Soixante-dix-septième session,
10e & 11e séances plénières, Matin & après-midi
AG/EF/3569

La Deuxième Commission: les délégations menacées par le chaos climatique ne demandent pas l’aumône mais la « justice »

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) s’est attaquée, ce lundi, aux questions de développement durable, en particulier les mesures à prendre pour atténuer et s’adapter aux effets catastrophiques des changements climatiques.  Constat partagé de façon quasi unanime, les pays les plus en détresse sont aussi ceux ayant le moins contribué à ses causes, et le Président de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale, Csaba Kőrösi, a donné le ton, ce lundi, en appelant à inverser la tendance d’accroissement des inégalités ainsi qu’à stopper les « bulles de dettes » environnementales, sociales et financières: « ces dettes ne disparaîtront pas, quelqu’un devra régler l’addition », a prévenu le Président.

Les pays de l’AOSIS (Alliance des petits États insulaires) ont été les plus incisifs pour dénoncer l’inertie de la communauté internationale face à l’eau qui s’élève et menace de les engloutir, mus par le sentiment que leurs préoccupations ne sont pas prioritaires.  Or, il n’est plus acceptable, selon eux, que la communauté internationale et les pays « détruisant la planète » demeurent figés dans la contemplation pendant qu’eux font face à des destructions indescriptibles, un fardeau de la dette croissant et insoutenable et des retombées sociales.  « Nous ne demandons pas la charité mais la justice et l’équité comme position de principe.  La réduction des risques de catastrophe n’est pas une option, mais une obligation », a lancé le Groupe.  Les pays les moins avancés (PMA) ont été parmi ceux qui souhaitent que la prochaine COP27 de Charm-el Cheikh, en Égypte, aboutisse à des solutions tangibles « sur le front de la finance climatique, de l’adaptation, de l’atténuation, de la résilience ainsi que sur la question urgente des pertes et dommages ».  Les plans concernant ces « pertes et dommages » et ainsi que l’« adaptation accélérée » ont d’ailleurs été plébiscités par de nombreux pays aujourd’hui, tels le Ghana ou l’Équateur, qui ont appelé les pays développés à les financer davantage, comme convenu lors des précédentes COP.

La prochaine Conférence sur l’eau de 2023, dont l’objectif est de consacrer l’accès universel à l’eau, était également dans les esprits.  Le Président de l’Assemblée y a consacré une part significative de son intervention, l’élaboration de politiques intelligentes en matière d’eau et de climat étant, selon lui, essentielle à la résilience face aux inondations, aux sécheresses et à la diminution des ressources en eau douce.  Le système mondial d’information sur l’eau, proposé en mars de cette année, est, selon lui, une « condition préalable essentielle pour renforcer la résilience ».  Des délégations ont souligné la nécessité de mieux gérer cette ressource, en particulier le Tadjikistan.  Ce pays enclavé d’Asie centrale a lancé le processus de l’eau de Douchanbé, et a tenu cette année la deuxième Conférence sur l’eau, qui a accouché d’engagements dans le cadre de la Décennie de l’eau.  Il va aussi soumettre un projet de résolution sur une Année internationale des glaciers.

Concernant la sécheresse, Ibrahim Thiaw, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a préconisé de réduire la perte des terres et de se consacrer à la résilience à la sécheresse.  Il a fait valoir que la revalorisation des terres est accessible à tous et présente de nombreux avantages, tel celui de générer des revenus pour les populations locales, de créer des emplois pour les jeunes, d’augmenter la production agricole et de répondre à la crise alimentaire.  « Chaque mètre de terre saine, chaque goutte d’eau propre, chaque arbre endémique, chaque parcelle de prairie est un vaccin contre la pauvreté, les conflits et les migrations forcées », a-t-il formulé.  Un membre du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a répondu à une question de l’Iraq sur les moyens de lutter contre la sécheresse « à laquelle tous les pays du monde sont touchés ou le seront un jour en raison des changements climatiques ».  L’expert a préconisé des systèmes d’alerte précoce afin de savoir au moins un an à l’avance qu’une sécheresse se prépare.  Il faut aussi anticiper et travailler à la résilience des populations, par une action mondiale.

Les PMA ont souligné combien les changements climatiques continuent d’avoir un impact sur leurs économies, lesquelles dépendent notamment du secteur agricole.  Témoignant d’un « recul tragique de la biodiversité », ils se sont dits réduits à « détourner » certaines ressources vers les services publics, alors qu’elles devraient être affectées au développement durable et à la lutte contre les changements climatiques.  De nombreux pays en développement ont donc réclamé un soutien technique et financier « prévisible et durable », arguant que la communauté internationale doit répondre présent sur le front de l’adaptation et de l’atténuation aux changements climatiques « dans le respect des engagements pris au niveau international ».

Le progrès technologique reste en effet une frontière inaccessible pour de trop nombreux pays, a remarqué le Président de l’Assemblée générale.  Soulignant que la Deuxième Commission doit se pencher sur la question de l’accès équitable aux technologies durables, il a appelé à « combler le fossé numérique », devenu le « nouveau visage de l’inégalité ».  Le G77 et la Chine ont aussi appelé à la levée des restrictions qui les pénalisent en matière de recherche et développement: pour le Groupe, il s’agit d’une problématique transversale aux 17 objectifs de développement durable (ODD).

Les problèmes liés au climat ont aussi été soulevés sous l’angle des risques pesant sur la productivité agricole et la sécurité alimentaire.  L’aide publique au développement (APD) est apparue plus cruciale que jamais et beaucoup ont demandé de concrétiser les engagements pris à ce titre.  De manière générale, c’est un montant sans précédent (4 300 milliards de dollars par an) qui est nécessaire pour atteindre les ODD, a rappelé le Président Kőrösi.  Pour que les aides soient plus ajustées aux besoins particuliers des pays les plus vulnérables, M. Kőrösi a jugé urgent de développer un outil de mesure qui intègre le bien-être humain, le capital naturel et le développement économique durable, comme le prévoit l’initiative « Au-delà du PIB », dans la droite ligne des travaux menant à la création d’un indice multidimensionnel de vulnérabilité.  Le G77 a, lui, estimé le manque de financement du développement à 5 000 milliards de dollars.

ALLOCUTION DU PRÉSIDENT

Selon M. CSABA KORÖSI, Président de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale, il sera possible de surmonter les crises en examinant chaque élément sous l’angle de la gestion de crise, en apportant des solutions concrètes et transformatives, et ce, d’une manière facilement compréhensible pour le grand public.  L’année prochaine, seront franchies des étapes cruciales dans le calendrier de la durabilité, avec des conférences importantes concernant les changements climatiques, la biodiversité, l’eau et la réduction des risques de catastrophe.  « Votre travail influencera directement les résultats de ces conférences » qui ouvrent la voie au Sommet sur les ODD, « l’événement central de 2023 », a prévenu le Président.

Il a appelé à inverser la tendance actuelle de destruction de l’environnement, d’accroissement des inégalités et de création de « bulles de dettes » environnementales, sociales et financières.  « Ces dettes ne disparaîtront pas, quelqu’un devra régler l’addition », a-t-il prévenu.  Si elles explosent, les dégâts seront particulièrement importants.

Le Président a mentionné plusieurs points sur lesquels la contribution de la Deuxième Commission sera cruciale, notamment celui de s’assurer d’être bien préparés aux futures pandémies, savoir comment et pourquoi la COVID-19 a pu « balayer nos systèmes de santé, nos économies, nos chaînes d’approvisionnement, nos marchés du travail, nos budgets, la confiance du public et la stabilité sociale et politique », a pointé M. Kőrösi, sans quoi les erreurs se répéteront.

Deuxièmement, la Commission doit renforcer l’engagement à freiner les changements climatiques par des « efforts renouvelables et durables ».

Le Président a notamment appelé à « examiner les liens entre changements climatiques et eau », et dit espérer que la Conférence sur l’eau de 2023, ainsi que sa réunion préparatoire qu’il tiendra le 25 octobre –qui sera elle-même précédée d’une consultation des parties prenantes le 24 octobre- suscitera des avancées majeures pour garantir l’accès universel à l’eau.

Pour le Président, l’élaboration de politiques intelligentes en matière d’eau et de climat est essentielle à la résilience face aux inondations, aux sécheresses et à la diminution des ressources en eau.  À ce sujet, le système mondial d’information sur l’eau, proposé par les chefs de file de l’eau et du climat, en mars de cette année, est une « condition préalable essentielle pour renforcer la résilience ».  Il permettrait de sauver des vies, de rendre les investissements plus efficaces et de mieux orienter les décisions en matière de développement.

Pour les économies à faible revenu, le progrès technologique reste une frontière inaccessible, a poursuivi le Président de l’Assemblée générale, en soulignant que la Deuxième Commission doit se pencher sur la question de l’accès équitable aux technologies durables.  Il est crucial d’innover en associant la haute technologie aux connaissances traditionnelles, a-t-il ajouté, en appelant à « combler le fossé numérique », devenu le « nouveau visage de l’inégalité ».

Un montant sans précédent de 4 300 milliards de dollars par an est nécessaire pour atteindre les objectifs de développement durables (ODD), a rappelé le Président, qui a jugé urgent de développer un outil intégrant le bien-être humain, le capital naturel et le développement économique durable, comme indiqué dans l’initiative « Au-delà du PIB ».  Le travail en cours du Groupe de haut niveau sur un indice de vulnérabilité multiple est un pas dans la bonne direction, a-t-il jugé, appelant à « franchir les autres étapes nécessaires ».

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Présentation des rapports

M. JUWANG ZHU, Administrateur chargé de la Division pour le développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté sept rapports du Secrétaire général relatifs au développement durable.

Le rapport (A/77/210) intitulé « Parvenir au développement durable: réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment grâce à l’adoption de modes de consommation et de production durables, en faisant fond sur Action 21 » présente une mise à jour de la mise en œuvre du Programme 2030, en tenant compte des impacts de la pandémie de COVID-19 et de la reprise.  Il donne des exemples du soutien du système des Nations Unies pour le développement à la mise en place de modes de production et de consommation durables.

Le rapport indique que la résolution de la triple crise environnementale nécessitera une transformation structurelle majeure des modes de vie, de travail, de production et de consommation.  La réalisation de l’ODD no 12 relatif à la consommation et à la production durables exige une réduction de la consommation de matières premières et du gaspillage alimentaire au niveau mondial, ainsi que la rationalisation des subventions accordées aux combustibles fossiles, qui sont inefficaces, autant d’éléments qui permettront de progresser dans l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ce phénomène.

Le rapport (A/77/249) intitulé « Examen approfondi à mi-parcours des activités relatives à la Décennie internationale d’action sur le thème ‘ L’eau et le développement durables’ (2018-2028) » donne un aperçu des progrès enregistrés pour parvenir à l’ODD no 6 d’assurer à tous l’accès à une eau propre et à l’assainissement.

Le rapport (A/77/218) intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durables des petits États insulaires en développement » analyse, pour la première fois, les avancées en matière de mise en œuvre dans le cadre du suivi et de l’évaluation des Orientations de Samoa.

Le rapport (A/77/146) sur le « Développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » met en avant l’éventail d’activités mises en place au niveau national comme régional, et en particulier les mesures prises pour la diversification des économies.

Le rapport (A/77/244) sur l’« Harmonie avec la nature » reconnaît les progrès réalisés en matière de jurisprudence de la Terre, notamment grâce aux droits de la Nature et à l’économie écologique, et les efforts conjointement déployés par les États Membres en vue de créer un nouveau récit pour un monde régénérateur dans lequel les droits humains vont de pair avec les droits de la Nature.

Le rapport (A/77/211) intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » donne un aperçu des progrès réalisés pour atteindre l’ODD no 7 relatif à l’énergie propre et d’un coût abordable.  Il présente également une mise à jour de la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (2014-2024).

Enfin, le rapport (A/77/217) sur le « Développement durable dans les régions montagneuses » souligne que les écosystèmes montagneux sont très vulnérables aux changements climatiques, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la déforestation, à la dégradation des sols, à la pollution et aux catastrophes naturelles, et que le rétablissement est lent lorsque des crises se produisent.  Le rapport plaide pour des mesures d’urgence pour un développement inclusif, résilient et durable des régions montagneuses.

M. RICHARD BOLWIJN, Chef de la Direction de la recherche en investissement et responsable de la Direction des entreprises de la Division de l’investissement et des entreprises à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté par visioconférence le rapport A/77/254 intitulé « L’entrepreneuriat au service du développement durable », en rappelant que les entreprises sont « la colonne vertébrale de nos économies pour nous rapprocher de la réalisation des ODD tout en liant croissance économique, cohérence sociale et préservation de l’environnement », cela « dans toutes les catégories de pays ».  L’intervenant a indiqué que le document s’attarde sur les difficultés rencontrées par les microentreprises dans le contexte de chocs économiques et sociaux sans précédent, lesquels les ont frappées plus durement que les autres entreprises.  Ces difficultés ont particulièrement frappé les autoentrepreneurs et les professions libérales, qui disposent de moins de liquidités pour faire face à ces chocs, a-t-il expliqué, notant que les programmes d’aides gouvernementaux pendant la pandémie de COVID-19, par exemple, étaient mal adaptés aux petites et moyennes entreprises (PME), qui sont fragilisées en raison de leur situation en fin de chaîne de création de valeurs.  Il a indiqué que le rapport plaide pour la mise en place de stratégies de développement de l’entrepreneuriat chez les groupes vulnérables, et ce, en les liant au Programme 2030.  Il convient également de promouvoir plus avant les efforts d’appui à la numérisation des PME ainsi que des services gouvernementaux tournés vers ces entreprises et leurs investisseurs, a-t-il conclu.

M. MOISES VENANCIO, Conseiller régional pour les États arabes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté par visioconférence le rapport du Secrétaire général intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/77/272) concernant la catastrophe écologique que l’armée de l’air israélienne a provoquée en détruisant, le 15 juillet 2006, des réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh (Liban), et entraînant une marée noire qui s’est répandue sur les deux tiers des côtes libanaises et au-delà.  Selon le rapport, le Gouvernement israélien n’a pas été à la hauteur concernant les réparations et les opérations de nettoyage.  L’orateur a encouragé les États Membres à poursuivre leur assistance technique au Gouvernement libanais.  À la suite de l’achèvement, en 2017, du contrat appuyé par l’Union européenne pour le traitement et l’élimination des déchets solides restants de la marée noire de 2006, aucun appui en vue de leur récupération ou de réadaptation n’a été fourni pendant l’année écoulée, a déploré le rapporteur.

Saluant les efforts que le Gouvernement libanais n’a eu de cesse de déployer pour remédier aux conséquences de la marée noire, le rapporteur demeure néanmoins préoccupé par le fait que les dispositions des résolutions de l’Assemblée générale relatives à l’indemnisation, par le Gouvernement israélien, du Gouvernement et du peuple libanais ainsi que d’autres pays touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, ne soient pas appliquées.  Les dommages subis par le Liban se chiffraient, en 2014, à 856,4 millions de dollars.  Alors qu’aucune contribution n’a été versée au fonds de financement de la réparation des dégâts causés, le rapport engage la communauté internationale des donateurs à y verser des contributions.  Le rapport exhorte les États Membres, les organisations internationales, les institutions financières internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à intensifier leur appui au Liban, notamment dans ses activités de remise en état de ses côtes, d’autant que ces dernières ont été touchées, en février 2021, par une autre marée noire, dont la cause reste inconnue.

M. IBRAHIM THIAW, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a présenté le rapport du Secrétaire général « Convention sur la diversité biologique » (A/77/215) relatif à la Convention, qui se concentre en particulier sur deux problèmes, la dégradation des terres et la sécheresse, ce qui soulève les questions de souveraineté alimentaire, de sécurité hydrique, de stabilité sociale ou de croissance économique inclusive.  En réduisant la perte des terres et se consacrant à la résilience à la sécheresse, l’humanité pourrait faire face à de nombreuses crises mondiales, a interpellé M. Thiaw.  Les phénomènes météorologiques extrêmes nous privent de notre humanité et même de notre dignité, a fait observer M. Thiaw.  La revalorisation des terres est accessible à tous et présente de nombreux avantages: elle génère des revenus pour les populations locales, elle crée des emplois pour les jeunes, elle augmente la production agricole et répond à la crise alimentaire.

Ceci dit, M. Thiaw s’est félicité que le monde ait commencé à agir et soit de plus en plus sensibilisé à l’importance de faire face à la sécheresse et à la dégradation des terres.  Selon lui, chaque mètre de terre saine, chaque goutte d’eau propre, chaque arbre endémique, chaque parcelle de prairie est un vaccin contre la pauvreté, les conflits et les migrations forcées.  Le Secrétaire exécutif a également attiré l’attention sur le fait que les femmes représentent la moitié de la main-d’œuvre agricole dans le monde, alors que, dans la grande majorité des pays, elles ont un accès inégal et limité à la terre.  Sans titre foncier, elles n’ont pas accès au crédit ni aux technologies.  Le rapport du Secrétaire général fait plusieurs recommandations sur ce point, comme l’élaboration de cadres juridiques pour les droits fonciers des femmes afin d’éliminer cette inégalité de genre et de parvenir aux principaux ODD.

Mme MAMI MIZUTORI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, a présenté par visioconférence le rapport A/77/293 intitulé « Mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) », en indiquant notamment que le Secrétaire général de l’ONU salue les résultats tangibles obtenus en matière de gestion des risques.  Pour autant, aucun pays n’est en passe de réaliser les 7 cibles identifiés par le Cadre, a-t-elle ajouté, notant le nombre toujours plus élevé de personnes touchées par les catastrophes ainsi que l’importance considérable des pertes économiques et en termes de destruction des infrastructures qu’elles entraînent.  L’intervenante a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération, qui n’est actuellement que de 4% au titre de l’aide publique internationale, pour la prévention des catastrophes.  En outre, si 195 pays indiquent disposer de systèmes d’alerte, ceux-ci offrent une couverture insuffisante, notamment dans les PMA, a poursuivi Mme Mizutori.  C’est pourquoi, elle a souligné que le Secrétaire général de l’ONU appelle à un nouvel engagement des États Membres en matière de financement de la prévention, laquelle doit être intégrée aux efforts de développement durable au cours des prochaines années.  Elle a ajouté que le rapport recommande aussi l’établissement d’approches et stratégies tenant compte de l’ensemble des risques et dangers identifiés et décrits dans le Cadre.

M. DANIELE VIOLETTI, Directeur principal de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a présenté par visioconférence une note du Secrétaire général intitulée « Application des conventions des Nations Unies sur l’environnement » (A/77/215) présentant les résultats de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Glasgow, en octobre et novembre 2021.  Le processus intergouvernemental sur le sujet ayant été retardé d’un an par la pandémie en 2021, y compris la Conférence COP26 à Glasgow, le sentiment d’urgence à agir a été amplifié, en particulier en ce qui concerne le maintien de l’objectif de 1,5° Celsius de l’Accord de Paris.  L’urgence d’intensifier l’action tant en matière d’atténuation que d’adaptation est devenue claire et sans équivoque, étayée par les conclusions des récents rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de la CCNUCC et du PNUE.  Les principaux résultats de la COP26 sont les suivants: le Pacte de Glasgow pour le climat, « une décision primordiale de la Conférence », répond fortement à ce sentiment d’urgence en appelant à un renforcement de l’ambition dans l’action climatique et en soulignant les mesures les plus urgentes à prendre sur les questions clefs liées au climat.

Le Pacte de Glasgow invite les parties à accélérer le développement, le déploiement et la diffusion des technologies, ainsi que l’adoption de politiques, afin d’opérer une transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions.  Il recommande notamment d’intensifier rapidement le déploiement de la production d’énergie propre et des mesures d’efficacité énergétique, y compris en accélérant les efforts en vue de l’abandon progressif de l’énergie produite à partir du charbon et de la suppression des « subventions inefficaces » en faveur des combustibles fossiles.  Il rappelle que ces actions doivent se faire tout en apportant un soutien ciblé aux plus pauvres et aux plus vulnérables en fonction des circonstances nationales et en reconnaissant la nécessité de soutenir une transition équitable.

Concernant le financement, la nécessité de mobiliser le financement climatique, au-delà de 100 milliards de dollars par an, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris a été confirmée.  Concernant l’adaptation, l’urgence d’intensifier l’action et le soutien a été reconnue: un « programme de travail biennal Glasgow-Charm el-Cheikh » relatif aux objectifs mondiaux d’adaptation a été établi.  Concernant les pertes et dommages, un « dialogue de Glasgow » a été mis en place afin d’aborder et de discuter du soutien pertinent sur une période de trois ans.  Concernant l’atténuation, la nécessité de réduire rapidement, profondément et durablement les émissions de gaz à effet de serre a été reconnue.

M. DAVID COOPER, Secrétaire exécutif adjoint de la Convention sur la diversité biologique, a, dans une déclaration préenregistrée en vidéo, présenté la note du Secrétaire général sur l’application de cette Convention, qui figure dans le rapport A/77/215.  En décembre, se tiendra à Montréal la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, sous la présidence de la Chine, dont la principale mission sera d’élaborer le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, qui doit être suffisamment solide pour stopper la perte de biodiversité actuelle.  Des mécanismes de suivi seront également nécessaires.  Le projet de texte actuel prévoit un plan d’action global et le groupe de travail se réunira juste avant la COP15 pour finaliser la portée de l’action.  Le recul constant de la biodiversité qui menace les objectifs de développement durable et les nécessaires investissements dans la préservation et l’utilisation durable des ressources de la biodiversité imposent des décisions, qui auront des répercussions majeures pour les générations présentes et à venir, a souligné M. Cooper.

M. JAMIL AHMAD, Directeur du Bureau de New York du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a présenté le « rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement » (A/77/25), et énuméré le nombre de réunions tenues au cours de l’année écoulée, leur format et les conditions dans lesquelles celles-ci ont été organisées.  Il a indiqué qu’au cours de ces réunions, des pistes d’actions ont été envisagées pour accélérer la mise en œuvre nationale et internationale des accords de développement durable « en s’appuyant sur le PNUE ».  Selon le Programme, a-t-il dit, les contraintes identifiées doivent être surmontées en faisant évoluer les comportements individuels et collectifs sur la voie de la réalisation des ODD.  Par ailleurs, M. Ahmad a noté que le Programme avait lancé l’idée de la création d’un traité juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique, y compris dans l’environnement marin.  Cette idée est mentionnée parmi les résolutions qui figurent dans le document.  Le Programme demande à la Commission d’en prendre acte et de les examiner, a précisé le représentant du PNUE.  Il a aussi noté que des résolutions demandent l’universalisation du Programme ainsi qu’un renforcement de son financement par budget ordinaire.

M. LIFENG LI, Directeur de la Division des terres et des eaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a présenté le rapport intitulé « Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière » (A/77/216) qui présente les activités et les initiatives menées par les entités des Nations Unies, les États Membres et diverses parties prenantes et met en lumière les réalisations accomplies, au cours de la période considérée, dans les quatre grands domaines suivants: activités transversales; surveillance, prévision et alerte rapide; atténuation des effets, vulnérabilité et résilience; atténuation des causes.  Le rapport recense les risques auxquels la société humaine est exposée en raison des tempêtes de sable et de poussière et la nécessité d’une coopération allant au-delà des mesures nationales.  La Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière coordonne donc une action onusienne concertée et prévoit de mettre en œuvre sa stratégie et son plan d’action général, mais la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution de ces activités constituera une prochaine étape décisive.

Le Système d’annonce et d’évaluation des tempêtes de sable et de poussière de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a été doté de deux nouveaux pôles régionaux, l’un pour les pays du Conseil de coopération du Golfe et l’autre pour l’Asie occidentale.  L’ONU-Habitat a joué un rôle déterminant dans la mise en place d’une collaboration transfrontière bilatérale et innovante entre le Koweït et l’Iraq.  Le projet interrégional de la FAO axé sur le monde agricole et les tempêtes de sable et de poussière touche à sa fin et a jeté les bases d’un vaste programme de suivi destiné à permettre aux pays concernés d’améliorer leur résilience face à ces tempêtes.  Plusieurs organisations membres de la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière ont collaboré à la rédaction d’une note de cadrage préliminaire sur un programme qui associerait l’atténuation des causes des tempêtes de sable et de poussière résultant de l’agriculture à des cibles nationales volontaires de neutralité en matière de dégradation des terres.

Question et réponse

Au nom de M. Thiaw, un membre du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a répondu à une question de l’Iraq sur les moyens de lutter contre la sécheresse à laquelle tous les pays du monde sont touchés ou le seront un jour en raison des changements climatiques.  Il faut mettre en place des systèmes d’alerte précoce, a-t-il préconisé, afin de savoir au moins un an à l’avance qu’une sécheresse se prépare.  Il faut aussi anticiper et travailler à la résilience des populations, par une action mondiale.

Discussion générale

M. MUNIR AKRAM (Pakistan), au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a souligné les difficultés à progresser dans la mise en œuvre de la plupart des ODD, cela en raison des chocs économiques graves causés par la COVID-19, de l’instabilité des marchés et de l’insécurité énergétique et alimentaire.  Il a ensuite estimé le manque de financement du développement à 5 000 milliards de dollars, les pays en développement étant les plus pénalisés à ce niveau, alors même qu’ils sont frappés de façon disproportionnée par les effets délétères des changements climatiques.  Ces pays ne disposant pas des moyens nécessaires à la mise en place des dispositifs d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, il convient à la fois de prendre des mesures d’urgence, pour les pays en détresse notamment, et promouvoir des changements structurels pour les pays en développement ou souffrant plus particulièrement du réchauffement climatique, a jugé le délégué.

Le représentant du G77 a fait valoir que l’architecture financière internationale doit être « enfin » alignée sur les ODD.  Il a aussi plaidé pour que les pays en développement puissent avoir accès à des prêts à des taux favorables ainsi qu’à des financements prévisibles et pérennes pour accompagner leur résilience.  Cela doit permettre également de les indemniser sans délais en cas de catastrophes naturelles auxquelles ils ne peuvent pas répondre.  Le représentant a en outre appelé à faciliter l’accès des pays en développement aux technologies leur permettant de verdir leur économie.  Il a appelé également à la levée des restrictions qui les pénalisent en matière de recherche et développement, faisant remarquer que c’est une problématique transversale aux 17 ODD.

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine), au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), a d’abord mentionné que l’Amérique centrale était de nouveau frappée par des ouragans, cette fois-ci par l’ouragan Julia, qui a touché terre au Nicaragua et affecté les pays de la région.  Le Système d’intégration espère que la COP27 marquera une nouvelle étape dans les efforts pour relever les grands défis des changements climatiques, notamment y consacrer 100 milliards de dollars, dont la moitié sera affectée à l’adaptation, et mobiliser un mécanisme de financement des « pertes et dommages ».  Dans la région, les impacts négatifs causés par les changements climatiques sont de plus en plus graves.  Les pays sont constamment exposés à des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes et intenses et à d’autres menaces géologiques, telles que les éruptions volcaniques et les tremblements de terre, faisant de la région l’une des plus vulnérables au climat.  Cela a fait dire au représentant que c’est la région où devraient se concentrer les actions et le financement de l’impact des changements climatiques.

L’orateur a jugé important de renforcer la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe adopté, en 2015, et de ses objectifs, ainsi que de faire preuve de plus d’ambitions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atténuer le réchauffement climatique.  « Les pays développés sont responsables de ces émissions », a-t-il dit, en citant la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris, et en tenant compte des responsabilités communes mais différenciées, de la justice climatique et de l’indispensable politique de réparation.  L’orateur a donc appelé ces pays à prendre des engagements plus ambitieux pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C et à garantir aux pays en développement un financement climatique supplémentaire, prévisible et suffisant.  Il est aussi important, selon lui, de renforcer les moyens de mise en œuvre et de rendre les mécanismes de financement plus flexibles, afin qu’ils soient facilement accessibles aux pays les plus vulnérables.  Il a aussi reconnu l’importance de stimuler la promotion continue des énergies renouvelables et des technologies propres dans l’industrie et les transports en général, en tant que secteurs clefs de la relance.

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), M. TUMASIE BLAIR (Antigua-et-Barbuda) a déploré que la reconnaissance des petits États insulaires en développement (PEID), en tant que cas particulier pour le développement durable, soit érodée par des objectifs de développement qui ne correspondent pas aux principes du Sommet mondial pour le développement durable de 1992.  La communauté internationale a accepté, lors du Sommet de Rio, que les PEID constituent l’un des groupes de pays les plus vulnérables et qu’ils méritent des solutions adaptées, a rappelé le représentant.  En outre, le Programme à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris reconnaissent également la nécessité de solutions adaptées pour les PEID.  Observant que ces solutions ne se matérialisent toujours pas et que les défis sont chaque jour plus nombreux, l’AOSIS se demande si la communauté internationale, dont le système des Nations Unies pour le développement, est sérieuse dans sa volonté de veiller à ce que les petits États parviennent au développement durable.  Les menaces à la stabilité de ces pays et les appels à faire face à leur situation difficile ne sont pas entendus, a encore interpellé M. Blair, ayant le sentiment que les préoccupations exprimées par les PEID ne constituent pas une priorité.

« Il n’est plus acceptable pour la communauté internationale et ceux qui causent des destructions à la planète de rester figés dans la contemplation pendant que d’autres pays font face à des destructions indescriptibles, un fardeau de la dette croissant et insoutenable et des retombées sociales. »  Le représentant a fait valoir que les PEID ont toujours préconisé un système réactif et proactif capable de répondre à leurs besoins et tenant compte de leur incapacité inhérente à faire face aux chocs mondiaux.  Nous ne demandons pas la charité, a lancé M. Blair, mais la justice et l’équité comme position de principe.  La réduction des risques de catastrophe n’est pas une option, mais une obligation, a-t-il conclu.

M. ANTONIO MANUEL REVILLA LAGDAMEO (Philippines), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a notamment reconnu l’importance de l’information sur les questions de développement et de changements climatiques par le biais de l’éducation.  Les échanges entre l’ONU et l’ASEAN sont, à chaque fois, l’occasion de réfléchir de manière ouverte et approfondie aux moyens de contrer les ravages et destructions provoquées par les changements climatiques, qui frappent le plus durement nos pays, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que les pays membres de l’Association avaient mis en place une plateforme de résilience régionale mobilisant tous les secteurs pertinents, conformément à la devise de l’ASEAN, « Une ASEAN, Une Riposte ».  Répondre à notre vulnérabilité existentielle à l’impact climatique est une affaire de survie collective, a-t-il souligné, rappelant l’attachement de l’Association au principe de responsabilités communes mais différenciées de l’Accord de Paris.  Il a ensuite réitéré son engagement en faveur d’une utilisation durable et partagée des bénéfices de l’exploitation des ressources génétiques, ainsi que son appui à la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.

M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria), au nom du Groupe des États d’Afrique, a appelé à renforcer la résilience et d’en profiter pour créer de l’emploi.  Il a misé sur la Zone de libre-échange continentale africaine, qui doit servir à réduire sa dépendance à l’égard de l’extérieur.  Le Groupe juge aussi urgent d’avoir des « systèmes d’assurance » pour se protéger des chocs futurs, a plaidé le délégué.  Il a aussi abordé la question des changements climatiques dont les effets entravent les efforts de réduction de la pauvreté si rien n’est fait.  L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris est un jalon, a-t-il reconnu, tout en estimant qu’il faut aller plus loin: les parties doivent notamment avancer au niveau de leurs contributions nationales.  Chacun doit s’engager, alors que se profile une nouvelle décennie consacrée à la préservation des écosystèmes, a exhorté le représentant.

Le délégué a notamment souhaité que les flux financiers soient plus efficaces.  Il a aussi demandé que les pratiques soient simplifiées et accélérées pour faire accéder les pays en développement aux financements climatiques.  Les États d’Afrique rappellent qu’ils sont prioritaires et qu’il faut des financements rapides, a dit le représentant.  Il a aussi réclamé que le secteur financier soit mieux au fait des risques climatiques, afin que les financements soient davantage dirigés sur les besoins en fonction des catastrophes climatiques en cours et à venir.

Au nom du Groupe des pays en développement sans littoral (PDSL), Mme LORATO MOTSUMI (Botswana) s’est dite très préoccupée que la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté international de 1,90 dollar par jour dans les PDSL ait atteint environ 25% pour la période 2015-2020, et qu’elle a sans doute augmenté avec la pandémie.  En outre, l’insécurité alimentaire empire dans les PDSL, d’autant que nombre d’entre eux sont des importateurs nets de denrées alimentaires.  Les PDSL sont par ailleurs parmi les pays les plus gravement touchés par les changements climatiques, a poursuivi Mme Motsumi.  Dans un tel contexte, ils ont besoin d’un soutien ciblé et coordonné de la part de la communauté internationale, dans l’objectif de leur redonner de l’élan pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030.

La représentante a mis quatre priorités en avant concernant ce soutien: le développement de réseaux d’infrastructures de transports plus durables et résilients; un soutien international accru pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques; le renforcement de la transformation structurelle et de la diversification des économies; la restructuration de la dette et la suspension du service de la dette.

Mme AGNES MARY CHIMBIRI MOLANDE (Malawi), au nom des pays les moins avancés (PMA), a attiré l’attentions sur la nécessité de « nous rapprocher d’un développement réellement durable en nous assurant que les décisions prises par notre Commission sont ensuite appliquées par les États Membres en tant que premiers acteurs du processus de mise en œuvre du Programme 2030 ».  La représentante a jugé évident que les crises auxquelles le monde fait face empêche les pays les moins avancés de parvenir au développement durable, « voire de s’en approcher ».  Elle a souligné combien les changements climatiques continuent d’avoir un impact sur les économies des PMA, lesquelles dépendent notamment du secteur agricole.  Chaque année, nous connaissons des canicules, des sécheresses et des inondations qui endommagent les cultures, le bétail et les infrastructures, ce qui a en outre pour effet la dégradation des sols, la désertification et un recul tragique de la biodiversité, a-t-elle expliqué, notant que les PMA se voient ainsi contraints de « détourner » certaines ressources vers les services publics alors qu’elles devraient être affectées au développement durable et à la lutte contre les changements climatiques.

La représentante a également souligné que cela ralentit la croissance des PMA.  Ce qui nécessite de pouvoir s’appuyer sur un soutien technique et financier prévisible et durable, a-t-elle dit, arguant que ces pays doivent pouvoir être présents sur le front de l’adaptation et de l’atténuation aux changements climatiques « dans le respect des engagements pris au niveau international ».  Notre groupe salue le rôle de la CCNUCC, qui constitue une plate-forme précieuse d’échanges entre États Membres, a poursuivi la déléguée, qui a formé le souhait que la COP 27, « que l’on a baptisé la COP africaine », aboutira à des solutions tangibles.  Elle a espéré que ces solutions permettront vraiment de faire bouger les choses sur le front de la finance climatique, de l’adaptation, de l’atténuation, de la résilience ainsi que sur la question urgente des pertes et des dommages.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela), au nom du Groupe d’amis défenseurs de la Charte des Nations Unies, a exprimé sa profonde inquiétude quant à l’impact potentiel des tensions géopolitiques actuelles sur les multiples défis dans le domaine du développement durable, citant les prix des matières premières, en particulier les prix des aliments et de l’énergie.  Les États membres du Groupe reconnaissent que la réalisation du développement durable exige d’une part, le renforcement, l’approfondissement et l’élargissement de la coopération et de la solidarité internationales et, d’autre part, la mise en œuvre d’autres engagements liés à cet objectif primordial.  Il a notamment cité à ce titre les engagements concernant « Mère Nature », soulignant par exemple la nécessité de modifier d’urgence le système actuel de consommation et de production pour adopter des modèles durables.

L’orateur a aussi pointé une autre réalité empêchant plus d’un tiers de l’humanité de réaliser pleinement le développement durable: les mesures coercitives unilatérales.  Il a accusé celles-ci d’être imposées en violation flagrante de la Charte et de toutes les normes du droit international.  Il a insisté sur le fait que ces sanctions sont appliquées illégalement contre les peuples de plus de 30 nations dans le monde.

M. STAN ODUMA SMITH (Bahamas), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que la convergence des défis socioéconomiques provoquée par la pandémie de COVID-19, les impacts des changements climatiques et le conflit en Ukraine ont exacerbé les vulnérabilités de chaque État membre de la CARICOM, faisant ainsi perdre des gains en matière de développement durable.  Il a indiqué que, dans ce contexte, la CARICOM continue de plaider pour que l’accent soit davantage mis sur la réduction des risques de catastrophe, laquelle doit être au cœur de l’actuelle décennie d’action.  Il a rappelé que le Cadre de Sendai fournit à la communauté internationale une architecture pour promouvoir un travail cohérent et intégré en vue de renforcer les programmes régionaux de réduction des risques de catastrophe.  Il doit par conséquence recevoir l’aide internationale requise, a-t-il plaidé.

Concernant les changements climatiques, le représentant a rappelé que, que pour les Caraïbes, maintenir l’augmentation des températures en dessous des 1,5 °C est une question de survie.  Il a ainsi exhorté la communauté internationale à honorer ses engagements en la matière en tenant compte des besoins et fragilités spécifiques des PEID.  Sur ce dernier point, il a attiré l’attention sur la nécessité d’aider financièrement ces pays pour qu’ils se relèvent de l’impact des dommages subis par la survenue d’événements climatiques auxquels ils ne peuvent pas s’adapter.  Le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 doit prévoir un financement adéquat pour soutenir sa mise en œuvre efficace, a-t-il encore dit, avant d’assurer que la CARICOM, cette année encore, se penchera de manière approfondie sur le projet de résolution relatif au développement de la mer des Caraïbes.

Mme WASMIAH ALDHIDAH (Qatar) a assuré que le développement fait partie des priorités du Qatar et qu’il prend des mesures ambitieuses pour la réalisation du Programme 2030.  Garantir une éducation inclusive de qualité est très important pour le Qatar, qui s’engage à poursuivre son travail dans ce domaine avec les organisations multilatérales.  Le fonds du Qatar pour le développement a contribué à hauteur de 551 millions de dollars aux projets de développement et d’aide humanitaire, y compris pour atténuer les effets de la COVID-19 sur les plus vulnérables, a poursuivi la représentante.  Elle a aussi signalé que le Qatar est l’un des membres fondateurs du réseau de laboratoires du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a eu des effets positifs sur de nombreuses populations.  La représentante a estimé que la communauté internationale doit agir de concert pour réaliser le Programme d’action de Doha, ce qui garantira un développement durable pour les PMA.  Évoquant la prochaine coupe du monde de football au Qatar, elle a assuré que ce sera la première respectueuse de l’environnement.

Mme TAHMINA HASANOVA (Tadjikistan) a réaffirmé son plein engagement à l’égard du Programme 2030.  Notant les progrès réalisés dans la réalisation des ODD, elle a évoqué les risques qui menacent la productivité agricole et la sécurité alimentaire, demandant de respecter les engagements au titre de l’aide publique au développement (APD).  En ce qui concerne les changements climatiques, la représentante a déploré les dommages massifs infligés à l’économie et les milliers de vies perdues.  Consciente que l’eau est de plus en plus importante, elle a souligné la nécessité de gérer cette ressource de manière plus efficace.  Le Tadjikistan a lancé le processus de l’eau de Douchanbé et a tenu cette année la deuxième Conférence sur l’eau, qui s’est traduite par des engagements dans le cadre de la Décennie de l’eau.  Le Tadjikistan, qui soutient une approche intégrée pour l’eau et le climat, va soumettre un projet de résolution sur une Année internationale des glaciers à la Deuxième Commission, a annoncé la déléguée.

Selon Mme ANDRESSIA RAMÍREZ (Mexique), la priorité de la communauté internationale doit rester les objectifs de développement durable.  Pour ce faire, elle a plaidé pour un renforcement de la coopération Sud-Sud et à tous les niveaux.  En outre, à son avis, des synergies entre les trois conventions de Rio sont indispensables afin de faire face aux défis planétaires.  La déléguée a jugé urgent d’agir sur le front climatique avec des solutions fondées sur la nature.  Dans ce contexte, la finance climatique joue un rôle de premier plan, a reconnu la représentante qui a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en la matière.  S’agissant de la COP15 prévue à Montréal, en décembre 2022, elle a dit espérer un cadre ambitieux et porteur de transformations pour la préservation de la biodiversité.  Il est très important de veiller à une gestion intégrée des ressources hydriques, pour tous les secteurs, à commencer par le bien-être des populations, a enfin déclaré la déléguée.

M. JESWUNI ABUDU-BIRRESBORN (Ghana) a jugé les efforts insuffisants pour lutter contre les changements climatiques et les inégalités alimentaires, économiques et sociales.  Sur ces sujets relatifs aux ODD, il s’agit de lutter de manière robuste, exactement comme cela a été fait contre la pandémie, a-t-il prévenu.  Il a regretté que les ODD soient bloqués dans la plupart des pays africains, en appelant à la solidarité internationale pour changer de cap, notamment pour renforcer l’accès aux financements et parvenir à réaliser l’Accord de Paris.  Les plans concernant les « pertes et dommages » et l’« adaptation accélérée » doivent être exécutés de toute urgence, a-t-il plaidé, en appelant les pays développés à les financer davantage, comme cela a été convenu lors des précédentes COP.

M. TAPIWA ROY RUPENDE (Zimbabwe) a dit attendre que les responsables de la crise climatique passent à l’action lors de la prochaine COP.  En tant que pays en développement sans littoral, une nature devenue un véritable fardeau, le Zimbabwe accorde une grande importance au Programme d’action de Vienne, a-t-il déclaré.  Il a invité les partenaires à aider son pays dans le secteur des énergies renouvelables et la gestion de l’eau.  Il a aussi dénoncé les mesures coercitives unilatérales dont son pays fait l’objet, qui entravent son développement économique, et appelé à ce qu’elles soient immédiatement levées, afin d’être mieux en mesure de réaliser les ODD.

M. MD FARUK HOSSAIN (Bangladesh) s’est dit pessimiste quant à la réalisation du Programme 2030.  Il a dénoncé l’usage de bouteilles d’eau en plastique et plus généralement le style de vie non durable des populations ainsi que les modes de production non durables.  Pointant le problème de l’endettement des PMA, il a demandé l’accès à un financement adéquat et abordable, particulièrement en période de crises et d’incertitudes.  L’architecture financière internationale doit s’aligner pour assurer une reprise post-COVID-19 efficace, a-t-il aussi réclamé.  Le délégué a ensuite demandé des actions climatiques coordonnées, notamment des engagements pour mettre fin à la pollution plastique.  L’orateur a aussi appelé à un transfert des technologies plus efficace et à faire participer les pays en développement à l’économie des données, devenue à présent « le nouveau visage des inégalités ».

Mme ARAKSYA BABIKYAN (Arménie) a souligné les difficultés rencontrées par son pays avec une crise caractérisée par une flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie, des perturbations des chaînes d’approvisionnement et une hausse des prix associée au transport et cheminement maritimes.  Cette situation exacerbe tout particulièrement la précarité des pays comme les PDSL, a-t-elle ajouté, notant que le Programme 2030 doit malgré tout rester le cadre d’action idoine pour une reprise inclusive et elle-même durable.  À cette fin, elle a préconisé d’améliorer l’accès aux technologies de santé essentielles et d’intensifier la participation des jeunes aux activités de l’ONU dans les pays, l’Arménie ayant établi en ce sens un plan d’action 2020-2026.  Dans ce cadre, a-t-elle précisé, nous encourageons les jeunes à créer leur entreprise, nous les invitons à faire part de leur expérience au niveau international et régional et à trouver toute leur place dans la mise en œuvre des réformes touchant au développement durable.  Elle a par ailleurs indiqué que son pays vise la neutralité climatique à l’horizon 2050, « en tant que signataires de la Déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des sols ».  L’Arménie, en effet, contribue aux efforts internationaux visant à préserver les forêts et autres écosystèmes terrestres ainsi qu’à accélérer leur réhabilitation, a-t-elle dit.  La représentante a ensuite déclaré que, dans le cadre du projet intitulé 10 million d’arbre en Arménie, son pays a planté à ce jour plus d’un million de d’arbres dans plusieurs régions du pays.

Mme NADJA MICAEL (Érythrée) a signalé qu’alors que la contribution de son pays aux émissions mondiales de gaz à effet de serre est insignifiante (0,01%), l’Érythrée est parmi les pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques.  Elle a cité la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, avant de recommander à tous les pays d’y faire face par des actions harmonisées aux niveaux national, régional et mondial.  En matière d’adaptation, elle a dit que l’Érythrée a entrepris, entre autres, une conservation rigoureuse des sols, le boisement et le reboisement, la création d’aires protégées et la construction de structures de collecte des eaux de pluie.  De plus, l’Érythrée s’est engagée sur une voie de développement durable neutre en carbone au cours de la décennie d’action, a interdit l’utilisation de sacs en plastique au début de 2005 et a élaboré un plan d’action national pour la biodiversité.  La représentante a plaidé pour des efforts mondiaux concertés pour l’atténuation des impacts des effets des changements climatiques, sur la base de l’équité et conformément au principe de responsabilités communes mais différenciées.  Nous devons faire preuve de solidarité avec les pays les plus touchés par les changements climatiques, a-t-elle insisté.

Mme ANDREA ALEJANDRA BARAHONA FIGUEROA (El Salvador) a réitéré la nécessité urgente de combattre les effets négatifs de la triple crise planétaire par le biais d’une solidarité renouvelée, qui donne la priorité au respect des engagements multilatéraux pris, afin de garantir le droit humain à un environnement sûr, propre, sain et durable pour tous, en prenant particulièrement en compte les besoins des groupes les plus vulnérables.  À cet égard, elle a signalé que 89% du territoire salvadorien est en zone de risque de catastrophe, ce qui concerne 95% de la population du pays.  La représentante a réitéré son appel à redoubler d’efforts durant la COP27 pour faire aboutir l’Accord de Paris sur le climat, selon le principe des responsabilités communes mais différenciées et dans l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier dans les pays développés.  Elle a également défendu l’idée de mettre en place un mécanisme de financement pour les pertes et les dommages.

M. ELTON KHOETAGE HOESEB (Namibie) a mis l’accent sur les problèmes causés par les changements climatiques, qui représentent le plus grand défi de notre temps et se manifestent par des catastrophes de plus en plus fréquentes.  Il a appelé à accompagner le Pakistan dans le relèvement après les graves inondations qu’il vient de subir.  Le représentant a invité la Deuxième Commission à concentrer ses travaux sur les engagements internationaux qui ont été pris, en particulier sur l’enveloppe annuelle de 100 milliards de dollars pour les pays en développement.  Pour sa part, la Namibie est soumise à une grande variété climatique, qui complique le chemin vers la réalisation du Programme 2030, a-t-il expliqué.  « Nous ne pourrons pas avancer sur les questions de la lutte contre la pauvreté et de l’insécurité alimentaire si nous ne nous attaquons pas au problème de la dégradation des sols », a-t-il fait valoir.  Enfin, le représentant en a appelé à renforcer la coopération pour la restructuration des économies vers la neutralité carbone.

M. JO TONG HYON (République populaire démocratique de Corée) a appelé à agir de manière responsable et déterminée pour se rapprocher des ODD.  Les obstacles artificiels au développement durable doivent être dégagés au plus vite, a-t-il déclaré.  C’est la raison pour laquelle les pays empêchant le développement indépendant des États souverains pour des prétextes politiques -en particulier les États-Unis- doivent cesser a-t-il exigé.  Il a aussi estimé que les pays en développement doivent collaborer entre eux pour atteindre un développement vraiment durable.  « Nous sommes majoritaires au sein des Nations Unies, exploitons notre potentiel matériel et humain », a-t-il encouragé.

M. WISSAM AL NAHHAS (République arabe syrienne) a souligné les progrès accomplis par la Syrie en matière d’ODD avec la présentation récente de son premier examen volontaire, mais a appelé à s’éloigner de tout agenda politique des deux poids, deux mesures, ainsi que des tentatives de certains gouvernements de s’immiscer dans les affaires syriennes, en violation totale de la Charte des Nations Unies.  Le représentant a également appelé à mettre fin à « l’odieuse violence » faite à la Charte que sont les mesures coercitives unilatérales.

M. BOKOUM MAHAMADOU (Burkina Faso) a relaté que son pays fait face à un défi sécuritaire épineux.  Il a néanmoins assuré qu’en dépit d’attaques terroristes sans précédent, depuis 2015, le pays fait de son mieux pour progresser sur la voie du développement durable et la préservation de la biodiversité, mais il a reconnu que la situation sécuritaire a obligé plus d’un million de personnes à fuir leur foyer.  Le Burkina Faso a appelé à l’aide de la communauté internationale afin de combattre le terrorisme et de pouvoir réussir son virage vers le développement durable.

Mme PRATHMA UPRETY (Népal) a expliqué qu’avant la pandémie de COVID-19, le pays avait besoin d’un investissement de 19 milliards de dollars pour atteindre les ODD.  Un chiffre qui devrait être mis à jour au vu des crises multiples depuis deux ans, a-t-elle précisé.  La représentante a insisté sur l’importance d’atteindre l’objectif de 1,5°C de réchauffement climatique au niveau mondial.  Le Népal, a-t-elle ajouté, doit se préparer à faire face à des phénomènes climatiques importants.  Elle a exhorté les pays développés à respecter l’engagement de consacrer 0,7% du PIB à l’ADP et la promesse faite en vue de l’objectif zéro émission.

M. SAMUEL ISA CHALA (Éthiopie) a dit que son gouvernement s’est doté d’un plan national de développement jusqu’en 2030 qui comprend de nombreux éléments du Programme 2030.  Le pays recourt à ses ressources naturelles pour appliquer ce plan qui s’appuie en particulier sur le développement du secteur agraire et sur les producteurs agricoles, a expliqué le représentant.  Il a indiqué que l’Éthiopie est autosuffisante en matière de production agricole et en électricité, et ce, grâce à l’utilisation de ressources durables.  Le plan vert de l’Éthiopie a permis de planter plus d’un milliard d’arbres en quatre ans, s’est-il enorgueilli.  Toutefois, le représentant a reconnu que son pays reste vulnérable aux changements climatiques, ce qui l’oblige à passer à une production et à une consommation durables.  Il a misé sur les modèles innovants pour parvenir à des productions durables.

M. ALAN EBUN GEORGE (Sierra Leone) a insisté sur l’importance du rôle des Nations Unies et du multilatéralisme pour atteindre le développement durable.  Il a recommandé de promouvoir des structures mondiales afin de mettre fin aux inégalités.  Le représentant a également appelé à atteindre les engagements environnementaux pris à Paris, en particulier celui en faveur de l’économie verte.  Il a cité le plan de développement national de la Sierra Leone, qui recommande à tous les districts du pays de s’orienter dans cette direction.  Sur la question des changements climatiques, le délégué a souligné la nécessité de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C au niveau mondial avant d’appeler au renforcement du financement climatique.

M. DIEGO BELEVÁN (Pérou) a rappelé que le Programme 2030 est le cadre dans lequel l’action des gouvernements doit s’inscrire.  La reprise après la pandémie doit être une priorité pour la Deuxième Commission, a dit le représentant, rappelant que les pays à revenu intermédiaire sont souvent négligés par les cadres de coopération internationale.  L’économie mondiale, en particulier dans les pays en développement, était confrontée à des problèmes structurels bien avant et, aujourd’hui, les inégalités ne cessent de se creuser, a regretté le représentant, en constatant que nous nous éloignons de plus en plus des objectifs de développement durable.  Selon le délégué, la pandémie aurait dû nous faire remettre en question les modèles de développement antérieurs.  Ses recommandations ont été que le nouveau modèle multilatéral permette un financement du développement et que l’intervention publique repose sur le consensus et la transparence.  Le concept de citoyenneté doit absolument prévaloir, a-t-il aussi remarqué.

M. LIU LIQUN (Chine) a estimé que la communauté internationale devrait renforcer la solidarité et la coopération pour faire face aux défis communs et parvenir à un développement plus équilibré.  Selon lui, des actions coordonnées sont nécessaires pour faire face à la double crise alimentaire et énergétique.  Un système de gouvernance équitable et juste respectant le principe de responsabilités communes mais différenciées est également nécessaire, selon le délégué.  Il a recommandé aux pays développés de se mobiliser pour respecter leurs engagements et offrir aux pays en développement un soutien financier et technologique plus important.  La Chine pratique de façon active le principe de civilisation écologique et respecte ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris, en restructurant progressivement son système de l’énergie, a assuré le délégué.

M. NIZAR KADDOUH (Liban) a attiré l’attention sur la très forte hausse des prix des denrées alimentaires dans son pays.  Aucun pays ne peut résoudre seul les crises alimentaires et énergétiques, qui concernent tout le monde, a lancé le représentant, demandant de renforcer le multilatéralisme pour défendre les intérêts communs.  Par ailleurs, le Liban est l’un des pays accueillant le plus de migrants, a-t-il rappelé, en soulignant que cela accroît ses vulnérabilités.  Sur la question des changements climatiques, le représentant a dit attendre avec impatience la COP27, en Égypte, et a souhaité la mise en œuvre de toutes les dispositions de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Mme IRINA ALEXANDRA BARBA BUSTOS (Équateur) a parlé du plan national de développement équatorien aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Avec la COP27 en ligne de mire, l’accent doit être mis sur la finance climatique, l’adaptation et le principe de « pertes et dommages », a-t-elle souhaité.  La représentante a expliqué que son pays, riche en biodiversité mais fragile, a soumis un plan en 10 points pour financer la protection de la diversité biologique.  L’Équateur est aussi un fervent soutien des énergies renouvelables, a-t-elle déclaré.

M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a insisté sur les ODD 12 et 13 (respectivement, production et consommation durables et changements climatiques).  Il a remarqué que la crise alimentaire mondiale était non pas liée à la pénurie et au manque de capacité de production mais à des causes multiples, en particulier les conflits et les sanctions unilatérales subies par la Fédération de Russie et le Bélarus.  Le représentant a jugé inadmissible d’entraver l’aide technique au Bélarus pour des raisons de politique.

Mme THOA THI MINH LE (Viet Nam) a appelé à privilégier une approche holistique plaçant les populations au cœur du dispositif, à respecter les besoins des pays en développement ainsi que les principes d’équité et de responsabilité commune mais différenciée.  Elle a aussi réclamé des fonds supplémentaires à allouer à la lutte contre les changements climatiques, le tout en évitant à tout prix de tenir « une double comptabilité » entre aide publique au développement et aide pour les changements climatiques.

Mme REEM FAHAD O. ALOMAIR (Arabie saoudite) a demandé de redoubler d’effort pour combattre la faim et la pauvreté dans le monde et pour renforcer l’efficacité de la coopération internationale.  La stratégie de développement saoudienne place en son cœur le bien-être de la population, a-t-elle dit, en expliquant qu’elle se déploie à travers différents programmes qui ont notamment permis de diminuer le taux de chômage et qui donnent davantage de voix au chapitre pour les femmes.  Cette stratégie est aussi axée sur la protection de la biodiversité et sur l’objectif de neutralité carbone en 2060, avec notamment des programmes de limitation des émissions et de recyclage.  La représentante a rappelé l’importance de financements climatiques pour les pays en développement afin de respecter l’Accord de Paris.  À l’horizon 2030, son pays espère s’offrir un bouquet énergétique dont la moitié est renouvelable et l’autre moitié nucléaire.

Mme REEM MOHAMED SALEH YESLAM ALAMER (Émirats arabes unis) a annoncé que le plan de développement 2071 de son gouvernement est adossé aux ODD.  Elle a annoncé que son pays accueillera, en 2023, la COP28 qui sera un moment idoine pour « passer de la théorie à la pratique ».  La situation actuelle nécessite un leadership renouvelé pour un avenir vert.  C’est la raison pour laquelle, une autorité indépendante pour les changements climatiques a été créée, a indiqué la représentante, précisant qu’elle travaillera en lien avec les secteurs public et privé.  Le Gouvernement accompagne tous les projets environnementaux et s’apprête à investir 600 milliards de dirhams d’ici à 2050 pour l’énergie propre, a-t-elle encore indiqué, avant de signaler que les Émirats comptent aussi s’offrir un bouquet énergétique à l’horizon 2030 qui sera moitié nucléaire et moitié renouvelable.

Mme MERIEM EL HILALI (Maroc) a fait observer que le développement durable nécessite une bonne gouvernance et des moyens de mise en œuvre ainsi qu’un environnement international plus propice.  Concrétiser les ODD, c’est avoir des orientations politiques qui exhortent à rattraper le retard dans la réalisation du Programme 2030, a-t-elle noté.  Elle a parlé de la politique de modernisation que mène le Maroc sur la voie du développement durable, qui se concentre notamment sur l’adaptation climatique et le lien climat-sécurité.  Elle a rappelé la nécessité de financer les efforts d’adaptation et d’atténuation climatiques des pays en développement pour qu’ils puissent faire face aux crises climatiques.  Militant pour des systèmes agricoles résilients, elle a appelé à la solidarité en vue de la COP27 qui aura lieu dans un mois.  Il faut aider les pays africains en matière de financement climatique ainsi que dans leur lutte contre la pollution plastique et la dégradation environnementale, a-t-elle lancé en conclusion.

M. HASAN BADRI MHALHAL AL-KHALIDI (Iraq) a souligné l’importance de la solidarité internationale au moment où les économies tentent de se relancer après la pandémie de COVID-19.  L’Iraq est parmi les pays les plus vulnérables aux changements climatiques, a rappelé le représentant.  Grâce à sa commission nationale pour le développement, il met en œuvre les dispositions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour faire face, notamment, à la désertification et aux tempêtes de sable.  Sur les questions énergétiques, le représentant a évoqué des enjeux primordiaux et a recommandé d’agir dans l’intérêt des générations présentes et à venir, en tentant d’articuler au mieux les efforts de reprise après la pandémie.  Il a appelé les partenaires de l’Iraq à tenir compte des circonstances particulières qui sont les siennes, en tant qu’acteur majeur de la production d’énergie et de sa vulnérabilité aux changements climatiques.

M. VOLODYMYR LESCHENKO (Ukraine) a d’emblée fait observer que la Fédération de Russie a commencé, ce matin, à lancer des missiles, ciblant notamment des lieux résidentiels, dans l’objectif de provoquer le plus de destruction et de morts parmi les civils.  Cela constitue un crime de guerre, a-t-il souligné.  Les actions de la Russie, depuis le 24 février, représentent un génocide, a aussi estimé le représentant.  Il a rappelé qu’avant la guerre, l’Ukraine était l’un des leaders dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  L’impact environnemental de la guerre en Ukraine est très élevé, a fait observer le représentant, soulignant que la Russie cible aussi des dépôts de pétrole et de produits dangereux.  Les eaux de la mer Noire et de la mer d’Azov sont polluées, ce qui a un impact sur les écosystèmes.  La situation est également très grave dans les forêts et pour toute la biodiversité, a-t-il encore décrié.

Mme DINUSHI SONALI RUPATHUNGA HETTIWELIGE (Sri Lanka) a mis en avant l’engagement de Sri Lanka de réaliser les objectifs de développement durable, malgré les défis auxquels il est confronté.  Elle s’est félicitée que le pays soit à la soixante-treizième position de l’indice de développement humain.  En tant que pays riche en biodiversité, il est en première ligne dans la transition vers une économie verte, a-t-elle aussi fait valoir.  Par exemple, toutes les mangroves sont protégées de toute dégradation.  Sri Lanka est par ailleurs coauteur d’une résolution sur les herbiers, a annoncé la déléguée.  Elle a enfin fait savoir que, en tant que pays vulnérable aux changements climatiques, son pays est tout aussi vulnérable aux catastrophes climatiques.  Il a donc mis en place une feuille de route pour faire face aux risques de catastrophe.

M. HUSSAIN AZHAAN MOHAMED HUSSAIN (Maldives) a mis l’accent sur l’urgence à agir face à l’élévation du niveau de la mer, celle-ci représentant une menace existentielle pour l’archipel des Maldives, alors que les émissions de gaz à effet de serre ont battu tous les records l’an dernier.  L’injustice pour les PEID, en première ligne alors qu’ils ne sont que faiblement émetteur, est réelle, a alerté le délégué.  Il a donc appelé à renforcer les efforts et les financements de l’adaptation, comme conclu lors du Pacte de Glasgow pour le climat.

M. NIKITA V. ANDRIANOV (Fédération de Russie) a préconisé de continuer à agir mais de ne pas défavoriser tel ODD en progressant dans tel autre.  Espérant un dialogue constructif, non politisé lors de la prochaine COP, l’orateur a salué la tenue de la Conférence des Nations Unies au sujet de la Décennie d’action sur l’eau.  Il a ensuite fait valoir que dans des conditions de crise énergétiques, le gaz et l’énergie nucléaire sont des énergies « plus propres », qui aideront les pays dans le besoin.  En conclusion, le délégué a déploré que l’Ukraine « politise » le travail de la Deuxième Commission.

Mme LETICIA MARÍA ZAMORA ZUMBADO (Costa Rica) appelé à une approche systémique de la gestion des risques de catastrophe, conformément au Cadre de Sendai.  Face au manque de ressources pour le financement de l’action climatique, elle a espéré que la COP27 sera l’occasion pour les grands pays émetteurs d’avancer sur leurs engagements.  Le Costa Rica appelle à un transfert des technologies compatible avec les efforts immenses à fournir, a-t-elle lancé, avant de plaider pour que l’eau soit enfin considérée comme un bien commun mondial, sous un prisme multilatéral.

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a dit que les crises actuelles sont nées des modes de production et de consommation hérités des pays occidentaux.  Pour lui, le Programme 2030 reste un rêve inaccessible.  Dénonçant les pays du G20 qui sont à l’origine des 90% des gaz à effet de serre, il a déploré que tant d’Africains n’aient pas accès à l’électricité.  Il a exigé que les pays développés honorent les engagements faits dans le cadre du Programme 2030, appelant à une réorientation des ressources vers le financement pour le développement et la lutte contre les changements climatiques.  Il faut aussi mettre fin aux sanctions qui affectent un tiers de la population mondiale, a-t-il revendiqué.  Le délégué a aussi demandé de respecter des modèles de développement différents avant de plaider pour la levée du blocus américain contre Cuba.  Le représentant a enfin appelé les délégations à lutter contre l’hégémonisme et les embargos.

Mme CYETH CYLONIA ALLISON DENTON-WATTS (Jamaïque) a demandé des solutions innovantes et robustes pour réaliser le développement durable.  La politique de développement de la Jamaïque met l’accent sur la protection et la promotion du capital humain et des infrastructures socioéconomiques, a-t-elle indiqué.  Le plan de développement national a prévu la création d’un environnement propice pour une économique juste qui permette aux citoyens de réaliser leur plein potentiel.  La représentante a demandé de respecter les engagements pris dans les Orientations de Samoa, le Programme d’action d’Addis-Abeba et les autres instruments internationaux en faveur du développement et de la préservation de l’environnement.  À cet égard, elle a souligné l’importance de la coopération multilatérale et d’une réponse mondiale efficace qui exige un système des Nations Unies pour le développement bien financé.  Enfin, elle a rappelé la nécessité de respecter les engagements de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et de limiter les réchauffements climatiques à 1,50 C. 

Mme KHO PEI WEI (Brunéi Darussalam) a fait remarquer que son pays a une contribution minime aux émissions de gaz à effet de serre et que c’est un État côtier subissant de plein fouet les conséquences des changements climatiques.  Elle a mis en garde contre les prévisions d’élévation du niveau de la mer de 0,70 à 0,79 mètres d’ici à 2100 et a prévenu que son pays connaîtrait sans doute d’ici là une hausse des températures à un taux de 0,23°C par décennie.  La représentante a ensuite partagé les initiatives prises par son pays pour atteindre l’ODD no 13.  Elle a ainsi parlé du lancement de la Politique nationale sur les changements climatiques, qui se décline en 10 stratégies, dont des efforts d’afforestation et de reforestation.  La vision du pays « Brunei Wawasan 2035 » s’attache à assurer une bonne qualité de vie tout en préservant l’environnement, a-t-il ajouté.  La représentante a ensuite mentionné les initiatives régionales de son pays, notamment dans le cadre de l’ASEAN qui a établi son Centre pour les changements climatiques au Brunei Darussalam.

M. THANOUPHET XAIYAVONG (République démocratique populaire lao) a dit que le Gouvernement de son pays a mis en place un comité de pilotage chargé de la mise en œuvre du Programme 2030 dont les ODD ont été intégrés dans tous les secteurs.  La priorité, a-t-il précisé, demeure la lutte contre la pauvreté, le développement agricole, la lutte contre les changements climatiques et la croissance verte.  Le représentant a aussi parlé de la lutte antimines, demandant des moyens financiers supplémentaires pour continuer les travaux de déminage.  Il a aussi indiqué que le Gouvernement a renouvelé son engagement à concrétiser le Programme 2030 à travers des projets de renforcement de capacités statistiques et institutionnelles et d’harmonisation des données administratives.  Pour qu’il en soit ainsi, nous avons besoin du soutien de nos partenaires internationaux pour accélérer la réalisation des ODD, a prié le représentant.

M. GHEORGHE LEUCĂ (République de Moldova) a appelé à passer à la vitesse supérieure pour l’atténuation comme pour l’adaptation aux changements climatiques.  S’alignant sur l’Accord de Paris, la République de Moldova a été l’un des premiers pays à revoir sa contribution nationale en 2020 en établissant un degré d’ambition plus élevé que la fois précédente, a-t-il fait savoir.  L’objectif moldove est de réduire les émissions nationales de 70% d’ici à 2030, mais pour ce faire, le pays aura besoin d’un soutien extérieur de 2,6 milliards de dollars par an jusqu’à 2030, a prévenu l’orateur.  Parmi ses objectifs, la République de Moldova espère éliminer les décharges sauvages de son territoire d’ici à 2030, ambitionne de gérer intelligemment ses cours d’eaux et de planter des arbres autochtones, adaptés aux changements climatiques, sur une superficie de 100 000 hectares pour reboiser le pays.

Selon Mme YANG AISHAH BINTI ADNAN (Malaisie), la reprise post-COVID-19 est bancale, fragmentaire, mais le Gouvernement ne mollit pas pour relancer une politique favorable aux ODD.  L’oratrice a appelé les pays développés à honorer leurs engagements à hauteur de 100 milliards de dollars par an pour l’adaptation des pays en développement aux changements climatiques.  Elle a dit que le Gouvernement de son pays a présenté une loi pour la qualité de l’environnement augmentant les sanctions appliquées aux auteurs de délits environnementaux.  La politique nationale prévoit une augmentation des énergies renouvelables et une diminution de la production de charbon de 31% à 17% d’ici à 2040, a-t-elle indiqué.

M. WEE KEAT TEOH (Singapour) a expliqué que son pays était très vulnérable aux changements climatiques en tant que petit État insulaire.  Il a appelé à décarboner les économies.  Les émissions de gaz à effet de serre de Singapour sont faibles en valeur absolue mais Singapour est pleinement engagé dans la bataille, a-t-il assuré.  Disproportionnellement affecté par les ruptures de chaînes d’approvisionnement, Singapour réfléchit à surmonter les crises alimentaire et énergétique, a-t-il indiqué, signalant par exemple que le pays s’est engagé à fournir 30% de ses besoins nutritionnels grâce à l’agriculture locale.

M. EMERSON CORAIOLA YINDE KLOSS (Brésil) a évoqué les cercles vicieux qu’entraînent les multiples crises, ce qui entrave les progrès vers les objectifs de développement durable, voire les fait reculer.  Il a réitéré que des moyens de mise en œuvre adaptés doivent être adoptés.  S’agissant des changements climatiques, le représentant s’est félicité du bon résultat obtenu à Glasgow, l’an dernier, pour limiter la hausse des températures, mais a observé que ces résultats ne se traduisent guère en actions concrètes.  L’action climatique doit être tangible, a-t-il assené.  Quant à la biodiversité, l’importance des partenariats et de la coopération doit être reconnue pour lutter contre la perte de la biodiversité dans le monde.  Le Brésil est favorable à la création d’un fonds mondial pour la biodiversité, a-t-il aussi déclaré. 

Mme SHERINE MOHAMED EISSA AHMED ELSAEED (Égypte) a réitéré l’engagement de l’Égypte envers le Programme 2030, en particulier au regard de l’objectif relatif à la lutte contre la pauvreté.  La représentante a espéré que la COP27 rapprochera la communauté internationale de la mise en œuvre sur le terrain des dispositions de l’Accord de Paris.  Elle a insisté sur l’importance du document final de Glasgow concernant le financement de l’adaptation aux changements climatiques et sur l’importance du travail de suivi sur l’environnement et la biodiversité à l’issue de la COP15 sur la biodiversité.  Au niveau national, l’Égypte a adopté une stratégie pour augmenter la part des énergies renouvelables, a-t-elle fait savoir.

M. FARUQUE OMAR FAQUIRAIRAN (Mozambique) a pris note des progrès considérables dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe, tout en faisant observer que le monde est loin d’en atteindre les objectifs.  Le nombre de catastrophes augmente et les écosystèmes sont en danger, avec un coût économique élevé, a-t-il déploré, notant qu’aucun pays n’est sur la bonne voie pour atteindre les sept objectifs de ce cadre d’ici à 2030.  Cela a un impact encore plus fort pour les pays en développement, a fait remarquer le représentant.  Il a indiqué que, ces dernières années, le Gouvernement du Mozambique a adopté une série de réformes pour renforcer la résilience et atténuer les risques de catastrophe pour l’ensemble de la société.  Conscient du fait que les catastrophes n’ont pas de frontières, le représentant a relevé l’importance de la coopération en ce sens.  Soulignant que le financement de la réduction des risques de catastrophe constitue un véritable défi, il a appelé les partenaires du Mozambique à travailler ensemble pour respecter leurs engagements pris dans le Cadre de Sendai et l’Accord de Paris

M. RAMÓN EMILIO FLORES (Honduras) a, face aux crises multiples, proposé une action commune et concertée et un système international respectueux du droit.  Le développement durable doit mettre l’être humain au centre, a-t-il recommandé.  Le représentant s’est levé contre la marchandisation de la nature et de la biodiversité.  Il a fait un plaidoyer pour la régénération du capital naturel et contre la commercialisation de la nature.  Préserver la nature est essentiel, a insisté le délégué, appelant à une refonte de l’approche qui devrait mettre les populations au cœur du développement.  Il faut en outre respecter les diversités, protéger la nature et promouvoir le transfert de technologie.  Il a assuré que son gouvernement continue de respecter les accords internationaux sur l’environnement et le climat.

M. ASSANE DIOUM (Sénégal) a axé sa déclaration sur les besoins énergétiques de l’Afrique.  Pour le continent, a-t-il fait savoir, la question n’est pas la réduction de l’empreinte carbone mais l’exploitation de ses ressources énergétiques par l’augmentation des capacités techniques et des investissements.  Cela nécessite l’abolition des règles de propriétés intellectuelles pour l’accès aux technologies, a-t-il dit, en plaidant aussi pour des financements et des investissements suffisants.  Le Sénégal a adopté une loi sur les énergies renouvelables et créé une usine de piles photovoltaïques, a dit le représentant pour illustrer ses efforts.

Mme MANUELA RÍOS SERNA (Colombie) a rappelé les priorités de son pays: faire honorer les engagements climatiques des pays développés et du G20 qui doivent réduire leurs émissions.  L’engagement des pays développés doit être aligné sur les besoins des pays en développement, a réclamé la représentante.  Elle a par ailleurs estimé que les transformations sociétales reposent sur la préservation du climat, de la nature et des communautés.  La déléguée a enfin préconisé de mettre en place des modes de consommation durable et une économie circulaire, tout en donnant accès à une énergie fiable et durable.  Elle a souligné l’importance des renforcements des capacités et du transfert de technologie vers les pays en développement.

Mme BESSIE MALILWE CHELEMU (Zambie) s’est inquiétée des effets des changements climatiques et de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et la sécurité en eau.  Elle a misé sur la protection et la gestion des ressources naturelles et a plaidé pour un soutien des partenaires afin d’atteindre les objectifs de développement durable, selon le principe de ne laisser personne de côté.  Le Gouvernement de la Zambie est très préoccupé par les effets des changements climatiques, de la pollution et des déchets, qui risquent de faire régresser le pays au niveau du développement, a-t-elle expliqué.  Elle a rappelé que le pays fait face à des sécheresses et des inondations, raison pour laquelle il en appelle à des systèmes de production durable.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a regretté que la pandémie ait entravé les progrès de Timor-Leste vers la réalisation des objectifs de développement durable.  Le Gouvernement a mis à jour son plan de développement stratégique afin de s’adapter et souhaite garantir l’accès à l’électricité dans tout le pays.  Trop souvent, certaines économies dépendent d’un ou deux secteurs et font face à de fortes contraintes en termes de financement, a-t-il noté.  Il a fait valoir que le Timor-Leste a un écosystème riche, avant de souligner le lien entre l’humain et la nature.  Il a notamment recommandé de stopper les pratiques agricoles néfastes.  La solidarité et les partenariats doivent être consolidés face aux défis communs, a-t-il conclu.

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