur les mesures visant à la sécurité des voies d’acheminement de l’aide. Par ailleurs, le représentant a salué le fait que 50 personnes aient été reconnues coupables de la mort des membres du Groupe d’experts, Zaida Catalán, Michael Shar, et des citoyens congolais qui les accompagnaient. Précisant que son pays est contre la peine de mort, il a demandé le maintien du moratoire en vigueur depuis 2003 en RDC.
Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) s’est félicitée de l’engagement du Président Tshisekedi à tenir des élections en 2023, conformément à la Constitution congolaise, et de l’adoption d’une feuille de route électorale par la Commission électorale nationale indépendante. Elle a souligné l’importance d’un processus électoral inclusif, crédible, en temps opportun, sous peine de nuire à la cohésion sociale. La déléguée a ensuite considéré qu’une stratégie globale sur la réforme du secteur de la sécurité est nécessaire. Le renforcement du système de justice, la lutte contre l’impunité et la mise en œuvre d’un processus communautaire de désarmement, démobilisation et réintégration des anciens combattants sont indispensables, a-t-elle souligné, avant de préciser que l’inclusion et la participation significative des femmes seront essentielles à cet égard.
Mme Byrne Nason s’est dite gravement préoccupée par l’insécurité persistante et la situation humanitaire et des droits humains désastreuse dans l’est de la RDC. Elle a instamment demandé au Gouvernement de veiller à ce que la mise en œuvre de l’état de siège soit limitée dans le temps et assortie d’objectifs clairement quantifiables. Les opérations militaires doivent être conformes au droit international, notamment aux droits de l’homme et au droit international humanitaire. Dans ce contexte, les efforts visant à établir une coordination tripartite efficace entre la MONUSCO, les Forces armées congolaises et celles de l’Ouganda sont indispensables pour assurer la protection des civils et la sûreté et la sécurité du personnel de l’ONU et des travailleurs humanitaires.
La déléguée a salué le Plan de transition et ses jalons, qui peuvent offrir un cadre global pour mobiliser les efforts collectifs du Gouvernement, du système des Nations Unies et de toutes les parties prenantes, y compris la société civile et la jeunesse. Le récent rapport d’avancement est un point de départ, même si nous souhaiterions, a-t-elle avoué, plus de données ventilées par région et davantage de clarté en ce qui concerne l’évaluation des progrès. Mme Byrne Nason s’est enfin félicitée du renforcement de la planification et de la coordination entre le Gouvernement et le système des Nations Unies sur le retrait durable de la MONUSCO de la province du Tanganyika. Compte tenu des problèmes sécuritaires qui persistent dans certaines zones, nous jugeons essentiel que le retrait de la Mission de la province soit effectué de manière progressive et responsable, afin de préserver les gains durement acquis « par et pour » le peuple de la RDC, a conclu la représentante.
Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a jugé important de maintenir l’élan positif des préparatifs des élections prévues en 2023, en garantissant la participation des femmes et des jeunes. Nous avons, a-t-elle dit, pris acte des atteintes à l’espace démocratique évoquées dans le rapport et nous demandons aux autorités de s’abstenir d’actes qui nuisent au climat électoral. En marge d’une situation sécuritaire de plus en plus alarmante, en particulier dans les provinces orientales du Nord-Kivu et de l’Ituri, la représentante s’est dite profondément préoccupée par les violences sexuelles liées au conflit contre les femmes et les enfants, commises par des groupes armés, mais aussi par des agents de l’État. Elle a mentionné une nouvelle tendance alarmante à l’utilisation d’engins explosifs improvisés, soulevant des questions sur les liens entre groupes armés et organisations terroristes internationales. Ce qui est le plus dévastateur, a-t-elle estimé, ce sont les attaques contre les sites de déplacés, suivies de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Elle a condamné l’attaque du mois de février contre le camp de déplacés de Savo dans la province de l’Ituri, qui a fait plus de 60 victimes? Elle a aussi appelé les autorités à une mise en œuvre solide du programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement et de stabilisation communautaires, qui doit être soutenu par toutes les parties prenantes.
Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a exprimé ses condoléances aux familles des victimes des dernières attaques en Ituri et au Nord-Kivu, lesquelles mettent en lumière les défis sécuritaires en RDC. La représentante a jugé essentiel de respecter le droit international humanitaire et de maintenir au cœur des préoccupations la protection des civils. Elle a également fait part de son inquiétude quant aux attaques contre les employés de l’ONU, avant de plaider pour que les femmes aient accès à la protection dont elles ont besoin. Il est tout aussi important d’avoir une approche régionale intégrée afin de parvenir à la stabilité en RDC et dans toute la région, a-t-elle estimé, avant de souligner qu’à peine 1% des Congolais sont vaccinés contre la COVID-19. La communauté internationale doit soutenir la RDC dans la lutte contre la pandémie, a-t-elle plaidé.
M. GEORGES NZONGOLA-NTALAJA (République démocratique du Congo) a déclaré que l’engagement du Président Tshisekedi à faire de son pays « un État véritablement démocratique » est reflété par le parachèvement de la composition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante, l’allocation progressive par le Gouvernement des ressources en faveur de cet organe, la promulgation de la feuille de route du processus électoral 2021-2027, et l’adoption par le Gouvernement de trois projets de décrets. Le premier a porté sur l’organisation de la mutualisation des activités opérationnelles dans le cadre de l’identification et de l’enrôlement des électeurs, de l’identification de la population et du recensement général. Les second et troisième ont concerné respectivement la création d’une carte d’identité nationale et d’un fichier général de la population.
Par ailleurs, pour conforter sa volonté de renforcer les relations de bon voisinage et de coopérer avec les dirigeants de la région, le Président congolais a participé à la Conférence des chefs d’États des pays de la Communauté économique de l’Afrique centrale du 19 janvier 2022 à Brazzaville, et à la dixième Réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, qui s’est tenue le 24 février 2022 à Kinshasa. Ces deux sommets ont réaffirmé la volonté commune exprimée des États membres de coopérer davantage pour la pacification de la partie est de la RDC.
Aujourd’hui, a affirmé le représentant, la situation sécuritaire demeure « globalement calme » dans l’ensemble du pays, en dehors des activités des groupes armés dans certains territoires de l’est. Les opérations conjointes des Forces armées de la RDC (FARDC) et des Forces de défense populaires de l’Ouganda (FDPO) menées dans le cadre de l’état de siège contre les terroristes ADF/MTM se poursuivent et évoluent normalement dans le Grand-Nord et dans le Sud de l’Ituri. Ces opérations ont entraîné le démantèlement et la destruction de plusieurs bastions qui ont contraint les groupes armés à changer d’approche. Ils évoluent actuellement en petits groupes mobiles écumant, violant et massacrant la population civile sur leur passage, a dénoncé M. Nzongola-Ntalaja. Ils recourent aussi aux méthodes terroristes du type kamikaze, comme à Beni les 24 et 25 décembre 2021 et à Oïcha, le 5 janvier 2022. Ces groupes font usage de bombes artisanales pour terroriser les populations, sans compter la recrudescence de l’activisme de la CODECO en Ituri.
Ce mode opératoire doit amener les FARDC et la MONUSCO à réadapter et à réajuster leurs stratégies pour neutraliser ces groupes et sécuriser les populations. Outre l’approche régionale pour la pacification de l’est, le Gouvernement congolais considère également les options pour des solutions non-militaires tant pour les groupes armés nationaux qu’étrangers. Les synergies des garants régionaux et internationaux qui œuvrent à la promotion de la coopération autour des mesures non militaires contribueront à l’éradication progressive des forces négatives dans la région, a estimé le représentant. Il a également considéré que la pacification de l’est de la RDC doit induire le renforcement de la lutte contre le trafic illégal d’armes et de munitions ainsi que la lutte contre le pillage des ressources naturelles, qui constitue une des causes principales du conflit à l’est.
Malgré ces efforts, dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, le M23 a mené des incursions et attaqué les positions des FARDC de Chanzu et Munyonyi dans le territoire de Rutshuru. Après tous ces accords signés avec le M23 et son anéantissement, a fait observer le représentant, il y a lieu de s’interroger sur la résurgence de ce mouvement. Bien plus, de nombreuses interrogations subsistent entre autres sur la source de leur approvisionnement. Qui les ravitaille en armes et en munitions? s’est interrogé le représentant. Concernant les allégations de violations commises par les éléments des forces de sécurité, les mesures prises par la justice militaire congolaise vont se poursuivre, a assuré le représentant, avant de faire valoir les efforts de son gouvernement pour l’opérationnalisation de la justice transitionnelle et la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Le représentant a ensuite imputé la situation humanitaire « alarmante » à l’activisme des groupes armés et aux conflits qui secouent aussi les pays voisins de la RDC, dont les populations se réfugient parfois sur le territoire congolais. Le Gouvernement, a-t-il affirmé, s’est investi, en partenariat avec l’ONU, dans le lancement, le 17 février 2022, d’un Plan de réponse humanitaire, qui vise plus de 8,8 millions des personnes vulnérables.
S’agissant enfin de la MONUSCO, le représentant a indiqué que la RDC demande que de plus en plus d’opérations conjointes soit menées. L’objectif est d’accentuer la pression sur les groupes armés et les amener si possible à se rendre. Le résultat de ces opérations pourrait aussi servir au bon déroulement du processus électoral dans ces territoires, en 2023. Le délégué a également plaidé pour un renforcement encore plus significatif du partenariat déjà amorcé entre la MONUSCO et les Forces de défenses et de sécurité de la RDC en termes de transfert et renforcement effectif des capacités. Enfin, il a encouragé l’utilisation du Système intégré de planification et d’évaluation de la performance et sa mise en œuvre horizontale au sein de la MONUSCO. En rapport avec le retrait programmé au mois de juin 2022 de la province de Tanganyika, une descente de terrain conjointe d’évaluation, prélude à ce retrait, serait souhaitable, a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l’enquête sur l’assassinat des deux experts des Nations Unies, le jugement a été rendu en première instance contre les 51 individus reconnus coupables, assurant les familles des victimes que « justice sera faite ».