3e et 4e séances plénières,
matin & après-midi
AG/COL/3358

Le premier jour de la session de fond du Comité spécial de la décolonisation dominé par l’examen de la question du Sahara occidental

Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité spécial des Vingt-Quatre) a entamé aujourd’hui sa session de fond de 2022 avec une séance qui a été largement dominée par l’examen de la question du Sahara occidental. 

Au préalable, le Comité spécial a adopté sans vote un projet de résolution consacré à la Question de l’envoi de missions de visite et de missions spéciales dans les territoires aux termes duquel il prie les puissances administrantes de coopérer pleinement avec lui en étudiant l’éventualité de missions de visite ou de missions spéciales aux fins de l’exécution du mandat de l’Assemblée générale en matière de décolonisation.

Après avoir adopté son programme de travail, le Comité a pris note du rapport annuel du Secrétaire général sur la diffusion d’informations sur la décolonisation.  Ce document indique que de janvier à décembre 2021, les différentes pages du site Web de la décolonisation ont été consultées 417  542 fois au total, ce qui représente une augmentation de +110,4% par rapport à 2020.  Au cours de la période considérée, le Département de la communication globale a également publié 50 communiqués de presse, en anglais et en français, pour rendre compte des réunions et des déclarations dans le domaine de la décolonisation, notamment ceux de l’Assemblée générale et de sa Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), ainsi que ceux du Comité spécial

Commentant le rapport du Secrétaire général, Cuba a appelé à poursuivre les efforts pour veiller à ce que les peuples des territoires non autonomes connaissent leur droit à l’autodétermination y compris à Porto Rico.  L’Indonésie a appelé à privilégier le dialogue, préconisant une évaluation impartiale et équilibrée de chacun des 17 territoires non autonomes.  L’Iraq a insisté, pour sa part, sur l’importance de diffuser des informations sur la décolonisation et le droit à l’autodétermination par le biais des médias sociaux ainsi que des médias traditionnels comme la radio. 

Outre la question du Sahara occidental, le Comité s’est également penché sur celle de Gibraltar, des Tokélaou, des Bermudes, des Îles Vierges britanniques et de la Polynésie française.

Le Comité spécial poursuivra ses travaux demain, mardi 14 juin, à partir de 10 heures. 

Diffusion d’informations sur la décolonisation

Mme YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a demandé que les puissances administrantes diffusent les informations nécessaires pour que le Comité puisse examiner, dans les meilleures conditions, la situation dans les 17 territoires non autonomes.  Elle a regretté que le dernier rapport du Secrétaire général sur cette question met en évidence que toutes les puissances administrantes ne remplissent pas leurs obligations. 

Question de Gibraltar

M. FABIAN PICARDO, Ministre principal de Gibraltar, a demandé au Comité des 24 de respecter le droit à l’autodétermination de Gibraltar.  Il a dénoncé le fait que le Comité ne s’est toujours pas rendu au Gibraltar en 30 ans.  Il a demandé que le Comité retire Gibraltar de sa liste des territoires non autonomes.

M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne) a déclaré que son pays continue de souffrir d’une situation coloniale anachronique, unique en Europe, et qui porte atteinte à son intégrité territoriale.  La solution définitive à cette question est la restitution définitive du territoire de Gibraltar par le Royaume-Uni à l’Espagne, a-t-il souligné. 

M.RICHARD BUTTIGIEG, Président du Groupe pour l’autodétermination de Gibraltar, s’est étonné que les Nations Unies persistent à maintenir Gibraltar sur la liste des territoires à décoloniser alors que la population de Gibraltar ne voit pas la nécessité d’un processus de décolonisation. 

Question des Tokélaou

Prenant la parole en tant que représentant de la Puissance administrante de Tokélaou, M. JUSTIN PETER FEPULEAI (Nouvelle-Zélande) a vanté le succès du programme de vaccination sur les trois atolls du territoire.  Il a expliqué que la campagne de vaccination contre la COVID-19 a démontré la qualité de la coopération entre Tokélaou et la Nouvelle-Zélande dans un esprit de libre association.  L’autodétermination de Tokélaou est une priorité pour le peuple de Tokélaou et celui de la Nouvelle-Zélande, a insisté le représentant.  Il a également passé en revue les efforts déployés par la Nouvelle-Zélande pour renforcer la fourniture de service public et construire des infrastructures critiques à Tokélaou.

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a souhaité que les faits intervenus depuis juin dernier, concernant le processus d’autodétermination, soient inclus dans le projet de résolution concernant Tokélaou.  Il a salué la manière dont la Nouvelle-Zélande s’est acquittée de ses responsabilités en matière de décolonisation en citant notamment l’Article 73 e) de la Charte des Nations Unies. 

Question du Sahara occidental

Mme GHALLA BAHIYA, Conseil Régional de Dakhla-Oued Eddahab dans le Sahara occidental, a déclaré qu’une solution politique est plus proche que jamais, évoquant l’appui dont bénéficie le plan d’autonomie proposé par le Maroc.  Elle a salué les réformes démocratiques ambitieuses engagées par le Maroc et a rappelé l’engagement du peuple sahraoui lors des récentes élections marocaines.  Elle a par ailleurs noté que si les femmes de la région jouissent de tous leurs droits, celles qui vivent dans les camps de réfugiés de Tindouf continuent de subir des abus avec la complicité du pays d’accueil. 

M. M’HAMED ABBA, Conseil Régional de Laâyoune-Sakia El Hamra, a demandé l’organisation de la troisième table ronde sur l’autodétermination du peuple sahraoui avec la participation de la Mauritanie et du Front POLISARIO.  Il a appelé la communauté internationale à renforcer son appui à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.

M. SIDI MOHAMED OMAR, Front POLISARIO, « seul représentant légitime du peuple sahraoui », a rappelé la mission de visite du Comité en mai 1975 et les conclusions du rapport rédigé à l’issue de celle-ci.  Il a jugé le moment venu de traduire les engagements en une décolonisation rapide et sans condition du Sahara occidental.

M. AHMED MOHAMED FALL, Collective of Sahrawi human right defenders in Western Sahara Codesa, a exhorté le Conseil de sécurité et les Nations Unies à organiser un referendum qui sera, selon lui, le seul moyen de mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui.  Il a également dénoncé les exactions commises par l’armée marocaine contre les populations sahraouies. 

Mme TOURIA HMYENE, Association pour la liberté des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf, a dénoncé les pratiques de viols, tortures et disparitions forcées commises par le Front POLISARIO « avec la bénédiction des autorités du pays hôte ».  L’armée du pays hôte a tiré sur des résidents du camp de Tindouf qui souhaitaient s’échapper, a insisté la pétitionnaire qui a accusé le pays hôte de couvrir les exactions du Front POLISARIO.

Mme KHADIJA EZAOUI, Forum des Compétences Sahraouies à Laayoune, a déclaré que le Maroc a fait de grands efforts pour transformer le Sahara occidental et assurer le bien-être de la population grâce, notamment, à l’accès à l’électricité, l’eau potable et l’éducation.  Elle a salué l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc et appuyée par les États-Unis et l’Allemagne. 

M. HAMMADA EL BAIHI, Ligue du Sahara pour la Démocratie et les Droits de l’Homme, a salué le développement par le Maroc d’un modèle de développement des provinces du Sud avant de fustiger le discours de guerre froide du Front POLISARIO.

M. ANDRES RODRIGUEZ, International Criminal Justice, a demandé au Comité spécial de mener des enquêtes sur les prétendus crimes évoqués par d’autres pétitionnaires.  Il a proposé de rédiger une résolution demandant l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. 

M. MOHAMED H RADOUI, pétitionnaire, a insisté sur l’importance de soutenir l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc pour résoudre les différends et trouver des compromis qui respectent le droit international. 

M. NAAMA SGHAYER, pétitionnaire, a dénoncé l’occupation du Sahara occidental qui est la dernière colonie du continent africain et a rappelé le droit inaliénable des Sahraouis à l’autodétermination.  Il a estimé que le Comité spécial n’aide pas à résoudre la question, l’exhortant à se montrer audacieux et brave et à dénoncer l’occupation.  Nous avons perdu notre confiance envers les Nations Unies, a-t-il affirmé.

Mme AGAILA ABBA PETERSON, Western Sahara Multi Services, a dénoncé le fait que le Maroc contrôle 80% du territoire.  Elle a pourfendu le mur de séparation qui est gardé par plus de 100 000 soldats marocains et le fait que des millions de mines infestent le territoire sahraoui et les risques qu’elles posent aux populations.  Le Maroc ne doit pas être autorisé à continuer d’occuper le Sahara occidental. 

M. TALEB ALI SALEM, Sahrawi Political Activist, a demandé à l’ONU de rendre aux Sahraouis leurs terres et leurs maisons et parvenir à un Sahara occidental indépendant appuyé par 17 résolutions du Conseil de sécurité.   

Mme KAREN BAEZ, pétitionnaire, a dénoncé le fait que le Gouvernement marocain incite des Marocains à s’installer au Sahara occidental où il n’y a maintenant plus qu’un Sahraoui pour cinq Marocains.  Elle a affirmé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays distincts et que la Maroc doit respecter ces frontières.  

Mme ADRIENNE KINNE, Veterans For Peace, a dit s’être rendue au Sahara occidentale pour y lancer une enquête internationale sur la violation des droits humains.  Elle a indiqué avoir documenté l’empoisonnement d’un puit, des destructions, des mutilations, des entraves persistantes à la liberté de mouvement, et des cas de détention d’enfants par les « forces d’occupation marocaines », expliquant ensuite avoir été expulsée par les autorités marocaines en raison de ses activités.

M. MOHAMED AYAD SALECK, Khat Achahid, a dénoncé la torture exercée par le Front POLISARIO dans les camps de réfugiés, affirmant que lui et d’autres en portent encore les cicatrices.  Il a dénoncé l’instrumentalisation de la question des réfugiés et a dit croire dans le rêve marocain.

M. MOHAMMED ELAISSAOUI, Organisation for ending Human Rights Violations in the Tindouf Camps, a accusé le Front POLISARIO de menacer tous les pays du monde et de former des terroristes dans ses camps.  L’initiative d’autonomie proposée par le Maroc doit être prise au sérieux, a dit le pétitionnaire.

Mme JANET LENZ, Not Forgotten International, a regretté que les Sahraouis n’exercent toujours pas leur droit à l’autodétermination.  Elle a dénoncé la violence de l’occupation exercée par le Maroc, pour ensuite souligner que l’identité sahraouie n’est pas celle du Maroc.  Elle a demandé au Comité spécial de faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. 

M. CHRIS SASSI, pétitionnaire, a appelé à restaurer le dialogue entre la Puissance occupante et le peuple sahraoui sur la question de l’indépendance.  Il a jugé urgent d’obtenir que la Puissance occupante cesse de violer les droits du peuple sahraoui, avant de rappeler que le Front POLISARIO reste l’unique représentant du peuple sahraoui depuis 40 ans. 

M. SAAD BENNANI, pétitionnaire, a condamné la détention contre leur volonté de nombreuses personnes dans les camps de Tindouf.  Il a également dénoncé les formes d’esclavage et de servitude observées dans ces camps ainsi que les abus dont sont victimes des femmes et des enfants aux mains du Front POLISARIO. 

Déclarations générales

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a réitéré son appui à l’indépendance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et a regretté que le peuple sahraoui n’a toujours pas exercé son droit à l’autodétermination.  Il a appelé au dialogue direct entre la RASD et le Maroc.  Il faut aussi préserver le cessez-le-feu et trouver une solution pacifique juste à cette question. 

M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d’Ivoire) a réaffirmé son attachement au processus mené par l’ONU sur la question du Sahara occidental.  Le représentant a exhorté les parties à rester engagées afin de parvenir à un règlement pacifique de la région du Sahara.  Il a loué le plan de large autonomie du Maroc qui, a-t-il relevé, consulte souvent les populations sahraouies par des élections locales.  Il a aussi salué le plan de développement du Maroc et le respect par ce pays du cessez-le-feu.

M. YUSNIER ROMERO PUENTES (Cuba) a déclaré que le Sahara occidental est un territoire autonome.  La communauté internationale doit respecter les résolutions de l’ONU sur cette question.  Il a dit qu’il est opposé à toute initiative qui ne respecte pas le droit du peuple sahraoui.  Le représentant a ensuite indiqué que Cuba a offert son aide au peuple sahraoui dans le domaine de la santé et de l’éducation, citant notamment la livraison de 450 000 doses de vaccin contre la COVID-19 en février 2022.

M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a appelé à intensifier les efforts pour éliminer le colonialisme avant de regretter que la situation du Sahara occidental n’ait pas évoluée depuis 40 ans.  Il a jugé indispensable que le processus de négociation reprenne de bonne foi entre les parties sans condition préalable conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale 

Mme NERISSA WILLIAMS (Grenade) a salué le processus politique en cours mené sous les auspices du Secrétaire général et visant à parvenir à une situation mutuellement acceptable comme le recommande la résolution 2602 (2021).  Elle a salué la proposition marocaine, se félicitant des efforts sérieux et crédibles réalisés par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement de la question. 

Mme KAREN JEAN BAIMARRO (Sierra Leone) a rappelé l’importance de la résolution 2602 (2021) qui prend note de la proposition marocaine présentée au Secrétaire général le 11 avril 2007.  Elle a souligné que cette résolution du Conseil de sécurité demande au Maroc, au Front POLISARIO, à l’Algérie et à la Mauritanie de coopérer plus intensément les uns avec les autres, notamment en renforçant davantage la confiance, et avec l’ONU, ainsi que de participer davantage au processus politique pour progresser sur la voie d’une solution.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a estimé que le Comité peut aider le Sahara occidental à exercer son droit à l’autodétermination comme il l’a fait pour le Timor-Leste.  Il a appelé à la tenue du référendum sur l’autodétermination et à accélérer le processus sous les auspices de l’ONU.  S’agissant des tensions des deux dernières années, il a demandé aux parties de préserver les droits fondamentaux du peuple sahraoui. 

M. BUSTAMENTE (Chili) a appelé à régler la question du Sahara occidental de manière pacifique conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Les progrès réalisés par le Maroc ne doivent pas être sous-estimés par le Comité, a exhorté le représentant. 

M. SPENCER (Antigua-et-Barbuda) a appelé à trouver une solution de compromis.  Il a demandé aux parties de participer en toute bonne foi au processus de table ronde dont il a appuyé la reprise.  Il a soutenu l’initiative d’autonomie du Maroc, pour ensuite appeler au respect du cessez-le-feu.

M. GULED ABDO MOHAMMED (Éthiopie) a dit soutenir une solution pacifique au Sahara occidental.  Il a appelé à la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ainsi qu’au respect du cessez-le-feu.  Le délégué a demandé aux parties de s’engager de bonne foi dans le processus politique en vue d’une solution mutuellement acceptable et à s’abstenir de toutes déclarations et actions qui pourraient exacerber la tension. 

M. BUCARO FLORES, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a fait part de son appui à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc, voyant une base réaliste pour parvenir à une solution négociée entre les parties.  La résolution de cette question est nécessaire pour la population du Sahara occidental, ainsi que pour la stabilité et l’intégration du Maghreb.

M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (Iran) a demandé que la décolonisation reste une des grandes priorités des Nations Unies.  Il a exhorté les parties concernées au Sahara occidental à favoriser le dialogue pour relancer le processus de décolonisation sans conditions préalables et en toute bonne foi conformément à la Charte des Nations Unies et aux résolution pertinentes. 

M. KELVER DWIGHT DARROUX (Dominique) a appuyé la participation des Nations Unies au processus visant à parvenir à une solution réaliste pour le Sahara occidental.  Il a appuyé la pertinence du plan d’autonomie proposé par le Maroc, qu’il a qualifié de meilleure solution pour une paix et stabilité durable dans les provinces du sud. 

Mme MENISSA RAMBALLY (Sainte Lucie) a rappelé l’obligation des puissances administrations de mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes relatives à la décolonisation.  Elle a souligné la pertinence du plan d’autonomie proposé par le Maroc qui a obtenu un appui international avant de saluer les recommandations de la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité. 

M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a exhorté les parties concernées au Sahara occidental à favoriser le dialogue pour relancer le processus de décolonisation sans conditions préalables, en toute bonne foi et dans un esprit de compromis pour laisser au peuple sahraoui la possibilité de choisir son avenir. 

M. TEODORO SANTIAGO DURÁN MEDINA (Équateur) a réaffirmé le droit inaliénable des peuples des territoires non autonomes à l’autodétermination, préconisant d’appliquer au cas par cas les instruments internationaux conçus pour faire respecter le droit à l’autodétermination.  Il a souligné l’importance d’une solution politique mutuellement acceptable conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale y compris la tenue d’un référendum au Sahara occidental. 

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a appelé à la tenue d’un dialogue inclusif en vue d’un règlement pacifique du différend sur la base du plan d’autonomie proposé par le Maroc.  Il faut tenir compte du soutien international dont celui-ci bénéficie, a ajouté le représentant qui a également fait part de son appui au processus de table ronde dans le cadre du format existant.

Mme S. KOUMBY MISSAMBO (Gabon) a soutenu la demande du Conseil de sécurité adressée aux quatre parties prenantes d’être fermement engagées au processus de table ronde à savoir l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Front POLISARIO.  La représentante a réitéré son soutien à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc pour trouver une issue à la question du Sahara marocain.  Préoccupée par le sort des femmes et des enfants dans les camps de Tindouf, elle a demandé leur enregistrement dans l’état-civil. 

Mme ARIAS ORLOWSKA (République dominicaine) a réaffirmé son appui aux efforts du Maroc pour une solution juste et durable au Sahara occidental. 

M. EDGAR SISA (Botswana) a appelé à permettre la réalisation du droit à l’autodétermination des peuples des 17 derniers territoires non autonomes dont le Sahara occidental.  Il a regretté la détérioration de la situation après la fin du cessez-le-feu de 2020 et a exhorté le Comité spécial à mener une mission d’évaluation dans le Sahara occidental afin d’évaluer la situation sur le terrain.

Mme SALMAN (Bahreïn) a salué les efforts « sérieux et crédibles » du Maroc en faveur de l’autonomie du Sahara occidental, en ajoutant que cette proposition constitue la meilleure solution pour assurer un règlement durable de la situation.  C’est dans ce contexte que Bahreïn a ouvert un consulat à Laayoune dans la Sahara marocain, a-t-elle fait savoir.

Mme MARIA DE JESUS DOS REIS FERREIRA (Angola) a regretté que la dernière colonie en Afrique n’a pu encore faire aboutir son processus de décolonisation parce que ce processus a été mal mené.  Elle a appelé à un dialogue entre sahraouis et marocains tenant compte des intérêts des habitants du territoire et en phase avec l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA) et de la Charte des Nations Unies 

M. CHEIKH NIANG (Sénégal) a appelé à une solution juste, durable et mutuellement acceptable de la situation au Sahara occidental sur la base des résolutions adoptées depuis 2007.  Il a estimé que l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc était la solution la plus pertinente, notamment parce qu’elle prend en compte la situation des camps de réfugiés.  Il a expliqué que le Sénégal vient d’ouvrir un consulat général au Sahara occidental où il compte 6 000 ressortissants.  Il a par ailleurs salué le succès des élections locales et législatives de septembre 2021.

M. MOHANNAD ADNAN MOUSA SHADDAD (Jordanie) a indiqué que les relations entre son pays et le Maroc sont stables, marquées notamment par l’ouverture d’un consulat jordanien à Laayoune en février.  Il a soutenu l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc au Sahara marocain. 

M. WAJDI HASSAN M. MOHARRAM (Arabie saoudite) a soutenu les efforts du Maroc pour parvenir à une solution pacifique au Sahara marocain.  Il a salué les deux tables rondes de Genève et la participation des quatre parties prenantes afin de résoudre ce conflit.  Il a soutenu l’initiative pour l’autonomie proposée par le Maroc et appelé au respect de la souveraineté du Maroc. 

M. MARC HERMANNE GNINADOOU ARABA (Bénin) a indiqué qu’il soutient les initiatives des Nations Unies y compris les deux tables rondes de Genève avec la participation des quatre parties prenantes pour trouver une issue à ce conflit.  Il a aussi apporté son appui à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc ainsi qu’à son plan de développement du Sahara marocain. 

M. ALASSANE CONTE (Guinée) a fait part de son appui au dialogue et s’est félicité de l’organisation des deux tables rondes entre les parties prenantes à Genève.  Les acteurs doivent faire preuve de flexibilité et de souplesse et trouver une résolution acceptable pour tous.  Le représentant a salué les efforts du Maroc pour trouver une solution durable et a soutenu son initiative d’autonomie pour la stabilité de la région. 

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a appelé à protéger les droits économiques, sociaux et culturels du peuple sahraoui, y compris sur ses ressources naturelles.  Il a jugé urgent d’organiser une mission d’évaluation au Sahara occidental. 

M. SEYDOU SINKA (Burkina Faso) a salué les avancées notables enregistrées lors des deux tables rondes organisées à Genève avec la participation de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et du Front POLISARIO.  Il a réaffirmé son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc avant de souligner la pertinence de la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité.  Il a exhorté toutes les parties au respect du cessez-le-feu. 

Mme HELENA NDAPEWA KUZEE (Namibie) a salué le renouvellement du mandat de la MINURSO en octobre 2021 tout en regrettant que sa mission n’a pas encore été réalisée.  Elle a invité les Nations Unies à se prononcer sur l’appel du Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (UA) concernant la pertinence de l’ouverture de consulats dans la Sahara occidental.  Elle a estimé que le lancement d’une mission de visite permettrait d’approcher d’une démarche plus conforme à la réalité au Sahara. 

M. LAMIN FAATI (Gambie) a demandé que toutes les parties prenantes et les pays voisins restent engagés à trouver une solution à la situation du Sahara occidental.  Il a expliqué que la Gambie vient d’ouvrir un consulat au Sahara occidental pour soutenir le plan d’autonomie proposé par le Maroc. 

Mme ZEINAB ISMAËL ASSOWEH (Djibouti) a soutenu le processus mené sous l’égide du Secrétaire général ainsi que le plan d’autonomie proposé par le Maroc, y voyant une base excellente de discussion.  Elle a déploré la détérioration de la situation dans les camps gérés par le Front POLISARIO qui affecte la sécurité et la stabilité régionales. 

M. MANUEL ALCIBÍADES RUIZ DÍAZ (Paraguay) a réitéré son appui aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le Sahara occidental. 

M JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a réitéré la position de sa délégation sur le conflit au Sahara marocain.  Il a encouragé les parties à trouver une solution juste conformément à la résolution 2602 (2021).  Pour lui, l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc doit être la base du processus politique. 

Mme AL DAH (Émirats arabes unis) a dit qu’elle appuie le plan d’autonomie proposé par le Maroc au Sahara marocain.  C’est une solution conforme à la Charte des Nations Unies qui permet de préserver l’unité territoriale du Maroc, a-t-elle noté, insistant sur l’importance de trouver une solution de compromis au conflit. 

M. BRUNO RÍOS SÁNCHEZ (Mexique) a dit l’importance de la MINURSO comme garant de la stabilité et du cessez-le-feu.  Il a exhorté le Comité spécial à contribuer à un ordre international plus juste basé sur le droit international et le respect de la Charte des Nations Unies. 

M. ZÉPHYRIN MANIRATANGA (Burundi) a salué le nouvel élan insufflé par le processus de tables rondes à Genève avant de saluer la pertinence de la résolution 2602 (2021).  Il s’est dit convaincu qu’une solution peut être trouvée par le biais d’un dialogue fondé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 

M. FRANCISCO MENDES (Guinée-Bissau) a félicité le Maroc pour avoir développé des infrastructures dans le domaine de la santé et de l’éducation au Sahara occidental avant de préciser que son pays a ouvert des représentations à Laayoune.

M. MOHAMED ENNADIR LARBAOUI (Algérie) a déploré l’inertie des Nations Unies au Sahara occidental, affirmant que celle-ci a créé des tensions dans la région ainsi qu’un sentiment de défaite et d’impatience chez les Sahraouis.  Le peuple sahraoui doit pouvoir faire valoir son droit à l’autodétermination, a insisté le représentant.  Il a dénoncé la politique du fait accompli colonial imposé par le plan d’autonomie et qui constitue à ses yeux l’annexion d’un territoire imposé par la force.  Le référendum d’autodétermination doit se tenir, a tranché le délégué dénonçant l’incapacité de la MINURSO à surveiller la situation des droits humains au Sahara occidental.  Le représentant a par ailleurs fait savoir que les efforts de l’Algérie dans le camp de Tindouf ont été salués par le HCR.

M. ABDULRAHMAN HASAN YAHYA AL-BARATI (Yémen) a dénoncé les tentatives de porter atteinte à la souveraineté du Maroc au Sahara marocain. 

M. DARLINGTON MASHOKO KADYAUTUMBE (Zimbabwe) a demandé au Conseil de sécurité d’effectuer son travail pour mettre fin au colonialisme sous toutes ses formes.  Le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination et à choisir son propre destin.  Le représentant a souhaité que les bons offices du Secrétaire général porte leurs fruits. 

M.ALCÍNIO CRAVID E SILVA (Sao Tomé-et-Principe) a salué les réformes institutionnelles et économiques menées par le Maroc au Sahara marocain.  Cette initiative constitue une alternative crédible au processus politique en cours. 

M. FAHAD M. E. H. A. MOHAMMAD (Koweït) a appuyé le plan d’autonomie proposé par le Maroc, y voyant le meilleur moyen d’aller vers l’avant. 

Mme CECILIA FORGBE MC GILL (Libéria) a renouvelé son appui au plan d’autonomie proposé par le Maroc, y voyant une solution de compromis conforme au droit international.  Elle a estimé que la participation de plus de 60% des électeurs aux élections de septembre 2021 démontre la confiance accordée par la population à cette initiative. 

M. PHILIP OCHEN ANDREW ODIDA (Ouganda) a appelé à respecter le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination avant de souligner le rôle déterminant de l’Union africaine (UA) pour favoriser la tenue d’un référendum au Sahara occidental. 

M. OUSSEIN (Union des Comores) a partagé la nécessité d’une solution réaliste, pragmatique, durable et de compromis.  Il a appuyé l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc qu’il a jugée conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Il a salué les investissements marocains qui ont permis d’augmenter l’indice de développement humain de la population locale avant d’annoncer l’ouverture d’un consulat comorien au Sahara occidental.   

M. OMAR HILALE (Maroc) a indiqué que le Maroc demeure engagé envers le processus politique de l’ONU, y compris les tables rondes avec la participation des autres parties prenantes.  L’initiative d’autonomie marocaine est la seule solution crédible, a-t-il insisté.  Il n’y a ni guerre ni conflit au Sahara marocain qui accueille des investisseurs, des touristes et des sportifs internationaux.  En outre, la population a librement participé aux élections de 2021 avec un taux de participation élevé.  Le représentant a ensuite accusé l’Algérie de soutenir le conflit en refusant de retourner aux tables rondes en violation des résolutions du Conseil de sécurité. 

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de l’Algérie a dit que l’exposé du Maroc est hors sujet étant une négation claire des résolutions du Conseil de sécurité y compris les travaux du Comité spécial.  Le Maroc tente de détourner l’attention du Comité en évoquant un sujet qui n’est pas prévu à l’ordre du jour du Comité. 

Le représentant du Maroc a accusé l’Algérie de faire du terrorisme intellectuel.  L’Algérie ne respecte pas le droit international en imposant un conflit pendant 30 ans à son voisin. 

Le représentant de l’Algérie a accusé son homologue marocain de diversion, suite à quoi le représentant du Maroc a invité l’Algérie à appliquer le droit à l’autodétermination pour les Kabyles, affirmant que la Kabylie est une prison à ciel ouvert.

Question des Bermudes

Mme KATHY LYNN SIMMONS, Procureure générale et Ministre des affaires juridiques et de la réforme constitutionnelle des Bermudes, a indiqué que la volonté des Bermudes à gérer ses affaires internes va à l’encontre des intérêts du Royaume-Uni et que les Bermudes n’ont pas de voix au sein du système politique britannique.  Elle a indiqué que la délégation des pouvoirs est injuste et que la décolonisation a peu de chance de se concrétiser, d’où la nécessité d’un arrangement constitutionnel.  Les Bermudes mèneront une analyse à court terme pour que les options en matière d’autogouvernance puissent être concrétisées.  Elle a également appelé à établir un nouvel arrangement avec le Royaume-Uni qui, a-t-elle affirmé, ne respecte pas la volonté de la population.

Question des Îles Vierges britanniques 

M. NATALIO WHEATLEY, Premier Ministre et Ministre des finances des Îles Vierges britanniques, a indiqué que le 8 juin, le Gouverneur et la Ministre des affaires étrangères britanniques ont annoncé que le Royaume-Uni suspendrait temporairement la Constitution des îles Vierges britanniques pour permettre au Gouvernement de mettre en œuvre les recommandations figurant dans le rapport d’enquête.  Il fait part de son engagement à revoir la manière dont les affaires du peuple sont gérées afin de répondre aux besoins de tous.  Il s’est dit convaincu que les réformes renforceront la gouvernance et rendront le territoire plus autonome.  Des réunions publiques seront menées à partir du 23 juin afin de s’assurer que la population participe au processus de réformes.

M. WILLY, pétitionnaire, a salué les efforts de réforme du Gouvernement des Îles Vierges britanniques.  Il a estimé que l’analyse de la Constitution doit porter sur le transfert des prérogatives du gouverneur au gouvernement. 

M. SPENCER (Antigua-et-Barbuda) s’est déclaré convaincu que les Îles Vierges britanniques peuvent assurer une bonne gouvernance et a appelé à l’élimination totale du colonialisme.

Mme NERISSA WILLIAMS (Grenade) a appuyé les représentants élus des Îles Vierges britanniques qui présentent des objections à la suspension de la Constitution.

Question de la Polynésie française

M. ENGEL RAYGADAS, Délégué adjoint aux affaires internationales de la Polynésie française, a indiqué que le niveau d’autonomie dont bénéficie la Polynésie française n’est pas la pleine souveraineté mais lui confère suffisamment de compétences pour se forger son avenir comme bon lui semble.  Ce niveau d’autonomie satisfait aux besoins de la majorité de la population, a-t-il ajouté, évoquant les récentes élections.  Il s’est ensuite interrogé sur les résultats d’une étude qui affirme que son pays ne jouit pas d’un niveau d’autonomie suffisant, y voyant une insulte pour les élus.  Il a appelé à modifier certains libellés des résolutions concernant la Polynésie française.

M. CORBIN, pétitionnaire a déploré le peu d’informations transmis par la Puissance administrante à l’ONU.  Les méthodes de travail du Comité spécial ne permet pas une analyse approfondie de la situation, aussi une étude au cas par cas serait souhaitable.

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