En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-septième session,
22e séance plénière - après-midi
AG/EF/3577

La Deuxième Commission adopte 14 projets de résolution et propose de déclarer 2025, Année internationale de la préservation des glaciers

Développement durable, mondialisation et interdépendance, élimination de la pauvreté, financement du développement: telles sont quelques-unes des thématiques abordées, cet après-midi, par la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, qui a adopté 14 nouveaux projets de résolution, dont deux par vote.

Avant de procéder à l’examen des projets de résolution, les États-Unis ont condamné la guerre brutale menée par la Russie en Ukraine ainsi que ses effets sur la pauvreté et la flambée des prix des denrées alimentaires.  Cette guerre rend la vie des pays en développement beaucoup plus compliquée, elle fait reculer les objectifs de développement durable (ODD) et menace la prospérité mondiale, ont-ils appuyé.  Ils ont appelé à revenir à la voie de la raison et sur le chemin du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En réponse, la Fédération de Russie a fustigé les tentatives de réduire les événements en Ukraine comme la seule cause des difficultés rencontrées par la communauté internationale.  Le délégué russe a évoqué la pandémie, les conflits directement liés à l’Occident, la transition énergétique ainsi que les mesures coercitives unilatérales comme véritables causes des difficultés économiques et sociales rencontrées.

Plusieurs textes adoptés cet après-midi au titre du développement durable concernent également les changements climatiques.  Ainsi, l’Année internationale de la préservation des glaciers en 2025, qui a fait l’objet d’un consensus, s’accompagnerait d’une Journée mondiale des glaciers, célébrée chaque année le 21 mars, afin de faire prendre conscience de l’importance des glaciers, de la neige et de la glace dans le système climatique et le cycle hydrologique.

Selon un autre projet de résolution, le 30 mars serait proclamé Journée internationale du zéro déchet, l’objectif étant, cette fois, de s’attaquer à la mauvaise gestion des produits chimiques et des déchets et à ses impacts négatifs sur la santé humaine et l’environnement.  Les modes de consommation et de production durables n’ont pas été oubliés et ont fait l’objet d’un autre projet de résolution, qui demande aux États Membres, aux entités des Nations Unies et aux parties prenantes d’apporter leur appui à la mise en œuvre de la Stratégie mondiale pour 2023-2030 en faveur d’une consommation et d’une production durables.

La Deuxième Commission a également mis en avant le tourisme durable, y compris l’écotourisme, comme pouvant contribuer au développement durable, en particulier à la préservation et à l’exploitation durable de la biodiversité et des ressources naturelles, et améliorer la santé et les conditions de vie des peuples autochtones et des populations locales.  Le développement durable de la mer des Caraïbes a fait l’objet d’un autre projet de résolution.  À l’issue d’un vote à la demande d’Israël, il a également été envisagé de choisir le jour qui marquerait chaque année la Journée internationale de la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière afin de sensibiliser davantage l’opinion internationale à cette question.  En outre, une conférence internationale sur les tempêtes de sable et de poussière est prévue en 2023 en République islamique d’Iran.

Au chapitre de la mondialisation, un projet de résolution s’attache à l’instauration d’un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.  Il rappelle l’engagement pris d’élargir la participation des pays en développement et de leur donner davantage voix au chapitre dans la prise de décisions économiques internationales.  Ce texte a été adopté à l’issue d’un vote, enregistrant 124 voix pour, 50 contre et 2 abstentions.  La représentante de l’Union européenne a expliqué que les dissensions sur ce projet de résolution étaient trop importantes pour qu’un consensus émerge.  Selon l’UE, le texte ne reflète pas les difficultés de la planète mondialisée d’aujourd’hui et s’intéresse à des questions déjà couvertes par d’autres résolutions de l’Assemblée générale ou du Comité économique et social (ECOSOC).

Un texte sur les migrations internationales et le développement tire les leçons du premier Forum international d’examen des migrations, qui s’est tenu du 17 au 20 mai 2022, et encourage les États Membres à prendre les mesures recommandées pour accélérer la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Le projet de résolution se préoccupe également de la protection des migrants contre l’exploitation et toutes autres exactions.  Si le projet a été adopté par consensus, il a toutefois suscité de nombreux commentaires de la part des délégations, qui ont émis des réserves ou ont rappelé que leur pays avait voté contre le Pacte en 2018 et ne s’y sentait pas lié, à l’instar de la Hongrie, de la Lettonie, de la Tchéquie ou de la Pologne.  Le représentant de la Hongrie a argué que l’immigration ne saurait être une réponse aux problèmes de développement.

Revenant à la question primordiale de l’élimination de la pauvreté, qui constitue le premier des ODD, la Deuxième Commission demande encore une fois, par le biais d’un projet de résolution adopté par consensus, que la communauté internationale continue d’accorder la priorité absolue à cette question et de s’attaquer d’urgence, au moyen de stratégies intégrées, concertées et cohérentes, aux causes profondes de la pauvreté et aux problèmes liés.

Enfin, la Deuxième Commission a noté avec préoccupation la perte d’une décennie sur le plan du développement durable: les pays développés ont connu une reprise économique rapide après la pandémie, mais beaucoup de pays en développement n’ont pas regagné le terrain perdu, ce qui a entraîné un grave recul dans la réalisation des ODD.  Aussi a-t-elle adopté un projet de résolution visant à organiser, en 2025, une quatrième conférence internationale sur le financement du développement afin d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, de la Déclaration de Doha et du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Elle engage aussi la communauté internationale à envisager de faire de la vulnérabilité multidimensionnelle, qui pourrait être mesurée par un indice de vulnérabilité multidimensionnel en cours d’élaboration, un critère d’accès au financement à des conditions favorables.

La Deuxième Commission se prononcera sur d’autres projets de résolution demain, à partir de 10 heures. 

DÉCLARATIONS AU SUJET DES PROJETS DE RÉSOLUTION

Explications de position

La représentante du Guatemala s’est exprimée concernant le projet de résolution intitulé « Harmonie avec la nature », contenu dans le document L.40/Rev.1, et le projet de résolution relatif à l’application de la Convention sur la diversité biologique (L.32/Rev.1).  Le Guatemala se dissocie des références à l’Accord régional sur l’accès à l’information, la participation du public et l’accès à la justice en matière d’environnement en Amérique latine et dans les Caraïbes, connu sous le nom d’« Accord d’Escazú », a déclaré la représentante.  Elle a souhaité réaffirmer que le Guatemala n’est pas partie à cet accord et ne souscrit donc à aucun engagement ou mandat lié.

Concernant la résolution sur la conservation des glaciers, figurant dans le document L.17/Rev.1, elle a dit que le Guatemala n’acceptera pas le terme « coopération transfrontière » et se dissocie du paragraphe correspondant.  Elle a expliqué sa position en citant sa législation nationale, y compris la politique de l’État sur les cours d’eau internationaux, qui établit que l’eau est un bien de l’État, qui doit être administré et utilisé par les organes nationaux compétents au profit de sa population.  L’utilisation des cours d’eau internationaux doit faire l’objet de traités internationaux bilatéraux, dont la négociation et la conclusion relèvent de la responsabilité exclusive des États concernés, a-t-elle fait remarquer.

La représentante a aussi commenté la résolution proposée sur le sujet des femmes dans le développement, contenue dans le document L.28/Rev.1.  Elle a dit que le Guatemala, tout en soutenant le texte, réitère et maintient ses réserves en ce qui concerne les résultats du Programme d’action de Beijing et de la Conférence internationale sur la population et le développement, conformément à son ferme engagement de garantir la protection de la vie humaine dès la conception.

Le représentant des États-Unis a précisé les positions politiques de son pays, notamment sa volonté d’avoir un système onusien efficace et de préserver la stabilité financière internationale.  Les actions entreprises à l’ONU ne doivent pas contredire le travail de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il ajouté.  Il s’est dit déçu qu’il ait été fait référence, dans certains textes, à la Déclaration de Kunming et à des passages entiers de politiques nationales.  Les résolutions doivent faire l’objet d’un consensus, a-t-il insisté.  Concernant la guerre en Ukraine, il a condamné la guerre brutale menée par la Russie ainsi que ses effets sur la pauvreté et la flambée des prix des denrées alimentaires.  Cette guerre rend la vie des pays en développement beaucoup plus compliquée, elle fait reculer les objectifs de développement durable (ODD) et menace la prospérité mondiale, a-t-il appuyé.  Il a aussi appelé à revenir à la voie de la raison et au chemin vers le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le représentant de la Fédération de Russie a fustigé les tentatives de réduire les événements en Ukraine comme la seule cause des difficultés rencontrées par la communauté internationale.  Il a évoqué la pandémie, les conflits directement liés à l’Occident, la transition énergétique et les mesures coercitives unilatérales comme véritables causes des difficultés économiques et sociales rencontrées.  Il a appelé à rééquilibrer les analyses. 

Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement

Par le projet de résolution intitulé « Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement » (A/C.2/76/L.50), adopté par consensus, l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut s’efforcer d’appliquer intégralement et promptement le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, notant avec inquiétude l’absence de progrès dans la tenue des engagements pris en matière de financement du développement depuis l’adoption de ce Programme et des objectifs de développement durable (ODD).

Prenant acte du rapport établi par le Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement, l’Assemblée noterait avec préoccupation la perte d’une décennie sur le plan du développement durable: les pays développés ont connu une reprise économique rapide après la pandémie mais beaucoup de pays en développement n’ont pas regagné le terrain perdu, ce qui a entraîné un grave recul dans la réalisation des ODD.

Se félicitant de l’émission, le 23 août 2021, de droits de tirage spéciaux (DTS) d’un montant équivalent à 650 milliards de dollars, l’Assemblée demanderait à tous les pays en mesure de le faire de s’engager à verser des contributions volontaires supplémentaires pour les pays qui en ont le plus besoin en vue d’atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars visé au niveau mondial.  Elle prendrait note avec satisfaction de la mise en place du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité du Fonds monétaire international (FMI), qui aidera les pays remplissant les conditions requises à remédier aux problèmes structurels persistants présentant des risques macroéconomiques.

Notant que l’aide publique au développement (APD) a atteint un niveau record en 2021, l’Assemblée soulignerait qu’il faut que cette tendance se poursuive et exhorterait les partenaires de développement à élargir et à honorer leurs engagements en la matière, notamment celui pris par nombre de pays développés de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’APD.

Elle engagerait par ailleurs les États Membres à poursuivre le débat, en consultation avec les parties concernées, au sujet des méthodes de mesure des progrès en matière de développement durable devant compléter le produit national brut sans s’y limiter, afin de rendre la coopération internationale plus inclusive.  Elle engagerait la communauté internationale à envisager de faire de la vulnérabilité multidimensionnelle, qui pourrait être mesurée par un indice de vulnérabilité multidimensionnel, un critère d’accès au financement à des conditions favorables.

Elle déciderait d’organiser, en 2025, une quatrième conférence internationale sur le financement du développement afin d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, de la Déclaration de Doha et du Programme d’action d’Addis-Abeba.

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a dit que si son pays s’est associé au consensus, il regrette que persiste une référence, au 21e paragraphe du préambule, à ce qu’aucun pays ne soit oublié, alors que la formule consacrée est celle de ne laisser personne de côté.

Développement durable

Le projet de résolution par lequel l’Assemblée générale déciderait de déclarer « 2025, Année internationale de la préservation des glaciers » (A/C.2/77/L.17/Rev.1) et de proclamer le 21 mars de chaque année Journée mondiale des glaciers, à partir de 2025, a été adopté par consensus.  Ce texte, qui a été présenté par le représentant du Tadjikistan, prévoit en outre une conférence internationale consacrée à la préservation des glaciers qui se tiendrait au Tadjikistan en 2025, le Gouvernement tadjik ayant proposé de l’organiser et d’en assumer les frais.

Ce projet de résolution vise à faire prendre conscience de l’importance des glaciers, de la neige et de la glace dans le système climatique et le cycle hydrologique, et des incidences économiques, sociales et environnementales des changements qui sont sur le point de se produire dans la cryosphère, et à partager les meilleures pratiques et les connaissances à cet égard.  Les gouvernements, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, les grands groupes, les autres parties prenantes intéressées et les donateurs y sont invités à contribuer volontairement au fonds d’affectation spéciale visant à soutenir les activités entreprises aux fins de la préservation des glaciers, qui sera coordonné par le Secrétaire général, en partenariat avec les organismes des Nations Unies concernés, notamment l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), afin d’aider les pays à faire face aux problèmes liés à la fonte accélérée des glaciers et à ses conséquences.

Le projet de résolution intitulé « Renforcer le rôle des parlements dans l’accélération de la réalisation des objectifs de développement durable » (A/C.2/77/L.18/Rev.1) a été adopté sans vote, après sa présentation par le représentant de l’Ouzbékistan.  Ce texte mise sur les parlements pour évaluer la contribution des cadres juridiques de leurs pays à la réalisation des objectifs de développement durable et des cibles qui y sont associées.  Il invite à sensibiliser le public aux processus parlementaires et à lui donner la possibilité de participer au suivi de la mise en œuvre du Programme 2030.

Les parlements sont en outre encouragés à communiquer entre eux, y compris au sein de l’Union interparlementaire, et à collaborer étroitement pour appuyer les mesures nationales, régionales et internationales visant à réaliser le développement durable.  En adoptant ce texte, l’Assemblée recommanderait donc d’instaurer une coopération interparlementaire, notamment par l’intermédiaire de l’Union interparlementaire, afin de favoriser l’établissement de plans collectifs ambitieux, l’apprentissage mutuel et l’échange de bonnes pratiques.

Déclarations après adoption

La représentante d’El Salvador a rappelé le rôle crucial des parlements durant la crise de la COVID-19.  Sept ans après l’adoption du premier texte sur ce sujet et avec l’apparition de nouveaux défis et de retards accumulés, elle a appelé à redoubler d’efforts pour respecter la feuille de route du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en l’officialisant grâce à des lois nationales qui le transposent en droit interne.  Les parlements jouent aussi un grand rôle pour adopter des textes destinés à faire face aux changements climatiques, a ajouté la représentante.  Elle a enfin insisté sur la nécessité de promouvoir la participation des femmes et des filles, souhaitant que la parité devienne une réalité et que les violences contre elles cessent.  Elle a déploré que la mixité dans les chambres basses prenne trop de temps à s’établir.

La représentante du Bélarus a appelé à renforcer les partenariats entre l’ONU et les parlements nationaux, sans politiser le dialogue.  Elle a aussi considéré inacceptable toute sanction retenue contre des représentants de parlements nationaux, notamment lorsque sont organisées des réunions internationales de parlementaires, arguant qu’il faut garantir un multilatéralisme sans entrave.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Promouvoir l’adoption d’initiatives zéro déchet pour appliquer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C.2/77/L.19/Rev.1), présenté par le représentant de la Türkiye, a été adopté par consensus.  Le texte s’adresse d’abord au Secrétaire général pour qu’il mette sur pied pour une période de trois ans, en consultation avec les États Membres, un conseil consultatif composé de personnalités éminentes afin de promouvoir des initiatives zéro déchet au niveau local et national, notamment grâce à la diffusion des meilleures pratiques et aux exemples de réussite, en faisant fond sur les travaux des plateformes régionales et mondiales existantes, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).

Le texte s’adresse également aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, qui sont encouragés à mettre en œuvre des initiatives zéro déchet à tous les niveaux, afin de promouvoir une gestion écologiquement rationnelle des déchets et le développement durable.

Enfin, au Président de l’Assemblée générale, il est demandé de convoquer une réunion de haut niveau d’une journée, en collaboration avec le PNUE et ONU-Habitat, à New York, en 2023, pendant sa soixante-dix-septième session, afin de promouvoir les modes de consommation et de production durables, y compris les projets et programmes innovants tels que les initiatives zéro déchet.  Aux termes de ce texte, une Journée internationale du zéro déchet serait proclamée le 30 mars.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis a indiqué s’associer au consensus et soutenir les efforts déployés à tous les niveaux pour promouvoir une gestion saine des déchets.

Le représentant de l’Union européenne (UE) a indiqué s’être rallié au consensus et a demandé la mise en œuvre de cette résolution selon les termes convenus.  Il a fait valoir que les initiatives ainsi promues peuvent contribuer à l’économie circulaire et à la réduction des émissions de dioxyde de carbone.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Promouvoir des modes de consommation et de production durables pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en faisant fond sur Action 21 » (A/C.2/77/L.44), présenté par le représentant du Pakistan au nom du Groupe des 77 et la Chine, a été adopté par consensus.  En l’adoptant, l’Assemblée réaffirmerait qu’il faut poursuivre des initiatives telles que le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables et la stratégie « One Plan for One Planet » (2018-2022), afin de favoriser la mise en commun des bonnes pratiques et la fourniture d’autres formes d’assistance technique.  Elle demanderait aux États Membres, aux entités des Nations Unies et aux partie prenantes d’apporter leur appui à la mise en œuvre de la Stratégie mondiale pour 2023-2030 en faveur d’une consommation et d’une production durables.

Consciente du fait que les modes de consommation et de production non durables comptent parmi les principaux facteurs à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles, des changements climatiques, de la perte de biodiversité, de la pollution, de la malnutrition et de la dégradation des terres, l’Assemblée s’engagerait de nouveau à œuvrer à ce que des changements radicaux soient apportés à la manière dont les sociétés produisent et consomment biens et services par l’adoption de modèles économiques durables.

Après la décision de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du 2 mars 2022 de convoquer un comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin, l’Assemblée noterait que des mesures de renforcement des capacités et d’assistance technique seront nécessaires pour que certaines des obligations découlant d’un nouvel instrument puissent effectivement être exécutées par les pays en développement et les pays en transition.  Le texte s’adresse aussi à la communauté internationale, pour qu’elle continue d’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités scientifiques et techniques pour qu’ils puissent passer à des modes de consommation et de production durables, et aux partenaires, pour que des partenariats multipartites soient mis en place dans l’optique d’exploiter les moyens novateurs de parvenir à une consommation et à une production durables.

Déclaration après l’adoption

Au nom de l’Union européenne et d’autres pays, le représentant de l’Union européenne a regretté que le projet ne reflète pas pleinement l’ODD 12, qui vise des modes de consommation et de production durables.  Il a appelé à rationnaliser davantage le texte sur ce sujet à l’avenir.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/77/L.43), adopté par consensus, fait état des efforts que les États des Caraïbes déploient pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies de conservation et d’exploitation durable de l’océan et de ses ressources.  Le texte relève que la mer des Caraïbes est un atout essentiel qui procure toute une série de services écosystémiques et d’avantages socioéconomiques, mais que la pandémie de COVID-19 et les graves perturbations économiques qu’elle provoque ont une incidence dévastatrice sur le développement durable et les besoins humanitaires des pays des Caraïbes dont l’économie est tributaire du tourisme, des exportations de matières premières, de la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et des envois de fonds.

Soulignant que les pays des Caraïbes sont très vulnérables du fait des changements climatiques et de la variabilité du climat et des phénomènes qui y sont associés, le texte juge nécessaire de remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques.  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait son appui au plan d’action de la Commission de la mer des Caraïbes, se féliciterait des ressources fournies par certains donateurs pour appuyer ses travaux, et inviterait la communauté internationale à maintenir et à intensifier son soutien à la Commission.  En outre, l’Assemblée estimerait qu’il est nécessaire de renforcer l’action menée par la Commission pour exécuter son programme, en particulier pour promouvoir la désignation de la mer des Caraïbes comme zone spéciale dans le contexte du développement durable.  Elle attendrait avec intérêt la tenue du neuvième Sommet de l’Association des États de la Caraïbe à Antigua Guatemala, en mai 2023 et l’adoption du plan d’action de l’Association pour la période 2022-2028.

L’Assemblée saluerait les efforts que déploient les pays des Caraïbes pour créer des conditions propices au développement durable afin de lutter contre la pauvreté et les inégalités.  Elle inviterait tous les États à devenir parties aux accords internationaux pertinents en vue de renforcer la sécurité maritime et de mieux protéger le milieu marin de la mer des Caraïbes contre la pollution, les dégâts et la dégradation que causent les navires et les déchets qu’ils déversent.  Elle appellerait les Nations Unies et la communauté internationale à continuer de prêter concours et assistance aux pays de la région des Caraïbes.

Déclarations après l’adoption

Le représentant du Royaume-Uni a dit avoir rejoint le consensus mais a voulu réitérer sa position sur le paragraphe 9 du préambule relatif à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, à savoir que cette Convention établit le cadre général et juridiquement contraignant dans lequel s’inscrit toute activité dans les océans et les mers et que, à ce titre, toutes les références à la législation et aux politiques internationales, régionales et nationales dans les résolutions et les accords des Nations Unies devraient s’aligner sur elle.

La représentante des États-Unis a rappelé que son pays, un partenaire des pays des Caraïbes, s’est rallié au consensus.  Elle a espéré que ce projet de résolution aidera les pays de la région à renforcer leur résilience.  La représentante s’est cependant dissociée des dispositions sur les échanges de dette, arguant que ces échanges peuvent présenter certaines faiblesses et ne peuvent pas renforcer des programmes soutenus par le FMI pour la viabilité de la dette.

Le représentant de la Türkiye a dit avoir rejoint le consensus, estimant que cette résolution traite de questions importantes au sujet de la conservation et de l’utilisation durable des ressources marines.  Il a dit soutenir complètement les efforts permanents de l’Association des États de la Caraïbe.  En revanche, il s’est dissocié des références à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Le représentant de l’Union européenne a salué l’adoption de ce projet de résolution et la référence faite à la Conférence des Nations Unies sur les océans.  Mais il a rappelé que la référence à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, au neuvième paragraphe du texte, ne correspond pas au libellé des résolutions omnibus.

La représentante du Venezuela a rappelé que son pays n’est pas partie à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et a émis des réserves à propos des références à cette Convention figurant dans le préambule.

Le représentant de la République islamique d’Iran a émis des réserves au sujet des références à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Par le projet de résolution intitulé « Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière » (A/C.2/77/L.42/rev.1), adopté par 174 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 2 abstentions (Australie et Papouasie-Nouvelle-Guinée), qui avait été présenté par le Pakistan au nom du Groupe des 77 et la Chine, l’Assemblée commencerait par se féliciter que le Gouvernement saoudien et le Gouvernement mongol aient offert d’accueillir les seizième et dix-septième sessions de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en 2024 et 2026, respectivement, attendant aussi avec intérêt la tenue de la deuxième partie de la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique et des réunions de la Conférence des Parties tenant lieu de réunions des Parties aux Protocoles relatifs à la Convention, qui auront lieu à Montréal du 7 au 19 décembre 2022.  Elle considèrerait que les tempêtes de sable et de poussière et les pratiques non durables concernant la gestion des terres, les sols, l’agriculture et l’élevage entre autres facteurs pouvant causer ou aggraver ces phénomènes, dont les changements climatiques, constituent une grave menace pour le développement durable des pays et des régions touchés et que, ces dernières années, les tempêtes de sable et de poussière ont causé des dommages socioéconomiques et environnementaux considérables aux habitants des zones arides, semi-arides et subhumides sèches du monde, notamment en Afrique et en Asie.  Elle soulignerait qu’il faut prendre sans tarder des mesures pour y faire face.

Elle inviterait le Secrétaire général à envisager de désigner un organisme ou une entité compétente dotée de moyens suffisants qui serait responsable de la coordination dans le système des Nations Unies en ce qui concerne la question des tempêtes de sable et de poussière et assurerait le suivi de la suite donnée aux décisions prises au titre des résolutions pertinentes et par la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière.  Elle prendrait note de l’offre généreuse faite par la République islamique d’Iran d’accueillir en 2023 une conférence internationale sur la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière.

Elle déciderait aussi d’examiner à sa soixante-dix-septième session les mesures requises pour choisir une journée qui marquerait chaque année la Journée internationale de la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière afin de sensibiliser davantage l’opinion internationale à cette question.

L’Assemblée prierait le Secrétaire général d’engager davantage la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière à mener les activités que ses cinq groupes de travail ont désignées comme étant prioritaires, à savoir l’échange de connaissances, le renforcement des capacités, la formation, la sensibilisation et l’appui à l’élaboration de plans nationaux, régionaux et interrégionaux, dans le but d’atténuer et de prévenir les risques liés aux tempêtes de sable et de poussière, et d’engager la Coalition à améliorer ses activités de mobilisation des ressources, de sorte qu’elle-même et les entités qui la composent reçoivent davantage de contributions volontaires.

Déclarations avant le vote

Le représentant des États-Unis a estimé que, dans sa version finale, le texte met trop en avant un membre de l’ONU en particulier.

Le représentant d’Israël, pays sujet aux tempêtes, a appelé à un vote au motif que le texte contient des références historiques incorrectes, aux conséquences potentiellement graves.

Le projet de résolution intitulé « Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains et la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) » (A/C.2/77/L.49), adopté par consensus, fait le point sur la Gouvernance d’ONU-Habitat.  Celui-ci est encouragé à continuer d’aider les pays à mettre en œuvre le Nouveau Programme pour les villes en mettant l’accent sur les pratiques d’aménagement urbain reposant sur des données factuelles qui favorisent l’accès de tous à un logement adéquat et sûr, à un coût abordable, la prospérité et le financement urbains inclusifs, l’efficacité de l’action climatique et la durabilité environnementale, la gouvernance à plusieurs niveaux et l’adaptation à l’échelle locale des objectifs de développement durable, ainsi que l’efficacité des interventions en cas de crises urbaines et du relèvement après celles-ci.

Ce texte préconise notamment que les jeunes soient véritablement associés à l’élaboration des politiques d’urbanisme et à la prise de décisions en la matière.  Pour pouvoir améliorer la résilience urbaine, le texte réaffirme que les villes doivent être mieux à même d’intégrer la gestion des risques dans leurs politiques de prévention en matière d’urbanisation.

En adoptant ce projet de résolution, l’Assemblée encouragerait ONU-Habitat à continuer d’aider les pays à suivre la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes et à en rendre compte, dans la lignée de la méthode suivie par la Commission de statistique pour la délimitation des villes et des zones urbaines et rurales à des fins de comparaison des statistiques internationales et régionales, et de mettre au point une méthodologie commune pour l’agrégation de données statistiques urbaines infranationales.  Elle encouragerait ONU-Habitat à continuer de promouvoir et de mettre en œuvre le programme phare intitulé « Des villes intelligentes centrées sur les personnes » afin de veiller à ce que les bénéfices de la transformation numérique soient largement partagés par tous les citadins, en particulier ceux en situation de vulnérabilité, vivant dans des taudis et des établissements informels.

La Présidente de la Deuxième Commission a précisé que ce projet a été présenté par M. Abdulrahman Abdulaziz Al-thani (Qatar), Vice-Président de la Commission, suite à des consultations sur le projet de texte présenté par le Pakistan au nom du G77 et la Chine.

Déclarations générales et explications de vote après le vote

Précisant sa position, la représentante des États-Unis a estimé que permettre aux établissements humains de récupérer après des conflits et des catastrophes fait partie du mandat d’ONU-Habitat.  C’est pourquoi elle a fait part de sa déception que cette résolution ne reconnaisse pas l’impact de la guerre russe en Ukraine, en particulier sur l’environnement et les infrastructures.  S’agissant des références au Programme de développement durable à l’horizon 2030, au Programme d’action d’Addis-Abeba et au Cadre de Sendai, la déléguée a renvoyé à la déclaration générale de sa délégation faite en début de séance.

Mondialisation et interdépendance

Le projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/C.2/77/L.46), adopté par 124 voix pour, 50 voix contre et 2 abstentions (Arménie et Türkiye), réaffirme qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale rappellerait qu’il est demandé instamment aux États de s’abstenir d’adopter et d’appliquer des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales dérogeant au droit international ou à la Charte des Nations Unies, qui font obstacle à la pleine réalisation du développement économique et social, en particulier dans les pays en développement.

En adoptant ce texte, l’Assemblée réaffirmerait l’engagement pris d’élargir la participation des pays en développement et de leur donner davantage voix au chapitre dans la prise de décisions économiques internationales et la définition des normes en la matière et dans la gouvernance économique mondiale, et la nécessité de rendre le système financier international et les institutions compétentes plus sensibles aux besoins et aux préoccupations de ces pays.

Elle demanderait aussi aux États de coopérer plus étroitement pour lutter contre les flux financiers illicites sous toutes leurs formes.  Préoccupée par la vulnérabilité de la dette croissante des pays en développement, par les sorties de capitaux de certains d’entre eux, par la fluctuation des taux de change et par le durcissement des conditions financières mondiales, elle soulignerait qu’il convient de rechercher les moyens et instruments permettant de rendre la dette viable et de prendre les mesures nécessaires pour limiter l’endettement des pays en développement.  Elle demanderait en outre aux États Membres et aux institutions financières internationales de fournir davantage de liquidités au système financier et de s’attaquer aux contraintes entravant le transfert de technologies vers les pays en développement.

La Présidente de la Deuxième Commission a précisé que ce projet a été présenté par M. Abdulrahman Abdulaziz Al-thani (Qatar), Vice-Président de la Commission, suite à des consultations sur le projet de texte présenté par le Pakistan au nom du G77 et la Chine.

Déclaration avant le vote

Le représentant des États-Unis a indiqué s’opposer à cette résolution au motif que certaines formulations du projet de résolution posent problème, comme celle relative à l’occupation étrangère.

Déclaration après le vote

La représentante de la République tchèque, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a relevé que les dissensions sur ce projet de résolution étaient trop importantes pour qu’un consensus émerge, raison pour laquelle l’UE s’est prononcée contre.  Elle a estimé que cette résolution ne reflète pas les difficultés de la planète mondialisée d’aujourd’hui et qu’elle s’intéresse à des questions déjà couvertes par d’autres résolutions de l’Assemblée générale ou de l’ECOSOC.  L’UE est prête à participer à des discussions dans l’objectif de parvenir à une architecture internationale représentative pour un vrai développement durable, équitable et respectueux de l’environnement, a-t-elle annoncé.

Mondialisation et interdépendance 

Le projet de résolution intitulé « Migrations internationales et développement » (A/C.2/77/L.48), adopté par consensus, rappelle le rôle positif des migrants et des contributions qu’ils apportent à une croissance inclusive et au développement durable dans les pays d’origine, de transit et de destination.  L’Assemblée générale réaffirmerait, en adoptant ce texte, qu’il importe de faciliter les migrations et la mobilité des personnes pour qu’elles puissent avoir lieu de manière ordonnée, sûre, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques migratoires planifiées et bien gérées.  Elle s’engagerait de nouveau à coopérer au niveau international pour assurer des migrations sûres, ordonnées et régulières impliquant le plein respect des droits humains et le traitement humain des migrants, quel que soit leur statut migratoire, et à soutenir les pays d’origine, de transit et de destination.

Prenant note avec satisfaction de la tenue du premier Forum international d’examen des migrations du 17 au 20 mai 2022, et de sa Déclaration sur les progrès réalisés, qu’elle a approuvée dans sa résolution 77/266 du 7 juin 2022, elle encouragerait les États Membres à prendre les mesures recommandées pour accélérer la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  L’Assemblée encouragerait également les États Membres à intégrer les migrations en tant que question transversale dans les plans de développement nationaux, la coopération pour le développement et d’autres cadres pertinents ainsi que par l’élaboration volontaire de plans de mise en œuvre nationaux ambitieux et inclusifs.  Elle les encouragerait à élargir la coopération et les partenariats internationaux pour mettre en œuvre la vision exposée dans le Pacte mondial, notamment par une assistance financière et technique aux pays en développement.

Réaffirmant sa ferme volonté de prévenir et de combattre la traite des personnes, d’en identifier et protéger les victimes, de prévenir et de combattre l’introduction clandestine de migrants ainsi que les activités des organisations criminelles, et de protéger les migrants contre l’exploitation et toutes autres exactions, l’Assemblée soulignerait la nécessité d’adopter des politiques nationales et régionales de lutte contre la traite des personnes ou de renforcer celles qui existent déjà et de coopérer plus étroitement pour prévenir ce fléau, en traduire les responsables en justice et en protéger les victimes.

La Présidente de la Deuxième Commission a précisé que ce projet a été présenté par M. Abdulrahman Abdulaziz Al-thani (Qatar), Vice-Président de la Commission, suite à des consultations sur le projet de texte présenté par le Pakistan au nom du G77 et de la Chine.

Déclarations après l’adoption

Le représentant de l’Italie a précisé que migrations et développement sont liés et que ce lien est de plus en plus complexe.  Même si le texte adopté contient des références au Pacte mondial, son adoption par l’Italie ne modifie en rien sa position défavorable concernant le Pacte, a-t-il déclaré.

Le représentant des États-Unis a rappelé qu’en décembre 2021, son pays avait présenté une version revue du Pacte qui demeure sa référence.  Il a dit que son pays est prêt à coopérer avec les partenaires pour que le Pacte ne modifie pas les obligations existantes.  Les États-Unis s’engagent à lutter contre toute forme de discrimination envers les migrants, et ce, dans le cadre de la Constitution américaine, a assuré le représentant.  Le cas des droits de la défense des migrants actuellement installés dans des camps américains doit être interprété par le prisme du droit américain, a-t-il insisté.

Le représentant de la Fédération de Russie a apprécié la référence au concept de fuite des cerveaux dans le texte.  Il a toutefois regretté que les migrants issus de certaines régions ou de certaines religions subissent des discriminations spécifiques.

Le délégué de l’Autriche a jugé que certains paragraphes du texte contreviennent à la politique nationale autrichienne.  Il a rappelé que son pays s’est abstenu en 2018 lors du vote du Pacte, mais a expliqué s’être tout de même rallié au consensus, sans pour autant qu’il se sente lié au Pacte.

Le représentant de la Hongrie a rappelé avoir voté contre le Pacte en 2018 et a expliqué que, pour son pays, l’immigration ne saurait être une réponse aux problèmes de développement.  Il a appelé à se focaliser sur le développement dans les pays d’origine.

La représentante des Pays-Bas a remercié le Groupe des 77 et la Chine pour ses efforts et a annoncé qu’il soutient le Pacte et souscrit à sa mise en œuvre.

La déléguée de la Lettonie a dit que son pays s’est rallié au consensus mais a rappelé que son pays ne s’étant pas rallié au Pacte, il n’applique donc pas ses dispositions.

La représentante de la République tchèque a rappelé que son pays avait voté contre le Pacte en 2018 et que, par conséquent, elle ne s’y sent pas lié.

Le représentant de la Lituanie a dit qu’il aurait préféré que la distinction entre immigration régulière et immigration irrégulière soit faite de façon plus claire dans le texte.

Le représentant du Portugal, pays qui soutient le Pacte, a souligné la contribution des migrants, à la fois aux pays de destination de par leur travail, comme vu lors de la pandémie, et aux pays d’origine, via leurs envois de fonds.  L’adoption du texte par consensus est selon lui un signal politique fort.

La représentante de la Pologne a rappelé que son pays avait voté contre le Pacte en 2018 et qu’il n’était pas lié par ce document.

Le représentant de la Bulgarie a indiqué que son pays s’était abstenu lors du vote sur le Pacte en 2018.  La Bulgarie n’est donc pas liée par le Pacte, a dit le représentant.

L’observateur du Saint-Siège a jugé regrettable que la recommandation omise dans le texte soit celle ayant trait au sauvetage des migrants et à la protection de leur droit à la vie.  Il a par ailleurs émis des réserves s’agissant du concept de genre et de ses dérivés dont il est fait mention dans le texte.

Élimination de la pauvreté et autres questions de développement 

Le projet de résolution intitulé « Promotion du tourisme durable et résilient, y compris l’écotourisme, aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement » (A/C.2/77/L.15/Rev.1 présenté par la représentante du Maroc, a été adopté par consensus.  Ce texte met en avant le tourisme durable, y compris l’écotourisme, comme pouvant contribuer au développement durable, en particulier à la préservation et à l’exploitation durable de la biodiversité et des ressources naturelles, et améliorer la santé et les conditions de vie des peuples autochtones et des populations locales.  Il mise sur les avantages économiques, sociaux, culturels et environnementaux découlant des activités liées au tourisme durable, y compris l’écotourisme, dans tous les pays.

Ce projet de résolution engage les États Membres à faire du tourisme durable, y compris l’écotourisme et le tourisme culturel et rural, un instrument qui favorise la croissance économique durable et partagée, le développement social et l’inclusion financière et qui permette de transformer le secteur informel en secteur formel et de stimuler la mobilisation des ressources nationales, la protection de l’environnement et l’élimination de la pauvreté et de la faim.  Le texte insiste sur le fait qu’il faut intégrer des modes de consommation et de production durables dans le secteur du tourisme, notamment en définissant et en adoptant des méthodes de planification du tourisme qui permettent une utilisation plus efficace des ressources.

Déclarations après l’adoption

La représentante de l’Indonésie, coauteur de la résolution, a rappelé l’impact de la pandémie qui a durement frappé le secteur du tourisme à travers le monde.  C’est pourquoi, la déléguée s’est félicitée de la mention dans le texte du rapport sur la Journée mondiale du tourisme 2022.  Cela « nous permet de nous unir » face à la crise pour un avenir plus inclusif et résilient qui implique d’œuvrer dans le domaine de l’action climatique et de l’innovation, a-t-elle ajouté.

Reprenant la parole, la Présidente de la Deuxième Commission a présenté ses condoléances à la délégation indonésienne à la suite du tremblement de terre qui a frappé aujourd’hui l’île de Java.

La Commission a ensuite adopté par consensus le projet de résolution intitulé « Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) » (A/C.2/77/L.54) par lequel l’Assemblée demanderait à la communauté internationale de continuer à accorder la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté, dans le cadre du programme de développement des Nations Unies, et de s’attaquer d’urgence, au moyen de stratégies intégrées, concertées et cohérentes, aux causes profondes de la pauvreté et aux problèmes liés, notamment l’extrême pauvreté, la faim et toutes les formes de malnutrition.

Elle inviterait les pays donateurs, les organisations multilatérales et les autres partenaires de développement en mesure de le faire à appuyer les efforts réels que font les pays en développement dans ce domaine en mettant à leur disposition des moyens financiers prévisibles et une assistance technique par des voies bilatérales et multilatérales.

Elle noterait aussi avec préoccupation que, depuis le début de la pandémie, plus de 1,5 milliard d’élèves et d’étudiants ont été touchés par la fermeture d’établissements d’enseignement, dont plus de 500 millions d’enfants et de jeunes qui, selon les estimations, n’ont pas eu accès à des possibilités d’apprentissage à distance.  En matière de sécurité alimentaire et énergétique, l’Assemblée engagerait la communauté internationale à renforcer la coopération, noterait qu’il pourrait s’avérer nécessaire d’accroître l’aide et la coopération internationales pour distribuer de la nourriture aux pays dans le besoin afin d’éviter de reproduire les erreurs commises dans la distribution des vaccins contre la COVID-19 et soulignerait qu’il faut d’urgence corriger toutes les mesures contraires aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui faussent les échanges sur les marchés agricoles mondiaux, faciliter l’accès au marché pour les produits provenant de pays en développement et promouvoir ainsi un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable, au cœur duquel se trouverait l’OMC, afin de contribuer aux efforts visant à éviter une crise alimentaire.

Le texte demanderait enfin à la communauté internationale de veiller à ce que l’aide publique au développement et l’appui à la capacité budgétaire des pays en développement soient ciblés et intensifiés, et d’investir davantage dans le numérique, les soins, les emplois décents et les infrastructures durables, notamment dans la transition numérique, la collecte de données et les itinéraires commerciaux, afin d’éliminer l’extrême pauvreté et de progresser durablement vers la réalisation des objectifs de développement durable.

Déclarations après l’adoption

Le représentant de l’Union européenne s’est rallié au consensus, soulignant que les crises multiples présentent des risques pour l’avenir et pour la réalisation de l’objectif de développement durable 1 (éliminer la pauvreté), voire pour l’ensemble du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a noté que le texte reconnaît l’importance des services de santé, d’emplois décents et de lutte contre la pauvreté, tout en soulignant l’importance de la résilience contre les chocs et la nécessité de reconstruire en mieux.

La déléguée des États-Unis a précisé sa position concernant le paragraphe 19 du dispositif dont la formulation n’est pas pertinente, à son avis, au regard des obligations en termes de politiques commerciales.  En outre, l’ONU et l’OMC ont des rôles différents, a-t-elle fait valoir.  Concernant le paragraphe 36, elle a dit comprendre les formulations sur les engagements et les le cibles en vue du renforcement de l’APD, mais n’en a pas moins renvoyé à la déclaration générale faite plus tôt aujourd’hui par sa délégation.

Le représentant de la Hongrie a indiqué que l’élimination de la pauvreté est un élément clef des efforts tendant à une réalisation des ODD.  Il a dit accorder la priorité à des projets relatifs à la gestion de l’eau, de l’environnement, des technologies de l’information et des communications et d’autres domaines.  Le délégué a critiqué l’énumération des groupes vulnérables figurant dans certains paragraphes, qui ne sont pas pertinents, selon lui, au motif que certains groupes appartenant à cette catégorie de personnes n’y figurent pas.

Avec le projet de résolution intitulé « Mise en valeur des ressources humaines » (A/C.2/77/L.47), adopté par consensus, l’Assemblée générale engagerait la communauté internationale à placer la mise en valeur des ressources humaines au cœur du développement économique et social et à élaborer des stratégies à court, à moyen et à long terme pour améliorer réellement les capacités dans ce domaine, étant donné qu’une croissance économique et un développement soutenus, inclusifs et équitables ne sont pas envisageables sans une main-d’œuvre instruite, qualifiée, en bonne santé, compétente, productive et adaptable.

Elle soulignerait que la pandémie a confronté les systèmes de santé du monde entier à de nouveaux problèmes, et qu’elle a fait ressortir des disparités profondes et persistantes, comme en témoignent en particulier les obstacles rencontrés par les personnes en situation de vulnérabilité lorsqu’elles tentent d’accéder aux services de santé.  Elle demanderait que tout soit fait pour saisir les possibilités offertes par l’évolution des technologies et pour remédier aux effets pervers de cette évolution sur le marché du travail, selon les besoins et en fonction de la situation de chaque pays, par la mise en place de systèmes de protection sociale efficaces, la reconnaissance et l’accréditation de l’apprentissage non formel et informel, l’apport d’un appui ciblé aux groupes défavorisés et l’offre d’une aide pour faciliter l’adaptation pendant les périodes de transition.

Elle considérerait que le vieillissement de la population active peut avoir des conséquences tant positives que négatives pour le marché du travail et soulignerait l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie pour qu’une place soit faite aux travailleurs âgés dans l’avenir du travail.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis s’est associé au consensus sur la mise en valeur des ressources humaines, mais a émis des réserves sur l’importance d’adopter des mesures liées à l’éducation.

Le représentant de l’Union européenne s’est joint au consensus et a remercié le G77 et la Chine d’avoir présenté le projet de résolution.  Il a dit que des défis considérables ont rendu l’importance de cette résolution plus évidente que jamais, jugeant les ressources humaines comme une priorité.

Le représentant de la Hongrie s’est dissocié des paragraphes relatifs aux migrants.

Avec le projet de résolution intitulé « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/77/L.45), présenté au nom du Groupe des 77 et la Chine par le Pakistan, et adopté par consensus, l’Assemblée prendrait note des rapports du Secrétaire général sur l’application de sa résolution 75/233 sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies en 2022.  Elle se féliciterait des efforts constants que fait le Secrétaire général pour repositionner le système des Nations Unies pour le développement et redynamiser le système des coordonnateurs résidents.  Elle soulignerait de nouveau que le système des coordonnateurs résidents doit disposer d’un financement suffisant, prévisible et pérenne.  Elle s’engagerait de nouveau à dégager les fonds nécessaires au financement du système, conformément aux dispositions de sa résolution 76/4.

Elle se féliciterait des progrès accomplis dans l’établissement des plans-cadres de coopération des Nations Unies pour le développement durable, réaffirmerait que le plan-cadre est le principal instrument permettant au système des Nations Unies de planifier et de mener dans chaque pays des activités de développement à l’appui de la mise en œuvre du Programme 2030, et demanderait à cet égard à toutes les entités du système des Nations Unies pour le développement de coopérer et de collaborer avec les coordonnateurs résidents, et de travailler sous leur direction.

L’Assemblée prendrait note des progrès accomplis jusqu’à présent par toutes les parties dans la réalisation des engagements pris au titre du pacte de financement, dont elle relèverait le caractère volontaire.  Elle accueillerait avec satisfaction les informations actualisées sur le pacte de financement et ses indicateurs et noterait que les cibles restantes doivent être atteintes en 2023.

Avec ce texte, l’Assemblée accueillerait avec satisfaction la consultation lancée par la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le cadre de résultats du système des coordonnateurs résidents.  Elle prendrait note du projet de cadre de résultats et compterait que de nouvelles consultations seront organisées dès décembre 2022 et au plus tard au premier trimestre de 2023 afin d’en arrêter la version définitive avant le débat consacré aux activités opérationnelles de développement de la session de 2023 du Conseil économique et social.

La Présidente de la Deuxième Commission a précisé que ce projet a été présenté par Mme Francesca Cassar (Malta), Vice-Présidente de la Commission.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis s’est dit heureux du consensus autour du projet.  Concernant la position de son pays sur la Programme d’action d'Addis-Abeba, il a renvoyé à sa déclaration générale.

Le délégué de l’Union européenne, au nom de l’Union européenne et d’autres pays, s’est aligné sur le projet.  La réforme du système des Nations Unies pour le développement arrive à une étape cruciale et il est fondamental que tous soutiennent la réforme, qui aura des conséquences à New York et dans tous les pays, a-t-il estimé.  Le délégué s’est dit cependant déçu que le financement du système ne soit pas renforcé, en réaffirmant la nécessité d’un financement prévisible appuyant le système des coordonnateurs résidents.  En outre, les discussions au sujet du libellé autour du Pacte de financement sont confuses, a-t-il déploré.

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